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Le parti Réformiste (PR) a animé une conférence de presse hier 15 mai à son siège au quartier N'Djari dans la commune du 8e arrondissement de N'Djamena. Le PR a dénoncé la crise sociale que traverse le Tchad.

L'ancien opposant au régime à Deby père et récemment allié au fils, Yacine Abdaramane Sakine s'est indigné. Pour lui, la situation dans laquelle se trouve le pays est une crise sociale, économique, sécuritaire et politique, dit-il. Il résume cette situation, « la cherté de vie,  les difficultés pour les retraités tchadiens de percevoir leurs pensions, les fonctionnaires nouvellement intégrés sont en train de tirer le diable par la queue, etc. » a-t-il confié.

À cela, M. Yacine ajoute la pénurie d'essence, du gasoil et du gaz. « Ils sont devenus très chers et difficiles à trouver, alors que le pays est pétrolier ». Le conseiller national n'a tourné par le dos de la cuillère pour dénoncer également la qualité et la cherté de l'internet. « L’internet est très lent et coûte tellement cher ». Il a également dénoncé la justice à double vitesse et l'absence de l'autorité de l'État. « L'autorité de l'État est mise en cause et l’indépendance du pouvoir judiciaire reste toujours d'actualité », dit-il.

Le président du Parti Réformiste a aussi dénoncé le dossier des politico-militaires, qui selon lui, est traité avec légèreté. Il exhorte au gouvernement de Transition à prendre des mesures urgentes pour mettre fin à cette situation que traverse le pays. « Le Gouvernement d’union doit redoubler d’efforts pour alléger les souffrances des Tchadiens.  Si cette situation perdure, ses conséquences seront désastreuses pour le pays et pour la transition. Nous ne  souhaitons pas que notre transition soit perturbée en pleine route comme au Soudan », a-t-il conclu.

Abderamane Moussa Amadaye

La marche pacifique lancée par les partis politiques le 14 mai passé a été interdite. Dans tous les grands axes de la ville de N'Djamena, les forces de l'ordre étaient fortement présentes et surtout visibles. Les organisateurs de la marche le président du parti socialiste sans frontière (PSF) Yaya Dilo Djerou Betchi et le président du Parti pour le Rassemblement pour la justice et l'Égalité au Tchad (RAJET) Ordjeï Abderrahim Chaha réagissent. Reportage.

Le président du parti de RAJET Ordjeï Abderrahim Chaha affirme que le déploiement des forces de l'ordre notamment les policiers, les gendarmes, les GMIP et les gardes nomades donne une mauvaise image pour un pays démocratique et pourtant il a reporté la marche pacifique prévue le 14, dit-il. «  Ce déploiement, c'est pour intimider les Tchadiens, pour qu’ils ne revendiquent pas leurs droits ». Selon lui, quand les forces de l'ordre se placent dans des ronds-points en turban avec des armes en main c'est pour faire peur. C'est la raison pour laquelle, «cette présence intimidante signifie : si vous sortez pour manifester, on va vous tuer » a-t-il martelé. Selon lui, le peuple tchadien ne peut pas supporter les conditions de vie difficiles qu'il traverse notamment l'augmentation des denrées alimentaires, la coupure d'électricité et la pénurie de carburant. Il poursuit, le peuple tchadien en a marre. « Nous avons annuler cette marche, mais prochainement le peuple tchadien va sortir lui-même de son propre grès pour marcher  et dire non, sans notre appel».

Le président du Parti Socialiste sans Frontière (PSF) Yaya Dilo Djerou Betchi déclare « c'est un déni de démocratie puisque dans un État normal, une marche ne doit pas être vue comme une menace sécuritaire parce que la marche est pacifique et elle est encadrée ». Faisant référence aux marches organisées dans le passé, Yaya Dilo Djerou Betchi soutient, « nous avons organisé plusieurs marches en 2021-2022, on l'avait fait dans un environnement pacifique et sans faute». Il poursuit, rien ne justifie qu'une marche reportée soit encore comme une menace, cela prouve que la junte est consciente de la colère de la population, elle craint les réactions spontanées. Il ajoute, c'est une stratégie de la junte d'augmenter la psychose, «lorsque vous allez sortir, nous allons utiliser la force, on va utiliser tout cet arsenal pour mâter».

