La désignation des membres du présidium n’a pas fait l’unanimité. Certains analystes pensent que dans cette équipe qui a le présidium, sauf Gali Ngoté Gata pourrait faire consensus et les autres membres n’ont pas la probité de conduire les travaux des assises du Dialogue National Inclusif et Souverain. Reportage.
Le présidium mis sur pied pour conduire les travaux du DNIS fait réagir plusieurs analystes. Certains pensent que la désignation de Gali Ngoté Gata comme président du présidium ne pose pas de problème, mais certains membres qui constituent un frein à la composition du présidium qu’il faut revoir.
Pour l’enseignant chercheur de l’université de N’Djamena, DR Evariste Ngarlem Toldé, Gali a le profil, de tous les membres du présidium, il est celui qui fait l’unanimité. Selon lui, malheureusement, ce sont les autres membres qu’ils sont rejetés par la plénière et que Gali Ngoté Gata est bien outillé pour diriger les débats. Il souligne que le choix n’est pas fortuit quand même qu’il y’a bien d’autres candidats sur la liste, mais son choix est le juste milieu.
Au sujet du comité ad hoc, Dr Evariste Ngarlem Toldé s’appesantit sur la mission donnée à ce comité ad hoc qui doit aller vers ceux qui ont refusé de participer au DNIS. Selon le chercheur, ceux qui ne viennent au dialogue, leur position est connue. Il estime que c’est vers le gouvernement qu’il faut aller et présenter les revendications des transformateurs et de wakit tamma qui ne veulent pas participer au dialogue. « S’il y’a des démarches à faire, c’est de prendre leur revendication et présenter point par point au gouvernement », dit Dr Evariste Ngarlem Toldé. Il rappelle les démarches des sages et des religieux qui n’ont pas abouti parce que le gouvernement n’avait pas réagi. Il suggère au gouvernement de répondre point par point aux réclamations et s’entendre sur certains points. Il soutient que les transformateurs et wakit tamma ne sont pas le problème, ils ont toujours souhaité participer au dialogue, et il appartient au pouvoir public de tout faire pour que le dialogue soit inclusif.
Jules Doukoundjé
L’union des mouvements et associations des laïcs de l’église Catholique du Tchad (UMACLECT), l’Entente des églises et Missions Évangéliques au Tchad, le Groupe des religieux et des aînés ont menacé de se retirer du dialogue si l’on ne prend pas en compte leurs propositions. Malgré leur contestation, ils ont participé à l’installation du présidium. La rédaction Ialtchad Presse retrace les points de vue de ces corporations religieuses.
La proposition de la liste des 21 membres devant constituer le présidium qui doit organiser les assises du DNIS est contestée par plusieurs organisations qui ont pris part aux travaux. À la sortie de la salle, beaucoup ont exprimé leur mécontentement. Les corporations religieuses aussi ne sont pas du reste.
Le secrétaire général des Ententes des Églises Évangéliques au Tchad (EEMET) Rev, Dr Djimalngar Matibaye constate des irrégularités dans le processus de la mise en place présidium qui doit conduire les travaux du DNIS. Selon lui, après plusieurs jours de discussions, le CODNI ne semble pas prendre en compte les propositions de l’EEMET. Le SG de l’EEMET prévient qu’au cas où cette façon d’agir ne change pas, ils vont se retirer du DNIS.
Dans la même veine, l’Union et Associations des Laïcs de l’Église Catholique du Tchad (UMALECT) disent acceptés de participer au DNIS pour apporter leur contribution pour la reconstruction de notre pays. Pour les organisations laïcs et catholiques, il y a des gens de mauvaise foi qui dénaturent la souveraineté des assises déclarée solennellement par le président du Conseil Militaire de Transition (Pcmt).
Elles évoquent l’absence des mouvements sociaux politiques, les politico-militaires et autres entités qui devraient faire partie du présidium, mais ils ont été omis par le CODNI.
L’UMALECT a exhorté les responsables du CODNI à suspendre les travaux. Faute de quoi, elles se réservent le droit, d’adopter une position des laïcs catholiques respectant la justice, l’équité, l’égalité citoyenne et la sincérité. Au pire des cas, ils se retireront du processus en cours. L’UMALECT appelle les acteurs à une sincère démarche pour la réussite du DNIS.
Le groupe des aînés, eux aussi ont réagi. Ils constatent qu’il y a un manquement dans la mise en œuvre du présidium. Ils estiment qu’il faut prendre en compte les propositions des participants pour donner un sens à la souveraineté. Ils expriment leur disponibilité pour aider à la réussite du dialogue tant attendu par les Tchadiens.
