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Le leader du parti les Transformateurs Dr Succès Masra s’est exprimé le 4 janvier 2022 en conférence de presse au siège de son parti au quartier Abena. Il affirme maintenir son meeting populaire prévu le 8 janvier 2022 au stade Idriss Mahamat Ouya (IMO). Le président des Transformateurs encourage ses camarades a accentué la mobilisation à N’Djamena, capitale tchadienne. Reportage.

Dr Succès Masra, président du parti les transformateurs d’un ton vif dit, « le meeting du 08 janvier 2022 est maintenu. Je vous exhorte à continuer la mobilisation. »  Selon lui, ils ont l’obligation de s’entendre pour trouver un terrain d’entente. M. Succès dit que la meilleure manière de marcher c’est de marcher et la meilleure manière de participer à un meeting c’est d’y participer. Il soutient que des discussions relatives au lieu du meeting continuent, « les gens veulent dialoguer, voilà l’occasion de dialoguer. » Le leader politique affirme que son parti reste disposé pour dialoguer et trouver des points d’entente. Pour lui, il ne sert à rien de se ridiculiser aux yeux du monde, car dit-il, en rajoutant qu’il n’y a aucun travail de nature à empêcher la tenue d’un meeting au stade IMO. C’est juste de la mauvaise foi, insiste-t-il.

« Nous sommes teigneux et nous m’allons rien laisser. Nous voulons arriver à un Tchad ou plus rien ne se fera sans nous. Nous n’avons pas l’intention de demander a quelqu’un pour choisir nos activités de manière démocratique », affirme Succès Masra. Il explique qu’ils ont introduit 3 fois la demande en 3 mois. La 1re demande a été adressée au délégué du gouvernement. Il a fait correctement son travail, dit l’homme politique. « Le délégué a relayé notre demande au ministère de la Jeunesse et des Sports en même temps à l’Office national de la jeunesse et des Sports (ONAJES). Et c’est l’ONAJES qui notifie le refus d’accès au stade à cause des travaux de réfection. On se demande si une entité sous tutelle commande le ministère de tutelle ».

Le président du parti Les transformateurs trouvent injuste que les responsables continuent à les marginaliser. Toujours selon Succès Masra, il y a des Tchadiens qui organisent des activités au stade IMO sans autorisation.

Le leader politique regrette aussi que même à la télévision publique tout comme à la radio nationale, les transformateurs n’aient pas accès. C’est tout simplement parce qu’on ne veut pas que le peuple tchadien entende la vérité qui le rendra libre, a dit Succès. « Il faut que ceux qui dérapent sachent clairement que nous sommes des Tchadiens et nous avons les mêmes droits et les mêmes devoirs que les autres. Le vieux Tchad est mort et nous exigeons le respect fondamental de tous ».

Définir des critères d’un dialogue sincère et souverain

Le président du Conseil militaire de la transition le général Mahamat Idriss Deby s’est rangé du côté de bon sens lors de son adresse à la nation, a dit le leader des transformateurs. « Il a évoqué que la constitution ne pourra être approuvée que par voie référendaire. C’est d’ailleurs l’une des rares choses prévues dans la charte de transition. C’est une bonne chose et les transformateurs sont capables de reconnaître ce qui est bon », précise le jeune leader. Autre chose, Dr Succès a une inquiétude. C’est au sujet du Conseil national de transition (CNT). Il affirme que le CNT actuel ne donne pas une garantie suffisante. Il risquerait de causer une entorse pour les importantes décisions qui seront prises après le DNI. Les Transformateurs ne refusent pas le dialogue, mais ils demandent les conditions de confiances au nom du peuple tchadien. Nous voulons un dialogue souverain enfin reconnu par le PCMT. Pour plus de garanties Succès Masra exige qu’il faille que le général Mahamat matérialise par un acte ses propos. « Il faut reconnaître que le règlement intérieur n’engage pas fondamentalement le PCMT. Nous appelons à sa bonne foi. Il faut qu’on sache où on va pour en être sûr. Il ne faut pas installer de doute, cela ne peut pas attendre le dialogue », affirme le politique. Il faut un engagement irrévocable de la part du général Mahamat. « Nous attendons des critères qui vont présider les décisions d’un dialogue sincère et souverain ».

