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Les instituteurs bacheliers contractuels ont organisé ce jeudi tôt dans la matinée une marche devant le ministère des Finances et du budget pour réclamer 11 mois d’arriérés de salaire. Ils exigent aussi leur intégration à la fonction publique. Reportage.

Les maitres communautaires ne supportent plus qu’on les trainent dans la boue. Ils ont manifesté ce matin devant le ministère des Finances et du budget pour réclamer 11 mois de salaires impayés. Après la manifestation, ils se sont rendus à la bourse du travail pour évaluer et peaufiner d’autres plans de luttes. Les instituteurs bacheliers appelés communément maitres communautaires exigent aussi leur reversement à la fonction publique. Ils estiment qu’ils sont abandonnés par les autorités de la transition.

Balangnagué Jonathan secrétaire général du syndicat dit « nous n'acceptons pas d’être manipulés à chaque fois, nous réclamons nos 11 mois d’arriérés sans condition, nous sommes fatigués de leurs promesses mensongères qui n'aboutissent à rien. S’il faut se sacrifier nous le ferons ». Pour ces éducateurs, travailler pendant 11 mois sans salaire n'est pas chose aisée, car un sac vide ne peut pas se tenir debout. « Nos enfants meurent de faim, les camarades tombent, pendant cette période où le paludisme fait rage nous manquons de moyens pour nous faire soigner et le gouvernement nous met en frigo. Alors nous sommes fatigués d’attendre. Nous allons manifester tous les jeudis jusqu’à satisfaction totale », fustige- t-il. Le porte-parole des instituteurs bacheliers ajoute qu’il y a de l'argent pour régler leurs arriérés mais ils les font souffrir. Pour avoir leurs salaire, l’Etat exige que ces derniers fassent le recensement biométrique qui permettrait de connaitre leur nombre exact avant de déclencher la paie.

Sangnoudji Francine
Haoua Adoum Ibeth

Dans un communiqué de presse signé jeudi, 8 septembre 2022 par Me Adoum Mahamat Boukar, la Ligue tchadienne des droits de l’homme (LTDH) dénonce les exactions commises sur des populations de Korbol et de Tarangana. La LTDH renseigne que depuis plus d’une semaine, les populations de ces zones dans la province du Moyen-Chari, sont soumises à des violations massives des droits de l’homme par les forces de défense et de la sécurité. Selon le document, sous prétexte de poursuite des coupeurs de route, les éléments de la sécurité se donnent à cœur joie aux arrestations, aux pillages systématiques des commerçants et extorsion des biens des paisibles citoyens.

La LTDH précise que le 05 septembre, le chef de village Chari-Amar Obili Baou et autres citoyens Kara Baou, Damyo Dogo, Kagnour Djham, Hassan Kari Youma Salang et Moussa Baou ont été arrêtés avant d’être libérés tard la nuit. Le même document informe aussi que Baou Seré vendeur de carburant a été également interpellé et transféré à la légion 4 de la gendarmerie de Sarh chef-lieu de la province du Moyen-Chari.

De l’avis de la LTDH les intimidations, les tortures et les séquestrations de la population ne peuvent pas favoriser la cohésion sociale au Tchad. La LTDH exige la libération immédiate de Mr Baou Seré car poursuit-elle, la légion 4 de la gendarmerie de Sarh n’est pas compétente pour détenir un citoyen. La Ligue tchadienne des droits de l’homme prévient qu’elle tiendra pour responsables les autorités du Moyen-Chari de tout ce qui adviendra aux populations de Korbol.

Après des tractations dans la mise en place du bureau et la méthodologie de travail, la commission Droits et Libertés Fondamentales dévoile ses sous-thèmes à débattre dans différentes sous-commission, jeudi 8 septembre à l’Ecole nationale d’Administration. Reportage.

La constitution du présidium de la commission Droits et Libertés Fondamentales ne s’est pas faite facilement. Sous tension hier, la séance avait été suspendue et c’est ce matin que l’équipe s’est formée. El hadj Adam Daoud, SG de l’Association pour la Défense des Droits des Consommateurs (ADC) président et le président de l’Union des journalistes du Tchad (UJT) Mahamoud Abbas le vice-président.

L’installation du bureau de pilotage des débats fait, s’en est suivi la présentation de la synthèse des rapports de la plénière sur la thématique Droits et Libertés Fondamentales du pré-dialogue. Les participants membres de cette commission auront neuf sous thèmes et des recommandations à débattre en sous-commissions. Les trois fondamentaux sont notamment, le mécanisme de promotion et de protection des droits de l’homme et libertés fondamentales au Tchad, les entraves à l’efficacité des droits et libertés fondamentales au Tchad et, les recommandations pour une effectivité des droits de l’homme et libertés fondamentales au Tchad.

