Les bureaux de vote ont fermé à Walia dans le 9e arrondissement, place au dépouillement. Ialtchad Presse s’est rendu sur place, difficile de trouver 100 votants dans un bureau de vote.
Dix heures de temps après l’ouverture des bureaux de vote dans la commune du 9e arrondissement de la capitale, les chiffres ont commencé à sortir de différents bureaux de vote de Walia. Les électeurs ont répondu presque absents.
À 17h30mn, les bureaux de vote de cet arrondissement de la capitale ont fermé. Le décompte commence, parfois, sans présence policière. Malgré le nombre important des électeurs inscrits sur le fichier électoral, il est rare de voir le nombre des votants atteindre 100. Au Lycée de Walia où l’on compte plus de 17 bureaux, le nombre des votants atteint difficilement 75, par bureau. Dans le bureau numéro 17, 419 électeurs sont inscrits, 47 ont voté, 4 bulletins nuls.
Les électeurs semblent avoir boudé cette élection. Selon nos sources, ce très faible taux de participation est constaté dans plusieurs provinces du pays.
Ialtchad Presse a fait le tour de quelques bureaux de la ville. Ils ont fermé à l’heure comme prévu. Les dépouillements des voix ont commencé. Une tendance du taux de participation se dégage pour quelques bureaux de vote. Ialtchad Presse constate quelques irrégularités dans les chiffres. Reportage.
Selon les responsables du bureau de vote n°4 du quartier Naga 2 dans le 4e arrondissement, 367 électeurs sont inscrits sur la liste de votes, 88 ont voté, 5 bulletins sont nuls. Suffrage exprimé 83 soit un taux de participation de près de 24%. La répartition des voix place le candidat du consensus Idriss Deby Itno en tête avec 79 voix. Il est suivi faiblement par Pahimi Padacké Albert avec 03 voix et MPT, 01 voix. Les autres candidats ont chacun zéro voix.
Dans le même quartier, au bureau de vote n°3 avec le même nombre d’inscrits 367, 275 ont voté dont 17 bulletins nuls, 258 suffrages exprimés. Le candidat du MPS l’emporte avec 203 voix, suivi de Saleh Kebzabo, (candidat retiré de la course) 6 voix, Ngarledjy Yorongar 01 voix, Pahimi Padacké Albert 02 voix, Lydie Beassemda 01 voix et zéro pour les autres candidats. En se fiant sur les chiffres fournis par les responsables du bureau, il n’y a pas concordance entre le suffrage exprimé et la répartition des voix aux candidats.
Au quartier Klémat Deux châteaux, dans les bureaux de vote n°3 et n°4, le dépouillement donne les résultats suivants : au bureau de vote n°3, 408 électeurs sont inscrits, 122 ont voté, 06 bulletins nuls, suffrage exprimé, 116. Le candidat du MPS rafle 110 voix, Saleh Kebzabo 03 voix, Alladoum Djarma Baltazar 01 voix, Pahimi Padacké Albert 02 voix, Lydie Beassemda 01 voix. Dans ce bureau de vote aussi les chiffres ne concordent pas.
Au Bureau de vote n°4, 408 électeurs sont inscrits. 103 ont voté, 17 bulletins nuls. Suffrage exprimé 86. Idriss Deby Itno est en tête de course avec 83 voix, suivi de Pahimi Padacké Albert 02 voix et Romadoumgar Félix 01 voix.
Au vu des chiffres fournis par ces bureaux de vote, la tendance du taux de participation tourne autour de 25%.
Rappelons que les bureaux de vote sillonnés ont tous fermé entre 17h et 18h. La plupart des bureaux de vote dans la partie nord n’ont pas atteint la moitié du nombre des électeurs inscrits. Autres précisions : le nombre des bulletins nuls est élevé. Plusieurs électeurs n’ont pu voter, faute de n’avoir pas retrouvé leurs bureaux de vote.
Moyalbaye Nadjasna
Les Tchadiens ont voté pour la présidentielle ce dimanche. Comment s’est passé le déroulement des opérations de vote ? Reportage.
Dimanche 11 avril 2021. Jour de vote pour la présidentielle au Tchad. Une élection que l’opposition et la société boudent.
