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Les prévisions des recettes budgétaires du projet de loi des Finances 2022 s’élèvent à 1 359 Milliards. Une légère augmentation de 260,8 milliards comparée à celle de 2021, selon le conseil extraordinaire des ministres du mercredi 22 décembre.

L’examen du projet de Loi des Finances 2022 par le conseil extraordinaire des ministres ce 22 décembre prévoit 1 359 milliards de recettes budgétaires y compris les dons. Une hausse significative de 260,8 Milliards par rapport à la Loi des Finances 2021. Les causes sont l’accroissement de plus de 86% des recettes pétrolières due à l’augmentation des cours du pétrole en 2021. Selon le conseil, cela a eu des répercussions positives sur l’impôt sur les sociétés, les redevances et les participations. Le déficit budgétaire hors don est évalué à 13, 238 Milliards. « Ce qui obligera l’État à faire recours à la Facilité Élargie de Crédit dans le cadre de son programme avec le FMI, ainsi qu’à des appuis des partenaires au développement pour financer son budget », dit le gouvernement.

Le projet de la loi des Finances 2022 a été confectionné en partenariat avec le conseil d’Administration du Fonds monétaire international (FMI), précise le conseil. Ce partenariat avec le FMI est basé sur un nouveau programme de Facilité Élargie de Crédit (FEC) sur la période 2021-2024. « Ce programme est un catalyseur pour la mobilisation des appuis budgétaires, des dons et des prêts auprès d’autres partenaires au développement », affirme le gouvernement. D’après les autorités tchadiennes, ce projet de Loi des Finances constitue une traduction de la feuille de route du gouvernement. L’organisation du dialogue inclusif, la réforme électorale et l’organisation des élections générales feront l’objet de sollicitation d’apport des partenaires au développement du Tchad.

Pour le gouvernement, ce projet de Loi des Finances est élaboré dans un contexte particulier de transition qui va s’achever en 2022. Selon le conseil, il faut stabiliser le fondement de notre économie avec les nouvelles institutions. Cela prendra en compte les aspects sanitaires, sécuritaires et climatiques. Pour le gouvernement, ce projet de loi a pour objectif d’apporter des réponses aux difficultés budgétaires. Il s’agit de relancer les secteurs porteurs et améliorer les investissements, souligne le conseil. Il ajoute, la facilitation des affaires du commerce intérieur et extérieur par des mesures incitatives. Mais il faudra aussi atténuer certains impôts et taxes, le plafonnement des pénalités, la mise en place d’une amnistie fiscale et la régulation des contrôles fiscaux.

Chocs macroéconomiques et innovations

Le projet de Loi des Finances 2022 n’a pas fait table rase du contexte macroéconomique marqué par divers chocs. Ces chocs sont liés à la pandémie du Covid-19, à l’insécurité dans les pays limitrophes, à l’afflux des réfugiés et aux changements climatiques. « En dépit de ce contexte difficile, l’économie tchadienne devrait enregistrer un taux de croissance de 4,1% en 2022 contre 3,7% en 2021. Ce regain de croissance proviendrait du dynamisme global des activités économiques aussi bien dans le secteur pétrolier que dans le secteur hors pétrole », dit le document. Pour les autorités, ce Projet de Loi introduit des innovations fiscales. Il s’agit des modifications ou des compléments à certaines dispositions du Code général des Impôts et du Code des Douanes de la CEMAC.

Une autre importante innovation est la simplification et l’unification des textes législatifs et réglementaires qui encadrent la gestion des revenus pétroliers. Le projet prévoit aussi, l’introduction d’une taxation au taux réduit pour certains matériaux de construction. Ce sont le fer à béton, les produits finis et dérivés de l’industrie textile. Objectif, améliorer le pouvoir d’achat des ménages et la compétitivité des industries nationales. Ce projet de loi des finances 2022 n’a pas perdu de vue les acquis sociaux des travailleurs, les conditions de vie des soldats, des étudiants, le soutien aux personnes vulnérables (personnes handicapées, la jeunesse, la petite enfance, la femme, le monde rural etc.)

En 2022, le gouvernement affirme qu’il va fournir plus d’efforts pour la mobilisation et la sécurisation des ressources. Il va aussi poursuivre la rationalisation des dépenses publiques dans le respect strict de la discipline budgétaire.

