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Après 2 jours de débats dans le cadre du Dialogue national inclusif et souverain (DNIS), ce vendredi, les participants du sous-comité thématique 5 accès sur les questions sociétales composées de plusieurs commissions ont planché sur la question de la laïcité et le bilinguisme dans notre pays. Cette commission composée des religieux et des chefs traditionnels a fait des recommandations sur le bilinguisme et la laïcité. Reportage. 

Les chefs traditionnels et religieux ont pendant plusieurs heures et dans le calme et la sérénité débattu point par point sur les questions sociétales qui gangrènent le Tchad. Pour mieux éplucher les thèmes, le sous-comité thématique qui a abordé la question sociétale est divisé en plusieurs commissions.  

La commission qui traite la question confessionnelle sur la laïcité. Pour Gaourang Ngarmiti Hadji président du parti AL Nadima, la laïcité est consacrée dans la constitution et s’il faut s’en tenir à cela, il faut juste faire de propositions et de recommandations. Selon lui, il faut dépolitiser les organes religieux qui doivent être soumis aux lois et règlements régissant les associations. Il suggère aussi que l’on arrête l’ingérence de l’État dans la gestion des affaires religieuses et l’exception des besoins sécuritaires. Le chef de canton et homme politique rejoint ceux qui ont proposé un organe de régulation. Et la création d’un haut conseil laïque et diversité religieuse et culturelle va prendre en compte les religieux et les pratiques coutumière. Il affirme que le Tchad n’a pas eu de problèmes religieux, les Tchadiens ont toujours cohabité dans le respect des religions.

Le chef de canton de Tapol dans la province du Logone occidental propose la création d’un cadre de concertation permanente sur la laïcité afin de permettre aux différentes religions de collaborer et de rester dans une entente parfaite. Il souhaite aussi qu’on vulgarise la laïcité dans les établissements scolaires afin que les jeunes aient la notion de laïcité. Le participant interpelle l’état à contrôler la prolifération de certaines religions au Tchad, au besoin de punir ceux qui prônent la violence et la haine.

Dans une autre salle, toujours à la bibliothèque nationale, un autre groupe de participants se penche sur le bilinguisme au Tchad. Dans cette salle composée des francophones et les arabophones, le débat est cordial. Pour le général Mianro Samson, chef d’État-major particulier adjoint, tous les aspects qui entourent le bilinguisme est abordé de façon sans tabou. L’officier souligne que c’est depuis deux jours qu’ils réfléchissent sur la question du bilinguisme au Tchad. Selon lui, la langue arabe, même dans l’administration publique rencontre de difficulté. Il soutient qu’après de fructueux échanges pour établir l’équilibre, ils suggèrent de passer par la formation. A la question du niveau débat, il ajoute que ce n’est pas facile de mettre deux personnes qui ne se comprennent et leur demander discuter sur une question épineuse. Malgré tout, dit le général, le débat se passe bien et jusqu’à demain ils vont rendre les conclusions de leurs travaux.

 Jules Doukoundjé

Les travaux du dialogue national inclusif et souverain se poursuivent. Ce 7 septembre plusieurs thématiques reparties dans différents lieux ont été lancées. Quelques participants se sont exprimés à notre micro. Vox pop.

Abdallah Chidi Djorkodei, « je ne suis pas du tout étonné, je sais comment les choses se déroulent au Tchad. Ce qui est important ce ne sont ni les commissions ni les thématiques moins en encore les bureaux ou les présidiums. Nous avons déjà fait pas des forums, de conférences, mais ce que je pense, il faut un Tchad Uni. Le fait de former les commissions, les sous-commissions, mais on se pose la question, est-ce que la fin, les résolutions qui seront issues de ses assises seront-elles exécutoires ? Le PCMT a affiché sa bonne volonté, mais est-ce que l'entourage est prêt? »

Tahirou Hissein Dagga, « Il y a eu beaucoup de  suspension qui ont occasionné de frustration et de découragement chez les participants. Aujourd'hui on est arrivé a adopté un certain nombre de choses, notamment le calendrier de sous-commissions  thématiques. Moi j'ai choisi la sous-commission, thématique sociétale, qui est un terme assez générique qui englobe tout un tas de problématique essentiel pour l'existence de notre population et notre nation. Nous espérons que de fortes résolutions seront prises pour qu'en fin le peuple tchadien puisse vivre dans la quiétude et de bonnes conditions ».

