Les Arabes du Tchad ont tenu leur tout premier festival hier 27 février 2022, à N’Djamena, capitale tchadienne. Le thème de ce festival culturel est, « Ensemble pour la paix, le développement, la cohabitation pacifique et le vivre ensemble. » L’Association solidaire des chefs de races de la communauté arabe a mobilisé plus d’un millier de ressortissants vivant à N’Djamena, ses banlieues et les villes et villages aux alentours. Ils étaient des milliers à envahir tôt dimanche matin, la cour de palais du 15 du janvier. Les cavaliers à dos des dromadaires et chevaux décorés n’ont laissé personne indifférent. Reportage.
De la couleur et du rythme se sont entremêlé ce matin du 27 février dans la cour de palais du 15-janvier de N’Djamena. Ce festival de la communauté arabe du Tchad était des véritables retrouvailles entre des milliers des Tchadiens. Convivialité, euphorie de joie, parade des cavaliers à dos des dromadaires décorés, la fête était gigantesques, les femmes et les jeunes filles habillées en tenue festivalière étaient belles, des tambourins et claironnistes rehaussent l’ambiance. Dans la salle de la cérémonie, du parterre aux gradins c’était plein comme un œuf. Des poèmes appelant à la solidarité du peuple arabe et de tous les Tchadiens ont été déclamés. Même message lors des différentes présentations théâtrales.
Selon le président du comité d’organisation Idriss Ousmane Djameh, ce festival permet de valoriser la culture arabe, mais aussi, appeler à la cohabitation pacifique des Tchadiens. Il affirme que toute la communauté reste positive pour un dialogue inclusif inhérent à la reconstruction de notre pays.
Pour le porte-parole des chefs de races Djidda Abdoulaye, le thème de ce festival culturel, « Ensemble pour la paix, le développement, la cohabitation pacifique et le vivre ensemble », n’est pas fortuit. Le Tchad dit-il, depuis quelques mois est dans une phase de transition. La réussite de cette transition pour bâtir un Tchad digne de ses filles et fils nécessite l’implication de tous, a affirmé le porte-parole. Si la paix de notre pays concerne tous les Tchadiens, les chefs traditionnels en sont des acteurs clés, dit-il. Le Cheik Djidda Abdoulaye, recommande aux chefs coutumiers et traditionnels à résoudre tous les problèmes de manière pacifique en collaboration avec les acteurs politiques. « Notre pays connaît ce dernier temps de multiples crises sociales et de conflits meurtriers entre les différentes communautés. Et ce dans toutes les provinces entraînant d’énormes pertes en vie humaine. Il est de notre devoir en tant que chef traditionnel de jouer pleinement notre rôle pour le maintien de la cohésion sociale », a soutenu Djidda Abdoulaye. Il demande aux autorités traditionnelles de valoriser la solidarité nationale, la réconciliation et la cohabitation pacifique dans nos sociétés. « Chères autorités de la République, nous ne pouvons vivre en paix dans un pays s’il n’y a pas de justice et la paix. Nous devons contrecarrer la propagande de la division tribale à travers les propos haineux ».
Les femmes arabes déplorent les conflits meurtriers au Tchad et les haines via les réseaux sociaux. Elles plaident pour que la communauté arabe les implique dans toutes les organisations. Les jeunes arabes regrettent eux aussi, le comportement peu orthodoxe des jeunes tchadiens sur Internet. Ils demandent aux internautes tchadiens de véhiculer des messages de fraternité pour la consolidation de la paix au Tchad.
Les organisateurs du festival ont fait des recommandations. Ils se sont arrêtés sur l’essentiel: « assurer l’éducation et la santé des nomades, moderniser l’élevage, sensibiliser les populations sur la cohabitation pacifique, organiser chaque année le festival, etc. »
Moyalbaye Nadjasna
Ousmane Bello Daoudou