dimanche 24 novembre 2024

DT

DT

Depuis le mois de mars, les amphis théâtre de l’université Polytechnique de Mongo sont fermés. L’Union Nationale des étudiants du Tchad (UNET) section de Mongo a suspendu les cours et réclame la prolongation de la date d’inscription et de réinscription et surtout la réintégration de 4 étudiants exclus par le Conseil de discipline de l’UPM.

Joint au téléphone Mahamat Abdramane Abdel-Djabar, le secrétaire général de l’Union des étudiants du Tchad section de Mongo explique que tout a commencé le 16 mars 2021. Le Bureau Exécutif de l’UNET-Mongo dit-il, a été surpris de voir les étudiants du département de Génie Géologie en pleine révolte. « Nous avons automatiquement pris l’affaire en main. Nous avons urgemment réuni les délégués et nous avons contacté le Président de l’Université au même moment», explique-t-il. D’après lui, les délégués des étudiants ont indiqué que le plus important des points leurs revendications sont : la prolongation de la date des inscriptions afin d’éviter être évincés. Pour les étudiants, explique le SG de l’UNET, « un compromis de deux semaines a été trouvé et l’administration a demandé que cela soit effectué tranche par tranche».

Pour l’UNET de Mongo cela signifie que tout est fini. Un de ces quatre matins, une autre révolte s’est signalée. Cette fois, ce sont les étudiants en Génie mécanique, dit Mahamat Abramane Abdel-Djabar. « Nous leur avons dit que s’il surgit un problème, les étudiants ne doivent d’abord contacté l’Unet. Elle seule, est habilitée à défendre leurs intérêts. Malheureusement, à travers cette révolte, l’administration a ciblé quelques-uns. Ils étaient convoqués au conseil de discipline et quatre d’entre eux, des étudiants en licence3, étaient exclus et d’autres avertis », indique le SG. Selon lui, l’UNET UPM n’a pas apprécié cette exclusion et a demandé que leurs amis exclus soient réhabilités. C’est ainsi, rajoute-t-il, que le 31 mars 2021, l’ l’UNET UPM a décidé de suspendre les cours jusqu’à nouvel ordre. «L’Affaire est en cours et l’administration va se pencher sur la question demain à Ndjamena. Nous avons confié la suite de l’affaire à l’Unet nationale maintenant», dit Mahamat Abdramane Abdel-Djabar.

Pour Pr. Abakar Mahamat Tahir, président de l’UPM avec qui nous avons échangé au Téléphone, le service de la scolarité et des examens a fixé une date pour les inscriptions et le délai a couru. Selon lui,  le contenu de la décision de la scolarité relève que les étudiants non inscrits n’ont pas le droit de passer les examens. « Certains étudiants ont fait de troubles et le conseil de discipline a interpellé certains qui sont exclus », affirme-t-il. Pour lui, tout problème à une solution, l’affaire est sur la table de réflexion. Cela aboutira bientôt à une reprise des cours à l’UPM.

A suivre…

Moyalbaye Nadjasna

Donc, Mahamat Kaka, le nouveau prince, tente de s’asseoir temporairement sur le fauteuil présidentiel. Il est à peine assis que, les mêmes avec leurs cortèges de « motions de soutien », « bureau de soutien », accourent, s’agitent pour lui signifier qu’ils l’aideront à s’éterniser sur ce fauteuil. Pour cela, ils sont montrés dans les médias publics. Leurs messages sont diffusés, et commentés par notre paresseuse presse publique qui rabâche les oreilles des Tchadiens avec des reportages creux. Et des commentaires sans consistance, oubliant que l’heure est grave. Les temps ont changé. Les Tchadiens aussi. Le Tchad de demain ne sera pas celui d’un clan ou d’un autre. Il sera celui de tous ou de rien. Les premiers signaux envoyés par le jeune prince ne sont pas satisfaisants. Pourquoi?

D’abord parce que voyager au Niger, au Nigeria, c’est bien. Ce sont des voisins immédiats. Il est important d’avoir des bons rapports de voisinages. Mais il semble que le président de la transition est allé pour démanteler les ramifications de la rébellion dans ces pays. Il serait obnubilé par l’idée de combattre les autres Tchadiens qui ont pris les armes. Pourtant, il faut privilégier le dialogue. Aucun camp ne sortira vainqueur de ce face à face morbide. Surtout qu’il y a désormais un ministère de la Réconciliation et du Dialogue. Il faut laisser le patron de ce département agir. Lui donner les moyens de le faire. Et veiller à ce qu’il ait les mains libres et l’écoute du palais. La réconciliation doit concerner tous les Tchadiens en armes ou pas.

