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La musique et elle sont nées ensemble. Mais c’est en 2011, qu’elle se lance vraiment. Son plus grand projet est d’exporter la musique tchadienne. Entrevue avec Sandra Topona. Entrevue.

Comment vous présenter ?

Simplement Sandra Topona, artiste musicienne, auteure-compositrice et comédienne.

Votre nom d’artiste ?

J’ai préféré garder mon nom parce que je l’aime bien. Plus le nom de famille. Donc Sandra Topona me vaut amplement. Je suis comme ça. C’est plus vrai, plus authentique. J’aime aussi être différente.

Comment êtes-vous arrivée à la musique ?

La musique est un art qui est en moi. Je l’ai juste fait grandir. J’ai choisi ce métier parce que je me sens bien dans le domaine de la création. La musique et moi, nous sommes nées ensemble.

Comment ont été vos débuts ?

J’ai fait mes débuts en 2011. Bien avant j’étais dans le monde artistique en global. J’ai commencé en 2009 par le cinéma. En 2010, je suis allée au Bénin pour les études et c’est là-bas que j’ai fait mes premiers pas dans la musique. De façon professionnelle, c’est en 2011 que j’ai enregistré mon premier single.

Quel genre de musique faites-vous ?

De la musique world, urbaine. Je suis dans la nouvelle forte tendance, l’afro bit. C’est dansant dans une ambiance agréablement festive.

Quel est l’actif musical de Sandra ?

Je n’ai pas fait de la musique à plein temps. J’étais à cheval entre les études et la musique. C’est en 2017 lorsque j’ai fini avec mes études universitaires que j’ai commencé à travailler sur mon premier album Halali qui est paru le 23 octobre 2020.

Pourquoi le titre Halali ?

Halali, en arabe local tchadien veut dire ce qui m’appartient, ma sueur. J’ai titré cet album Halali parce que j’ai mis mes tripes, mon talent, mon courage, mes ambitions, ma volonté d’avancer dans ce monde. Bref, un sacrifice.

Est-ce que Sandra Topona vit de son art ?

L’artiste tchadien ne vit pas malheureusement à 100% de son art. Parce qu’on est encore très loin de la réalité du show-biz. Donc je ne vis vraiment pas de mon art.

Quels sont vos projets ?

D’abord, faire la promotion de mon album qui vient de sortir. Ensuite, j’ai envie de conquérir l’international si la pandémie du Covid-19 est contenue. Donc, exporter la musique tchadienne.

La vie après le micro ?

Je suis au chômage (rire). J’ai deux diplômes : une licence en communication et marketing et une Maîtrise en management des projets. Je suis à la recherche d’emploi.

Un mot pour le public

J’appelle le public tchadien à découvrir les artistes locaux et les soutenir lors des productions. Et moi particulièrement j’ai vraiment besoin de ce soutien puisque j’ai énormément travaillé sur ce projet. L’autre message que j’ai, porte sur les violences faites aux femmes. Il va falloir attirer l’attention des gens et du pouvoir public pour que ce phénomène cesse.

Propos recueillis par Christian Allahadjim

Il était le numéro 2 de la Convention de défense des droits de l’Homme au Tchad, la CTDDH. Aujourd’hui, il en est le numéro 1. Qui est Dr Albissaty Saleh Allazam, le nouveau patron de la CTDDH ? Portrait de celui qui se décrit comme un « révolutionnaire ».

Il est disponible à l’heure prévue, 9h. L’air bavard et hospitalier, M. Albissaty Saleh Allazam nous installe à la véranda de sa villa sise au quartier … dans le 2e arrondissement de N’Djamena. Il nous sert du thé que nous avons accepté volontiers. Nous migrons au salon. L’entretien peut commencer. Dans une courtoisie élégante et un parler direct, Dr Albissaty Saleh Allazam s’adresse à nous.

Mais le nouveau secrétaire général de la Convention tchadienne de défense des droits de l’Homme (CTDDH) se lâche dès l’entame. « Je ne suis pas vraiment à l’aise lorsqu’on me demande de parler de ma modeste personne », lâche-t-il. Pour lui, parler de soi revient à se faire de la publicité. « Mais je ne suis pas à la recherche d’une popularité quelconque », fait-il savoir. Joue-t-il au faux modeste tout en parlant de lui ? Il semble faire le « en même temps ».

