Plus que quelques heures, quelques jours…puis c’est fini. La campagne électorale sera bouclée. Les Tchadiens iront aux urnes faire leur choix. La campagne était tellement terne que j’avais eu la peur de la page blanche. Heureusement que le Maréchal candidat était là. Il trouvait toujours une manière de faire parler de lui même si ce n’était pas de la bonne façon. Ma peur de la feuille blanche s’est donc envolée. Je ne me suis pas efforcé pour résumer et commenter les sorties agressives presque vaniteuses du candidat Deby Itno. Je m’interroge au moment d’écrire cette chronique. Que cache la nervosité du Maréchal ? Deux célèbres journalistes, sous d’autres cieux, avaient écrit un livre. Et l’avait titré : Un président ne devrait pas dire ça.
J’ai choisi de m’inspirer du titre de leur ouvrage pour intituler ma modeste chronique : Un président sortant ne devrait pas dire ça.
Récapitulatifs et commentaires…
Le 13 mars passé, c’était le jour du grand meeting tenu au stade Idriss Mahamat Ouya à N’Djamena, capitale tchadienne. La vedette était le candidat du Mouvement patriotique du Salut (MPS), parti au pouvoir, Idriss Deby Itno. Il s’était lancé dans un long discours dans un stade rempli à craquer, devant un public acquis à sa cause, il avait, plus d’une heure, fait le show. Il ne s’est attardé sur son bilan et son programme politique, le Maréchal a jeté tout par-dessus le mur du stade. Il s’en est pris violemment à ses opposants qui se sont retirés de la course et aux activistes. « N’en déplaise à ces illuminés, à ces officines extérieures… » jusqu’à là c’est la campagne électorale et c’est compréhensible. Mais tout a dérapé lorsqu’il a rajouté... « je leur dis ‘damboula hanakoum’ ».
L’expression « Damboula », en arabe tchadien, est une vulgaire insulte. Ces propos injurieux ont enflammé la campagne et les réseaux sociaux. Certains opposants ont appelé à sa démission immédiate. D’autres ont interpellé le procureur à s’autosaisir. Le Maréchal, Président peut-il dire cela ? Le débat faisait rage que….
Entre temps, le Maréchal est déjà dans le Tchad profond. Précisément à Amtimane et à Mongo, deux villes du centre du pays. Il bat campagne. Il se montre dans ses beaux jours à Mongo. Il est magnanime, miséricordieux. Il a accordé son pardon public à un compagnon récalcitrant. Un général qui quelques mois avant a été radié de l’armée pour avoir adressé une lettre critique au président. Il est bienfaisant le président. A Amtimane, le Maréchal était dans ses mauvais jours. Il était véhément. Il rappelle aux électeurs tchadiens le cadeau qu’il leur a apporté au prix du sang et des larmes : la liberté et la démocratie. Et précise, « la démocratie n’est pas venue en avion ni en autobus. Nous l’avons amenée par le combat, par le prix du sang ». Ces propos font réfléchir. Qu’a voulu dire le président ? Veut-il dire que le vote des Tchadiens n’a aucune importance ? Veut-il dire que seules les armes sont les moyens d’imposer une alternance? Un Maréchal ne devrait pas dire ça...
Quelques jours plus tard, le président sortant est dans la ville de Bongor. Il connaît bien celle-ci pour avoir été lycéen. Il était heureux comme tout, esquissant même quelques pas de danse Gourna avant de monter sur le podium. Il a fait des promesses pour tous et pour chacun. Et puis le naturel est vite revenu au galop, « celui qui tentera de perturber cette élection me trouvera sur son chemin ». Et oh surprise, le président avait un cadeau pour ses partisans. Abdelkader Mahamat dit Baba Ladé est présenté, béni et adoubé. Baba Ladé ? Enfin un cadeau grec au bongorois. Baba Laddé ne représente pas la région. Déjà qu’il peine à se représenter lui-même. Il n’a pas bonne presse dans ce coin du pays. Un président sortant n’a pas besoin d’un appui pareil.
5 avril, retour dans la capitale. Le candidat du consensus est dans le 2er arrondissement de la ville. Il prend la parole. Il s’enflamme. Il lâche des coups durs d’un ton guerrier, « qui peut empêcher ces élections ? Je jure, ces chiens errants…tout chien errant…ces chacals… qui tenteront d’empêcher le 11 avril prochain me trouveront sur leur chemin ». Menaces ? Frustration ? Simple provocation ? Le Maréchal a pris goût au buzz. Peut-être parce qu’en face, il n’y a pas de poids lourd politique. Ce pamphlet vise encore les opposants et les activistes qui veulent manifester le 11 avril, jour du vote. Les réseaux sociaux s’enflamment encore. Cette sortie rappelle celle du guide libyen Mouamar Kadafi, en son temps, lorsqu’il traitait ses opposants de « chiens errants, de chacal ».
