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Les Sao du Tchad ont croisé le fer avec les Léopards de la RDC A' cet après-midi, 28 août 2022 au mythique stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé au Cameroun. Un match soldé par la défaite des Tchadiens, sur le score de 2 buts à 1.

 Pour la phase aller des qualifications pour le Championnat africain des Nations (CHAN) Algérie 2023, les poulains de Mahamat Allamine Abakar n'ont pu résister à la pression des doubles champions de cette compétition. Dès la première période, l'équipe adverse a pris le dessus en marquant 2 buts. Le premier a été inscrit à la 17e minute par Adam Bossu et le second à 2 min de la pause, soit à la 43e min par Kinzumbi Philippe, tous deux joueurs du meilleur club congolais TP Mazembé.

De retour des vestiaires, les Sao du Tchad ont poussé l'adversaire et dominé largement la seconde partie de cette rencontre. À la 52e min, Bakhit le n°10 de Foullah Édifice FC crée un penalty qui sera transformé par le défenseur, n°8 Ahmat Abderaman, joueur de RFC. C'est sur ce score que l'arbitre a mis fin au match.

Pour Alkhali Tarbo, meilleur joueur du championnat national 2022 et attaquant de l'équipe nationale tchadienne joint au téléphone affirme que le match a été compliqué à la première période, mais ils sont revenus en force à la deuxième partie. Il relève aussi que rien n'est perdu pour eux. « Le match retour sera disputé chez eux, mais nous allons les battre et se qualifier », a-t-il déclaré.

Signalons que ce match s'inscrit dans le cadre de la qualification du Championnat africain des Nations (CHAN) qui se tiendra en Algérie en 2023. Le match retour est prévu pour le 4 septembre 2022 à Kinshasa, en République Démocratique du Congo.

Abderamane Moussa Amadaye

Je suis arrivé cette fois-ci pas 1h de temps en avance, mais 5 min avant 15h, l’heure prévue. Rien à faire, impossible pour les Tchadiens d’être à l’heure. 

15h 10 min. La salle commence à se remplir sur fond d’une chanson du célèbre défunt artiste Talino Manu « Al mousama akhouwani Tchadiens ». Une chanson qui rime avec l’ère du temps : le dialogue.

Dans la rangée devant moi, le débat fait rage. Je tends l’oreille. C’est l’éternel sujet du vote à main levée et de vote à bulletin secret. J’ai l’impression que le sujet n’est pas clairement tranché. Les participants risquent de se déchirer les « Kaptani » sur ce sujet.

15h 58 min, les travaux n’ont toujours pas commencé. La salle est remplie, elle attend…

16h 27 min. Le président de séance Acheikh Ibni Oumar et son équipe prennent place. M. Acheikh s’excuse une fois encore pour le retard, mais aussi pour avoir mobilisé les participants un dimanche après-midi. Il affirme que c’est un dimanche exceptionnel. Et qu’il n’y aura plus de dimanche de travail.

Il est 16h 50 min. C’est au tour du rapporteur général Limane Mahamat de prendre la parole pour faire la synthèse de la veille, mais très vite il glisse sur les propositions en disant que les différents groupes ont présenté 526 propositions. Et qu’il n’était pas facile de les trier, etc. C’est un magicien ce Limane, quand il parle la salle l’écoute. Dans la foulée, il annonce la liste non pas des candidats comme il dit, mais des noms proposés. Il commence à appeler les noms des personnes sur la liste. Personne n’a compris l’utilité de cet exercice. M. Limane achève de citer noms et prénoms. Celui de Gali revient à maintes reprises…

17h 5 min. Un léger flottement survient. Je ne sais plus si c’était le vice-président du Comité d’organisation du dialogue national inclusif (Codni) Saleh Kezabo ou quelqu’un d’autre qui parle de « pause virtuelle », la salle en rit…pour ensuite s’agiter. Vite ce flottement est mal interprété. Des participants susurrent que « tout est ficelé d’avance »

17h 15 min. L’ancien président de l’Assemblée nationale Nassour Guelendouksia Ouaïdou est invité à lire la liste des choisis au nom du consensus. Il se déplace difficilement. Il prend appui sur quelqu’un pour monter les escaliers. Il se tient droit debout sur le pupitre qu’il domine du haut de ses plus de 1, 80… Il commence.

Président : Gali Gata Ngotté, la salle applaudie, visiblement la personnalité de Gali séduit. Ma voisine est contente, et affirme « Gali, c’est bien. Il est intègre »…

Arrive le nom du rapporteur général : Limane Mahamat. Ovation pour lui. Brusquement un sentiment de joie m’envahit pour ces 2 personnes : Gali et Limane. Gali pour sa stature, sa droiture. Limane pour son travail, sa netteté.

