Depuis quelques mois, la Radio Dja FM est confrontée à des difficultés énergétiques. Le jeudi 27 mai dernier, elle a interrompu son programme. Qu’est-ce qui peut expliquer cette interruption ?
La radio Dja Fm est la toute première radio privée au Tchad. Elle se veut une radio de proximité. En un mot proche des résidents de N’Djamena, la capitale. Elle est située entre le grand marché et le marché à mil. L’interruption de ses programmes intervient au moment où les auditeurs ont besoin de s’informer au quotidien. Ismaël Abdoulaye est un auditeur fidèle de DJA-FM. Selon lui, c’est une radio qui a beaucoup d’auditeurs à cause de son contenu très riche et diversifié. « La radio DJA FM est une excellente radio. Elle donne aussi des bonnes informations. Nous nous soucions fort de son interruption. Personnellement je m’ennuie depuis qu’elle n’émet pas. Qu’Allah le miséricordieux puisse leur venir en aide pour qu’il arrange rapidement leur panne. Car, nous avons raté nos émissions, débats, etc. », affirme-t-il.
« Je ne suis pas tranquille depuis l’interruption de son programme. Parce que c’est une radio qui me rassure et me convainc en termes d’informations. Cette interruption est comme un plat que tu as l’habitude de manger tous les jours. Subitement on te dit que tu n’auras plus ton plat préféré », affirme un auditeur assidu.
Dans un communiqué de presse, du 29 mai 2021, la directrice générale Zara Mahamat Yacoub, affirme que Dja Fm traverse ces dernières années une crise financière due en partie à l’effet de la Covid-19. Selon elle, une partie de son personnel a été compressé pour pallier à la situation, mais sans succès. « Comme tout cela ne suffisait pas, depuis le mois d’avril, Dja Fm est confrontée à des difficultés d’ordre énergétique. La capacité de fonctionnement de son groupe électrogène a été perturbée à cause de son utilisation excessive pour compenser les coupures intempestives d’électricité de la SNE », argumente-t-elle.
D’après elle, cette radio a enregistré des pannes incessantes du groupe électrogène, en plus des coupures d'électricité. « Notre émetteur de 1000 W a reçu un choc électrique qui a détruit certaines de ses composantes. Malgré notre situation peu reluisante, au sujet de nos capacités financières, nous espérons pallier à cette situation le plus rapidement possible », rassure-t-elle.
Alamine Bineye, Rédacteur en Chef de la station, a posté sur sa page Facebook que c’est la SNE qui serait responsable des dommages causés sur le matériel de Dja Fm. Il affirme que des dizaines de plaintes ont été déposées suite aux dégâts causés par la SNE. « Nous appelons Youssouf Tom et le ministre de la Justice à fouiller dans les tiroirs pour relancer la procédure, car pour nous c’est un devoir d’informer la population en cette période.
Allarassem Djimrangar
Donc le Conseil Militaire de Transition (CMT) a plus d’un mois d’existence. Il a été créé dans un moment particulier. Pour les uns, il est illégitime parce qu’issu d’un coup d’État; pour les autres, il est une chance parce qu’il est une bouée de sauvetage qui a empêché le pays de sombrer dans le chaos. Où en est le CMT et le gouvernement?
Le président de la transition Mahamat Kaka parle peu. C’est peut-être une qualité. Mais dans cette période d’incertitude, être silencieux est un handicap. Pis cela devient même un problème. Le jeune président est certainement en train de s’en rendre compte. Il faut qu’il parle. Qu’il parle de temps en temps. Qu’il parle en disant des choses sensées. Qu’il se prête à l’exercice. Il l’a fait en rencontrant les partis politiques, la société civile, etc. C’est bien, mais il ne suffit pas de parler pour parler en répétant des choses déjà dites et connues. La parole d’un président de la transition ne doit ni être rare, ni banale. Bref, lors de sa rencontre, Mahamat Kaka dit en substance aux Tchadiens que la transition fait son chemin dans le calme, la paix. Que les 18 mois seront respectés (il ne reste plus que 17 mois). Que la junte ne confisquera pas le pouvoir, etc. Et que donc tout va bien.