Moyalbaye Nadjasna

L’ancien président de la ligue tchadienne des droits de l’homme (LTDH) et l’un des principaux acteurs et témoin de la conférence nationale souveraine de 1993, Enoch Djondang estime que les conditions matérielles et financières ne doivent pas poser de soucis pour l’organisation du dialogue national inclusif (DNI). Dans une entrevue accordée dans le studio Saleh Gaba à Ialtchad Presse, le défenseur des droits humains et consultant dit que le Tchad a des ressources pour organiser, sans l’appui des partenaires, un dialogue digne de nom. Entrevue.

Pour éclairer l’opinion nationale sur la capacité du Tchad d’organiser le DNI prévu pour le 15 février prochain. L’ancien président de la LTDH, et l’un des principaux acteurs de la Conférence nationale souveraine (CNS) de 1993, Enoch Djondang, affirme que le pays dispose de moyens conséquents ( matériels et financiers) pour organiser ce rendez-vous sans l’aide des partenaires. Le défenseur des droits humains balaie du revers de la main l’argument des autorités de la transition qui réclame un appui financier des partenaires. « L’État peut bien et souverainement, si c’est un dialogue national, si c’est l’affaire des Tchadiens, on n’a pas besoin de tendre la main aux partenaires », dit-il.

À propos de l’aspect sécuritaire du dialogue, il rappelle que le pays n’a pas un passé reluisant. Il cite les assassinats politiques, les disparitions forcées et des rancunes entre les acteurs politiques. Et pour assurer la sécurité des participants, il suggère aux acteurs de la crise tchadienne qui craignent pour leur sécurité personnelle, pourraient participer en visioconférence. Enoch Djondang propose aussi que les représentants de ces acteurs puissent participer aux travaux. Il insiste sur la vertu du dialogue et demande aux Tchadiens de s’interroger sur l’importance de la tenue du DNI. Selon lui, l’on doit s’assurer qu’en termes de condition, on a les mêmes visions des choses. « Il faut que tous ceux qui sont concernés soient là. Que ce soit de façon directe ou indirecte », insiste-t-il.

Au sujet du calendrier du DNI, Enoch Djondang, souligne qu’il ne faut pas faire du copier-coller. Selon lui, les pays d’Afrique francophones reproduisent les mêmes choses, d’un pays à un autre. À son avis, les réalités ne sont pas les mêmes, surtout en ce qui concerne la transition. Concernant le message du président du conseil militaire de la transition à la nation le 31 décembre, M. Djondang note que c’est à l’occasion de cette déclaration que la plus haute personnalité de l’Etat dont la charte lui confère tous les pouvoirs a parlé d’un dialogue souverain. Pour lui, la logique voudrait que le PCMT rattrape le processus en cours. Il estime que le processus en cours allait dans une autre direction. « Ce n’était pas une direction d’ouverture, de conciliation », dit le défenseur des droits de l’homme.

Par expérience à la 1re conférence nationale souveraine de 1993, Enoch Djondang propose que la souveraineté du dialogue déclarée par le PCMT soit réaffirmée dans un règlement intérieur du DNI dans ses contours et implications. À son avis, dès lors que le PCMT proclame solennellement le caractère souverain et exécutoire de plein droit du DNI, tous les préalables bloquants de certains acteurs publics potentiels seront à la charge du dialogue. Il soutient que les résolutions du dialogue seront immédiatement traduites en décrets et lois signés et promulgués par le PCMT. Il ajoute aussi que le CNT devra cesser toute activité durant le DNI jusqu’à la mise en place des institutions redéfinies de la transition.  « Pour garantir le caractère exécutoire, souverain du DNI et éviter les surenchères et la cacophonie habituelle néfaste de la classe politique tchadienne, le PCMT doit nommer quelqu’un au-dessus de la mêlée qui va reprendre l’organisation pratique du DNI », suggère-t-il.

Les conditions pour réussir le DNI

Pour la bonne organisation et la réussite du DNI, M. Énoch affirme qu’il y aura des sacrifices à consentir mutuellement entre les acteurs. Selon lui, tous les problèmes ne pourront pas être traités par le seul DNI. Et soutient que le pays est fragilisé. M. Enoch Djondang propose que tout ce qui pourrait relever de la gestion d’un gouvernement responsable et issu des urnes, c’est-à-dire d’un programme politique, devrait être différé. Il estime que ce n’est pas la peine de croire que le bourrage de littérature garantirait la mise en œuvre de tous les désirs. Pour lui, la transition devrait se limiter à l’essentiel pour normaliser la situation générale du pays et le rendre gouvernable en restaurant la justice, l’égalité des citoyens et de paix.