Ensuite, la tournée de l’autre frère cadet dans certains pays africains. Cette tournée n’a pas lieu d’être. Il faudra changer de pratique. Il y a un ministre des Affaires Étrangères, c’est à lui de s’occuper de cette tournée d’explication. Les mauvaises habitudes ont la vie dure, mais il faudra s’en débarrasser le plus rapidement possible pour ne pas piéger la transition dans les réflexes claniques. C’est aussi pour cela qu’il faudra éviter les nominations claniques en faisant comme si rien n’a changé dans le pays. Oui le régime a changé. L’ancien régime n’est plus. L’actuel régime est bien un régime de transition. Cela signifie vers un autre régime que les Tchadiens choisiront librement avec l’aide de la communauté internationale. Aucun Tchadien n’a l’intention de se laisser faire.

Aussi, le Premier ministre de transition Pahimi Padaké Albert (PPA) a présenté son programme politique. Un programme en 9 points. Objectif : parachever l’œuvre de développement de la paix entamé par le défunt Marechal. Encore le Maréchal. PPA et son équipe sont incapables de comprendre que le Maréchal est parti vers la destination finale. Il ne reviendra plus. Il faudra tourner la page pour en écrire une autre. Personne n’avancera en citant le défunt Maréchal partout et pour rien. Bref, la transition n’a pas besoin d’un programme politique, mais plutôt d’une feuille de route

Enfin, les Tchadiens ont soif d’avancer dans la vérité. Ils tendent l’oreille vers Addis-Abeba où l’Union Africaine (UA). Ils attendent le fameux Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) qui après ses atermoiements va décider, selon plusieurs sources, d’accompagner le Tchad. Autrement dit pas de sanctions malgré le coup d’État militaire du fils, malgré la répression des manifestants, malgré que tout cela va à l’encontre des principes et des règles de l’UA.  L’ex-président Laurent Gbagbo a raison de dire, « le problème des africains, ce qu’ils ne respectent pas les textes qu’ils se donnent. Comment voulez-vous qu’on les respecte? ».

Pire, l’UA parle de situation particulière et mettra des conditions particulières pour cela. On sait que l’armée tchadienne est devenue quasiment le supplétif de l’armée française. Pour les ouest-africains, les Tchadiens sont leurs protecteurs. Ils doivent mourir pour leur région, leurs pays, mais n’ont pas droit à la démocratie et ses bienfaits. Ils ferraillent durs dans les instances pour que rien ne change. Que la junte qui a mis le fils contre toutes les lois républicaines  ait toujours la haute main sur le pays. Ils servent tout le baratin sur la stabilité, la sécurité aux Tchadiens pour faire semblant de faire quelque chose sans rien faire. Ce piège dans lequel est tombé l’UA donne l’impression que les Maliens, défendus et protégés en grande partie par l’armée tchadienne méritent un président civil et beaucoup d’indulgences que le Tchad. C’est injuste. Les Tchadiens attendent de voir les arguments, les garde-fous que le CPS mettra pour empêcher la junte de croire qu’elle a les mains libres. Et qu’elle n’est que la continuité de la politique du défunt Maréchal et de ses amis politiques.

Bello Bakary Mana

Dans une décision rendue publique ce 16 mai, signé par le président de l’Union nationale pour le développement et le renouveau (UNDR), M. Saleh Kebzabo, le Bureau Exécutif (BE) du parti exclu le professeur Avocksouma Djona Atchenemou secrétaire national administratif adjoint du BE du parti. Raison de l’exclusion : « Activités fractionnistes ».

Contacté M. Avocksuma dit avoir appris son exclusion du BE sans autre forme de procès, ni avertissement ni blâme. Une décision à son insu et des certains membres du parti en charge des questions disciplinaires. « Je continue ma lutte pour le retour à l’ordre constitutionnel », dit le concerné.