Pour M. Dillo la junte a un seul langage, celui des armes, de la force, des interdictions en interdictions des marches pacifiques en déployant tout cet arsenal de guerre ce qui relève de la force de la troisième catégorie en craignant la sortie de la population civile. « La junte est dans un état de psychose avancée, de peur et de panique totale. Ils ont quadrillé toute la ville de N'Djamena à travers des blindés, des véhicules, c'est du jamais vu, marche reportée».

Noël Adoum

Le comité olympique et sportif tchadien (COST) a tenu son assemblée générale ordinaire ce 13 mai 2023 dans un hôtel de la place situé dans la commune du 3e arrondissement de N'Djamena. Formation, promotion du sport et les valeurs olympiques ont été les points forts de cette assemblée. Reportage.

Pour Idriss Dokony Adiker, Président du COST, cette messe annuelle a permis de faire le bilan de leurs activités passées et de programmer celles à venir. Il indique des avancées considérables, dit-il. « Le Mouvement Sportif Tchadien que j'ai l'insigne honneur de diriger est en train de progresser malgré le manque de moyens », a-t-il justifié. Il a déploré les manques de terrain et de cadre idéal pour l'expression et la découverte de talents. Le Président du COST a indiqué qu'un forum est prévu bientôt pour examiner à fond les problèmes qui minent le sport en général afin de proposer des solutions idoines et de sauver le sport tchadien.

Le Secrétaire Général du ministère en charge du sport Passalet Lazaki a félicité d'abord le travail abattu par le COST notamment le respect du délai de la tenue de cette AG ensuite l'inclusion de toutes les fédérations dans cette assise et enfin la réalisation du cahier de charge de l'an 1 de l'équipe dirigeante de Dokony. Le SG du ministère s'est prononcé aussi sur des manquements plus précisément là gouvernance des organisations sportives. « Il n'est un secret pour personne. Bon nombre des organisations ne respectent pas leurs textes statutaires. Ils n'organisent pas leurs assemblées générales ordinaires ni électives dans le délai requis », dit-il. M. Lazaki les invite à se conformer comme le COST pour sauver le sport. Il promet des solutions idoines de la part de son ministère en termes de financement et des infrastructures dans les prochains jours.

Bani Gata Ngoulou, Président de la fédération de basketball, interrogé par Ialtchad Presse, se dit satisfait des travaux. « Des avancées considérables ont été enregistrées l'an dernier. Nous avons réalisé environ 94% », a-t-il confié. Il affirme qu'une volonté y est même si les conditions sont difficiles. « Nous allons faire de notre mieux auprès du gouvernement pour que les choses changent et évoluent », a-t-il déclaré. Pour Solkem Rachel, vice-présidente de la fédération tchadienne de tir à l'arc se dit satisfaite des travaux. « C’est un succès pour le COST. Parce que toutes les fédérations sont représentées et les difficultés qui minent le sport tchadien ont été épluchées », dit-elle. Toutefois, Mme Solkem affiche son regret quant au développement du sport tchadien. « Le problème du sport au Tchad est en ce moment criard. Je déplore cette situation. Malgré le fait que le sport uni le peuple, le gouvernement ne s'intéresse pas concrètement au sport tchadien. Et c'est la jeunesse qui en pâtie », a-t-elle conclu.

Abderamane Moussa Amadaye

Le collectif des associations du département des Monts de Lam a organisé une conférence de presse ce 12 mai au centre d'études pour la formation et le développement (CEFOD) dans la commune du 6e arrondissement de N'djamena. Il a fait le point sur la situation des conflits qui sévissent dans les Monts de Lam. Reportage.

La salle était presque pleine que l'échange avec les médias a démarré. Les membres du collectif étaient habillés en noir, signe de deuil et de soutien aux victimes, disent-ils.

Pour Me. Nodjitoloum Salamon, Coordonnateur du collectif, les terres du sud et plus particulièrement du département du Mont de Lam font l’objet de convoitises de certains allogènes et plus précisément les éleveurs à cause sa fertilité pour leur bétail, dit-il. Me. Salamon indique depuis quelque temps, les conflits agriculteurs-éleveurs sont devenus récurrents et prennent d'autres tournures. Il précise que des éleveurs détiennent des armes létales et rendent difficile le mouvement de la population. Il relève que rien qu'au mois d'avril, les « villages Dogoro, Bendjabo, Mempon, Dangnda ..., ont été victimes des attaques des éleveurs et de bavures des forces de l'ordre qui a occasionné des morts, des blessés et des déplacés ». Face à cette tragédie inhumaine et insoutenable, dit-il, le collectif des associations des Monts de Lam a dépêché une équipe pour non seulement compatir mais aussi de faire un constat. Il relève de cette mission un bilan macabre et alarmant, selon les mots du Coordonnateur. « Des morts, de personnes déplacées, des bétails volés, des dépossessions des biens et des villages incendiés », a-t-il rapporté. Me. Salomon souligne que la population du sud du pays est taxée des rebelles, des Kodos par les autorités.