Jules Doukoundjé

Le Premier ministre de la transition, Pahimi Padacké Albert dans une note le 30 décembre 2021, recadre M. Abderaman Koulamallah, ministre de la Communication. Ce recadrage porte sur le respect pour un accès libre et équitable aux médias publics à toutes les formations politiques. Le politologue Dr Évariste Ngarlem Toldé estime que ce dernier temps, il y a beaucoup de dérapages et de non-dits dans les médias publics. Mais l’application de cette note va se révéler difficile. Reportage.

Le politologue Dr Évariste Ngarlem Toldé, Enseignant chercheur analyse qu’il ne voit pas ce qui justifie le recadrage de la communication Abderaman Koulamallah par le Premier ministre Pahimi Padacké Albert. Selon le politologue, il existe déjà des textes qui réglementent l’accès aux médias publics à tous les partis politiques y compris à ceux de l’opposition. « À mon avis ce recadrage du ministre de la Communication porte-parole du gouvernement M. Abdramane Koulamallah s’adresse plus aux médias publics. Même bien avant l’arrivée de l’actuel ministre, les précédents ont toujours pris position. Cela montre la mauvaise pratique du métier de journaliste dans les médias publics ». L’enseignant chercheur estime qu’il faudrait comprendre que le ministre Koulamallah n’en fait qu’à sa tête. Le politologue estime que les décisions de M. Koulamallah seraient venues de bien plus haut que le bureau du Premier ministre de transition (PMT). « Je ne pense pas que le PMT soit dans la droite ligne du CMT. Je comprends pour ma part que certainement ce que fait le ministre de communication lui vient beaucoup plus haut. Je ne pense pas que la primature pourra changer quelque chose », soutient-il.

L’analyste politique mentionne que le message des leaders des partis politiques de l’opposition qu’il passe par les médias publics ou non, il y a d’autres canaux et supports. Ils n’ont pas forcément besoin des médias publics pour relayer le contenu de leur message dit l’enseignant chercheur. Dr Évariste affirme que ces canaux aujourd’hui portent mieux et plus loin que les médias publics. « Mais toujours est-il que ce dernier temps il y a beaucoup de dérapages et de non-dits dans les médias publics. Alors, je crois, c’est par rapport à cela que le PMT aurait fait ce recadrage, mais son application sera difficile ».

Selon M. Salibou Garba, président national du parti, Alliance nationale pour la Démocratie(AND), « Ce recadrage du Premier ministre de la transition est de la démagogie. »

La note du PMT disait en substance que « la liberté d’expression est l’un des axes cardinaux de la construction d’un État de droit que tous les Tchadiens travaillent à bâtir ». Il signifie que le débat politique et la libre expression sont des vecteurs de maturité politique et gardiens de la paix.

Pahimi Padacké Albert s’appuie sur les orientations du Président du Conseil militaire de transition (CMT) et le programme politique du gouvernement de transition.

Moyalbaye Nadjasna

Le candidat malheureux à la présidence du parti Rassemblement pour la Démocratie et le Progrès (RDP), Mahamat Moctar Ali dénonce la réélection de Mahamat Allahou Taher de cette formation politique. Il estime que c’est la reconduction de son adversaire est anti démocratie et risque de plonger le parti dans un débat houleux. Reportage.

Une semaine après la reconduction de Mahamat Allahou Taher, à la tête du RDP pour 4 ans, ses adversaires ne décolèrent pas. Ils continuent toujours de dénoncer l’élection du président par acclamation. Le 29 décembre dernier, 18 délégations venues des provinces et 6 autres de l’étranger ont par acclamation reconduit le président sortant Mahamat Allahou Taher pour un nouveau mandat de 4 ans. Mahamat Moctar Ali, membre du comité directeur du Parti et candidat malheureux qualifie cette forme de vote d’anti démocratique. Il craint que la manière dont son adversaire est reconduit à la tête du parti crée une frustration entre les membres du comité directeur.

Mahamat Moctar Ali estime que la reconduction du président national sortant à la tête du RDP est un passage forcé. Selon lui, le président sortant n’a pas eu le courage d’accepter d’organiser des élections libres et transparentes. Il souligne que les 3 candidats officiellement déclarés au poste du président national du parti sont sidérés par les propos malveillants du président du présidium qui qualifie de sans objet leurs candidatures. « Apeuré par la procédure judiciaire engagée demandant la suspension des activités de la convention afin que les autorités compétentes puissent statuer sur les procédures », dit-il.

