dimanche 24 novembre 2024

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Lors de son Assemblée Générale Extraordinaire (AGE) tenue ce 26 octobre, le bureau exécutif de la section syndicale du ministère des Affaires étrangères, des Tchadiens de l'étranger et de la coopération internationale, via la centrale syndicale des agents de l'administration générale du Tchad (CSAAGET) a annoncé un préavis de grève de 72h.

Ils étaient nombreux à prendre part à cette assemblée dont l'objectif est d’évaluer les avancées pour la signature du statut particulier du corps de la diplomatie du Tchad. Après présentation et examen du compte rendu, l'AG a décidé que le corps de la diplomatie tchadienne est l'un de tout premiers à disposer de son statut particulier en son temps mais aujourd'hui, l'un des derniers pays au monde qui ne dispose pas d'un texte pour régir sa diplomatie.

Selon l'assemblée, le Pacte Social triennale préconise avec précision que les droits acquis ne doivent pas être supprimés et la carrière des agents du ministère en charge des affaires étrangères est aujourd'hui complétement bloquée par les textes actuels qui régissent l'administration de tel point qu'aucun cadre n’évoluer en grade jusqu'à sa retraite. Le ministère Secrétariat général du gouvernement et le ministère de la fonction publique n'ont pas donné des raisons à la section syndicale.

L'assemblée estime que tous ces agissements visent à bloquer l'aboutissement de ce projet à la carrière des diplomates, un préavis de grève de 72h est lancé à partir du lundi 30 octobre. « A l’expiration de ce préavis, une grève sèche sera automatiquement entamée ».

Noël Adoum

A l'issue d'une assemblée générale (AG) statutaire tenue sous haute sécurité ce jour 25 octobre que le comité de normalisation de la fédération tchadienne des nouveaux textes sont adaptés par acclamation malgré quelques contestations.

23 délégués de ligues de provinces, des représentants de la Fédération Internationale de Football Amateur (FIFA) et de la Confédération Africaine de Football (CAF) ont clos les travaux à 20h. Après plus de 9h d'échanges tendus, houleux, un consensus s’est dégagé de 6 projets de textes proposés par le comité de normalisation et la commission chargée de la révision ont été adoptés par acclamation malgré quelques contestations.

Me. Jacqueline Moudeïna, présidente du comité de normalisation du football affirme que l'adoption ces textes permet de franchir un cap. « Il y a ceux qui se sont donné le droit, le loisir de semer le doute dans la tête des Tchadiens en nous dénigrant, en baptisant CONOR, CONARD, tout cela on l’a encaissé », dit-elle. Elle dit se réjouir par l’adoption de ces textes qui s’est déroulée d'une façon très correctes, lucides et sincères. Mme Moudeina a aussi dit que la date des élections à la tête de la fédération tchadienne de football est pour bientôt, « la dernière étape sera les élections et nous procéderons aux élections en vous lisant le calendrier qui nous a été envoyé par la fédération internationale de football association (FIFA)... sera mise en exécution pour permettre une élection seine », a-t-elle relevé.

A la fin de cette AGS, quelques dirigeants du football se sont prononcés à notre micro.

Souleymane Daoud, président de la ligue de football du Ouaddaï dénonce la concentration des toutes les activités dans la capitale alors que les potentialités du football tchadien sont en provinces. Toutefois, il se dit satisfait des travaux qui ont abouti à l'adoption des nouveaux textes pour permettre l'organisation dans un proche avenir des élections pour la désignation d'un nouvel exécutif. « Nous allons voter un sportif soucieux du devenir du football tchadien à la tête de la fédération pour redonner le blason à notre sport qui nous est cher », a-t-il laissé entendre.