Mbainaye Eugénie, « Par rapport à la journée d'aujourd'hui, elle est consacrée à la mise en place du bureau qui doit conduire les travaux de la thématique 5 sur la question sociétale. Ça avance, mais attendons toujours les mécontents et les indécis. J'espère que bientôt ils viendront et ensemble nous décidons de l'avenir de notre pays. Mes attentes de ce thématique sont nombreuses. L'applicabilité du bilinguisme à ne pas confondre avec la religion, combattre la corruption qui gangrène notre société, la question de la chefferie traditionnelle, l'égalité du genre, etc ».

Souleymane Yaya, « les activités du DNIS se passent d'une manière un peu réticente, tantôt on reprend, tantôt suspendus.  Depuis la mise en place du présidium, déjà nous avons validé l'agenda qui est quelque chose qui nous permettra d'avancer au jour le jour afin de respecter le délai fixé. Aujourd'hui nous avons mis un comité constitué, déjà nous cherchons à mettre les sous-commissions. Nous attendons un travail sérieux d'abord et une restitution de non-résolution ».

Abderamane Moussa Amadaye

Les instituteurs bacheliers contractuels ont organisé ce jeudi tôt dans la matinée une marche devant le ministère des Finances et du budget pour réclamer 11 mois d’arriérés de salaire. Ils exigent aussi leur intégration à la fonction publique. Reportage.

Les maitres communautaires ne supportent plus qu’on les trainent dans la boue. Ils ont manifesté ce matin devant le ministère des Finances et du budget pour réclamer 11 mois de salaires impayés. Après la manifestation, ils se sont rendus à la bourse du travail pour évaluer et peaufiner d’autres plans de luttes. Les instituteurs bacheliers appelés communément maitres communautaires exigent aussi leur reversement à la fonction publique. Ils estiment qu’ils sont abandonnés par les autorités de la transition.

Balangnagué Jonathan secrétaire général du syndicat dit « nous n'acceptons pas d’être manipulés à chaque fois, nous réclamons nos 11 mois d’arriérés sans condition, nous sommes fatigués de leurs promesses mensongères qui n'aboutissent à rien. S’il faut se sacrifier nous le ferons ». Pour ces éducateurs, travailler pendant 11 mois sans salaire n'est pas chose aisée, car un sac vide ne peut pas se tenir debout. « Nos enfants meurent de faim, les camarades tombent, pendant cette période où le paludisme fait rage nous manquons de moyens pour nous faire soigner et le gouvernement nous met en frigo. Alors nous sommes fatigués d’attendre. Nous allons manifester tous les jeudis jusqu’à satisfaction totale », fustige- t-il. Le porte-parole des instituteurs bacheliers ajoute qu’il y a de l'argent pour régler leurs arriérés mais ils les font souffrir. Pour avoir leurs salaire, l’Etat exige que ces derniers fassent le recensement biométrique qui permettrait de connaitre leur nombre exact avant de déclencher la paie.

Sangnoudji Francine
Haoua Adoum Ibeth

Dans un communiqué de presse signé jeudi, 8 septembre 2022 par Me Adoum Mahamat Boukar, la Ligue tchadienne des droits de l’homme (LTDH) dénonce les exactions commises sur des populations de Korbol et de Tarangana. La LTDH renseigne que depuis plus d’une semaine, les populations de ces zones dans la province du Moyen-Chari, sont soumises à des violations massives des droits de l’homme par les forces de défense et de la sécurité. Selon le document, sous prétexte de poursuite des coupeurs de route, les éléments de la sécurité se donnent à cœur joie aux arrestations, aux pillages systématiques des commerçants et extorsion des biens des paisibles citoyens.

La LTDH précise que le 05 septembre, le chef de village Chari-Amar Obili Baou et autres citoyens Kara Baou, Damyo Dogo, Kagnour Djham, Hassan Kari Youma Salang et Moussa Baou ont été arrêtés avant d’être libérés tard la nuit. Le même document informe aussi que Baou Seré vendeur de carburant a été également interpellé et transféré à la légion 4 de la gendarmerie de Sarh chef-lieu de la province du Moyen-Chari.

De l’avis de la LTDH les intimidations, les tortures et les séquestrations de la population ne peuvent pas favoriser la cohésion sociale au Tchad. La LTDH exige la libération immédiate de Mr Baou Seré car poursuit-elle, la légion 4 de la gendarmerie de Sarh n’est pas compétente pour détenir un citoyen. La Ligue tchadienne des droits de l’homme prévient qu’elle tiendra pour responsables les autorités du Moyen-Chari de tout ce qui adviendra aux populations de Korbol.

Après des tractations dans la mise en place du bureau et la méthodologie de travail, la commission Droits et Libertés Fondamentales dévoile ses sous-thèmes à débattre dans différentes sous-commission, jeudi 8 septembre à l’Ecole nationale d’Administration. Reportage.

