La première Dame du Tchad Hinda Deby Itno est sur tous les fronts depuis le lancement de la campagne électorale pour la présidentielle d’avril 2021. Qu’est-ce qui fait courir la première Dame ?
C’est un secret de polichinelle que l’omniprésence de la première Dame aux côtés de son mari de président interroge. La secrétaire particulière du président Deby, Hinda Deby Itno est l’ombre de son époux. Elle est toujours là. En avant de la scène comme à l’arrière-scène. Les années passent et la première Dame semble prendre goût à la politique active. Ce qu’elle ne faisait pas même lorsqu’elle était la présidente de l’OF/MPS. Cette fois-ci, avec la présidentielle d’avril 2021, la première Dame se démarque et s’engage sur la scène politique.
Depuis le lancement de la campagne électorale, Hinda Deby Itno est engagée pour la cause de son époux, Idriss Deby Itno. Ce n’est plus la première dame qui se contentait d’accompagner son époux lors de ses tournées, ses campagnes. Cette fois, elle s’affirme, s’affiche et s’initie à la politique. Seule ou aux côtés de son mari candidat, elle bat campagne : à Abéché, à Massenya, à Bol, à Ati pour convaincre l’électorat de voter le candidat du consensus
Ce n’est pas tout. La surprise vient du fait que la première Dame apparaît sur les posters géants comme colistière de son mari candidat. Du moins pas sur les affiches officielles imprimées par la direction nationale de campagne. L’abus vient des bureaux de soutien au MPS qui affichent le couple présidentiel comme des colistiers. Sa présence sur les posters géants laisse penser cela. Comme le cas Joe Biden et Khamala Haris aux États-Unis ou Patrice Talon et Mariam Chabi Talata au Bénin. Ces exemples ont-ils inspiré Hinda Deby Itno ?
La nouvelle constitution prévoit le poste de vice-président qui est nommé et révoqué par le président. La première dame peut-elle ou veut-elle prétendre à ce poste?
Le dernier mot revient au président Idriss Deby Itno, s’il est réélu, peut-être, la première Dame Hinda Deby Itno sera récompensée comme vice-présidente pour « services rendus au parti et à son époux ». Enfin cette possibilité peut s’avérer loufoque, mais rien n’est à exclure dans cette République de béni-oui-oui.
Christian Allahadjim
Plusieurs électeurs se sont rendus le 27 mars dernier, sur les lieux d’enrôlement biométrique pour retirer leurs cartes d’électeur. La veille jeudi, 26 mars au cours d’une cérémonie officielle, le président Idriss Deby Itno, par ailleurs candidat du Mouvement Patriotique du Salut (MPS) briguant un sixième mandat, a retiré sa carte électeur. C’était en présence du Président de la CENI qui a profité pour confirmer la disponibilité des cartes d’électeurs. Reportage.
C’est effectif, les cartes d’électeur sont disponibles dans les différents points de distribution, comme promis par la Commission Nationale Electorale Indépendante (CENI). Quartier Ardep-djoumal, paris-Congo en passant par Ridina, le constat ce samedi, 27 mars est identique. Les tchadiens à l’âge de voter retirent leurs cartes d’électeur. Seulement quelques irrégularités d’imprimeries sont constatées sur certaines cartes. Elles ne comportent pas de noms ou elles n’ont pas photos. Installée depuis 7 heures du matin, l’équipe de distribution du carré 4 d’Ardep-djoumal dirigée par Dassou, ne compte seulement que deux personnes. Pourtant elle dispose d’un millier de cartes d’électeur à distribuer. C’est un peu difficile, nous avons à l’instant deux jeunes volontaires qui nous aident, dit-il. Puisqu’il faut vérifier la liste, mettre les cartes par ordre alphabétique avant de les remettre aux bénéficiaires pour signer, il faut au moins quatre (04) personnes, affirme Dassou à la CENI.
