Le consortium des architectes et urbanistes (CAU) a organisé ce 6 octobre au hall du palais de 15 janvier une exposition. Elle est placée sous le thème, « Vision 2030: le Tchad dont nous rêvons ». Cette exposition vise à inciter les acteurs de la société à préparer le développement des 23 provinces du pays et à créer des opportunités d'habitat pour tous. Reportage.
Classé parmi les pays sous-développés, sur le plan architectural et d'urbanisme, l’habitat au Tchad laisse à désirer. Pour pallier à ce problème, au sortir du Dialogue Nationale Inclusif et Souverain (DNIS), le Consortium des Architectes et Urbanistes a jugé utile et urgent de créer une plateforme regroupant des experts afin d'apporter leur contribution avec des projets architecturaux et urbanistiques pouvant apporter un réel changement. Senoussi Ahmat Senoussi, architecte-urbaniste affirme que cet espace d'échange a été créé pour inciter les acteurs du développement de la ville et les autorités nationales à prendre dès à présent les mesures pour préparer le développement à venir des toutes les provinces du Tchad et aussi de créer des opportunités d'habitat pour tous. Selon lui, cette réflexion urbaine s’est traduite par cette exposition au hall du palais. « À travers nos cabinets et nos agences, nous souhaiterions proposer plusieurs projets à nos décideurs et aussi au partenariat public-privé pour investir dans nos villes », a-t-il expliqué. Il ajoute que cette exposition va présenter les 23 provinces du Tchad avec leurs atouts tout en proposant plusieurs projets qui pourront changer la capitale tchadienne, a-t-il indiqué.
Signalons que cette exposition lancée ce 6 octobre prendra 4 jours afin de permettre aux différentes délégations venant de l'intérieur du pays d'apprécier le potentiel du Tchad. Il est aussi envisagé une exposition à la place de la nation pour permettre au grand public d'avoir accès au contenu de l'exposition.
Abderamane Moussa Amadaye
Les victimes de crimes et répressions de Hissène Habré ont organisé un tintamarre ce 06 octobre devant leur association à N’Djamena. Ce tintamarre est la réponse à l’agression de leur délégué hier 5 octobre par un participant au DNIS. Reportage.
C’était vers 16 heures, heure de N’Djamena, capitale tchadienne que l’association des victimes des crimes et répressions de Hissène Habré (AVCRHH) a mobilisé quelques membres devant ses locaux pour répondre à l’agression de leur délégué. Selon le Secrétaire Général (SG) de cette association, Koumato David, c’est avec beaucoup d’indignation qu’ils ont appris l’agression dont leur président a fait l’objet. C’est bien dommage que l’agresseur soit un conseiller national, regrette-t-il. À son avis, il essaie de se justifier, mais son acte est connu de tous. « Quand on touche à notre délégué, c’est toutes les victimes qui sont touchées. Voilà les raisons de notre mobilisation en ce moment. L’activité de tintamarre n’est qu’un avant-goût. Nous avons d’autres actions d’envergure à venir. Nous ne déballons pas nos stratégies, mais vous allez les découvrir vous-même au fil de temps », exprime-t-il.
L’objectif de ce tintamarre assure Koumato David, c’est pour dire au gouvernement de la transition de prendre toutes les prédispositions nécessaires pour la sécurisation de notre association, de notre président et de toutes les victimes. Nous n’avons eu aucun centime jusque-là et on nous agresse par-dessus tout, nous n’acceptons pas cela, dit le SG de l’AVCRHH. Ce sont des comportements déplorables, constate-t-il.