Joint au téléphone le chef de l’UNDR M. Saleh Kebzabo (SK) a tenu à préciser que M. Avocksouma n’est pas exclu du parti, mais du BE. Il a qualifié son secrétaire national de « menteur » incapable de s’assumer et d’assumer ses actes. Pour M. Kebzabo les agitations de M. Avocksouma cachent d’autres choses.

Aussi, SK a expliqué à la rédaction que lors de la rencontre du BE pour décider de l’entrée du parti dans le gouvernement de transition, M. Avocksouma était présent. Il était même le plus en phase avec cette décision. Et à la surprise de tous, il organise un point de presse le lendemain pour dire le contraire. A-t-il besoin de faire tout cela? « Pour être conséquent avec lui-même, il devait simplement démissionné du parti. » Le BE s’est réuni pour le recadrer en lui brandissant les règles internes du parti ce dont il était d’accord.

Rappelons que le secrétaire national administratif exclu du BE avait vivement réagi en critiquant l’entrée de l’UNDR dans le gouvernement de transition. Joint au téléphone M. Avocksouma avait expliqué à la rédaction avoir tort sur la forme.

Critiques, questions, observations et amendements ont constitué les temps forts de la présentation du programme politique du gouvernement de la transition ce 14 mai 2021 à l’Assemblée nationale. Retour sur l’événement avec ialtchad!

La majorité des députés qui ont pris part lors de la présentation du programme politique du gouvernement de transition ont qualifié le programme de très évasif et ambitieux. Selon l’honorable Madjitoingué Bérangar, ce programme est un discours remplit de belles parole. «Nous ne savons pas avec quels moyens financiers le premier ministre réalisera ce programme politique», dit-il observer. Pour lui, l’équipe de transition devrait  focaliser ce programme sur deux axes. La première devrait être une phase intérimaire et la seconde transitoire, a proposé le député. Aujourd’hui dit-il, le citoyen lambda ne connait pas faire la différence entre militaires, gendarmes, polices, etc. car le Tchad n’a pas une armée républicaine. On a plutôt monté des gens pour les faire entrer dans l’armée. «Il faut qu’on respecte la laïcité de l’Etat. Il y a des gens dans la salle qui sont allergiques à la vérité. Ce beau discours que vous venez de faire, son application doit être de rigueur », a-t-il martelé avant de terminé son propos.

Le député Issa Mardo, note un manque de cohérence, d’articulation et d’idées dans le programme politique de transition. Dans ce document déclare-t-il, du point de vue la forme, on joue avec les articles comme «le, la, les pronoms personnels tels que je, nous, et de répétitions de mots.» Il estime que le document devrait être harmonisé. Le 6ème vice-président de l’Assemblée Nationale, député Rakhis Mahamat Saleh, demande au premier ministre les raisons de la réquisition de l’hôtel Chari et le sort de ses employés.   Acceptez-vous de laisser la main libre à votre ministre de la justice, a rajouté l’élu?

Apres quelques observations, Saleh Kebzabo note au premier ministre et ses collègues de comprendre que ce qui s’était passé avec la junte c’est un coup d’Etat. Alors si tel en est le comité militaire doit gérer le pays ordonnance tout simplement et il n’y aura plus de désordre. Saleh Kebzabo s’est vu coupé son intervention en direct à la Radio et Télévision nationale. Après vérification, il se trouve que c’était une erreur technique. Il était réécouté 10 minutes plus tard. Pour le député Manadji Tolkem Bertin, la nation repose sur trois (3) piliers, notamment la sécurité, la justice et les finances. Aujourd’hui, dit-il, ce qui touche les tchadiens, c’est la justice sociale. L’administration tchadienne est truquée des incompétents, affirme-t-il. L’honorable interpelle le premier ministre de revoir tout cela s’il veut que son gouvernement soit acclamé.

« … l’hôtel du Chari est un immeuble public»

Etant donné que la plupart des interventions étaient des observations et amendements, le premier ministre de transition  Pahimi Padacké Albert, s’est appesanti sur la question de de la réquisition de l’hôtel Chari, le sort de ses employés et celle des manifestants et leurs commanditaires.

