jeudi 19 septembre 2024

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Le président de la Ligue tchadienne des droits de l'homme (LTDH), Max Loalngar, s'est prononcé sur l'incident survenu dans la matinée de ce 17 septembre 2020 au palais de justice de N'Djaména. C'est au cours d'un point de presse qu'il a animé.

Après la condamnation du colonel impliqué dans l'affaire dite de Champ de fils à 5 ans de prison ferme, ses proches l'ont exfiltré de la salle d'audience. Cette situation a indigné la Ligue tchadienne des droits de l'homme. « L'affaire dite de Champ de fils a connu ce matin un épilogue désastreux au palais de justice de N'Djaména. Les faits qui se sont passés sont graves » dit M. Max Loalngar.

Pour le président de la LTDH, c'est l'autorité de l'État qui a été ouvertement défié, doublé d'un outrage à magistrat. « Nous pensons que les autorités vont prendre la chose en main pour que non seulement ce colonel puisse réintégrer la maison d'arrêt, s'il n'est pas satisfait, il dispose des voies de recours », poursuit-il. 

Selon Max Loalngar les auteurs des faits qui se sont incrustés dans l'enceinte du palais de justice avec des armes doivent être poursuivis pour atteinte à l'autorité de l'État et outrage à magistrat. Car, si cela n'est pas fait, cela configurerait la justice à double vitesse et établirait à la face du monde que le peuple tchadien est pris en otage par un groupe d'individus sans foi ni loi.

Poursuivi pour coups et blessures volontaires mortels, le colonel Abdoulaye Ahmat est condamné à cinq ans de prison dans l’affaire dite du marché Champ de fil.

Cinq ans de prison ferme. Telle est la substance de la peine prononcée ce jeudi 17 septembre 2020 par le tribunal de Grande instance de N’Djamena à l’égard du colonel Abdoulaye Ahmat, mis en cause dans l’incident du marché dit Champ de fil. Le tribunal l’a reconnu coupable des chefs d’accusation des coups et blessures volontaires mortels (CBVM).

Une décision contestée

À la lecture du verdict, la tension a monté d’un cran dans la salle d’audience. Des parents du condamné ont hué les magistrats, preuve de leur désaveu quant à la peine prononcée. Selon des témoignages relayés par plusieurs médias sur les réseaux sociaux, des femmes armées ont exfiltré le condamné à la barbe et au nez des gendarmes empêchant ainsi son transfèrement à la maison d’arrêt d’Amsinéné où il doit purger sa peine. Sur les réseaux sociaux, la scène a suscité indignation et colère. Sur sa page Facebook, le député Saleh Kebzabo a qualifié la scène d’un digne film de Far west. « Ce qui reste de ce qu’était la justice tchadienne a foutu le camp ce matin. Un scène digne d’un film américain de Far west : votre liberté dépend du calibre de votre revolver », a-t-il écrit.

Rappel

En date du 14 juillet 2020, le colonel Abdoulaye Ahmat a failli être lynché par des jeunes mécaniciens du marché dit Champ de fil. Ces jeunes l’accusent d’avoir tiré à bout portant sur un des leurs qui a succombé par la suite. L’incident a amené les autorités à fermer temporairement ledit marché et bloquer le réseau social Whatsapp, jusque-là en vigueur, pour des raisons de sécurité. Le parquet s’est saisi de l’affaire et poursuit le colonel pour coups et blessures volontaires mortels. Sept jeunes, suspectés d’avoir participé au lynchage d’Abdoulaye Ahmat, sont appréhendés. M. Abdoulaye les poursuit également pour coups et blessures volontaires.

A l’audience du 10 septembre, le substitut du procureur a requis 6 ans de prison ferme et une amende de 200 000 F CFA contre le colonel et six mois d’emprisonnement et 50 000 F d’amende contre cinq de ces jeunes. Les avocats de chaque partie ont réclamé 100 millions de dommage et intérêt.  

Aux dernières nouvelles, le colonel est extirpé du boxe d’accusé par un groupe d’hommes et de femmes armés. Il serait recherché par les forces de l’ordre. Certaines sources disent qu’il est retrouvé et ramené en prison. D’autres disent le contraire.

L'artiste musicien et poète tchadien, Flavien Kobdigué alias Kaar Kaas Sonn, a annoncé la sortie de son nouvel album intitulé Euqsam, masque à l'envers. Dans une interview accordée à Ialtchad, il parle de ce neuvième album, de la pandémie de Covid-19 et du confinement ainsi que de ses projets.

Bonjour Kaar Kaas Sonn, vous allez bien ? Votre actualité musicale semble bien se porter avec ce nouveau mot et nouvel album Euqsam ? Qu’est-ce que cela signifie ?