Non tout ne va pas bien comme veut le faire croire le président de la transition.
D’abord, la primature est restaurée dans la nouvelle structure de transition. Un Premier ministre (PM) est nommé. Il y a eu erreur sur le casting de ce PM et du choix de certains ministres de ce gouvernement. On le voit. On le sent. Ça commence à tourner en rond. À ronronner. Certains ministres ne sont pas à leur place. Un remaniement s’impose pour ajuster les choses. Il faudra d’abord commencer par la primature en remettant en marche la machine administrative qui a été détruite il y a quelques années par feu Maréchal. Pahimi Padacké Albert est bien placé pour remettre les choses en place. Il a été le dernier PM de l’ancien régime. Et le premier PM de la transition. Il peut faire plus et vite pour remettre la machine en marche et expliquer sa feuille de route. Les Tchadiens ne voient rien de clair 40 jours plus tard. On sait à peine où sont les bureaux de la primature. Ce que fait le PM. Il bricole, dit-on. L’adresse où loge la primature est presque inconnue. Le PM est peu vu, peu entendu et pas questionné par les médias sur sa feuille de route et sur les affaires courantes. On ne sait pas grand-chose de ses actions futures. Tout est touffu et approximatif.
Ensuite, il y a un élément important de la machine du nouveau système : le ministère d’État à la Réconciliation et au Dialogue national. L’idée est géniale. La personne responsable de faire fonctionner cette machine est la personne la plus apte : Acheikh Ibni Oumar. Il est « travaillant » comme disent les Canadiens français, ouvert, humble, modeste et à l’écoute. Il a su rester neutre depuis son retour au pays. Il a beaucoup de qualités. Seulement, il faudra qu’il exige à ce qu’on y mette les moyens rapidement à la disposition de son département. Il faudra aussi qu’il mette vite en place son équipe et à imposer sa méthode pour faire avancer les choses. Le président de la transition et son PM reconnaissent l’important rôle de ce ministère. Hélas, ce ministère un mois après n’a pas un bâtiment public à lui, n’a pas de personnel, n’a pas un budget spécial d’installation ou de démarrage compte tenu de la mission centrale qui lui est assigné celle d’être la matrice du dialogue qui permettra aux Tchadiens de se réconcilier et se pardonner. Il faudra que le CMT fasse vite pour donner rapidement à ce ministère les moyens d’agir.
Aussi, l’autre organe important de la transition, le Conseil National de Transition (CNT) fait l’objet de toutes les convoitises. L’ex-parti au pouvoir le Mouvement Patriotique du Salut (MPS) réclame la part du lion. Les partis de l’opposition, la société civile, les myriades des diasporas et les personnalités indépendantes, tous, se livrent une guerre sans merci pour faire partie du CNT. Chacun veut arracher une part du butin, un morceau du gâteau. S’en est rendu explosif et presque sans issu. Le CMT n’a pas le choix que de créer un Comité ad hoc confié au Vice-président de la transition. Ce Comité se chargera de sélectionner les 93 membres de cet organe législatif. Qui dit Comité, dit report ou tactique pour mieux noyer le projet. Ou encore pour mieux éliminer les candidatures. Ou encore pour rendre plus opaque le processus de sélection. À vos candidatures et périls serait-on tenté de dire. Et comme si cela ne suffisait pas, les forums, les symposiums se multiplient ces derniers jours. Tous ont en tête le futur forum de dialogue ou de réconciliation. Tous veulent se positionner. C’est légitime, mais il y a un jeu malsain qui s’y déroule. Et qui risque de favoriser les mêmes sans rien apporter de bénéfique au pays. Déjà dans le décret fixant les critères désignant des membres du CNT, y apparait une faute grave. Le décret laisse entendre, subtilement, que la maitrise d’une des langues officielles le Français ou l’Arabe n’est plus obligatoire. Place donc aux analphabètes. Qui a dit que le Tchad a changé? Le CMT et le gouvernement doivent tirer cela au clair. Ils doivent simplement retirer cette disposition du décret.
