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Le Tchad a célébré ce mardi 25 avril 2023, la journée mondiale de lutte contre le paludisme placée sous le thème, «il est temps de parvenir à zéro cas de paludisme : investir, innover mettre œuvre ». La cérémonie commémorative a été présidée par le secrétaire général du ministère de la Santé publique et de la prévention à l'hôtel de Radisson Blu. Reportage

La commémoration a été présidée par le secrétaire général de la santé publique et la prévention Dabsou Guidaoussou, a vu la présence des représentants des partenaires techniques et financiers, les cadres du ministère et les responsables des organisations de la société civile ainsi que plusieurs étudiants venus des différentes écoles de santé.

Le paludisme constitue un fléau mondial. Selon la statistique de l’Organisation mondiale de la Santé de 2021, on estimait à 247 millions le nombre de cas de paludisme dont 619 000 décès, 95% des cas et 96% de décès étaient recensés en Afrique Subsaharien. Les enfants de moins de 5 ans en paient le plus lourd tribut avec 80% environ des décès dû au paludisme. Au Tchad, selon les données du programme national de lutte contre le paludisme en 2022, les formations sanitaires ont notifié 1 028 800 cas de paludisme, dont 192 928 cas graves. Le nombre de décès toutes causes confondues dans les formations sanitaires est 8880 dont 2692 dus au paludisme soit 30,32%. La prévalence du paludisme dans la population générale du Tchad est de 40,9% selon l’enquête nationale de 2017.

Le coordonnateur adjoint du programme national de lutte contre le paludisme Dr.Kodbessé Boulotigam Moise a lancé un vibrant appel aux dirigeants et aux décideurs de s’engager de toutes leurs forces dans la lutte contre le paludisme. Leur action a pour seul but de réduire le taux de mortalité due au paludisme et contribuer au développement de notre pays qui est aussi l’objectif premier du secteur du privé, a-t-il martelé.

Le Représentant résident de l’Organisation mondiale de la Santé au Tchad, Dr.Jean Bosco Ndihokuwayo quant à lui a souligné que le Tchad a souscrit à la vaccination contre le paludisme, une intervention complémentaire à haut impact qui pourrait aider à parvenir à zéro cas de paludisme. Il a rassuré les responsables de la santé que son institution continuera d’appuyer le gouvernement du Tchad dans ses efforts inlassables à lutter contre le paludisme.

Pour le secrétaire général du ministère de la Santé publique et de la prévention Dabsou Guidaoussou, la journée mondiale de lutte contre le paludisme est une occasion pour sensibiliser les dirigeants et les décideurs dans les pays touchés par le paludisme quant à la nécessité impérieuse d’atteindre les populations marginalisées au moyen des outils et des stratégies, a-t-il déclaré. Il poursuit, c’est aussi une opportunité de souligner la nécessité d’investissements continus et d’un engagement politique durable en faveur de la prévention de la lutte contre cette maladie.

M.Dabsou Guidaoussou interpelle la population tchadienne sur la nécessité de se rendre dans une formation sanitaire dès qu’elle a une fièvre, cela afin de bénéficier des traitements adéquats. Selon lui, la population doit éviter l’automédication qui fait le lit de la résistance aux antipaludiques. Il invite tous les acteurs à prédisposer les kits de traitement dans toutes les formations sanitaires des provinces à risque. Toutes les dispositions doivent être prises pour que les couches les plus vulnérables notamment les populations d’accès difficile, insulaires, nomades, déplacées et réfugiées puissent être touchées par les stratégies de lutte contre le paludisme, a-t-il conclu.

Noël Adoum

Ce lundi 24 avril 2023, le secrétaire permanent de la Commission Nationale d'Accueil de Réinsertion des Réfugiés et des Rapatriés (CNARR) Idriss Mahamat Ali Abdallah Nassour a fait une déclaration dans son bureau au siège du CNARR situé au quartier Sanbangali dans la commune de 3e arrondissement de la ville de N'Djamena. Une déclaration axée sur la prise en charge des personnes réfugiés du Soudan vers le Tchad par la CNARR et ses partenaires. Reportage

Le conflit qui se passe actuellement au soudan voisin inquiète la Commission Nationale d'Accueil de Réinsertion des Réfugiés (CNARR). Les affrontements ont entrainé un déplacement massif des réfugiés soudanais vers le Tchad. C'est dans ce contexte que le secrétaire permanent Idriss Mahamat Ali Abdallah Nassour a lancé l’alerte lors d’une communication à l’adresse de l'opinion nationale et international. Pour le SP de la CNARR, la situation qui prévaut actuellement au Soudan reste délicate. Elle a entrainé un nombre important de personnes fuyant les atrocités généralisées sur le territoire soudanais pour demander asile en République du Tchad.