Aux dernières nouvelles plusieurs opposants et acteurs de la société civile sont arrêtés. On les soupçonne de terrorisme selon le ministère de la Sécurité publique. Un candidat ne doit pas faire ça.
J’ai fini ma chronique, mais je n’ai toujours pas trouvé réponse à mon interrogation. Que nous cache le candidat président Maréchal Deby Itno ? Un Maréchal ne devrait rien cacher.
Bello Bakary Mana
Dans quelques jours, les Tchadiens iront aux urnes pour élire l’homme ou la femme qui va présider à la destinée de leur pays. Il ou elle jouira d’un mandat de 6 ans renouvelable. Le dernier virage est entamé. La campagne malgré sa morosité continue avec plusieurs activités de formation des observateurs, des membres des bureaux de vote et les derniers meetings des candidats. Reportage.
Plus que quelque 2 à 3 jours pour que le Tchad vote un nouveau Président de la République. C’est le dernier virage. Les organisateurs, les militants et les candidats s’agitent. C’est aussi la phase de formation des membres des bureaux de vote et des délégués des partis politiques en courses, des observateurs nationaux, etc. Certains candidats en course se préparent également pour des meetings de fin des campagnes électorales. Pour Adoum Mahamat Adoum, président de la sous-commission de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) du 5e arrondissement de la ville de N’Djamena, vient de lancer la formation des membres des bureaux de vote sous son autorité. Il affirme qu’une cérémonie officielle cumulée avec la formation des membres des bureaux de vote du 3e arrondissement s’est déroulée le 6 avril dernier au centre culturel Almouna. « On ne peut pas prendre des gens sans leur donner une petite notion sur les élections et les mettre dans les bureaux de vote. Autrement ça va être de la catastrophe », dit-il. Selon lui, la première étape consiste à former les présidents, les vice-présidents et les rapporteurs des bureaux de vote. « Ce sont des jeunes d‘un certain niveau. On les forme afin de remplir les conditions requises pour bien faire le travail » a rajouté l’intéressé. Il précise que son arrondissement compte 277 bureaux de vote et les membres en formation sont 831 personnes dont 277 présidents 277 vice-présidents et 277 rapporteurs. Les modules de formation concernent : l’emplacement des bureaux de vote, l’accueil des électeurs, la présentation des urnes vides aux électeurs, la tenue des procès-verbaux, du suffrage exprimé, entre autres.
Les candidats en course se démènent aussi pour faire valoir leur présence à cette élection. Le candidat du MPS Idriss Deby Itno a fait un meeting il y a 72 heures à Farcha, 1er arrondissement de N’Djamena. La Plateforme Alternance 21-URD, forme depuis hier ses délégués au CEFOD (centre d’étude et formation au développement). Selon eux, un dernier meeting est programmé pour le 09 avril à N’Djamena. L’ambiance au QG de l’URD de Romadoumgar Nialbé Félix est morose. La plupart des militants sont en campagne disent-ils. « Après le sud du pays, le cap est mis sur l’Est et le Nord », ont-ils rajouté. Au QG d’UTPC (Union des travaillistes pour le Progrès et la Cohésion), du candidat Yopombé, une animation musicale tente de maintenir une ambiance de campagne, mais le cœur n’y est pas. Selon des sources proches du parti, leur candidat a fait ce qu’il doit faire grâce aux mains tendues de ses militantes et militants. Une autre nous affirme clairement que les moyens financiers font cruellement défaut.
Retirer sa carte électorale, un acte citoyen
Au QG du parti, RNDT-Le-Réveil, le coordonnateur de la permanence Voulssou Dogsala Finé, affirme que le parti a fait le maximum possible et se réjouit du retour terrain de la campagne. Selon lui, leur candidat n’est pas inquiet parce que leur victoire au 1er tour est assurée. « J’appelle la population à sortir massivement retirer les cartes électorales pour être juge le 11 avril. Le fait de se résigner en refusant de retirer sa carte, c’est jouer contre l’avenir du pays ». Malgré les appels lancés par la CENI, certaines organisations de la société civile et des partis politiques un nombre effarant d’électeurs n’ont toujours pas retiré leurs cartes d’électeur.
Rappelons qu’après la révision des fichiers électoraux le 30 octobre 2020, la CENI a publié le 12 février 2021 un total de 7.03 880 348 électeurs dont 49,24% hommes et 50,76% femmes (3.699.775) ainsi que 45.276 des Tchadiens de la Diaspora.
Moyalbaye Nadjasna
Donc le Mouvement Patriotique du Salut (MPS), parti au pouvoir, a fait le plus difficile : renverser une dictature féroce. Et n’arrive pas à faire le moins difficile : être un grand parti d’idées. Pourquoi?
