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Pour être en solidarité avec la population du Ouaddaï, la communauté ouaddaienne vivant dans à N’Djamena et d’autres villes du Tchad observent depuis ce matin 3 jours de deuil pour compatir avec les familles des manifestants d’Abéché tués à balle réelle et ceux blessés depuis le 24 janvier. Les manifestants protestaient contre l’intronisation d’un nouveau chef de canton arabe Bani-Halba prévu pour le 29 janvier prochain. Ialtchad Presse a fait le tour de la capitale, N’Djamena, ce matin. Reportage.

Tôt ce matin, la population de la capitale N’Djamena ne se retrouve pas. Les boutiques des quartiers détenus par les ressortissants de la province du Ouaddaï sont hermétiquement fermées. Trouver du pain pour son petit déjeuner est devenu un véritable parcours de combattant. Il fallait faire des longues distances pour espérer en trouver. Les tenanciers des boutiques, des stations-service, des restaurants, bref tous les ressortissants d’Abéché qui exercent un métier libéral sont tenus d’être en solidarité avec les manifestants tués par balle et ceux blessés. Zakaria Ali est un jeune mécanicien originaire d’Abéché. Il est assis devant une boutique fermée et lance, « les autorités ont tirés sur les personnes qui manifestent pacifiquement. Elles les ont tués et empêchent qu’on les enterre. Les militaires sont allés jusqu’au cimetière pour tirer sur les gens qui enterrent les morts faisant encore de victimes. C’est trop ».Pour lui, la constitution garantit le droit de manifester à tout Tchadien. Il affirme ne pas comprendre pourquoi on tire sur les personnes qui manifestent alors que la constitution l’autorise. M. Zakaria précise que cette grève de solidarité concerne que ceux qui exercent les fonctions libérales. « Les fonctionnaires de l’État originaires du Ouaddaï et ceux qui travaillent dans les Organisations non gouvernementales sont exonérés de cette grève de soutien. Nous autres devrons pleurer nos morts pendant 3 jours avant de reprendre avec nos activités », dit-il les yeux mouillés et la gorge serrée d’émotions.

Un autre boutiquier Moussa Adam rencontré au marché à mil explique que l’ordre est venu de la ville d’Abéché, demandant aux ressortissants de la région de fermer les boutiques et d’arrêter toutes les activités libérales. « Nous devons soutenir nos frères d’Abéché et compatir avec les familles endeuillées. Qui sait si demain les militaires ne vont pas tourner leur canon vers nous », a-t-il affirmé.  Regardez comment ils agissent, les communications sont coupées : les messageries, le téléphone et l’Internet des deux opérateurs téléphoniques sont coupés à Abéché. On ignore combien de personnes ont été tuées aujourd’hui, a-t-il ajouté.

Kouladoum Mireille Modestine

L’incertitude plane sur la date du Dialogue national inclusif (DNI) annoncé pour le 15 février prochain par le Président du conseil militaire de transition(PCMT),  Mahamat Idriss Deby le 31 décembre 2021. Quelques indicateurs semblent indiquer que cette date est intenable à moins que…. Chronique.

Les Tchadiens sont à quelque deux semaines de la date officielle pour la tenue du DNI le 15 février prochain. Une date tombée comme un coup de semonce sur les membres du comité d’organisation du dialogue national (CODNI). Depuis lors, plusieurs consultations se sont enchaînées. Objectif, présenter aux différentes entités l’état d’avancement des travaux d’organisation du DNI et les impliquer davantage dans le processus.

Le premier indicateur n’est pas favorable. Et risquerait de compromettre le rendez-vous du 15 février prochain. Par exemple la société civile et certains partis politiques de l’opposition sont  sceptiques. La coordination des actions citoyennes Wakit Tama, et certains partis d’opposition posent des conditions avant leur participation. Ils exigent « la révision de la charte de transition, la définition de critères de participation au dialogue, la non-représentativité des membres de la transition aux prochaines élections etc. » Ces revendications seraient-elles satisfaites avant la date du 15 février ? Le dialogue serait-il inclusif si ces acteurs politiques et de la société civile ne prennent pas part ?