Neuf (09) sous-thèmes vont faire l’objet de débats dans les sous-commissions thématiques. Il s’agit pour la premier sous thème des droits, libertés fondamentales et droits de la défense, le second de la liberté syndicale et associative, pouvoir d’achats, le troisième, la démocratie et citoyenneté. Le quatrième sous thème va traiter de la liberté de la presse et du rapport média-pouvoir public, le sous thème cinq va s’occuper des traitements inhumains et dégradants, tortures, détentions arbitraires et disparitions forcées. Le sous thème 6 va aborder la question des droits des personnes vivant avec un handicap, le sous thème 7 va examiner la problématique de la protection de la petite enfance. Le sous thème 8 planchera sur les violences faites aux femmes et enfin le neuvième sous thème se chargera de la sécurité sociétale et institution de prévoyance sociale.

Les sous-commissions vont travailler à huis-clos pour faire la restitution en plénière de la commission.

Moyalbaye Nadjasna

Je me suis levé très tôt avec la ferme intention d’aller assister à la formation du bureau de la commissions Droits et libertés fondamentales.

À 9h 00, je devais aller au Palais du 15, mais mon petit doigt me dit de pas le faire. Alors je me suis dirigé à l’École Nationale d’Administration ( ENA) pour y assister. La veille avec mes amis représentants des médias nous avions décidé d’investir cette commission pour maximiser notre chance d’avoir plus d’influence et d’impact.

10h 15 min je suis là devant le nouvel amphithéâtre. A l’entrée du bâtiment, des participants entourent des personnes assises sur des chaises. Ils vérifient les noms avant d’accorder le laisser-passez pour la salle. Chacun veut passer avant l’autre, les esprits s’échauffent, mais très vite d’autres interviennent pour calmer les choses.

11h 00. Le présidium délègue 3 personnes, composée de Mme Yodané Marie 3ème vice-présidente, M. Ousmane Hissène conseiller et M. Abakar Dangaya carillonneur. Ils disent venir superviser la formation du bureau. Mais dans les faits, ils font le bureau en clamant respecter la note de cadrage de leur hiérarchie.

11h 30 min. Les débats commencent. Un consensus se dégage sur la méthode de formation du bureau. Chaque groupe ou corporation désigne son représentant, il y a plus de 10 groupes pour 5 places.

C’est la pause…

14h 20 min. La liste nominative des choisis est annoncée. Tollé, contestations dans la salle. Les voix montent, les visages se crispent certaines organisations des droits de l’homme font semblant de quitter la salle, d’autres le font. C’est le branle-bas de combats. L’équipe du présidium est dépassée, elle donne l’impression d’être une artillerie légère et mal équipée. Elle est prise en tenaille par les participants mécontents. Le spectacle était d’une bassesse insupportable. Un participant fait valoir son titre et  s’en sert pour influencer la formation du bureau, il est rabroué par un autre qui conteste cette malfaçon de faire. Et clame l’égalité de tous à cette assemblée. La tension monte. Les débats s’enlisent…

Je quitte la salle pour filer vers le palais du 15-janvier afin de toucher du doigt ce qui se passe à l'autre bout  de la ville. Je rentre dans la grande salle de la plénière où se tiennent les échanges de la commission Forme de l’État, constitution et processus électorale. Même ambiance de tiraillements, les échanges sont acrimonieux, les pauvres jeunes du service de protocole sont accusés de donner le micro aux mêmes.

Je rencontre un confrère qui revient du site de Droit et libertés fondamentales. Je l’accroche et lui demande comment cela s’est fini. Il me répond d’un trait, « c’est fini en queue de poisson ». Je lui rétorque « hein ».

L’heure de la prière du « mahgrib » approche. Je fais mes ablutions, ensuite ma prière comme pour m’en remettre au Bon Dieu, mais Allah n’est pas obligé comme dirait un grand romancier africain.

Demain aussi sera une journée, pas tranquille.

Bello Bakary Mana

La grève sèche déclenchée par l’Union des Syndicats du Tchad (UST) est suivie par les syndicats affiliés à cette grande centrale syndicale. La rédaction ialtchad Presse a fait un tour dans les hôpitaux de la capitale pour constater si elle est respectée ? C’est le cas. Reportage.

L’UST a plusieurs fois entamé les grèves d’avertissement de 3 jours, selon la loi prévue par le droit de travail. Excédée, la centrale syndicale a opté pour une grève sèche et illimitée sans un service minimum dans tout le pays.

A l’hôpital Sultan Kasser, tristesse et désolation se lisent sur les visages des patients et gardes malades. Les corps soignants observent la grève sèche. Les malades se retrouvent dans un état déplorable. Le service administratif est hermétiquement fermé. Et les malades hospitalisés sont abandonnés dans leurs lits d’hospitalisation.