Bonjour et merci de me donner la parole. Je vais bien. Avant tout, je tiens à vous remercier et, particulièrement, à vous féliciter d’avoir remis au goût du jour l’un des ancêtres des médias tchadiens en ligne.

Mon actualité musicale c’est la sortie de mon album Euqsam (masque, à l’envers). J’avais démarré un projet de disque avec Djim Radé, mais Monsieur Corona est passé par là et a fait tout stopper. Cloitré dans ma maison, après le télétravail et la lecture, j’avais écrit un texte, je me suis mis sur l’ordinateur. Tous les soirs, les applaudissements aux soignants et la promenade de ma chienne étaient autant de virgules de respiration, de répit… Et je me remettais devant l’ordinateur, à enregistrer un, puis deux, puis trois, quatre morceaux. Et l’écriture plus précise de quelques textes m’a donné envie de poursuivre. J’ai aussi fait régulièrement des concerts confinés depuis chez moi, histoire de communier avec les mélomanes et partager ces moments dont la lourdeur était accentuée par les chiffres quotidiens de malades et de décès du Covid19 égrenés dans les médias. Je me suis fait homme-orchestre, à jouer de la guitare, du piano, de la basse… et à faire le chant. Euqsam est ainsi conçu et a vu le jour.

Vous avez annoncé, via votre compte Twitter, la sortie prochaine de votre nouvel album. Parlez-nous un peu de cet album ?

Il fallait affronter le confinement, le bagne planétaire n’était pas acceptable. Il fallait bouger, porter l’obsession de la vérité et porter la lumière sur cette obscurité jetée sur le monde. Quelques notes de musique, cela suffit pour le dire, il n’en fallait pas plus. Ces quelques notes, c’est ma participation, mon message pour dire que la vie doit se poursuivre, la liberté doit triompher. La crise sanitaire nous met face à la réalité que nous nous efforcions de ne pas regarder. Les hommes en société ne sont pas qu’une juxtaposition d’individus indépendants, nous sommes un corps social interdépendant. Cette crise devrait nous inspirer à considérer, à l’instar du climat, que nous ne nous en sortirons pas individuellement, chacun dans son coin, mais tous ensemble. Au lieu de cela, nous assistons à un « coronationalisme » incompréhensible, cela n’est pas admissible.

Quels sont les sujets qui y sont évoqués ? 

Les différentes chansons font état de cette situation de notre monde. L’amour des uns et des autres ne doit pas laisser place à l’intérêt égoïste, refusons d’être des aveugles volontaires. Comme ces attaques contre les chevaux, ces chefs d’État qui s’autocongratulent alors qu’ils ont échoué sur toute la ligne –il n’est que de voir comment vivent leurs peuples !

J’essaie de dire que l’amour est plus fort, c’est le plus important !

Comment avez-vous vécu la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 ? Le confinement vous a-t-il été bénéfique ?

Pour quelqu’un qui a subi la guerre, la violence et la dictature comme moi, il y a la perte de la liberté, cette sorte de servitude volontaire à abdiquer et à laisser libre champ aux politiques de tester un peu n’importe quoi. Mais j’avais pris la chose avec pudeur. C’est un avantage que donne la souffrance endurée au Tchad, de considérer cette épreuve avec flegme et philosophie. L’album est un acte de survie, un acte de rébellion contre l’enfermement, un manifeste de la résilience. De ce point de vue, il est bénéfique. Je n’ai pas cherché à trop le polir. Il fallait qu’il garde toutes ses aspérités, et celles et ceux qui avaient suivi et partagé ces moments s’y reconnaîtront.

Quels sont vos projets à court et long terme ?

Il y a le projet initial avec Djim Radé qui va reprendre. Je souhaite qu’il aboutisse d’ici fin 2021. Nous en reparlerons.

Entrevue réalisée par Maurice Ngonn Lokar

Les épreuves de la seconde session du baccalauréat de l'enseignement général et technique vont débuter demain, jeudi 17 septembre dans les différents centres d'examens au Tchad.

Au total,  ce sont 19443 candidats admissibles qui seront amenés à composer les épreuves de rattrapage. Les candidats de toutes les séries composeront ensemble la seconde série d’épreuves écrites.

L’accès à la salle d’examen est conditionné par la présentation de la carte biométrique et le port obligatoire de masque. Tout candidat arrivé en retard au lieu d’examen, pour quelque motif que ce soit, sera disqualifié pour toutes les épreuves de la seconde série.

« Pour les candidats qui sont retenus pour la seconde session, il faut bien s’y préparer, la réussite est encore possible », dit le président du jury Bianzeubé Tikri, lors de la proclamation des résultats le 8 septembre dernier.

Il n’est pas aisé de voyager ces derniers temps vers le sud du Tchad. En cause, la dégradation avancée de la route nationale. Elle tourmente les voyageurs. Reportage.