Me Salomon s'est dit abasourdi par les propos tenus par le ministre de l'administration du territoire, Limane Mahamat dans une presse étrangère sur ces événements, qu'il a seulement minimisé en prétendant que « la situation est sous contrôle ». A ce sujet, il pense que Limane Mahamat ne contrôle pas le territoire pour lequel il est nommé pour administrer ou bien il entretient délibérément ce flou pour protéger certaines personnes ou son poste », a-t-il signifié. Le collectif affirme que sa lutte n'est ni politique, ni confessionnelle mais elle vise à protéger les droits humains et les intérêts de leurs parents abandonnés à leurs tristes sorts. Le collectif dit choqué de voir qu'à Goré, une enquête a été ouverte par le procureur de la République et aux Monts de Lam, c'est le silence radio. Il condamne avec la dernière énergie cette pratique et recommande au gouvernement de mettre fin à cette guerre par « la recherche de la paix, le désarmement de toute la population, sans discrimination, la nomination des cadres compétents et la suspension du gouverneur Ahmat Dary et autres cadres administratifs et l'ouverture d'une enquête indépendante, etc. » Me. Salom s'est interrogé si les autorités de transition actuelle ne sont pas tombées dans le piège de la perfidie française qui consiste à jouer sur la fibre ethnique pour exploiter et piller sans limites les richesses du pays ? Me. Nodjitoloum Salamonse demande, « curieusement, les tueries des paysans des Monts de Lam et de la Nya Pendé se sont multipliées au lendemain de l'installation d'une unité de l’armée française à Goré, à la frontière Tchad-Centrafrique. Est-ce entretenues ou une simple coïncidence ? », s'interroge-t-il. Pour finir, Salomon, Me. Salomon invite la population à se défendre, « il est temps que les populations s'organisent pour se défendre, elles-mêmes, car le gouvernement, nous a abandonné, en plein vol, comme dirait quelqu’un », a-t-il conclu.  

Abderamane Moussa Amadaye

Le parti Rassemblement pour la République et le Lingui (RPR/Lingui) a organisé son 1er congrès ordinaire ce samedi 13 mai au Centre Al Mouna dans le 2e arrondissement de la ville de N’Djamena sous le thème « la Restructuration ».

Tout a commencé par une danse traditionnelle notamment la danse Kotoko, suivie d'une présentation théâtrale expliquant la vie politique d'un parti et présentant son historique du parti Lingui par les artistes comédiens de N’Djamena. Membres et sympathisant sont venus des provinces et de la capitale, N’Djamena, se pencheront sur les textes afin les adapter.

Pour Mersilë Atti Mahamat le congrès statuera et à revisitera les textes qui ont 23 ans d’existence afin de les adapter au nouveau contexte. « La démocratie est un système de valeur universelle auquel aspire les peuples, pourtant au Tchad le retour à la démocratie a été une expérience douloureuse ».

Selon le parti l'objectif final est de lutter pour restaurer un État de droit garantissant tous les droits reconnus par la Déclaration universelle des droits de l'homme afin d'asseoir une administration dans le respect de l'équité sans discrimination.

M. Atti a rappelé que le parti était da l'opposition, puis en 2005 une alliance avec le MPS, ex-parti au pouvoir. Dernièrement le parti a participé au Dialogue national pour accompagner la phase II de la transition pour le retour à l'ordre constitutionnel.

Ousmane Bello Daoudou

Vous l’avez certainement vu comme moi. Le président de transition Mahamat Idriss Deby est en tournée dans le septentrion. Il a décidé de sillonner 8 provinces, dit-on. Il a aussi, semble-t-il, baptisé cette tournée, « Tournée de la paix ». Mais le moment choisi est mauvais. Très mauvais, je n’exagère pas.