Les autres noms s’enchaînent…

Arrive celui de Abakar Dangaya, président du Conseil National de la Jeunesse du Tchad (CNJT) est cité comme conseiller ou carillonneur, je ne sais plus. Un groupe des jeunes protestent. Ils font du bruit. J’étais assis pas loin d’eux. On les entendait vociférer « non nous ne sommes pas d’accord. Ma yab ga (inacceptable) ». Ils menacent de quitter la salle, s’agglutinent dans les allées. Certains font semblant de quitter la salle, d’autres les empêchent. Le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement Abdramane Koulamallah se mêle aux jeunes. Les participants sont médusés par l’attitude des jeunes. Un participant lance« ce ne sont même pas des jeunes, regardez leurs têtes ». Dans le brouhaha, le Codni annonce la reprise des travaux pour mardi 30 août. La salle se vide. Gali Gatta est président du présidium.

C’est son dimanche. Le plus difficile commence pour lui…mais c’est un coriace fils de militaire, les participants espèrent qu’il ne va pas les « tu quoque mi fili » comme dirait son ami Saleh Kebzabo.

Bello Bakary Mana

Après la présentation de la liste des 21 membres devant constituer le bureau du présidium, plusieurs représentants des organisations ont systématiquement rejeté la proposition. Beaucoup pensent que c’est une liste purement absurde. Reportage.

La pilule est très amère à avaler et il faut la rejeter sur-le-champ. C’est ce qu’ont fait ce dimanche soir au palais du 15 janvier les représentants des organisations. Après une explication peu convaincante par les membres du CODDNI, suivie de la lecture des 21 membres qui devraient constituer le présidium, la corporation des jeunes a aussitôt rejeté la liste. Les représentants étaient les premiers à claquer la porte.

Pour le représentant de la diaspora au Mali, toutes les sensibilités ne sont pas prises en compte. Selon lui, la diaspora a fait des kilomètres pour venir participer, ils sont totalement écartés. Le représentant de la diaspora au Mali pense que la diaspora est la cheville ouvrière de ce pays et on aurait dû penser à eux.

S’exprimant dans le sens, le bâtonnier du Tchad, Me Djérandi Laguerre ajoute, c’est de n’importe quoi, du désordre. Le bâtonnier qui s’exprimait avec colère pense que le CODNI n’est pas en mesure de contenir la colère des représentants du peuple. Il fustige que les gens ne sont pour que les choses changent dans ce pays et ils mettent les leurs pour perpétrer le système. Il annonce que les différentes organisations vont réagir, y compris les ordres professionnels. De l’avis Mahamat Digadjimbaye de la société civile, c’est une exclusion qui a commencé notant que les ADH ne sont même pas représentés. Il conteste la liste proposée par le CODNI et ajoute que les ADH vont se retrouver pour faire une déclaration commune pour condamner cette forfaiture. Pour les représentants des jeunes, c’est une insulte à la jeunesse et les rejette cette liste.

Zene Bada précise que ce n’est que la direction des débats, ce n’est pas un organe qui délibère et que les vrais problèmes à poser sont à venir. Il ajoute qu’il n’y a que 21 places pensant que la représentation des jeunes n’est pas un problème.

Mahamat Nour Ibedou ne voit pas d’inconvénient. Les démarches sont viciées. Selon lui, ce n’est pas le présidium, mais le contenu du débat.

Les 21 personnes qui vont composer le présidium, il n’y a pas les politico-militaires, les associations des droits de l’homme et plusieurs autres entités du pays. Les représentants des religieux disent qu’ils se consulteront avant de donner leur point de vue.

Jules Doukoundjé

Le dialogue national inclusif et souverain (DNIS) aura déjà une semaine ce dimanche 28 août. Nous nous sommes séparés vendredi, nous revoilà ce samedi matin dans la même grande salle, les mêmes 1500 personnes.

Je me suis présenté à 9h. C’est 1h avant le rendez-vous prévu pour 10h. Les Tchadiens et le respect de l’heure, c’est compliqué même en haut lieu. La salle a été reconfigurée, chacun cherche sa place, discute, fait la gueule, grogne et fini par accepter. J’ai fait pareil avant de me plier en me disant ces braves hommes et femmes du service du protocole font de leur mieux pour mettre tout ce monde d’accord.

Il est 11h. Les membres du comité d’organisation du dialogue national inclusif (Codni) s’installent. Les travaux démarrent avec quelques annonces sur le fonctionnement.

Cette journée de samedi s’annonce importante parce qu’il est question de la mise en place du présidium. Et surtout de trouver le mode opératoire pour élire ou choisir par consensus.