D’abord, l’animation de la vie politique. Le MPS devait s'en occuper comme les prunelles de ses yeux. Hélas, le constat est plus qu’amer. C’est le désert politique. Ce mouvement qui s’est défini comme le Salut du pays n’a pas réussi à se transformer en un véritable parti politique porteur de grandes idées révolutionnaires. Il n’a pas non plus réussi à tirer vers le haut l’opposition. Depuis trois décennies ce parti n’a pas su ou pu conquérir les esprits. Le président Deby Itno et ses amis se sont contentés du pouvoir. Ils n’ont pas mis leur mouvement à l’abri de l’histoire. Pourtant, ce mouvement a une belle histoire. Pour rappel : tout a commencé avec le mouvement du 1er avril 1989, œuvre de quelques officiers à leur tête l’actuel président Deby Itno. C’est une histoire réelle mais qui avait un côté romanesque tellement le régime Habré semblait invincible. Ces jeunes officiers prennent le maquis. Un an plus tard, ils arrivent au pouvoir en chassant une dictature qui a fait 40 000 morts. Ils proposent à leurs compatriotes : la liberté et la démocratie. Ils avaient tout pour réussir. Ils ont tout fait pour échouer. Aujourd’hui la belle histoire a tourné en fiasco. Le MPS n’est plus que l’ombre de lui-même.
Ensuite, vu de l’intérieur, le MPS est un vrai « souk ». Sa structure administrative, sa hiérarchie, l’engagement militant sont vidés de leur sens. Un indescriptible désordre y règne. Le Secrétariat général du parti n’a aucune initiative sauf celle que le Palais Rose veuille bien le lui laisser. Il est réduit à gérer les batailles de tranchées des différents groupes d’intérêts. Pas de place pour des courants de pensée. Des clans sévissent les uns, les autres, se coltinent pour un oui ou pour un non. Une sorte de mêlée générale où les cancans des militants et des commerçants-militants a remplacé les idées. Il n’y a pas des visages porteurs d’idées. Ceux qui ont essayé d’implanter la culture de débats d’idées ont tous échoué. Au MPS on n’aime pas les idées. On déteste les intellectuels. On aime le folklore. La culture du « bling-bling » et du brouhaha stérile s’est incrustée au plus profond des entrailles du parti
Conséquences : le MPS est une maison vide. Pour comprendre cela, il suffit de suivre la présente campagne présidentielle. Aucune idée neuve. Aucun débat nouveau. Pourtant les sujets ne manquent pas comme par exemple le nouveau régime appelé avec pompes et sirènes « présidentiel intégral ». Il est en soi un sujet de débat. Les cadres du ce parti sont incapables de meubler leur maison fondée depuis plus de 30 ans.
Aussi, on n’entend ni le parti, ni le candidat, ni ses alliés aborder les problèmes du quotidien des Tchadiens. Par exemple les délestages intempestifs d’électricité. D’ailleurs, ils ont repris de plus belle en cette période de chaleur intense. Le mois de ramadan approche à grands pas, mais aucune solution ne pointe à l’horizon. Le parti du Maréchal candidat mène campagne en faisant fi de ce problème. Pas un mot, pas une seule idée pour amorcer un début de solution à un problème de plus de 15 ans. Fatigués, des citoyens se sont organisés pour dénoncer l’incapacité de la Société Nationale d’Électricité (SNE) à fournir l’électricité à ses clients. Une pétition pour une répartition équitable et permanente de l’électricité à N’Djamena circule sur le Net (secure.avaaz.org). Les Tchadiens veulent que le candidat du MPS parle de leurs difficultés : l’eau potable, l’électricité, la lutte contre le paludisme, la cherté de la vie, la santé pour tous, etc. Le Maréchal est muet sur ces sujets concrets.
Enfin, au lieu de parler des difficultés de ses compatriotes, le Maréchal et ses amis se perdent dans des bravades stériles. L’une de dernière sortie du président candidat est de clamer publiquement que la démocratie n’est pas le désordre. Oui mais la démocratie c’est aussi la liberté de manifester pacifiquement. Une sortie en chasse une autre, la toute fraiche trouvaille du Maréchal est de dire publiquement lors de son meeting dans la ville d’ Amtimane ceci : « la démocratie nous ne l’avons pas apporté par avion ni par bus. Nous l’avons apporté par le sang et les combats ». Il faut se rappeler comment le Maréchal débarqua, à l’époque, l’ancien Premier Ministre issu de la Conférence Nationale Souveraine, Fidel Moungar. Il avait employé la même formule « M. le Premier Ministre, je ne suis pas venu au pouvoir par un vol Air Afrique ». Cette phrase rappelle des mauvais souvenirs. Elle retentie dans un Tchad sans espoir. Et au milieu duquel traîne une maison vide, le MPS. A l’intérieur de cette maison le maître des lieux croit dure comme fer que c’est lui ou le chaos. Certains copropriétaires préfèrent le garder pour éviter ce chaos. D’autres veulent l’éjecter en créant le chaos. Un dilemme cornélien.