Le second indicateur, c’est la participation des politico-militaires au DNI. Même si la concertation des mouvements politico-militaires à Rome du 20 au 22 janvier 2022 à l'invitation de la communauté Sant Egidio dans le sens du dialogue inclusif semble s’être bien déroulée, ce n’est pas totalement joué. À Rome la rencontre à consister essentiellement à presque un séminaire de formation à comment négocier à Doha au Qatar. Selon nos sources le Comité spécial technique (CTS) est reparti à N'Djamena, la capitale tchadienne, surpris par le sérieux des Qataris qui étaient très exigeants et regardant sur les financements de cette rencontre. Doha veut garder la main en cadrant le processus et en voulant impliquer l’Union africaine (UA) et les Nations-Unies dans le processus. Ce qui semble ralentir les ardeurs du Conseil militaire de transition (CMT). Le temps talonne le CMT.

Le troisième indicateur la libération partielle des rebelles par le CMT la semaine passée. C’est un pas positif selon certaines organisations de défense des droits de l’homme au Tchad. Mais elles déplorent le caractère sélectif de l’amnistie. Pour ces défenseurs des droits humains, l’amnistie générale ne doit laisser personne derrière. C’est la seule possibilité de garantir un dialogue sincère et inclusif. Il y a aussi le mouvement rebelle du Front d’alternance et de la concorde au Tchad (Fact) de Mahamat Mahdi Ali exige toujours la libération de ses prisonniers de guerre et un cessez-le-feu formel.

Selon nos sources, tous ces indicateurs il sera difficile de respecter ce rendez-vous du 15 février. Surtout que le CTS n’a même pas encore déposé son rapport. Toutefois les choses peuvent débloquer dans les prochains jours, mais difficile de tenir un DNI incontestable le 15 février. À moins que le CMT ne veuille tenir un DNI à minima.

Moyalbaye Nadjasna

« Le Tchad compte 777 chefs de canton, de sultans et de chefs de tribus », dit fermement le président de l’association des autorités coutumières et traditionnelles du Tchad (ACTT), Sa Majesté le chef de canton de Donomanga, dans la province de la Tandjilé, Tamita Djidingar. Il contredit le chiffre de 1400 avancé par le conseiller à la présidence Ali Abdramane Haggar. La rédaction Ialtchad Presse a rencontré le chef Djidingar. Entrevue.

Avec une superficie de 1284. 000km2, le Tchad a une population estimée à plus de 15 millions d’habitants, dont 777 chefs de canton, de sultans et des chefs des tribus. Ces chefs traditionnels jouent un rôle non négligeable pour la cohésion sociale dans les communautés rurales. Plusieurs chefs traditionnels font l’objet de critiques et de vives contestations par leurs administrés. Au cours d’une rentre avec les chefs traditionnels la semaine dernière, dans le cadre du Dialogue national inclusif (DNI), un rapport du pré-dialogue, organisé en décembre dernier a épinglé certains chefs de canton, expliquant leur dérive autoritaire.

Pour Sa Majesté le chef de canton de Donomanga, le devoir d’un chef traditionnel, c’est de préserver la vie de sa population. Selon lui, les chefs traditionnels sont les gardiens des us et coutumes et jouent un rôle des acteurs de développement. Tamita Djidingar affirme que les chefs coutumiers et traditionnels travaillent à la base et connaissent mieux les quotidiens et les problèmes de leurs populations. Il estime que les chefs traditionnels sont aussi capables de jouer pleinement le rôle d’acteurs de développement. A son avis, les chefs de canton, sultans et les chefs de tribus peuvent être consultés pour évaluer les programmes politiques de développement local. Ils sont les intermédiaires incontournables pour toutes actions gouvernementales en provinces.

Au sujet du nombre pléthorique des chefs traditionnels dénoncé le 15 janvier dernier par Dr Ali Abdel-Rhamane Haggar au cours d’un débat affirmant que le nombre des chefs traditionnels dépasse le nombre d’ethnies, Sa Majesté rejette l’affirmation de l’ancien recteur de l’université de N’Djamena. Dr Haggar avait révélé que de 400 chefs traditionnels que compte le pays dans les années passées, le Tchad se retrouve de nos jours avec 1400 chefs traditionnels.