Pour Rahman Zakaria Rahma, nouveau vice-président de la ligue de N'Djamena, les débats ont été francs, cela a amélioré les textes présentés par le CONOR. « Dans une rencontre qui regroupe plus de 100 personnes, il doit y avoir des mécontents mais dans l'ensemble c'est une très bonne assemblée. Nous sommes satisfaits »,

Abderamane Moussa Amadaye

Lors d’une conférence de presse organisée ce mardi 24 octobre dans les locaux de l'Office National des Médias Audiovisuels (ONAMA), la vice-Présidente du bureau exécutif des jeunes avec MIDI, Fatimé Abdoulaye Adam a annoncé la date du symposium national et présenté les activités du mouvement. Reportage

C’est dans l'après-midi que la vice-Présidente Fatimé Abdoulaye Adam accompagnée de quelques membres du mouvement a échangé avec la presse. Les Jeunes avec MIDI, est un mouvement de la jeunesse qui a pour mission de fédérer la jeunesse tchadienne derrière le président de transition Mahamat Idriss Deby Itno en vue de le soutenir dans ses efforts de refondation d'un Tchad uni, réconcilié et fraternel, gage du développement socio-économique, a déclaré la vice-présidente.

Elle poursuit, c'est dans le cadre de cette mission qu'il a décidé de l'organisation d'un Symposium National du 21 au 22 novembre 2023 à N'Djaména. Ce grand événement réunira plus de 1000 jeunes leaders de la capitale et des provinces sur le thème, « jeunesse unie et engagée pour la refondation du Tchad ». A l'issue de cette assise, les jeunes connaitront les défis qu'ils doivent relever.

Mme Fatimé relève que dans les jours à venir, leur mouvement lancera une campagne de vulgarisation du projet de la nouvelle Constitution de la République du Tchad. L’idée c’est d’inciter les citoyens pour le référendum dans les semaines à venir et les débats. Des conférences pour l'éveil citoyen et l'engagement positif de la jeunesse pour le Tchad sont également prévues.

Abdoulaye Karmal ancien manifestant de 20 octobre 2022, estime que c'est une indélicatesse des leaders des partis politiques et de la société civile car « on aurait pu éviter cela. C’est cette soif de pouvoir qui est la cause ». Il appelle le président de transition et la justice pour que le président du parti les transformateurs Succès Masra rentre au pays dans le cadre de la réconciliation nationale.

Noël Adoum

En refusant à l’armée française le transit par le Bénin de sa retraite forcée du Niger, refus qui ne lui laisse que le Tchad comme seule issue de sortie du bourbier sahélien, les militaires au pouvoir à Niamey ont offert au président de la transition tchadienne, Mahamat Idriss Deby, le fils héritier, une nouvelle occurrence de se remettre en selle, comme naguère, l’invasion du Nord du Mali par les djihadistes en 2012 a offert à son père Idriss Idriss Deby Itno, père, l’occasion d’une réhabilitation par la France de François Hollande qui le jugeait jusqu’alors infréquentable.

Ceci explique selon les termes mêmes du communiqué de la présidence du Tchad du 18 octobre 2023, le motif de la dernière audience élyséenne de l’héritier. Il va de soi que celui-ci est venu à Paris négocier les dividendes du droit de passage consenti à Barkhane sur le territoire national. Il s’agirait notamment d’obtenir de la France, une mobilisation de la communauté des bailleurs de fonds pour financer les opérations électorales projetées, alors même que ces derniers sont convaincus depuis longtemps par l’insincérité et la non-inclusivité du processus préparatoire en cours. Mais il s’agirait aussi d’obtenir une modération de la critique du régime par l’Hexagone voire la passivité de celle-ci à son égard, à défaut d’un soutien actif. Néanmoins, les stratèges et sherpa du système doivent prendre garde de ne pas trop pousser l’avantage de cette diplomatie militaire qui a tant réussi au régime car les donnes géopolitique et géostratégique ont tourné, et plutôt défavorablement.

