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Le Mouvement panafricain de rejet du Franc de la Communauté Francophone d’Afrique (F CFA), coordination du Tchad, organise ce 20 janvier une manifestation pacifique contre le FCFA à N’Djamena, la capitale. L’annonce a été faite par son coordonnateur, M. Ali Alladj Allahou, au cours d’un point de presse le 19 janvier à la Bourse de travail. Reportage.

M. Ali Alladj Allahou, coordonnateur du mouvement panafricain de rejet du FCFA au Tchad, annonce une manifestation citoyenne contre le FCFA ce 19 janvier 2022. Selon lui, tous les panafricanistes tchadiens à N’Djamena vont effectuer un set in devant l’Institut français du Tchad (IFT), la base Adjikossei et l’Ambassade de France au Tchad. Il insiste sur la nature citoyenne de leur expression conformément aux textes régissant les manifestations sur la place publique au Tchad. « C’est l’occasion de se faire entendre. Faites-le, n’attendez pas que votre prochain le fasse à votre place », lance M. Ali Alladj.

Le coordonnateur rappelle qu’aucune réponse n’a été donnée à leur demande. « A l’heure où nous parlons, deux départements ministériels (la sécurité publique et l’administration du territoire) sont informés depuis deux semaines, mais ils n’ont toujours pas donné une suite favorable », explique M. Ali Alladj Allahou. Il estime que l’heure n’est plus aux discours, mais aux actions. Dire, « stop à l’ingérence, stop à la mauvaise coopération sans la réciprocité », dit-il. Le coordonnateur soutient que, le partenariat avec la France n’est bénéfique en rien pour le continent africain. À son avis, la France ne veut qu’asservir et piller les ressources des Africains et les monter les uns contre les autres. Il affirme que la démocratie, la liberté et la bonne gouvernance prônées par la France ne sont que de la poudre aux yeux. « Ces expressions sont utilisées pour mettre leurs valets et n’ont de sens, pour eux, que lorsque la France contrôle l’exécutif », déclare M. Ali.

Pour le Mouvement panafricain de rejet du FCFA coordination du Tchad, c’est ahurissant ce que la France fait subir à ses colonies africaines. Chaque pays est indépendant et souverain, la France doit les respecter dit M. Ali. Il insiste sur le fait que les peuples africains doivent dire non au néocolonialisme et à la coopération France-Afrique. « Pourtant ce sont les Africains qui alimentent les chiffres d’affaires des multinationales de servitudes. Elles se comportent comme dans un territoire conquis », martèle le coordonnateur.

M. Ali Alladj Allahou affirme que les panafricanistes vont apporter son soutien à la population malienne le 22 janvier prochain.

Dans le même sillage, l’Union des syndicats du Tchad (UST) dans un communiqué de presse signé de son président M. Barka Michel, hier 18 janvier, condamne les sanctions de la CDEAO et de l’UEMOA contre le Mali. L’UST affirme son soutien à l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNMT). « Nous nous joignons à tous les panafricanistes pour organiser des manifestations contre la décision des valets du colonialisme occidental. Pourquoi s’acharner contre les patriotes auteurs de coup d’État du Mali et pas celui du Tchad ? Il y a deux poids deux mesures », rapporte le communiqué.

Moyalbaye Nadjasna

Le comité d’organisation du dialogue national inclusif (CODNI) a rencontré ce mercredi les responsables des médias et les hommes de culture. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre d’informer toutes les franges de la société de l’état d’avancement des travaux préparatifs du dialogue national inclusif (DNI). Reportage.

« La culture doit être au début et à la fin du système de développement », avait dit le premier président sénégalais Léopold Sedar Senghor. Mais, au Tchad, elle est au bas de l’échelle. C’est ce qu’estime la quasi-totalité des artistes-musiciens, comédiens, peintres et autres présents dans la salle. Ces artistes ont suivi plus de 2 heures d’exposés présentés par les responsables des 5 sous commissions thématiques du CODNI. C’est depuis presque 10 jours déjà que le CODNI fait cet exercice avec les différentes entités.