Moyalbaye Nadjasna

L’artiste musicien tchadien Mahamat Ali Darsila va célébrer le 30 décembre prochain ses 35 ans de carrière. À l’occasion de cette célébration, il a été reçu par la rédaction de Ialtchad Presse. Le chanteur arabophone raconte comment il est arrivé dans la musique, mais aussi ses réalisations artistiques dans la consolidation de la paix et du vivre ensemble au Tchad. Entrevue.

Le natif de la province de Darsila, Mahamat Ali Darsila, l’un des artistes musiciens le plus connu dans le milieu artistique arabophone et surtout par les mélomanes tchadiens va célébrer ses 35 années de carrière. Pour remercier le public et ses fans, l’enfant terrible de la province de Darsila va organiser le 30 décembre prochain un concert VIP dans un hôtel de la place à N’Djamena. Pour immortaliser ses 35 ans de carrière, le prodigieux artiste musicien a invité plusieurs autres artistes musiciens et comédiens à se joindre à lui pour rendre belle la fête. Talentueux, Mahamat Ali Darsila, avait déjà, à l’adolescence, un penchant pour la musique. Plus tard, il en fait sa profession.

« J’ai aimé la musique à bas âge. J’ai commencé la musique quand j’avais 7 ans, et j’ai continué au collège jusqu’à obtenir le bac », explique-t-il. Selon lui, c’est après son baccalauréat que les professeurs d’art ont découvert ses talents artistiques. Mahamat Ali Darsila a étudié la musique pendant 3 ans à école d’art à Khartoum au Soudan. Après sa formation, il intègre de grands groupes professionnels de la musique soudanaise avant de décider de rentrer au Tchad. En 1994, le jeune artiste monte en scène avec ses propres compositions, dont le titre Darsila. Deux ans plus tard, en 1996, il entame une tournée au sud du Tchad, en compagnie de maître Gazonga, Ahmat Pecos et Djalali pour le compte du Mouvement patriotique du Salut (MPS), lors de la campagne présidentielle de 1996.

En 1997, une fois le milieu culturel maîtrisé, il crée son propre groupe et lui donne le nom Darsila, un nom de sa région natale.

À propos de la musique tchadienne, l’artiste souligne que le Tchad est composé de plusieurs groupes ethniques qui font sa diversité et sa riche culture.  « Nous avons les meilleures danses traditionnelles, variées en folklore. Mais il reste à faire connaître notre culture en dehors de nos frontières », explique l’artiste musicien. Selon lui, ce qui retarde la musique tchadienne est le manque de forât et des festivals de musiques pour faire découvrir les talents cachés, pour faire rayonner la culture tchadienne. Il soutient que le pays a des talents, mais il lui faut une bonne organisation pour faire décoller la musique et faire vivre les artistes tchadiens.

Mahamat Ali Darsila demande aux autorités de construire des écoles des arts comme au Soudan pour la formation des jeunes artistes tchadiens. Il suggère aussi aux autorités de mettre sur pied un fonds d’aide dédié pour aider les artistes. Toujours selon lui, beaucoup d’artistes et musiciens tchadiens peinent à vivre correctement de leur art. « J’ai 35 ans de carrière, mais je n’ai jamais reçu de l’aide de l’État. Ailleurs, l’État aide les artistes qui sont en fin de carrière, mais au Tchad, ce n’est pas le cas », dit-il.

La star de la musique arabophone tchadienne a aussi réalisé plusieurs albums avec beaucoup d’autres artistes tchadiens et soudanais. Après son concert inédit prévu le 30 décembre prochain, l’artiste prévoit de faire un clip dans lequel il serait représenté 10 danses de 10 ethnies choisies.

Mahamat Ali Darsila n’est pas seulement actif dans le domaine de la musique. Il a aussi mis sa notoriété et sa disponibilité au service de son pays. Il a participé à plusieurs campagnes de sensibilisation de lutte contre le mariage précoce au Tchad. Le musicien a associé son image à la vulgarisation de plusieurs activités dans le programme du gouvernement mandaté aux organismes et institutions internationales en tant qu’ambassadeur.

Il a été ambassadeur pour la lutte contre le palu, contre la polio. Enfin, il est ambassadeur pour la mobilisation à la paix et à la cohabitation pacifique au Tchad. Son talent lui a permis de gagner plusieurs trophées. L’artiste a aussi dignement fait flotter le drapeau tchadien dans plusieurs pays d’Afrique.