Le président de l’ACTT estime que le chiffre donné par l’enseignant chercheur n’est pas la vérité. Selon lui, il faudrait se rapprocher des autorités administratives pour avoir de bonnes informations sur les chefferies traditionnelles. Pour contredire les propos du Dr Ali Abdel-Rhamane Haggar, Sa Majesté présente le chiffre des chefs traditionnels du Tchad. Selon Sa Majesté le chef de canton de Donomanga, Tamita Djidingar, les autorités traditionnelles reconnues sont les Sultans, les chefs de canton, les Chefs de Tribus et les Chefs Groupements. Il précise qu’ils sont au total 777.

Les chefferies traditionnelles par province

Pour des raisons de précision, le président de l’association des autorités coutumières et traditionnelles du Tchad a remis à la rédaction la liste des chefs traditionnels de toutes les provinces. Elle s’établit comme suit : Batha 43, Bahr El Gazal 17 cantons, Chari Baguirmi 24, Hadjer- Lamis 45, Moyen Chari 33, Mayo-Kebi Est 28, Mayo keby Ouest 20, Logone Oriental 51, Logone Occidental 53, Guerre 26, Ouaddaï 63, Tandjillé 42, Lac 27, Salamat 18, Ennedi Est 47, Ennedi Ouest 22, Wadi Fira 81 sultans, Borkou 11 chefs de canton, Mandoul 33 chefs de canton, Silla 28 sultans, Tibesti 19 chefs avec le derdeï, Kanem 45 sultans et N’Djamena 1 Sultan.

Jules Doukoundjé

L’école Chagoua FDAR A situé dans la commune du 7e arrondissement de la ville de N’Djamena, a été victime de vol dans la nuit du 24 janvier 2022. Les voleurs ont forcé la porte du bureau du Directeur et ont emporté beaucoup de matériels didactiques et des cahiers. Reportage. 

Le vol des matériels didactiques dans les établissements scolaires publics est en vogue ces derniers temps. L’école Chagoua FDAR A est la 3e victime de vol pour cette année scolaire. Les voleurs ont débarqué dans la nuit du 24 janvier. Ils ont réussi à casser les cadenas du bureau du Directeur. 38 cartons de livres de lecture du CP1 au CM2 sur les 71 sont emportés et des dizaines de cahiers et une bonbonne de gaz.

Le Directeur de l’école Chagoua FDAR A, Moyalbaye Frédéric, déplore la répétition de vols dans son établissement. Selon le directeur, rien que pour année scolaire 2019-2020 et 2020-2021, l’école a enregistré cinq cas de vol. « Nous sommes étonnés pour ce dernier cas. Les portes de mon bureau sont fermées à cadenas. Mais les voleurs ont pris leur temps pour sauter les cadenas, entrer dans mon bureau et trier les cartons des livres de lecture pour les emporter, », a-t-il précisé.  Les voleurs n’ont touché à aucun livre de calcul et aucun cahier qu’UNICEF offert à l’établissement. Monsieur Moyalbaye affirme avoir fait appel à un huissier pour faire le constat. La police était saisie à chaque cas de vol poursuit-il, mais rien n’est fait pour retrouver les voleurs alors cette fois-ci j’ai décidé de changer de camps, dit-il.

Le Directeur pointe du doigt l’incompétence de la sentinelle qui laisse les voleurs emporter les ouvrages à chaque fois. Pour lui, la sentinelle était là, mais n’est au courant de rien.  « C’est moi qui suis venu le mettre au courant de ce qui s’est passé. On a des sentinelles qui passent leur temps dans leur chambre et laissent les voleurs de venir ramasser les manuels destinés aux élèves. C’est inadmissible », explique-t-il. Il ajoute que la sentinelle est censée assurer la sécurité de l’établissement, mais ne fait pas son travail. Il compte suspendre ce dernier pour incompétence. Par la même occasion, le Directeur de l’école Chagoua FDAR A appelle toute la population de N’Djamena et ses environs de l’aider à retrouver ces manuels. Il précise que certains de ces livres sont cachetés avec le nom de l’établissement. « Ces ouvrages sont destinés à tous les enfants tchadiens qui doivent l’utiliser pour apprendre et un individu est venu les ramasser. Si une personne tombe sur ce livre, qu’elle nous appelle ».