Le directeur de la réglementation, du suivi et de l’encadrement du secteur du secteur artisanal au ministère du Développement touristique et de l’artisanat, Koula exprime sa reconnaissance aux responsables du CODNI pour le travail qui touche toutes les sensibilités. En revanche, il déplore le fait que le secteur artisanal soit impliqué à la dernière heure. Il interpelle les autorités du CODNI d’inscrire l’artisanat au programme des débats lors du dialogue prochain. Il estime que l’artisanat peut constituer une réponse non négligeable du problème de l’emploi des jeunes. Selon lui, l’artisanat occupe 70% de la population active au Tchad.

Dans le même registre, Ngakoutou Hommel, ancienne comédienne, souligne que le slogan du CODNI « ensemble pour un dialogue inclusif et réussi », ne colle pas à la réalité. Elle estime que le CODNI ne semble pas impliquer tout le monde. Certaines entités de la société comme les artistes ne sont que des figurants dans la feuille de route de l’organisation. La comédienne souhaite qu’ils soient plus impliqués.

Un autre artiste et architecte militaire, Roger Boriata exprime son désaccord par rapport à la terminologie du mot réconciliation. Pour lui, il faut d’abord concilier les tchadiens avant de parler réconciliation. Il indique que depuis les indépendances, le pays cherche toujours la conciliation. Au sujet du dialogue, l’artiste note que l’on ne doit pas se presser pour un organiser un dialogue bâclé ni prendre un chronogramme téléchargé de quelque part. selon lui, c’est depuis 62 ans que les Tchadiens n’ont pas réussi à se réconcilier, même si la transition doit durer 62 ans, il le faut pour donner une fondation solide au pays.

Même son de cloche pour le coordinateur de l’union des organisations culturelles et artistiques du Tchad (UNOCAT), Dounia Tog-Yangar, précise souligne que si le pays ne donne pas la place qu’il faut à la culture, il serait difficile de développer ce pays. Car dit-il, même les pays les plus puissants comme les USA se sont basés sur la culture pour développer leur pays. Parlant de la refondation du Tchad, Dounia Tog-Yangar, s’interroge si les autorités n’accordent pas qu’il faut à la culture, comment peut-on parler de la refondation d’une nation ? Selon lui, le Tchad est tombé dans une crise généralisée parce qu’on n’a pas impliqué les hommes de culture dans les réflexions pouvant aider le pays à se relever.

Dans ce débat passionnant et parfois houleux, les responsables des médias présents dans la salle sont passés inaperçus. Aucun responsable de médias n’a pu poser des questions de compréhension ni fait des suggestions pour améliorer les conditions de travail de journalistes tchadiens. Selon le système des Nations Unies, le Tchad est l’un des pays au monde, où exercer le métier de journalisme est le plus dangereux.

Jules Doukoundjé

Le comité d’organisation du dialogue du dialogue national inclusif (CODNI) a rencontré ce mardi 18 janvier, les chefs traditionnels et les forces de défense et de sécurité publique pour les informer de l’état d’avancement des travaux préparatifs du DNI prévu le 15 février prochain. Reportage.

Des centaines de chefs de Canton et des sultans, mais aussi les forces de défense et de sécurité publique ont répondu présents à l’invitation du CODNI. L’objectif : rendre compte de l’avancement des travaux préparatifs du DNI prévu le 15 février. Les chefs de canton, les sultans ont suivi les présentations des 5 sous commissions thématiques. Après plus d’une heure d’exposé, le ministre d’État, ministre de la Réconciliation nationale et du Dialogue, Acheik Ibn Oumar a expliqué aux invités venus de toutes les 23 provinces du pays, l’importance de l’exercice. Après une brève explication du ministre, il s’en est suivi un débat.

Le représentant du chef de canton de Békamba, Tommy Maïna affirme que le fait d’impliquer toutes les couches sociales et surtout les chefs traditionnels est une louable. Il pense que les interventions des responsables des sous-commissions thématiques sont appréciables. Toutefois, il estime que les chefs traditionnels sont les dépositaires de nos us et coutumes. Selon lui, leurs apports seraient louables, mais il fallait les sensibiliser sur les tenants et les aboutissants du DNI. À son avis, les chefs traditionnels sont pris au dépourvu. « Dans ce pays, on aime le sensationnel, ce n’est pas une bonne manière. Ils ne peuvent pas vraiment appréhender la portée du DNI », regrette le représentant du chef de canton de Békamba. 