Beaucoup de médias sociaux ont annoncé que l’archevêque métropolitain Edmond Djitangar a eu un entretien tête à tête avec le président du Conseil Militaire de Transition (PCMT), le vicaire de l’église a démenti ces informations. Il exhorte les médias à vérifier la source de l’information avant de la diffuser.
Djénom Josiane
Le présidium du dialogue national inclusif et souverain (DNIS) désigné le dimanche passé a pris officiellement fonction lundi 29 août dernier. Désormais, c'est Gali Gata Ngoté qui est investi président pour présider les assises. L'équipe d'Ialtchad a baladé son micro à quelques citoyens pour avoir leur avis sur M. Gali et sa moralité pour la conduite des travaux du DNIS. Vox pop.
Khalil Mahamat Issa, « Je suis un observateur de l'histoire politique du Tchad et connaissant les hommes politiques tchadiens, le choix de Gali Gata Ngoté, je n’ai aucun problème. Il est un homme intègre. Gali est le moindre mal parmi les hommes politiques présents dans la salle. C'est aussi un homme qui connaît le Tchad de tout bord. Je suis ravi de le voir présider ce présidium. Mais il y a un vice de procédure sur le choix de désignation de Gali. Le rôle de Comité d’Organisation du Dialogue National Inclusif (Codni) est d'organiser la plénière et le présidium doit-être élu par cette dernière, chose qui n'est pas faite. Toutefois, je suis très content du choix de Gali. Il a toutes les qualités intrinsèques pour mener à bien cette tâche lourde. Je prie que ce dialogue réussisse et que de bonnes résolutions sortent pour que le peuple sort de cette misère chronique. Je salue aussi sa décision de suspendre les travaux afin d'inclure toutes les forces vives de la nation qui sont jusqu'à là, sceptique ».
Achta Adoum, « On ne peut juger une personne sans toutefois travailler avec elle. Si on a désigné Gali, c'est parce qu'il a des qualités. Maintenant on ne peut pas juger s'il est bon ou mauvais, mais on l'attend de pied ferme pour avoir un résultat positif. Il faut qu'il ramène Wakit Tamma, Les Transformateurs, les jeunes, les politico-militaires afin de démarrer les travaux et trouver des solutions idoines pour le Tchad et construire un avenir commun, bâti sur l'unité, la justice et le travail ».
Oumar Saleh Brahim « Gali Gata Ngoté est un homme politique et a été désigné par consensus à la tête du présidium du DNIS. Il est le seul ou l'un de ceux qui ont cru très tôt au bilinguisme. À mon avis, il est la personne idéale qui pourrait relever le défi. Je pense que c'est quelqu'un qui connaît l'histoire politique de notre pays, sur ce, nous pouvons lui faire entièrement confiance pour mener à bien le bateau au bon port. Sa première décision de suspendre le dialogue pour ouvrir les négociations avec Wakit Tamma et les autres prouve à suffisance combien de fois cet homme serait capable d'unir les Tchadiens et d'inclure tout le monde sans exception aux assises. Pour ma part, Gali à la tête du présidium, le dialogue est déjà réussi d'avance.
Ousmane Mahamat Adoum, « Il n'y a aucun doute que Gali est un homme politique qui a marqué les esprits des Tchadiens. Il est compétent et ne se laisse pas faire. Il fut Directeur de Cabinet de Hissein Habré, mais cela ne l'a pas empêché de lui cracher la vérité quand ce dernier fait de dérives graves. Pour son honnêteté, il a même été emprisonné par Habré. Au temps de Maréchal, il fut un grand opposant incorruptible. Le voir à la tête du présidium n'est pas une surprise, mais je garde de distance. Gali reste pour moi un politicien. Je crois en lui, mais avec de réserve. J'ose espérer qu'il restera ferme et ne se laissera pas faire pour la réussite de ce grand rendez-vous républicain ».
Abderamane Moussa Amadaye
Mardi 30 août. 10h 45 min. Me revoilà déambulant au palais du 15 janvier. Je ne suis pas trop en avance sur le rendez-vous de 15h. Non. Je suis venu retrouver mes collègues journalistes pour discuter entre nous de nos misères pour se faire entendre, dans ce dialogue. Mes amis et moi avons la conviction que le nouveau Tchad qui sortira de ce dialogue national inclusif et souverain doit aussi être l’occasion de mettre les médias au cœur du changement. Un communiqué sorti de cette discussion dénonçant la marginalisation des hommes et des femmes des médias est publié.
