Le Décret de Couvre-feu d’hier instaure dans certaines provinces du Tchad pour lutter contre la Covid-19 est prorogé de 2 semaines et les horaires sont revus.
Les provinces du Guéra, du Kanem, du Moyen-Chari, du Logone occidental, Logone oriental, du Mayo-Kebbi Est, du Mayo-Kebbi Ouest, dans la Ville de N’Djaména, à Mandelia, au Logone-Gana, de N’Djaména-Farah à Guitté sont concernés par cette décision.
Les horaires du couvre-feu sont redéfinis comme suit : de 19 heures à 05 heures du matin pour les provinces du Mayo-Kebbi Ouest et du Moyen-Chari, pour N’Djaména et les autres localités susmentionnées de 21 heures à 05 heures du matin.
Dans un communiqué de presse, le Coordonnateur du Sous-comité Défense et Sécurité pour la Ville de N’Djaména, le Général de brigade Djontan Marcel Hoïnanty appelle au strict respect de ce décret. Il prévient que les contrevenants s’exposeront à des sanctions prévues à cet effet.
Mme Ballami Françoise, tenancière d’une Alimentation sise au quartier Atrone est mécontente, « cette prorogation est de trop. Pour nous qui ne vivons que des activités commerciales cela nous pénalise. Dès 20 heures 30 nos clients accourent vers leurs domiciles. Nous sommes obligés de fermer dans la précipitation avant que les forces de sécurité ne débarquent à 21 heures. Pourtant nous respectons bien la distanciation sociale et les autres mesures d’hygiène prises par les autorités. C’est tout simplement dommage !», peste la dame.
Assis plus loin, M. Allarassem Martin est enseignant. Grand mélomane, il a ses habitudes dans ce lieu. « Cette prorogation cause du tort non seulement aux opérateurs économiques, mais aussi aux artistes qui ne peuvent plus tirer profit de leurs concerts nocturnes. Ces activités de nuits constituent l’essentiel de leurs ressources. Apprenons à vivre avec la Covid-19 nous a-t-on dit », dit-il.
Allarassem s’interroge sur le pourquoi limiter encore les heures ? « 05 heures à 21 heures les gens ont déjà pris des précautions pour réduire les risques de contamination, ce n’est pas dans la nuit que le virus se propage. À l’allure où nous allons, nous craignons que les cours soient encore suspendus cette année et ce sera dommage pour l’éducation au Tchad», conclut-il.