Il est mauvais à cause du contexte. Il y a une crise sociale aiguë : pas suffisamment d’énergie, coupures intempestives d’électricité, pas de gaz domestique, pas de…, pas de …

Et voilà que le président de transition est en balade, il donne l’impression que sa priorité est ailleurs. Il semble en campagne, il serre des mains, il se fait applaudir, il est entouré par le gratin politique de l’ex-parti au pouvoir, le mouvement patriotique du salut (MPS). Tiens le MPS est-il au pouvoir? C’est comme si. C’est confondant non. Et pourtant ça ne devrait pas l’être. Mais c’est vrai, le MPS est toujours au pouvoir. Comment pouvoir séparer le président de transition Mahamat Idriss Deby Itno de ce parti?

Il est même encore plus difficile de distinguer le défunt père Idriss, du fils Mahamat. Il fait tout comme son père. Regardez les images, les faits et gestes, la manière, la méthode durant cette tournée. En regardant quelques images, j’ai cru que Deby père est toujours vivant. Oui il est encore vivant parce que Deby fils n’a rien changé. Il a tout mimé à la perfection, même les courtisans provinciaux et les démarcheurs urbains sont les mêmes.

Pire, Mahamat Idriss Deby a même oublié qu’il est président de transition avec pour principale mission d’assurer la bonne marche du cahier de charge du Dialogue nationale et d’assurer la sécurité et les besoins primaires des Tchadiens. Il n’a pas fait grand-chose pour ne pas dire, il n’a rien fait.

Tout semble bloqué. Rien ne marche. Exemple dans la province du Logone orientale les tueries entre agriculteurs et éleveurs continuent comme dans une série de cinéma. La crise sociale aussi continue comme dans un vieux film en noir et blanc. Un jour c’est l’essence qui est rare, un autre jour c’est le gasoil qui est introuvable. Un cacique de la transition me dit « le pire est devant nous, Bello ». J’étais assommé.

Je ne peux clore cette chronique sans parler de l’accusation d’harcèlement sexuel portée par la victime Hèlene Doumro, fille du premier général, le général Doumro, ou un des premiers généraux tchadiens, contre le Premier ministre de transition (PMT) Saleh Kebzabo (SK). Vous voulez mon avis?

Difficile de croire à cette histoire qui ressemble à une cabale contre le « galadima » Kebzabo. J’ai souvent critiqué les actions du Premier ministre, je connais le politique. J’ai tenté de trouver des preuves, je n’ai lu que des papiers torchons écrits par de « prétendus journalistes ». Dans le métier on les appelle souvent des « tueurs à gages », on peut ne pas aimer le politique SK. On peut détester l’homme Saleh, on peut même haïr le « galadima » Kebzabo. Cependant, il faut plus que des allégations pour de semblables charges.

À travers cette accusation, il y a une guerre souterraine menée sous les masques par une certaine élite du Méridional profond contre le « galadima » du Mayo Kebbi Ouest, Kebzabo. Plus encore, cette opposition illustre bien la rivalité historique contre ces « moyo kebbiens », qui ne méritent pas de diriger encore la transition. Eux qui depuis quelques décennies se sont enracinés à la primature. Les évènements du 20 octobre 2022 ont conforté la rivalité. Seule solution à cette affaire : la justice, dans la transparence, doit passer. Si le « galadima » est coupable qu’on lui coupe la tête. Si la plaignante a menti qu’on lui arrache la langue.

Bello Bakary Mana

La marche pacifique prévue pour le 14 mai prochain par la fédération de l'opposition crédible a été interdite par l'arrêté n°69 du ministre de la Sécurité publique et de l'Immigration ce 12 mai.

Alors que la FOC a introduit les jours antérieurs  une demande de marche pacifique pour protester contre la vie chère et la dissolution de la commission nationale chargée de l'organisation du référendum constitutionnel (CONOREC) le 14 mai du rond-point Palais des arts et de la culture au rond-point SONASUT, comme un coup de tonnerre, cette manifestation a été interdite par un arrêté signé du ministre de la Sécurité publique, Mahamat Charfadine Margui. Selon les termes de l'arrêté, «les copies des arrêtés portant autorisation de fonctionner des partis politiques membres de ladite fédération n'est pas jointe à la demande, non-respect des conditions fixées par le décret N° 193 susvisé, notamment la mention des noms, prénoms et domiciles des organisateurs, non-mention du lieu et l'heure du rassemblement, risque de troubles à l'ordre public», renseigne le communique. Le ministre attire l'attention des organisateurs ministère avertit qu'en cas «de non-respect des termes du présent Arrêté, les organisateurs seront tenus pour responsables devant les juridictions de la République des éventuelles casses, d'effractions, de toute autre infraction ou de débordements», dit-il.