Né dans le Batha en 1963, Dr Albissaty Saleh Allazam est un médecin-épidémiologiste de formation. Il a occupé plusieurs postes dans le milieu de la santé et de l’éducation du Tchad. Fils de Saleh Allazam, un chef de tribu, Dr Albissaty a une attitude de « révolutionnaire » qui a raté sa révolution ou un « révolutionnaire » en attente d’une révolution qui tarde à venir. Son engagement dans la lutte contre l’injustice, dit-il, a commencé depuis son jeune âge. « La lutte contre l’injustice, c’est dans le sang. Je la tiens de mon père », affirme-t-il.  Selon ses explications, son père Saleh Allazam, était contre les colons. « Il a libéré des prisonniers des mains des Blancs. C’était de l’audace », s’exclame-t-il. Cette histoire l’a inspiré.

Dénoncer l’injustice et défendre les faibles sont ses principes. Il se rappelle de s’être fait casser le nez par un condisciple alors qu’il défendait un autre. Ou encore du soutien qu’il a apporté au MPS quand celui-ci a renversé le régime dictatorial d’Hissein Habré. « J’étais le premier à applaudir le président Deby Itno. Mais dès qu’il a commencé par changer, je me suis retiré et j’ai commencé à condamner les mauvais actes que son régime pose », affirme-t-il.  Ses critiques vis-à-vis du régime l’ont amené à rallier dans les années 2004 différents groupes rebelles.

Désigné secrétaire général exécutif de la CTDDH lors de l’Assemblée Générale extraordinaire tenue le 4 décembre à N’Djamena, M. Albissaty était le numéro 2, secrétaire général adjoint. Ses détracteurs disent que c’est M. Mahamat Nour Ibedou qui l’a désigné comme SGA. Et le voilà qui poignarde son mentor à la CTDDH.  Lui, soutient le contraire, « la CTDDH, je l’ai portée sur mes épaules depuis 2012 », dit-il.

Le nouveau patron de la CTDDH reconnaît hériter d’une organisation divisée. « J’ai hérité des problèmes », fait-il observer. Toutefois, estime-t-il, sa priorité sera de redonner confiance aux militants, de réunir ceux qui peuvent travailler avec les autres. Mais aussi de redorer l’image de la CTDDH. Comment ? « C’est de faire de la CTDDH soit une vraie organisation de défense des Droits de l’Homme, loin de la politique », dit-il. Et cela rien que par la rigueur dans le travail. « Je suis rigoureux dans ce que je fais. Et en même temps protecteur », déclare l’ex-maquisard.

Premier chantier, il veut changer le style CTDDH imprimer par M. Ibedou. Il ne veut pas se limiter à condamner les violations des droits de l’Homme commises par les agents de l’État, mais applaudir le gouvernement s’il venait à prendre un acte patriotique, soutient M. Albissaty. « Nous ne sommes pas des opposants. Donc je ne vois pas le mal d’encourager le gouvernement dans certaines initiatives et le recadrer en cas de dérapage », souligne-t-il.

Dr Albissaty dit comprendre l’immensité de la tâche qui l’attend. Il se dit prêt à l’accomplir avec toutes les pressions qui viennent avec cet emploi. « La pression, il en aura. Mais nous n’allons pas céder », rassure-t-il. Pour lui, il faut condamner les violations des droits de l’homme à tous les niveaux. « Ce n’est pas seulement les agents de l’État qui violent les droits de l’Homme. Il y a des individus qui font pire que l’État. Il faut les condamner tous », martèle Dr Albissaty qui conclut « vous me verrez à l’œuvre. » 

Christian Allahadjim

Pour juguler le délestage quasi quotidien au Tchad, Youssouf Ali Mbodou crée la start-up dénommée Kouran Djabo qui signifie l’électricité est revenue. Reportage.

Son bureau n’a pas d’électricité ce 16 décembre en début d’après-midi. Il y a délestage. Porte et fenêtres sont ouvertes pour illuminer la pièce grâce aux rayons solaires. Youssouf est assis autour de la table avec trois membres de son équipe. « Vous n’avez pas d’électricité à ce que je vois ? », lui ai-je lancé. Il me répond, « tu connais le pays », d’un air rigolo. 