Premièrement, l’alibi toujours brandi par Paris, selon lequel le régime de Deby est le bras armé et l’allié fiable de la France dans la lutte contre le terrorisme au Sahel et qui confère une assurance-vie à la dynastie au pouvoir à N’Djamena a vécu. Comme le relève le journal Le Monde, « la justification de la présence militaire française au Tchad pose d’autant plus question que l’opération « Barkhane », dont N’Djamena abritait le centre opérationnel, est officiellement terminée depuis novembre 2022. Éloigné géographiquement des zones où se mène le combat contre les groupes djihadistes opérant au Sahel, le Tchad, plus encore depuis la rupture (de la France) avec Niamey, n’est plus un lieu de projection pour l’armée française. Se pose dès lors la question du maintien du contingent déployé sur place »[1].

En effet, la France ne menant plus elle-même de combat contre le terrorisme au Sahel, n’a, par voie de conséquence, plus besoin de présence de ses troupes sur le sol tchadien et encore moins, besoin de supplétifs de l’armée tchadienne pour le combat. Des militaires tchadiens dont l’engagement et le sacrifice au combat en lieu et place ou au côté des troupes françaises, ont toujours permis au système Deby, de marchander auprès de la France une assurance-vie. Toutes les rébellions armées tchadiennes depuis le MDJT de Youssouf Togoïmi jusqu’au FACT de Mahamat Mahdi Ali l’ont éprouvée à leur dépens.  

Qui plus est, l’alibi du G5 Sahel a aussi vécu. Cette organisation qui était déjà en état de mort cérébral depuis le retrait du Mali en 2022, est définitivement enterrée avec la signature le 16 septembre 2023 de la Charte du Liptako-Gourma portant la création de l’Alliance des États du Sahel (AES). Le Tchad, épargné par la gangrène AQMI et JNIM, mais également éloigné par la géographie de leur terre d’élection, a pourtant trusté aux pays du champ, le leadership de l’organisation sans pourtant en avoir les ressources financières et logistiques. Il l’a fait dans un seul but très intéressé : la quête insatiable d’honorabilité et de gloire de Deby père, fut-elle, en engloutissant tout le « dividende » de l’exploitation du pétrole, mais aussi, au prix des nombreuses vies humaines dans les rangs des troupes, transformées en chair à canon, sans égard pour les rescapés, les blessés, les orphelins et les veuves. C’en est fini ; il faudra aux stratèges trouver d’autres véhicules pour espérer continuer à promouvoir à l’international le régime. Le renversement opportuniste des alliances militaires par les trois pays du front sahélien en faveur de la Russie et de son industrie privée de la guerre (Wagner), de la Turquie, de la Chine et de l’Iran, prive l’alliance militaire entre N’Djamena et Paris de tout objet, conduisant à son épuisement. Paris n’a dès lors plus de raison de ménager le régime Deby.         

Deuxièmement, il est évident que la France n’a d’intérêts économiques au Tchad que dans l’imaginaire pavlovien de ses détracteurs compulsifs[2]. La raison d’être de la présence de son armée au Tchad procède d’une part, des considérations géostratégiques en raison de la centralité du pays au cœur de l’Afrique et d’autre part, des considérations de l’entrainement, du recrutement et de la gestion des carrières de ses propres militaires par son état-major (voir en ce sens le remarquable article de Élise Vincent, « Le désarroi des militaires français face au retrait des troupes d’Afrique », Le Monde, 26 septembre 2023). Or, ces considérations géostratégiques et de gestion de ressources humaines n’ont plus assez de poids dans la balance. Depuis que par l’effet domino, l’armée française est chassée du Mali, du Burkina Faso et du Niger, l’opinion publique française, dont le soutien à l’armée demeure fort, comprend encore moins le maintien du déploiement de celle-ci dans un pays du Sahel. Elle supporte très mal l’humiliation subie par celle-ci[3], devenue malgré elle, l’objet de tous les fantasmes, mais aussi le paillasson, l’épouvantail, le repoussoir, si ce n’est le marchepied des militaires en mal de pouvoirs. L’opinion ne tolérera pas à Macron de ne pas épargner l’institution d’une nouvelle humiliation en n’anticipant pas son retrait à temps du Tchad au risque de l’exposer encore au même sort qu’au Mali, Burkina et Niger. Même si Macron est un président en fin de mandat et non rééligible, il ne peut faire fi de ce ressenti et surtout du contexte de la coagulation des agitations antifrançaises menées par des entrepreneurs politiques néo-panafricanistes sur le terreau fertile d’un supposé ou réel néo-colonialisme évidemment arrogant français.  