Jules Doukoundjé

2021 s’en va bientôt. C'est une année qui a marqué la mémoire des Tchadiens par des évènements importants. C’est en réalité l’histoire qui s’écrit au quotidien. Les journalistes la racontent au présent. Les historiens l’écrivent au passé. Bref, en 2021, qu’est qui a marqué les esprits?

D’abord, la mort du Maréchal président Idriss Deby Itno a marqué cette année.  Est-il mort au combat « l’arme à la main » comme le répètent avec insistance les autorités de la transition? Ou a-t-il été assassiné comme on le chuchote derrière les rideaux? Jusqu’à là, on nage dans la confusion et les contradictions. Le Conseil Militaire de Transition (CMT) et le gouvernement de transition (GT) parlent de mort au combat. L’Union Africaine (UA), après avoir réclamé une enquête, continue de parler « d’enquête sur l’assassinat du feu Maréchal ». Pour l’instant, le CMT reste silencieux. Pas d’enquête officiellement ouverte. L’UA pousse le dossier en marchant sur les pointes des pieds. Les Tchadiens et le monde attendent des éclaircissements parce que Deby Itno qu’on l’aime ou qu’on le déteste est un dirigeant qui a marqué l’histoire de son pays. Et c’est normal d’établir la vérité sur sa disparition. Me Ahmed Idriss dit Lyadish, très actif sur le réseau Facebook, a écrit un intéressant article sur l’enquête judiciaire en cours.

La mort du Maréchal Deby Itno est indissociable de la rébellion tchadienne du Front pour l’Alternance et la Concorde (Fact) et son chef Mahamat Mahdi Ali. Ils sont jusqu’à preuve du contraire à l’origine de la mort du président tchadien. Ils ont donc marqué par leur percée à presque 300 km de la capitale tchadienne les esprits, surtout qu’ils ont porté un coup fatal en plein désert à celui que les médias occidentaux ont surnommé le renard du désert. À l’annonce de son décès, ils réclamaient avec un brin de fierté la paternité du meurtre. Depuis quelques mois ils le réclament de moins en moins. Ils font profil bas. Leur chef donne de temps à autre quelques entrevues pour dire qu’il est ouvert au dialogue. Tout en lançant des menaces à peine voilées sur la certitude d’une autre attaque de sa troupe.

Ensuite, dans la foulée, le président de l’Assemblée nationale (AN) a passé son tour refusant d’assumer ses responsabilités. Le CMT est créé avec à sa tête le fils du défunt Maréchal, Mahamat Idriss Deby Itno. Un gouvernement de transition est nommé. Cahin-caha un Conseil national de transition (CNT, chambre législative) est mis sur pieds et ses membres cooptés selon les intérêts et les calculs de l’ex-parti au pouvoir le Mouvement patriotique du Salut (MPS) et des quelques membres de l’opposition qui ont accepté de collaborer avec la junte militaire. Tant pis pour ceux qui contestent la méthode et qui réclament que cette prérogative revienne aux assisses du Dialogue national inclusif (DNI). Pour l’instant, tout semble rouler de l’avant malgré le grand bruit qu'a soulevé le gargantuesque budget de ce machin. Les internautes tchadiens ont une belle formule pour signifier leur exaspération « les choses du Tchad ».

Concernant « les choses du Tchad », les préparatifs du DNI se déroulent sous tambour et trompettes. Bref, sur ce registre les choses avancent mais sans les politico-militaires, il sera difficile de réussir ce rendez-vous. De ce côté aussi, il semblerait que c'est prometteur.

2021 a également été marqué par l’émergence politique du parti Les Transformateurs et de Wakit Tama. Les deux organisations ont mené la contestation dans la rue. Ils ont su et pu imposer une nouvelle méthode de contestation malgré quelques débordements. En passant le chef des Transformateurs, Succès Masra a tellement pris confiance en lui qu’il semble faire des embardées et des sorties de route. La dernière en date est de croire ou de faire croire qu’il serait attaqué par des forces occultes. Cette croyance prise au sérieux par M. Masra et ses militants interroge sérieusement sur la lucidité du chef et de ses lieutenants. Si c’est l’envie de faire du buzz qui a poussé le jeune leader alors sur ce coup c’est raté. Le buzz à tout prix est une assurance au discrédit.