15h 30 min. Les participants arrivent en petits groupes…
16h 50. Le maître de cérémonie annonce l’entrée du président du présidium. Gali Gatta N’gotté apparaît en habit traditionnel, le fameux « kaptani », cheveux gris, il lève la main droite salut les participants, la salle applaudit poliment.
Surprise, le charme Gali opère lorsqu’il s’adresse d’abord en arabe. Un arabe classique, littéraire, châtié. On oublie trop souvent que Gali est un arabophile qui maîtrise parfaitement la seconde langue officielle du Tchad, la première vraie langue du pays. En arabe, il affirme qu’il n’y aura plus au cours de ces assises des problèmes linguistiques entre la langue arabe et le Français.
Il enchaîne en Français en insistant sur le respect et l’écoute entre les uns et autres pour bien remplir la mission qui, dit-il, « nous a été confiée ». Gali s’inscrit dans l’inclusion et l’implication de tous les participants. Il annonce deux points.
Premier point : la souveraineté de ce dialogue. Et se lance dans une démonstration en s’appuyant sur le décret présidentiel consacrant cette souveraineté. Le professeur Gali soutient aussi que c’est parce que la salle est souveraine que les pratiques antérieures qui ont froissé certains seront du passé. Il faut donc procéder à quelques ajustements.
Deuxième point : Gali annonce la mise en place d’une commission Adhoc. Et au nom de cette plénière souveraine « un réaménagement s’impose pour corriger l’injustice et ramener tout le monde dans la salle au nom de la plénière ». L’injustice personne ne peut-être pour. Il veut ramener Les Transformateurs de Succés Masra et Wakit Tamma. Gali après avoir séduit et rassuré, rêve d’une nation tchadienne arc-en-ciel qui respecte toutes les composantes pour une véritable unité nationale.
Il conclut en demandant aux participants s’ils sont d’accord. La séance sera suspendue pour 2 jours. Retour prévu le vendredi à 9h00. Il promet que les retards c’est finis et que la fin des travaux sera à 18h. La salle se libère. Sur l’esplanade, les participants trainent, échange entre eux. Le présidium de Gali a charmé les arabophones et tous les participants.
Bello Bakary Mana
Le présidium du dialogue national inclusif et souverain (DNIS) est désormais installé mardi, 30 août 2022. Son président, Gali Gatha Ngotté évoque des aménagement au sein de l'équipe et la mise en place d'une commission Ad hoc. Cette commission et le groupe de sages vont s'entretenir avec le mouvement Wakit Tamma, les Transformateurs et autres hommes politiques afin qu'ils rejoignent les autres au dialogue. Reportage.
Selon Gali Gata Ngotté, président du présidium ils doivent s'écouter les uns les autres et se comprendre pour faire face aux problèmes dont ils sont sensés d'apporter des solutions. A son avis, le présidium doit remplir pleinement sa mission qu'on lui a confiée. Gali Gata Ngotté renseigne sur deux choses en s'adressant à la plènière. Il évoque la souveraineté du dialogue actée par le président du conseil militaire de la transition. Le président du présidium estime qu'il faut corriger les erreurs antérieures qui ont humilié certains, froissé d'autres. "Nous avons créé volontairement de l'injustice qui a suscité des réactions, des mécontentements et des colères. C'est tout à fait légitime car personne ne supporte l'injustice", a-t-il déclaré.
Au nom de la souveraineté de la plénière, Gali Gata Ngotté informe que le présidium va procéder à quelques aménagements pour corriger l'injustice et la mauvaise appellation de frustration. L'objectif d'après lui, c'est de ramener la plénière au calme et la sérénité. Deuxième chose, le président du présidium sous l'autorisation de la plénière promet au nom de son équipe la mise en place d'une commission Ad hoc qui va prendre en compte la suggestion de la plénière. "Cette commission va s'occuper de deux choses. Au nom de la plénière, la commission Adhoc va se joindre aux sages pour discuter avec ceux de nos frères qui ne sont pas avec nous dans la salle", assure-t-il. Gali Gata Ngotté précise que cette commission aura deux jours de missions pour atteindre cet objectif. Il suppose que les jours sont comptés et la commission ira au nom de la plénière discuter avec les Wakit Tama, les Transformateurs et autres hommes politiques afin que tous participent à ce dialogue. Ce qui confèrerait le caractère inclusif et souverain du dialogue.