Il est 11h 30 minutes passé lorsque le rapporteur général Limane Mahamat prend la parole pour faire la synthèse de la veille. Il est magistral, admirable  M. Limane. Sa diction est limpide. Sa voix toujours posée. Il rassure et assure sans rien omettre. Il explique que la règle principale est la recherche du consensus  sans fermer la porte au recours au vote sur des questions majeures.

Il est midi. On reprend où on avait arrêté à la salle 400. Les débats s’enclenchent, mais en mode proposition sur les potentiels présidents du présidium et des membres de cette instance. Certains intervenants accompagnent leur liste par des mises en garde, d’autres passent leur temps à remercier le Codni et bafouent leurs communications.

Subitement les travaux sont interrompus. Une communication gouvernementale va être adressée à l’assistance. Le ministre de la communication Abdramane Koulamallah se lève, saisit le micro et annonce qu’une colonne rebelle d’une dizaine de véhicules est entrée en territoire tchadien, précisément dans la zone du Tibesti. Elle est ressortie selon le ministre. Il affirme que le gouvernement demande à l’assemblée de ne pas s’inquiéter des commentaires sur les réseaux sociaux. Tout serait donc sous contrôle.

Moi et mon voisin, après avoir dit entre nous que cela fait désordre, rajoutions que cette communication n’est justement pas de nature à rassurer.

Les débats continuent. Les propositions pour le présidium redoublent d’intensité. Nous les représentants des médias sont royalement sciemment ou inconsciemment ignorés. Que faire? Surtout que dans les propositions par corporation ou par cooptation individuelle pour le présidium personne ne fait mention des médias. Nous nous concertions, haussions tons et bras pour réussir difficilement à prendre la parole en Arabe et en Français.

Il est 14h passé. Les échanges sur le présidium s’étendent, semble s’éterniser, les divergences se multiplient, chacun veut son présidium et son mode de désignation. Cela annonce des combats épiques. La pause est annoncée. La salle se vide. Une reprise est prévue pour 15h. Elle est finalement reportée pour dimanche 15h. Dimanche? Sacrilège. C’est le « dimanche des longs couteaux » pour le fauteuil du président du présidium.

Bello Bakary Mana

L'association transparence plus en appui avec la ligue tchadienne des droits des femmes (LTDF) a organisé un atelier sur l'impact de la corruption sur les femmes ce samedi 27 août 2022 au Centre d’Étude et Formation pour le Développement (CEFOD). Reportage.

Pour Raïssa Madjibeye chargée des interventions sociales de la ligue Tchadienne des droits des femmes la corruption c'est un détournement d'un processus ou d'une interaction avec une ou plusieurs personnes dans le but d'obtenir des prérogatives particulières ou d'obtenir une rétribution en échange de sa complaisance. La corruption est un phénomène qui touche tous les pays quel que soit le niveau socioéconomique, ajoute-t-elle.

Ce phénomène s’observe beaucoup plus chez les femmes en raison de la place négligeable que lui accorde la société, dit-elle. « Les femmes se heurtent souvent à des diverses formes de corruption notamment la corruption sexuelle, qui est une prestation sexuelle en contrepartie d'un avantage particulier », explique-t-elle. Elle poursuit encore plus loin en affirmant que les efforts de la lutte contre la corruption ne tiennent généralement pas compte de l'impact spécifique de la corruption sur les femmes. Cela est dû à plusieurs facteurs qui sont entre autres : l'ignorance des instruments et des mécanismes juridiques relatifs à la corruption ainsi que des textes relatifs à la protection des droits des femmes, la méfiance envers le système  judiciaire, la peur de stigmatisation et les représailles compte tenu du caractère patriarcal de la société, la protection inadéquate des dénonciateurs et surtout de l'absence des mécanismes de déclaration. Pour elle cet atelier vise à approfondir sur les formes spécifiques de corruption dont les femmes subissent, d'identifier les mécanismes dont les femmes pourront utiliser pour dénoncer la corruption, d'accroître la dénonciation de la corruption sexuelle sur les femmes, de créer une synergie d'action associative et de plaidoyer sur la corruption sexuelle et de sensibiliser la société aux formes des corruptions liées aux genres.

Raphaël Lambo chargé de communication de transparence plus soutient que la corruption a un coût élevé pour les classes les plus pauvres de la population, elle interdit l'accès aux services de base essentiels.« La corruption est un mal qui non seulement est à la base de la dure misère, mais appauvrit moralement et spirituellement les acteurs de cette pratique », dit-il. Il n'a pas manqué de tracer la souffrance des femmes face à la corruption.

Haoua Adoum Ibeth
Sangnoudji Francine

Les signataires de la déclaration du 19 mai insistent et persistent en qualifiant d’un forcing la manière d’organiser le DNIS. Ils appellent le peuple à refuser cette forfaiture et à se battre pour la tenue d’un vrai dialogue.

