Ce Mercredi 18 Janvier a lieu la cérémonie du lancement officiel du Medialab dans les locaux de WenakLabs situé dans la commune du 3e arrondissement de la ville de N'Djamena. Cette cérémonie s'était déroulée en présence d'une équipe de l'Atelier des Médias de la Radio France Internationale. Reportage.
Le Medialab qui a pour objectif de vulgariser les activités en ligne, est un lieu de recherche interdisciplinaire pour les chercheurs et notamment les artistes, les développeurs qui peuvent travailler ensemble afin d'explorer le TIC et ses opportunités. C’est aussi un espace convivial et collaboratif accessible à tous, selon le directeur exécutif Abdelsalam Safi.
Quant au manager de Médialab Deuh'b E. Zyzou, il a présenté le Médialab comme un lieu de rencontre qui regroupe tous les dispositifs électroniques professionnels pour permettre d'exercer le métier audiovisuel et du numérique de la production de contenu sa diffusion. Il ajoute que le Médialab doit d'être un lieu visible, un endroit qui favorise la collaboration, le partage et la mise en place des informations. Il concerne les chercheurs, les artistes, les étudiants, les journalistes et les activistes.
Le coordinateur éditorial podcast de la radio France Internationale encourage ce projet très dynamique pour cette génération. Il demande aux jeunes tchadiens d'être actif par le biais des outils électroniques afin d'être à jour.
Noël Adoum
La dégradation des infrastructures scolaire est un problème qui plonge les élèves dans une situation de détresse. Et les exposent au danger d’éventuels risques d'écroulement. Une situation inquiétante qui mérite d'être classée priorité de l'État. Mais le gouvernement reste indifférent. Quelques élèves réagissent. Vox pop.
Ndjerané Francklin : « Comme vous venez, de constater l'état des bâtiments est déplorable. Cela ne nous permet pas d’étudier dans des conditions minimales acceptables. Lorsqu’on est en salle, on a souvent peur. C'est une fois dehors que nous nous sentons en sécurité. Nous n'avons pas le choix. On s’efforce pour atteindre nos objectifs malgré la situation. Nous appelons l'État tchadien ou les partenaires internationaux au secours. Cela va de notre avenir et celui du Tchad ».
Garoumwadé Hortence : « L'état des bâtiments est pitoyable. Ce n'est pas un cadre idéal pour les études parce que déjà ils ne nous suffisants compte tenu de notre nombre. Le gouvernement doit nous venir en aide. Il est temps. Et construire des infrastructures plus solides dans les années à venir pour que ceux qui viendront après nous puissent étudier dans de meilleures conditions. Pour l’instant, nous sommes exposés chaque jour au danger ».
Djiyao Espoir : « Je pense qu'ils sont bien construits, mais seulement ils ont trop duré et ne tiennent plus. Cela fait peur d'étudier dans ces conditions. Il y a un sérieux risque d'écroulement à tout moment. L'État doit trouver une solution ».
Antamin Gabin : « L’état de ces infrastructures fait peur. Monter sur la terrasse fait encore plus peur parce qu’on voit tous les endroits où le bâtiment est fendu. On sent un danger imminent. La construction n’est pas bien faite, certainement les fondations sont mal posées. L'État doit réagir en faisant venir de vrais ingénieurs pour revoir cette construction ».
Propos recuellis par Yaya Ahmat Macki
Offices des nations unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC) a organisé une formation sur le renseignement pénitentiaire et les droits des détenus au Tchad à l’intention des responsables de l’administration pénitentiaire et des agents de sécurité ce mardi 17 janvier dans un hôtel de place de la ville de Ndjamena.
C’est dans le cadre du projet « Trust Building » (renforcer la confiance entre la force de défense et de sécurité, les acteurs de chaîne pénale et la population) que quelques responsables du ministère de la Justice et celui de la Sécurité publique ont acquis des connaissances dans leurs domaines. Les formateurs sont des experts venus de Burkina Faso.
Cet atelier vise à renforcer les compétences en matière de renseignement pénitentiaire et de vulgariser les droits des détenus dans les maisons d’arrêt au Tchad. Et à rappeler aux Directeurs des prisons et les autres acteurs de la chaîne pénale les droits inhérents à la personne détenue. Selon nos sources, les conditions de détention dans la plupart des prisons du pays violent souvent les droits de l’homme.
Selon les experts les renseignements pénitentiaires sont importants, le formateur M. Baga, affirme que ces renseignements permettent de s’organiser et d’avoir des connaissances pour bien maîtriser le milieu carcéral et la société. Cette maîtrise doit se faire par le contrôle, la détection, le repérage, l’identification des trafiquants des drogues, l’anticipation et l’évaluation de la situation. De plus, les renseignements pénitentiaires permettent de connaître la population pénale. Puis il a un rôle préventif, défensif et offensif, dit-il.