Le président de l’AVCRHH Clément Abaïfouta agressé revient brièvement sur son cauchemar. « J’étais allé aux toilettes pour me soulager et du coup je vois un jeune qui fait irruption et m’apostrophe par mon nom d’ailleurs. Il me demande pourquoi je m’acharne contre le rapatriement du corps de Hissène Habré ou bien je vis de cela. Et pourtant il y a eu des victimes sous d’autres régimes pourquoi on n’en parle pas. Je dis non la différence est que nous, nous avons porté plainte et celles dont il fait allusion ne l’on pas fait. Nous sommes en droit de réclamer nos indemnisations après avoir gagné le procès ». La conversation continue, « Alors il me dit sèchement que je le veuille ou non, le corps de Habré va rentrer dans ce pays et ils me le donneront pour que je mange. Ma réaction tout de suite, je ne suis pas un cannibale. J’ai revendiqué un droit au nom de toutes les victimes de Hissène Habré. Alors il a commencé à me menacer par des injures. Un des cameramen de la télévision nationale était là avec une autre personne se sont mis entre nous pour nous séparer. Ce qui me surprend, il ment en disant que c’est moi qui l’ai agressé », affirme M. Abaïfouta. Pour le délégué de l’AVCRHH, il se trouve que son agresseur est un conseiller national supposé être un représentant du peuple qui se comporte de cette manière. Selon lui, Hissène Habré est condamné et on ne peut pas réclamer son corps à tambour battant dans la mesure où il est mort en tant que condamné.
À son avis, qu’on rapatrie son corps ou non cela relève de sa famille, mais les victimes réclament simplement leurs indemnisations. « C’est une question de droit et on n’en serait pas là si le gouvernement tchadien et l’Union Africaine nous indemnisaient. Il ne faut pas qu’on instrumentalise les choses telles que je lis sur les réseaux sociaux que je me victimise et je fais de buzz. Ma mission c’est de réclamer les droits des victimes donc je ne contourne rien s’il en est question », affirme-t-il. Il soutient qu’il ne va pas cesser de revendiquer parce qu’il est menacé ou agressé. Le président de l’AVCRHH promet aux victimes qu’il va continuer à se battre jusqu’à ce qu’elles soient indemnisées.
Moyalbaye Nadjasna
Je suis arrivée à 11h 45 min au palais du 15-janvier. D’autres occupations d’ordre professionnelles m’ont empêché d’être présent le matin. Je sentais depuis quelques jours que les choses tiraient vers la fin, mais je tablais sur jeudi. Le président du présidium a bien caché son jeu par ses coups de colère surprise et ses tiraillements verbaux avec certains participants.
12h 00 min. J’entre dans la grande salle de la plénière. Quelques participants ont la parole. Arrive le tour de Clément Abaïfouta, militant des droits humains, et président de l’association des victimes du régime de l’ex-président Hissène Habré. Il était assis devant moi. Il prend le micro et affirme avoir été agressé par Ahmed Bedeï Tollimi parce qu’il a réclamé que le retour au Tchad de la dépouille du défunt président se fasse à condition que les victimes soient indemnisées. Son intervention in extenso : « Merci M. le président, le principe aurait voulu que vous me donniez ma motion avant que je ne puisse parler. Soit, je voudrais ici interpeller le présidium pour dire que j’ai toujours été l’objet de menaces. Tout à l’heure, j’étais aux toilettes, le conseiller Ahmat Bedeï m’a agressé, n’eut été le cameraman ont serait venu aux mains. Il me dit que je veuille ou non le corps d’Hissène Habré va venir et je vais manger cela. Quand même, un conseiller de la République, lui qui a brûlé une ambassade, qui a saccagé une ambassade se retrouve au Conseil national et m’agresse, j’interpelle ici le présidium. Ma sécurité est menacée, ma vie est menacée, de prendre vos responsabilités. Et je vous remercie » Tous les regards dans la salle se sont tournés vers la travée réservée aux membres du Conseil National de Transition (CNT).
Je me suis éclipsé pour aller préparer mon émission.