Bello Bakary Mana
Depuis l’amorce de la période la chaleur, les délestages intempestifs de la SNE fâchent les N’Djamenois qui se demandent ce qui se passe. Mahamat Adoum Ismaël, Directeur général (DG) de la SNE (Société Nationale d’Électricité) a donné des explications au cours d’une sortie médiatique le 3 avril passé, à la Direction de production au quartier Farcha. Reportage.
« En cette période de chaleur intense, les usagers de la SNE subissent des délestages continus à cause d’insuffisance de la production à laquelle se rajoutent des défauts sur les lignes et des pannes dans les postes », dit Mahamat Adoum Ismaël, DG de la SNE. Il s’est ensuite, excusé pour les désagréments causés. Selon lui, les informations inexactes et des rumeurs fantaisistes circulent et embrouillent les citoyens. « Nous voulons apporter des éléments d’informations de la source, pour contrecarrer ses rumeurs ». Pour lui, l’électricité est un important levier de développement d’un État qu’on ne peut au 21e siècle, s’en passer. D’après lui, la SNE fait de son mieux pour remplir sa mission de service public, fournir l’énergie électrique à tous ses abonnés. Il reconnaît les soutiens et les efforts de la plus haute autorité du pays pour enrayer la crise énergétique du Tchad.
Le DG affirme que 7 groupes électroniques sur 14 qu’utilise la SNE étaient aux arrêts. Il n’y a plus que 5 groupes qui fonctionnent 24h sur 24h. Et sur ces 5 groupes, il faudra tenir compte des travaux de révision, de maintenance et d’entretiens continus et l’attente des pièces de rechange, explique-t-il. M. Mahamat Adoum Ismaël soutient que la SNE a réceptionné un nouveau moteur MBH en provenance d’Allemagne d’une puissance de production de 4MW. Un autre générateur sera disponible bientôt, rajoute-t-il. « La puissance disponible actuelle est de 80 MW. Elle est supérieure à celle annoncée en septembre 2020 qui était de 70MW. La température ambiante est de 45°C et monte à presque 70°C dans la salle des machines. Cela impacte fortement le rendement des moteurs », justifie-t-il.
Le DG note également qu’en cette période de forte chaleur, le besoin en énergie de la ville est très élevé. Ce besoin annule les améliorations et fait que le consommateur ne ressent aucun changement. Pour le directeur général, près de 10 MW se sont ajoutés. Si c’était en décembre ou janvier, cette amélioration serait ressentie. Il indique que la capacité de production de la SNE est de 80 MW. « Nous alimentons moins de la moitié de la ville, mais nous poursuivons nos efforts dans l’achèvement des travaux en cours sur les trois autres moteurs qui seront remis en marche d’ici à la fin avril ou début mai. Cela va porter notre puissance à 95MW », dit Mahamat Adoum Ismaël.
« Cesser les agressions à l’encontre des agents de la SNE »
Le directeur général de la SNE estime que les techniciens de la SNE sont quotidiennement victimes des agressions physiques. Selon lui, son personnel brave la chaleur et travaille à des heures tardives pour satisfaire ses abonnés. Il demande que ces agissements malveillants cessent. Il en appelle à la responsabilité de chacun. Il soutient aussi que plus d’un tiers de personnes s’alimentent au mépris des règles élémentaires établies par la SNE. D’après lui, cette délinquance prive la société de ses ressources et menace la pérennité de l’entreprise SNE. En filigrane, il impute la responsabilité de délestages intempestifs aux fraudeurs et autres trafiquants. « La stratégie d’électrification dans le court, moyen et long terme adopté par le gouvernement à travers le Plan d’Urgence d’Accès à l’Électricité (PUAE) 2021-2023 répond à cette préoccupation », lance-t-il. Par rapport à ce vaste programme, le taux d’électrification va passer de 6,4% à 38,12%, dit le DG de la SNE.
Moyalbaye Nadjasna
Pour la sixième fois, il est candidat à la présidentielle. Pour la sixième fois, il n’a pas l’intention de perdre. Pour les militants du parti au pouvoir le Mouvement Patriotique du Salut (MOS), il est l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. Pour les opposants, il incarne l’échec d’une démocratie sans alternance. Qui est Idriss Deby Itno, le candidat du consensus ? Portrait.
Né en 1952 à Berdoba, au sud-est de la ville de Fada dans le septentrion tchadien, Idriss Deby Itno est un enfant du désert. Ses études secondaires le mènent au Lycée franco-arabe d’Abéché puis au lycée Jacques Moudeina de Bongor où il décroche un baccalauréat scientifique. Il intègre l’école des officiers active de N’Djamena en 1975. En 1976, il décroche une licence de pilote professionnel (spécialité transport des troupes) à l’Institut aéronautique Amaury de la Grange (France).