La constitution du présidium de la commission Droits et Libertés Fondamentales ne s’est pas faite facilement. Sous tension hier, la séance avait été suspendue et c’est ce matin que l’équipe s’est formée. El hadj Adam Daoud, SG de l’Association pour la Défense des Droits des Consommateurs (ADC) président et le président de l’Union des journalistes du Tchad (UJT) Mahamoud Abbas le vice-président.

L’installation du bureau de pilotage des débats fait, s’en est suivi la présentation de la synthèse des rapports de la plénière sur la thématique Droits et Libertés Fondamentales du pré-dialogue. Les participants membres de cette commission auront neuf sous thèmes et des recommandations à débattre en sous-commissions. Les trois fondamentaux sont notamment, le mécanisme de promotion et de protection des droits de l’homme et libertés fondamentales au Tchad, les entraves à l’efficacité des droits et libertés fondamentales au Tchad et, les recommandations pour une effectivité des droits de l’homme et libertés fondamentales au Tchad.

Neuf (09) sous-thèmes vont faire l’objet de débats dans les sous-commissions thématiques. Il s’agit pour la premier sous thème des droits, libertés fondamentales et droits de la défense, le second de la liberté syndicale et associative, pouvoir d’achats, le troisième, la démocratie et citoyenneté. Le quatrième sous thème va traiter de la liberté de la presse et du rapport média-pouvoir public, le sous thème cinq va s’occuper des traitements inhumains et dégradants, tortures, détentions arbitraires et disparitions forcées. Le sous thème 6 va aborder la question des droits des personnes vivant avec un handicap, le sous thème 7 va examiner la problématique de la protection de la petite enfance. Le sous thème 8 planchera sur les violences faites aux femmes et enfin le neuvième sous thème se chargera de la sécurité sociétale et institution de prévoyance sociale.

Les sous-commissions vont travailler à huis-clos pour faire la restitution en plénière de la commission.

Moyalbaye Nadjasna

Je me suis levé très tôt avec la ferme intention d’aller assister à la formation du bureau de la commissions Droits et libertés fondamentales.

À 9h 00, je devais aller au Palais du 15, mais mon petit doigt me dit de pas le faire. Alors je me suis dirigé à l’École Nationale d’Administration ( ENA) pour y assister. La veille avec mes amis représentants des médias nous avions décidé d’investir cette commission pour maximiser notre chance d’avoir plus d’influence et d’impact.

10h 15 min je suis là devant le nouvel amphithéâtre. A l’entrée du bâtiment, des participants entourent des personnes assises sur des chaises. Ils vérifient les noms avant d’accorder le laisser-passez pour la salle. Chacun veut passer avant l’autre, les esprits s’échauffent, mais très vite d’autres interviennent pour calmer les choses.

11h 00. Le présidium délègue 3 personnes, composée de Mme Yodané Marie 3ème vice-présidente, M. Ousmane Hissène conseiller et M. Abakar Dangaya carillonneur. Ils disent venir superviser la formation du bureau. Mais dans les faits, ils font le bureau en clamant respecter la note de cadrage de leur hiérarchie.

11h 30 min. Les débats commencent. Un consensus se dégage sur la méthode de formation du bureau. Chaque groupe ou corporation désigne son représentant, il y a plus de 10 groupes pour 5 places.

C’est la pause…

14h 20 min. La liste nominative des choisis est annoncée. Tollé, contestations dans la salle. Les voix montent, les visages se crispent certaines organisations des droits de l’homme font semblant de quitter la salle, d’autres le font. C’est le branle-bas de combats. L’équipe du présidium est dépassée, elle donne l’impression d’être une artillerie légère et mal équipée. Elle est prise en tenaille par les participants mécontents. Le spectacle était d’une bassesse insupportable. Un participant fait valoir son titre et  s’en sert pour influencer la formation du bureau, il est rabroué par un autre qui conteste cette malfaçon de faire. Et clame l’égalité de tous à cette assemblée. La tension monte. Les débats s’enlisent…

Je quitte la salle pour filer vers le palais du 15-janvier afin de toucher du doigt ce qui se passe à l'autre bout  de la ville. Je rentre dans la grande salle de la plénière où se tiennent les échanges de la commission Forme de l’État, constitution et processus électorale. Même ambiance de tiraillements, les échanges sont acrimonieux, les pauvres jeunes du service de protocole sont accusés de donner le micro aux mêmes.

Je rencontre un confrère qui revient du site de Droit et libertés fondamentales. Je l’accroche et lui demande comment cela s’est fini. Il me répond d’un trait, « c’est fini en queue de poisson ». Je lui rétorque « hein ».