Troisièmement, le soutien involontaire de Macron à la succession dynastique de Deby par sa venue et sa déclaration de N’Djamena (voir en ce sens, A. Mbotaingar, « Emmanuel Macron et la succession Deby : de l’incompréhension à l’incrédulité », Ialtchad.com, 30 avr. 2021) a oblitéré profondément l’universalisme de la voix de la France et son exigence de la vertu démocratique. Ce soutien a surtout contrarié et affaibli la parole de la France face aux juntes des trois pays du Sahel qui pour la désarmer, lui opposent avec délectation sa politique de double standard vis-à-vis des putschistes. Deby fils qui sait ce qu’il doit à la France, compte parmi ses partisans, des personnes émettant des signaux plus ou moins forts en direction de la Russie et de Wagner. Il n’entretient lui-même sa proximité officielle avec la France que dans la mesure où celle-ci se soumet et cautionne toutes ses abjections (massacres du 20 octobre, l’élasticité de la transition, l’exclusion et la répression de l’opposition politique, le verrouillage de l’organisation des élections) ; règle ses problèmes de trésorerie en l’aidant à boucler le budget national ou à restructurer la dette comme ce fut le cas récemment avec la dette Glencor dans le cadre commun du G20. À la première dénonciation de ses travers par la France, Deby fils n’hésitera pas à actionner les leviers des manifestations anti-françaises (comme celle du 14 mai 2022 dont Wakit Tama n’était que « l’idiot utile »). Il n’hésitera pas non plus à user de toute la gamme des classiques désormais éprouvés avec efficience par les militaires au pouvoir dans les trois pays du Sahel, contre la France pour asseoir et conforter son pouvoir. C’est ce que relève au demeurant le journal Le Monde dans l’article précité : "il n’est pas exclu que le pouvoir tchadien décide de mobiliser lui-même l’opinion hostile à la présence militaire française. « C’est une carte à jouer face aux critiques sur la démocratie ou le respect des droits humains » (…). Ce serait aussi un moyen facile pour le président Mahamat Idriss Déby de gagner des points dans l’opinion et de pallier son manque de légitimité démocratique ».

Quatrièmement, de toute évidence, malgré son impopularité, malgré la Charte Africaine de la démocratie, malgré les résolutions du Conseil Paix et Sécurité de l’UA, malgré la résolution du parlement Européen, le système Deby est décidé à conserver le pouvoir. Il n’organise les élections générales en 2024 que dans le seul dessein de légitimer la succession dynastique. Un vrai traquenard pour la France. Or, Macron affirmait solennellement depuis le perron de l’Élysée que « la France n’était pas pour un plan de succession (…), elle ne sera jamais au côté de ceux et celles qui forment ce projet »[4]. Le système conduit pourtant tout droit le Tchad à ce plan de succession qu’il dénonçait. Faire partir maintenant les troupes du Tchad, permettrait à tout le moins de ne pas y mêler la France et de l’en rendre comptable. Mieux, ce retrait permettrait de priver le système d’un alibi, d’un marchepied et d’un paillasson. Mais c’est surtout ré-enchanté la grandeur d’âme de l’universalisme de la France en Afrique. Par ailleurs, s’appuyer sur le régime Deby pour espérer maintenir une quelconque influence de la France en Afrique est une gageure tant le déficit d’image de la dynastie au pouvoir y est béant. Il l’est d’autant plus que l’Élysée qui en est convaincu lui-même, entretient une fréquentation honteuse de Deby fils dont les audiences avec Macron ne figurent ni à l’agenda, ni dans les comptes rendus officiels de l’Élysée. Elles ne reçoivent pas non plus les honneurs des médias accrédités à l’Élysée. Deby fils est pourtant un chef d’État en visite de travail en France, dixit la présidence tchadienne !  