Le Commandant en chef
1979, retour au bercail du soldat Idriss Deby devenu depuis 2006 Idriss Deby Itno. Dans les années du début de la guerre civile, Idriss Deby rejoint le camp de l’ex-président Hissée Habré. Quelques années plus tard, il est nommé commandant en chef des Forces armées du nord (FAN). En 1982, Habré, chasse le régime de Goukouni Weddeye. Un des artisans de cette victoire n’est nul autre qu’Idriss Deby. Sa loyauté est gratifiée par le grade de colonel et commandant en chef. Idriss Deby reprend le chemin de l’école. Direction la France où il suit les cours à l’École de guerre interarmées. Il revient au pays en 1986 et est nommé conseiller de Hissée Habré pour la défense et la sécurité.
1989. Les relations entre l’homme fort de N’Djamena et son bras droit se gâtent. Après une tentative de coup d’État le 1er avril 1989, Idriss Deby s’enfuit au Soudan avec quelques frères d’armes. Certains de ses compagnons trouvent la mort. Hassan Djamous, blessé est capturé. Idriss Deby réussit à regagner le Soudan puis la Libye. Il fonde le 11 mars 1990, le Mouvement patriotique du salut (MPS), un mouvement politico-militaire. Un an plus tard, il chasse Hissée Habré du pouvoir un 1er décembre 1990.
Le président de la République
Habré débarqué, Deby est porté à la présidence du Conseil d’État le 4 décembre. Il sera désigné président de la République par son mouvement devenu parti politique début 91. En 1996, une Constitution est promulguée. Le pays organise les premières élections pluralistes. 14 candidats étaient en lice. Idriss Deby est élu pour un premier mandat de cinq ans en 1996. Il recueille 43,82% au premier tour en battant Wadal Abdelkader Kamougué au second tour par 69,09%. En mai 2001, Idriss Deby brigue son second mandat. Il est réélu dès le premier tour avec 63,17% des voix.
La nouvelle constitution et la présidence ad vitam
Alors que son second mandat tendait à sa fin, le gouvernement fait modifier la Constitution de 1996 qui limitait le nombre du mandat à deux. La nouvelle Constitution promulguée en 2006 saute le verrou de la limitation des mandats. Le président peut être réélu autant de fois. Idriss Deby Itno rempile pour un troisième mandat en 2006. Les grandes figures de l’opposition ont boycotté le scrutin. Deby s’est fait réélire aisément avec 64, 67% au premier tour.
13 avril 2006. Les rebelles du Front uni pour le changement (FUC) ont réussi à atteindre N’Djamena. Une attaque fulgurante qui a fait vaciller son pouvoir. Mais le soldat Deby Itno réussit, à les défaire. « Ce sont des enfants qui ne connaissent pas N’Djamena. Ils sont tombés dans leur propre piège », avait-il déclaré en son temps. En février 2008, au cours de son troisième mandat, les rebelles regroupés au sein du Commandement militaire unifié (CMU) ont encore failli renverser son régime. Après deux jours de combats acharnés en pleine capitale, la situation se retourne en faveur du président Deby alors que tout le monde le croyait vaincu. Le gouvernement pointe du doigt le régime de Khartoum, dirigé par Omar Hassan El-Béchir d’être derrière cette tentative de déstabilisation.
Le gendarme du Sahel
2013. Le nord Mali est envahi par des terroristes. Bamako et Paris sollicitent N’Djamena. Le président déploie 2 000 soldats avec à leur tête le général Oumar Bikimo. En 2014, il enchaîne avec un déploiement au Cameroun puis au Nigeria et au Niger dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Le président Deby est auréolé et s’impose comme un partenaire incontournable de la communauté internationale dans la lutte contre le terrorisme. Sur le plan régional, il est vu comme un panafricaniste et le gendarme du Sahel.
2016. Le MPS investit le président sortant Idriss Deby Itno pour un cinquième mandat. Le candidat de l’émergence fait face aux candidats de l’alternance issus de l’opposition. Les grosses pointures de l’opposition à savoir Saleh Kebzabo, Mahamat Ahmat Alhabo, Laoukein Kourayo Médard, et l’ex « mpiste » Joseph Djimrangar Dadnadji sont alignées Deby. Face à leurs stratégies qui consistaient à l’amener à un second tour et le battre, Idriss Deby Itno sort le fameux concept « un coup KO ». Et c’est le coup KO au premier tour. Le candidat du MPS est réélu avec 59,92% de voix. Son mandat qu’il dédie au monde rural sera marqué par la censure des réseaux sociaux, les mesures d’austérité, les crises sociales marquées par les grèves et des manifestations, la réforme des institutions avec le fameux forum national inclusif 1 et 2. Avec le forum 1, une nouvelle Constitution instaurant la 4e République a été promulguée le 4 mai 2018. Le verrou de la limitation des mandats est remis. Mais cette fois, le mandat passe de cinq à six ans. Un an plus tard, un poste de vice-président et le sénat sont créés, mais non comblés.
