jeudi 19 septembre 2024

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Lors de sa visite au jury du Baccalauréat 2020, le ministre d'État, ministre secrétaire général de la Présidence de la République, Kalzeube Payimi Deubet, a annoncé le paiement de la subvention aux syndicats

Les enseignants tchadiens étaient habitués à cotiser pour la célébration de leur journée du 5 octobre. Cela change cette année, ils ont aussi reçu un soutien pour l'édition 2020.

« Pas plus tard qu’hier, le Maréchal du Tchad a autorisé le décaissement de 45 millions de F CFA pour l’organisation de la Journée mondiale des enseignants. En ce qui concerne la plateforme des syndicats du secteur de l’éducation, le Maréchal du Tchad a ordonné le décaissement de 160 millions de F CFA d’ici le début de la semaine au titre de la subvention de tous les syndicats », dit le ministre.

Au sujet des œuvres universitaires, « nous n’avons pas d’arriérés de salaires. Le cas des contractuels de l’enseignement supérieur reversé à la solde a été décanté », dit-il.

M. Kalzeube dit aussi que le marché pour la réparation des bus et un autre en cours relatif à l’acquisition de nouveaux bus et des aménagements pour la restauration des étudiants sont prêts.

« Toutes les dispositions ont été prises, pour que l’année se termine dans les bonnes conditions, mais aussi que l’année nouvelle démarre dans les meilleures conditions », dit le ministre.

Il y a quelques semaines, un colonel fou et assuré de son impunité a assassiné son jeune compatriote. Un mécanicien selon certaines sources, un simple badaud selon d’autres. Une minute après son odieux crime, un groupe de jeunes gens l’a lynché et a mis les images sur les réseaux sociaux tchadiens (RST). C’était l’ébullition. C’était un acte odieux de plus, sur le crime odieux de trop.

Depuis un temps, le feu couvait sur les RST. Pas par le fait de la nouveauté de ces réseaux, mais par la facilité et la liberté que procure cette technologie. L’esprit tchadien étant belliqueux, dit-on, la mauvaise utilisation des RS a trouvé sa niche grâce à la lâcheté de l’anonymat. Certains feignent de ne rien comprendre à ce phénomène dangereux. D’autres pensent, jusqu’aux récents évènements du marché de champ de fil, qu’il valait mieux cette utilisation maladroite que rien du tout. Puis, d’autres, extrêmes, ne jurent que par la censure pure et simple. Bref, l’usage des RS est devenu inquiétant, voire menaçant pour l’existence de notre Tchad éternel. À quoi sert Internet? En quoi est-il utile? Qu’est-ce qui s’est passé dans la tête du Tchadien? Quelle solution pour préserver le pays d’un cataclysme en gestation dont personne n’en sortira vainqueur?

Importance du Net

Internet fait partie de nous. Il nous a conquis. Le Tchad comme le reste du monde ne peut se passer de ce formidable outil indispensable à nos vies de tous les jours, à notre épanouissement personnel et au développement du pays. Internet contribue à rendre le monde agréable à vivre. Et rendre aussi le Tchad agréable à vivre, renforcer notre fameux vivre-ensemble.

Pour un pays pauvre comme le nôtre, il est aussi vrai que pour l’instant, Internet semble être un luxe, l'affaire d’une minorité, mais cette prétention est de plus en plus démentie par les réalités du pays. Même nos vieilles mamans, au marché, parlent les yeux étincelants de curiosité, de « donés », « pecebok», « fatsap » (donnés, Facebook, Whatsapp), etc. Cela dénote de l’importance qu’a prise cette technologie dans notre quotidien.

Internet est une technologie unique en son genre. Elle permet de disposer de plateformes pour l’innovation, la créativité et les opportunités économiques. Internet permet, avec un peu d’intelligence et de volonté, à améliorer la qualité de vie des Tchadiens. Il est utile pour la recherche universitaire et la recherche d’informations pour l’innover dans tous les domaines. Internet nous permet de communiquer de façon rapide et instantanée. Il ouvre et multiplie le champ du possible à l’infini. Il rapproche de tout, ouvre le monde à tous avec ses formidables outils : Facebook, Twitter, Instagram, etc. Au lieu d’en profiter pour en faire bon usage, beaucoup des Tchadiens, heureusement minoritaires, l’utilisent mal.