Abdoulaye Ahmat patient affirme, « depuis le matin, les malades attendent impatiemment un médecin pour la consultation, mais rien même les infirmiers ont déserté l’hôpital ».

Un autre patient, John Wadane lui aussi hospitalisé depuis 10 jours souffre de l’érysipèle se plaint. « À part le premier soin, je n’ai pas reçu d’autres soins, pourtant je devrais suivre le reste de mes traitements avec le médecin, mais ils sont en grève », nous explique ce patient désemparé. Selon lui, il faut que les autorités de la transition aient pitié de leur population et règlent le problème avec l’UST pour mettre fin à cette grève sèche qui traumatise les malades et leurs familles. Au centre hospitalier universitaire de référence nationale et l’hôpital de la Mère et de l’Enfant, la grève sèche n’a pas été trop suivie.

Sangnoudji Francine
Anass Abdoulaye Adam

Les femmes vendeuses de poisson au marché de poissons de chagoua dans le 7ème arrondissement de la ville de N’Djamena boudent ce marché. Elles préfèrent vendre leurs poissons aux abords de l’avenue jacques Nadjingar que de s’installer dans les étals du marché. Entrevue avec la présidente de l’union des organisations des vendeuses de poissons du Tchad.

Le marché de poissons de Chagoua a été construite il y a environ 5 ans. Mais, chose curieuse, ce marché se vide au fur et à mesure par les femmes vendeuses de poissons. La raison de la déserte du joyau reste encore inconnue. Elles préfèrent proposer leurs poissons à la sauvette en hélant les clients qui passent sur l’avenue Jacques Nadjingar. Cette vente à la sauvette est parfois source d’accident parce qu’elles ne respectent pas le code de la route. Ces vendeuses de poissons, occupent les trottoirs et parfois envahissent l’avenue pour proposer leurs produits aux passants, parfois à pied, en moto et en voiture, abandonnant les étals construits pour les installer.

Pour la présidente de l’union des organisations des vendeuses des poissons du Tchad,  Fihil Agoi,  « lorsqu’on veut construire un marché de ce genre, il faut que les vendeuses soient concertées ». Selon elle, ce marché est construit sans l’orientation des vendeuses. La présidente des femmes vendeuses de poissons estiment que les autorités ont construit le marché sans consulter les concernées. A son avis,  la construction de ce marché ne répond pas aux normes voulues par ces braves dames. Mme Fihil Agoi estime qu’il y’ a des vendeuses grossistes qui vendent plus de dix sacs de poissons par jours.

Elle souligne que celles qui vendent aux détails sont nombreuses alors que étals construits ne sont pas suffisants.  

Au sujet des « vendeuses ambulantes » de poissons sur la voie bitumée, la présidente dit qu’elles ne sont pas membres de l’association. Mais selon la présidente, les membres de l’association se réuniront bientôt pour se pencher sur ce cas.

Au sujet de la chambre froide construite pour la conservation des poissons, la présidente relate que depuis le lancement et l’ouverture du marché, la chambre froide n’a jamais fonctionné.  « Normalement c’est un générateur de 250 kw qui va l’alimenter. Mais c’est un générateur d’une capacité de 110 Kw qui est installé. La chambre froide ne peut pas fonctionner. Une correspondance a été envoyée au Conseil Nationale de Concertation du Monde Rurale (CNCMR) pour un financement afin de nous aider pour installer un autre générateur qui alimentera la chambre froide. Mais jusqu’à là, nous n’avons pas eu des financements ».

 Djénom Josiane

Mardi 6 septembre. Le Dialogue national inclusif et souverain entre dans sa troisième semaine. Je suis arrivé à 10h 55 min, traînant les pieds ressentant un peu un corps fatigué et une tête de journaliste pleine d’idées, mais freinée par les difficultés du métier dans ce pays où le journaliste est soit vu de travers, soit mal aimé, soit, soit, soit. Bref je chasse ces mauvaises idées en entrant dans la salle rejoindre mes amis dans la section du milieu, les chaises jaunes.

11h 00. Les travaux ne démarrent pas. La promesse du président du présidium est-elle vite oubliée ? Je me suis dit qu’elle doit être prise dans les réalités difficiles du pays.