Situé au quartier Diguel dans le 4e arrondissement de la ville N’Djamena, Kouran Djabo est une entreprise sociale fondée en 2017 par Youssouf Ali Mbodou. Il ambitionne rendre l’énergie solaire accessible aux ménages à faible revenu à travers un paiement échelonné. Mais Kouran Djabo en arabe local tchadien qui signifie « l’électricité est de retour » veut être une solution aux délestages quasi quotidiens subis par les ménages au Tchad. 

L’idée de créer cette start-up est venue, selon le promoteur Youssouf Ali Mbodou, du fait des délestages et du difficile accès à l’électricité de ménages tchadiens. « Quand j’étais petit, j’utilisais la lampe tempête pour réviser. Plusieurs années après je me rends compte que l’accès à l’électricité demeure encore un problème pour les ménages », dit le fondateur.

Bientôt 4 ans que Kouran Ddjabo contribue à illuminer les ménages grâce à ses dispositifs d’éclairage constitué de kit solaire individuel. Le kit est composé de trois lampes, dont deux fixes.

Si l’acquéreur choisit de payer comptant, c’est 50 000 FCFA. Si au contraire, le client opte pour un paiement échelonné, il paie 60 000 FCFA. Cependant, le promoteur de Kouran Djabo préfère le paiement échelonné. Car, dit-il, en cash beaucoup de ménages ne seront pas à mesure d’acquérir le kit. « Mais avec le système de paiement échelonné sur six mois, tout le monde de pouvoir acheter le kit », mentionne M. Youssouf. 

Le paiement initial se fait à 10 000F pour une durée de 30 jours. Après cela, l’utilisateur peut payer selon ses possibilités : 2 500 FCFA pour une semaine, 5 000 FCFA pour deux semaines. Après 6 mois, le kit revient à l’utilisateur. Tout cela avec des conditions. « Si le client ne verse pas la redevance mensuelle jusqu’à 2 mois sans justification, nous retirons le kit ».

Bien que le système fonctionne avec de l’énergie solaire, le promoteur de Kouran Djabo a pris la précaution d’installer un dispositif de sécurité dans le kit. La technique est simple, chaque fois que le client ne paie pas à terme échu, le dispositif ne fonctionne pas. C’est exactement comme le système prépayé de la Société nationale d’électricité (SNE) où quand l’utilisateur épuise son crédit, il n’a pas d’électricité. « Ce dispositif est notre seule garantie pour obliger nos clients à verser régulièrement ce qu’ils nous doivent ».

Éviter que les clients ne soient insolvables, notre solution est financièrement inclusive. Il faut faire un paiement échelonné.

Cela fait 3 ans. La première année, c’était la phase pilote avec plus de 100 kits. Cette stratégie nous a permis de nous adapter en nous au marché et au besoin des ménages. Notre objectif global est de contribuer aux objectifs de développement durable (ODD).

Le problème d’accès à l’énergie est un dossier sérieux. Au Tchad, le taux d’accès aux énergies renouvelables avoisine 6% alors que la moyenne africaine est plus élevée. En même temps, l’Afrique centrale est la sous-région la moins électrifiée de l’Afrique. Il y a 125 000 000 de personnes qui vivent sans électricité.

La demande d’énergie au Tchad est de 10% par an. Il faut donc trouver des solutions alternatives. Il faut se tourner vers les énergies renouvelables qui contribuent à l’amélioration des conditions de vie.

« Aujourd’hui il faut dire que nous sommes très sollicités. On est actuellement dans 7 villes du Tchad », fait savoir Youssouf Ali Mbodou. Mais l’ambition, il ne faudra pas s’arrêter là. « L’idée c’est de couvrir l’ensemble du territoire tchadien. C’est énorme ». Selon l’équipe de l’entreprise, les demandes viennent d’un peu partout jusqu’aux frontières camerounaises et centrafricaines, des endroits, très difficiles à atteindre. « On va travailler pour y arriver et on mettra le paquet qu’il faut. L’idée n’est pas aussi de rester seulement dans les grandes villes, mais de desservir les villages ».

Youssouf Ali Mbodou attend de l’État la création des conditions favorables aux entreprises Verts par exemple la baisse de la fiscalité pour attirer les investisseurs au pays. Ce qui est positif est la prise de conscience au niveau de l’État qui a défiscalisé les taxes sur les matériaux des énergies renouvelables et la mise à disposition d’un fonds pour l’entrepreneuriat des jeunes.