Y’a-t-il de bousculade ce matin ? Dassou répond : « plusieurs personnes étaient là ce matin, mais on a pu gérer », explique-t-il. Sur la question des irrégularités, il indique que dans le tri des cartes, ils ont trouvé des cartes sans nom et sans photos. « On les arrange à part sur selon les instructions. Le reste c’est la CENI qui va décider », dit-il.
Un électeur rencontré sur les lieux dit avoir seulement son nom sur la carte sans son prénom. « Franchement c’est inconcevable, un document officiel on écrit le nom sans prénom. Cela prouve que le travail n’est pas fait avec sérieux », lance-t-il. Issa, un autre électeur, n’a pas son nom alors qu’il s’est fait enrôler. « Je suis venu chercher ma carte électeur, mais ils disent que les noms commençant par la lettre ‘’I’’ n’y figurent pas. Où est passée ma carte alors ? C’est vraiment décourageant ».
Devant chez Yaya Yakessé Mahamat Délégué du quartier Paris-Congo, il y a un point de distribution. Il n’y a pas affluence. Selon le délégué beaucoup de gens sont passés retirer leurs cartes. Jusqu’à hier ils passaient s’informer de l’effectivité de la distribution. « Nous avons reçu les cartes à Paris-Congo cet après-midi. Nous avons effectivement constaté des cartes sans noms, sans photos, mais la CENI suit. Nous leur remettons systématiquement ces cartes irrégulières », indique Yaya Yakessé Mahamat.
Selon plusieurs chefs des centres de distribution, le retrait des cartes se fera jusqu’au 09 avril. Ils demandent à ceux qui ont déjà retiré leurs cartes d’en informer les autres.
À suivre...
Moyalbaye Nadjasna
La campagne présidentielle d’avril 2021 est à mi-parcours. Sur le terrain comme sur les réseaux sociaux, le combat semble déséquilibré. À N’Djamena, la guerre des affiches est nettement déloyale. Reportage.
Posters géants et mini posters sur des panneaux publicitaires, banderoles et pancartes de propagande sur des édifices publics et privés, N’Djamena est submergé par les affiches des candidats en lice pour la présidentielle d’avril 2021. Si la loi électorale exige que des espaces publicitaires soient répartis de manière équitable entre les candidats, le constat en est tout autre. La concurrence est déloyale et l’autorité régulatrice des élections ne lève pas le petit doigt pour remettre de l’ordre. Celle du candidat du consensus Deby Itno tapisse toute la ville créant un malaise. Du rond-point double voie jusqu’à l’aéroport en passant par les ronds-points Chagoua, palais du 15 janvier, de l’Union, des affiches du président sortant crèvent les yeux.
Les sept candidats en lice devraient être visibles. Mais les affiches du candidat du consensus Idriss Deby Itno bat le record des affichages. Sur le long des grandes artères de la capitale et les espaces publicitaires, les bureaux de soutien au candidat Deby se livrent à une rude concurrence entre eux-mêmes. Et fait régner un désordre indescriptible sur les affiches avec des slogans de leurs choix. Si la direction nationale de campagne du président candidat a utilisé quelques espaces publicitaires stratégiques pour ses affiches, les bureaux de soutien se sont rués sur des lampadaires publics improvisant des espaces publicitaires.
Du côté des partis de l’opposition en lice, c’est presque le désert. Leurs posters ne sont pas du tout visibles. Du moins, on les compte sur les bouts des doigts. Romadoumngar Félix Nialbé de l’Union pour le renouveau et le développement (URD) n’a ses posters que devant le siège de son parti. Pas une seule affiche de lui sur un panneau publicitaire. Les quelques posters de lui avec la mention « un esprit saint dans un corps saint », affichés dans le 6e arrondissement sont objet à raillerie. Félix Nialbé apparaît sur cette photo dans une tenue sportive dans une position accroupie. Relayée sur les réseaux sociaux, certains internautes se demandent si c’est une affiche pour les jeux olympiques ou c’est une photo in memoriam.
Lydie Beassemda du Parti pour le Développement et l’Indépendance intégrale (PDI) n’a aucune affiche officielle dans la ville. Un membre de son équipe de campagne évoque le manque des moyens pour réaliser des supports. « Nous faisons avec les moyens de bord », dit-il. Pour lui, l’idéal est de défendre le programme politique de leur candidate.