16h 25 min. Je suis de retour mais dans la salle 400 où j’aime bien me réfugier pour travailler et pour profiter de son confort. Une dame se lève et réclame la restitution d’un bien immobilier de sa famille confisqué depuis le temps de la dévastatrice police politique, la DDS (Direction de la documentation et de sécurité) depuis plus de 30 ans. L’occupant est le défunt directeur de cette organisation. Même la chute de l’ancien régime n’a rien fait parce qu'il se recyclait comme politico-militaire. Et profitait des accords d’amnistie, « s’il était vivant il allait se joindre aux accords de Doha dans le seul but de continuer à confisquer un bien qui ne lui appartient pas ». La salle était émue par cette intervention. Le visage du président Gali aussi. Lui qui a échappé de justesse à une mort certaine dans les infamantes geôles de DDS.
17h 28 min. Le rapporteur général Limane Mahamat entame sa synthèse. C’était de toute beauté. En quelques minutes il a résumé plus d'un mois de 5 commissions, de plusieurs sous-commissions et des 3 comités d’Adhoc. Seul ombre au tableau, en pleine exposition, le professeur Limane a été lâché par une coupure d’électricité. Quelques personnes applaudissent, une voix retentit dans l’obscurité pour dire « Ahann, cela s’annonce mal ». 2 secondes plus tard la lumière est de retour. Les caméras fixe le président Gali qui semble rire de cette cocasserie qui s’est produite également en matinée.
17h 40 min. Gali reprend la parole, « vous aurez constaté que la synthèse, plus le rapport résume les travaux du dialogue national ». Nerveux en matinée, soudain, son visage s’élimine comme soulagé par le poids des responsabilités et par la fin qui s’annonce. Il fixe du regard la salle, sourit et surprend les participants, « je ne peux que vous demander l’approbation de ce travail pour mettre fin à toutes ces discussions. Et donc le dialogue est fini ». Il laisse quelques secondes couler et continue, « merci, merci beaucoup. C’est maintenant que je peux dire que la séance est levée. Rendez-vous samedi dès 8h00, je vous remercie ».
Spontanément les participants se lèvent, applaudissent. Et dans une espèce de communion entonnent l’hymne national, La Tchadienne « Peuple tchadien debout et à l’ouvrage… lève les yeux l’avenir est à toi….Ô mon pays… ». L’émotion traverse la foule. J’ai tenté de rester journaliste, à l’écart, pour mieux écrire mon avant-dernière chronique. Peine perdue, je me suis surpris debout entonnant avec mes compatriotes les derniers couplets. Il y a des choses qui nous dépassent, qui nous transperce l’âme et nous transcende disait quelqu’un. Il avait raison.
Bello Bakary Mana
Les 1400 délégués au dialogue national inclusif et souverains viennent de mettre termes aux assises du DNIS cet après-midi 05 octobre 2022 au palais du 15-janvier de N'Djamena, capitale tchadienne. Par consensus, les participants ont validé la synthèse des résolutions et recommandations du cahier de charges du gouvernement de la transition. Reportage !
Selon Gali N’gothé Gatta, président du présidium du dialogue national inclusif et souverain (DNIS) après avoir signifié que la synthèse du rapport de la commission 2 ait résumé tous les travaux en plénière demande l’approbation des participant. Et c’est sous une pluie d’applaudissement que les rideaux se referment définitivement sur le DNIS. Gali change de langage. Les travaux ne sont pas suspendus cette fois mais sont plutôt levés. L’hymne national retenti pour saluer la fin des assises ici au palais du 15-janvier de N'Djamena.
Beaucoup d’émotions se révèlent, des accolades, des poignées de mains des cris de joies. Telle est l’ambiance ces 18 heures, heure de N’Djamena dans la grande salle des travaux. L’antenne de la télévision nationale et de la radio nationale remise aux studios respectives. Certains journalistes se livrent à la chasse des participants pour recueillir leurs dernières impressions.
