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Dans le canton CAP sous-préfecture de Krim-Krim, un affrontement intercommunautaire a opposé des agriculteurs aux éleveurs. Selon plusieurs, la dévastation d’un champ par les bœufs serait à l’origine de ces affrontements meurtriers.

Tout a commencé vendredi 17 novembre alors que quelques agriculteurs sont dans leurs champs en train de faire la récolte, les bouviers ont laissé les bœufs dévaster le champ. S’en sont suivis des affrontements. « Pendant que nous étions en train de travailler dans notre champ, des éleveurs sont entrés  avec les bœufs. Automatiquement la bagarre a commencé. Ils ont fui », dit une victime sur son lit d’hôpital central de Moundou. En fuyant, dit-il, l’éleveur a laissé sa moto et le lendemain le préfet et le sous-préfet sont allés réclamés la moto et ensuite défoncé la porte au moment on se trouvait au champ pour ramener la moto  en plus un de nos frères à la brigade, poursuit la victime.

« Nous, et la population sommes venus à la brigade pour suivre l’affaire, et quand on est arrivé la brigade  a commencé par tirer sur nous, faisant des morts et des blessés », dit la victime. Une autre victime déclare qu’ils sont allés bien à la brigade avec des armes blanches, mais pas dans l’intention de faire du mal, mais les éléments de force de défense ont ouvert feu sur eux. Après constat, il y 8 morts. Ils sont déposés à la morgue de l’hôpital provincial de Moundou et plus d’une vingtaine des blessés admis au service de chirurgie.   

Pour Moussa Dachidi préfet du département de Gueni,  c’est vers 18 h dans la soirée de mardi que plus de 400 personnes débarquent du village avec des armes blanches. Ils ont investi  la brigade territoriale de la gendarmerie de Krim-krim, criant sur les gendarmes qui ont riposté. Et c’est ce qui a fait qu’il y’a plusieurs morts. Même s’ils avaient un problème à poser, ils doivent attendre le jour. Pourquoi attaquer nuitamment une garnison militaire. Hier nous avons déploré 5 morts  et 7 blessés assez sérieux qui sont évacués à Moundou. Toujours selon le préfet ce matin, il y a 3 blessés qui ont succombé suite à leurs blessures. Le nombre de morts est passé de 5 à 8.

Mbaiwanodji Adrien, Moundou, Ialtchad Presse

Le porte-parole de la Présidence de la transition a annoncé dans un communiqué de presse ce 22 novembre une attaque terroriste contre une unité des forces de défense et de la sécurité de l'armée nationale dans l'île de Bouka-Toulorom dans la province du Lac. Elle a fait 10 morts  et des blessés.

 Il s'agit d'une unité des Forces et de Défense et de la Sécurité dépêchée en précurseur pour installer le poste avancé de l'armée nationale tchadienne dans l'île de Bouka-Toulorom dit le communiqué. Il affirme que cette unité spéciale a été « prise à partie par les éléments de la secte Boko Haram faisant une dizaine de morts et des blessés». Cette attaque est une surprise, selon le porte-parole. Il affirme que cet événement tragique confirme la présence active de la secte Boko Haram dans le bassin du Lac-Tchad et donne raison au Président de Transition à la suite de sa dernière visite sur le lieu (il y a une semaine).

Suite à cette attaque, le Président de Transition, Mahamat Idriss Deby a instruit le gouvernement pour une réplique, dit le communiqué. Toujours selon le porte-parole Brahim Mahamat, le Chef de l'État, a présenté ses « condoléances aux familles des victimes tombées. Et souhaite prompt rétablissement aux blessés. Il invite la communauté internationale à prendre  la pleine mesure de cette menace réelle et à agir en conséquence », dit le porte-parole. 

Abderamane Moussa Amadaye

Suite aux inondations et à la crue des fleuves Chari et Logone, tout porte à croire que les prix des légumes vont flamber sur les marchés. IalTchad Presse s'est rendu ce mardi 22 novembre pour constater les faits. Reportage.

Il est 11h au bord du fleuve Chari tout est calme, les uns préparent leurs parcelles, les autres arrosent les leurs sous un soleil accablant. L’atmosphère est paisible. Au loin l’écho des bruits des eaux du fleuve se fait entendre autour des parcelles cultivables. Sur le fleuve les pêcheurs sont à l’œuvre.