Selon M. Moctar Ali, le présidium s’est engagé à travers leurs avocats devant le président du tribunal d’organiser les élections conformément au programme. Toutefois, ajoute-t-il, le passage en force pressenti s’est opéré au mépris des assurances faites au président du tribunal et de la volonté du collège électoral. « De tout ce qui précède, nous prenons en témoin toutes les militantes et tous les militants épris de démocratie que nous allons continuer notre lutte pour pouvoir imposer une vraie démocratie au sein du RDP qui nous est cher à tous », affirme Mahamat Moctar Ali.

Il informe aussi l’opinion nationale et internationale qu’il n’écartera aucune voie légale pour réclamer justice. Le candidat malheureux exprime sa reconnaissance à celles et ceux qui les ont soutenus, surtout aux jeunes qui ont suivi leurs consignes, de garder leur sang-froid et leur calme face aux provocations des adversaires. Selon lui, une lutte s’étale sur le temps, son camp est convaincu qu’il arrivera un jour à faire triompher la démocratie au sein du RDP avec des élections libres et transparentes. « La cause que nous défendons est juste et personne ne pourra nous arrêter », insiste Mahamat Moctar Ali.

Pour le président reconduit, Mahamat Allahou Taher, qui s’exprimait lors du 7e congrès, à l’occasion du 30e anniversaire du parti RDP, ce sont les 18 délégations des provinces et les délégations venues de l’étranger qui ont décidé de façon unanime sa réélection. Il tend la main à tous les militants et sympathisants pour un nouveau départ.

Il y a quelques années, un problème similaire a entrainé une scission au sein du même parti.

Jules Doukoundjé

L’artiste, musicien tchadien Kaar Kaas Sonn, installé en France depuis des années, sort un single de 5 chansons intitulé « Vivre ». Le single parle de la crise sanitaire de la covid19 qui a chamboulé le mode de vie de l’humanité. L’auteur explique aussi que la pandémie a privé petit à petit l’humanité de sa liberté et d’autres prérogatives constitutionnelles. Et c’est l’exécutif qui gère quasiment seul la politique, foulant ainsi les principes démocratiques de séparation des pouvoirs. Entrevue.

Après l’album masqué, entièrement réalisé à la maison lors des premiers confinements, l’artiste musicien, auteur, compositeur et écrivain, Kaar Kaas Sonn revient avec un single intitulé « Vivre ». Pour l’artiste, ce single a vu le jour sous la pression des événements, dans une période anxieuse. Il explique que la crise sanitaire a chamboulé la vie des gens et petit à petit, l’humanité est dépouillée de sa liberté et d’autres droits constitutionnels. L’artiste souligne que depuis l’avènement de la covid19, c’est l’exécutif qui gère quasiment seul la politique, foulant ainsi les principes démocratiques de séparation des pouvoirs. Ces 5 titres peaufinés en studio et sur lesquels beaucoup de musiciens ont participé. « Nous, nous alignons sagement dans des files d’attente pour aller faire nos courses, puis pour faire le test, afin pour se faire vacciner. C’est extraordinaire d’observer la tension de l’attente, avec incertitudes, crainte, impatience ou ennui », dit l’artiste musicien.

Aussi, Kaar Kaas Sonn souligne que c’est un sentiment d’appartenir à une communauté, car attendre, c’est attendre un intérêt, c’est attendre l’espoir, c’est vivre. Comme dirait Sénèque, c’est la quête d’un avenir meilleur qui pousse les hommes à repousser le bonheur ou, ce qui nous empêche le plus de vivre, c’est l’attente qui se fie au lendemain. Le talentueux musicien estime qu’en attendant, l’on prend mine de rien soin les uns des autres. « Nous attendons dans les rangs pour que la douleur passe, pour que la covid19 parte, pour enfin retrouver la joie », soutient-il. À son avis, c’est aussi le moment d’observer la solitude et l’indigence dévastatrice de certains compatriotes, aggravée par la crise sanitaire.  Dans ce single, l’artiste évoque aussi un nouveau phénomène dans les médias. La parole est libérée. L’on discute, experts et profanes, politiques et citoyens sur ce qui est bon ou mauvais. Selon Kaar Kaas Sonn, il y’en a qui ne sont d’accord avec rien et qui donnent leur point de vue sur tout. Pour lui, la musique est toujours là pour adoucir les tensions.