Selon le rapporteur général du présidium Limane Mahamat, 255 recommandations sur les questions transversales et spécifiques ont été adoptées et 25 résolutions. Au titre de cohésion sociale et réconciliation nationale, 56 recommandations ont été adoptées avec une seule résolution portant adoption du rapport de la commission thématique et du comité ad hoc mis en place pour éclairer sur des sujets qui ont été identifiés et d’intérêt national. Il s’agit de la nouvelle constitution 5 recommandations, sur le régime politique une recommandation, sur le choix des grandes institutions 6 recommandations, sur le fonctionnement de la justice 6 recommandations, sur les chefferies traditionnelles et coutumières 7 recommandations, sur les partis politiques 7 recommandations, 4 recommandations sur les organes de gestion des élections, 4 recommandations sur les mandats électifs, sur l’âge d’accès aux élections une recommandation, sur le mode scrutin 2 recommandations, les opérations préélectorales 15 recommandations. Au titre de résolutions, sur la nouvelle constitution et la forme de l’État une résolution, éligibilité des dirigeants de la transition une résolution, la modification de la charte de transition, 4 résolutions, le conseil national de transition une résolution et le gouvernement de transition une résolution.
Le rendez-vous est pris pour le samedi 08 octobre 2022 pour la cérémonie de la clôture du dialogue national inclusif et souverain.
Moyalbaye Nadjasna
Les débats sur la thématique 2 ne sont pas encore épuisés. Ce mercredi, 05 octobre 2022, beaucoup d’interventions ont été faites au sujet du cahier de charges et du calendrier de la transition. Ialtchad s’est penché sur quelques-unes. Reportage !
Achta Rakié Abdoulaye dans la salle 400 demande la parole. Elle aborde la question des retraité dont elle trouve inadmissible que ces personnes de troisième âge revendiquent leurs droits jusqu’à la route. Pour un simple traitement de dossier ils doivent débourser de l’argent ce n’est pas du tout sérieux, dit-elle. C’est juste une question de justice sociale et de redevabilité envers les ainés, affirme Achta. Toujours dans la même salle, Kanabé Passalet axe son intervention sur les élections. Il estime et propose qu’il faille gagner en temps et l’argent. A cela il suggère une élection couplée : les présidentielles et les législatives. Il constate que les élections locales ne figurent pas dans le cahier de charge. « Cela fait dix ans que les conseillers communaux sont surplace et passent leur beau temps à piller et organiser des assemblées générales contre le développement aux dépens de leurs communes. Je pense qu’il faut mettre purement fin aux mandants de ces conseillers et nommer par décret les nouveaux conseillers en attendant les nouvelles élections », relate Passalet. Pour le monde rural, le délégué encourage le processus de sédentarisation des nomades. « Les solutions aux problèmes agriculteurs-éleveurs doivent figurer en premier plan dans la chronologie de la transition. Tracer et sécuriser les couloirs de transhumances », soutient-il. Toujours concernant les agriculteurs et éleveurs, un autre délégué propose la mise sur pied d’une équipe mixte de sensibilisation d’agriculteurs-éleveurs dans la même localité. Cette équipe dit-il, va être chargée d’échanger avec les deux parties en cas de conflits au lieu d’envoyer les gens qui vont tuer les paisibles citoyens pour rien. Manadji Tolkom Bertin souligne que les recommandations sur la dia sont claires. « Mais au moment où vous parle, certains gens ne sont pas pour la paix au Tchad pendant que d’autres se torturent pour une paix définitive. Depuis quatre jours, les agriculteurs et éleveurs sont face à face dans la sous-préfecture de Bekourou à Moissala Département de Bahr Sarah soldé par la mort d’un éleveur. Le sous-préfet et le préfet demandent que les paysans versent 70 bœufs d’attelage avec des tractations. Un village de mois de 2000 habitants comment les gens vont faire pour répondre à cette dia », informe le parlementaire. L’apologie de la haine selon lui, vient du gouvernement et ces manières doivent cesser.