Enfin, les jeunes du Conseil National de la Jeunesse du Tchad (CNJT) réclament leur place et affirment que le Tchad sans eux n’est pas le vrai Tchad. Les Chefs traditionnels aussi se sont concertés entre eux. Ils préparent à leur façon le futur forum sur le dialogue et la réconciliation. Mais avant cela ils réclament plus du pouvoir. Ils veulent même se substituer à l’administration publique. Ils exigent d’avoir une immunité juridique. Bref, ils ont oublié que la république des chefs de canton est morte avec le Maréchal. Mahamat Kaka et le gouvernement de transition ne doivent pas céder aux injonctions moyenâgeuses de ces chefs traditionnels. Ils resteront tout au plus des auxiliaires de l’administration. Et pour qu’un nouveau Tchad émerge, il faut faire table rase des anciennes mauvaises méthodes. Et détenir la légitimé par la voix du peuple. Vox populi, vox dei.
Bello Bakary Mana
Qu’on l’ait aimé ou détesté, l’homme qui a dirigé à la destinée du Tchad pendant trente longues années vient de disparaitre tragiquement, laissant le peuple tchadien sur le qui-vive au moment même où une énième rébellion armée est repoussée. Comme tout bon croyant le ferait, nous ne pouvons que constater en disant « toute âme goutera à la mort; à Dieu nous appartenons et à lui nous retournons ». En plus de son Président, le Tchad pleure encore une fois de plus beaucoup de ses fils peu importe la cause de leur disparition.
L’autre réalité est qu’en lieu et place du Président Deby Itno, se trouve aujourd’hui le Conseil Militaire de Transition (CMT) qui semble être une couleuvre difficile à avaler pour les uns et un espoir de pérenniser le pouvoir de l’ancien régime pour les autres. Pourtant, qu’on ait été muselé ou invité à la mangeoire, embastillé ou enrôlé pour réprimer, nostalgique du passé ou enthousiaste pour le futur, les Tchadiens doivent se faire à l’idée que dorénavant rien ne sera comme avant. Il est plus que jamais temps que chacun commence à modérer ses ardeurs et privilégier plutôt l’intérêt collectif par-dessus tout. Autrement dit, il serait aberrant que l'égoïsme et l'égocentrisme puissent encore primer sur la chose commune. En outre, s'il est recommandable de faire preuve d’indulgence en ce qui a trait aux erreurs du passé, il serait en revanche important d’exiger plus de rigueur pour ce qui concerne le futur. Le peuple tchadien est mis à l’épreuve et il se doit d’assumer ses responsabilités en se surpassant pour solutionner la crise constitutionnelle qui l’attend: comment basculer vers un pouvoir légitime sans effusion de sang?
Le Tchad étant un pays géographiquement stratégique et naturellement riche, fait l'objet de beaucoup de convoitises de la part des pays occidentaux, sans oublier qu’il fait partie du fameux pré-carré cher à la France. Celle-ci ne semble pas prête à sacrifier sa chasse gardée au nom du principe de la souveraineté des États indépendants. De plus, l’efficacité avérée de l'armée tchadienne, qui n'est plus qu'un secret de polichinelle, partout où elle a eu à opérer se trouve être le condiment qui manquait à la sauce pour rendre les intérêts géostratégiques encore plus alléchants.
Par conséquent, nous savons par expérience que les États n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts. A quoi servirait-il donc de pleurnicher sur son sort sachant qu’aucune épaule étrangère ne sera prêtée au peuple tchadien pour pouvoir consoler sa peine? Ceci étant, la solution à la crise tchadienne ne saurait provenir de l’extérieur. Elle doit être d’abord tchado-tchadienne et la communauté internationale pourrait à la limite se contenter de l'accompagner.