Kouladoum Mireille Modestine

Après une semaine d’arrêt de cours relatif à la manifestation des élèves du lycée scientifique de Walia, les cours reprennent ce lundi 24 janvier. Le lycée a pris l’initiative de réunir les élèves autour du drapeau ce matin pour communiquer sur la paix avant que les élèves n’entrent en classe. Pour cause du mécontentement des élèves, ils revendiquaient leurs enseignants scientifiques qui observent une grève sèche depuis le 03 janvier. Reportage.

Les cours ont repris timidement ce matin au lycée de Walia. L’administration du lycée a pris l’initiative de réunir autour du drapeau, enseignants, élèves, étudiants, anciens élèves du lycée de Walia et le Syndicat des Enseignants du Tchad (SET). L’objectif recherché est de parler de la paix aux élèves et aux étudiants après les affrontements qui se sont produits au lycée de Walia. Ils étaient nombreux à écouter le message. Le proviseur du lycée scientifique de Walia Beakba Debgaroua initiateur de la rencontre affirme que c’est pour empêcher qu’un autre incident ne se produise. Et éviter la perte des heures de cours qu’il a organisé cette rencontre. Pour lui, les élèves et étudiants sont les futurs cadres, ils sont appelés à travailler dans les mêmes bureaux alors pas besoin de s’entredéchirer aujourd’hui. « Nous leur avons parlé de la paix et de la cohésion sociale. Ils n’ont pas besoin de se regarder comme des ennemis, cela va semer la haine en eux. Nous voulons que les élèves du lycée de Walia et les étudiants du campus de Toukra cultivent l’amour entre eux », a-t-il souligné. Il précise que les personnes qui ont vandalisé le lycée ne sont même pas des étudiants. Ce sont des individus mal intentionnés qui ont profité de la situation pour faire du désordre. M. le proviseur du lycée de poursuivre en affirmant que les étudiants sont les aînés et d’ici un an, les élèves de son lycée vont les rejoindre pour les études supérieures. M. Beakba Debgaroua propose même que les étudiants viennent chercher les élèves pour qu’ils assistent à des activités culturelles au sein de l’université.

Si d’un côté le proviseur a réuni les élèves au nom de la paix, de l’autre côté, les enseignants scientifiques contractuels de l’État réclament le reversement à la fonction publique et le payement des arriérés de leur salaire avant de retourner dans les lycées. Ils ont réagi par un communiqué de presse signé du rapporteur adjoint Djiraibé Kosmadji. L’Amicale des Enseignants Scientifiques Contractuels, constate le blocage de l’arrêté de reversement à la fonction publique soumis depuis le 29 décembre 2021 au gouvernement. Selon le communiqué, les propositions ont été faites pour éponger graduellement les arriérés de salaire depuis leur prise de fonction en octobre 2019, mais rien n’est fait. L’amicale décide de reconduire la grève sèche dans tous les établissements scolaires du Tchad et appelle le gouvernement à honorer son engagement comme prévu dans le pacte social.

Les enseignants scientifiques menacent d’appeler tous leurs collègues des provinces de venir à N’Djamena pour des actions de masse si le gouvernement ne donne pas une réponse favorable à leur revendication. Au sujet de cette grève annoncée, le proviseur du lycée de Walia Beakba Debgaroua rassure ses collègues. « Les autorités sont en train de chercher de solutions à ces revendications. D’ici quelques jours, la situation sera décantée », a-t-il remarqué.

Kouladoum Mireille Modestine

Plusieurs habitants de la ville d’Abéché ont manifesté pour réclamer l’annulation de la cérémonie d’intronisation d’un nouveau chef de canton de Bani-Halba d’Abéché M. Bachar Younous Ahmat prévue pour le 29 janvier prochain. La manifestation a tourné à la catastrophe faisant plusieurs blessés à balle réelle par les forces de l’ordre. Reportage.