Le représentant du chef de canton N'Gouri, dans la province du Lac, Abakar Hadjé exprime sa satisfaction pour la qualité du travail réalisé par le CODNI. Mais, à propos des interpellations à l’endroit des chefferies traditionnelles, il exprime son désaccord. Dans le rapport présenté par les sous-commissions thématiques, il a été reproché aux chefs traditionnels d’avoir failli à leur mission. Selon le rapport, les chefs de canton ne jouent pas leurs rôles dévolus par les textes fondamentaux. Pour le représentant du chef de canton de N’Gouri, le problème n’est pas les décrets et les circulaires, mais c’est l’application de ces décrets et lois qui posent problème. Selon lui, il ne faut pas critiquer les chefs traditionnels, ils sont un pan des organes du pays. À son avis, les ministères et les directions générales ne travaillent pas. « Le peu de compétence qu’on alloue aux chefs traditionnels est discuté entre les commandants de brigades, les commissaires, les agents de sécurité nationale et les gardes nomades », indique-t-il.

Pour le chef de canton de Tikem Fianga, Likbélé Igratouin, pour permettre aux chefs traditionnels de bien accomplir leur mission, l’État, ne devrait plus affecter les administrateurs illettrés et incompétents dans leurs circonscriptions. Il suggère au gouvernement d’envoyer des administrateurs formés à l’École nationale d’Administration (ENA). Selon M. Likbélé Igratouin, les faiseurs de troubles sont les sous-préfets et les commandants de brigades qui ne savent ni lire et ni écrire, « ils sont souvent à l’origine des problèmes que rencontrent les chefs traditionnels ».

Jules Doukoundjé

L’insécurité dans les établissements scolaires persiste. Le vendredi, 14 janvier, autour de 9h un individu armé s’est introduit au lycée officiel de la sous-préfecture de Koundoul, département de Loug Chari, province du Chari Baguirmi. Une banlieue à environ 25 km au sud de la capitale tchadienne, N’Djamena. La rédaction a rencontré, ce 17 janvier le proviseur de ce lycée. Il témoigne.

C’était le vendredi passé vers 9h qu’une personne étrangère s’est introduite au lycée. L’individu s’était habillé en civile, dit M. Saï-Allah Adda proviseur du lycée de Koundoul. Selon lui, l’individu avait sur lui un pistolet avec les accessoires. « Il était d’abord intercepté à la porte par le surveillant. Il a refusé d’obtempérer à l’injonction du surveillant et il a continué tout droit vers une salle de classe. Je ne sais pas ce qu’il cherchait mais surement une victime », rapporte le proviseur. Les surveillants, dit-il, l’ont alerté. M. Saï-Allah et ses surveillants l’ont stoppé mais il a refusé. Il a continué droit vers le grand bâtiment, dit le proviseur. « Nous l’avons suivi. Il est monté à l’étage, nous aussi. Je lui ai demandé ce qu’il cherchait. Il me répond qu’en qualité de qui je lui pose cette question. Je lui ai dit que je suis le proviseur du lycée ». J’insiste, lui demandant le mobile de sa visite. Mais l’homme lui dit qu’il n’a pas d’explications à lui donner. Le proviseur ajoute que l’individu lui a demandé qu’est-ce qu’il veut ? « Alors je lui ai dit dans ce cas tu es venu pour un problème, on ne te connait et sais pas tes intentions. On ne peut pas t’accepter ici, on a des règlements. Toute personne étrangère passe par l’administration. Seule l’administration peut lui chercher un élève. Mais quand vous menacez de cette sorte, vous allez descendre », lui dit M. Saï-Allah. Le monsieur réplique d’un ton agressif qu’il ne descend pas. Le responsable du lycée affirme que lorsqu’il voulait le prendre au colle, il a dégainé son pistolet. « J’étais vigilant et j’ai réussi à prendre sa main de force et je l’ai roulé. Il est tombé, le pistolet aussi, puis on l’a maitriser. On lui a pris l’arme et les accessoires », dit le proviseur.

Vu ce qui s’était passé, rapporte M. Saï-Allah, les élèves venaient pierres en mains vers eux pour le luncher. Mais comme il est déjà maitrisé, ils l’ont protégé et mis à l’abri le temps d’attendre l’arrivée de la police, explique le proviseur. « Il y a eu deux interventions d’unité de la police et de la gendarmerie. Ils étaient en nombre insuffisant. Ils n’ont pas pu contenir les élèves. C’est les forces de l’ordre de 3ème degré, les bérets rouges qui ont réussi à l’extraire sous une pluie de pierres ». Le proviseur dit ne pas savoir vers quelle destination a été conduit l’intrus. Il affirme avoir déposé le pistolet et les accessoires du suspect au commandement territorial de la brigade de Koundoul avec à l’appui une plainte.