Pour magnifier l’importance de la musique pendant les moments sombres de la vie, l’artiste, musicien, auteur et compositeur, cite le philosophe allemand Friedrich Nietzsche qui disait : « la vie sans musique est tout simplement une erreur, une fatigue, un exil ». Selon le philosophe, les musiciens savent exprimer, à travers leur art, la beauté de la vie. Et il leur faut des Noires, des Blanches, des Rondes pour faire une bonne musique.

Le titre Why ? (Pourquoi), interroge sur le paradoxe que certains pays ont d’être riche avec une population pauvre, d’avoir du pétrole et de vivre d’assistance humanitaire permanente. De psalmodier le développement sans les bases que sont l’électricité, l’eau, et la justice. De chanter la démocratie en confisquant le pouvoir par la force, en étouffant toute voix discordante.

Au sujet des titres, Kaar Kaas Sonn affirme que c’est un single de circonstance. Il ajoute que titre après titre, il lui semble important de marquer une année aussi difficile en annonçant un message d’espérance.

Un album est prévu pour bientôt. En attendant, écoutons ce single riche en messages d’espoir et d’espérance que l’on peut télécharger gratuitement.

Jules Doukoundjé 

Le 15 février 2022, c’est la date de la tenue du prochain Dialogue national inclusif(DNI) au Tchad. C’est ce qu’a annoncé à la nation le 31 décembre 2021, Mahamat Idriss Deby, Président du conseil militaire de la transition (CMT). Décryptage.

Les Tchadiens attendaient la date de la tenue du prochain dialogue national inclusif (DNI). C’est chose faite. Le général Mahamat Idriss Deby, Président du conseil militaire de la transition (PCMT) a tranché, c’est le 15 février 2022. Le dialogue national est l’un des principaux axes de la transition en marche après le décès du maréchal Idriss Deby Itno, le 20 avril 2021.

Dans son adresse à la nation ce 31 décembre 2021, le président du CMT évoque un dialogue sans tabou et souverain. « Les conclusions seront pleinement exécutoires, à l’issue duquel, une nouvelle Constitution va être adoptée par voie référendaire et des élections générales, transparentes, libres, crédibles et démocratiques vont être organisées », a dit le général. Il rappelle que de larges consultations de différentes composantes de la société tchadienne ont été organisées, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays à la satisfaction de tous. Le PCMT estime que toutes les forces vives de notre nation ont adhéré de façon unanime au principe du dialogue. « C’est une étape importante franchie, dans la marche pour la réconciliation nationale », a-t-il soutenu.

Le président de la transition soutient que les Tchadiens vont continuer à reconstruire des ponts et des passerelles. Selon lui, chaque citoyen doit trouver satisfaction à ses attentes au sein de la République. Il insiste sur le respect des règles qui régissent les institutions. « Il nous faut donc consolider les acquis de la transition en cultivant la paix et le vivre ensemble par un comportement responsable et patriotique. Tous les Tchadiens, de tous les bords, ont le devoir de se sentir concernés par le processus », a dit le PCMT. Le général Mahamat Idriss Deby dit que le DNI est un processus qui doit construire un nouveau Tchad, réconcilié et fort de l’apport de tous.

Il faudra remarquer que le PCMT n’a nullement fait mention dans son discours de l’épineuse question de révision de la charte de transition. Pourtant, une modification réclamée par plusieurs mouvements telle que la Coordination pour des actions citoyennes « Wakit Tama ». Cette plateforme a toujours insisté sur la révision de la charte, l’une aussi des exigences du Conseil Paix et Sécurité de l’Union africaine.

« Nous sommes tous, embarqués dans un même bateau à destination d’un seul port : un Tchad fort par l’unité de ses fils, un Tchad stable, en paix et tourné résolument vers le développement durable, un Tchad de justice et de fraternité », a conclu le général Mahamat.

Moyalbaye Nadjasna

2022 est là. Le Tchad aussi est là, mais en pleine phase de transition. Beaucoup de choses se passeront au cours de la nouvelle année. Je me suis dit, cette fois-ci, ce pays soit il se redresse pour tous les Tchadiens, soit nous allons tous sombrer. Je ne suis pas un oiseau de malheur, mais un observateur du « yougou yougou » de la scène politique tchadienne. D’ailleurs, bien malin serait celui qui lira l’avenir. Avec cette chronique, j’ajoute mon grain de sel dans la marmite bouillante de la transition. Alors que réserve 2022 aux Tchadiens?