Pahimi Padacké Albert du RNDT-Le réveil est le candidat qui dispute les espaces publicitaires avec le candidat du consensus. Même si l’écart est grand, PPA a deux de ses posters géants affichés en face de la direction des Douanes et l’autre au rond-point menant à l’aéroport. Son camp accuse le MPS d’avoir occupé anarchiquement les espaces publicitaires. « Ils ont commencé leur campagne avant la date prévue. En plus ils ont occupé anarchiquement les panneaux qu’il faut louer avec la mairie de la ville », tonne un membre de l’équipe de sa campagne. « Nous avons réussi à louer quelques panneaux. Mais là encore des gens malintentionnés ont vandalisé le poster géant de notre candidat en face de la maison de la culture Baba Moustapha », déplore notre informateur.
Théophile Yombombé Madjitoloum de l’UTPC et Brice Mbaimon Guedmbaye du MPTR et Alladoum Djarma Balthazar du parti ASTRE sont les grands absents des affiches.
Sur les réseaux sociaux, les candidats se font également visibles. La campagne oblige. Et le réseau social le plus utilisé est Facebook. Ainsi, le candidat du consensus a sa page Facebook dénommée IDI 21. Cette page est suivie par 32 794 internautes. Des activités du président candidat sont régulièrement postées et sponsorisées. Les bureaux de soutien aussi sont de la partie. Des pages Facebook créées en leurs noms font la propagande du candidat du consensus.
La candidate du PDI Lydie Beassemda, absente des affiches sur les espaces publicitaires, est cette fois présente. La page dédiée à sa campagne dénommée PDI présidentielle 2021 compte 1 671 abonnés.
Le candidat du changement Pahimi Padacké Albert utilise la page officielle de son parti le RNDT-Le réveil pour relayer ses activités électorales. La page est suivie par 2 665 abonnés. Le candidat de l’UTPC, Théophile Yombombé Madjitoloum, lui, utilise sa propre page pour faire sa campagne. Sa page compte près de 2 000 abonnés. Brice Mbaimon Guedmbaye est, là encore, absent. Du côté du candidat de l’URD, la campagne à l’ancienne est privilégiée. « Nous avons proposé faire de la communication en ligne mais les vieux ont préféré battre campagne sur le terrain », affirme une source. Alladoum Djarma Balthazar, qui jusque-là n’a pas lancé sa campagne, est le candidat le plus populaire sur les réseaux sociaux. Enfin, en termes de raillerie. Dès l’annonce de son investiture par son parti ASTRE, la toile s’est enflammée. Les internautes n’ont pas tardé à lui trouver des surnoms du genre Balthachou, Baltichou, etc. Cela l’a rendu célèbre mais l’opposant est depuis le lancement de la campagne électorale introuvable. Il gère son compte Facebook en relayant quelques messages de campagne.
Christian Allahadjim
À la suite de l’incident ayant entraîné la mort de deux enseignants devant les locaux de la SNRJ/PSIG, le procureur de la République Youssouf Tom s’est prononcé ce vendredi.
À l’entame de sa communication, le procureur de la République près du tribunal de grande instance de N’Djamena a tenu à préciser que les tirs n’ont été effectués ni par les éléments du peloton spécial d’intervention de la gendarmerie (PSIG) ni par la section nationale de recherche judiciaire (SNRJ). « C’est un élément de la garde nationale et nomade du Tchad en poste à l’Agence nationale de la sécurité informatique et la cybercriminalité électronique (ANSICE) qui a tiré », a dit le procureur.