Assileck, un des politico-militaire dit avoir pris le temps de se promener dans la ville de Ndjamena voir les grandes bâtisses qui sont inachevées un peu partout. « C’est l’argent du contribuable qui a été utilisé et jeter par la fenêtre et ça n’émeut personne. Ces cas de détournements publics est la somme de frustrations de l’ensemble des tchadiens. Je conseille qu’il y ait une recommandation fortes », signifie-t-il. Deuxième chose, Assileck exprime que si on n’a pas une armée apolitique et assermentée au service de son peuple, on ne pourra pas aller vers des élections libres et démocratiques. A son avis, c’est connu de tous et brossé au bout des doigts. « Cette assise sera bien vue que quand il y aura le courage de poser des résolutions fortes. Tout le monde nous regarde et il ne faut pas que les choses soient biaisées. Il faut apprendre aux tchadiens de servir le Tchad et non se servir de lui pour ne vivre que de lui », insiste-t-il. Me Théophile Bongoro, Pour résoudre le problème de grèves récurrente des syndicats et donner la chance à la transition d’aller jusqu’au bout, il va falloir s’accorder avec les partenaires sociaux pour les réduire au maximum.
Moyalbaye Nadjasna
Les participants au dialogue national inclusif et souverain (DNIS) ont pendant longtemps discuté en plénière sur le contenu du cahier de charges de la transition. Certains délégués pensent que le temps est court pour tout mettre en application ce cahier de charges. Ils proposent qu’on identifie les points urgents pour la durée de la transition. Reportage
Le cahier de charges de la transition post-DNIS a été débattu longuement en plénière ce mercredi par les délégués. Certains pensent que le temps de la transition est court pour mettre en application tout le cahier de charges. Pour cela, ils proposent que l’on identifie les points urgents pour la transition et le reste du document devrait être appliqué par le futur président qui sera élu à la fin de la transition par les une élection libre, transparente et démocratique.
Pour Dr Adrien Malo, participant au DNIS, le cahier est assez intéressant, mais seulement c’est une compilation de toutes les interventions ressorties de la plénière. Selon lui, il est essentiel de rechercher les points urgents et pertinents à mettre à la disposition du gouvernement de la transition. Il estime que ces points sont le démarrage de la réorganisation de l’armée en mettant l’accent sur la déontologie de l’armée. Dr Adrien Malo évoque aussi la question de la sécurité et surtout les accords de Doha au Qatar qui doivent faire partie des points urgents pour le gouvernement de la transition. « Si l’aspect sécuritaire est maitrisé, alors il faut penser aux institutions de la transition », suggère-t-il. Il souligne que le travail le plus urgent est aussi de mettre la charte de la transition, la réviser, l’adopter et la promulguer le plus vite que possible. Dr Adrien Malo propose qu’on mette en place les organes de la transition qui seront chargés d’élaborer les textes qui prépareront les élections, en mettant en place la CENI et la révision de la liste électorale, la rédaction du code électoral et la programmation des élections. A son avis, tout ce qui concerne le cahier de charge peut être gardé comme boussole pour la refondation du pays avec le gouvernement post-transition. L’homme politique estime que deux ans pour exécuter tout le cahier de charges est impossible.
Abondant dans le même sens, le conseiller Mahamat Saleh Ahmat Khayar, participant au DNIS, ajoute que le cahier de charges de la transition est en sorte le résumé de tous les points forts retenus par les participants concernant les 5 thématiques débattues en plénière. Pour lui, le contenu des 5 thématiques sont importantes parce qu’il s’agit de la vie d’une nation. Le conseiller propose qu’on priorise la gouvernance, la sécurité, le développement sectoriel. Il soutient que la transition n’a que deux ans, donc il faut dissocier ce qui est urgent et qui doit être appliqué à court terme, à moyen terme et enfin à long terme après la transition. Selon lui, pour la transition, c’est d’abord la paix, la stabilité, la quiétude de la population. Il suggère qu’on mette en place les institutions telles que la primature, le conseil national de la transition (CNT) qui doit être élargi, la constitution, et l’organisation des élections.
Jules Doukoundjé
Pour permettre aux participants au dialogue national inclusif souverain (DNIS), de communiquer sans faire des déplacements, les vendeurs des crédits téléphoniques se sont installés au palais du 15 janvier depuis le début du dialogue. A l’occasion de ce dialogue, certains ont vu leur chiffre d’affaires doubler, voire tripler. Reportage.