Le Maréchal du Tchad
2020. Deby Itno retourne sa djellaba et sa veste pour porter de nouveau la tenue militaire. Il dirige en personne l’opération « colère Bohoma » qu’il lance le 31 mars après la sanglante attaque des terroristes de Boko Haram contre une base de l’armée tchadienne dans le lac Tchad. L’armée perd près de 100 soldats lors de cette attaque. Un affront que le général cinq étoiles a décidé de laver. « Je refuse cette défaite et la réplique doit être foudroyante», avait-il martelé. Du 31 mars au 8 avril, il supervise les opérations depuis son quartier général installé sur l’île de Kaiga Kindjiria. Résultat, la péninsule est nettoyée de tous les éléments terroristes. En juin, l’Assemblée nationale prend une résolution pour récompenser le soldat de toujours Idriss Deby Itno. La représentation nationale l’élève à la dignité de Maréchal pour « services rendus » à la nation. Le 11 août, date anniversaire d’indépendance du Tchad, il reçoit ses insignes et sa tenue de Maréchal.
Le 6 février 2021, le MPS investit pour la sixième fois Idriss Deby Itno, 69 ans, 30 ans au pouvoir pour un nouveau mandat, cette fois de 6 ans. Sa candidature est objet à contestation. Pour l’opposition, c’est un mandat de trop. Elle réclame l’alternance et affirme qu’il n’y a pas de démocratie sans alternance. Pour la majorité présidentielle, leur candidat est l’homme qui peut garantir la stabilité et la paix. Sa candidature est déposée par sa formation politique auprès de la Cour suprême. Le 2 mars, le domicile de Yaya Dillo, candidat déclaré et proche parent du président candidat, a été attaqué par la garde présidentielle. Le nouveau fait jaser à tel point que trois candidats déclarés à la présidentielle se retirent. Les appels au report de l’élection se sont multipliés. Rien n’y fait. Le 13 mars, le Maréchal président candidat lance sa campagne électorale. Il promet un coup KO au premier tour à ses six adversaires restés en lice. Selon plusieurs observateurs, sa victoire prochaine ne fait pas de doute. Si cela se confirme, le Tchad aura à sa tête Idriss Deby Itno, au moins jusqu’en 2027 sinon plus. Selon la Constitution du 4 mai 2018, il peut se représenter en 2027, pour un autre mandat de six ans.
Christian Allahadjim
Il était avant député. Cette fois, il est candidat à la présidentielle un an après la création de son parti. Qui est Yombombé Madjitoloum Théophile, l’homme qui refuse qu’on le décrive comme un « novice » en politique ? Portrait.
Son directeur national de campagne le décrit comme un homme qui a horreur du bureau. « C’est un homme de terrain, un candidat sérieux. » Son entourage le décrit en tant qu’homme de conviction, une personne calme. Lui-même se définit comme un « intrépide et endurant ».
Aîné d’une famille de cinq enfants, Yombombé Madjitoloum Théophile est né un jour d’avril 1969 à Bongor. Fils d’infirmier, il a passé son enfance et son adolescence entre Moundou, seconde ville du pays et N’Djamena, la capitale tchadienne. Comme tout jeune de la décennie 1970, il a été marqué par les douloureux événements de la guerre de 1979. « J’ai eu l’expérience de vivre comme un enfant en zone de guerre », dit-il. Ce qui le conduira plus tard à travailler dans l’humanitaire. Titulaire d’un baccalauréat C, l’ancien élève du Lycée Adoum Dala de Moundou porte aujourd’hui plusieurs casquettes. Ingénieur civil, auditeur qualité, analyste en stratégie internationale, parcours défense, sécurité et gestion de crise, humanitaire et enfin homme politique.
Ses expériences professionnelles ont commencé en 1996 quand il intègre la Société tchadienne des eaux et d’électricité (STEE) en tant que chargé des études et de contrôle des nouveaux projets. Quatre ans plus tard, il quitte cette institution pour d’autres aventures. En 2004, il crée son cabinet d’ingénierie conseil où il occupe le poste de directeur général. Pour être en phase avec son humanisme, Yombombé crée la fondation Theos qui vient en aide aux enfants dans des zones de conflit au nord Mali et au Burkina. Yombombe collabore comme expert et consultant avec certaines organisations internationales et entreprises. Il a été trois fois consultant du PNUD.
La politique
La politique, le natif de Bongor aux parents originaires des Monts de Lam l’a embrassée dans les années 2000. Lui, il n’en voulait pas. Mais son entourage le lui a conseillé. Précisément le préfet de Biltine quand il exerçait à la STEE. « Par rapport à mes convictions et ma conduite sur le terrain, le préfet m’a conseillé de faire la politique si je veux que les choses s’améliorent dans notre pays », se souvient Yombombé Madjitoloum Théophile. L’ingénieur civil choisit alors d’intégrer le Rassemblement national des démocrates tchadiens (RNDT-Le réveil) de Pahimi Padacké Albert.