« Notre vision à long terme est de donner l’électricité dans toute la sous-région Afrique centrale. Avec le solaire, on va beaucoup innover. Pas seulement dans l’électricité, mais aussi dans d’autres secteurs. »

Christian Allahdjim

Le recyclage des objets, et surtout des bouteilles, est devenu une activité lucrative pour des jeunes démunis. Et cela n’est pas sans risque. Reportage.

Un métier comme tant d'autres. Le recyclage des objets est devenu un métier qui se pratique un peu partout au Tchad. A N’Djamena, la capitale tchadienne, certains jeunes ont fait leur gagne-pain en dépit des risques liés à la santé.

Âge moyen 17 ans, ces jeunes fouillent chaque jour les poubelles publiques, les bars, les marchés, les décharges illégales à la recherche des bouteilles. Un grand sac au dos et un panier à la main, ces jeunes fouineurs des poubelles sont en majorité des enfants appelés communément « les enfants de rue ».

Cédric est un de ces enfants. Il sillonne la ville depuis son jeune âge. « J'ai quitté la famille très tôt. Pour subvenir à mes besoins, je suis obligé de faire une activité et j'ai choisi celle de recyclage des bouteilles », explique-t-il.  Dès 5h, Cédric commence à fouiller. Pour avoir plus des bouteilles, « je sors très tôt pour faire le tour. Comme nous sommes nombreux à fouiller les poubelles, je me donne plus de chance en étant parmi les premiers à être sur place ».

Sur les dépotoirs publics, ils ramassent toutes sortes de bouteilles. En plastique ou en verre. Mahamat est comme Cédric, recycleur. « Je ne fais pas la distinction. Je ramasse tout ce que je trouve », fait-il savoir. C’est une fois, au lavage que le tri se fait. Les bouteilles déformées sont reformées grâce à la pompe à air pour leur redonner leur forme d’antan.

Après la collecte, c’est l’étape de lavage. Certains se rendent au fleuve, d'autres préfèrent se retrouver dans un coin de la ville. « Une fois que mon sac est plein, je me rends au fleuve pour laver mes bouteilles. Là-bas je ne paie pas l'eau. J'ai juste besoin du savon détergent », affirme-t-il.

Les clients sont exigeants, d'après Mahamat. Il faut prendre son temps pour bien laver. Les bouteilles sont vendues aux marchés, aux petits restaurants, dans les boutiques. Ces bouteilles ont une nouvelle vie. Elles sont réutilisées comme contenant d'huile, d'eau fraîche, les jus, les yaourts. « Quand j’ai fini mon lavage, je les vends. J’ai mes clients. Certains achètent en gros pour pouvoir revendre, d'autres prennent juste pour leurs besoins », dit Ali.

Madame Fatimé exerce ce commerce depuis bien de temps. Elle est grossiste, « je suis grossiste depuis longtemps. Je prends en gros et je revends à mon tour ». Elle affirme ne pas faire une marge bénéficiaire énorme, mais raisonnable.

Solange, vendeuse d'eau et jus d'oseille, « j’achète chaque jour les bouteilles. Chez mon fournisseur. Un enfant de la rue. Le prix est acceptable. 2 petites bouteilles à 25 FCFA, mais au marché, c’est cher. Une bouteille à 25 FCFA », relève-t-elle. Pour être sûre de la propreté, madame Solange dit qu'elle relave avec de l'eau tiède plus du détergent avant de les réutiliser.

Récupérer après l'usage est une bonne action. Cela évite la pollution de l'air et protéger l'environnement, mais la pratique de lavage après avoir collecté laisse à désirer.

Pour Oueye Noël, étudiant en 6e année de Médecine et stagiaire à l’hôpital général de référence nationale, cette pratique comporte assez de risques sanitaires. Car ces bouteilles ramassées dans des endroits très sales (caniveaux, ordures...) et non désinfectés pourraient contenir des microbes qui peuvent occasionner des maladies. Pour des raisons de santé publique, M. Oueye Noel, conseille à ces jeunes de laver ces bouteilles avec un détergent et les désinfecter avec l'eau de javel avant de les revendre.

Oueye Noël demande aux recycleurs de ramasser des bouteilles dans des endroits salubres (magasins, boutiques...) ou à l'occasion des cérémonies. Et de bien les laver et les désinfecter pour éviter aux consommateurs d’éventuelles maladies.