Enfin, les convulsions actuelles de la relation de la France à l’Afrique francophone sont la traduction de la fin d’un cycle inéluctable du post-colonialisme empreinte de connivence parfois jusqu’à l’ignoble entre les dirigeants de l’Afrique francophone et ceux successifs de la France. Tant mieux que les convulsions en cours permettent d’y mettre un terme afin de repartir sur des nouvelles bases saines et plutôt économiques et scientifiques, sans sentimentalité. Les bases militaires françaises ne peuvent dès lors en être ; à commencer par celles présentes au Tchad.

Abdoulaye Mbotaingar
Docteur en droit, maître de conférences à l’université d’Orléans

[1] Le Monde, du 11 octobre 2023, « Chassés du Niger, les soldats français se replient provisoirement au Tchad, dernier allié de Paris au Sahel », par C. Valade.
[2] Comparativement à ses intérêts, notamment au Nigéria, en Angola, à l’Afrique du Sud. Le chiffre d’affaires de la filiale locale de TotalEnergie qui est un simple revendeur parmi d’autres des produits de la raffinerie nationale CNPC et dont l’essentiel des établissements est exploité en franchise par les tenants du régime, est epsilonesque par rapport à ceux condensés du groupe au niveau mondial. Par ailleurs, la difficulté pour le MEDEF (patronat français) International de constituer une équipe de volontaires de dirigeants d’entreprises pour une mission en octobre au Tchad en atteste.
[3] En particulier les conditions et modalités totalement subies de son départ du Niger.
[4] Déclaration du 27 avril 2021 au côté de Felix Tshikedi alors président de l’UA

L’Observatoire Économique et Statistique d’Afrique subsaharienne (AFRISTAT) a organisé ce 23 octobre 2023 la 46ème réunion du comité de direction dans le 8e arrondissement de la capitale tchadienne, N’Djamena.

L'objectif de cette réunion est d'élaborer la vision horizon 2025 qui servira à développer le volet « observatoire économique », sauvegarder l'acquis du centre de référence dans le domaine du renforcement des capacités statistiques afin de continuer d'être l'instrument d'intégration économique en Afrique Subsaharienne.

Pour le ministre de la Prospective Économique et des partenariats internationaux, Moussa Batraki, le conflit entre la Russie et l'Ukraine est venu exacerber les tensions sur le marché des matières premières notamment celui du pétrole, du gaz ainsi que sur celui des produits alimentaires notamment le blé et le maïs, a-t-il dit. Selon le ministre, l’une des conséquences les plus visibles de cette situation d’ensemble reste le renchérissement du niveau général des prix un peu partout dans le monde. Il relève que les perspectives sont en berne car le FMI annonce un ralentissement général de l’activité. « L’Institution de Bretton-Woods indique que la croissance mondiale devrait passer de 3,5% en 2022 à 3% en 2023 et il est projeté un taux 2,9% en 2024 », a-t-il déclaré.

Selon lui, la finalisation du projet de révision du Traité portant création d’AFRISTAT, l'examen des résultats de l'étude stratégique d’AFRISTAT à l’horizon 2035 et les délibérations devant conduire à la proposition au Conseil des ministres de candidats susceptibles d’être nommés Directeur Général de l’Institution à partir de janvier 2024 sont des sujets qui vont impacter la vie d’AFRISTAT.

Noël Adoum  

Écrire sur les sextapes de deux ministres démissionnaires est un exercice difficile. Dans ce métier, les mauvaises nouvelles écrasent souvent les bonnes nouvelles. Cette actualité sur les ébats sexuels de ces ex-responsables publiques sont d’une autre dimension. L’opinion publique tchadienne continuent d’en parler. Le journaliste ne peut l’occulter. Il faut en parler mais en parler autrement. Alors comment en parler autrement ? Analyser les faits….

Le sujet, il faut le dire, le redire, le répéter encore et encore est « culturellement délicat ». « Socialement » navrant. Et « politiquement explosif » pour un pays comme le nôtre où l’hypocrisie se mêle à la morale. Et où le voyeurisme ne s’encombre pas de la décence.