Le président du présidium souligne également que la commission ad-hoc a va jouer un rôle d'arbitrage pour maintenir la sérénité dans les travaux du dialogue. Elle va aussi faire un travail d'amitié dans la salle, dit-il. "Les tchadiens sont nombreux et multiple. Comme disait un homme politique sudafricain, nous formons une nation arc-en-ciel. Il faut respecter toutes les composantes avec beaucoup d'humilité afin que l'unité nationale se concrétise", affirme Gali Gata Ngotté. Il annonce le partage du projet de l'agenda du travail à tous les participants. Le président du présidium suspend pour deux jours les travaux pour permettre à son équipe et aux participants d'examiner ce projet. Cela dit-il, va permettre un bon déroulement des travaux dès vendredi prochain le matin à 9heures. « Nous ne travaillerons plus jamais avec le retard. Ceux qui seront à l'heure dans la salle représenteront les absents et nous ferons les travaux. Il n'y aura pas de prorogation après 18heures », conclut-il.
Moyalbaye Nadjasna
Présent au Tchad pour prendre part aux assises du dialogue national inclusif, Kaar Kaas Sonn a profité pour présenter son livre intitulé « pour l’amour de Camille ». Cet ouvrage parle de la présence constante de la secte Boko Haram au nord du Nigéria. La cérémonie de présentation s’est déroulée à l’hôtel Hermopolis à Moursal dans la commune du 6e arrondissement. Reportage.
Paru depuis fin 2014 en France, pour l’amour de Camille est présenté pour la première fois au Tchad par son auteur Kaar Kaas Sonn ce lundi 29 août. C’est un roman qui parle du terrorisme en Afrique et précisément au nord du Nigéria. L’auteur plonge les lecteurs dans une époque où les maux comme manque de croissance, de précarité, du chômage, de délocalisation ou de mondialisation devenaient familiers à la bonne humeur. L’auteur Kaar Kaas Sonn a tiré son inspiration d’une discussion entre amis sur la présence constante de la secte Boko Haram au Nigéria.
Pour lui, comment peut-on comprendre qu’un grand pays avec une armée aussi puissante comme le Nigéria s’incline facilement contre Boko Haram. « Dans le livre, il existe un personnage qui livre des colis au nord du Nigéria, mais ne sait absolument pas de quoi il s’agit. Cela peut être des armes, des munitions ou des bombes. Comme il travaille dans une ONG internationale, il respecte son cahier de charge qui consiste à livrer le colis. Ce personnage rencontre sur son chemin des Africains qui souffrent, mais il s’en fout éperdument parce que pour lui, l’Africain est fait pour être dans la douleur perpétuelle », affirme-t-il.
Kaar Kaas Sonn veut à travers ce livre inviter les Tchadiens au travail et non au palabre. À propos des palabres, Il souligne qu’il est invité à palabrer au dialogue national inclusif comme si les Tchadiens ont que des palabres à célébrer alors que normalement ils peuvent se réunir pour fêter l’anniversaire ou des réussites. « 30 ans après la conférence nationale souveraine, on m’a invité pour venir palabrer et je suis là. Nous ne sommes pas condamnés à la médiocrité. Aucun peuple n’a été créé par Dieu pour être intelligent ou développé. Ce sont des institutions qu’on met en place et on essaye de s’y fier pour développer les pays. Le paradis c’est le Tchad que Dieu nous a donné avec l’eau, le soleil et la terre ».
L’artiste appelle les hommes politiques et les autorités qui détournent l’argent alloué à la construction des biens publics au profit de leur propre bien. En plus de cela, ces mêmes autorités refusent de créer les conditions pour que les firmes étrangères viennent investir dans le pays. Et ce sont les jeunes désœuvrés qui sont facilement récupérables par la secte Boko Haram, a-t-il ajouté. Selon lui, les gens veulent investir, mais sont désespérément découragés par les autres qui leur mettent les bâtons dans les roues. De son avis, on ne demande pas à l’État de créer des emplois, mais plutôt créer des conditions pour l’emploi. Les européens ont beaucoup d’argent qu’ils cherchent à les placer quelque part, mais le Tchad ne crée pas les conditions pour qu’ils viennent investir, a-t-il conclut.
Kouladoum Mireille Modestine
Ce 30 août 2022, Ialtchad s'est entretenu avec quelques juristes sur la question de la controversée de la mise en place du présidium et du Règlement intérieur (RI) de ce dialogue. Il s'agit de Me Adoum Boukar, président de la Ligue tchadienne des droits de l'homme(LTDH), Dr Nasra Djimasingar Secrétaire général du Parti Un nouveau Jour.