Il est également important que la population soit éduquée pour ne pas jeter les bouteilles partout, car jetées dans la nature, ces bouteilles polluent l'environnement, explique-t-il.

Orthom L’Or

Le 25 décembre de chaque année, les chrétiens du monde entier et ceux du Tchad commémorent la nativité de Jésus-Christ, Seigneur et sauveur de l’humanité selon la Bible. Quelle est l’origine de cette fête ? Que représente-t-elle pour les chrétiens ? Reportage.

La Noël se prépare activement dans les Églises et Paroisses de N’Djamena, capitale du Tchad. Dans la paroisse de Chagoua, une crèche de l’Enfant Jésus a été fabriquée. L’objectif est d’illustrer aux fidèles chrétiens de cette paroisse dans quelles conditions Jésus Christ est né. Et comment les mages sont venus l’adorer.

Pour le Pasteur Dogos Victor, Coordinateur Département Éthique, Paix et Justice de l’Entente des Églises Missionnaires et Évangéliques au Tchad (EEMET), la Noël a une origine païenne. Elle signifie la fin de l’année et le moment de la réjouissance. Dans l’empire Romaine, indique-t-il, avant l’arrivée du judaïsme, le christianisme et puis l’islam, beaucoup des peuples étaient de polythéistes. Selon lui, dans l’Empire Romain, il y avait qu’on appelait le « dieu soleil ». L’empereur Théodore a imposé le dieu soleil et tout l’empire doit l’adorer. Présents à cette fête, les chrétiens à cette époque ont décidé de donner un autre contenu. Christ est lumière, lorsque Siméon dans Luc chapitre 2, était avancée en âge et que l’Enfant Jésus était amené au temple pour la circoncision au 8e jour. Il prend l’enfant et dit : « Seigneur tu laisses ton serviteur s’en aller en paix selon ta parole, car les yeux ont vu ton salut. Salut préparé devant tout ton peuple, lumière pour éclairer les nations et gloire d’Israël à son peuple ». Le Pasteur Dogos Victor, déclare que le Christ est venu comme une lumière pour éclairer les nations. Il a dit lui-même, explique-t-il, « je suis la lumière du monde celui qui me suis ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière pour la vie ». 

Pour Coordinateur Département Éthique, Paix et Justice EEMET, « même si la date du 25 décembre n’est pas la date précise de la naissance du Christ, cette fête doit commémorer la venue du Christ pour le Salut et la délivrance.»

Dans la Sainte Bible au chapitre 4 de Luc, versets 18 et 19, déclare, « l’Esprit du Seigneur est sur moi, il m’a oint pour annoncer la Bonne Nouvelle aux pauvres, guérir ceux qui ont le cœur brisé, annoncer la délivrance aux captifs et laisser libre les opprimés ».  Alors, relève Pasteur Dogos Victor que, Noel n’est plus une fête païenne célébrée en l’honneur du dieu soleil dans l’Empire Romaine mais une lumière venue de Dieu. C’est vrai même si l’origine n’est pas biblique, mais les chrétiens lui ont donné un sens. « Ce n’est pas un moment de jouissance faisant du tort aux familles par excès d’alcool, mais il faut plutôt le regard vers Dieu, manifester la joie, rétablir la paix du Christ là où il y a les difficultés, se détourner du mal et venir plutôt vers Dieu », conseille-t-il aux chrétiens. Pour lui, les gens étaient inquiets pour le réveillon, mais il faut remercier les plus hautes autorités qui ont repoussé jusqu’à 1h 00 le couvre-feu. Ce qui permet aux chrétiens de commémorer cette naissance du Christ.