« Dieu merci, il n’y a pas de dégâts humains ni matériels. Pour la plainte, on veut connaitre le mobile de son arrivée afin que cela ne se répète plus. Jusque-là ils ne m’ont pas appelé », dit le proviseur.

Pour lui, cela fait 4 ans qu’il est proviseur dans ce lycée mais il n’a jamais vu un tel évènement même pas lors d’une manifestation, insiste-t-il. Selon lui, ils s’organisent chaque matin avec ses surveillants. « Je prends toujours sur moi mon bâton. Ce sont des prédispositions qu’on prend pour fouiller nos élèves avant qu’ils n’accèdent à la cour. Il n’y a pas des agents de sécurité pour assurer la protection. Comme vous le voyez, chaque jour nous sommes exposés et courons des risques ». Il ajoute, que lorsqu’un problème se présente, c’est l’administration qui se met à l’avant-garde. Le phénomène de l’insécurité persiste dans les établissements scolaires. Le proviseur demande à son ministère de tutelle (l’Éducation) afin de voir avec son collègue de la Sécurité publique pour résoudre ce problème. « Surtout l’année passée, il y a eu beaucoup de cas d’insécurité dans les établissements scolaires ont été constatés par tous. Nous sommes menacés de partout, il faudrait que le gouvernement sécurise nos écoles », dit M. Saï-Allah.

Le lycée officiel de Koundoul compte, 1247 élèves dont 428 filles et 819 garçons.

Moyalbaye Nadjasna

Les personnes handicapées sont une fois de plus sorties ce lundi 17 janvier pour exprimer leur mécontentement. Elles exigent du gouvernement l’ouverture du pont de N’guéli afin qu’elles exercent leurs activités génératrices de revenus. La manifestation a tourné au vinaigre. Reportage. 

Les personnes à mobilité réduites ont décidé depuis quelque temps déjà de ramper pour exprimer leur ras-le-bol vis-à-vis du gouvernement. Lors de leur dernière manifestation, les autorités leur ont accordés un délai de 72h  pour  trouver une solution à leur revendication. Selon eux, 72h après il n’y a rien de concret qui s’est passé. Lassés d’attendre qu’une solution à leur revendication, les personnes handicapées sont sorties sur l’avenue, devant l’Ambassade des États-Unis, pour manifester en rampant. Arrivées au niveau de la voie qui longe à l’hôpital de l’union, la police a fait usage de grenade lacrymogène pour les disperser.

Bonaventure Kello fait partie des manifestants. Il a inhalé une bonne dose de lacrymogène. Pour lui, la police les a surpris en  lançant des gaz lacrymogènes. « Les autorités nous ont fait une promesse qu’ils sont incapables de respecter. Alors nous sommes sortis ce matin pour manifester notre mécontentement.  Ils se sont concertés pour nous lancer des grenades lacrymogènes », explique-t-il. Selon M. Bonaventure, il y a eu arrestations parmi lesquels leur porte-parole Ali Houssimbété Justin. A cela s’ajoutent 3 blessés dont deux sont conduits à l’hôpital. Il précise que les personnes handicapées arrêtées sont emmenées au niveau du Commissariat de Sécurité Publique N° 10. Parmi les manifestants arrêtés se trouve une personne asthmatique qui est en crise.

Malgré la répression faite sur les personnes handicapées, elles n’entendent pas  lâcher prise. « Nous ne voulons pas le fauteuil présidentiel, nous voulons juste la réouverture du pont de N’guéli pour nous permettre d’exercer nos activités de trafic. La répression de ce matin nous rend encore plus forts. Tant qu’on ne trouve pas gain de cause, la lutte va continuer », dit M. Bonaventure. De l’avis des personnes à mobilité réduite, les autorités ne disent pas la vérité quant à  leur réclamation. Elles affirment que les autorités vont toujours les trouver sur leur chemin. Elles demandent aussi aux autorités en charge de la sécurité, la libération immédiate et sans condition de leurs camarades de lutte. « Ils sont des pères de famille et certains parmi eux sont asthmatiques alors nous appelons les autorités du CSP 10 de les libérer. Ils n’ont fait qu’exprimer leur droit de manifester pour une cause juste ».