« C’est quand l’enfant voyage qu’il se rend compte que voyager est bien fatigant et rempli d’obstacles », dit une maxime Gor, peuple de la région de Kouh Est. Ceux qui ont l’habitude de voyager sur l’axe N’Djaména-Kélo comprendront tout le sens de cette parabole. Ce trajet, long de 415Km, est un cauchemar sinon un véritable calvaire pour les voyageurs. Rien qu’à penser à l’état de la route peut déjà décourager tout voyageur.

Ce jeudi 10 septembre 2020, le troisième bus d’une des grandes agences de voyages s’apprête à quitter la capitale en direction de Sarh, une ville située à 284Km de N’Djamena. À l’intérieur, hommes, femmes et enfants, cache-nez à la bouche, sont embarqués. Pandémie du Covid-19 oblige. C’est la seule mesure de prévention respectée par les agences de voyages. La distanciation sociale n’est qu’un lointain souvenir.

À 7h 18mn, le départ pour ce long et pénible voyage est donné. Sur les sièges arrière, Rebecca et son grand-frère prennent place. Un siège vide sépare les deux dames ayant chacune un gosse. Causeries, rires, coups de fil donnent une ambiance bon enfant dans le bus. L’allure au départ de N’Djamena jusqu’à La Loumia, localité située à 60 km de la capitale, malgré les dos d’âne et des nids-de-poule qui faisaient ralentir de temps à autre le bus, laissait croire que le trajet sera vite parcouru. Ce sont ceux qui empruntent cet axe pour leur première fois qui pensent ainsi. Les avertis savent à quoi la suite ressemble. Ils prédisent souvent l’heure approximative à laquelle le bus arrive à destination. Rebecca et son grand-frère n’ont pas le temps de profiter longtemps du confort qu’offre le bus. Déjà, à la sortie de la commune de La Loumia, des secousses violentes se font sentir. Nids-de-poule, creux, les bus et véhicules sont obligés de serpenter en slalomant à vive allure. Il faut avoir l’estomac solide. Rien que pour 150 km, il a fallu 4heures de route pour que Rebecca et les autres voyageurs arrivent à Guelendeng. Trajet qui, auparavant, se faisait en moins de deux heures.   

L’axe Guelendeng-Bongor est distant de 75Km. Une autre paire de manches. Sur presque 20 km, la route de sortie de la ville de Guelendeng est agréable à carrosser. Elle fait vite oublier le calvaire du tronçon N’Djaména-Guelendeng. Le chauffeur étale toute sa performance, les passagers commencent à prendre leurs aises, mais très vite, les secousses et les slaloms reprennent de plus belle.

À 20 km de la ville de Bongor, c’est la zone de sautillement. « Je veux vomir », lance la voisine de Rebecca qui ne supporte pas ces petits sauts en continu. « Il me faut trouver un autre siège un peu devant », dit-elle. Arrivée à Bongor, Rebecca craque, « je suis déjà fatiguée. J’espère que la suite sera moins zigzagante ».  Son grand-frère, un habitué de ce trajet, l’observe en souriant. Une petite pause dans cette ville a permis aux voyageurs épuisés, de descendre se dégourdir les jambes, de se rafraichir et de s’alimenter comme pour alourdir leurs estomacs torturés par les secousses et les slalomes.

Le bus reprend son parcours entre de Bongor vers Kélo, long de 190Km. Il faut 4heures de route. C’est le tronçon de l’impossible. L’état de la route est inquiétant. Presque tout le parcours est jalonné des creux remplis d’eau des pluies, la boue, l’asphalte (goudron) dégradé tapissent la route comme des morceaux de galettes posés avec attention… Pour éviter d’amortir leurs bus, les chauffeurs roulent presque au ralentie. « C’est fatiguant. Lorsque tu fais un aller-retour sur cet axe, l’agence donne une journée de repos », dit le chauffeur, agrippé à son volant.

Dans le bus, les voyageurs ont le regard vide, hagard. Ils ont hâte d’arriver à Kélo. Ils jettent péniblement leurs regards pour voir la plaque qui annonce cette ville soulage. Parce que la ville de Kélo indique la fin du calvaire routier. Il est presque 18heures, Rebecca et ses compagnons voient apparaître la plaque Kélo. C’est la fin du calvaire. « Enfin nous sommes arrivés. Nous allons maintenant embarquer sur un tapis », lance le grand-frère à Rebecca. Au revoir les sautillements, les zigzags, les creux, le trajet de la mort. Près de 11 heures d’horloge pour parcourir 415Km, soit 41,5km par heure. Le voyage continue. 