L’heure de la prière du « mahgrib » approche. Je fais mes ablutions, ensuite ma prière comme pour m’en remettre au Bon Dieu, mais Allah n’est pas obligé comme dirait un grand romancier africain.

Demain aussi sera une journée, pas tranquille.

Bello Bakary Mana

La grève sèche déclenchée par l’Union des Syndicats du Tchad (UST) est suivie par les syndicats affiliés à cette grande centrale syndicale. La rédaction ialtchad Presse a fait un tour dans les hôpitaux de la capitale pour constater si elle est respectée ? C’est le cas. Reportage.

L’UST a plusieurs fois entamé les grèves d’avertissement de 3 jours, selon la loi prévue par le droit de travail. Excédée, la centrale syndicale a opté pour une grève sèche et illimitée sans un service minimum dans tout le pays.

A l’hôpital Sultan Kasser, tristesse et désolation se lisent sur les visages des patients et gardes malades. Les corps soignants observent la grève sèche. Les malades se retrouvent dans un état déplorable. Le service administratif est hermétiquement fermé. Et les malades hospitalisés sont abandonnés dans leurs lits d’hospitalisation.

Abdoulaye Ahmat patient affirme, « depuis le matin, les malades attendent impatiemment un médecin pour la consultation, mais rien même les infirmiers ont déserté l’hôpital ».

Un autre patient, John Wadane lui aussi hospitalisé depuis 10 jours souffre de l’érysipèle se plaint. « À part le premier soin, je n’ai pas reçu d’autres soins, pourtant je devrais suivre le reste de mes traitements avec le médecin, mais ils sont en grève », nous explique ce patient désemparé. Selon lui, il faut que les autorités de la transition aient pitié de leur population et règlent le problème avec l’UST pour mettre fin à cette grève sèche qui traumatise les malades et leurs familles. Au centre hospitalier universitaire de référence nationale et l’hôpital de la Mère et de l’Enfant, la grève sèche n’a pas été trop suivie.

Sangnoudji Francine
Anass Abdoulaye Adam

Les femmes vendeuses de poisson au marché de poissons de chagoua dans le 7ème arrondissement de la ville de N’Djamena boudent ce marché. Elles préfèrent vendre leurs poissons aux abords de l’avenue jacques Nadjingar que de s’installer dans les étals du marché. Entrevue avec la présidente de l’union des organisations des vendeuses de poissons du Tchad.

Le marché de poissons de Chagoua a été construite il y a environ 5 ans. Mais, chose curieuse, ce marché se vide au fur et à mesure par les femmes vendeuses de poissons. La raison de la déserte du joyau reste encore inconnue. Elles préfèrent proposer leurs poissons à la sauvette en hélant les clients qui passent sur l’avenue Jacques Nadjingar. Cette vente à la sauvette est parfois source d’accident parce qu’elles ne respectent pas le code de la route. Ces vendeuses de poissons, occupent les trottoirs et parfois envahissent l’avenue pour proposer leurs produits aux passants, parfois à pied, en moto et en voiture, abandonnant les étals construits pour les installer.

Pour la présidente de l’union des organisations des vendeuses des poissons du Tchad,  Fihil Agoi,  « lorsqu’on veut construire un marché de ce genre, il faut que les vendeuses soient concertées ». Selon elle, ce marché est construit sans l’orientation des vendeuses. La présidente des femmes vendeuses de poissons estiment que les autorités ont construit le marché sans consulter les concernées. A son avis,  la construction de ce marché ne répond pas aux normes voulues par ces braves dames. Mme Fihil Agoi estime qu’il y’ a des vendeuses grossistes qui vendent plus de dix sacs de poissons par jours.

Elle souligne que celles qui vendent aux détails sont nombreuses alors que étals construits ne sont pas suffisants.  

Au sujet des « vendeuses ambulantes » de poissons sur la voie bitumée, la présidente dit qu’elles ne sont pas membres de l’association. Mais selon la présidente, les membres de l’association se réuniront bientôt pour se pencher sur ce cas.

Au sujet de la chambre froide construite pour la conservation des poissons, la présidente relate que depuis le lancement et l’ouverture du marché, la chambre froide n’a jamais fonctionné.  « Normalement c’est un générateur de 250 kw qui va l’alimenter. Mais c’est un générateur d’une capacité de 110 Kw qui est installé. La chambre froide ne peut pas fonctionner. Une correspondance a été envoyée au Conseil Nationale de Concertation du Monde Rurale (CNCMR) pour un financement afin de nous aider pour installer un autre générateur qui alimentera la chambre froide. Mais jusqu’à là, nous n’avons pas eu des financements ».

 Djénom Josiane

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