7h10mn. Quartier Atrone, carré 19. Six bureaux de vote sont en cours d’installation. Quelques électeurs s’impatientent. D’autres fouillent leurs cartes d’électeur dans les lots déposés sur une table. Aux bureaux de vote n°3 et 6, des membres sont absents. Seuls les deux rapporteurs, présents, se démènent pour installer les bureaux en attendant. Pendant qu’on y était, une équipe de patrouille du Groupement mobile d’intervention de la police (GMIP) passe par là. Un jeune s’énerve.
20 mn plus tard, le bureau de vote n°2 finit enfin de s’installer. Le président du bureau Djawé Youssouf demande l’attention des électeurs présents. L’urne vide a été présentée avant d’être scellée. Les électeurs peuvent maintenant voter. Djawé Youssouf explique la procédure du vote : « L’opération commence par la vérification de l’identité de l’électeur sur la liste, ensuite la remise du bulletin de vote, puis l’isoloir et enfin le dépôt du bulletin dans l’urne et le tampon de l’encre sur l’index. »
Une mauvaise organisation
Un partout dans les bureaux de vote que nous avons parcourus, il y a un problème d’organisation. À commencer par le retard des membres des bureaux de vote et le manque de certains documents.
Au bureau de vote n°3 du carré19 d’Atrone, par exemple, les membres du bureau de vote sont là, mais il manque l’urne. Une dame fatiguée de patienter pour voter dans ce bureau nous lance : « Monsieur le journaliste, vous avez vu que je suis là depuis, mais comme il n’y a pas les urnes, je rentre. Voilà comment on nous empêche de voter même quand on est motivé. » Puis elle s’éclipse. L’autre matériel qui manque est la liste des inscrits. Tous les bureaux du carré 19 n’en disposent pas. « Nous sommes obligés d’aller vérifier la liste qui est au tableau chaque fois qu’un électeur se présente », nous explique un des présidents des bureaux de vote. Résultat, les opérations sont lentes.
Dans un autre bureau de vote logé chez le délégué du quartier Atrone, l’absence des membres du bureau a failli créer un scandale. Une déléguée d’un parti a voulu s’improviser en présidente du bureau pour lancer les opérations. Heureusement que les agents de sécurité l’ont empêché.
Selon M. Djawé Youssouf, le problème d’absence de certains membres dans plusieurs bureaux de vote s’explique par la publication tardive de la liste électorale. « La liste a été affichée hier dans la soirée. Beaucoup ne sont pas au courant », dit-il. Il soutient également que c’est difficile de localiser les bureaux de vote. « Certains ne savent pas où ils sont affectés. Le temps de retrouver leur lieu d’affectation conduit au retard », fait-il savoir.
Le manque d’engouement
Même chez le délégué du quartier Atrone, il n’y a pas affluence, au carré 12 du quartier Boutalbagar, l’ambiance est pareille. Le carré compte près d’une dizaine de bureaux. Mais les électeurs se comptent au bout des doigts. Pourtant en 2016, l’affluence était de taille dans ce carré dit le délégué. « Il n’y a pas de comparaison à faire. Vous-même vous voyez », nous dit un électeur rencontré sur les lieux.
À une des stations des mototaxis, un d’eux nous rétorque : « je dois aller voter pour voter qui ? ». D’autres électeurs disent voter pour des raisons de sécurité. Le cas de Adoum qui a voté, mais l’encre indélébile dans laquelle il a plongé son doigt n’est pas visible. Il est revenu pour replonger son auriculaire. « On ne sait jamais si après cette élection, les policiers vont nous contrôler », suppose-t-il.
La sécurité
L’élection présidentielle de cette année se déroule sous haute sécurité. Il y a des militaires partout sur les lieux stratégiques et les grands carrefours de la capitale. L’opposition et la société civile ont appelé au boycott actif. Certains ont promis de perturber le déroulement de cette élection en saccageant les bureaux et les matériels de vote. La menace était prise au sérieux, le gouvernement a déployé des centaines de policiers et gendarmes pour sécuriser le déroulement de ces opérations. Chaque bureau de vote est sécurisé par 2 agents armés. À Boutalbagar, un gendarme interpelle un jeune homme : « si tu ne veux pas voter, il faut rentrer. Ne nous provoque pas. »
Les éléments du GMIP sillonnent les différents quartiers sud de la capitale réputés bastion de manifestation. Tout l’arsenal de cette police spéciale a été déployé. Ce qui aurait peut-être dissuadé certains électeurs de sortir. Jusqu’à cet après-midi, aucun incident n’est signalé.