Kouladoum Mireille Modestine

Le nouveau sultan de N’Djamena, sa majesté Mohamad Kachallah Kasser en fonction depuis le 15 décembre, focalise ses efforts sur la cohabitation pacifique. Selon lui, la guerre ne résout aucun problème, les Tchadiens doivent se supporter. Ils doivent aller au-delà des considérations pour rebâtir un Tchad meilleur. Entrevue.

« En ce qui concerne les activités du sultanat, je suis encore novice. Tout de même je suis à l’école du savoir de percepts de la tradition. Mon encadrement se fait grâce à mon oncle Béchir. C’est lui qui me guide en ce moment. Ensemble nous nous harmonisons sur les principes du travail. Ce n’est pas du tout aisé comme vous pouvez le penser de gérer N’Djamena », confie Sa Majesté Mohamad Kachallah Kasser. Deux notables, Béchir Bichara et Dr Abderaman Cherif ne quittent d’un pouce le jeune sultan Mohamad Kachallah Kasser. Ils affirment que ces sages font chaque jour un travail remarquable à ses côtés. « Grâce aux notables, je focalise plus mes efforts sur la cohabitation pacifique. Pour le contexte actuel de notre pays avec le dialogue qui s’annonce, je crois, il faut que les Tchadiens s’acceptent au-delà de toutes considérations. Ce n’est pas facile certes, mais nous devons tous savoir que nous cherchons la paix pour développer notre pays », dit le sultan.

Sa Majesté Mohamad Kachallah Kasser demande aux Tchadiens de s’asseoir ensemble pour chercher la solution à leurs problèmes. Il estime ensuite que personne d’autre ne viendra le faire à leur place. « C’est notre pays et nous le connaissons mieux que quiconque. La guerre n’est pas une solution, nous devons asseoir des stratégies pour dynamiser notre paix. Les Tchadiens doivent se supporter quoi qu’il en soit, car l’avenir de notre nation en dépend » évoque-t-il.

Le nouveau sultan de N’Djamena Mohamad Kachallah Kasser est entré en fonction le 15 décembre 2021, déjà un mois. Il succède à son feu père Kachallah Mahamat Kasser décédé le 13 décembre 2021, après 36 ans de règne. Né le 8 février 1977 à N’Djamena, il a passé une majeure partie de son adolescence à Maiduguri au Nigeria où il a fait ses études primaires, secondaires et supérieures à Maiduguri. Sultan Mohamad est titulaire d’un master en sciences politiques. Il est intégré dans le cadre régulier de la fonction publique. Il était affecté au ministère des Affaires étrangères, de l’intégration africaine et des Tchadiens à l’étranger comme conseiller aux Affaires étrangères. Ensuite, il a été nommé 1er secrétaire de l’ambassade du Tchad à New York. Il est passé par la Direction des affaires juridiques de la documentation et des archives, la Direction générale du protocole d’État. Le nouveau sultan de N’Djamena fut aussi, Chef de division des visas et des cartes diplomatiques. Il devient ensuite, 2e secrétaire à la mission permanente du Tchad auprès des Nations Unies. Sultan Mohamad brigue en plus, le poste de Chef de protocole à l’aéroport international Hassane Djamous. Après un an et demi de fonction, il fut détaché comme chef de protocole à la commission du bassin du lac Tchad CBLT. Le sultan Mohamad parle trois langues l’anglais, le français et l’arabe.