Dans une société normale, cette vidéo relève strictement de la vie privée. Autrement dit chacun fait ce qu’il veut avec qui il veut dans sa chambre à coucher. Et même si par mégarde ou par règlement de compte, une vidéo pareille, se retrouve sur la place publique, la décence aurait voulu de s’abstenir de la propager.

La « boule puante » est partie de la page Facebook d’un mystérieux personnage des réseaux sociaux surnommé Général Labo Mobil. Le fameux général dit détenir plusieurs autres vidéos compromettantes qui menaceraient plusieurs hommes et femmes politiques. C’est la panique, dit-on, chez plusieurs membres du gouvernement. La suspicion est partout. Le désarroi est total comme le prouve l’intervention du conseiller Takkilal Ndolassem qui parle abruptement de « Coup d’État scientifique ». La délectation du supplice du général Labo Mobile est insupportable.

Ces sextapes révèlent comme dit la fameuse expression « les choses du Tchad », en pire.

D’abord, on découvre le visage hideux de la culture de « meute » des réseaux sociaux tchadiens. Une culture néfaste qui s’empare des sujets insignifiants pour en faire une affaire de tous et un déshonneur de tous. Des soi-disant « activistes », « opposants », « influenceurs ou tiktokeurs vaseux et incultes » rivalisent d’ingéniosité pour jeter en pâture notre légendaire valeur « la soutra » (ne jamais jeter aux chiens l’honneur et l’intimité d’un frère et d’une sœur quel que soit nos querelles).

Ensuite, c’est la vague des « moralisateurs » ou police autoproclamée « des mœurs » qui arrose le public de ses jugements moraux, prédisant l’apocalypse. Paradoxalement, les mêmes, disent à gorge chaude « seul Dieu est ultime juge ». Oubliant au passage que de tous les temps, les Hommes ont transgressé les règles et les conventions établies. Il n’est pas interdit de voler mais il est interdit d’être surpris. C’est le cas de nos deux ex-ministres.  

Enfin, il y a tous ceux qui parlent sous la barbe du déshonneur de la République mais qui piaffent tels des taureaux en attendant le nom des prochaines victimes du général Labo.

Cette affaire tombe sur la tête d’une transition à bout de souffle, déjà dépassée par les difficultés de la gestion du quotidien. Le gouvernement et la présidence n’ont pas mesuré les dégâts politiques que cette affaire a engendré. Le fait de laisser les deux ministres officiellement démissionner par eux-mêmes est une erreur. Il fallait dès la publication de ces sextapes, les démettre de leurs fonctions pour sauver un peu l’honneur et le privilège de servir le pays.

Bello Bakary Mana

Dans un point de presse animé ce 21 octobre 2023, le président du parti union des démocrates pour le développement et ne progrès (UDP), Max Kemkoye sur les douloureux événements du 20 octobre, il exige une enquête internationale et une justice internationale. Le président de l'UDP a aussi dressé le bilan de la gestion embrassante de l'an 1 de la seconde phase de transition. 