Aussi, l’insécurité qui défraie la chronique ces derniers jours a effrayé les esprits. Elle ne semble épargner personne. Les malins se sentent-ils libérés depuis la disparition du Maréchal? C’est à croire que ces génies malfaisants sont sortis de la bouteille dans laquelle le Maréchal les avait enfermés. Sur ce dossier, le président du Conseil militaire de la transition (PCMT) semble débordé. Quelque chose lui échappe. Peut-être qu’un groupe autour de lui veut lui signifier qu’il n’est rien d'autre que leur création. Et qu’il doit leur obéir aux doigts et à l’œil.

Enfin, la rocambolesque affaire de l’ex-première Dame Hinda Deby Itno, de sa fratrie et du défunt colonel, illustre bien le drame qui se joue dans cette transition où se mêle insécurité et règlement de compte. Il y a comme un film à feuilleton qui se joue dans l’ombre. Un appel à témoin est même lancé par le Ministère de la Sécurité publique, avec à la clé 50 millions de F CFA comme récompense pour retrouver le ou les meurtriers. Décidément dans cette République, il y a des citoyens plus citoyens que d’autres. Cette affaire met en colère les Tchadiens. Ils n'ont d'autre choix que de se contenter d’être des téléspectateurs. Ils attendent le prochain épisode d’une série haletante où la princesse et sa fratrie tombent de leur piédestal, accusés à tort ou à raison d’avoir les mains salies par le sang du défunt colonel. Et surtout des mains pleines des liasses d’argent. Eux qui n’ont pas su ou pu se mettre à l’abri, loin du pays, au lendemain du départ sans retour du Maréchal.

NB : Nous reviendrons, inchAllah, dans les prochains jours dans une chronique pour parler des perspectives de 2022.

Joyeux Noël et bonne année

Belle Bakary Mana

L’église catholique tchadienne a célébré ce samedi à N’Djamena le jubilé de 25 ans de vie sacerdotale de 6 prêtres tchadiens. La messe de jubilé a été officiée par Monseigneur Joseph Tinodji, évêque du diocèse de Pala, en l’église du Sacré-Cœur de Chagoua. Reportage.

Plusieurs fidèles chrétiens catholiques sont sortis massivement pour célébrer le jubilé de 25 années de vie sacerdotale de 6 prêtres tchadiens, en présence de plusieurs évêques venus pour la circonstance. C’est l’évêque de diocèse de Pala, Monseigneur Joseph Tinodji qui a eu l’honneur d’officier la messe du jubilé.  Les 6 hommes de Dieu ont été ordonnés prêtres depuis 1996 et se sont engagés, malgré leurs faiblesses, à servir Dieu, selon l’expression des religieux.

Pour Jean-Pierre Ningaina, curé de la paroisse du Sacré-Cœur de Chagoua, l’un des 6 jubilaires, 25 ans, ce n’est pas rien, c’est juste indicatif dans la maturité. Selon lui, 25 ans dans la vie religieuse, on devient mature, on sait qu’il faut faire et on apprend à corriger nos propres erreurs. « 25 ans de service sacerdotal, on appréhende mieux le sens de l’église. 25 ans de fidélité, c’est la fidélité de Dieu, ce n’est pas nous », dit-il. Le sucré de la paroisse du Sacré-Cœur ajoute qu’ils ne qu’un instrument que Dieu a utilisé pour servir son peuple.