Bachar Younous Ahmat nommé chef de canton de Bani-Halba d’abéché depuis 2019, mais à cause de la COVID-19, son intronisation était reportée. Les bani-halba sont des tribus arabes nomades qui vivent dans les féériques autour d’Abéché, mais plus sédentarisées à Abougoudam. Depuis sa nomination, il régnait toujours dans sa tribu. Pour lui donner un pouvoir officiel, il est prévu d’organiser la cérémonie de son intronisation le 29 janvier prochain. Depuis plus de 3 jours, sa communauté s’active pour son intronisation à la place de l’indépendance d’Abéché, mais la population s’oppose à cette cérémonie. Pour empêcher la cérémonie d’intronisation de ce chef de canton, les abéchois ont organisé des manifestations dans toute la ville. Ces manifestations ont été violemment dispersées par les forces de l’ordre. Plusieurs blessés à balles réelles ont été dénombrés.

L’ancien député de la province du Ouaddaï et actuel conseiller national, Mahamat Saleh Ahmat Khayar exprime sa tristesse sur ce qui se passe à Abéché. Il explique qu’il s’agit d’un chef de canton arabe bani-halba qui est nommé depuis 2019. Pour le conseiller, le chef de canton est en activité. Il affirme qu’il y a des gens qui contestent cette intronisation, croyant qu’il sera intronisé comme sultan d’Abéché, parce que la cérémonie va se dérouler à la place de l’indépendance.

Selon le conseiller Mahamat Saleh Ahmat Khayar, il y a des gens qui sont en train de s’organiser pour préparer l’intronisation de ce nouveau chef de canton et il y’a d’autres qui étaient là depuis 3 jours dans un lycée pour s’organiser à contester. Il estime que chacun de ces 2 groupes est dans son droit. Mais, le hic, selon lui, ce que l’administration est absente depuis ces 3 jours. Il souligne que les autorités traditionnelles, administratives et politiques de la province ne font rien pour calmer la tension.

A son avis, ces autorités pouvaient se rapprocher des manifestants pour mieux les informer et leur apporter des réponses convaincantes à temps. Il s’interroge sur le silence des autorités qui laissent les manifestants depuis 3 jours descendre dans les rues de la ville. « Je pense qu’il y a une part de responsabilité des autorités de la place », dit-il. Pour le conseiller, ces manifestants ne savent pas que c’est un acte qui est pris depuis 2019, et ne savent pas que ce n’est pas un sultan. « C’est une confusion que les autorités ont laissée prospérer. Pour quelles fins? Je ne sais pas. En tant que conseiller national, je ramène la responsabilité entière au gouvernement et je tiens le gouvernement responsable de tout ce qui adviendra », insiste Mahamat Saleh Ahmat Khayar. Le natif du Ouaddaï précise que les ouaddaïens ne sont pas contre les Arabes ni les Arabes ne sont contre les Ouaddaïens. Il dénonce les forces de l’ordre qui utilisent les balles réelles contre les manifestants. M. Mahamat Saleh Ahmat Khayar lance un appel urgent au gouvernement pour qu’il prenne ses responsabilités, sinon il endossera toutes les conséquences.

Jules Doukoundjé

Un grand meeting dit « meeting pour l’appel au Dialogue National Inclusif » est organisé ce 22 janvier au stade Idriss Mahamat Ouya à N’Djamena. C’est le président du parti politique Mouvement National pour le Changement au Tchad MNCT Mahamat Ahmat Lazina, qui en est l’initiateur. Les personnes de toutes les couches sociales ont répondu présents ce meeting. Le Conseil Militaire de Transition (CMT) s’est fait représenter par son porte-parole Gal Azem Bermandoua. Une réponse en creux au parti Les Transformateurs de Succès Masra. Reportage.