Les eaux sont à perte de vue. Les terres agricoles sont inondées. De l'eau partout tous les espaces cultivables en ville comme dans les provinces sont impraticables à la culture maraîchère.

Pour Koudom Daikissam diplômé sans emploi (Master), « nous travaillons ici en respectant la période des cycles, mais en ce moment les inondations ont eu un impact négatif sur nos projections. Bien avant cela nous étions dans le bas fond. Il y a des moments qu'on cultive certaines variétés du mois d'avril pour faire la récolte du mois de juin juillet jusqu'à août. Quand le lit du fleuve commence à monter et envahit l'espace, nous les retirons pour les planter dans un lieu non inondable pour repiquer jusqu'au mois de septembre novembre ».

Djonoma Emmanuel affirme « auparavant nous avons assez d'espace, mais les inondations ont tout envahi, il n'y a plus d'espace cultivable. Nous sommes en train de gérer et de partager ces petites parcelles pour planter nos légumes » . Pour M. Djonoma, on ne peut pas rester bras croisés, « nous avons fait de notre mieux pour trouver une terre cultivable, les inondations n'ont pas seulement influé sur le prix de nos produits, mais nous ont handicapés ». Par manque d’espaces cultivables, certains jardiniers ont quitté le métier. « Avant nous avons beaucoup d'espace. Comme les eaux sont partout, certains sont partis faire le chantier parce qu'il n'y a pas d'espace ».

Toutefois, il faut noter que la plupart des diplômés, certains sont licenciés, d'autres ont des masters parce qu'ils n'ont pas l'emploi.  « Moi je suis un lauréat de l'école normale supérieure, je m'attendais pas à être ici, mais à ma grande surprise je me retrouve avec un arrosoir en main que vous voyez », a conclu Nicolas Djonowa.

Ousmane Bello Daoudou
Essibeye Lévis

A l'occasion du cinquantième anniversaire marquant la Banque des États de l'Afrique centrale (BEAC), il s'est tenu ce matin 22 novembre à l'hôtel Radisson Blu à N'Djamena le Symposium international du cinquantenaire de la BEAC sous le thème « Résilience des économies de la CEMAC à l'aune des réformes monétaires et financières ». La nouvelle gamme de billets de FCFA type 2020, sa mise en circulation dans l'espace de la Communauté Économique et Monétaire d’Afrique centrale (CEMAC) par le gouverneur Abbas Mahamat Tolli.

C’est dans une ambiance chaleureuse que la cérémonie a été ouverte. Danse traditionnelle, chevaux et chameaux étaient devant l'hôtel pour réserver un accueil inédit aux invités.  Placée sous le haut patronage du Président de Transition, Mahamat Idriss Deby, représenté à cette occasion par le ministre d'État à l'Agriculture, Laoukein Kourayo Médard, à ses côtés il y avait le Maire de la ville de N'Djamena, Ali Haroun et  le Gouverneur de la banque, Abbas Tolli.

Dans son luminaire, Ali Haroun maire de la ville de N'Djamena a souhaité la bienvenue à tous ceux qui séjournent à N'Djamena, capitale tchadienne, depuis quelques jours. Il affirme soutenir et encourager la politique monétaire de la sous-région et invite à la diversification pour une économie plus forte et résiliente en faveur de la population et une intégration régionale au bénéfice de tous.

Abbas Mahamat Tolli, à lui, souligné les différentes crises qui ont secoué l'économie planétaire particulièrement la zone CEMAC, avec le choc pétrolier de 2014 et la crise du COVID-19. Pour lui ces crises ont déjoué en défaveur d'une économie résiliente et ont bloqué aussi la mise sur pied de la nouvelle gamme de billets 2020. Le cinquantième anniversaire de la BEAC est l'occasion de présenter la nouvelle gamme, a annoncé dit M. Tolli. «J'ai l'honneur et le plaisir d'annoncer à toute la population de la communauté monétaire de l'Afrique centrale que la nouvelle gamme de billets BEAC type 2020 sera mise en circulation à partir du 15 décembre prochain», a-t-il déclaré. Il a expliqué que cette nouvelle gamme comprendra 5 coupures. Il s'agit du 500F, 1.000F, 2.000 F, 5.000F et de billet de 10.000F. Chaque billet comporte une thématique spécifique, dit-il. On peut lire sur la présentation animée sur écran géant, des thématiques sur l'agriculture moderne, la protection de l'environnement (faune et flore), l'éducation ou encore la santé.