Seul Dieu a le dernier mot

Cette année, le message de la Noël de la Conférence Episcopale du Tchad (CET) est accès sur trois points. Selon l’Abbé Xavier Omer Kouldjim, le Secrétaire général, « Dieu marche avec son peuple, le peuple tchadien marche-t-il avec son dieu et marchons ensemble vers une nouvelle espérance au Tchad.» Pour lui, il faut se tourner vers Dieu, source de la vie, afin de mieux apprécier cette année qui s’achève. Et de confier à Dieu la nouvelle année qui commencera bientôt. « La venue du Fils de Dieu que nous célébrons à Noël nous procure cette joie de la proximité de Dieu avec toutes les nations et entretient en nous l’espérance des temps nouveaux. »

Pour le SG du CET, la foi que Christ et ses disciples nous ont transmise exige de nous la fidélité. Mais surtout, poursuit-il, elle constitue pour nous une obligation de faire fructifier le message de la Bonne Nouvelle. « Frères et sœurs, quelle que soit notre religion, Dieu nous appelle tous à devenir un peuple qui marche en sa présence et à être gardiens et intendants de notre nation, serviteurs de la vérité, de la Justice et de la paix », dit-il. Pour les autorités ecclésiastiques catholiques, seul Dieu a le dernier mot pour toutes les situations humaines. Cette conviction de foi, disent-elles, se caractérise aussi par des initiatives de solidarité entre croyants face à la pandémie. « Que la venue de Jésus, Prince de la paix, procure à chacune et chacun de vous la paix qui vient de Dieu », pour la cohésion sociale.

Moyalbaye Nadjasna

Une fête émousse beaucoup d’envies. Habits neufs, plats spéciaux, boissons, mais aussi et surtout la beauté. Ialtchad Presse continue à vous faire vivre les préparatifs. Cette fois chez les coiffeuses et les tailleurs. Reportage.

Moursal, un des quartiers les plus mouvementés de N’Djamena, la capitale. Le froid semble s’installer dans la cité et l’habillement des N’Djamenois commencent à changer.

Sur l’avenue Marie Thérèse Mbaïlemdana, un salon de coiffure mixte est ouvert. Il n’y a pas encore de bousculade pour le moment. Des jeunes dames se font tresser. Elles se font belles pour la circonstance. Cinq coiffeuses et coiffeurs sont aux manettes. Une cliente se fait tresser. Une autre apporte des mèches pour le redressage. Et encore une autre exige une coiffure spéciale pour une cérémonie de mariage. L’ambiance est à la fête, les esprits aussi.

Moïse Sabo est coiffeur dans ce salon. Il coiffe homme et femme. Il a 17 ans de métier derrière le casque. Il est très apprécié de ses clients pour son talent et son ingéniosité. D’après lui, la fréquence de la clientèle est normale, en cette période de réjouissances. Toutefois il suppose qu’à la veille la demande sera plus grande. « Pour le moment, nous ne sommes pas encore débordés. Peut-être dans les jours à venir », dit-il.   Selon lui, le prix des coiffures varie selon les modèles. Le temps de fêtes n’influence pas ses prix de tresses, ils sont invariables. 

Si dans les salons, le tempérament est normal, les couturiers communément appelés « tailleurs », sont, eux bousculés par les attentes des clients.

Ahmat est assis dans son atelier de couture au quartier Ardepdjoumal semble débordé par le travail. Partout dans son atelier, les commandes non cousues ou à moitié cousues sont entassées pêle-mêle. « Il y a beaucoup de commandes. Je dois les finir avant le 25 décembre », dit-il, l’air soucieux.  Depuis le début de du mois de décembre, Ahmat est harcelé par la clientèle.  « Depuis le début du mois, je croule sous les commandes. Il y en a pour les cérémonies de mariage, de dot, de Noël, etc. À 3 jours de la fête, je reçois toujours les pagnes et les clients n’arrêtent pas », explique le couturier.

À côté de son atelier, il y a celui d’Ali. Il est spécialisé dans la couture des tissus bazins. Il vit le même problème. Son placard est rempli à pleine capacité. Pour finir dans le délai, Ali est obligé de travailler du matin jusqu'à l'heure du couvre-feu. « Je viens à 8h pour rentrer à 20h30. Je fais comme ça pour évacuer les commandes, mais ça ne fait qu'augmenter », se plaint-il. Pour faire le maximum avant le 25 décembre selon Ali, à partir de ce 23 décembre, il va commencer à veiller dans son atelier. « Les clients continuent d'apporter les tissus malgré mon refus ils insistent pour finir par faire des palabres », regrette-t-il. 

L’impatience des clients


Dans l'atelier d’Ahmat, les clients haussent le ton. Certains se chamaillent avec le couturier. Et profèrent des injures. Koutou Rosine, une cliente. « J’ai apporté des tissus de mes enfants depuis le 3 décembre pour éviter les problèmes d’être en retard. Malheureusement, jusque présent les habits ne sont restés pas cousus. Pourtant j'ai déjà payé », dit-elle, frustrée.