D’abord, le Dialogue national inclusif aura lieu le 15 février. C’est décidé à la surprise de tous par le président du Conseil Militaire de transition (PCMT) Mahamat Idriss Deby Itno. Il a choisi le moment et l’endroit seul sans concertation. Signe qu’il a pris confiance en lui. Il donne le tempo. Il a quelques coups d’avance sur ce rendez-vous. Et fort probablement, il veut être le maître d’œuvre et en sortir gagnant. Les autres acteurs et participants n’ont qu’à suivre le rythme. Les questions importantes à se poser sont : de quoi accouchera cette rencontre? Sera-t-elle inclusive? Souveraine? Les décisions et recommandations qui en sortiront seront-elles appliquées? Il faudra maintenant débattre des outils qui feront que ce dialogue ne soit accaparé par aucun groupe ou individu pour asseoir ses seuls intérêts. Tous ceux qui défilent à N’Djamena reprennent la chansonnette « dialogue inclusif », mais personne ne discute des outils qui feront le succès de cet évènement. Il est temps de commencer le débat.  Je crois que la seule façon d’y parvenir est de s’atteler à modifier la charte de transition pour disqualifier tous ceux qui sont impliqués dans cette transition en cours. Oui les disqualifier pour les futures échéances électorales. Le premier qui doit donner l’exemple, c’est le président de la transition Mahamat Idriss Deby Into. Je crois qu’il n’y a aucune autre alternative que celle-ci. Sinon le pays risque de basculer dans l’instabilité et les rancunes hostiles. 2022 sera l’année de tous les dangers. Mahamat Idriss Deby Itno ne modifiera pas la charte. Il tentera de se présenter. Et les mêmes d’hier feront tout pour garder le pouvoir demain même au prix de la violence et des tripatouillages.

Il y a aussi l’Amnistie qui est acquise, le pré-dialogue avec les politico-militaires se tiendra. On ne sait ni quand ni comment. Seule certitude, cette rencontre se tiendra au pas de charge parce qu’il manquera du temps pour bien faire. En un mois, rencontrer les politico-militaires, s’entendre avec eux et organiser le grand DNI me paraît serré. La liste des amnistiés est publiée. Des grandes figures de la lutte armée y figurent; si le CMT arrive à une entente, ils pourront enfin rentrer chez eux. Des flammèches se produiront certainement, car ces leaders ne se laisseront pas faire. 2022 promet de l’action politique. L’autre inconnue est la rébellion du Front pour l’Alternance et la Concorde au Tchad (FACT). Elle ne rentre pas dans la case amnistie. Pourtant elle est la plus dangereuse des mouvements politico-militaires. C’est un casse-tête pour la transition. Il faudra trouver une formule pour amener cette rébellion à la table du DNI. J’espère qu’elle ne sera pas le foyer d’un incendie qui enclenchera la encore de la violence pour la conquête du pouvoir.

Aussi, la prolongation de la transition aura-t-elle lieu ou n’aura-t-elle pas lieu? Cela se saura dans les prochains jours. Mais le CMT et ses amis politiques auront-ils besoin d’une prolongation? Oui si la machine se grippe quelque part. Non si tout baigne dans l’huile pour eux comme cela semble être le cas pour l’instant. Le CMT a les cartes entre ses mains. C’est le suspense sans suspense de l’année qui commence.

Ensuite, la forme de l’État, voilà un thème qui reviendra au cours de l’année. Et j’espère que le débat amorcé continuera pour que les Tchadiens se fassent une tête sur le sujet. Faut-il à ce pays le fédéralisme pour tenter un autre système? Ou faudra-t-il continuer avec l’État unitaire? Les partisans de deux options doivent affûter chacun leurs arguments. Déjà, il me semble que certains tentent d’escamoter le débat en remuant les vieux démons de la division. Ils tentent de faire croire que fédéralisme rime avec division. Ce qui est faux. D’autres, plus mesurés, croient que le Tchad a besoin d'abord de justice et de bonne gouvernance. Ces positions augurent un excellent débat. Le prochain DNI doit en tenir compte et faire ressortir les deux options. Aux Tchadiens d’en décider après une campagne référendaire.

