Présent au Tchad pour prendre part aux assises du dialogue national inclusif, Kaar Kaas Sonn a profité pour présenter son livre intitulé « pour l’amour de Camille ». Cet ouvrage parle de la présence constante de la secte Boko Haram au nord du Nigéria. La cérémonie de présentation s’est déroulée à l’hôtel Hermopolis à Moursal dans la commune du 6e arrondissement. Reportage.
Paru depuis fin 2014 en France, pour l’amour de Camille est présenté pour la première fois au Tchad par son auteur Kaar Kaas Sonn ce lundi 29 août. C’est un roman qui parle du terrorisme en Afrique et précisément au nord du Nigéria. L’auteur plonge les lecteurs dans une époque où les maux comme manque de croissance, de précarité, du chômage, de délocalisation ou de mondialisation devenaient familiers à la bonne humeur. L’auteur Kaar Kaas Sonn a tiré son inspiration d’une discussion entre amis sur la présence constante de la secte Boko Haram au Nigéria.
Pour lui, comment peut-on comprendre qu’un grand pays avec une armée aussi puissante comme le Nigéria s’incline facilement contre Boko Haram. « Dans le livre, il existe un personnage qui livre des colis au nord du Nigéria, mais ne sait absolument pas de quoi il s’agit. Cela peut être des armes, des munitions ou des bombes. Comme il travaille dans une ONG internationale, il respecte son cahier de charge qui consiste à livrer le colis. Ce personnage rencontre sur son chemin des Africains qui souffrent, mais il s’en fout éperdument parce que pour lui, l’Africain est fait pour être dans la douleur perpétuelle », affirme-t-il.
Kaar Kaas Sonn veut à travers ce livre inviter les Tchadiens au travail et non au palabre. À propos des palabres, Il souligne qu’il est invité à palabrer au dialogue national inclusif comme si les Tchadiens ont que des palabres à célébrer alors que normalement ils peuvent se réunir pour fêter l’anniversaire ou des réussites. « 30 ans après la conférence nationale souveraine, on m’a invité pour venir palabrer et je suis là. Nous ne sommes pas condamnés à la médiocrité. Aucun peuple n’a été créé par Dieu pour être intelligent ou développé. Ce sont des institutions qu’on met en place et on essaye de s’y fier pour développer les pays. Le paradis c’est le Tchad que Dieu nous a donné avec l’eau, le soleil et la terre ».
L’artiste appelle les hommes politiques et les autorités qui détournent l’argent alloué à la construction des biens publics au profit de leur propre bien. En plus de cela, ces mêmes autorités refusent de créer les conditions pour que les firmes étrangères viennent investir dans le pays. Et ce sont les jeunes désœuvrés qui sont facilement récupérables par la secte Boko Haram, a-t-il ajouté. Selon lui, les gens veulent investir, mais sont désespérément découragés par les autres qui leur mettent les bâtons dans les roues. De son avis, on ne demande pas à l’État de créer des emplois, mais plutôt créer des conditions pour l’emploi. Les européens ont beaucoup d’argent qu’ils cherchent à les placer quelque part, mais le Tchad ne crée pas les conditions pour qu’ils viennent investir, a-t-il conclut.
Kouladoum Mireille Modestine