La haine

Ce qui se passe dans les réseaux sociaux tchadiens est guidé par la haine. La haine dans son visage le plus hideux. La haine de l’autre. La haine de soi. La haine de tous. La haine de son pays. Pour le cas de champ de fil, c’est la haine d’un homme envers un autre homme. Le colonel est un homme rempli de haine. Un homme qui se sent au-dessus de la loi. Cet évènement est l’addition de nos haines catapultées au regard du monde. La réaction de jeunes était aussi de la haine. Nous les avons tous vus hargneux animés par le seul esprit de venger leur frère mort. La haine dure. La haine pure. La haine au visage juvénile tellement la douleur et le sentiment d’injustice d’avoir perdu un être proche leur ont fait perdre la tête. Ce colonel qui est censé protéger le défunt a lui aussi perdu la tête. Pour une histoire de ferraille. Pour une affaire de quelques sous. C’est fou.

L’image de l’assassin ensanglanté, titubant, niant son crime est la personnification même de l’impunité. L’impunité incarnée qui nous parle en psalmodiant de stériles regrets. Le drame dans ce drame, c’est que presque personne n’intervient pour le secourir en calmant cette foule de jeunes emportée par la haine. La vindicte populaire. Oui, la justice populaire a fait place à la Justice. Beaucoup n’y croient plus en ce pays, en sa Justice. Ils se font alors justice.

Les images de l’assassin et des jeunes donnent froid au dos. Glace le sang. Ils nous enlèvent à tous un peu plus de notre humanité, un peu trop de notre âme tchadienne. À qui la faute? À nous tous. L’esprit tchadien si fraternel est mort disait un frère. Un autre le reprend, il est mort depuis fort longtemps.

À ces cruelles images a suivi un emballement dans les réseaux sociaux. Une explosion des attaques communautaires. Des groupes ethniques sont doigtés, qualifiés de tous les noms d’oiseaux mettant à mal le peu d’espoir qui nous reste à se rapprocher. À simplement s’aimer entre eux. Tribunal populaire. Tribunal tribal. Tribunal virtuel. Il y a quelque chose de diabolique dans les messages sur RS.

À cela, il faut ajouter la prolifération des nouveaux médias à base ethnique sur Internet. Il y a entre autres : Béri média, Toubou média, etc. Ces soi-disant médias passent leur journée à glorifier leurs communautés par toute sorte de subtilités. Ceux qui les animent ne représentent aucune communauté. Ils n’ont reçu aucun mandat, d’aucun groupe. Ils s’autorisent tout, sans avoir l’autorisation de personne. Nous sommes par nos proximités, notre culture, une société métissée. Une société mélangée. Nous sommes des « sangs mêlés ». Des tricotés serrés. Et l’avenir est dans le métissage disait le poète-président, Léopold Sédar Senghor.

Le Tchad est un pays magnifique. Un pays de diversité. Un carrefour culturel où se croisent toutes les origines de tous les horizons. Une richesse extraordinaire qui n’attend qu’un souffle positif. Les Tchadiens sont des gens bien. Ils ont des qualités humaines remarquables : l’amitié, l’hospitalité, le partage, la solidarité, la retenue, la dignité et d’autres valeurs insoupçonnées. Des valeurs disparues dans la plupart des contrées. Mais elles sont encore jalousement défendues par plusieurs d’entre nous. Nos grandes qualités font face à de grands maux : l’individualisme, le népotisme, le clanisme, le tribalisme, le matérialisme a tout craint, etc.

Les Tchadiens ont beaucoup souffert des déchirements entre eux. Des chicanes attisées par des hommes politiques à la recherche de leur propre gloire. Prêts à tout pour y arriver. Prêt à tout pour s’y accrocher. Les calculs politiques de certains de nos compatriotes tapis dans les salons doux à l’étranger sont malsains, insensés et surtout suicidaires lorsque ces calculs attisent les braises de la haine tribale. Mener des combats politiques, oui. Les mener de manière loyale et noble, oui. Rien ne peut justifier des engagements qui mêlent des sentiments tribaux à des évènements malheureux. L’engagement politique est un droit absolu. La liberté de s’exprimer, de choisir est notre Bien commun. L’engagement politique est à l’honneur de ceux et celles qui veulent servir leurs pays au plus haut niveau.