Pour rappel, les renseignements pénitentiaires sont instaurés au Tchad il y a de 6 ans déjà.
Narhinguem Anastasie
L’état de décrépitude de plusieurs établissements publics a attiré la rédaction. Nous sommes allés, ce 17 janvier, constater les faits dans un établissement public. Reportage.
Certains établissements sont dans un état lamentable, voire dangereux pour l’administration, les professeurs et les élèves. Nous avons rencontré un délégué de l'éducation nationale de la commune de N’Djamena et le proviseur du Lycée scientifique de champ de fil.
11h. Lycée champ de fil dans le 5e arrondissement. Tout est calme, certains élèves font cours. D’autres s’apprêtent à rentrer chez eux. Le bâtiment qui nous fait face est presque un bâtiment abandonné. Il risque de s’écrouler. Un spectacle désolant.
Abba Adam est le proviseur du lycée scientifique de champ de fil. Il affirme que son établissement est construit dans un bas fond. « 10 ans après, nous avons constaté une dégradation avancée d'un bâtiment complet. Cela nous a obligé de ne pas l'occuper. On ne peut pas mettre les élèves en danger », dit-il dépité. Il affirme que certains parents refusent d'inscrire leurs enfants de peur qu'un jour ce bâtiment ne s’écroule. « Nous n'avons pas des moyens de réfectionner ces bâtiments. Donc nous demandons à l'État de s’en occuper. C’est d’utilité publique sinon dans 2 à 3 ans ce lycée disparaîtra ».
Mahamat Djibrine Saleh est délégué de l'Éducation nationale pour la commune de N’Djamena, « nous n'avons pas de budget pour la réfection des établissements publics », lâche-t-il. Selon lui le montant du budget est affecté au moment de la discussion budgétaire entre le ministère de Finances et celui de l'Éducation qui dégage d'abord les priorités, mais pour cette année, le ministère a inscrit dans son programme lors de la conférence des délégués l'éducation nationale. Pour lui, la dégradation des établissements et les infrastructures insuffisantes dans les établissements publics encouragent la prolifération des établissements privés.
Ousmane Bello Daoudou
Allés dans le cadre de la sensibilisation de la gestion de 5% des revenus pétroliers, 11 membres de la coordination exécutive du Collectif des Organisations des Jeunes du Chari-Baguirmi dont leur président Abdelkadre Djibia ont été mis aux arrêts le samedi dernier à Bousso, chef-lieu du département de Loug Chari par les autorités de cette localité. Contacté par la rédaction, le président du Collectif des Organisations des Jeunes du Chari-Baguirmi Abdelkadre Djibia donne la cause de leur arrestation. Reportage.
Quelques semaines après l'Assemblé Générale organisée par le Collectif des Organisations des Jeunes du Chari-Baguirmi concernant la mauvaise gestion de 5% des revenus pétroliers de cette province qui coule depuis 9 ans dont la présidence est assurée par le sultan du Chari-Baguirmi Mbang Hadji Woli. Joint par téléphone, le président du Collectif des Organisations des Jeunes du Chari-Baguirmi Abdelkadre Djibia déclare que, c'est de l'acharnement contre eux parce que les autorités à la solde du sultan Mbang Hadji Woli les ont arrêtés sans aucune preuve à l'appui. Il affirme qu'ils ont organisé leurs activités le samedi matin à Dourbali et Mandelia dont l'objectif est de sensibiliser la population concernant la mauvaise gestion de 5% des revenus pétroliers. Ils ont ensuite continué jusqu'à Bousso, le préfet leur a demandé l'autorisation d’organiser un meeting, dans le cas contraire, ils n'entreront jamais dans cette localité, a-t-il dit. Eux à leur tour ont insisté pour entrer dans leur village et leur terre natale. M. Abdelkadre Djibia, affirme avoir été en détention pendant 4h du temps. Ensuite le préfet a demandé l'engagement par écrit pour confirmer qu'ils ne sont pas venus organiser un meeting en public. C'est quelque chose qui a été fait.
Retournez dans la maison familiale, le préfet a envoyé un convoi des gendarmes pour venir les arrêtés à 21h, c'est qui a provoqué un refus catégorique, le lendemain les policiers et les gendarmes sont venus les arrêtés sur place pour motif comme trouble à l'ordre public, attroupement non autorisé et incitation à la rébellion sous les ordres du gouverneur. Ils ont passé leur audition le lundi pour soumettre au juge, a-t-il martelé.