Pour ce faire, à notre humble avis, il faudrait résoudre une équation à multiples inconnues qui puisse prendre en compte toutes les parties prenantes : la junte au pouvoir, la société civile, l’opposition démocratique, la diaspora, les politico-militaires ainsi que les personnalités ressources. Chacune desdites partie doit pleinement jouer son rôle pour relever le défi qui l’attend :
Le CMT et son gouvernement de transition doivent sortir des sentiers battus en rompant définitivement avec les méthodes de l’ancien système, en proposant des nouvelles idées et en montrant des signes manifestes de bonne volonté et surtout en faisant beaucoup de concessions. D’abord, ils doivent inviter inclusivement tous les acteurs de la vie publique tchadienne à la table des négociations au terme desquelles une nouvelle constitution représentative des aspirations du peuple devra être votée. Ensuite, s’ensuivra l’organisation des élections libres et transparentes avec tous les préalables que cela implique, à l’issue de laquelle un président civil sera élu. Enfin, la grande muette devra impérativement regagner les casernes pour poursuivre la noble mission inhérente à toute armée républicaine : observer la stricte neutralité et garantir l’intégrité territoriale de la patrie. C’est à ce prix seulement que le CMT et son Président rentreront dans l’histoire par la grande porte et Dieu seul sait combien ce serait mieux pour tout le monde.
A partir du moment où les nouvelles autorités les invitent à la table des négociations, les politico-militaires doivent ipso facto abandonner l'option militaire et privilégier le dialogue. Ils doivent répondre à l'invitation officielle du CMT avec pour seul préalable la garantie de leur sécurité ainsi que de leurs biens. Une fois rentrés au bercail, ils peuvent activement participer au processus de changement qui s’amorce avec bien entendu la possibilité de transformer leur mouvement en parti politique légal.
Il va sans dire que l'opposition démocratique et la société civile ont un rôle déterminant à jouer pour influer sur le processus de changement que les Tchadiens appellent de leurs vœux. En revanche, elle doit à son tour rompre définitivement avec les vieilles méthodes abjectes du passé telles les alliances contre nature, l'opportunisme démesuré, le vagabondage politique, le griotisme vulgarisé, le marchandage d’illusions ou encore le colportage des ragots et mensonges. Elles ne doivent pas non plus inciter la population à se livrer à des manifestations outrancières qui n’ont rien à envier à des actes de vandalisme organisé. Toute manifestation, si nécessaire, doit se dérouler pacifiquement dans le sens strict du terme; autrement dit, dans le respect des concitoyens et de leurs biens.
L'opposition démocratique doit jouer pleinement son rôle régalien à savoir la défense des idéaux de son parti et non se réduire à des considérations d’ordre subjectif et individuel. Aussi, savons-nous par expérience que la qualité d'une démocratie ne s’évalue nullement en fonction du nombre des partis politiques en lice, mais de la substance de leur projet de société. Et ce dernier doit être porteur des vraies aspirations des militants du mouvement. Aujourd'hui, les Tchadiens attendent de leurs leaders politiques un engagement ferme de s'attaquer aux vrais enjeux de société: la corruption qui gangrène l'appareil étatique, le combat pour la moralisation de la vie publique, la lutte contre la dépravation des mœurs, les détournements des deniers publics, la cherté de vie, le problème d'eau et d'énergie, la défaillance du système éducatif, judicaire et sanitaire...
La société civile doit aussi prendre son mal en patience et saisir toute opportunité de dialogue pour se sortir de crise. Elle doit surtout être prête à sacrifier certains conformismes procéduraux sur l'autel de la paix et de la stabilité politique. Par exemple, si le CMT s’engage solennellement à restituer le pouvoir aux civils selon les règles de l’art au bout de dix-huit mois d’exercice, le retour à l’ordre constitutionnel pourrait très bien attendre. En plus, pourquoi vouloir rétablir une constitution qui reste quand même discriminatoire?