Le chef du gouvernement de transition a tout d’abord signifié que l’hôtel du Chari est un immeuble public. Selon lui, pour une petite histoire, en 2009 à 2018 cet hôtel a accumulé des arriérés d’impayé d’impôt  de 19 milliards. «Cet hôtel, un moment donné assurait une sorte de suppléance dans les infrastructures hôtelières qui n’étaient pas des nôtres de 2012-2014», précise-t-il. Pour terminer sur ce point, Pahimi indique hôtel Chari est fermé depuis avril 2020. D’après lui,  depuis cette date, c’est l’Etat tchadien qui a versé l’argent pour y loger les personnes atteintes du Covid-19. Depuis lors, l’ l’hôtel Chari est fermé informe-t-il. «Le personnel a été confié à la SONECSO qui payait déjà leur salaire. Ces agents vont être ensuite  redéployés dans quelques hôtels, propriétés de l’Etat. L’hôtel du Chari va abriter définitivement la primature», a éclairé le premier ministre. Il relève en outre que les lits de cet hotel vont être affectés aux hôtels de chasse qui sont construits depuis 2 ans et qui n’ont pas été meublés.

Concernant le cas des manifestants ou des commanditaires, l’homme d’Etat a regretté les pertes en vies humaines et des cas de blessures signalés. Cependant, il note dans le contexte actuel, les menaces pèsent de tout côté sur le pays.  «La loi tchadienne permet la marche. Mais, je voudrai demander à mes chers compatriotes, ce que nous voyons, est-ce que c’est vraiment de la marche ? Amener les mineurs à brûler les pneus, jeter des cailloux sur les biens publics et privés, est-ce cela la marche? Nous ne pouvons pas éduquer nos enfants à casser. Il faut que nous soyons responsables», s’est-il interrogé.

Pour lui, conclut-il, la voie du dialogue devait être privilégié dans les revendications des droits. «Seul moyen de résoudre nos problèmes pour permettre à notre pays d’avancer», a-t-il exprimé.

Moyalbaye Nadjasna
Allarassem Djimrangar

Dissoute après la mort du président Idriss Deby Itno, puis réhabilitée, l’Assemblée Nationale (AN) vient d’accorder sa confiance à l’équipe du gouvernement de transition de Pahimi Padacké Albert. C’était à travers un vote entérinant le programme politique présenté ce, 14 mai, à l’hémicycle à Gassi, dans le 7e arrondissement.

149 pour, 0 contre, 0 abstention, c’est le résultat du vote des parlementaires tchadiens qui a entériné le programme politique du gouvernement de transition, présenté par Pahimi Padacké Albert. «Préserver la paix et garantir la sécurité des tchadiens» est le credo de ce gouvernement a affirmé le Premier ministre. C’est un programme axé sur 9 points a indiqué le Premier ministre. Il s’agit entre autres:

  • d’assurer la sécurité et l’intégrité territoriale, désarmer les civiles sur l’ensemble du territoire national ;
  • de sauvegarder l’unité nationale et la paix sociale ;
  • de consolider l’État de droit et la démocratie ;
  • d’organiser un dialogue national inclusif ;
  • d’organiser un referendum constitutionnel et la tenue des élections générales libres et transparentes ;
  • de contribuer à la lutte contre le terrorisme dans la région ;
  • de poursuivre la lutte contre la mauvaise gouvernance, le népotisme, l’exclusion et la corruption ;
  • d’améliorer les conditions de vie des Tchadiens ;
  • de relancer l’économie et renforcer les finances publiques.

Dans les détails, le Premier ministre de transition met l’accent sur la paix et la sécurité comme conditions primordiale pour la garantie du processus électoral équitable et transparent. Il rajoute que la paix tant souhaitée ne peut cohabiter avec la détention illégale et généralisée d’armes de guerre par les civils. Pahimi Padacké Albert soutient que son gouvernement va veiller à l’apaisement des tensions communautaires pour une cohabitation pacifique et le vivre ensemble des filles et fils du Tchad. Car dit-il, la diversité sociale et culturelle devrait être un gage du développement du Tchad. «Le dialogue politique, social et interreligieux doit enraciner la paix et la concorde nationale», a insisté le Premier ministre de transition dans sa présentation. En outre, il relève que le respect des lois, des droits et l’exercice des droits individuels et collectifs par la puissance publique et les citoyens  doivent marquer la démocratie au Tchad.

L’autre point important, c’est l’organisation d’un dialogue inclusif de la réconciliation nationale. Pour le chef du gouvernement de la transition, ce cadre verra la participation de tous les Tchadiens de l’intérieur comme de l’extérieur du pays. Aucun sujet d’intérêt national ne va être occulté, rassure-t-il. «Nous débattrons de tout et nous déciderons sur tout ce qui concerne le nouveau contrat social que nous voulons pour notre peuple ».