Au sein de cette formation politique, l’enfant des Monts de Lam gravit tous les échelons pour finir premier vice-président. En 2011, il porte les couleurs de ce parti aux législatives pour le compte du département des Monts de Lam. Yombombé Madjitoloum Théophile sera élu député siégeant à la troisième législature.
A l’hémicycle, le poulain de Pahimi Padacké Albert est élu 3e vice-président. Poste qu’il occupe jusqu’en 2020. Pendant son mandat électif, Yombombé est président de la Commission Développement, Infrastructure et Environnement du Comité Interparlementaire du G5 Sahel en 2019 et durant six ans membre de Parliamentarians for Global action (Action mondiale des parlementaires).
Sa plus belle expérience politique, dit-il, est sa participation aux négociations de l’accord du 13 août 2006. « L’accord nous a pris huit mois de négociation. Cela m’a beaucoup aguerri, de comprendre les enjeux de négociations, l’environnement politique », se confie-t-il.
L’ambition présidentielle
Fin 2019. Yombombé Madjitoloum Théophile démissionne du RNDT-Le réveil. « Nos visions des choses ne sont plus les mêmes avec le président du parti », justifie-t-il. Il perd par la même occasion son titre de député. La même année, il engage la procédure de la reconnaissance légale de son propre parti Union des Travailleurs progressistes pour la cohésion (UTPC). Deux ans plus tard, cette formation l’investit candidat à la présidentielle d’avril 2021. Une grande ambition pour la dernière-née des formations politiques tchadiennes. Mais Yombombé Madjitoloum Théophile se veut rassurant. « Je ne suis pas jeune en politique. 20 ans de carrière avec à la clé un mandat électif », réclame-t-il.
Avec un projet de société axé sur 11 points, le candidat de l’UTPC se veut pragmatique. « Contrairement aux autres qui font dans le discours, moi je viens avec des projets concrets pour le peuple », déclare-t-il. Ce n’est pas suffisant. L’ancien député dit « miser sur sa personnalité et son expérience » pour créer la surprise au lendemain du 11 avril.
Christian Allahadjim
Bientôt les Tchadiens iront aux urnes pour choir leur prochain président de la République. Quatre citoyens expriment leurs attentes au futur président à l’issue de la présidentielle du 11 avril prochain. Vox pop.
Hissène Djimet, étudiant en Sciences de l’Éducation
« Il faut que le futur président de la République soit bon pour notre pays, pour le construire. Nous les étudiants, nous attendons que notre bourse d’études soit rétablie, qu’on dispose de nos propres bus et non des bus loués, etc. L’Université de N’Djamena a beaucoup de problèmes. Dans les salles de Sciences de l’Éducation, il n’y a pas de ventilateurs, pas de lumières ni des tables-bancs. On veut que le nouvel élu corrige le problème de retard dans les reprises des cours à cause des multiples grèves »
Djimtadé Moitodé Victor, étudiant en 2e année Psychosociologie & Éducation.
« À mon avis, le résultat est connu d’avance comme d’habitude. Moi je pense que rien ne va changer, cela serait toujours le calvaire. En termes d’attentes, je suis vraiment pessimiste qu’il y aura un changement »
Yaya Yakessé Mahamat, Délégué de quartier Paris-Congo.
« Moi, je suis déjà vieux. J’ai vécu de moments de gloire déjà. Je prie aujourd’hui pour voir la paix se consolider dans ce pays. Je voudrais que les Tchadiens brisent les barrières ethniques et religieuses. Il faut que le futur président développe le vivre ensemble. C’est tout ce que j’attends pour cette jeune génération. Car l’union fait la force et le progrès »
Nemmi Toumadji, Artiste rappeur.
« Vous savez, partout où on fait le tour, on ne voit que le MPS. On se demande s’il y a même des opposants ? Il n’y a pas d’ambiance comme par le passé. C’est démotivant. Mes attentes ? Ce que je dis est la triste réalité. Je suis artiste, je vais plaider pour les artistes. Les artistes tchadiens sont délaissés. Alors j’attends un changement positif sur le plan culturel et artistique. Par exemple, la construction des salles de spectacle dans au moins les quatre grandes villes du Tchad. Veiller au sujet du droit d’auteur afin que les artistes vivent au moins de ce qu’ils produisent. J’attends un Tchad prospère dans la paix et la sécurité. »
Réalisation, Moyalbaye Nadjasna
Les chrétiens du monde commémorent bientôt la Pâque. Au Tchad, la pâque est moins célébrée par les églises protestantes. Par contre, les chrétiens catholiques ont toujours respecté cette importante fête qui marque la crucifixion et la résurrection de Jésus-Christ. Après 40 jours de carême, un Vendredi saint est observé le 02 avril, avant la célébration dimanche prochain de la pâque. Reportage.