Selon Me Boukar, président de la Ligue tchadienne des droits de l'homme(LTDH), normalement le Comité d’Organisation du Dialogue National Inclusif (Codni) a fini sa mission dès la présentation de son bilan. Il déplore que ce comité a continué à exister jusqu’à mettre le RI avant de s’effacer. Les ADH et les Ordres des professionnels soulignent le président de la LTDH, exigent la révision du présidium en prenant en compte dans sa composition, toutes les différentes sensibilités représentées au DNIS et en excluant tous les membres du Bureau du CODNI. Me Boukar rappelle aussi que les défenseurs des droits de l'homme proposent une composition du présidium qui sera examinée et discutée en plénière par l’ensemble des participants. Le président de la LTDH soutient que ce dialogue est acté d'un caractère souverain qu'il faut respecter.
Me Boukar affirme que ses collègues revendiquent de réexaminer le projet du RI adopté de force par le bureau du CODNI. Il précise que cela va permettre de clarifier le mode de vote à bulletin secret fortement soutenu par une grande partie des participants. Le président de la LTDH exprime qu'au cas où leurs revendications légitimes et patriotiques ne sont pas prises en compte, ils vont reconsidérer leur position en usant de toutes les possibilités offertes allant de la suspension de leur participation au retrait. « Nous ne pouvons pas être tenus pour responsables de l’échec de l’ultime rendez-vous de la refondation d’un Tchad de justice, d’équité et de solidarité », dit Me Boukar.
Pour Dr Nasra Djimasngar, Enseignant chercheur ce qui s'est passé n'a rien de juridique. À son avis, l'adoption du RI devait se faire suivant les règles de l'art. Il précise qu'il y a une commission qui a travaillé en amont sur ce projet avant de la soumettre au CODNI. Le dialogue est souverain et les participants devraient examiner minutieusement ce document article par article pour retenir la dernière mouture. Comme le mode de prise de décision et de la mise en place du présidium qui a fait saliver la salle. À ce niveau soit-on vote par consensus ou par bulletin secret pour déterminer la majorité. Mais ce qui n'a pas été le cas. Pour le présidium, on devrait mettre en place un bureau d'âge constitué des personnes les plus âgées et les plus jeunes comme rapporteurs. Ils vont présider la séance de mise en place du présidium, ou on doit voter poste par poste pour la présidence. Les conseillers peuvent être désignés à l'unanimité. Mais le CODNI a fait un passage en force, constituant une rupture de l'inclusivité et le caractère souverain du dialogue. Dr Nasra soutient que la conférence nationale souveraine est plus sérieuse que maintenant or, la situation actuelle au Tchad est pire que dans le passé. Le nombre de politico-militaire a gonflé et tout cela doit nous appeler au sérieux au cours de ces assises. Malheureusement certains semblent être des nostalgiques du régime passé pour faire main basse sur la chose publique. Vu les menaces de retrait de certaines organisations de ce dialogue, il risque d'être vidé de sa substance. Le caractère inclusif est aussi menacé. La composition du CODNI tant décriée au début des processus est un indice, le quota de participation pose un problème de rupture d'égalité en termes de nombre. Plus de 1500 personnes dans la salle, montre qu'il va même se poser un problème de débats réels sur le fond des sujets à aborder. Ce sont des choses à harmoniser au départ et qui n'ont pas été prises en compte, déplore Nasra Djimasngar.
Moyalbaye Nadjasna
Les 10 représentants des médias au dialogue national inclusif et souverain ne sont pas du tout contents. Ils dénoncent leur exclusion au présidium mis en place pour conduire les travaux du DNIS. Reportage.
Le présidium mis en place par le CODNI pour diriger les travaux du DNIS ne cesse faire couler l’ancre. Après la proposition de la liste des 21 membres du présidium, plusieurs organisations ont aussitôt critiqué cette liste.
Ce mardi, c’est au tour des représentants des médias de sortir de leur silence. Dans une déclaration commune, les 10 représentants des médias dénoncent leur exclusion au présidium du DNIS.
Selon eux, cette exclusion s’ajoute à la marginalisation dont souffrent les hommes et les femmes des médias depuis la formation du Conseil national de transition (CNT) au sein duquel aucun représentant des médias n’a été retenu pour siéger dans cette assemblée. Même pour les négociations avec les politico-militaires à Doha au Qatar, les médias sont exclus rappelle-t-ils.
L’exclusion des médias au DNIS intervient alors que le PCMT a salué le travail harassant abattu chaque jour par les médias le 22 août dernier. Informant l’opinion publique de cette exclusion, les professionnels des médias affirment qu’il n’y a pas de démocratie sans les médias sans la presse et que le rôle des professionnels des médias ne peut se limiter à la couverture médiatique. Ils sont aussi des acteurs clés pour façonner l’avenir du pays aux côtés des autres composantes de la société tchadienne, dit le communiqué.
Jules Doukoundjé