Un autre point est la nouvelle constitution. Pahimi Padacké Albert, signale que son équipe va élaborer un projet de constitution qui va tenir compte des conclusions du dialogue national inclusif. Objectif, aboutir des institutions fortes, plus démocratiques, pour des élections crédibles et transparentes, signifie dit-il. Pour améliorer les conditions de vies des Tchadiens, il promet de rendre disponible le vaccin contre la covid-19 d’ici peu.

À noter que la Cour Suprême par un avis du 7 mai 2021, après l’examen de la requête du Ministre Secrétaire Général du gouvernement a habilité l’Assemblée nationale d’exercer les attributions du Conseil national de transition (CNT) en attendant sa mise en place. La présentation de ce programme politique du gouvernement de la transition fait suite au conseil du ministre tenu le 12 mai 2021.

Moyalbaye Nadjasna
Allarassem Djimrangar

A la simple évocation de son nom, les visages s’attristent, l’émotion noue les gorges, les timbres des voix chevrotent, les mots sont pesés et soupesés, ils sortent difficilement, la douleur remonte dans les mémoires et paralyse le verbe de ceux qui tentent d’évoquer ce fils du pays : le défunt journaliste Saleh Gaba. Ialtchad Presse a failli abandonner ce projet qui consiste à mieux connaître et faire connaître ce grand monsieur du journalisme tchadien. Portrait.

En abordant chaque fois le sujet on y ressent un immense respect et un attachement à l’homme, à l’éminent journaliste qu’il a été. Saleh Gaba, tchadien, journaliste mort dans les geôles de la dictature pour avoir voulu exercer librement son métier de journaliste. Pour avoir été simplement un esprit libre. Pour avoir été un soldat de l’information.

Les mots qui reviennent souvent dans la conversation quand on parle de Saleh Gaba sont : « esprit libre », « rigueur », « passion », « droiture », « amoureux du journalisme », « amoureux de son pays », « amoureux de sa région natale », « amoureux de l’être humain », « amoureux de la Justice »,  « amoureux  des libertés », « amoureux de l’égalité ». Ces mots mis ensemble personnifient le mieux Saleh Gaba. « Saleh c’est amour », nous dit ému un de ses parents qui insiste pour témoigner comme anonyme. On insiste pour l’identifier dans l’article. Il refuse, se racle la gorge et répond « la douleur de la disparition de Saleh est encore vive. On vient d’enterrer son épouse, après sa fille unique ».

Amour. Journalisme. Ces mots sont le fil conducteur qui a aidé à décrire ce Tchadien natif de la région du Guerra, née pour être journaliste. Rien d’autre que le journalisme. Il a commencé à travailler comme journaliste et animateur sans avoir suivi une formation dans le domaine. C’est comme ça qu’il est arrivé au journalisme. Et le journalisme est arrivé à lui. Il est ensuite admis à la prestigieuse École Supérieure Internationale du Journalisme de Yaoundé, au Cameroun où il sort nanti d’un diplôme en 1977, c’était la douzième promotion.

De retour au pays, il est intégré comme journaliste à l’Agence Tchadienne de Presse (ATP). Rigoureux, passionné viscéralement attaché aux  grands principes du journalisme : la déontologie, la liberté d’informer, les faits, rien que les faits vérifiés et revérifiés. C’est pour lui les pieds, la tête, le cœur, l’œil, les oreilles et les mains du journalisme. Ce sont ces principes qui lui ont permis de se distinguer. Et d’être sollicité, comme correspondant, par des médias réputés : l’agence Reuters, l’Agence France Presse (AFP) et Radio France Internationale (RFI).