Habillés en couleur et le logo de la compagnie de téléphonie mobile, ces jeunes filles et garçons qui vendent les crédits sur l’esplanade du palais du 15 janvier. Ils ne se plaignent pas, leur chiffre d’affaires a drastiquement augmenté grâce aux assises du dialogue.
Pour Mbaïlassem Raymond vendeur de crédit pour le compte de la téléphonie mobile Airtel, il est au palais depuis l'ouverture du DNIS pour ses affaires. « Nous sommes ici pour la vente des produits et services nous avons des services et de création de compte Airtel Money, des identifications, des ventes des cartes SIM, les souscriptions des minutes d'appel », se confie-t-il. Selon lui, les activités du quartier et celles du dialogue sont les mêmes seulement qu’au DNIS, les participants n’achètent pas des cartes SIM. « On n’a pas une place fixe, on se déplace de temps en temps et c’est ce qui fait qu’on perd nos clients, mais Dieu merci on s'en sort pas mal », souligne-t-il.
Dans le même sens, Gauthio Martial Agent d’une compagnie de téléphonie concurrente dit qu’il est au palais depuis le 19 septembre dernier. Et depuis son arrivée au palais, il ne se plaint pas. « Je vends bien mes produits et services ici, surtout la vente de crédit et la souscription des minutes. C’est une aubaine pour nous », explique-t-il.
Le nombre des participants estimés à plus de 1500 personnes est un atout pour les vendeurs qui visiblement se réjouissent et souhaitent qu’on prolonge le dialogue. « Au DNIS, il y a beaucoup des gens, il y a une nette différence entre le marché et ici », ajoute le jeune vendeur de crédit.
Haoua Adoum Ibeth
Le rendez-vous des assises du DNIS n'a pas seulement intéressé les délégués des différentes corporations. D'autres citoyens tchadiens continuent à profiter de cette rencontre pour vendre quelques articles artisanaux. Ce mardi 4 octobre Ialtchad s'est intéressé aux articles de Naeva-fashion qui vend des bracelets en perles, des paniers des fruits, des sacs à main, les pots de fleurs, etc. Reportage.
Nadège Ngaodande promotrice de Naeva-fashion est au palais du 15-janvier il y a 20 jours. Elle n'est pas participante, mais elle a mis en profil cette occasion pour vendre ses articles. Les sacs à mains se vendent de 5000f à 15000f, les bracelets et porte-clés on les vend à 500f, les pots de fleurs à 5000f, dit-elle. « Au lieu de nous encourager, beaucoup de nos clients nous découragent. Ils prennent la marchandise sans demander le prix. Un article de 10000f ils prennent à 5000f et cela ne nous avantage pas » souligne Nadège.« Par jours je peux faire 10 porte-clés, 10 bracelets, mais les sacs à main, les pots de fleurs et les paniers de fruits prennent un peu du temps », explique-t-elle.
Tolars Martine participante est très contente de voir les filles se débrouiller pour vivre « quand j'ai posé mes yeux sur ses articles pour la première fois cela m'a intéressée. Je me suis rapprochée d'elle pour demander comment elle fait ? Après ses explications je me suis réjoui et j'ai décidé de l'encourager », dit Mme Toslar. «Je me sens à l'aise ici, le marché est bon. Tout le monde a le sang des militaires. Ils lancent la commande et veulent aussitôt avoir leurs commandes. Quand tu leur demandes de revenir demain ils ne veulent pas, mais on finit par se comprendre quand même ».
Mirinda Janette dit qu’elle aime tout ce qui est naturel, c’est pourquoi elle achète les bracelets conçus par Naeva-fashion « tout ce qui est made in Tchad me plaît parce que ça dure et non seulement ça il n’y a pas de travail au pays, alors je prends souvent les articles de mes frères et sœurs pour les encourager à aller de l'avant malgré tout », soutient-elle.
Haoua Adoum Ibeth