C’est près de 20 000 personnes qui sont accueillies à présent à l'Est du Tchad dans les deux provinces notamment la province du Ouaddaï et celle de Sila, a précisé le SP de la CNARR. Il poursuit, l'équipe de la CNARR conjointement avec celle du Haut-Commissariat des Réfugiés (HCR) et les autres partenaires humanitaires notamment le Programme Alimentaire Mondiale (PAM), l'UNICEF sont à pieds d'œuvre à la frontière Est du Tchad pour le monitoring et la planification des actions à mener, a déclaré le secrétaire particulier Idriss Mahamat Ali Abdallah Nassour.

Selon le SP de la CNARR, le Tchad bien que sa frontière avec le Soudan a été fermée ces derniers temps, des couloirs humanitaires restent ouverts comme l'a souligné le Président de Transition Mahamat Idriss Déby Itno qui a lancé un appel à la population de l'Est et aux humanitaires, afin d'accueillir les personnes fuyant les atrocités au Soudan.

Le Secrétaire Permanent Idriss Mahamat Ali Abdallah Nassour signale que, « le Tchad fait face à la problématique des réfugiés soudanais depuis 20 années déjà, mais fidèle à ses engagements internationaux, il continuera à accueillir toute personne qui demande asile sur son territoire ».

La Commission Nationale d'Accueil de Réinsertion des Réfugiés lance un appel à tous les partenaires et donateurs, de soutenir davantage le Tchad pour faire face à cette nouvelle crise humanitaire, a-t-il conclu.

Noël Adoum

C'était lors d'une communication faite dans l'après-midi du 23 avril 2023, la fondation Mayar Al-khayria annonce en partenariat avec les anciens étudiants tchadiens du Soudan et des entrepreneurs une aide financière aux étudiants tchadiens bloqués au Soudan à la suite aux affrontements qui se déroulent dans ce pays.

Pour donner suite à l'appel de détresse lancé par les étudiants tchadiens bloqués au Soudan, la fondation Mayar et ses partenaires ont annoncé des aides, dit son Coordonateur Général, Sadick Souleymane Adam. Il soutient qu'en moins de 10 ans, que ce soit en Libye, en Afrique du Sud et récemment au Soudan, des conflits périlleux ont mis des Tchadiens qui s'y trouvent, particulièrement les étudiants dans une situation de vulnérabilité extrême. « Par manque de moyens, ils souffrent énormément », dit-il. Il ajoute, « ils sont non seulement en insécurité physique, mais aussi alimentaire et psychologique », soutient-il. M. Sadick. Il estime ne pas douter de la capacité de l'État tchadien à assurer la sécurité des Tchadiens au Soudan ou de leur rapatriement. « Nous, en tant que citoyens, des patriotes et de surcroît de la société civile, nous ne pouvons tout laisser à la charge de l'État. Nous avons décidé unanimement d'apporter notre contribution, minimale, soit-elle, afin de soulager les étudiants qui se trouvent là-bas », a-t-il précisé.

Selon Seffal Nassour Al-Mahi, fondateur de la fondation Mayar Al-khayria, leur organisation compte plus de 40 associations de la société civile. « Cette initiative a été lancée en partenariat avec les anciens étudiants tchadiens ayant effectué leurs études au Soudan et au des commerçants », a-t-il confié. M. Seffal Nassour explique que des fonds financiers sont rassemblés en vue d'être envoyés. « Ces fonds seront transmis soit à l'ambassade ou à l'union des étudiants tchadiens du Soudan pour que cela soit géré de façon transparente et permette aux étudiants de manger convenablement durant cette dure période », a-t-il souligné. Il souligne également que la fondation est en train de travailler d'arrache-pied afin de préparer le terrain en cas de leur retour, « la prise en charge, l'accueil l'hébergement seront faites », a-t-il dit.