Les bureaux de vote ferment à 17h00. Ensuite, c’est la phase du dépouillement. Les procès-verbaux seront acheminés au siège des cellules de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) communale.
Il faut rappeler que c’est pour la sixième fois, sous la présidence de Deby Itno, les Tchadiens sont appelés à voter.
Christian Allahdjim
Les bureaux de vote dans la partie nord N’Djamena, capitale tchadienne ont ouverts à l’heure. Mais sur le terrain, pas d’affluence et le vote est timide. Reportage.
Dès 7h du matin, la rédaction ialtchad Presse a sillonné quelques bureaux de vote dans la partie nord-est et nord-ouest de la capitale tchadienne. Le dispositif et les membres des différents bureaux de vote sont présents. Mais l’affluence des électeurs n’est pas au rendez-vous. Jusqu’à 14h les électeurs ne se bousculent pas devant les bureaux de vote. À la même heure au quartier Klémat, sur 6 bureaux de vote, dont chacun, à 404 électeurs, moins de 30 électeurs ont voté.
9h, à l’école pilote de Farcha, au 1erarrondissement. Trois bureaux de vote sont installés, avec 323 électeurs pour le bureau n°1 et 2, le bureau n°3 a 321 électeurs. Le constat est le même. Les électeurs ne se pressent pas pour voter. Quelques électeurs se présentent, mais ils sont découragés. Ils ne trouvent pas leurs noms sur la liste. « Vous savez je suis fatigué de marcher. Je ne fais que défiler dans les huit bureaux de vote que vous voyez. J’aimerai bien voter, mais je ne retrouve pas mon nom », confie un électeur qui requiert l’anonymat. « Nous avons commencé à 6h30mn. Nous avons enregistré une cinquantaine de personnes sur 321 électeurs. Je pense que ça va évoluer. Espérons que tout le monde va voter avant l’heure de la fermeture du bureau prévu à 18h», dit Abba Saker, président du bureau de vote n°3.
Sur la grande voie après le 1er rond-point non loin du centre académique de football, plus de huit bureaux sont installés. Les membres de ce bureau s’ennuient. Le président de ce bureau affirme que les électeurs finiront par se présenter pour voter.
À côté c’est le bureau de vote n°3 dans le même quartier, Halimé Mahamat, vient de voter, « j’ai voté. Tout ce que je souhaite c’est la paix et le progrès de notre pays. J’aime mon pays », confie-t-elle toute souriante.
Les bureaux de vote ferment à 18 heures, heure de N’Djamena.
Moyalbaye Nadjasna
Le président sortant Idriss Deby Itno a voté ce dimanche, 11 avril 2021 pour briguer un sixième mandat. Il a voté au bureau de vote N°4, au quartier Djambal-Ngato dans le 2e arrondissement de N’Djamena, capitale tchadienne. Certains candidats ont choisi voter en province.
Il est 8h lorsque le président sortant et son épouse arrivent au bureau de vote n°4, quartier Djambal-Ngato dans le 2e arrondissement de N’Djamena. Dès 6h avant leur arrivée, le bureau grouillait du monde. Presse nationale et internationale s’entremêlent, les observateurs de différentes organisations et institutions sont présents. Des électeurs curieux se sont précipités sur le lieu du vote. Tout est allé vite, le couple présidentiel s’est présenté. Le candidat Deby Itno s’isole en premier, la première dame suit. Aussitôt fait, le président sortant se tourne vers la presse. « Je suis venu accomplir mon devoir citoyen. Je demande aux Tchadiens de sortir massivement exercer leurs droits et devoirs civiques. Choisir le candidat qui va conduire la destinée du Tchad durant les 6 prochaines années », dit-il. À ceux qui appellent au boycott, Idriss Deby estime que la presse est sur le terrain et constatera. Le bureau de vote n°4 du 2e arrondissement a 546 électeurs.