Abondant dans le même registre, monseigneur Joseph Tinodji, Évêque de Pala, dans le sud estime que 25 ans au service de l’église mérite d'être  célébré . Monseigneur Tinodji souligne que les gens voient généralement ceux qui quittent le sacerdoce, et ne voient pas ceux qui font l’effort pour rester servir le seigneur, malgré leurs faiblesses et malgré leurs limites. « Quand quelqu’un arrive jusqu’à 25 ans, c’est un sujet de joie et d’Action de grâce au seigneur », souligne l’évêque de Pala. À son avis, la célébration des 25 ans de vie sacerdotale des 6 prêtres tchadiens est un succès grâce à la contribution des fidèles laïcs. Selon lui, c’est aussi un signe que le fait de se donner à l’église a porté de fruits et les fidèles chrétiens catholiques expriment leur reconnaissance et leur joie de les voir au service du seigneur. Monseigneur Joseph Tinodji indique que le jubilé est instauré dans la bible et c’est le seigneur lui-même qui a voulu. Il a donné l’exemple du sabbat chez les juifs qui est un jour de repos. L’évêque de Pala soutient que 25 ans de fidélité au seigneur est une étape importante. Il ajoute aussi que c’est le moment de marquer une pause et faire l’examen de conscience, de rendre grâce au seigneur et de demander la force pour pouvoir continuer. Parce que, dit-il, après 25 ans, il va avoir 50 ans et 75 ans au service du seigneur, si possible. Pour l’abbé Tihissem Jean-Marie, prêtre du diocèse de Pala, ordonné prêtre en décembre 1996, c’est un jour de joie et d’Action de grâce pour eux et pour l’Église catholique tchadienne. Selon l’abbé Jean-Marie, tout ce qu’il a fait, ce n’est pas lui. Il précise que les prêtres ne sont qu’un instrument que Dieu utilise pour faire sa volonté.

Abbé Nadjibé Damian, l’un des six jubilaires et responsables du séminaire de Bébédja, dans la province du Logone Oriental, estime que le jubilé est considéré comme une consécration. Il indique aussi que c’est le moment d’invoquer le pardon de Dieu pour les manquements et les faiblesses qui pourraient, peut-être, constituer un obstacle dans la conduite des brebis de Dieu. Le responsable spirituel du séminaire de Bébédja exhorte les fidèles chrétiens à rester soudés et à prier avec eux pour que Dieu puisse guider leur pas à bien accomplir leur mission.

Jules Doukoundjé

Quarante enfants de la rue ont fêté Noël avant l’heure à l’Église de Dieu centre Biblique au Tchad, ce dimanche 19 décembre. La fête s’est déroulée dans la grande salle du culte, en finition, au quartier Ardep-djoumal dans le 3e arrondissement de la ville de N’Djamena, capitale du Tchad. Ces 40 enfants de la rue ont été invités par les enfants de l’école du dimanche du centre Dakouna pour la célébration anticipée de la nativité de Christ Reportage.

Plus de 40 enfants de la rue, encadrés au centre Dakouna se sont réjouis ce 19 décembre avec leurs amis de l’école de dimanche de l’Église de Dieu centre Biblique. De la ferveur et de l’enthousiasme, l’ambiance était festive ce matin. Des vifs moments ont emballé toutes les personnes venues admirer les prestations de leurs progénitures. Bien que dans un milieu non familier, les enfants du centre Dakouna ne se sont pas sentis dépaysés. Ils étaient présents et ont esquissé tous les pas de danses.

Le pasteur principal de l’Église de Dieu Centre Biblique, Hondjibaye Jean-Baptiste a émis des vœux de compassion pour les 40 enfants. « Nous voulons vous dire que nous vous aimons. Que le Seigneur Jésus-Christ vous aide afin de le rencontrer personnellement. Vous verrez ce qu’il fera dans votre vie », affirme le pasteur.

Charles, un jeune ancien drogué de 28 ans, témoigne, « je viens de loin, et je ne sais pas comment je suis redevenu une personne respectée aujourd’hui. J’étais un enfant de la rue très déviant et rejeté par ma mère. J’étais dans les affaires des stupéfiants, mais le Christ m’a transformé », dit-il.

Le berger Jean-Baptiste, annonce un don d’un sac de maïs, d’un sac du riz de 50 kg, d’un bidon d’huile de 5 litres et d’un carton de savon en faveur des enfants du centre Dakouna. Le directeur des Écoles de dimanches des Églises de Dieu au Tchad, Togoum Naliri, justifie la présence des enfants du Centre Dakouna en cette vieille de la nativité. « Les enfants ont tous les mêmes droits. Dieu ne fait pas de différence. Nos enfants sont contents de partager avec leurs camarades ce bon moment. Ce don montre que nous sommes de cœur avec vous. Nous ressentons très sincèrement la situation que vous vivez ». M. Barka Kelo, un des encadreurs du centre Dakouna a accompagné les enfants. Il soutient qu’ils sont bénis cette semaine.  « Avant-hier la Fondation Dieu bénie nous a visité, aujourd’hui c’est le tour de l’Église de Dieu centre Biblique. Il nous manque de mots face à ce geste remarquable, une marque de compassion », dit M. Barka.