Enfin, le fondateur de la fondation Mayar Al-khayria, invite les autres citoyens à emboîter leur pas afin de venir au secours des étudiants. « Ils sont dans la désolation en détresse à Khartoum et dans d'autres villes soudanaises », conclut-il.

Abderamane Moussa Amadaye

L'augmentation du prix de gazole aux pompes le 17 avril dernier a eu des conséquences sur les bus de transport interurbain en commun dans la ville de N'Djamena qui ont déclenché la hausse de prix de transport à 50F sur chaque trajet à cause de la rareté de gazoile. La rédaction a fait réagir les chauffeurs de bus et les usagers. Reportage.

Depuis hier matin en pleine fête de l'Eïd Al Fitr, l'on constate le grogne de la population sur l'augmentation du prix de 50F sur plusieurs axes notamment l'axe Dembé-marché à Mil, l'axe Dembé-Ront point Hamama, le prix passe de 100F à 150F sans discussion.

Adam Nassour Adam chauffeur de muni-bus depuis 18 ans déclare que certains stations vendent 1 litre de gazole à 750 FCFA au lieu de 700F. M. Adam relève qu'il n'a pas travaillé pendant 4 jours à défaut du gazole, il affirme, «ma voiture est à sec, je ne peux pas la déplacer pour aller chercher le gazole, car les pompistes des stations refusent de servir du gazole dans des bidons». Il ajoute, «je suis père de 4 enfants et c'est grâce à ce métier j'essaie de joindre les deux bouts pour prendre soin de ma famille». Selon lui, la cherté de gazole à un impact sur les clients, car c'est difficile de trouver dans des stations-service, car ces dernières vendent à d'autres personnes dans des futs, et ces personnes augmentent le prix en liquidant à 1000 FCFA pour 1 litre. C'est la raison pour laquelle ils ont augmenté le prix du bus sur l'axe Marché à mil- Farcha Djougoulié à 350 FCFA, pourtant avant c'était à 250 FCFA. Il appelle le gouvernement à penser à eux, car le pétrole appartient au Tchad et le peuple en tant que consommateur à le plein droit de revendiquer la baisse de prix qui pèse sur lui, a-t-il martelé.

Abdelaziz Ramadan chauffeur sur l'axe Dembé-Habena-Hamama depuis 2010, relève qu' un litre de gazole coûte 700 FCFA à la station et 1000 FCFA chez les marchands ambulants, il affirme que c'est difficile de trouver du gazoil car parfois il faut faire la queue avant d'être servi, «on me sert seulement 10 litres alors que j'en ai besoin plus, defois le gazole finit en cours», a-t-il dit. Il poursuit, la somme pour ramener les gens est à 150 FCFA pour 3 personnes par siège et maintenant ils ont augmenté le nombre de personnes 4 par siège. Il ajoute que s'ils prennent trois personnes, le prix sera à 200F/personne. Il interpelle le gouvernement de transition à baisser le prix du gazole.

Tahir Wouloumi, client trouve que c'est inadmissible que les propriétaires de muni bus augmente le prix de transport, le carburant est disponible partout, a-t-il affirmé. Selon lui, les tchadiens aiment faire autrement, attroupement sur une seule station pompe, faisant croire l'accès au carburant est difficile, alors que les services en charge de cammande et de distribution de carburant travaillent nuit et jour pour qu'il n'y ait pas ce genre de comportement, a-t-il dit.

Il interpelle le service de la sécurité à prendre sa responsabilité pour barricader ce comportement mercantile des détenteurs de muni bus, car il n'y a aucune raison d'imposer un autre prix sur les usagers, a-t-il conclu.

Rappelons que les usagers n'ont guère le choix et sont contraints de s'adapter à cette nouvelle tarification imposée par les chauffeurs.

Noël Adoum

A l'instar des autres pays du monde, le Tchad a célébré hier 21 avril la fête du ramadan appelé aussi «l'Eid-el-fitr» en arabe. 24h après le spectre de la fête de la fin de ramadan est encore visible à N’Djamena, capitale du Tchad. Cet après-midi, 22 avril 2023, un tour de la ville a permis à l’équipe d’Ialtchad de faire le constat. Reportage.