Joint au téléphone, le candidat de la Plateforme Alternance 21et chef de file de l’opposition Romadoumgar Nialbé a bonne impression du déroulement de ce jour de vote. « Mes impressions sont bonnes. Je suis allé en compagnie de mon épouse, mon directeur de campagne et quelques membres du Bureau exécutif, voter au quartier Moursal dans le 6e arrondissement ». Selon lui, tout est calme et il y a affluence dans son bureau de vote. Il estime que le boycott n’est pas la bonne approche quand on veut démanteler le système, il faut aller voter pour l’opposition au lieu de rester à la maison. « Ceux qui boycottent apportent un soutien très intelligent au MPS. Cela joue contre l’opposition », a conclu Romadoumgar Nialbé Félix.
Lydie Beassemda, candidate du PDI, a voté au Sud du pays précisément à Moundou, Province du Logone Occidental. Joint par message texte, elle livre ses sentiments. « Je suis fière d’avoir accompli mon devoir de citoyen. J’éprouve un sentiment de paix intérieur en observant les moundoulais sortir voter. Je souhaite que notre pays respire la paix parce que les jeunes et les femmes ont compris que l’enjeu de ce vote c’est de participer et d’exprimer leurs revendications à travers les urnes », dit Mme Lydie Beassemda, seule femme et première dans l’histoire du pays.
Le candidat du parti le Coq Blanc, RNDT-Le-Réveil, Pahimi Padacké Albert, a voté à Gouin, son village natal. Joint par la rédaction, il affirme que le vote se déroule relativement bien malgré dit-il les ratés logistiques et administratifs de la Commission Électorale Nationale Indépendante (Ceni). « Espérons que le choix du peuple dans les urnes sera respecté », dit-il en terminant.
Moyalbaye Nadjasna
Ce 11 avril 2021, les Tchadiens vont aux urnes pour élire leur président de la République. Un vote où l’enjeu reste reste le taux de participation. Cette élection est boycottée par une partie de l’opposition. Le président sortant Idriss Deby Itno au pouvoir depuis plus de 30 ans, rempile pour un 6e mandat.
Qui sera le nouveau président de la République du Tchad ? Le choix sera connu à l’issue de l’élection présidentielle qui a lieu ce dimanche 11 avril 2021. Le président sortant Idriss Deby Itno est allé voter à 8h au quartier Djamball-Ngatto, bureau de vote numéro 4. À N’Djamena, la capitale tchadienne, les bureaux de vote ont ouvert à 7h00 et vont fermer à 17h00. Mais à 12h locale le constat fait sur le terrain montre qu’il n’y a pas affluence. Dans plusieurs bureaux de vote, les électeurs se comptent au bout des doigts bien que les marchés et commerces sont fermés officiellement. Ils arrivent à compte-gouttes, seuls ou en petit groupe de 2 à 3 personnes. Si cette tendance se maintient, le président sortant et ses alliés auront de la difficulté à atteindre un taux de participation satisfaisant, nous confie un observateur sous le sceau de l’anonymat.
Rappelons que cette élection se passe dans un contexte politique tendu. Sur toute l’étendue du territoire national, des Tchadiens sont appelés à choisir entre dix candidats en lice, dont le président sortant Idriss Deby Itno. Cependant, trois figures de l’opposition se sont retirées de la course pour fustiger le climat dans lequel cette élection est organisée.
Le candidat du consensus Idriss Deby Itno a clôturé sa campagne en tenant un meeting au stade Idriss Mahamat Ouya ce vendredi. Ialtchad Presse vous propose le film de ce meeting. Reportage.
15h00. Le stade Idriss Mahamat Ouya est plein à craquer comme au jour du lancement de la campagne électorale du candidat du consensus Idriss Deby Itno. Ce vendredi 9 avril, la mobilisation a commencé dès les premières de la matinée. Aux alentours du stade Idriss Mahamat Ouya, la circulation était difficile.
Dans l’enceinte du stade, les partisans du candidat, venu nombreux, ont démontré leur détermination et leur engagement en supportant la chaleur. Sous les couleurs des différents bureaux de soutien, les militants du Mouvement Patriotique du Salut (MPS) et ceux des 113 partis alliés se sont massés sur les gradins et la pelouse du stade. Le stade bruissait de toutes sortes de sonorités : orchestre, musique, youyou, vuvuzela, etc. L’ambiance était bon enfant avant l’arrivée du président candidat.