Patriote, amoureux de son pays, journaliste engagé pour la justice, l’égalité et la liberté, il avait de la misère à vivre sous un système liberticide qui réduisait peu à peu les Tchadiens à la soumission et à la servitude. Il avait horreur du journalisme de propagande qui prenait racine dans les rédactions. Il en avait ras le bol des exactions de la dictature de l’ancien régime d’Hissène Habré. Homme de plume, mais aussi homme d’action, il ne supportait plus de voir l’étau de la dictature se resserrer sur son pays. Il s’engagea dans la résistance armée comme tête pensante du Mouvement pour le Salut National du Tchad (MOSANAT), un mouvement armé. À son corps défendant il lâcha momentanément la plume pour la kalachnikov. Il fut arrêté dans la capitale de sa région natale, Mongo, en 1987. Et envoyé dans les geôles de la Direction de la Documentation et de la Sécurité (DDS), la sinistre police politique où il laissera sa vie pour avoir aimé la liberté. Pour avoir aimé le journalisme. Pour avoir refusé l’injustice et l’arbitraire. Malgré la mobilisation des organisations des droits de l’Homme et des organisations de presse, rien n’y fait, la dictature est restée sourde, les mains salent du sang de Saleh et des milliers d’autres combattants de la liberté .

Saleh Gaba aurait été assassiné par balles, à bout portant, dès son acheminement à N’Djamena, capitale tchadienne, disent certaines sources. Il serait mort dans les geôles de la dictature disent d’autres. Bref, SG est mort pour que le journalisme tchadien reste vivant. Ne l’oublions pas.

Nous, Ialtchad Presse avons décidé de baptiser notre studio, « Studio Saleh Gaba » pour continuer à garder vivant l’esprit Saleh Gaba pour ne pas l’oublier. Ce studio est notre façon de lui rendre hommage. Dans chacune de nos publications, nous tentons de suivre ses pas. Nous, nous interrogeons sur chacun de nos papiers « et si c’était lui comment il allait écrire tel papier? Comment il allait choisir tel angle? Ou tel autre? ». Nous tentons, malgré les difficultés, de rester libres, indépendants et influents. D’être des journalistes, engagés pour la Liberté d’informer. Et les libertés qui font avancer la démocratie comme l’aurait fait Saleh Gaba.

Bello Bakary Mana

Les fidèles musulmans célèbrent ce jeudi la fête de l’Aid-El-fitr El-Moubarak marquant la fin du mois saint du Ramadan. A N’Djamena, l’ambiance est moins festive que les années précédentes.

C’est un moment de convivialité, de pardon et de réjouissance, la fête marquant la fin du mois saint du Ramadan est le plus souvent célébrée en grande pompe. Habituellement, la fête commence après la grande prière à la mosquée pour finir avec des visites familiales. A N’Djamena, la capitale tchadienne, la fête de l’Aid-El-Fitr-El-Moubarak n’est pas célébrée avec faste ce jeudi 13 mai.

Dans les quartiers Sud tels que Walia, N'gueli, Abena, Chagoua, Moursal, Dembé, pour ne citer que ceux-là, le constat est identique. Ces quartiers ne grouillent pas de fêtards. L’ambiance est morose. Pas de fanani (musique), poussé à fond. La circulation est presque fluide.  Après la prière à la mosquée, les musulmans ont regagné leurs domiciles. 

Dans les quartiers du Centre et du Nord où il y a une forte présence musulmane, la fête se sent. Des enfants, en petits groupes, sillonnent les avenues pour rendre visite. Et recevoir des gâteaux et quelques pièces de monnaie.  Les adultes, sur des motos, paradent de fois à vive allure sur les grandes artères. D’autres en familles s’entassent dans des véhicules particuliers pour des rondes de visites familiales. Les grandes artères de ces quartiers sont presque désertes. L’avenue El-Nimery ou la rue de 40m qui est toujours engorgée est en ce jour désengorgée.

Toutefois, dans les familles, la fête se passe joyeusement. « Cette année, ma famille et moi avions décidé de fêter l’Aid-El-fitr-El-Moubarak chez mes beaux-parents. Donc, je peux vous dire que la fête se passe à merveille », dit Mahamat Saleh, un père de famille rencontré sur l’avenue El Nimery. Selon lui, l’année dernière avec la pandémie du Covid-19, les fidèles musulmans n’ont pas fêté comme il se le doit. « Il n’y avait pas le côté festif. Nous avons fêté à la maison et en famille. Dieu merci, cette année, il y a un peu le côté festif », dit-il. Abdramane renchérit pour sa part que malgré qu’il y ait le côté festif de la fête du Ramadan, elle est toutefois timide. « Comme vous pouvez le constater avec moi, on ne ressent pas vraiment la fête sur les avenues, artères de la capitale. La ville est calme », déclare-t-il. La situation politico-militaire qui règne actuellement en dit long.