Les faits
Le 23 mars autour de 13 heures, deux enseignants sur une moto ont été tués par balles devant les locaux de la Section nationale de recherche judiciaire (SNRJ) et le Peloton spécial d’intervention de la Gendarmerie. Selon le procureur, l’auteur des tirs auditionné sur procès-verbal régulier affirme avoir repéré deux personnes tentant de voler un véhicule dans les locaux de l’ANSICE. En poste pour assurer la sécurité des biens et des personnes, il a réagi en voulant immobiliser le véhicule. « Il dit avoir visé les pneus », rapporte le procureur en citant le procès-verbal d’audition. Malheureusement, poursuit-il, les balles ont raté la cible. Et ont atteint mortellement deux enseignants qui passaient devant les locaux de l’agence. Les victimes sont Wantamo Solbel et Wilva Djilvankissam, tous enseignants à l’école primaire Notre dame de la paix de Beguinage.
La procédure
L’auteur des tirs a été interpellé le même jour. Le parquet a été aussitôt saisi, dit le procureur Youssouf Tom. Une enquête a été ouverte et le mis en cause a été auditionné sur procès-verbal régulier. Les parentes des victimes se sont constitués partie civile. L’auteur est déposé à la maison d’arrêt de Klessoum. Pour le procureur, cet événement est douloureux. « Perdre deux enseignants à la même heure est bien regrettable. Mais ce qui est arrivé est arrivé. La justice est saisie et le droit va être dit, promet le procureur Youssouf Tom.
La Société nationale d’Électricité tchadienne (SNE) renoue les délestages intempestifs de l’électricité en période de chaleur. Depuis quelques jours, les N’Djamenois sont en colère. Ils sont nombreux à dénoncer « la mauvaise pratique habituelle de la SNE », disent-ils. Reportage.
« C’est la misère. Dans ce pays, l’énergie qui est une nécessité vitale est un luxe. Je suis désolé, la SNE joue la comédie. Elle donne le courant tard la nuit pour reprendre au petit matin. Une telle pratique n’est possible qu’au Tchad », dit, Jérôme Togyangar Gustave. En colère, il rajoute qu’après des décennies, les gouvernants sont incapables de résoudre le problème de l’énergie. C’est dommage.
Dans les quartiers nord comme sud de la capitale, N’Djamena, les ménages, les petites et moyennes entreprises et les petits commerçants se plaignent des coupures de la SNE. Dans un atelier de soudure non loin de l’avenue Charles de Gaulles, les employés et patron racontent, « vous le remarquer, même maintenant nous n’avons pas d’électricité. Lorsqu’on l’a, il faut attendre 72 heures après. Et le ravoir pour 2 à 3 heures. L’entreprise tourne à perte. » Comment ? Vous tournez à perte ? Ils répondent, « nous démarrons notre groupe électrogène qui consomme assez de carburant. Tous nos bénéfices sont engloutis dans l’achat de carburant. Les clients font pression pour avoir leurs produits. Ils sont rois donc il faut les satisfaire. »
Lui, Opportun Nadjasbé, résident au quartier Ridina. Il rappelle que le Président Deby Itno avait durant le 1er confinement dit que le gouvernement a injecté des milliards à la SNE. De quoi cette société se plaint-elle ? Pourquoi priver ainsi la population d’électricité au moment où elle en a plus besoin, s’interroge-t-il. « Nous sommes fatigués de la SNE. Ceux qui la gèrent et nous font souffrir ne sont mêmes pas inquiétés, qu’est-ce que vous voulez M. le journaliste », dit-il résigné.
Diversifier l’énergie, rendre chaque localité indépendante
Selon Mahamat Saleh Issa, ingénieur spécialiste en production énergétique, les efforts du gouvernement dans ce domaine sont à saluer. Mais nous avançons dit-il, vers l’émergence. Il nous faut une permanence énergétique, « ce qui va amener les industries, les zones agroalimentaires et autres à « booster » notre développement ». Le jeune ingénieur explique et affirme qu’il est possible que le gouvernement rende l’énergie opérationnelle en trois temps. Par exemple explique-t-il, actuellement nous sommes en période de novembre-décembre-janvier-février, c’est l’hiver. Et les groupes électrogènes ne fournissent pas assez de températures donc ne se chauffent pas. « L’air ambiant et celui des moteurs sont favorables et peuvent déjà contrôler le groupe électrogène qui peut avoir en tout temps la production. En mars-avril-mai, c’est la chaleur. L’air ambiant et celui du moteur sont chauds. Il y a problème et le rendement du générateur est très faible, source de délestage intensif », dit Mahamat Saleh Issa. D’après lui, le gouvernement devrait corriger ce mécanisme en basculant vers l’énergie photovoltaïque en période de forte chaleur.