Contacté par la rédaction, le préfet de Bousso affirme que l'affaire est entre les mains des juges.
La Convention Tchadienne de Défense des Droits de l'Homme (CTDDH) quant à elle, se dit extrêmement préoccupée par cette arrestation et estime que la gestion personnelle, clientéliste et calamiteuse des 5% des revenus pétroliers doit immédiatement cesser. La CTDDH exige également la libération immédiate et sans condition de ces jeunes et demande aux pouvoirs publics de veiller à l’exercice libre des droits et devoirs des citoyens.
Noël Adoum
La grande messe culturelle du festival Dary 4e édition continue toujours au palais des Arts et de la Culture avec les prestations de plusieurs régions du pays. Ce Lundi 16 janvier, la province du Borkou a exposé ses différentes œuvres artistiques et culturelles. Reportage
Les ambassadeurs de la culture du Borkou ont étalé leurs richesses et potentialités ce lundi devant leur stand. Les deux représentants de la province du Borkou, Naïma Adoum et le délégué Abakar ont expliqué les diversités culturelles et les différentes danses de cette province.
Pour Naïma Adoum, il y a 60 qualités de dattes appelé « Tima » en langue locale, du sel fabriqué sous forme de moule sans oublier la farine appelé « Nigui » qui sert à préparer la bouillie. Selon Mme Naïma, les grains de dattes bouillies servent à soigner la diabète et d'autres maladies comme les maux de ventre. Il y a d'autres objets comme les paniers traditionnels fabriqués à base de la peaux d'animaux et les objets de mariage notamment les parures, les bijoux qui servent à la mariée de s'acquérir des valeurs traditionnelles. Selon elle, la corne de bœuf est considérée comme une banque qui sert à garder l'huile de bœuf pendant des années.
Le délégué Abakar Mahamat Abdallah quant à lui, explique que les matériels de transformation des produits locaux comme les dattes, l'oseille et gingembre transformés en poudres et en pattes soignent la constipation et plusieurs maladies comme la toux et la gastrique. Il affirme, qu'il y a plusieurs sortes de natron, notamment celui des animaux et des humains. A travers ces produits locaux, ils ont transformé ce natron en savon de linge et de bain, a-t-il dit. Il poursuit que la terre solide de cette province sert à construire des grandes maisons dans cette zone et en même temps ça sert des craies pour les élèves. Il relève que les objets symboliques dans la province du Borkou sont des chameaux qui sont considérés comme le moyen de transport ou servent de la viande et les dattes qui contribuent à l'économie de cette région. M. Abakar ajoute que la consommation du thé est fondamentale dans la région, le the est utilisé comme un dessert avant ou après les repas.
En ce qui concerne les danses traditionnelles, le délégué déclare que dans la province du Borkou, il y a plusieurs danses traditionnelles comme Tchelou, la danse réservée uniquement aux jeunes filles et jeunes garçons formant un cercle et pour faire le tour. La danse Kichali quant à elle, c'est la danse de couple faisant le contour des tambours. La danse Thétélé, les jeunes garçons et les jeunes filles dansent deux à Deux. Enfin, la danse toos est appliquée pendant la cérémonie de mariage et la danse Djorou, le danseur porte le boubou pour faire le tour en dansant. A conclu Abakar.
Noël Adoum
L'association tchadienne pour le développement du cinéma (ATDC) a lancé ce 16 janvier au musée national la 3e édition du festival N'Djamena Films en présence du ministre des affaires culturelles, du patrimoine historique, du tourisme et de l'artisanat, Mr Abakar Rozzi Teguil. Reportage.
Prévue à 9h30, la cérémonie d'ouverture a démarré avec un grand retard dû à l'arrivée du Ministre aux environs de 12h. Elle a vu la présence de plusieurs cinéastes tchadiens, hommes de culture et aussi de média. Ce festival est placé sous le thème, « le vivre ensemble à travers le cinéma ».
Interrogé sur les difficultés du cinéma et de ses pratiquants au Tchad, le cinéaste Djaoro souligne qu'il n'y a pas un fond d'aide à la création artistique. « Vous savez, le cinéma est la branche la plus gourmande en matière de fond. Le Niger, le Cameroun par exemple, ont des fonds pour le secteur. Plus parlant encore, le Sénégal est passé de 1 à 2 milliards pour le cinéma ». Il estime qu'il faut de l’aide pour que le cinéma tchadien se développe. « Moi je vois bien que le cinéma tchadien à de l'avenir. Il a de l'avenir et je crois en ça », a-t-il confié à notre micro. Selon lui, le cinéma n'a pas régressé mais plutôt un peu immergé, pense-t-il. « Aujourd’hui des films tchadiens sont en compétition à l’échelle internationale. On le compte par milliers, par exemple au festival de CAN, les films de Mahamat Saleh Haroun, à Dubaï, en Espagne, à Chicago, etc. », dit-il. Il poursuit, « le cinéma tchadien marche mais il faut l'épauler », a-t-il déclaré.