Au lendemain de la fête l'ambiance est toujours festive. la fête continue. Les boutiques en face des artères de la ville, de l'avenue Tombalbaye en passant par Général Maldoum, Tcheré jusqu'à l'avenue Charles de Gaulle sont quasiment fermées. Le constat est pareil dans les marchés. Du marché de Diguel en passant par Dembé, marché à mil et le grand marché, ils sont déserts. Pas assez d'engouement. On ne peut apercevoir que des enfants vêtus en neuf, rares sont accompagnés de leur famille pour des visites familiales.

Au parc d'attractions situé à Mardjandafak sur la place de la nation, l'engouement est de taille. Une partie du terrain de foot située à proximité de la place est occupée par des apprentis de moto et voiture. Le symbole de l'esclave déchaîné est grimpé par des enfants curieux, d'autres pour prendre des photos de souvenirs. L'ambiance est euphorique au parc d'attractions. Les enfants jouent sur la glissade malgré la température élevée. C'est aussi l'occasion pour certains vendeurs. Ils se sont installés sur le coin pour vendre des bonbons, de l'eau fraîche, de sucrerie et aussi des jeux d'enfants. C'est le cas d’Achat Moussa. Elle vend de l'eau glacée, du jus d'oseille et de la mangue. Elle relève que ce deuxième jour de fête est une aubaine à saisir. « C’est le seul moment qu'on peut bien et mieux vendre. Il fait chaud, les enfants ont besoin de l'eau ou du jus d'oseille pour se rafraîchir ou de la mangue pour manger. Alors, nous tirons bénéfices », a-t-elle confié. Adam Hamid Moussa dit Hemeti, une dizaine révolue, vendeur de bonbons et de cigarette indique aussi que ce jour, communément appelé « deuxième Eid » est un véritable jour où il liquide plus de leur produit. « Il y a plus de vente de bonbons et la cigarette est encore plus », dit-il. Demandé sur la nuisance et la dangerosité de la cigarette, il affirme, «je n'ai pas le choix. Ça me permet de survivre et d’aider ma famille », dit-il. Au sujet de ses clients, Hemeti a souligné qu'il y a même des mineurs, « même ceux qui ont 12 ans achètent la cigarette pour fumer ici à la place de la nation au vu et au su de tout le monde, sans s’inquiéter », a-t-il déclaré. Si la fête semble tirer profit et du sourire à certains, d'autres affichent plutôt un visage un crypté. C'est le cas de Mahdi Harir. « Si pour certains cette fête fut belle et joyeuse pour moi, je dirai non », dit-il. Il ajoute, « je suis militaire en faction depuis hier. Je n'ai rien profité. A l'heure où je te parle, je ne suis pas allé à la maison. », a-t-il relevé, les yeux pleins de sommeil.

Signalons que l'Eid-el-fitr marque la fin de 29 ou 30 jours de carême sec musulman. Selon la tradition musulmane, elle est fêtée jusqu'à trois jours. Contrairement à la tradition musulmane, le Tchad, État laïque accorde une journée à cette fête.

Abderamane Moussa Amadaye

20 avril 2021- 20 avril 2023, il y a 2 ans que le Conseil Militaire de la Transition (CMT) accéde au pouvoir avant de basculer à la deuxième phase de transition. Quelques citoyens ont donné lurs avis sur le bilan de la Transition. Vox pop.

Nguerebaye Adoum Saleh, Directeur de communication du siège de MPS, « L'étape de la transition, 2 ans après le décès du maréchal, le MPS est toujours mobilisé car c'est un parti de masse mais on a pas mis en place un parti fictif. La transition a réussi d'organiser le dialogue National Inclusif et Souverain qui a vu la présence de 1500 participants venant de tous les bords. Il y a eu des recommandations et résolutions de DNIS et la transition est entrain de mettre en pratique les différentes recommandations par des actes concrets. Le 20 octobre, si les manifestants ont dit qu'ils ne reconnaissent pas le gouvernement, c'est une forme de rébellion et d'insurection».

Générale Halimé Bouyé, « La transition marche bien. Après le décès du maréchal, les militaires ont pris le relais pour assurer la sécurité grâce à leur courage. La transition règne bien, ce n'est pas comme au Soudan après la chute d'Oumar Al Béchir ou bien en Libye après la chute de Gadhafi où il y a eu des chaos. Ici au Tchad la transition a fait notre fierté et c'est aussi grâce à notre armée que nous sommes en sécurité. On a pas eu des difficultés, les conflits intercommunautaires existaient bien avant la transition c'est-à-dire au temps de maréchal. Chaque problème à une solution et ça se passe par le dialogue».