Le Tchad va bien? Va mal? Ce sont des interrogations légitimes. Chose certaine, il ne va pas bien comme on l’aimerait. Les détournements des deniers publics et les tares que charrie le pays sont des faits irréfutables. Ils parlent d’eux-mêmes. Même le président Deby Itno l’a reconnu publiquement. Et à plusieurs reprises d’ailleurs. La dernière fois, c’était à l’occasion de son élévation à la dignité de Maréchal.

L’usage malpropre des RS, menace le Tchad éternel. Ce pays est menacé par le communautarisme. Il est menacé par notre aveuglement d’aimer son ethnie plus que son pays. Il est menacé par nos inconsciences qui engendrent la détestation de ce pays qui n’attend que d’être aimé. Il est menacé par le manque d’amour envers les gens ordinaires qui peuplent ce pays. Ils sont à bout de souffle. Ils n’y croient plus. Il faudra recommencer à leur apprendre à espérer. Leur expliquer que le Tchad est une espérance infinie. Que la cohésion nationale est le socle sur lequel, il faut continuer à construire ce pays malgré toutes les difficultés et les mésententes. Qu’il ne faut pas le détruire à coup de messages haineux sur les RS.

Solutions

« L’amour seul ne solutionne pas. Le pouvoir seul ne suffit pas. L’intelligence seule n’aboutit pas. Il faut une combinaison des 3 », dit une sagesse peule. Les autorités tchadiennes doivent changer leurs approches des RS. La censure n’est pas la solution. L’interdit attire les hommes plus qu’ils ne les découragent. La censure est dépassée. L’interdit est impossible aujourd’hui. Alors que faire?

D’abord, il faut organiser un « Grenelle sur la liberté d’expression et l’usage des réseaux sociaux ». Parler des bienfaits de l’Internet. Se demander pourquoi ce formidable outil est devenu le lieu d’expression des frustrations des Tchadiens? Inviter des experts tchadiens et étrangers pour en débattre et proposer des solutions.

Avant cela, il faudra s’atteler à libérer encore plus et rendre plus accessibles les RS en forçant les fournisseurs privés à baisser les coûts de connexions par tous les moyens, même par la loi.

Ensuite, créer un grand ministère exclusivement réservé aux questions liées à Internet. Par exemple, créer un ministère des Nouvelles Technologies, de l’Économie numérique et du Bon usage des réseaux sociaux. Il aura pour mission d’implanter définitivement une culture de l’Internet, à faire émerger une véritable économie numérique, à attirer les jeunes africains à s’établir au Tchad à investir et s’investir dans le numérique.

Aussi, il faudra toiletter les médias publics qui croulent sous le laxisme, le favoritisme, l’amateurisme et la résistance aux changements, etc. Il faudra leur donner un nouvel élan avec de nouveaux hommes et de nouvelles femmes. Déjà, ces médias, par leur propre faute, sont doublés à leur droite par des initiatives privées. Et à leur gauche par les RS et les médias dits citoyens. Il faudra donc leur assigner la mission de sensibiliser les Tchadiens sur la mauvaise utilisation des RS. Cette mission doit s’effectuer dans une totale liberté journalistique à travers des émissions éducatives, politiques, sociétales où rien n’est tabou, mais tout est abordé avec professionnalisme.

Enfin, il faudra que les autorités ne se précipitent pas dans les bras des premiers « affairistes » flairant une opportunité d’affaire. Il ne s’agit pas d’une banale question de marché. C’est une question de survie, de notre cohésion sociale et de notre existence. Toute solution précipitée n’apportera aucune réponse durable. Il faut se donner le temps de la réflexion et des propositions avec des gens sérieux et professionnels.

Bello Bakary Mana

L’année académique 2019-20 suit son cours à l’université de N’Djamena. Par une note circulaire, le président de ladite université a fixé la reprise des cours pour le 15 septembre.  L’Union nationale des étudiants tchadiens (Unet) se dit prête.  

Le bureau national de l’Union nationale des Étudiants Tchadiens (Unet) a, lors d’un point de presse en date du 28 août, posé des conditions pour la reprise des activités, alors que la section de N’Djamena n’en pose aucune. Et se dit plutôt prêt pour la reprise des cours à l’université. Selon son Secrétaire Exécutif (SE) de l’Unet, section de N’Djamena, Azibert Malloua, il est temps de rattraper le temps perdu. « Nous avons passé près de 6 mois à la maison. Je pense que le chronogramme établi par la présidence de l’université va nous permettre de rattraper le temps perdu. Nous sommes prêts », a-t-il justifié.