Youssouf Adoum est fils d’un militaire qui a fait la guerre avec le président Idriss Deby Itno. Il est du bureau de soutien notre Espoir dans le quartier Walia dans le 9e arrondissement. Il était au stade depuis 6 heures du matin. Malgré la chaleur, il est déterminé. Avec ses compagnons, ils ne font que danser au rythme de la musique que leur joue le Disc-jockey (DJ). Pour lui, le président sortant doit gagner cette élection pour garantir la sécurité à la population tchadienne, « je veux que le Maréchal du Tchad gagne cette élection parce que je ne veux pas de désordre comme en Libye », soutient-il Annouan Ganou est son compagnon. Il a passé la nuit au stade Idriss Mahamat Ouya. « Je suis ici depuis hier nuit donc j’ai veillé sur place », nous dit-il. Leur déplacement et leur subsistance, assure-t-il, sont financés par les jeunes eux-mêmes. « Nous avons cotisé nous-même pour investir dans cette campagne. Nous continuons à le faire parce que nous nous sommes dits, c’est notre devoir », nous fait-il savoir. Ce que confirme le coordonnateur du bureau notre Espoir Zanga Jean-Baptiste.
Barka, la vingtaine, visiblement fatigué, a la voix cassée à force de souffler dans sa vuvuzela. Il estime pour sa part que sa coordination s’est bien organisée pour la circonstance. De l’eau et de la bouffe leur ont été assurées. Cependant, dans d’autres bureaux de soutien, des plaintes sont enregistrées. Certains militants sont obligés d’étancher leur soif avec de l’eau du camion-citerne des sapeurs-pompiers affecté pour arroser le sol.
16h07mn. Le président candidat fait son entrée au stade. Le public s’enflamme. Il est accueilli sous les youyous. Comme au premier jour, le candidat du consensus Idriss Deby Itno a fait le tour du stade pour saluer du haut de son véhicule, ses partisans.
16h20mn, la cérémonie commence. Dans son intervention, le directeur national de campagne Mahamat Zen Bada dit que leur candidat est l’homme qu’il faut pour le Tchad. « Voyez la Libye. Nous ne voulons pas ça dans notre pays. Pour éviter ce désordre, le Maréchal du Tchad est celui qu’il nous faut », lance-t-il aux militants. L’occasion pour lui de critiquer les actions des partis de l’opposition et de la société qui sont de nature à « saper les efforts du gouvernement ». « Il y a des plaisantins qui pensent prendre le pouvoir par la rue. Ils se trompent. Le peuple est avec nous », réclame-t-il, ovationné par les chefs des 113 partis alliés.
Le meeting a pris fin à 17h20 sur « la danse du Maréchal », morceau dédié par le groupe Tchado-stars au candidat du consensus Idriss Deby Itno. Il faut souligner que pendant le discours du candidat, un avion a survolé le stade en déversant des flyers à l’effigie du candidat. Au début, le public croyait que c’était de l’argent. Malheureusement pour eux, c’était plutôt des messages de propagande d’un bureau de soutien. Quelques personnes ont fait des malaises et assistées d’urgence par l’équipe de la Croix-Rouge du Tchad. Selon un secouriste interrogé, les causes de ces malaises sont l’étouffement dû à la chaleur et la déshydratation.
Christian Allahdjim
Le candidat du Mouvement Patriotique du Salut (MPS), Idriss Deby Itno a tenu son dernier grand meeting, vendredi 09 avril au stade Idriss Mahamat Ouya de N’Djamena, capitale tchadienne. Après avoir demandé pardon aux Tchadiens, il demande la libération immédiate des chefs des partis politiques arrêtés pour tentative de terrorisme. Malgré la fin de campagne, le ton envers l’opposition externe est resté acrimonieux. Reportage
« Je parle à tous les Tchadiens qui se disent de l’opposition, transformés en mercenaires ou qui partent en Europe pour prendre le RMI (revenu minimum d’intégration) de rentrer au Tchad. Je voudrais un Tchad sans opposant à l’extérieur. Je pardonne à tous et à toutes », dit Idriss Deby Itno. Selon lui, ils doivent revenir dans leur pays pour contribuer à l’édification de la nation. « Il faut que les Tchadiens apprennent à se pardonner. Mon arme le plus efficace a été toujours le pardon », dit-il.