Abderamane Moussa Amadaye

La carte d'identité nationale (CIN) sera gratuite sur toute l'étendue du territoire national pour une période de 6 mois à compter du 1er décembre a annoncé le président la transition Mahamat Idriss Deby ITNO à Mongo, chef-lieu de la province du Guera lors de sa rencontre avec les autorités provinciales. IalTchad Presse a donné la parole aux citoyens ce 21 novembre 2022 pour recueillir leur avis. Vox pop.

Tchene Désiré Roe Félix : « C'est une très bonne initiative, mais ce n'est pas gratuit pour ceux qui travaillent là-bas parce que tout le monde n'a pas le moyen pour se procurer une carte d'identité pour être un bon citoyen. Les 6 mois permettront à tout le monde de s’en procurer. C'est une bonne chose. J'apprécie. Merci pour cet acte, mais attendons voir. En tout cas la majorité va avoir cette carte »

Galkika Olga : « Il y a 3 jours, je suis venu pour me faire photographier, mais la situation de notre pays m'empêche. Je n'arrive même pas à faire la photo. On me demande de revenir demain à 6h. Ce n’est pas normal. Pour être un bon citoyen, il faut la carte d’identité »

Dimougna Fidel : « Je suis venu pour la carte, mais c'est trop fatiguant, cela fait un mois, je n’ai toujours pas mon numéro national d’identification (NNi). Je leur demande si ma carte est prête, ils ne me disent pas encore. Un mois plus tard pour avoir le reçu j'ai payé 7000 F. Pour le retrait ils m'ont demandé encore 5000 F. Le total fait 17500 F alors que le prix est fixé à 5000 F ». J’habite loin, je suis une victime des inondations qui quitte chez lui en pirogue pour rejoindre la voie bitumée. Ensuite, je prends moto taxi, 500 F à aller et 500 F au retour. Si je prends autobus, je suis en retard. Et on me répond « c'est déjà heure, il n'y a pas le réseau ». Il faut changer le système, c'est mieux ».

Zourmba Mallai : « C’est un peu normal. Est-ce que cette décision serait effective ou bien réalisable ? Si le président décide de le faire, c'est une décision salutaire. Mais je ne pense pas, il peut le dire mais il faut toujours « mouiller la barbe » (corrompre) avant d’être servi. J'espère qu'elle ne serait pas gratuite pour tous ».

Ousmane Bello Daoudou

Dans le cadre des activités du « mois du livre et de la lecture », la maison des patrimoines du Tchad lance une  série d’ateliers d’écriture.

Selon M. Moundinet Tchinpah, responsable de la commission atelier et conférence-débat dans le cadre du mois de livre « après les conférences-débats, nous sommes dans la semaine des ateliers écriture. Écriture des nouvelles, des romans et de la poésie », a-t-il précisé.

Aujourd’hui, 21 novembre, c’est la Maison des jeunes de Walia qui a abrité l’atelier d’écriture des nouvelles. Le choix de la maison des jeunes de Walia est d’être plus proche des jeunes.

Le responsable de la commission affirme que pour cette année sa commission a opté pour la formation écriture parce que beaucoup de jeunes écrivent, mais ne le font pas selon les règles de l’art. Car à chaque genre littéraire, il faut sa formation spécifique.

M. Moundinet Tchinpah à travers le thème central, « tous, lisons pour transcender nos différences » que nous croyons que les acteurs principaux qui sont les jeunes s’intéressons particulièrement aux jeunes, « et nous avons vu également leurs engagements et  leurs participations dans les différentes activités », dit-il . Il demande au public de s’intéresser à la lecture pour réussir. Car par la lecture, selon ses propos, permet de se recycler et de découvrir beaucoup de choses. L’autoformation est dans la lecture, conclut-il.

Donatienne Rakindang

Le ministère de l’Administration du territoire de la décentralisation et de la bonne gouvernance renforce la capacité des acteurs locaux de la décentralisation en matière de décentralisation sur le budget participatif ce 21 novembre 2022 dans la salle de réunion de l’Association tchadienne pour la Non-Violence de Moundou. Plus d’une quarantaine des élus des mairies méridionales qui vont bénéficier de ces assises de 5 jours. La cérémonie d’ouverture des travaux est présidée par le gouverneur de la province du Logone occidental Ibrahim Ibn Oumar Mahamat Saleh, en présence du Directeur de la formation et de la communication du ministère M. Baidi Patai ainsi que les responsables des services à différents niveaux.