Pour Max Kemkoye, président de l'UDP, l'effroyable a été atteint le 20 octobre 2022 à la suite de la manifestation réprimée dans le sang à N'Djamena, Moundou, Koumra et Doba. « Ce jour-là, des jeunes tchadiens tombaient par centaines sous les balles assassines de l'ensemble des forces de défense et de sécurité », dit-il. Il relève que le gouvernement, pour se justifier à l'effet de se donner bonne conscience, a qualifié cette manifestation réprimée d'atteinte à la sûreté de l'État et insurrection populaire, affirme M. Kemkoye. S'agissant de responsabilité de cette sanglante répression, le président de l'UDP indique que « les faits sont là, les éléments de forces de défense et de sécurité de façon générale et l'armée en particulier ne répondent qu'à un ordre...en pareille circonstance, tirer à vue ou tirer pour tuer dans une armée ne peut relever de la compétence exclusive de celui qui a le pouvoir de réquisitionner l'armée pour le maintien de l'ordre. Et cette réquisition ne peut se faire que par décret », a-t-il confié à la presse. Face au silence et au manque de crédibilité de la CEEAC dans la facilitation de cette tragédie, selon le Président de l'UDP, son parti promet de se battre aux côtés des victimes pour sauver le Tchad de la junte aux intérêts étrangers en contre partie du pouvoir. « Nous appelons ces gens qui croient qu'ils vont continuer à bénéficier de l'impunité ou qu'il n'y aura pas justice à sortir de leur tanière pour demander pardon car, aucun régime n'est éternel. Et ça sera un Tribunal criminel qui statuera sur leur sort », a affirmé, Max Kemkoye, président de l'UDP. Il poursuit, « le bon sens politique et l'humanisme nous condamnent à s'interdire toute exploitation politicienne de ce drame...nous exigeons l'enquête internationale et la justice pour les victimes...ces morts ne doivent pas servir à rien ou être rangées dans l'oubliettes comme de nombreux événements connus et restés impunis », a-t-il laissé entendre.

M. Max Kemkoye s'est aussi appesanti sur l'an 1 de la seconde phase de transition. Pour le président de l'UDP, les tchadiens vivent les pires situations socioéconomiques et politiques depuis plus de 24 mois dont 12 mois de malheur excessif qu'il résume en 17 points qu'il dénomme « les 17 plaies béantes difficiles à cicatrisées occasionnées par le gouvernement de transition dite phase 2 ». Il souligne l'indifférence et l'irresponsabilité des autorités de transition, l'incapacité à répondre aux urgences économiques et sociales, aux détournements massifs et la destruction de l'économie, l'absence de justice, cherté de vie, des nominations et élévations népotistes, etc.

Enfin, face à ce qu'il qualifie de l'échec total et du pilotage automatique de l'État par des immatures, le président de l'UDP promet que la junte militaire aura le peuple en face. « Partout où règnent ces genres de pouvoir, le peuple a fini toujours par renverser la vapeur car, nous en avions vu et revu les sinistres, célèbres et tout puissants dictateurs finir droit en prison, lynchés par la rue, chassés par les populations, emprisonnés à vie ou tués et exposés. Quelle que soit la puissance d'un dictateur, sa fin a toujours été triste et ils sont légion », conclut, M. Kemkoye, président de l'UDP.

Abderamane Moussa Amadaye

Le Syndicat National des professionnels de l'Administration du Territoire dénonce lors d’un point de presse la gestion de l'administration territoriale, la revalorisation et l'harmonisation de leur traitement salarial.

Mme Ndeingar Sonia la Secrétaire Générale (SG) dénonce les dérives de certains chefs des unités administratives. « Les nominations par le décret présidentiel sont remplacée par des nominations verbales ou par messages », dit la SG.

Elle affirme que la suspension du gouverneur de Wadi Fira par le président de la transition pour cause la nomination par un arrêté des maires de communes et le sultan du Dar Zakhawa est en violation des textes qui régissent les unités administratives, les collectivités autonomes et les chefferies traditionnelles.

Pour elle, le SYNPAT déplore la militarisation et la politisation de l'administration publique. Pourtant, dit-elle, le ministère dispose des cadres formés à École Nationale de l’Administration (ENA) du pays, de l’étranger. Et qui traînent dans les couloirs du ministère. « La plupart des gouverneurs, des préfets et des sous-préfets sont des militaires sans aucune notion et références de la fonction Publique ». Selon le syndicat, ces pratiques sont perpétrés par les tout-puissants gouverneurs sont la plupart des généraux qui ont fait de la mauvaise gouvernance des unités administratives une règle. Conséquence : les populations sont arnaquées.

Le Synpat condamne ces dérives et propose au président de transition de procéder à des nominations sur la base des critères définis par les textes de la République. Il doit aussi s’investir dans le dossier de la revalorisation et de l'harmonisation salariale des agents de commandement du ministère.

Ousmane Bello Daoudou

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