La fête est un moment de joie. Cependant, avec la fête de Ramadan, certains ménages sont privés de certains produits de première nécessité. Et l’économie aussi prend un coup. Dans les quartiers, les boutiques sont fermées. Les marchés sont presque vides. Le cas du marché à mil et du grand marché qui généralement sont bondés de monde sont aujourd’hui déserts. Car c’est la fête. Étant donné que les boutiques et magasins sont détenus en grande partie par des commerçants musulmans.

Allarassem Djimrangar
Christian Allahadjim

Le jeûne marquant le Ramadan entamé depuis le 13 avril  s’est achevé hier 12 mai tard dans la nuit. Ce jeudi 13 mai, une prière commune a été dirigée par Cheick Ahamat Annour Mahamat Alhélou, imam de la grande mosquée de N’Djamena. C’était en présence du président du Conseil Militaire de la Transition (CMT), Mahamat Idriss Deby. Reportage.

Dès 6h du matin, l’ambiance autour de la grande mosquée de la capitale tchadienne grouillait de monde. Les fidèles musulmans s’empressaient pour ne pas rater la grande prière de reconnaissance et de bénédiction après un mois d’humilité devant Allah le Tout puissant. Les dispositifs sécuritaires sont aussi déployés pour assurer la sécurité du président du CMT invité à participer à cette prière. La grande mosquée de N’Djamena se trouve coincé entre le grand marché, le commissariat de police du 3e arrondissement, l’Avenue Maldom Bada et le vieux quartier Mardjandaffack. Avant la cérémonie, dans la salle sacrée certains fidèles, très concentrés, font déjà leur dévotion. Le sultan de la ville de N’Djamena est venu plus tôt que prévu. Sont aussi présents, les dignitaires musulmans , quelques ministres et autres personnalité comme le maire de la ville Ali Haroun.

Autres choses : on voit des jeunes formant une haie qui accueillent et orientent les fidèles, mais aussi les dignitaires qui ont accueilli de façon conviviale le président du CMT habillé en civile. Coronavirus oblige, on ne se serre plus les mains, pas d’accolades non plus, mais la salutation par coude ou « salutation corona » comme disent les N’Djamenois. Lorsque le président du CMT entre dans la salle de prière, tout le monde se lève pour l’honorer.

Aussitôt, la grande prière commence sous la direction de l’imam Cheick Ahamat Annour Mahamat Alhélou. À la fin de la prière, l’imam passe un message de paix et de bénédiction dans la vie de tous les fidèles musulmans qui ont observé avec beaucoup de piété le jeûne de 30 jours du mois saint de Ramadan. Il appelle les musulmans, mais tous les Tchadiens à l’unité, à la solidarité et au pardon pour un Tchad prospère. Car selon lui, celui qui garde la haine n’a pas la paix avec lui-même. Cheick Ahamat Annour Mahamat Alhélou, rajouter qu’il n’y a pas de solutions à nos problèmes si nous ne sommes pas unis. « Il faut éviter à tout prix la division », dit-il. Selon lui, Dieu nous demande de nous pardonner, et il faut que les Tchadiens s’acceptent. Nous devons être fidèles pour réparer notre pays, le construire dans le dialogue et la non-violence. Notre différence doit être plutôt notre force et non la faiblesse. Soyons soudés comme les cinq doigts de la main, conseille-t-il à tous.

L’imam de la grande mosquée de N’Djamena exhorte les Tchadiens a une cohabitation pacifique, au vivre ensemble, car ce pays nous appartient tous. D’après lui, le développement du Tchad doit se faire par tous ses filles et fils. Il demande à l’ensemble de la communauté internationale de nous guider vers une bonne voie. Cheick Ahamat Annour Mahamat Alhélou, note qu’il prie afin que Dieu guide les nouvelles autorités a mené a bien la destinée du Tchad dans la paix et la justice.

Ali Haroun, maire de la ville de N’Djamena, interrogé appelle, les Tchadiens au retenu. Selon lui, les musulmans ont profité de ce moment de jeûne de 30 jours pour implorer la grâce de Dieu pour la paix et la stabilité de notre pays.

Moyalbaye Nadjasna

  1. Arts & Culture
  2. Musique
  3. Mode-Beauté

-Vos Annonces sur le site Ialtchad Presse-

  1. Divertissement
  2. Sports
  3. Mon Pays