C’est dans un stade plein à craquer que le meeting a démarré. D’un côté, l’on note la présence des commerçants, des élèves, des clandomans et des réfugiés venus du Cameroun. De l’autre côté, on peut voir les dromadaires et les chevaux alignés en position de course. Dans un poster géant du président du Conseil Militaire de Transition, on peut lire, PCMT, sécurité assurée, fierté du peuple tchadien, un fin stratège pour un Tchad fort et émergent. Dans un autre poster géant du chef du parti Mouvement National pour le Changement au Tchad MNCT Mahamat Ahmat Lazina, est inscrit le dialogue national inclusif prévu le 15 février, est un remède efficace pour les maux qui minent notre pays. Dans la foule un homme lance, « c’est depuis dix heures que nous sommes au stade. Ils nous ont promis l’argent pour un sandwich, une bouteille d’eau, de jus et le déplacement pour chaque personne qu’on a mobilisée. Jusque-là, rien n’est clair, on verra bien avec eux à la fin du meeting ».

Dans son mot de bienvenue, le président du comité d’organisation M. Bakary Hassane indique que la présence massive de la population est la preuve de leur engagement et de leur détermination pour la préservation de la paix et de la cohésion sociale. Aussi, souligne-t-il, cette forte mobilisation va conduire à la réussite du processus de la transition dans notre cher et beau pays. 

Ensuite, c’est au président du MNCT de monter sur le podium. Plusieurs aspects qui font l’actualité au pays notamment le dialogue en cours sont abordés dans le discours. Le chef du parti MNCT rappelle la feuille de route de la transition. Pour lui, le CMT a pris des engagements entre autres la tenue du dialogue national inclusif, l’élaboration d’un projet de constitution qui sera soumis au référendum et l’organisation des élections libres, démocratiques, transparentes et crédibles. M. Mahamat Ahmat Lazina affirme que le pays va organiser à partir du 15 février prochain, un dialogue national inclusif où tous les fils et filles du Tchad sont appelés à s’asseoir pour rechercher des solutions pouvant permettre la préservation de la paix, de la stabilité et de la justice sociale. Le chef du MNCT a aussi annoncé la participation de sa formation politique au dialogue national inclusif (DNI). « Notre formation politique ne peut rester en marge de cet important événement qui va déterminer l’avenir de notre pays. C’est pourquoi nous annonçons dès aujourd’hui notre participation au DNI afin d’apporter notre pierre pour la construction de notre pays », a-t-il précisé. Il explique que la présence de ses militants au stade Idriss Mahamat Ouya (IMO) ne constitue nullement une démonstration de force, mais une adresse au peuple tchadien, un message de paix. À ce titre, il émet le vœu que ce dialogue soit un succès total. « Que le dialogue offre un cadre idéal aux Tchadiens de parler à cœur ouvert, d’aplanir les divergences et d’enterrer définitivement la hache de guerre afin de s’orienter vers le développement socio-économique durable. C’est l’heure de dialoguer sincèrement pour des solutions définitives et durables », dit-il.

Le président du MNCT a également lancé un appel à l’endroit de tous les Tchadiens de l’intérieur, ceux de la diaspora ainsi que les politico-militaires à participer à ce DNI.  Dans sa lancée, il invite le président du parti les transformateurs à prendre part au dialogue national inclusif. « J’appelle mon jeune frère de la même génération que moi qui a animé son meeting ici il y a quelques semaines de ne pas rester en marge du DNI, mais d’y prendre part. Car, il a de bonnes idées et des initiatives à mettre à contribution pendant le dialogue » a affirmé M. Lazina. S’adressant aux jeunes qui se sont massivement déplacés au stade IMO, le président du MNCT affirme que la promesse de recrutement de 5000 jeunes à la fonction publique est généreuse. Il soutient qu’il va demander au président Conseil Militaire de Transition (PCMT) d’augmenter ce nombre. Dans le même élan, il demande au PCMT d’examiner les questions de l’approvisionnement des concitoyens en eau potable et en électricité. Pour lui, le problème de délestage dans les villes cause beaucoup de préjudices aux Tchadiens. Car, poursuit-il, c’est avec l’énergie que nous pouvons booster l’économie de notre pays.