Tout au long des trois décennies qui ont précédé la mort du Président Deby, la diaspora tchadienne a été assurément la force vive la plus active et la plus critique de toutes les autres, du fait certainement de sa liberté d’action et d’expression. Malheureusement, certains membres de la diaspora, ignorant la réalité du terrain, se laissent parfois emporter par des considérations subjectives qui les poussent à la culture de la haine et à l’incitation à la violence plutôt que de prôner la paix et la cohésion sociale. Sont-ils seulement conscients des conséquences de leurs démarches? Comme disait Ghandi à juste raison d’ailleurs, « qui connait la mort a plus de responsabilité devant la vie » et surtout poursuivait-il : « Commencez par changer en vous ce que vous voulez changer autour de vous ». La triste réalité est qu’une guerre si elle devait s’éclater, ne saurait faire des victimes sélectives en fonction de leur degré de culpabilité. Est-il nécessaire de rappeler que si le Tchad est ce qu'il est aujourd'hui (avant dernier pays le plus pauvre de la planète malgré ses immenses ressources), c'est quand même par la faute de beaucoup de ses propres fils et filles, toutes obédiences confondues? N'est-il pas temps que chacun fasse sa propre autocritique, son mea-culpa en se demandant ce qu'il aurait dû faire quand il en avait l'opportunité.
Les personnalités ressources ne doivent pas non plus attendre de se faire inviter à la table des négociations pour émettre leur opinion. Elles doivent participer activement et contribuer généreusement à bâtir l’édifice national de la paix et de la stabilité politique et ce, indépendamment de leur position géographique ou rang protocolaire
En somme, le pari qui s’annonce difficile n’est pas irréalisable, pourvu que tout le monde y mette du sien.
À bon entendeur salut !
Hissein Idriss Haggar
Les lunettes sont des accessoires qui permettent de pallier aux défauts visuels ou de protéger les yeux. Aujourd’hui, les lunette de protection (dont les solaires) ont également un rôle de parure. Au Tchad, des nombreux Tchadiens les portent soit pour se protéger contre la poussière soit tout simplement par imitation en guise d’esthétique. Pourtant ces lunettes solaires doivent être aussi portées après une consultation ou le conseil d’ophtalmologue. Ialtchad Presse vous propose un deuxième reportage d’une une série de 2 suivi d’une entrevue.
Le port des lunettes surtout solaires se démocratise au Tchad depuis des années. Elles envahissent les rues et les marchés de N’Djamena, capitale tchadienne. Vendues par des colporteurs dans les coins et recoins des rues, elles sont faciles à s’en procurer. Tout le monde l’achète, piétons, conducteur des motocyclistes ou de voitures. Il s’appelle Baba, il a cassé ses lunettes correctrices qu’il s’est procurées chez l’opticien Maïna. « Je porte les lunettes sombres pour me protéger contre le soleil. Je suis clandoman et toute la journée je fais de tours donc sans ces lunettes, avec la poussière à N’Djamena, c’est difficile.», dit-il. « Je vous assure, s’il arrive que je ne porte pas les lunettes sombres un ou deux jours, je remarque de grains de sable dans mes yeux le matin au réveil. C’est vrai, au début lorsque je portais, mes yeux larmoyaient. Mais maintenant ça va nettement mieux», affirme Beassoum Ngueassal, habitant de Toukra, 9e arrondissement.
Pour Dr Mahamat Adam Dicko, ophtalmologiste, les lunettes du coin de la rue, surtout solaires, sont très dangereuses. « Lorsqu’on dit lunettes solaires, au niveau de la matière de sa fabrication (anti Ultra-violet : des rayons lumineux qui sont très nocifs pour les yeux). Les vraies lunettes solaires empêchent que ces UV pénètrent dans l’œil. Celles qu’on voit sur les marchés n’ont pas de traitement UV», indique-t-il. Selon lui, le port de ces lunettes mitraille l’iris. D’après lui, tous les UV entrent dans l’œil et le noir de l’œil se rétrécit sous l’effet du soleil. Ce qui peut causer de problème au niveau des cellules sensorielles, des rétines et à la longue cela entraîne des maladies encore plus graves, dit-il. « Or lors qu’il s’agit de vraies lunettes solaires, l’œil doit s’ouvrir si la lumière du soleil bloquée», conclut-il.