Le spécialiste en production énergétique conseille vivement la diversification de l’énergie. C’est-à-dire, rendre chaque localité indépendante, dit-il. « Si nous voyons bien, la plupart de certaines localités au Tchad dépendent des sources d’énergie de N’Djamena. La centrale produit à partir de Ndjamena et envoie », explique l’ingénieur. Pour lui, même si on a des centrales à Moundou, Abéché, Sarh cela ne couvre pas la totalité des besoins de ces localités. Avec l’énergie renouvelable, on peut implanter des centrales photovoltaïques dans presque toutes les provinces et résoudre ainsi cette épineuse question d’énergie, affirme-t-il.
Moyalbaye Nadjasna
Aziz Adoum est un enfant de 10 ans. Il est victime des sévices corporels infligés par son père. La scène s’est déroulée durant 72 heures du vendredi 19 au dimanche 21 mars à N’Djamena, capitale du Tchad. Traumatisé par ses sévices, l’enfant a profité d’un moment d’inattention pour s’évader de chez son papa tard dans la nuit. Il est conduit par un bon samaritain chez une de ses parentes maternelles. Sa mère témoigne.
Des plaies, des enflures au dos et sur la tête sont les sévices subis par Aziz, un petit garçon de 10 ans, indique sa mère sous couvert de l’anonymat. Une torture infligée par son père, un homme habitant à N’Djamena, a-t-elle précisé. Selon elle, cette pratique dégradante s’est déroulée pendant 72 heures : « L’enfant aurait été faussement accusé par sa demi-sœur d’avoir volé sa carte mémoire dans sa voiture. Voilà la cause de la maltraitance de mon fils », dit-elle. Elle rajoute que cette dernière a frappé l’enfant, mais cela n’a pas suffi. Elle informe son père. Le papa sans vérifier la véracité des faits, frappe à son tour le petit garçon, affirme la mère d’Aziz. Elle poursuit son témoignage en affirmant que tard dans la nuit, alors que l’enfant dormait, le père est revenu pour tenter de l’étrangler, l’a battu à coups de chicottes et l’a mordu au dos.
Le Samedi 20 Mars, le supplice continue mais dans la journée seulement.
Dimanche 21 mars. L’enfant entend sa grande sœur confier à quelqu’un qu’elle aurait retrouvé la carte mémoire dans la même voiture, « lorsque ses informations nous ont été rapportées, la tante maternelle a appelé le père pour lui dire, qu’il n’est pas interdit de corriger un enfant. Mais le torturer, le mordre et l’étrangler c’est cruel ».
Selon la mère d’Aziz, le père tout furieux que l’enfant l’ai dénoncé et a informé son entourage avoir subi des sévices corporels, il recommence de plus belle et cette fois, en utilisant la manche de son pistolet pour frapper l’enfant. A minuit, l’enfant s’est enfui. « Dieu merci, il est tombé sur un bon samaritain qui l’a conduit chez sa tante. Pas content de la fuite de l’enfant, le papa appelle la tante et lui dit : il s’est enfui après que je l’ai corrigé encore et aller le chercher car je ne serais pas responsable de ce qui pourrais lui arriver », dit-elle.