Le dernier sujet abordé dans le discours de Mahamat Ahmat Lazina est l’interminable problème de conflit éleveurs-agriculteurs. À son avis, ce conflit endeuille de nombreuses familles tchadiennes. Il demande au gouvernement de transition de trouver de solutions durables à ce phénomène qui a pris de l’ampleur ces dernières années. Au cours de ce meeting, une motion de soutien au gouvernement de transition pour la tenue du dialogue a été remise au porte-parole du CMT Gal Azem Bermandoua. À la fin du meeting, les jeunes qui ont été mobilisés réclamaient la promesse qui leur a été faite. Il a fallu l’intervention de la police pour les disperser à coup de gaz lacrymogène. Le siège du parti MNCT a failli être brûlé par ces jeunes mécontents qui disent n’avoir pas perçu l’argent promis.

Kouladoum Mireille Modestine

Zara Mahamat Hassane est une jeune tchadienne qui travaille à la radio Ndarason internationale comme technicienne de radio depuis septembre 2017. Elle a su s’imposer par son le bien fait. Ce qui lui permit de décrocher le prix Ghislaine Dupont et Claude Verlon 2021. Ialtchad Presse est allé à sa rencontre. Portrait d’une perle rare dans un milieu difficile.

Démarche « slalomante » et paroles posées, mademoiselle Zara Mahamat Hassane est une perle dans le milieu médiatique tchadien. Sa formation d’origine ne devrait pas la conduire dans ce milieu ni vers le métier de technicienne radio, mais elle exerce cette profession à la radio Ndarason depuis septembre 2017. Pourtant avec sa licence en télécommunication et réseau téléphonique obtenu au Bénin en 201, elle pouvait avoir mieux et plus. Elle a choisi la radio. Unique fille et aînée d’une fratrie de quatre enfants, Zara a su s’imposer dans le milieu professionnel par son travail acharné. Cet acharnement a attiré l’attention de ses chefs qui n’ont pas hésité à la nommer cheffe technique de la radio. Aussi, le travail bien fait lui a valu la bourse Ghislaine Dupont et Claude Verlon de 2021. C’est dans les rues de Douala au Cameroun ou elle passe ses vacances qu’elle a réalisé le sonore qui lui a permis de postuler à la bourse. Pour Zara, il n’y a pas de miracle pour réussir dans un métier sauf si on ne l’aime pas. Son secret de réussite reste le travail bien fait. « Je n’aime pas faire les choses à moitié. Quand je travaille fort sur quelque chose, je veux la rendre toute jolie. Je m’impose un rythme de travail vigoureux pour réussir ce que je fais », a-t-elle confié. La jeune dame conçoit tous les indicatifs de la radio et c’est avec l’indicatif d’une émission des jeunes qu’elle a créée qu’elle a postulé à la bourse.  Zara était surprise à l’annonce des résultats finaux. « Je ne m’y attendais même pas. Nous n’étions que deux filles à la finale. Je sais que j’ai fait de mon mieux, mais être lauréate est une surprise pour moi. Cela me donne le courage d’aimer encore plus le métier ».

Zara dit avoir beaucoup appris pendant sa formation en ligne. Ce qu’on a fait ici c’est bon, mais on a beaucoup appris avec eux. Elle est fière d’elle même si elle n’était pas lauréate. Elle est contente d’avoir renforcé ses capacités dans le cadre de cette formation. La formation commence le 13 février à Paris en France, à la radio France internationale RFI, pour un mois. Pour ses collègues de travail, Zara Mahamat Hassane est une personne spéciale. Mahamat Moustapha Maïnou est journaliste producteur à la radio Ndarason internationale et collègue de Zara. Il affirme que la jeune femme est une battante accomplie. « Elle travaille dur, tout ce qui se fait à la rédaction doit finir par elle. C’est toujours elle qui rentre tard. Zara règle quelquefois les difficultés liées au réseau à la technique et assure la technique du direct et celle du pré enregistrement », a-t-il indiqué. Pour lui, Zara est physiquement petite, mais grande pour la radio. À son avis, la jeune femme est trop exigeante parce qu’elle déteste les erreurs techniques. Elle apprend la technique aux journalistes. « C’est une battante. Je l’apprécie beaucoup, mais elle est trop sévère parce que quand tu fais une erreur elle ne te laisse pas. Elle va te stresser à tel point que tu diras Zara dérange beaucoup », ajoute-t-il. Elle est amie de tout le monde et met de l’ambiance à la radio.

Kouladoum Mireille Modestine

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