Kélo-Koumra, le trajet du plaisir

De Kélo en passant par Moundou, Doba et Koumra jusqu’à Sarh, les chauffeurs prennent plaisir à rouler. Les voyageurs, quant à eux, profitent du confort dans les bus pour dormir et combattre ainsi la fatigue du difficile axe N’Djaména-Kélo. De Kélo à Koumra, destination de Rebecca, le bus a roulé 3 heures de temps pour 275Km. Pourtant N’Djaména-Bongor fait 225, mais il faut rouler pour près de six heures.

Arrivée à destination, Rebecca, prend un grand souffle, s’étire et dit, « l’État doit envisager la reconstruction de l’axe N’Djamena-Kélo. Sinon il y aura des catastrophes terribles ». La ville respire la verdure. Les habitants vaguent à leurs occupations dans une ambiance provinciale.

Christian Allahdjim  

Les cours ont repris timidement ce mardi 15 septembre dans les différentes facultés de l’Université de N’Djamena.

Ce 15 septembre marque la reprise officielle des activités académiques à l’université de N’Djamena. C’est après 6 mois d’interruption due à la pandémie du coronavirus.

Ce matin, les étudiants étaient présents aux différents points d’arrêt des bus universitaires. Sur les artères de la capitale, quelques bus ayant à leurs bords des étudiants circulent en direction des facultés. La veille, le Centre national des œuvres universitaires (CNOU) les a pulvérisés. 

Dans la cour des différentes facultés d’Ardepdjoumal, des étudiants vadrouillent. Certains prennent connaissance de leur emploi du temps au babillard. D’autres attendent la prise de contact avec les enseignants. D’autres encore bavardent tranquillement dans la cour.

Pour un début, c’est satisfaisant, estime Azibert Malloua, secrétaire général l’Union nationale des étudiants tchadiens, section de N’Djamena. Selon lui, la reprise a été effective dans les facultés de l’université de N’Djamena. Par ailleurs, il se réjouit des dispositions prises par la présidence de l’université pour éviter la propagation du Covid-19. « Des masques ont été distribués aux étudiants ; des kits de lavage des mains sont aussi disponibles », dit-il.

Pour cette première journée, le CNOU assure avoir mis en circulation 17 bus pour le transport des étudiants. D’autres sont en cours de réparation, précise l’équipe du CNOU.  

Pour la reprise des cours, le Centre national des œuvres universitaires (CNOU) a procédé le lundi 14 septembre à la désinfection des tous les bus universitaires à N'Djamena.

Au total, 17 bus en bon état, d'après un responsable du (CNOU), « le reste sera réparé dans les prochains jours ».

Les bus fonctionnels sont mis en circulation ce mardi 15 septembre pour la rentrée académique des étudiants.

Pour éviter la propagation de COVID-19, le respect des mesures de distanciation sociale est exigé. Il sera appliqué dans chaque bus avec une limite de 40 personnes.

Enfin, selon le CNOU, la désinfection des bus est prévue chaque jour en d'après-midi.

En grève depuis le mois de mars, les étudiants de la 3e et 4e promotion de la Faculté de Médecine de l’université d’Abéché menacent de faire passer leur action à la vitesse supérieure. C’est au cours d’une conférence de presse tenue ce mardi par le comité de crise à N’Djamena.

« C’est notre dernier recours », lance sèchement Hamid Anar Barkaï, membre du comité de crise de la situation des étudiants en Médecine à l’Université Adam Barka d’Abéché, à l’entame de la conférence de presse.

Dans le liminaire, les membres du comité, par la voix de Hamid Anar Barkaï, ont expliqué les raisons qui les ont amenés à faire la grève depuis le 5 mars 2020. « Plusieurs problèmes d'ordre éducatif et des désordres administratifs nous ont poussés à entrer en grève », dit Hamid Anar Barkaï.

D'après le comité de crise, les problèmes sont entre autres : le retard des cours, la fusion des niveaux, le manque crucial des enseignants permanents, le non suivi de stage à l'hôpital provincial d'Abéché, le mauvais accueil réservé aux enseignants missionnaires, etc. Face à ces problèmes, les étudiants ont exigé de meilleurs cadres et meilleures conditions pour eux et leurs enseignants. Mais des négociations entre les étudiants, l’administration et le ministère de l’Enseignement supérieur n’ont pas pu décanter la situation. « Nous demandons à l’administration de nous résoudre en urgence ces problèmes pour mettre fin à cette grève », affirme M. Hamid sinon « nous serons dans l’obligation de passer à la vitesse supérieure », dit-il sur ton ferme.

Rappelons que la faculté des sciences de la santé humaine (FACSSH) d’Abéché est créée le 25 mars 2011. Elle compte deux départements : médecine/chirurgie et science biomédicale/pharmaceutique. Selon le comité de crise, les niveaux 2 et 6 n’existent pas. Ce qui fait qu’à partir de la 5e année, les étudiants sont transférés à la FACSSH de N’Djamena pour finir leur cursus. Mais une note a suspendu le transfèrement.

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