La marche pacifique prévue pour le 14 mai prochain par la fédération de l'opposition crédible a été interdite par l'arrêté n°69 du ministre de la Sécurité publique et de l'Immigration ce 12 mai.
Alors que la FOC a introduit les jours antérieurs une demande de marche pacifique pour protester contre la vie chère et la dissolution de la commission nationale chargée de l'organisation du référendum constitutionnel (CONOREC) le 14 mai du rond-point Palais des arts et de la culture au rond-point SONASUT, comme un coup de tonnerre, cette manifestation a été interdite par un arrêté signé du ministre de la Sécurité publique, Mahamat Charfadine Margui. Selon les termes de l'arrêté, «les copies des arrêtés portant autorisation de fonctionner des partis politiques membres de ladite fédération n'est pas jointe à la demande, non-respect des conditions fixées par le décret N° 193 susvisé, notamment la mention des noms, prénoms et domiciles des organisateurs, non-mention du lieu et l'heure du rassemblement, risque de troubles à l'ordre public», renseigne le communique. Le ministre attire l'attention des organisateurs ministère avertit qu'en cas «de non-respect des termes du présent Arrêté, les organisateurs seront tenus pour responsables devant les juridictions de la République des éventuelles casses, d'effractions, de toute autre infraction ou de débordements», dit-il.
Pour Yaya Dillo, Président de cette coalition politique FOC, les raisons avancées par le gouvernement ne sont pas fondées, « la marche est interdite par le ministre de la junte en charge de la sécurité publique pour des raisons totalement farfelues», dit-il. Il relève que selon leur source, l'Agence Nationale ds Sécurité (ANS) aurait conçu un plan similaire à celui du 20 octobre 2022 pour réprimer les manifestants et procéder à des casses des entreprises étrangères et amputer la responsabilité aux manifestants, dit M. Dillo. Face à ce jeu débusqué et à la cruauté de la junte, selon le communiqué de M. Dillo, la FOC dit reporter la marche pour une date ultérieure et demande aux Tchadiens de vaquer leurs occupations. Elle demande aussi à la société civile, les partis politiques à emboîter le pas afin de préserver la vie des citoyens, dit-elle. Enfin, la FOC dit prendre à témoin l'opinion nationale et internationale de l'asphyxie des libertés fondamentales au Tchad et le forcing des autorités dans la quête de la conservation du pouvoir avec force.
Abderamane Moussa Amadaye