Julia Allarassem est l'une des clientes d’Ali. Elle aussi rumine sa colère. « Cette année, j'ai décidé de faire plaisir à mes filles. J'ai apporté les tissus depuis le 6 décembre. Il m'a demandé de passer une semaine après pour récupérer, mais depuis deux jours, je ne fais que défiler dans son atelier ». Elle rajoute, « je regrette, si je savais, j'allais acheter les habits prêts-à-porter ».

D’autres ateliers ne sont pas pris d’assaut par les clients. À Moursal, chez le couturier Dieudonné, son atelier est vide. « Cette année, je n'ai pas beaucoup de clients et ceux qui me sollicitent me demandent de coudre à crédit », soutient-il. D'après Dieudonné, les clients se plaignent de la situation socio-économique.

Orthom L’Or
Kadidja Mahamat Tahir
Moyalbaye Nadjasna

La Noël se prépare d’arrache-pied. Jour ‘’J’’ moins 72 heures. Pour rendre la fête belle, l’achat de cabris, de poulet et autres victuailles font parties des préparatifs. Ialtchad Presse vous propose la couverture média de cette grande fête chrétienne. Reportage.

Nous sommes à un point de vente de moutons, face au bâtiment de la Caisse nationale des Retraités du Tchad (CNRT). Ce n’est pas la fête de Tabaski, mais cette fois, c’est la Noël.  Les rues de N’Djamena, capitale tchadienne, s’animent. Les uns s’achètent des habits, les autres de moutons ou poulets malgré les plaintes sur la morosité économique.

Abakar Saleh est un vendeur de moutons. « Les clients viennent, mais à compte-gouttes pour le moment. Par jour, je vends 3 moutons. Ce n’est pas du tout fameux. Mais comme nous avons encore quelques jours devant nous. J’espère qu’avec le virement des salaires des fonctionnaires, les choses vont bouger », dit-il optimiste. Pour Mahamat, un autre vendeur, les prix de moutons ne sont pas élevés comme les clients le disent. Il y en a à toutes les bourses : 20 000 FCFA, 25 000 et 30 000 FCFA.

Dénemadji Sabine, la trentaine révolue, est accompagnée de sa cadette. « J’ai parcouru différents points de vente. Les prix sont très élevés. Mais ici, c’est acceptable. Je viens d’acheter un mouton à 23 500FCFA. Pour ma petite famille. C’est parfait », explique-t-elle.

Dounia, hors micro, nous indique que c’est devenu une habitude chez lui. Il commence à préparer la fête depuis octobre et il s’en sort bien. Il soutient que les prix sont élevés.

Même son de cloche du côté des volailles au marché de Dembé. Plusieurs clients se plaignent au sujet des prix. « Un poulet coûte entre 5 500 à 7 500FCFA, sauf les canards qui sont à bons prix, mais beaucoup n’en veulent pas », disent-ils. Les vendeurs soutiennent que cela n’est pas de leur faute « si nous vendons au prix que prétendent les clients, nous serons déficitaires ».

Autres denrées alimentaires

Delphine Denebeye est venue acheter le petit sac de la farine de blé, un bidon d’huile et un peu de margarine pour fabriquer les gâteaux. Selon elle, le prix n’a pas changé, « j’ai acheté le petit sac de farine de blé à 10 000FCFA, le bidon d’huile à 9000FCFA et Margarine à 4000FCFA. Les prix n’ont pas changé. » Selon Ahmat, commerçant au même marché, rien n’a augmenté, les prix de différentes denrées sont restés intacts. Aujourd’hui, dit-il, les gens achètent tout en gros et non en détail. C’est cela qui fait qu’il n’y a pas d’achalandages. « Les habits, oui. Les prix ont flambé. Moi je pense que la nourriture vaut mieux que les habits. Il faut bien manger durant cette période de la Noël et du Nouvel An », dit-il dans un éclat de rire.

Moyalbaye Nadjasna

 

 

Il se dit l’un des précurseurs du rap au Tchad. Comme la plupart des artistes musiciens, il s’est formé à chorale de son église. Aujourd’hui il évolue en solo. Il nous parle de son choix de rapper. Entrevue. 