La présentation d’un enfant, les récits, le partage de repas, le spectacle ont étés d’autres points forts de cette célébration anticipée de la Noël. Le prédicateur du jour M. Togoum Naliri appelle les chrétiens au partage en cette période.

Moyalbaye Nadjasna

La coopérative des fleuristes « Stop désert », située à côté de l’Institut Français du Tchad (IFT) de N’Djamena, dans le 3e arrondissement, est contrainte de quitter le lieu. Le nouvel acquéreur du terrain veut créer un parc automobile. Désorientés, des centaines de fleuristes interpellent les autorités communales pour leur trouver un nouvel emplacement. Reportage.

Les fleuristes situés à côté de l’institut français de N’Djamena sont déclarés persona non grata. Ils doivent immédiatement quitter le lieu. Installés depuis 2000, par la mairie de N’Djamena, ces fleuristes ne savent où déposer leur un million et demi de plants. Le terrain serait vendu à un commerçant qui veut en faire un parc d’automobile. Selon eux, l’affaire a été traduite en justice 2 fois avec 2 acquéreurs différents. Ils affirment avoir gagné le premier procès, mais ont perdu le second et la justice leur demande de quitter le lieu. La coopérative-stop désert est composée de 250 fleuristes, ils interpellent les autorités communales afin de leur trouver un nouveau local.

Pour Labeu Jacob, le secrétaire général (SG) de la coopérative « stop désert », leur organisation n’est pas au-dessus de la loi, mais la mairie n’a rien prévu pour eux. Stop désert est une coopérative située à côté de l’institut français du Tchad, elle œuvre dans le domaine de production des plantes et des fleurs. Selon M. Jacob, ils étaient en ville avant d’être relocalisés par la mairie centrale dans cette espace depuis 2000. Il souligne que son organisation compte 250 fleuristes qui travaillent dans la production des fleurs, des plants d’arbres fruitiers et non fruitiers. « Nous sommes une association organisée. Nous payons normalement nos taxes à la commune », dit le SG de la coopérative-stop désert.  Il explique qu’au début un monsieur se prénommant Bakhit leur avait demandé de quitter le lieu, parce qu’il est propriétaire du terrain.  Mais les fleuristes se sont opposés et ont traduit l’affaire en justice qui leur a donné raison. Ensuite dit M. Labeu Jacob autre personne du nom Adam Adawi surgit et affirme, la main sur le cœur, qu’il est propriétaire du terrain et leur demande de quitter.

Selon le responsable de la coopérative-stop désert, ce dernier voulait créer un parking de vente de voiture. « Il nous a montré ses papiers. Nous lui avons dit que c’est la Mairie qui nous a amenés ici, sans la décision de la mairie nous ne quitterons pas », dit-il. Adam Adawi a traduit la coopérative au tribunal et a gagné le procès. Cette fois-ci, les fleuristes doivent quitter définitivement le lieu. Regroupés dans l’espace vert, ils disent être mis devant un fait accompli et interpellent le Maire de la ville de N’Djamena, Ali Haroun pour leur trouver un autre espace vide. Le SG de la coopérative des fleuristes de l’institut français de N’Djamena estime que c’est la seule activité génératrice de revenus qui leur permet de prendre en charge leur famille. Il soutient que si rien n’est fait, il leur serait difficile de prendre en charge leur famille. Labeu Jacob souligne aussi que cette place fait vivre directement 250 fleuristes et indirectement plus de 500 personnes. Sur le site en question il y a actuellement 1 million et demi de plants d’une valeur de plus 80 millions de francs CFA.

Selon nos sources, la ville de N’Djamena compte environ 3 coopératives des fleuristes qui emploient directement 2500 fleuristes. Les fleuristes affirment unanimement qu’ils participent activement à la lutte contre la désertification et le réchauffement climatique en plantant des milliers d’arbres chaque année. Un peu loin dans le jardin, un autre jeune fleuriste témoigne. Il a pu payer ses études jusqu’en Master.  Il s’appelle Douadé Davide. Il dit exercer cette activité depuis le lycée. Selon lui, ce vendredi matin, les forces de l’ordre ont détruit leurs plants et leur demandent de quitter la place.

Pour le Secrétaire général de toutes les coopératives des fleuristes de la ville de N’Djamena, Weina Dabey, c’est le Maire sortant qui a vendu le terrain à un individu sans les informer. Le SG dit qu’en leur demandant de partir, c’est des dizaines de millions de pertes. « Nous avons beaucoup investi ici, si on nous demande de partir, on va tout perdre », dit-il.