Abdramane Djasnabaye, « le 20 octobre pendant la transition est une erreur stratégique et tactique de ceux qui l'ont organisé. Tout le monde voit mal la transition à cause des gens non expérimentés qui poussé les enfants à sortir dans les rues. il y a un problème de gouvernance c'est à dire la transition a prit un retard d'abord sur la structure de gouvernance, tout le monde la critique, ce n'est pas seulement le gouvernement et le conseil national de transition qui va diriger la conorec parce que le processus est déjà biaisé d'avance. Il faut redresser la pente pour que cette transition soit réussie».

Jean Bosco Manga Juriste et journaliste, « cette transition n'a fait que le bonheur de certains acteurs dont certains se sont vite enrichis en un laps du temps en prenant le loisir de détourner de centaines de milliards de FCFA sans être inquiété parce qu'ils croyaient s'enrichir vite. La transition a fait le bonheur de certains hommes politiques de l'opposition et leurs activistes qui étaient en marge de la mangeoire sous le maréchal sont entrés dans la reine gastronomique de manière fracassante et tonitruante  grâce à la prétendue main tendue mais qui aujourd'hui contribuent actuellement à embourber le pays. Si non c'est une transition imbibée de sang des tchadiennes et des tchadiens à l'exemple des massacres de Faya, d'Abéché, de Sandanan, du logone occidental, la fois dernière à Dheli et avec ce qui se passe dans les Monts de Lam actuellement sans oublier les marcheurs qui ont été tués au début de la transition et les massacres de 20 octobre dont on a prétendu condamné et de gracier alors que les auteurs de ce massacre horrible ne sont pas inquiétés, c'est une transition qui a échouée sur toutes les lignes et à cette allure on doit s'attendre au pire quand le peuple osera encore contesté les échéances en cours ou certains cherches déjà à travers la stratégie et des prétextes pour rallonger le règne catastrophique d'Idriss Deby ».

Noël Adoum

Par un communiqué lu ce 20 avril à la télévision nationale par Ministre Secrétaire d'État à la Présidence Gali Ngothe Gatta, l'Etat tchadien a rappelé son ambassadeur au Cameroun pour consultation. L'achat d'une part du réseau d'exploitation pétrolière par Savannah Energy est à l'origine de cet incident.

 La Présidence de la République du Tchad dit informer l'opinion nationale et internationale de la persistance des différends qui se créent entre le Tchad et le Cameroun, notamment autour de la question de la prétendue acquisition des actifs de l'ex-ESSO par Savannah Energy que le gouvernement qualifie de « nébuleuse ». Le communiqué affirme que par tous les canaux de communication existant entre le Tchad et son voisin, la question a été soumise à l'attention du Cameroun, « tout en l'informant également des agissements inamicaux et contraires aux intérêts du Tchad posés par ses représentants dans les conseils d'administration de COTCO et TOTCO», dit le communiqué. Selon la présidence tchadienne, plusieurs lettres de suite ont été adressées aux autorités camerounaises, mais elles sont restées sans réponse, dit-il. « Il est à noter que dès l'entame des discussions au sujet de la venue de la société Savannah Energy au Tchad, il est apparu que derrière cette société gravitaient de nombreuses personnalités camerounaises et d'autres pays africains, qui n'ont cessé d'interférer auprès des officiels Tchadiens », explique le communiqué. Il poursuit, « Et ce jour, 20 avril 2023, par voie de presse, le Tchad a appris la signature d'un accord prévoyant la cession par une filiale de Savannah Energy PLC de 10% du capital social de Cameroon Oil Transportation Company S.A. (« COTCO »), en contradiction avec les conventions et les statuts de COTCO, à la Société Nationale des Hydrocarbures (SNH) du Cameroun », a déploré le gouvernement tchadien.

