Par un communiqué lu ce 20 avril à la télévision nationale par Ministre Secrétaire d'État à la Présidence Gali Ngothe Gatta, l'Etat tchadien a rappelé son ambassadeur au Cameroun pour consultation. L'achat d'une part du réseau d'exploitation pétrolière par Savannah Energy est à l'origine de cet incident.
La Présidence de la République du Tchad dit informer l'opinion nationale et internationale de la persistance des différends qui se créent entre le Tchad et le Cameroun, notamment autour de la question de la prétendue acquisition des actifs de l'ex-ESSO par Savannah Energy que le gouvernement qualifie de « nébuleuse ». Le communiqué affirme que par tous les canaux de communication existant entre le Tchad et son voisin, la question a été soumise à l'attention du Cameroun, « tout en l'informant également des agissements inamicaux et contraires aux intérêts du Tchad posés par ses représentants dans les conseils d'administration de COTCO et TOTCO», dit le communiqué. Selon la présidence tchadienne, plusieurs lettres de suite ont été adressées aux autorités camerounaises, mais elles sont restées sans réponse, dit-il. « Il est à noter que dès l'entame des discussions au sujet de la venue de la société Savannah Energy au Tchad, il est apparu que derrière cette société gravitaient de nombreuses personnalités camerounaises et d'autres pays africains, qui n'ont cessé d'interférer auprès des officiels Tchadiens », explique le communiqué. Il poursuit, « Et ce jour, 20 avril 2023, par voie de presse, le Tchad a appris la signature d'un accord prévoyant la cession par une filiale de Savannah Energy PLC de 10% du capital social de Cameroon Oil Transportation Company S.A. (« COTCO »), en contradiction avec les conventions et les statuts de COTCO, à la Société Nationale des Hydrocarbures (SNH) du Cameroun », a déploré le gouvernement tchadien.
Toujours selon le communiqué, « sur un autre registre, le Tchad, dans le cadre de l'acquisition des actifs de Pétronas a déposé, en accord avec cette dernière un dossier d'agrément en bonne et due forme comprenant le Contrat de cession signé entre le Tchad et Pétronas auprès des services en charge de la concurrence de la CEMAC, conformément à la règlementation communautaire en vigueur », a-t-il précisé. Selon le gouvernement tchadien, plus d'un mois après, il revient que seul le Cameroun n'a pas répondu aux lettres de demande d'avis de non-objection adressée par la CEMAC à chaque ministre en charge du Commerce des pays membres, lettres utiles à la convocation de la commission de la concurrence qui devra statuer sur l'acquisition des actifs de Pétronas par le Tchad, dit-il. « Aussi, le Tchad se trouve une fois de plus, dans l'obligation de défendre ses intérêts et sa respectabilité et dénonce les agissements répétés du Cameroun et de ses représentants qui mettent à mal, dans ces dossiers et en CEMAC, les relations entre les (02) pays », explique le gouvernement. Face à l’attitude des autorités camerounaises selon le gouvernement tchadien, le Tchad décide du rappel pour consultation de son Ambassadeur auprès de la République du Cameroun.
Rappelons que la nationalisation des actifs d'Esso qui sont en réalité ceux de Savannah Energy ont été réalisée en mars dernier.
Abderamane Moussa Amadaye