La rédaction a interpellé la Mairie sur cette affaire. Elle serait à la recherche d’un nouvel endroit pour réinstaller les fleuristes.

Jules Doukoundjé

Insécurité : Des mesures jugées insuffisantes

La décision du ministère de la Sécurité publique et de l’Immigration d’interdire la détention et l’utilisation illégale d’arme légère et de petit calibre pour lutter contre l’insécurité grandissante est jugée insuffisante. Plusieurs intellectuels et leaders de la société civile estiment que cette mesure n’est pas la bonne solution. Ils réclament des actions concrètes contre l’impunité pour instaurer la justice et la paix. Reportage

Pour lutter efficacement contre l’insécurité au Tchad particulièrement dans la capitale, N’Djamena, tous les moyens sont bons, pourvu qu’ils soient efficaces pensent les Tchadiens. Les autorités en charge de la sécurité publique ont pris le 11 décembre dernier des mesures interdisant la détention et l’utilisation illicite d’arme légère et de petit calibre. Cette décision a fait réagir. Certains intellectuels et leaders de la société civile estiment que cette mesure est insuffisante pour permettre de lutter contre l’insécurité.

Pour le vice-président de l’association tchadienne pour la promotion et la défense des droits de l’homme (ATPDH), Djékourninga Kaoutar Lazare, la Constitution du Tchad dit clairement qu’on ne doit pas porter atteinte à l’intégrité physique ni morale d’un individu. Toutefois, le défenseur des droits humains estime que ce qui se passe ce dernier temps au Tchad est une anarchie. Selon lui, l’ insécurité ne doit pas en principe être un problème. C’est le rôle régalien de l’État d’assurer la sécurité de sa population.  À propos des mesures prises, il estime que les autorités ont, plusieurs fois dans le passé, pris ces mêmes mesures, mais que personne n’avait respectées. Pour lui les agressions et l’attaque de la semaine dernière contre le domicile de l’ancien ministre de l’Éducation nationale Ahmat Khazaly Acyl sont inacceptables. M. Djékourninga Kaoutar Lazare exhorte les autorités à assumer leur responsabilité.  « On connaît ces gens. Il faut appliquer la loi, il faut qu’ils soient interpellés et jugés par rapport à leurs actes », dit le vice-président de l’ATPDH.

Pour lutter contre l’insécurité, il affirme que le pays a des institutions chargées de la sécurité publique : la police nationale, la gendarmerie nationale et la garde nomade sont bien formées pour assurer la sécurité sur toute l’étendue du territoire national. Au sujet des fouilles corporelles organisées par les agents de la sécurité, il ajoute que c’est normal.  Toutefois, il déplore que cette fouille ne concerne malheureusement pas tout le monde. M. Lazare estime que c’est surtout tard la nuit que certains Tchadiens refusent d’être fouillés et cela peut avoir des conséquences pour tout le monde.

Abondant dans le même sens, le président de l’Alliance tchadienne universelle pour la défense des droits de l’homme (ADH), Acheikh Ben Seid estime quant à lui que le port d’arme est suspendu depuis 1991, mais n’a pas résolu le problème récurrent d’insécurité, surtout à N’Djamena.  Il précise aussi que les militaires vont de maison en maison pour arracher les armes des citoyens qui ont l’autorisation de port d’arme. Selon lui, pour éradiquer l’insécurité dans la capitale, il faut désarmer les citoyens qui ne respectent pas la loi (les intouchables). Il soutient que ce sont les militaires et les hommes et les femmes qui gravitent autour du pouvoir qu’il faut indexer. « Il faut que le ministre de la Défense prenne sa responsabilité, les armes sont avec les colonelles et les généraux. Ce sont eux qui sont les intouchables », dit-il. Acheikh Ben Seid souligne que le ministre de la Sécurité publique doit chercher ailleurs et non chez la population civile. Pour lui, ceux qui empêchent la population civile de vaquer normalement à ses occupations sont des militaires, les officiers de l’armée et leurs enfants. Il estime que les autorités en charge de la sécurité savent où se trouvent les armes. Il demande aux autorités d’avoir le courage d’aller chez les officiers pour les désarmer et la ville de N’Djamena va retrouver la paix.

