Mardi 30 août. 10h 45 min. Me revoilà déambulant au palais du 15 janvier. Je ne suis pas trop en avance sur le rendez-vous de 15h. Non. Je suis venu retrouver mes collègues journalistes pour discuter entre nous de nos misères pour se faire entendre, dans ce dialogue. Mes amis et moi avons la conviction que le nouveau Tchad qui sortira de ce dialogue national inclusif et souverain doit aussi être l’occasion de mettre les médias au cœur du changement. Un communiqué sorti de cette discussion dénonçant la marginalisation des hommes et des femmes des médias est publié.
15h 30 min. Les participants arrivent en petits groupes…
16h 50. Le maître de cérémonie annonce l’entrée du président du présidium. Gali Gatta N’gotté apparaît en habit traditionnel, le fameux « kaptani », cheveux gris, il lève la main droite salut les participants, la salle applaudit poliment.
Surprise, le charme Gali opère lorsqu’il s’adresse d’abord en arabe. Un arabe classique, littéraire, châtié. On oublie trop souvent que Gali est un arabophile qui maîtrise parfaitement la seconde langue officielle du Tchad, la première vraie langue du pays. En arabe, il affirme qu’il n’y aura plus au cours de ces assises des problèmes linguistiques entre la langue arabe et le Français.
Il enchaîne en Français en insistant sur le respect et l’écoute entre les uns et autres pour bien remplir la mission qui, dit-il, « nous a été confiée ». Gali s’inscrit dans l’inclusion et l’implication de tous les participants. Il annonce deux points.
Premier point : la souveraineté de ce dialogue. Et se lance dans une démonstration en s’appuyant sur le décret présidentiel consacrant cette souveraineté. Le professeur Gali soutient aussi que c’est parce que la salle est souveraine que les pratiques antérieures qui ont froissé certains seront du passé. Il faut donc procéder à quelques ajustements.
Deuxième point : Gali annonce la mise en place d’une commission Adhoc. Et au nom de cette plénière souveraine « un réaménagement s’impose pour corriger l’injustice et ramener tout le monde dans la salle au nom de la plénière ». L’injustice personne ne peut-être pour. Il veut ramener Les Transformateurs de Succés Masra et Wakit Tamma. Gali après avoir séduit et rassuré, rêve d’une nation tchadienne arc-en-ciel qui respecte toutes les composantes pour une véritable unité nationale.
Il conclut en demandant aux participants s’ils sont d’accord. La séance sera suspendue pour 2 jours. Retour prévu le vendredi à 9h00. Il promet que les retards c’est finis et que la fin des travaux sera à 18h. La salle se libère. Sur l’esplanade, les participants trainent, échange entre eux. Le présidium de Gali a charmé les arabophones et tous les participants.
Bello Bakary Mana