Fâchée, la mère d’Aziz raconte « j’étais choquée en tant que mère. Un père qui va jusqu’à mordre son enfant, c’est plus que la haine. Mon enfant est victime de la folie de son papa. On s’est séparé il y a plus de 8 ans, il n’a jamais accepté cette séparation. Maintenant il se venge en maltraitant mes enfants ». Pour elle, le monsieur a demandé la garde des enfants, lorsque cette dernière s’est remarié et a obtenu la garde de ses enfants seulement en 2019. Et en moins de 2 ans, il les maltraite. Elle soutient que son garçon est certes turbulent, mais la correction infligée par son père à cause d’une carte mémoire est disproportionnée. Elle dit être effarée qu’un père puisse faire une telle chose à son enfant. D’après elle, ce monsieur déverse la haine qu’il a envers elle sur son fils. « J’ai deux enfants avec ce monsieur. J’ai peur pour leur avenir. Je veux que justice soit faite. Les enfants ont des droits. On ne peut pas les torturer comme ça. Je suis une mère et je ne peux pas me taire et accepter une chose pareille ». Elle rajoute que les enfants sont des imitateurs. Elle a peur que ses deux fils ne copient négativement leur père pour le reproduire, adultes, dans leur propre famille.
C’est dommage déplore-t-elle, c’est un homme qui est censé éduquer, informer et de sensibiliser les citoyens sur de tels actes. Il est en déphasage, « mon enfant vit présentement avec nous. Il est en sécurité mais traumatisé ».
Affaire à suivre….
Moyalbaye Nadjasna
Longtemps sous l’ombre du son leader et mentor Dr Nouredine Delwa Kassiré Koumakoï, président de VIVA RNDP, Pahimi Padacké Albert a cassé la baraque pour tracer son chemin. Il a créé son parti RNDP-Le Réveil depuis il a fait sa place sur la scène politique et en étant plusieurs fois ministre et une fois Premier ministre. Il est candidat à la présidentielle d’avril 2021. Portrait de cet homme politique astucieux.
Le destin est métaphysique mais il peut aussi être également forgé. Pahimi Padacké Albert natif de Gouin, sous-Préfecture de Torrock ne s’est jamais imaginé faire de la politique. Il l’a rencontré à l’Université du Tchad grâce à un patriarche politique, Dr Delwa Kassiré Koumakoî. « Il nous enseignait le droit public. Une matière à l’épreuve orale. Il m’a très vite remarqué parce que je lui posais toujours de questions pertinentes ».
« Un jour il, (Kassiré) a demandé de me voir. Je suis rendu à son domicile. Dans notre conversation, il me fait savoir que je suis son petit frère. Donc je dois le fréquenter à chaque fois, ». Raconte Padacké.
En 1990, le régime dictatorial du Président Hissène Habré tombe. L’ère nouvelle sonne, c’est la démocratie portée par le Mouvement Patriotique du Salut (MPS) d’Idriss Deby. Dr Kassiré koumakoï, ministre de Habré à l’époque, trouve refuge à l’extérieur du pays. Le jeune Pahimi garda le domicile de koumakoï avec un de ses neveux. « Kassiré de retour me demande d’élaborer un projet de règlement intérieur et un statut pour créer un parti politique. Il me demande ensuite de préparer une assemblée générale», relate Pahimi. Jeune diplômé sans expérience avec toute une panoplie d’idées derrières la tête, dit : « Je vais vous aider, mais je ne veux pas faire la politique. » Grande surprise, Pahimi Padacké Albert figure sur la liste des membres fondateurs et du Bureau exécutif.
La nouvelle vie de Pahimi commence. Elle est envahissante. Toujours sans conviction, il revient vers Dr Kassiré et lui dit : « cette vie ne m’intéresse pas la politique ». Son mentor lui répond, « met toi au travail ». Un an plus tard, le laborieux Pahimi est nommé secrétaire exécutif national de la formation politique Rassemblement National pour la Démocratie et le Progrès (VIVA-RNDP).
En 1996, lors des présidentielles, le président fondateur du VIVA-RNDP Dr Kassiré Koumakoï est arrêté par le régime MPS. Pahimi porte le parti sur ses épaules. « J’ai fait passer sa candidature pendant qu’il était en prison. J’ai battu campagne comme directeur et comme candidat », explique-t-il. M. Pahimi n’avait que 29 ans, à l’époque. Il est vite baptisé « le Mandela tchadien » grâce à ses discours touchants.