Selon Me Djomia Germain, notaire et président de la chambre nationale des notaires du Tchad, le port d’arme est réglementé pour les civils. Il affirme que ceux-ci doivent avoir un permis pour porter une arme. Au sujet des mesures prises par le gouvernement, Me Djomia Germain estime que les magistrats ont des raisons légitimes de porter les armes. Mais il souligne que les armes portées par des citoyens honnêtes sont un moyen dissuasif contre les criminels. « Nous demandons à l’État de réglementer strictement la détention et le port d’arme. Nous constatons que ces armes pullulent en ville », dit le notaire. Au sujet de l’impunité, le notaire affirme qu’elle est l’une des causes de l’insécurité. Il faut, selon lui, que les délinquants soient réprimés, et sanctionnés conformément à la loi. Et qu’ils purgent leur peine. Il ajoute que cela serait dissuasif pour ceux qui sont tentés de commettre de crimes.

Jules Doukoundjé

À quelques jours des fêtes de fin d’année, la ville de N’Djamena vit au rythme des préparatifs de la Noël et de la Saint sylvestre. Dans les marchés, les vendeurs et les acheteurs se bousculent. Les uns pour acheter, les autres pour vendre des articles et produits nécessaires. Cependant, le prix de certains produits alimentaires comme la farine de blé, l’huile, l’oignon et le sucre flambent. Les vendeurs se frottent les mains pendant que les acheteurs se plaignent. Ialtchad presse a fait un tour au marché de Dembé. Reportage

Les marchés de N’Djamena ont pris un autre visage. Celui d’un marché de Noël. Il y a d’un côté des articles qui ne se vendent pas habituellement envahir les marchés : les sapins de noël, des chapeaux, des jouets pour enfants, des vêtements, des chaussures des tous petits, etc. De l’autre côté, les produits alimentaires de première nécessité comme la farine de blé, l’huile, le sucre sont plus sollicités. Seulement, le prix de ces produits flambe. La farine de blé de 50 kg qui se vendait à 19.OOO F CFA, est à 22.500FCFA. Celui de 25 kg, est à 11.500 au lieu de 9.000 FCFA. De même, le bidon de 20 litres d’huile est passé de 20.000 à 27.000 F CFA. La tasse du sucre passe de 2000 à 2500F. La tasse d’oignon passe de 1500 à 2500 F CFA. Les N’djamenois se plaignent de cette augmentation brusque des denrées de première nécessité.

Pour Mme Kévin Nébinon, venue acheter les produits pour préparer les gâteaux des fêtes de fin d’année, les prix sont exorbitants. Selon elle, les commerçants ont doublé les prix, voire triplé. Elle trouve aussi exorbitant le prix de la farine de blé, du sucre et de l’huile. La jeune dame évoque affirme que ces augmentations des prix sont sans aucune raison valable. A son avis, il n’est pas compréhensible que chaque année à l’approche des fêtes des, les commerçants haussent les prix. Mme Kévin Nébinon appelle à l’État à réglementer et surveiller les prix de ces produits. « Quand tu quittes la maison avec l’idée d’acheter un sac de farine à 19.000 FCFA, et au marché le prix a augmenté, ça fausse le calcul. C’est compliqué », dit-elle.

Si les acheteurs se plaignent, les vendeurs par contre, se frottent les mains. Ils font beaucoup de bénéfice sur le prix des articles qu’ils ont augmentés. Abakar Bourma, vendeur de farine de blé, d’huile affirme qu’il s’en sort mieux, surtout à l’approche des fêtes. Il soutient que la hausse de prix des produits par les commerçants n’est pas fortuite. Selon lui, le problème ne se pose pas au niveau des revendeurs, mais c’est plutôt la taxation qui coûte cher. Selon lui, les frais de douane et les tarifs de transport des produits ont augmenté. « Avant, les opérateurs économiques payent à la douane 5 millions par camion pour dédouaner. Maintenant, ils payent 7 millions. Alors il va de soi que le prix soit répercuté aux clients», ajoute-t-il. M. Bourma souligne aussi, le conflit intercommunautaire qui s’est produit à Kousseri est également une des causes de la hausse de prix. Selon lui, la frontière était fermée pendant 10 jours, cela a eu des conséquences négatives sur les affaires.

Kouladoum Mireille Modestine

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