Sultanat de N’Djamena, sultanat du Tchad

Selon l’oncle du sultan Mohamad, M. Béchir Bichara, le sultanat de N’Djamena est le plus grand peut-être au Tchad. Il gère la capitale tchadienne et toutes les provinces du Tchad sont représentées à N’Djamena, dit-il. Le notable Béchir affirme qu’il a travaillé plus de 30 ans avec le sultan défunt Kachallah Kasser. « J’occupe toujours la cour en termes de représentant et on gère toujours les problèmes de la population. Nous jouons un rôle de conciliation dans le règlement des conflits. Nous constatons toutes les conciliations par de procès-verbaux signés de deux parties », clarifie le notable. M. Bichara poursuit en précisant quand ils sont en difficulté, toujours par procès-verbal, ils renvoient l’affaire au procureur de la République. Il soutient que le sultanat de N’Djamena est vaste. La ville de N’Djamena comprend 10 arrondissements et près de 2 millions d’Habitants sans oublier les étrangers qui vivent sur le territoire de ce sultanat, dit le notable. Il rappelle que le sultanat de N’Djamena est né depuis longtemps sous le règne de feu grand père Mahamat Idylle, mort depuis 1921. Le sultan Kasser a succédé depuis 1934. A cette époque, le Tchad n’existait pas. « Nous étions sous le parapluie des colons (blancs) », Kachallah Kasser a mis 36 ans au trône. Il était au sultanat depuis 1985 », dit-il.

Dr Abderaman Cherif, un autre notable au service du nouveau sultan raconte que plusieurs cantons ont été rattachés au sultanat Kasser. C’est le 2 avril 1934 que le sultanat Kasser est devenu sultanat de Fort Lamy puis de N’Djamena jusqu’aujourd’hui. « En réalité c’est le sultanat du Tchad, car N’Djamena est représentatif de toutes les autres provinces », se résume-t-il..

Moyalbaye Nadjasna

Les artistes du Tchad toutes corporations confondues se sont formés en collectif dénommé collectif des artistes en colère (CAC). Ils s’opposent au Bureau Tchadien du Droit d’Auteur (BUTDRA) qui gère, selon eux, très mal les redevances sur l’usage de leurs œuvres. Un point de presse s’est organisé le 14 janvier 2022 à  l’espace Talino Manu pour annoncer l’existence du collectif et ses actions au profit des artistes. Reportage.

Ce sont des acteurs, musiciens, humoristes, comédiens, danseurs, etc. Ils sont en colère et vont en guerre contre  le BUTDRA. Ils accusent l’administration du BUTDRA de mauvaise gestion de leurs redevances et l’octroi des droits d’auteur médiocres aux artistes sociétaires. C’est pourquoi le CAC est né afin de mener des actions pouvant aboutir à la répartition des redevances aux acteurs et leurs ayants droit.

Le représentant des artistes Neldé Calvin alias Digri par terre, affirme que cette sortie médiatique est l’expression d’une colère qui couve depuis des années dues à la spoliation des droits des artistes. « Le ministère de tutelle ne finance pas nos activités depuis plus de 10 ans. Les multinationales installées au Tchad accordent d’importance et financent les artistes étrangers au détriment des artistes tchadiens. Les conditions de vie des artistes ne changent pas et se détériorent chaque jour. Tout cela nous met en colère », dit l’orateur. Les artistes déplorent le fait que leurs œuvres soient consommées chaque jour, mais que leur niveau de vie est lamentable. Pour eux, l’artiste tchadien passe aux yeux du monde comme un mendiant, un éternel assisté, un incapable de produire, de se nourrir ou de soigner sa famille. Souvent, certains d’entre eux meurent même en laissant une famille dans un désespoir insultant, dit-il.

Pour le CAC tous ces constats, les poussent à formuler leurs doléances, en 6 points, au président du Conseil Militaire de Transition, Mahamat Idriss Deby Itno.

Les artistes demandent un budget conséquent pour la promotion de l’artiste tchadien et la mise en place d’une politique culturelle qui priorise la prise en charge des artistes locaux par les multinationaux. 

Ils réclament le détachement du BUTDRA de la Maison des Patrimoines Culturels du Tchad et la révision des textes qui le régissent.

Ils plaident pour que le gouvernement intervienne afin d’accélérer le processus d’adoption du statut de l’artiste tchadien.

Ensuite, ils exigent la mise en place du fonds d’appui à la création artistique en instance au ministère de la Culture et de la Promotion de la diversité.

Aussi, ils réclament la mise sur pied d’un mécanisme permettant d’accéder aux ressources disponibles par le biais de la représentation nationale de l’UNESCO ;

Enfin, ils sollicitent l’implication des artistes dans les instances de prise de décision et dans le dialogue national inclusif.

Ce point de presse est selon les artistes l’expression d’un ras-le-bol. Le CAC annonce que d’autres actions seront menées pour se faire entendre.