L’opticien Mahamat Maïna pour sa part estime que, les lunettes solaires sur les marchés sont dangereuses pour la vue. Elles ne sont même pas testées. Il faut que la population fasse attention. Les yeux sont la lumière du corps. Devenir aveugle peut provenir de notre propre négligence.
L’ophtalmologiste Mahamat Dicko conseille à la population tchadienne la prudence. Et, dit-il, la meilleure option du port de lunettes solaires demande un conseil ou une consultation ophtalmologique.
Moyalbaye Nadjasna
Dans un esprit de préparation du dialogue et de la réconciliation nationale, les Autorités coutumières et traditionnelles du Tchad se sont concertées le 28 et 29 mai au Palais du 15-janvier à N’Djamena, capitale tchadienne.
Ils étaient nombreux ces dépositaires des us et coutumes du Tchad à plancher durant 48 heures sur leurs apports pour le dialogue inclusif et la renonciation nationale qui pointe à l’horizon. Des recommandations axées sur six points ont sanctionné ces assises. Premièrement, il s’agit dans un premier temps d’associer les chefs traditionnels au processus de dialogue inclusif et de réconciliation nationale. Deuxièmement, il s’agit de prendre un acte pour ériger les chefs traditionnels en juges de paix et transformer leurs goumiers en police rurale. Troisièmement, accorder aux chefs traditionnels la gestion des problèmes fonciers. Quatrièmement, prendre un acte pour leur accorder une immunité juridique pour les protéger contre les arrestations arbitraires. Cinquièmement, impliquer les chefs traditionnels dans la sensibilisation de la population sur les idéaux de la paix et de la cohabitation pacifique. Et sixièmement, modifier la loi organique numéro 0013, portant statuts et attributions des autorités coutumières et traditionnelles en vue de conférer le statut d’administrateurs aux sultans et chefs de cantons.
Les chefs coutumiers ont aussi appelé les Tchadiens de toutes les contrées du pays à considérer leurs diversités coutumières, traditionnelles, ethniques, tribales, linguistiques comme des atouts. Ils exhortent leurs compatriotes à s’unir dans la prière afin de bouter hors du Tchad les démons de la violence, de la division, de la haine, des rancœurs, du matérialisme, d’égoïsme et de la barbarie. Pour eux, les Tchadiens doivent véhiculer les messages de paix, de justice, d’unité, de spiritualité, d’amour, de pardon, de solidarité et du travail, seul gage du progrès du Tchad. « Il faut rechercher la voie de la sagesse dans toutes nos pensées et action pour un avenir radieux », conseillent-ils. Les autorités coutumière ont échangé sur le devenir du Tchad. Selon le président du présidium, M. Dokony Adiker, hier les chefs traditionnels étaient des simples auxiliaires et collaborateurs, mais aujourd’hui, ils sont des administrateurs. Cela montre combien ils jouent un rôle important dans la gestion administrative et coutumière du Tchad, se félicite-t-il.
Pour le chef Mbodou Mbami, l’un des chefs de Canton présents dans la salle, les chefs de cantons sont piétinés, mais ils doivent arracher leurs droits, « il faudrait qu’on soit bien préparé, car nous avons la vocation d’une institution et nous devons le démontrer par notre bonne organisation et dans une synergie d’action », dit-il.
Des médiateurs de premier plan…
M. Tamita Djidingar, président de l’association des Autorités coutumières et traditionnelles du Tchad AACTT, a rappelé les valeurs ancestrales.
Pour lui, les chefs traditionnels connaissent la population mieux que quiconque. « Vous êtes les médiateurs de premier plan et vous êtes capables d’assurer la cohabitation pacifique et la cohésion sociale. Vous avez fait une analyse critique du climat social et politique de l’heure. Vous avez aussi mené des débats francs avec des apports dignes de Vos Majestés. Vous avez la capacité de restaurer la paix durable dans nos villes et campagnes », déclare-t-il. Le chef Tamita Djidingar encourage ses collègues à continuer la sensibilisation auprès de leurs populations respectives condition sine qu’anone pour le développement.