12h 5 min. Les membres du présidium prennent place. Ils sont silencieux quelques minutes. C’est 1 heure plus tard sur le rendez-vous.  Le président Gali tape, comme à ses habitudes, sur le micro toc toc toc, comme pour rappeler les participants à rejoindre leurs places ou pour dire « au boulot les amis ». « Bonjour, tout le monde », lance-t-il. Il s’excuse du retard en justifiant la cause : l’imprimerie. Tiens une organisation pareille n’a pas prévue un service efficace de reprographie? Me suis-je interrogé. Entre temps le président Gali s’est lancé dans le programme de ce mardi : adoption de l’agenda, formation et inscription dans les commissions. Il demande l’avis de la plénière s’il faut attendre l’imprimé de l’agenda en suspendant les travaux ou continuer les travaux en formant les commissions? Bref, quoi faire en attendant les imprimés de l’agenda?

La parole est donnée à la plénière, toutes sortes d’avis divergeant sont exprimés. Gali reprend la parole et annonce que les imprimés sont en salle et seront distribués à l’instant. Parfois, il ne sert à rien de « palabrer ». Les échanges sur le « quoi faire? » est mort de lui-même.

12h 45 min. Le rapporteur général Limane Mahamat fait la restitution des travaux de la veille. C’est une séquence que j’ai surnommée « la fameuse synthèse du prof Limane ».

13h 15 min. Le président Gali reprend la parole. Il annonce que désormais les travaux commenceront à 9h 00 pour être suspendus à 13h 30 min. Reprennent dans l’après-midi à 15h 30 min. Ces ajustements n’ont d’autres raisons que pour permettre aux compatriotes musulmans d’accomplir leurs prières. Sur ces explications, il suspend les travaux.

15H 30 min, l’agenda qui a mené à des interventions souvent hors sujets est finalement adopté. La salle applaudie, soulagée. Et a hâte de passer à autre chose. Gali intervient pour dire et redire aux participants que l’agenda est à titre indicatif et que cette étape d’adoption permettra aux participants d’avancer.

15h 40 min. M. Limane fait la lecture complète du rapport général de synthèse du comité d'organisation du dialogue national inclusif (Codai), distribuée quelques minutes avant aux participants. Figure aussi entre le document l'accord de Doha.La bizarrerie de cette étape ce qu’il n’y a pas eu une seconde lecture en arabe, bilinguisme oblige. Peut-être la traduction simultanée dans les casques d’écoute suffisait. Peut-être aussi que l’assistance avait hâte de rentrer chez elle. Peut-être que les compatriotes arabophones ont lâché prise sur cette juste obligation.

16h 35 min. Gali annonce la fin de la rencontre. Armand Djekoltar, le rapporteur général adjoint rattrape la boulette en annonçant où se dérouleront les activités des 6 commissions. Et il explique aussi comment s’inscrire sur les différentes fiches en couleur. Les participants s’affairent à s’y inscrire. La séance s’est levée dans cette ambiance. Rendez-vous est pris pour mercredi matin à 9h 00 pour que chacun retrouve son nom sur la liste de son choix. Une autre journée d’une autre étape va s’enclencher. Le vrai travail commence…

Bello Bakary Mana

Après 2 jours de débats sur l’agenda proposé par le présidium, le document est adopté par acclamation de la plénière sous la demande du président du présidium. Mais ce consensus semble créer une frustration chez certains participants. Cet agenda adopté va permettre de mettre en place les 5 commissions thématiques et l’inscription des participants dans les commissions. Reportage.

L’agenda devant permettre d’organiser les débats du DNIS proposé par le présidium est adopté ce mardi par les 1500 participants représentants les 19 corporations présentes au dialogue. Après presque 2 jours de discussions, le président du présidium Gali Ngothé Gatta, pour faire avancer les activités, a demandé aux participants d’adopter par consensus l’agenda. Le document est adopté par acclamation, mais certains délégués rechignent.  Ils auraient voulu que l’agenda soit toiletté et que les suggestions et les propositions apportées çà et là soient prises en compte. Le président du présidium a rassuré aux participants que toutes les propositions et suggestions pertinentes faites depuis hier lundi ont été prises en considération.

L’adoption de l’agenda devrait permettre de franchir un autre pas qui est celle de mettre en place les 5 commissions thématiques et l’inscription des délégués dans ces commissions de leur choix.

La mise en place des commissions thématiques devrait permettre dans les jours à venir aux quelques 1500 participants représentants les 19 corporations au DNIS de débattre sur tous les problèmes qui minent le Tchad depuis des années.

Malgré l’avancée des travaux des assises, certains délégués continuent toujours de demander la suspension des travaux et de laisser le temps aux sages de négocier avec certains partis politiques et les leaders de la société civile qui refusent de participer au dialogue. Pour ces derniers, pour que le dialogue ait son caractère inclusif et souverain, il faut tout faire pour ramener à la raison ces corporations qui continuent toujours de manifester leur colère à surseoir à leur lutte et de revenir au dialogue.

Jules Doukoundjé

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