Selon Abbé Achille Djimwoï Teldjim, Curé de la Paroisse Notre-Dame-de-la-Paix, le Vendredi saint marque le jour de la mort du Seigneur et Sauveur Jésus-Christ pour les chrétiens qu’ils soient catholiques ou protestants. « Vendredi saint fait partie du triduum pascal, les trois jours qui précèdent le jour de la pâque. Le Vendredi saint, prépare l’avènement de la résurrection de notre Seigneur Jésus-Christ,», dit le Curé. À l’église, dit-il, ils sont appelés à jeûner parce que c’est un jour où ils ont perdu une personne qui leur est chère, le Christ. Pour mon père Achille Djimwoï Teldjim, en cette occasion, tout ce qui touche à la douleur de l’humanité au Seigneur. Car rajoute-t-il, c’est à travers la mort du Christ que jaillit la joie et la victoire sur la mort. « Les activités qui constituent le Vendredi saint sont entre autres : le jeûne et la prière, le chemin de la croix, et la vénération de la croix. Étant donné que c’est sur cette croix que le Seigneur a rendu l’âme, cet élément important qui a porté le Seigneur», précise Abbé Achille. D’après lui, dans l’Église romaine, la messe est célébrée qu’au jour où le Seigneur est sorti vivant du tombeau.
Concernant la pâque, le Curé de la Paroisse Notre Dame de la Paix affirme que c’est une fête juive à l’origine. Cependant, la résurrection du Seigneur lui a donné un autre sens, lance-t-il. « Avec l’événement de la résurrection, la pâque devient la victoire sur la mort. Car de la résurrection, renaît une vie rayonnante et triomphante sur le mal », a expliqué père Abbé Achille Djimwoï Teldjim. Il ajoute que la pâque est un évènement fondateur. Autrefois, selon le religieux, la pâque commémorait la sortie des israélites de l’esclave en Égypte vers la terre promise Canaan.
« Les protestants ont besoin d’un enseignement… »
Selon le révérend pasteur Batein Kaligué, SG de l’Entente des Églises missionnaires et évangéliques au Tchad (EEMET), les chrétiens protestants font la pâque, mais à leur manière de façon très timide. « Ils ne suivent pas les pas du Seigneur pendant 40 jours et la dernière semaine difficile que le Seigneur a traversée. On le lit dans la Bible, mais on ne l’exprime pas ouvertement comme le font les frères catholiques », dit-il. Pour lui, les catholiques célèbrent très bien la pâque et respectent textuellement ce que la bible dit. « Je crois que nous avons besoin de faire un enseignement fort sur cette question afin d’amener les églises protestantes à comprendre la pâque. C’est une façon de matérialiser et d’actualiser les souffrances du Christ en marchant sur ses traces », confie Rev. Batein Kaligué. Pour le SG de l’EEMET, la genèse de la pâque remonte dans l’Ancien Testament précisément du livre d’Exode écrit par le prophète Moise.
Dieu a parlé à Moise à travers un buisson ardant de repartir en Égypte dire à Pharaon de libérer son peuple qu’il tient en esclavage, dit le Rev. Batein Kaligué. « Dieu frappe l’Égypte par 10 plaies, dont la dernière, concerne l’extermination des premiers nés d’animaux et humains. Dieu, à cette occasion a recommandé à Moise que ménage Israélien immole un agneau sans défaut et d’en asperger le sang sur les linteaux de leurs portes afin d’être épargné de l’Ange destructeur. Les israélites doivent préparer les viandes et en manger tout en ceignant la ceinture et chaussure aux pieds. Un signe annonçant leur départ d’Égypte », explique le Rev. Tel a été la genèse de la pâque dans l’Ancien Testament, dit-il. Selon lui, Jésus est aussi appelé l’Agneau pascal, c’est-à-dire l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde. « Le mot pâque signe passer au travers, c’est-à-dire au-dessus. Alors aujourd’hui, Christ est mort pour nous délivre de l’esclavage du péché. Donc paque signifie également délivrance du péché ».
Pâque vient de l’hébreu pessa’h, le passage devenu pascha en latin célèbre la fuite d’Égypte et le passage de la Mer Rouge. Au 16e siècle, Pâques s’écrit au pluriel par les chrétiens pour se distinguer de la fête juive afin d’évoquer à la fois, la passion, la crucifixion et la résurrection de Jésus-Christ mort à la veille du Sabbat. Pâques était aussi, selon les historiens, une fête païenne qui célèbre le printemps, le retour de la lumière après les longs et tristes mois d’hiver. Dans l’antiquité, plusieurs légendes illustrent cette joie par le retour sur terre et le réveil d’une déesse ou d’un dieu.
Moyalbaye Nadjasna