Les autorités traditionnelles et coutumières du Tchad ont comme stratégie : l’écoute des Tchadiens dans leurs aspirations et leurs vœux pour leur pays. Les cadres indiqués disent-ils sont entre autres, les Églises, les Mosquées, les rencontres rurales, etc. « L’idéal, c’est d’aller au dialogue inclusif dans un esprit d’unité et comme un seul homme ».
Moyalbaye Nadjasna
Deux jours auront suffi aux jeunes venus de différentes provinces du Tchad et de la capitale, pour le symposium organisé par le Conseil National de la Jeunesse du Tchad (CNJT). Reportage.
Ils sont au moins 300 jeunes à prendre part au symposium. Placé sous le thème: « valorisation des bonnes pratiques et de partage d’expérience », les participants se sont entretenus durant 2 jours. A la sortie de ce colloque, les jeunes qui ont pris part ont fait des recommandations au gouvernement et à la société civile. Pour eux, le gouvernement doit protection et sécurité aux citoyens, il doit mettre tout en œuvre pour apaiser le climat aux jeunes. « Nous jeunes, participants au symposium, recommandons au gouvernement, d’assurer l’intégration des jeunes, d’écouter nos doléances et nous associer aux prises des décisions » recommandent les participants.
Le chef du projet la voix des jeunes du sahel phase II, Tegviel Dabiré Evariste, exprime sa satisfaction pour ce symposium. Selon le chef du projet, le Tchad passe un moment de tension et les jeunes sont des acteurs majeurs pour la paix. Il exhorte le gouvernement de transition à être du côté de la jeunesse.
Djedanoum Roland, jeune venu de Moundou, dit avoir être ravis de participer à ce symposium. « Je suis heureux et comblé, car les débats ont été riches,» dit-il, d’une mine joyeuse. Pour lui, ces genres de rencontre et d’échange doivent être permanents afin de permettre aux jeunes de cultiver l’amour du vivre ensemble. Asdongar Belna, habillé en ti-short blanc, sur lequel il est écrit « jeunes de Doba, débout main dans la main pour bâtir le Tchad », représente la province de Doba. Pour lui, le Tchad revient de loin et le temps est venu pour que les fils du pays s’assoient autour d’une table pour chercher des pistes de solutions pour les maux qui minent le pays. « Je rêve d’un Tchad meilleur où il fait beau vivre. Un Tchad où nos voisins se bousculent pour venir vivre. Et non un Tchad des coups de canaux chaque matin ni un Tchad des divisions claniques et ethniques, » le jeune Asdongar.
Dénémadji Christine, représente la ville de N’Djamena. Pour elle ce symposium s’est tenu à un bon moment. Un moment où le Tchad traverse des moments des d’incertitudes. Et ce sont les jeunes qui doivent être la cheville ouvrière de ce moment où il faut être tous ensemble et dialoguer pour des trouver des solutions définitives.
Djilel-tong Djimrangué
Les enseignants durcissent le ton. Selon eux, il est hors de question de reprendre les cours sans une garantie sécuritaire. C’est la position adoptée lors de la réunion qui a regroupé le Syndicat des Enseignants du Tchad (SET), province de Ndjamena, les bureaux des sections départementales ainsi que les sous-sections ce 26 mai 2021. Ialtchad suit l’évolution de cette situation scolaire qui garde encore les élèves à la maison. Reportage
13 heures, école du Centre. C’est là où loge le bureau du SET, province de N’Djamena. Djion-Nadji Moise, Secrétaire Général Adjoint du SET-N’Djamena nous reçoit. On échange sur l’évolution de la suspension des cours. Selon le SGA du SET-N’Djamena, ils ont eu une rencontre avec les bureaux des sections départementales, les sous-sections voire la section académique. « Après l’état des lieux suite aux comportements peu orthodoxes des policiers, les camarades ont décidé à l’unanimité du maintien du mot d’ordre de la suspension des cours. Ils exigent une garantie éclairée de la part des responsables de la sécurité avant toute reprise des cours dans les établissements scolaires publics », explique-t-il. Pour M. Djion-Nadji Moise, certains établissements privés peut-être ont repris, mais ceux du public, tant que rien ne se décide pour mettre les enfants à l’abri des bavures policières, personne ne reprend.