Qui est Unik 13 ?

Je suis Asngar Madjitoloum Eric à l’état civil. Et Unik Eric 13 comme nom d’artiste. Je suis artiste musicien, rappeur. À part cela, je porte le chapeau d’un humanitaire.  

Qu’est-ce que la musique pour vous ?

C’est une passion. J’ai reçu la piqûre à mon très jeune âge, 8 ans. Cette passion est née quand je venais avec mes aînés à l’église catholique de Kabalaye. C’est à cet endroit que j’ai rencontré un instrumentiste qui m’a donné le goût de la musique. À chaque fois que je rentrais de l’église, j’essayais de reproduire la scène avec les instruments que je fabriquais avec de l’argile. Ensuite, dans les années 1996, j’ai intégré une équipe des jeunes du quartier qui faisait de la danse organisée par le groupe Star Sao. J’ai apporté ma touche. C’est ainsi que j’ai créé mon premier groupe de rap en 2004 à Doba. Après le baccalauréat, il fallait venir à N’Djamena. Le groupe s’est disloqué et j’ai fondé un autre groupe à N’Djamena, en 2007 avec un autre ami. Là encore, le groupe s’est disloqué. Depuis 2010, j’ai décidé d’évoluer en solo.

Pourquoi avoir choisir le rap au lieu d’un autre genre musical ?

Le rap est un moyen d’exprimer ce que j’ai au plus profond de moi. Il permet aussi de conscientiser la population. Et surtout la jeunesse. Bref pourquoi le rap ? Parce qu’il permet tout simplement de très vite faire passer le message.

Face à la musique urbaine, le rap a-t-il un avenir ?

La tendance est en faveur de la musique urbaine. Le rap est menacé. Mais en tant que l’un des précurseurs du rap tchadien, je suis resté toujours assoiffé du rap et on cherche à lui redonner ses lettres de noblesse. On essaye de rester dans l’air du rap pour ne pas sortir du cadre, de rester toujours hip hop. Jusque-là ça va même si la musique urbaine s’impose.

Quelle est votre discographie à ce jour ?

À ce jour Unik Eric 13 totalise deux albums de douze titres chacun. Le 31 décembre 2016 le premier album, le 13 avril 2019, le deuxième album. À côté j’ai plusieurs singles.

Le public tchadien est-il encourageant ou démotivant ?

C’est un public un peu compliqué. N’importe quel artiste tchadien vous le dira. Mais les artistes ont une part de responsabilité dans ce comportement du public. Quelquefois on essaye de copier la musique occidentale pour l’adapter au contexte tchadien. Peut-être que c’est là la cause. Même si c’est le cas, il faut le dire : le public tchadien n’encourage pas les artistes locaux en venant à leurs concerts, en achetant leurs CD, écouter sur les sites de téléchargement.

Que dire de la musique tchadienne ?

La musique tchadienne est en pleine évolution. À l’ère du numérique, la musique tchadienne est écoutée partout. J’ai eu des retours de la part des amis qui sont à l’extérieur qui m’ont fait part de l’appréciation qu’ont donné les habitants de leurs villes en écoutant mes morceaux. Et ils nous encouragent. La musique tchadienne monte tranquillement. Aujourd’hui il y a des artistes tchadiens qui passent sur des chaînes internationales. Cela fait la fierté des Tchadiens.

Des projets, vous en avez ?

Oui. Et ils sont énormes. Cela fait 10 ans que j’évolue en solo et tous mes produits sont autoproduits. Je n’ai pas de producteur, mais j’ai un community manager qui travaille d’une manière bénévole. Le projet à court terme est la sortie imminente d’un single et son clip. Ensuite en 2021, on va lancer un autre clip sur le titre Dieu ne bénit pas les méchants. Il y a des projets des clips et des singles qui sont là. Le gros projet est un regroupement de quelques titres que je compte lancer en 2021.

Un message à vos mélomanes 

D’abord, merci à Ialtchad Presse, vous faites un travail remarquable. Ici au Tchad on sait que ce sont les artistes qui courent derrière les médias pour pouvoir avoir de la visibilité. Mais la particularité chez vous est que c’est vous qui venez vers les artistes (il applaudit). J’invite mes fans à « liker » et à s’abonner aux différentes pages et sites d’Ialtchad Presse.

Propos recueillis par Christian Allahadjim

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