Kassiré sort de la prison la même année. Il désigne la mauvaise organisation des campagnes suite à un accident sur la route de Pala, Léré occasionnant la mort de 4 membres importants de VIVA RNDP. Frustré, Pahimi démissionne du VIVA-RNDP et crée le parti Rassemblement National des Démocrates Tchadiens (RNDT-le Réveil) le 11 septembre 1996.
Il a désormais son destin politique entre les mains. Il est déterminé a montré à son mentor de quoi il est capable. Vite il attire les regards sur lui. Il entre en 1994 dans le gouvernement. La politique lui réussit bien. Du 13 février 2016 au 04 mars 2018, il devient Premier Ministre. C’est la consécration du petit garçon de Gouin
Il est le dernier premier ministre du président Deby Itno. Pahimi se consacre à plein temps à son parti, surnommé le parti du Cop Blanc. « Je ne peux rester indifférent face à la situation actuelle que travers le Tchad. » Pour lui, les élections de 2021 se déroulent dans un contexte difficile. Il fait allusion à l’attaque du domicile de l’opposant Yaya Dillo et à la mort de sa maman, une vielle maman de 80 ans. « Le RNDT analyse avec beaucoup de critique la situation du pays aujourd’hui, » dit-il. D’après le président de RNDT, s’abstenir, retirer sa candidature ou boycotté ces élections, c’est accepté de voire la population Tchadienne dans la souffrance.
D’après lui, le boycott ne résout pas la demande du peuple tchadien. « Le peuple veut un changement, une alternance pacifique au sommet de l’État. Le RNDT part aux élections pour renverser le régime MPS », conclu Pahimi Padacké avec assurance.
L’ancien Premier ministre a fait ses études primaires et secondaires dans son village de Gouin. Puis il obtint son baccalauréat série A4 au Lycée Joseph Brahim Séid de Pala. Admis à l’Université du Tchad, Faculté de Droit, il décrocha sa licence en Droit et Technique Juridique en 1990 et une maitrise en droit public l’année suivante.
Djilel-tong Djimrangué
L’Union Nationale pour le Renouveau et la Démocratie (UNDR), parti de l’opposition a donné rendez-vous à ses militants et aux Tchadiens à la bourse du travail, lieu du départ, pour une marche pacifique pour dénoncer la tenue des élections présidentielles en avril. Reportage.
8h du matin ce 20 mars devant chez le député et président du parti UNDR, Saleh Kebzabo sis au quartier Paris-Congo, 6e arrondissement de N’Djamena. Objectif, le voir sortir de son domicile privé et se diriger vers l’itinéraire de sa marche pacifique annoncée la veille. Mais le patriarche politique serait parti plutôt. Le parti avait fixé l’itinéraire de la marche avec comme point de départ la Bourse de Travail. Arrivée : rond-point de l’Union.
Nous prenons la direction de la Bourse du travail en passant par l’avenue Goukouni Weddey, quartier Ardep-Djoumal, 3e arrondissement. Au virage du rond-point « Oiseau », un dispositif anti-émeute est bien installé. Chemin faisant, au feu rouge de Kabalaye, nous rencontrons quelques marcheurs déroutés par la police, mais identifiables par leur casquette orange avec le symbole de la calebasse de l’UNDR. On les interpelle pour avoir des informations.
Un marcheur, militant de l’UNDR s’arrête. Question : comment la marche s’est déroulée ? Il raconte : « La police a investi la Bourse de Travail et puis a empêché l’accès. Elle s’est mise à tirer au gaz lacrymogène. On ne pouvait rien faire », dit-il. Où se trouve votre président Saleh Kebzabo en ce moment ? « Il est à la Bourse du Travail. On ne sait pas s’il a été pris ou pas », dit-il inquiet. Y a-t-il des cas d’arrestations? « Je ne sais pas, comme nous avons été dispersés, chacun s’est sauvé de son côté », explique-t-il.
Les forces de l’ordre toujours visibles devant les entrées de la Bourse du travail. Nous avons tenté en vain de joindre au téléphone M. Saleh Kebzabo. La rédaction a pu échanger avec lui par message texte. M. Kebzabo n’est donc pas arrêté.
Moyalbaye Nadjasna