Pour Yaya Dillo, Président de cette coalition politique FOC, les raisons avancées par le gouvernement ne sont pas fondées, « la marche est interdite par  le ministre de la junte en charge de la sécurité publique pour des raisons totalement farfelues», dit-il. Il relève que selon leur source, l'Agence Nationale ds Sécurité (ANS) aurait conçu un plan similaire à celui du 20 octobre 2022 pour réprimer les manifestants et procéder à des casses des entreprises étrangères et amputer la responsabilité aux manifestants, dit M. Dillo. Face à ce jeu débusqué et à la cruauté de la junte, selon le communiqué de M. Dillo, la FOC dit reporter la marche pour une date ultérieure et demande aux Tchadiens de vaquer leurs occupations. Elle demande aussi à la société civile, les partis politiques à emboîter le pas afin de préserver la vie des citoyens, dit-elle. Enfin, la FOC dit prendre à témoin l'opinion nationale et internationale de l'asphyxie des libertés fondamentales au Tchad et le forcing des autorités dans la quête de la conservation du pouvoir avec force.

Abderamane Moussa Amadaye

L'Union des jeunes avocats du Tchad a organisé cet après-midi 12 mai  une conférence-débat sur le thème, « La jeunesse tchadienne face aux défis du numérique». Cet échange s'est déroulé au centre d'études pour la formation et le développement (CEFOD) à Ardepdjoumal dans la commune du 6e arrondissement de la capitale tchadienne, N'Djamena. Reportage.

La salle était à moitié remplie d'étudiants, élèves, chercheurs, etc. Ils sont venus échanger avec les panels composés de juristes et de docteurs en sciences humaines.

Pour Me Frédéric Nanadjingue, président de cette association et avocat auprès de la Cour africaine des droits de l'homme. L'un des phénomènes ayant marqué le bouleversement des relations humaines dans la société à la fin du 20e siècle est l'avènement du numérique. « Il est désormais envisageable que les frontières et les barrières qui ont longtemps divisé les peuples soient sur le point de s'anéantir et que les nouvelles lois réglant les relations humaines soient en train de prendre une forme nouvelle, grâce aux nouvelles technologies », a-t-il confié. Il indique que cette époque marque également l'amorce d'un processus démocratique et pluraliste du paysage médiatique dans la plupart des pays d'Afrique noire francophones, notamment avec l'apparition des NTIC. Selon lui, le Tchad, à l'instar des autres pays en voie de a connu cette mutation technologique : l'apparition de l'internet vers la fin des années 90. « La Constitution tchadienne consacre la liberté d'information et de communication comme un droit fondamental du citoyen», a-t-il signifié.

Selon Me Frédéric, la réaction du législateur ne s'est pas fait attendre, car plusieurs textes ont été adoptés en fonction des supports de communication. « Ces supports ou outils de communication sont multiples et variés, car les uns ne sont pas ouverts à l'audience du public (téléphone par exemple) et, les autres par contre, constituent de véritables tribunes de discussions publiques au rang desquelles la radio et la télévision demeurent les plus anciennes », dit-il. Il ajoute «l'apparition des Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication (NIIC) vient combler les insuffisances techniques des anciens supports d'information et de communication, pour répondre aux exigences modernes», a-t-il expliqué. Me Frédéric a aussi élucidé que les réseaux sociaux concours à une démocratie participative par les biais de débats d'opinion, la critique des actions du gouvernement, etc.

Selon l'ancien procureur Youssouf Tom, le système numérique couvre un vaste domaine. « Au Tchad nous n'avons pas une loi spéciale qui s'articule sur le numérique. En 2017, une loi s'est affirmée pour contrôler ou réglementer le numérique. Toute personne qui crée, télécharge ou diffuse des publications à caractère raciste risque une amende allant de 1 à 10 millions. La loi tchadienne protège également les individus, car ceux qui s'en prennent à d'autres seront emprisonnés de 1 à 5 ans », a-t-il indiqué.

Il ajoute « le Code pénal 468 dit si une personne crée une infraction de presse, il est punissable de même peine». Il relève que selon la loi portant création des médias écrits et électroniques au Tchad, il est interdit de rédiger et de diffuser des articles haineux sous peine d'amende de 1 à 3 millions ou d'une suspension de parution.

Toutefois, M. Tom souligne des manquements. « La faiblesse de notre système judiciaire doit-être renforcer afin que ceux qui se comportent de manière déloyale soient réprimés », a-t-il justifié. Il invite la jeunesse à faire bon usage.

Abderamane Moussa Amadaye

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