Toujours selon le communiqué, « sur un autre registre, le Tchad, dans le cadre de l'acquisition des actifs de Pétronas a déposé, en accord avec cette dernière un dossier d'agrément en bonne et due forme comprenant le Contrat de cession signé entre le Tchad et Pétronas auprès des services en charge de la concurrence de la CEMAC, conformément à la règlementation communautaire en vigueur », a-t-il précisé.  Selon le gouvernement tchadien, plus d'un mois après, il revient que seul le Cameroun n'a pas répondu aux lettres de demande d'avis de non-objection adressée par la CEMAC à chaque ministre en charge du Commerce des pays membres, lettres utiles à la convocation de la commission de la concurrence qui devra statuer sur l'acquisition des actifs de Pétronas par le Tchad, dit-il. « Aussi, le Tchad se trouve une fois de plus, dans l'obligation de défendre ses intérêts et sa respectabilité et dénonce les agissements répétés du Cameroun et de ses représentants qui mettent à mal, dans ces dossiers et en CEMAC, les relations entre les (02) pays », explique le gouvernement. Face à l’attitude des autorités camerounaises selon le gouvernement tchadien, le Tchad décide du rappel pour consultation de son Ambassadeur auprès de la République du Cameroun.

Rappelons que la nationalisation des actifs d'Esso qui sont en réalité ceux de Savannah Energy ont été réalisée en mars dernier.

Abderamane Moussa Amadaye

Les personnels de la Coordination générale du Passage de l'Audiovisuel Analogique au Numérique ( CGPAAN ) ont protesté ce matin 19 avril  devant l'ancien bâtiment du ministère de la Communication au quartier Béguinage dans le 1er arrondissement de la commune de N’Djamena. Ils ont proclamé une grève sèche et illimitée jusqu'à la satisfaction totale de leur droit. Reportage.

Ils étaient nombreux à se ressembler ce matin devant l'ancien siège du ministère de la Communication qui abrite désormais leur institution. Ils ont exprimé leur ras-le-bol sur des  papiers imprimés et scotchés sur la porte d'entrée où on peut lire, «Foyer, loyer», ou encore, «les personnels CGPAAN accusent 16 mois d'arriérés de salaire», etc.

Pour Kadebe Christophe, délégué du personnel de la CGPAAN, ils réclament le paiement intégral de leurs 16 mois d'arriérés de salaire, dit-il.  « C'est inadmissible que nous puissions travailler sans être payés. Joindre ne serait-ce qu'un mois avec le salaire, il faudrait faire des gymnastiques. Nous sommes déjà au 16e mois », a-t-il déploré. Il assure que plusieurs démarches ont été faites depuis lors, mais rien n'est fait. « Nous avons adressé plusieurs correspondances au ministre de tutelle. Au Premier ministre de Transition. À travers son conseiller à la communication, nous n’avons reçu aucune réaction positive », a-t-il expliqué. Il ajoute,  « cela nous a fait surseoir à la première grève tenue le 20 mars dernier. Aux derniers moments, il reste injoignable. Avoir accès à la primature, c'est pénible. Hormis cela, nous avons adressé beaucoup de correspondances au ministre des Finances et à l'inspecteur général des finances. Aucune solution. »

Les grévistes disent avoir reçu leur budget de fonctionnement de l'année. « Nous ne connaissons pas le réel problème que ces derniers (ministre des Finances et son Inspecteur général) ont contre nous », s'est-il interrogé. Selon lui, les fonctionnaires qui sont en détachement à la Coordination ont vu leur salaire bloqué depuis le mois de janvier, « sous prétexte qu'ils perçoivent doubles salaires. En réalité, c'est juste le différentiel. Toutes les documentations ont été fournies. Aucun résultat. La situation ne fait que s'empirer », s'est-il indigné.

Le Coordonateur exhorte au ministre des Finances et l'inspecteur Général de revenir à des meilleurs sentiments. «Nous sommes aussi pères de famille. Nous avons des obligations. Aujourd'hui, bon nombre du personnel étant en location est chassé par les bailleurs. Certains sont affectés négativement par cette situation inadmissible. Le personnel ne sait à qui tourner son regard, à part le Président de la Transition et le chef de gouvernement de la Transition », dit-il. Il soutient que si dans les heures qui suivent, rien n'est fait, ils organiseront des marches au ministère des Finances. «Nous les tenons pour responsables de tout ce qui adviendra».

Pour rappel, la CGPAAN est créée le 12 septembre 2014 afin de faciliter le passage de l'audiovisuel analogique au numérique.

Abderamane Moussa Amadaye

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