Kouladoum Mireille Modestine

Le comité d’organisation national du dialogue inclusif (CODNI) a échangé ce samedi avec plusieurs associations des personnes vivant avec un handicap. L’objectif de cet exercice est d’informer cette couche sociale vulnérable de l’avancée des travaux préparatifs du dialogue national inclusif (DNI). C’était un échange riche en suggestions et propositions. Reportage.

Plusieurs personnes vivant avec un handicap ont fait le déplacement pour aller s’informer de l’état d’avancement des travaux de préparation du dialogue national inclusif (DNI) prévu pour le 15 février prochain. Cette rencontre d’échange est organisée par le CODNI et s’inscrit dans la logique d’informer toutes les entités de la société du niveau de la préparation du dialogue. Plusieurs autres couches sociales ont déjà fait cet exercice avec le CODNI. Ce samedi, c’est le tour des personnes handicapées. Plusieurs associations de personnes vulnérables ont répondu présentes à l’invitation du CODNI. Après plus de 2 heures d’exposés présentés par les responsables de 5 sous commissions thématiques. Un échange franc et avec beaucoup de suggestions et de propositions.

Melom Norma Moussanodji, présidente de l’association tchadienne pour les femmes déficientes visuelles, affirme que le CODNI n’a pas assez touché aux conditions des femmes déficientes visuelles. Cette dame malvoyante dirige l’une de grandes écoles des personnes en déficience visuelle, estime que grâce à l’effort sans relâche avec l’aide des partenaires, l’école a tenu le coût. Mais selon elle, depuis le départ des partenaires les écoles qui forment ces personnes, peinent à fonctionner par manque de ressources financières et didactiques. Melom Norma Moussanodji a aussi évoqué la discrimination dans le recrutement des personnes malvoyantes à la fonction publique. Elle déplore qu’au Tchad, il n’y a pas 10 femmes déficientes visuelles diplômées et recrutées par l’État. Elle appelle les autorités en charge d’organiser le DNI d’inscrire les préoccupations des personnelles en déficience visuelle dans l’agenda de ce dialogue.

Égrainant le même chapelet, M’ndissedibaye Rimté Nadar, enseignant spécialisé et responsable de l’association des sourds de N’Djamena, plaide pour la prise en charge de la formation des personnes déficientes auditives. Selon lui, l’État tchadien a abandonné les personnes sourdes les laissant à leur propre compte et aux parents. Il a surtout mis l’accent sur la situation difficile que traversent les femmes sourdes du Tchad. M’ndissedibaye Rimté Nadar suggère aux responsables du CODNI d’inscrire dans le programme du dialogue les préoccupations des personnes sourdes qui sont entre autres la formation et l’insertion sociale des sourds comme les autres entités sociales.

La rencontre a permis à beaucoup des associations des personnes vivant avec un handicap d’exprimer et d’éclairer les zones d’ombres de leurs problèmes aux autorités du CODNI en vue de les inscrire au programme du dialogue prochain.

Selon le secrétaire général adjoint de l’union nationale des personnes handicapées du Tchad (UNAPHT), Madjitelsem Severin, c’est une rare occasion, c’est une innovation. Il estime que le problème du Tchad est un problème de la justice sociale et les personnes handicapées sont la couche la plus marginalisée. « Nous avons pris de retard dans le processus de développement de notre pays comme ça se fait dans les autres pays où les personnes handicapées sont impliquées dans ce processus », précise le SGA de l’UNAPHT. Il interpelle les responsables du CONDI, à travers les recommandations sur les personnes vivant avec un handicap, pour le Tchad de demain, il ne faudrait pas que les autorités publiques les oublient.  Madjitelsem Severin a remarqué que dans la thématique sociale, il est fait mention à la dimension Genre mais elle n’est pas inclusive. Selon lui, ces genres d’omissions pourraient susciter de frustrations dans l’avenir. Le SGA a proposé 3 points. Le premier point concerne une cellule présidentielle qui doit s’occuper uniquement des personnes handicapées. Le deuxième point concerne la dimension Genre. Pour cela, il propose que toutes les fois qu’on parle de la dimension Genre, il faille aussi intégrer la femme handicapée. Et le dernier point est axé sur le quota de recrutement des personnes handicapées dans la fonction publique.

Les personnes vivant avec un handicap vont plus loin dans leurs suggestions. Elles demandent des quotas dans les postes nominatifs et électifs. Et exigent des représentants des personnes handicapées dans le gouvernement.

Jules Doukoundjé

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