D’après lui, rien n’est fait jusque-là. « Les enseignants dans leur ensemble disent qu’ils n’acceptent pas cette manière de faire des policiers. Comme leur ridicule parlé, ils disent, les « enseignants sakit », c’est-à-dire, les enseignants seulement, ils font ce qui bon leur semble », indique-t-il. Au lycée de Walia dit-il, les policiers ont séquestré des enseignants en présence de leurs élèves, le proviseur avait été gardé à vue pendant 30 minutes avant d’être libéré. « Nous ne pouvons pas continuer à subir de telle sorte d’humiliation », mentionne-t-il. Le SGA déclare que les autorités en charge de la sécurité doivent les rassurer comme quoi les policiers ne vont plus violer les enceintes des établissements scolaires. « Je le répète que les cours des établissements scolaires sont inviolables. Alors lorsqu’on les envoie, il faudra leur donner des orientations. Nous ne sommes pas leurs ennemis pour qu’ils nous livrent une ainsi une guerre totale », martèle-t-il. M. Djion-Nadji Moise souligne que leur organisation syndicale sait bien que la fin de l’année scolaire s’approche, mais la vie humaine est sacrée et plus importante que tout. Il faut vivre pour travailler ou étudier, rajoute-t-il.
Selon lui, tous les syndicats des enseignants demandent que désormais, les policiers véreux qui seront identifiés doivent être traduits devant la justice. Il affirme qu’ils ont rencontré les responsables au niveau de l’éducation qui les ont rassurés de porter leur voix aux hautes autorités chargées de la sécurité. « Et bien, nous attendons, si elles nous appellent pour faire ensemble le point, nous allons reprendre. Au cas contraire, la suspension des cours continue », dit le SGA du SET-Ndjamena.
Moyalbaye Nadjasna
Le Conseil National de la Jeunesse du Tchad (CNJT), en collaboration avec les autres associations des jeunes au Tchad, organise le symposium sur la question de la paix au Tchad du 27 au 28 avril.
Selon le porte-parole du CNJT Asdjim Bendoum, c’est un symposium national qui va réunir plus de 300 jeunes venus de 22 régions du Tchad et des 10 arrondissements de la ville de N’Djamena. Pour lui, cette rencontre sera un lieu d’échange et de partage pour la jeunesse tchadienne. « C’est pour la première fois, que le symposium se tient au Tchad, » déclare le porte-parole.
« La question de la paix est fondamentale et d’actualité pour le Tchad, car nous sommes dans un climat de tension. Les jeunes sont appelés à s’asseoir autour d’une table pour en débattre, » dit Asdjim Bendoum. Le porte-parole pense qu’il est temps que la jeunesse tchadienne puisse trouver un cadre de dialogue.
Cette rencontre est placée sous le patronage du Premier ministre de la Transition Pahimi Padacké Albert. Pour y participer, il suffit de remplir un formulaire laissé sur la page du Ministère de la Jeunesse. Selon les organisateurs, ce symposium va réunir plus de 300 jeunes venus des provinces et de la ville de N’Djamena à la recherche de la paix pour le Tchad, explique le porte-parole, vu les mouvements d’humeur des jeunes ces derniers temps, le CNJT ne peut rester indifférent. « Nous pensons que la solution à cela est le dialogue, car exprimer sa colère est bien, mais il faut savoir comment le faire, » dit-il. Des recommandations et les résolutions sont attendues au sortir de ces assises. Chaque participant a pour mission de faire la restitution dans sa province ou sa circonscription, renchérit M. Asdjim.
Le porte-parole appelle par ailleurs les jeunes à se lever comme un seul homme pour pouvoir s’asseoir et définir ensemble une vision commune.
Djilel-tong Djimrangué
Allahadjim Christian