Au coup d’envoi des travaux, le gouverneur de la province du Logone occidental Ibrahim Ibn Oumar Mahamat Saleh a déclaré que la Décentralisation est de nos jours un facteur essentiel de l’enracinement de la démocratie, de la gestion participative, du développement économique et social à la base. Il convient de souligner que l’avènement de la Décentralisation au Tchad s’est traduit par l’organisation des premières élections locales en janvier 2012.

De ces élections, il en est émergé une nouvelle catégorie d’acteurs chargée d’animer les actions de développement à la base. Il s’agit bien entendu des Collectivités autonomes élues. 

Durant cette session de formation, poursuit le gouverneur, « vous allez vous familiariser avec des modules riches et variés traitant des domaines essentiels de la vie de nos Communes à savoir le budget participatif.  Ces modules qui vous seront dispensés par des cadres formateurs très expérimentés de la Direction générale de la Décentralisation du Ministère en charge de la Décentralisation vous permettront de vous doter des connaissances indispensables dans l’accomplissement de vos tâches quotidiennes ».

Pour le gouverneur Ibrahim Ibn Oumar Mahamat Saleh, l’autonomie administrative et financière dont jouissent les Communes doit se traduire par une organisation adaptée de leurs services à l’effet de gérer de façon efficace et efficiente les ressources locales. C’est en cela que se situe l’importance de la présente formation.

« Je vous exhorte à y porter une attention particulière afin de tirer le maximum de profit. Connaissant le dynamisme qui vous anime et la qualité des formateurs, je suis persuadé que ces 5 jours des travaux vous permettront d’atteindre les objectifs », dit le gouverneur.

Mbaiwanodji Adrien, depuis Moundou, Ialtchad Presse

L'Alliance Tchadienne Universelle de Défense des Droits de l'Homme (ATUDDH) a rendu visite ce 19 novembre 2022 à la Maison d'arrêt de Klessoum pour s'acquérir des conditions de détenus. Reportage.

Accompagnée d'une équipe de journalistes y compris ceux d'Ialtchad Presse, l'ATUDDH ont fait le tour de la maison d'arrêt de Klessoum. Après la formalité administrative vers 10h, l'équipe s'est rendue d'abord à la cuisine, l'infirmerie, ensuite les toilettes et enfin les différents quartiers des détenus (mineurs, femmes, prisonniers de guerre, VIP etc.).

A l'entrée, l'on peut lire sur les yeux des détenus, la frustration, la déception et le regret. Ils sont presque tous maigres ou faibles. A la cuisine, le constat est peu acceptable. Certains prisonniers sont transformés en des cuisiniers. Malgré que l'hygiène y est, la préparation pose problème. Interrogé, l'un d'eux se plaint. Il affirme que cette grande prison avec plus de 5.000 détenus dispose que 106 plats. « Il nous faut plus que ça », lance un autre. Si les uns se plaignent, un âgé confie « les conditions sont réunies, il ne manque que les fermetures de foyer », dit-il. Après la cuisine, la visite se poursuit. Toilettes et infirmerie ont fait l'objet de la deuxième étape.  Si les conditions du premier sont hygiéniques, les canaux de drainage des eaux usées dégagent une odeur nauséabonde grâce à certains couvercles ouverts, on peut aussi voir des vers blancs à la surface de ses eaux. A l'infirmerie, l'absence des infirmiers se ressent. Dibé Emmanuel, infirmier diplômé d'État, détenu au service de cette infirmerie informe « le médecin titulaire a passé la nuit chez lui et les autres infirmiers sont dans les quartiers pour donner des soins aux malades », confie-t-il. Au sujet des maladies fréquentes, Dibé martèle que le paludisme, la tuberculose et le SIDA sont le plus enregistrés chez les patients détenus. « Au cas où l'état de santé d'un prisonnier s'aggrave, il sera référé à l'hôpital de l'Union (américain) », explique-t-il.