Toutefois, reconnait Azibert Malloua, cette reprise va être difficile. « Le transport va être le gros problème. Nous sommes à 2 semaines de la reprise, mais les bus ne sont pas réparés », se plaint-il. Pour lui, le manque de volonté des responsables du Centre national des œuvres universitaires (CNOU) ne fait aucun doute. « Cela fait 6 mois que les cours sont suspendus. C’était le moment propice pour réparer les bus, mais rien n’est fait », déplore, le SE. Ce qui, à son avis, peut causer des perturbations. Mais « nous sommes prêts », assure-t-il.  

Après près de 6 mois passés à la maison, les étudiants de l’université de N’Djamena veulent reprendre le chemin des amphithéâtres. La note circulaire rendue publique le 30 août, signée par le président de l’université de N’Djamena Mahamat Saleh Daoussa Haggar a informé de la révision du chronogramme académique 2019-2020.

On peut lire dans le document que pour le cycle Licence, la reprise des activités académiques est fixée pour le 15 septembre, soit la fin du premier semestre au 15 octobre. Le second semestre commencera le 16 octobre pour finir le 31 décembre. Même chronogramme pour le cycle Master.

Pour que cette reprise ne connaisse encore des perturbations, le SE de l’Unet, section de N’Djamena, appelle l’administration à faire le suivi des activités et des enseignants.  

Pour rappel, le 20 mars, alors que le premier cas de Covid- 19 a été détecté au Tchad, le gouvernement a suspendu toutes les activités scolaires pour éviter la propagation de cette pandémie.

Le ministère de l’Éducation nationale et de la Promotion civique a rendu public un nouveau calendrier scolaire pour la rentrée 2020-2021.

D’après ce nouveau calendrier, dès la rentrée scolaire 2020-2021, les élèves des classes intermédiaires doivent bénéficier d'un mois de cours de rattrapage pour le compte de l'année 2019-2020 avant de commencer la nouvelle année. Alors que les autorités avaient annoncé précédemment que les cours de rattrapage dans les classes intermédiaires devraient se dérouler du 15 septembre au 15 octobre. Et la rentrée pour début novembre.  Mais le ministère prévoit la rentrée scolaire pour le mardi 1er octobre 2020, sur l'ensemble du territoire national.

Est-ce que les élèves en classe intermédiaire doivent-ils reprendre ou passer en classe supérieure ? Le document précise clairement que tous les élèves doivent être promus en classe supérieure suivant leurs niveaux respectifs. Le ministère exige, formellement aux chefs d'établissement scolaire et aux enseignants, d'organiser en dehors des heures régulières, des cours de soutien, pour combler leurs lacunes.

Le calendrier mentionne que la reprise des cours sera précédée, le mardi 15 septembre, par la rentrée administrative. Le nouveau calendrier programme le congé de fin du premier trimestre, du 23 décembre 2020 au 4 janvier 2021. Celui du deuxième trimestre, du 31 mars au 6 avril 2021, et les vacances à partir du 18 juin 2021. Ce nouveau calendrier modifie celui ayant permis à la reprise partielle des cours dans les classes d'examens et concours.

L’association Le Palmier entend organiser en novembre prochain un forum pour le développement des lacs d’Ounianga.

Cette initiative est le résultat de la mission qu’a effectuée l’équipe de coordination de l’association Le Palmier du 02 au 19 août 2019 dans le département des lacs d’Ounianga. Selon le coordinateur de l’association, Ousman Haroun Guet, les résultats de l’enquête ont démontré que la population de ce département est vulnérable au plan social, économique, éducatif, sanitaire, environnemental. À cela s’ajoute l’exode des jeunes vers la Libye, la déperdition scolaire. Ce constat exige un forum disent les membres de l’association.