Enfin, le débat sur médias publics s’impose dans cette transition. Dire que les médias publics tchadiens sont les plus médiocres de la planète est un compliment. Ils sont en dessous de la médiocrité. Le journalisme pratiqué dans ces organes de presse n’est pas du journalisme. C’est maintenant que les acteurs politiques tentent, de façon hypocrite, d’en parler. La preuve de cette médiocrité est étalée aux yeux de tous par l’interpellation du ministre de la Communication par le Premier ministre (PM). Ne sont-ils pas tous en conflit d’intérêts? Ou du moins en apparence de conflit d’intérêts? Vu leur rôle et leurs casquettes de président de parti? Bref, le dossier des médias publics est un véritable enjeu démocratique. Les assises du DNI doivent s’en occuper. Tout est à construire dans ce secteur. Il faudra innover, mais avec des vrais professionnels, des vrais passionnés du métier. Parce que les médias publics appartiennent à tous les Tchadiens et ne doivent pas servir de relais d’un groupe politique au détriment de l’intérêt public.

Bonne année.

Bello Bakary Mana

Le président du conseil national de Transition (PCMT), le général d’armée, Mahamat Idriss Deby Itno a présenté à ses vœux à ses concitoyens. Le PCMT qui à la veille de la fête de Saint-Sylvestre livrait son massage à la nation a appelé les Tchadiens à être solidaires pour une transition exemplaire et réussie.

À l’occasion de la fête de fin d’année, le président du conseil militaire de la transition (PCMT), le général d’armée, Mahamat Idriss Deby, a livré son message à la nation. Dans un message court, le PCMT a formulé d’abord ses vœux les meilleurs pour l’année 2022 aux Tchadiens de tout bord. « Je souhaite à chacun et à chacune, ainsi qu’à vos familles respectives, une année de santé, de prospérité et de bonheur. De même, je formule mes sincères vœux de paix, de stabilité, de prospérité et de développement à notre beau pays le Tchad, berceau de l’humanité », déclare-t-il. Pour lui, l’année 2021 a été particulièrement difficile pour tous les Tchadiens. Il s’est exprimé dans une voix lente et posée, en affirmant que 2021 a été marquée par des évènements douloureux, des jours sombres et des moments d’incertitudes. Pour l’année 2022, le général d’armée demande à ces concitoyens d’avoir la foi en leur capacité à affronter tous les défis. Le PCMT promet de redonner le Tchad la place qu’il mérite. Toutefois, il convie les Tchadiens de communier comme un seul homme et d’être aux côtés du Conseil Militaire de Transition (CMT) pour assurer une bonne transition.   

Le chef de l’Église catholique, Monseigneur Edmond Djitangar, archevêque métropolitain de N’Djamena a dans son homélie de la Saint-Sylvestre a formulé ses vœux de bonheur et de prospérité aux Tchadiens.  Le religieux souhaite ses meilleurs vœux pour une transition démocratique pour que le Tchad puisse évoluer comme les autres pays dans la sérénité et la bienveillance.  Il souhaite que les communautés vivent dans une harmonie sans aucune discrimination. Il prie que le seigneur bénisse le Tchad en le protégeant de la Covid19 qui continue toujours à sévir. Le responsable de l’Église catholique tchadienne a aussi formulé ses vœux pour que tous les Tchadiens retrouvent une vie normale pour qu’économiquement le pays puisse rattraper son retard sur les autres. Le saint homme souhaite que la paix pour ses compatriotes. L’archevêque évoque les relations du Tchad avec ses voisins et souhaite que les Tchadiens vivent en harmonie et dans la paix avec leurs voisins. Il estime que notre pays est souvent craint et méprisé et considéré comme ne pouvant rien apporter. « Nous sommes un peuple comme les autres et nous voulons retrouver notre place dans les concerts des nations. C’est ma prière la plus fervente et mes vœux pour que notre pays continue à exister comme peuple », souhaite monseigneur Edmond Djitangar. L’archevêque invite les Tchadiens à ouvrir leurs bras pour accueillir les autres qui viennent et trouvent autre chose que la peur, les menaces pour vivre véritablement en paix. Il demande à Dieu de bénir toutes les familles, quelles qu’elles soient, que chaque famille trouve en sa prière la source de bénédiction pour le seigneur.

Jules Doukoundjé

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