Dans les quartiers, la visite a débuté par les mineurs. Dans ces cellules, plusieurs mineurs témoignent qu'ils sont incarcérés 36 personnes dans une pièce. Ils se plaignent de l'alimentation qu'on leur offre et de la lenteur de la justice sur leur sort. Issa Azene Mahamat, mineur confie que les repas sont mal préparés et donnés deux fois par jour et la quantité est insignifiante, « 6 à 8 personnes dans un petit plat, ça ne nous suffit pas ! » lâche-t-il. Un autre confie qu'ils n'ont pas d’enseignant, « nous sommes abandonnés à notre triste sort, sans éducation ». Plus loin, un mineur rapporte que les soins en manquent, « quand tu as le palu, on te donne le paracétamol, c'est déplorable ici », a-t-il crié. Chez les femmes, les conditions sont acceptables. Elles sont moins nombreuses, la cour est dégagée et propre. Interrogée sur leur condition, une femme affirme « tout va bien ici, nous sommes en sécurité, pas de harcèlement ». Une femme, cinquantaine révolue assise préparant de la nourriture, la fatigue se lit sur ses yeux affirme qu'elle est malade depuis quelques jours mais les soins posent problème. Après le quartier des femmes la visite se poursuit chez les adolescents. Là-bas, les conditions sont pénibles. Chacun se précipite pour expliquer son cas, d'autres se plaignent de la durée de leur détention. La cour de ce quartier est transformée en un véritable marché. Les incarcérés vendent des cacahuètes, du biscuit, du couscous etc. Le plus marquant c'est l'unité et le vivre-ensemble entre les détenus. Église et mosquée sont parfaitement collées, il n'y a qu'un mur qui sépare les deux. Au-delà de cette unité, la détresse plane partout. Un Chef de cellule confie qu'ils vivent 68 dans la cellule, « C'est compliqué ici », déplore-t-il. Le sujet de l'alimentation refait surface dans ce quartier, un autre détenu a dit que les repas fournis par jour sont largement insuffisants au vu de leur nombre. « Ceux qui préparent le repas, ils le vendent aux détenus qui ont l'argent » a-t-il signifié. Un autre ajoute, « si tu n'as pas un parent qui t'apporte à manger, le repas de la prison pourra te créer de la typhoïde ». Fini cette visite, l'équipe conduite par l'ATUDDH poursuit son chemin au quartier des prisonniers de guerre. Là-bas les conditions sont mauvaises. Moins d'espace et le lieu est insalubre avec des eaux usées qui dégagent une odeur nauséabonde. Selon un prisonnier de guerre du Front pour l'Alternance et la Concorde, ils sont au total 414, dont 23 sont à la haute sécurité. Sur leur condition, beaucoup ne sont pas livrés. Ils sont accueillants mais ils sont réticents à échanger. La dernière étape de cette visite est clôturée par la visite du quartier des détenus VIP. Dans cette partie, les prisonniers vivent plus à l'aise. Leurs cellules sont climatisées, certains détenus travaillent pour eux. L'on peut même voir un mouton égorgé sur place. Dans ces cellules, les incarcérées se plaignent plus de la lenteur de la justice que d’autres choses. Un expatrié asiatique détenu interrogé sur sa condition, il écrit sur un bout de papier en anglais « i'am gay gay», un codétenu explique, « ce monsieur est incarcéré pour ses orientations sexuelles mais ne manque de rien et ne souffre de rien, nous le traitons bien » a-t-il fait savoir. C'est avec cette visite, que la mission est terminée.

Pour Sahnoune Cheikh, Chargé de Revendication de l'Alliance Tchadienne Universelle de Défense des Droits de l'Homme, dit tout d'abord content de l'accueil des régisseurs de cette prison mais déplore toutefois les conditions de prisonniers. « Après constat, les détenus ont de sérieux problèmes », dit-il. Il relève la qualité de l'alimentation et l'espace dans les cellules. Il interpelle le Président de Transition et le Ministre de la Justice a joué leur travail dans l'amélioration des conditions de vie des détenus. Sahnoune Cheikh annonce également la publication de leur rapport dans les prochains jours.

Signalons que la maison d'arrêt de Klessoum est située au sud-est de N'Djamena. Elle est l'une des prisons qui réunit les conditions, bien construite et sécurisée mais beaucoup demande reste à refaire surtout le traitement des prisonniers ou encore l'hygiène.

Abderamane Moussa Amadaye

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