Contrairement au cinéaste Djaoro, Haroun Ben Dono, artiste comédien alias « PASCAL », estime pour sa part qu'il y a d'énormes difficultés dans ce milieu artistique qui se vaut un facteur important pour l'unité et la culture tchadienne. « Le cinéaste tchadien manque d'un réel soutien de la part du politique et du public local », a-t-il confié. Selon lui, les cinéastes n'ont pas d'aide financière et matérielle. « On nous prend pour des prestataires, c'est quand y a un évènement qu'on cherche les artistes pour une prestation pourtant nous sommes des producteurs », a-t-il dit. Il affirme qu'il n'y a pas un seul cinéma digne de ce nom à N'Djamena pour la vulgarisation du cinéma, « c’est bien dommage pour un pays aussi riche en culture comme le nôtre dans cet état », a-t-il lâché. Il ajoute aussi, « par manque d'un réel politique du cinéma au Tchad, aujourd'hui les tchadiens s'intéressent plus aux films étrangers, nos productions ne sont pas consommées », a-t-il relevé. Selon lui, ce problème peut être résolu par la création d'une grande école d'art, de culture et du cinéma et aussi par un appui financier conséquent.
Pour Saleh Mahamat Adoum, Président du comité d'organisation, le cinéma est à la fois un outil de propagande de cultures et des valeurs par excellence et constitue un facteur d'économie rentable. Selon lui, l'exemple du Nigeria ou du Ghana en ont la parfaite illustration. Il a annoncé également que ce festival mettra en compétition une vingtaine de films tchadiens dont les meilleurs seront primés, a-t-il exprimé.
Abderamane Moussa Amadaye
L’Octroi des terres par l’État au profit de la construction d’une zone économique spéciale dans la province du Logone ne fait pas l’unanimité et agite les esprits.
Le secrétaire général du bureau exécutif de la plateforme de la société civile de la ville de Moundou M. Ndilhornom Bahoudel Osée lors d’un point de presse estime normale le raz bol des concitoyens de la zone concernées par ce projet, pour la seule raison que ceux-ci ne soient pas suffisamment informés des raisons de l’expropriation de leur terre pour d’intérêts publics.
Selon M. Osée c’est dans le souci de résorber le chômage de masse et diversifier l’économie dans le cadre de la mise en œuvre de développement de la filière bétail viande, que le gouvernement tchadien en partenariat avec ARISE décide de la création de 7 zones économiques spéciales dans 7 des villes, dont Moundou. Ce partenariat a été créé avec la société Laham Tchad qui est chargée de mette en place les infrastructures nécessaires telles que abattoirs, l’usines d’aliments, tannerie, etc.
Mr Osée affirme que ces espaces économiques devraient créer à terme 45 000 emplois et bénéficieraient d’un financement de 500 milliards de F CFA, ils seront spécialisés dans la filière bétail et viande ainsi que pour la phase pilote poursuit il. Deux sites sont retenus N’Djamena et Moundou, c’est pour cette raison, renchéri M. Osée, qu’un espace devrait être trouvé autour de la ville pour abriter la zone économique spéciale c’est pourquoi les services de l’État ont délimité la zone pouvant abriter cette zone économique.
Le secrétaire général de la plateforme de la société civile de Moundou rappelle que l’objectif d’un tel aménagement est de favoriser le développement local de la zone d’implantation, la croissance, l’attractivité des investisseurs, l’exportation et la diversification de l’économie en commençant par Moundou. La mise en place de cette zone pourra permettre aux jeunes d’avoir de l’emploi et créera plusieurs opportunités d’affaires aux opérateurs économiques, malheureusement, déplore-t-il, certains esprits pessimistes guidés par des intérêts égoïstes.
Selon plusieurs sources, il ne s’agit pas d’accaparement des terres, mais plutôt de l’expropriation en accord avec les autorités traditionnelles des zones concernées. Et dont la population touchée par ce projet sera indemnisée à l’exemple de celle touchée par le projet pétrole.
Pour finir M. Osée demande à l’État et à son partenaire d’accélérer la procédure d’indemnisation des propriétaires des parcelles qui seront touchées par le projet. Et aussi avoir un impact social et environnemental afin de faire bénéficier à la population des avantages liés à de telles initiatives.
Mbaiwanodji Adrien, Moundou, Ialtchad Presse