Une nouvelle mission de sensibilisation a séjourné du 16 au 24 août passé dans le département des lacs d’Ounianga. « L’initiative est applaudie par les autorités et des groupements de jeunes et de femmes », s’est réjoui le coordinateur Ousman Haroun Guet lors de la cérémonie de restitution. Cette adhésion à l’idée d’un forum sur le développement local du département des lacs d’Ounianga se tiendra en novembre 2020 à Ounianga Kébir. Il sera sanctionné par la validation d’un plan de développement local élaboré par l’association Le Palmier avec des ONG partenaires. « Ce plan aura pour objectif de contribuer à l’autonomisation des couches vulnérables et à l’amélioration des conditions de vie de la population des lacs d’Ounianga », dit Ousman Haroun Guet.

École, hôpital, centre social, protection des Lacs, promotion du tourisme et des activités génératrices de revenus sont indispensables pour ce département afin d’assurer l’autonomisation des couches vulnérables, conclut Ousman Haroun Guet. 

Pour accueillir temporairement des sinistrés des inondations, le site dédié à la construction de la basilique du Tchad a été réquisitionné par les autorités.  

 Les inondations dans la ville de N’Djamena ont fait assez des sans-domiciles. Selon l’Organisation mondiale de Migration (OIM), ce sont plus de 31 853 personnes qui ont abandonné leurs habitations suite aux inondations enregistrées au mois d’août. Pour accueillir temporairement ces sinistrés, le ministère de l’Aménagement du territoire a réquisitionné le site dédié à la construction de la basilique du Tchad, situé dans le 7e arrondissement municipal.

Depuis le dimanche 30 août, des travaux d’aménagement du site sont entamés. Un bouteur est présent sur les lieux pour le nivelage du terrain en mauvais état. Une fois ce travail fait, des tentes seront installées par accueillir une partie des sans-abris.

Ce mardi 1er septembre, le site a reçu la visite du délégué général du gouvernement auprès de la commune de N’Djamena, Mahamat Zen Elhadj Yaya, du maire de la ville de N’Djamena, Oumar Boukar Gana et de l’archevêque métropolitain Edmond Djitangar Goetbe. Ces autorités sont allées mettre en terre des plants dans le cadre de la semaine nationale de l’arbre.  Selon l’archevêque, c’est dans l’optique de rendre ce lieu habitable que ces plants ont été mis en terre. D’après les autorités, une cérémonie sera organisée au courant de la semaine pour l’installation des sinistrés.

 

Retenus en captivité pendant 10 mois par le groupe terroriste Boko Haram, Dr Ernest Beso, médecin chef de district de Bagasola et ses deux compagnons ont été libérés le 28 août 2020. Lors d’une cérémonie organisée ce mardi au ministère de la Santé en leur honneur, Dr Ernest livre son témoignage.

« Si je dois raconter comment nous avons vécu pendant notre captivité, je vous rassure qu’on va passer du temps ici », a annoncé d’emblée Dr Ernest Beso, médecin-chef de district de Bagasola dans la province du Lac et ex-otage du groupe Boko Haram. Le 30 octobre 2019, son chauffeur, un infirmier et lui-même ont été enlevés par 35 éléments du groupe terroriste Boko Haram à quatre kilomètres de Tchoukoutalia. « Nous avons marché pendant quatre jours pour arriver à leur base », raconte-t-il. Mais pendant ces jours de marche, l’armée tchadienne n’a pas pu les retrouver. « Ils nous ont amenées à esquiver les éléments de l’armée alors qu’elle était à nos trousses », dit Dr Ernest Beso.

Pendant qu’ils étaient en captivité, les éléments de Boko Haram ont attaqué la position de l’armée tchadienne à Bohoma. Ce jour, plus de 90 soldats tchadiens sont tués. Ce qui a déclenché la colère du Chef de l’État Idriss Deby Itno. Il lance « l’opération de Bohoma » pour chasser les terroristes des zones insulaires du Lac Tchad. « Cette riposte de l’armée a été l’élément déclencheur de notre libération », a indiqué Dr Ernest Beso.

Comment ? Dr Ernest explique qu’après l’attaque de l’armée, les terroristes sont rentrés sur leur base avec beaucoup de blessés. « Ce jour, ils ont fait appel à moi pour faire mon travail de médecin », a-t-il déclaré.  À la suite de ses services, les terroristes ont décidé de les libérer. Le 28 août 2020, les éléments de l’armée les récupèrent sains et saufs après 10 mois passés aux côtés des terroristes. Ces 10 mois sont un cauchemar dit Dr Ernest et ses compagnons. « Ce que nous avons vécu, je ne souhaite pas qu’un autre Tchadien le subisse », affirme-t-il.