« Libérez-les qu’ils partent. Ils ne peuvent rien détruire »
Au sujet des certains chefs de partis politiques et des dirigeants des organisations de la société civile arrêtés jeudi après-midi, le président sortant demande qu’ils soient libérés immédiatement. Il affirme n’avoir pas encore vérifié si c’est vrai ou faux, mais ces détenus ont, dit-il, voulu saccager le siège de la Commission Électorale Nationale Indépendante (Ceni). « Ils ne peuvent rien détruire contre la volonté du peuple. Le pouvoir est entre les mains du peuple et non entre celles d’un individu, d’un parti politique ou d’une association », dit-il. Le candidat du MPS appelle les Tchadiens à sortir massivement le 11 avril. Nous allons gagner au premier tour et c’est mon vœu, clame-t-il.
Bien avant de lancer ses attaques, le président sortant dit, « merci, merci, merci ! Il n’y a pas un mot plus fort que le merci à vous adresser, toute ma reconnaissance à toutes et tous » à ses partisans. Il affirme être sûr de gagner dès le 1er tour grâce à leur mobilisation jours et nuits dans une campagne de proximité. Le candidat Deby Itno rassure la jeunesse tchadienne de son amabilité et pour la confiance qu’elle lui a faite. « J’ai été au service du peuple tchadien et je vais être toujours au service de ce peuple », dit-il. Pour lui, ses militantes et militants sont guidés dans leurs convictions par l’amour du pays, l’amour de la paix et de la cohésion nationale.
Selon lui, pendant 5 jours, il a fait le tour des 10 arrondissements de la ville en portant le même message, « les Tchadiens de N’Djamena comme ceux des provinces m’ont écouté, m’ont cru et m’ont promis leur confiance pour les 6 années à venir. Nous allons faire des bonnes choses », rajoute-t-il. Le candidat du MPS déclare que ses adversaires sont chaos. Il se dit réconforté du fait que ses camarades sont vigilants, unis et soudés et que la victoire au 1er tour est acquise. L’idéal de notre projet de société, dit-il, c’est un Tchad meilleur. Un Tchad de solidarité, qui avance au cœur du continent africain.
Pour le dossier jeunesse, le candidat du consensus attire l’attention des jeunes, « vous mes enfants, vous mes filles, le Tchad de demain reposera sur vos épaules. Vous devez être préparés pour la relève dans l’amour, dans l’unité, la paix, la stabilité. La souffrance et les manquements existent à tous les niveaux, mais le plus important c’est d’avoir un objectif. Construisez votre avenir et celui du Tchad ». A l’endroit de la femme, il affirme qu’elle est la cheville ouvrière de la nation. Elle n’est jamais en marge de la société, « tant pis à ceux qui croient encore à l’ancienne tradition, mais nous allons donner à la femme sa place. Égale à l’homme, cette parité est une recommandation constitutionnelle », dit-il. Il conseille aux diplômés chômeurs de ne pas perdre l’espoir. Selon lui, il y a de l’espoir, « nous allons travailler ensemble pour que chacun apporte sa contribution pour l’édification de la nation tchadienne ».
Pour conclure son meeting, Deby Itno s’est transformé en nationaliste et panafricaniste, « la souveraineté ne se marchande pas, mais ça s’arrache ». Il demande au peuple tchadien d’aimer son pays, mais aussi le continent africain. « Nous appartenons à cet ensemble noir. Le Tchad sans les autres 53 pays africains ne représente pas grand-chose. Nous ne serons libres que le jour où les Africains prendront leur destin en main », c’est pourquoi, rajoute-t-il, que la jeunesse doit se préparer à prendre et le destin du Tchad et celui de l’Afrique en main. D’après lui, les aînés doivent conduire les jeunes africains vers la souveraineté de ce continent. Et reprendre tout ce qui revient de droit en Afrique de la main de ceux qui l’ont pillé et tenu en esclavage.
Moyalbaye Nadjasna