Pendant que les travaux pour la mise en place d’un présidium devant permettre d’organiser les débats du dialogue, « les signataires de la déclaration du 19 mai » continuent toujours de bouder le DNIS. 10 partis politiques et sociétés civiles dénommés signataires de la déclaration du 19 mai estiment que malgré tous les appels des forces vives de la nation et de la communauté internationale pour un dialogue inclusif et sincère, le CMT et le MPS continuent leur dialogue pour le maintien du système. Selon eux, ce forcing se fait au mépris des chefs religieux et sages qui œuvrent pour obtenir la participation de tous, y compris les politico-militaires non-signataires de Doha.

Les signataires de la déclaration du 19 mai avaient déjà prévenu et démontré qu’à partir des quotas du CODNI, le dialogue qui se passe actuellement au palais du 15 janvier n’est qu’une salle remplie des applaudisseurs du CMP et du MPS d’approuver souverainement l’illégalité du PCMT aux prochaines élections, malgré le refus du peuple. Ils exigent une révision des quotas de participation et pensent que plus de 50 pour cent des participants retenus par le CODNI ne devraient pas avoir le droit de voter. Selon eux, il faut la présence de toutes les forces vives actuellement exclues et leur donner un nombre de places équitables équilibrées.

Au sujet du règlement intérieur et du présidium et l’agenda du dialogue, ils exigent que tous ceux-là ne doivent être approuvés avant la présence de toutes forces vives dans la salle.

Les signataires comptent annoncer dans les prochains jours les actions à mener pour barrer la route à cette tentative d’enfoncer le pays qui est déjà parmi les derniers en matière des indicateurs socioéconomiques. Ils lancent un appel au peuple et à toutes les forces vives à se rejoindre à eux à ne plus accepter cette forfaiture et à résister et se battre pour un dialogue sincère.   

Jules Doukoundjé

Les 1500 délégués venant des 23 provinces du pays et de la diaspora entament ce samedi la proposition des membres du présidium.  Le présidium qui doit organiser le dialogue national inclusif et souverain (DNIS) doit être composé de 21 membres. Reportage.

C’est vers 11 heures, heure locale que les délégués ont commencé à proposer les noms pour les membres du présidium qui va organiser les travaux du dialogue.

Pour le conseiller Djimet Clément Bagaou, le Comité d’Organisation du Dialogue National Inclusif (DNI) doit prendre en compte les propositions des participants et non imposer un point de vue. Il appelle la jeunesse à ne pas se laisser instrumentaliser. Il met en garde la manigance du CODNI et certains hommes politiques véreux. Pour certains participants, il faut donner la priorité aux femmes et aux jeunes.

De l’avis de Saleh Kebzabo, ce n’est pas réjouissant d’entendre certains propos incendiaires, il faut faire des propositions concrètes pour aller de l’avant. Selon lui, il n’y a pas de faux fuyant, il faut s’assumer. Beaucoup de délégués proposent qu’il faut voter par corporation.

Pour Bourkou Louise, opposante souhaite que le poste vice-président du présidium revient à une femme. Elle demande que pour le présidium, il faut de probité morale pour assumer dignement cette haute responsabilité. Le président du parti le Nouveau Jour Dr Nasri propose que le groupe de sage prendre attache avec les corporations pour faire de propositions pour désigner un présidium responsable

Salibou Garba propose lui aussi la suspension pour une concertation entre les corporations.

 Jules Doukoundjé

Après trois jours d’échange, et sans un consensus devant permettre aux 1500 délégués d’adopter le règlement intérieur, le président du CODNI semble avoir imposé tard aux délégués d’adopter ce règlement. Son imposition a été contestée par certains délégués. Reportage

Certains délégués n’ont pas approuvé le règlement intérieur proposé par le CODNI. Les quelques 1500 délégués ont, pendant trois discuté sur l’adoption du règlement intérieur. Certains estiment que le CODNI n’a pas habilité à imposer le règlement intérieur, parce qu’il a fini son travail dès lors qu’il a présenté le rapport. Toute la journée du vendredi, les délégués ont échangé sur la méthode d’adoption du règlement intérieur. Le CODNI a proposé un vote à main levée, cette proposition a été contestée par certains membres de l’assemblée, qui souhaitent un vote à bulletin secret.

Au retour de la prière de 18h, le président du CODNI, Acheikh Ibni Oumar a tergiversé sur l’adoption du règlement intérieur. Imposé ? Certains délégués contestent. Le flou demeure entier.

Ce matin les délégués vont procéder aux élections des membres du présidium. Cette journée serait plus houleuse que celle d’hier.

Jules Doukoundjé

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