Pour l’instant, Dr Ernest estime qu’ils ne sont pas en bonne en santé. Ils vont se reposer et se soigner. « Nous sommes disposés à travailler n’importe où, mais notre santé nous inquiète. Car nous avons mangé et bu n’importe quoi. Nous avons besoin juste de soins », demande Dr Ernest Beso.

L’avenue du 10 octobre est impraticable pour cause des inondations. Immersion avec un usager qui raconte un calvaire quotidien. Reportage.

Djaskel peine à dégager l’eau qui s’est logée dans le moteur de sa moto lorsque sa moto s’est retrouvée dans un bourbier sur l’avenue du 10 octobre. « Cette route, ce n’est pas la peine de l’emprunter », dit-il sur un ton furieux. Les enfants qui campent sur cette avenue lui avaient pourtant déconseillé quand il voulait s’engager.

Ce samedi 29 août, l’avenue du 10 octobre est devenue dans sa portion la plus importante un fleuve en ville. Près de 200 mètres sont sous les eaux. L’avenue est difficile à carrosser. Quelques piétons, motocyclistes et automobilistes s’aventurent quand même.

Avenue risquée

Hamid, le taximan, était au volant de sa voiture. Il entre lui aussi dans une crevasse sur la même avenue. Le moteur de son véhicule est submergé par l’eau. Et s’étouffe comme celui de la moto de Djaskel. Avec à l’aide des enfants qui passent leurs journées là, il sort sa voiture des eaux. « C’est un risque d’emprunter cette voie. Regardez, ma voiture », s’est-il enflammé. Le risque est partout sur l’avenue du 10 octobre cette année. Elle était déjà difficilement praticable avant la saison de pluies parce que sa dégradation était avancée. Et les pluies torrentielles ont fini par l’achever. Le niveau de l’eau est tellement haut les pirogues naviguent sur l’asphalte.

Aussi, le plus dangereux dans ce calvaire, c’est la présence des grands et profonds nids-de-poule sur cette voie. Cela rend le passage difficile. « Il y a un grand trou de côté. Il se raconte qu’il y a quelques jours, un piroguier et un motocycliste sont entrés en collision », dit Djaskel qui trouve drôle qu’il ait ce genre de collision. Selon les résidents, l’avenue du 10 octobre est submergée par les eaux des deux bassins de rétention dont les canaux de drainage sont obstrués. « Il y a des canaux mais ils sont trop petits. En plus, ils sont bouchés », fait remarquer Djaskel.

Deux choix

Les usagers ont deux choix. Le premier choix c’est de prendre le risque de l’emprunter. Le deuxième choix reste le contournement. Si certains conducteurs prennent le risque de passer par là, ils doivent être guidés par des enfants qui maîtrisent mieux la position des nids-de-poule. Mais beaucoup d’usagers choisissent le contournement. Les conducteurs des bus commerciaux préfèrent s’engager sur la rue qui passe devant le marché de mil d’Habbena. Cette rue, bien que non aménagée, fait leur affaire. « C’est mieux de passer ici que d’endommager son engin sur le goudron », conseille un chauffeur de bus commercial. Les véhicules des particuliers, quant à eux, empruntent l’avenue Pascal Yoadimnadji ou par la voie de contournement de Ndjari par le Palais du 15 janvier.

Conséquences

Les inondations sur l’avenue du 10 octobre ne sont pas sans conséquence économiques. Les boutiques, les ateliers, les alimentations sur cette avenue sont fermées faute de clients. Les commerçants sont financièrement impactés. Les embouteillages sur l’avenue Pascal Yoadimnadji sont quotidiens aux heures de pointe. Mais tout malheur à son aspect positif. De ces eaux stagnantes, des jeunes en tirent profit. L’avenue est transformée en une gigantesque station de lavage de motos, « 300 F CFA la moto », dit un jeune.

Les usagers de l’avenue du 10 octobre sont exaspérés par cette situation. En attendant la fin de la saison des pluies, ils espèrent que la Mairie du 7e arrondissement peut encore sauver cette avenue. « Il suffit de curer les caniveaux pour dégager ces eaux », dit Djaskel.

Christian Allahdjim

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