Un lot de vaccin Covid-19 pour le Tchad est livré ce mercredi 2 juin, à l’aéroport international Hassan Djamous de N’Djamena. C’est un don de la Chine.
C’est à bord d’un Airbus d’Air France que le lot de vaccin contre la pandémie Covid-19 don de la Chine au Tchad est arrivé à N’Djamena. 18H50mn, le ministre de Santé publique, Abdoulaye Sabre Fadoul, l’ambassadeur de la Chine au Tchad, Li Jin Jin, le représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Dr Jean Bosco Ndihokubwayo inspectent les lots déchargés de l’avion. A 19 heures, l’ambassadeur chinois procède à la remise officielle du don de vaccin anti Covid-19 au ministre de la Santé publique. Celui-ci, après réception, les remet au responsable du comité national de riposte sanitaire.
Pour l’ambassadeur de la Chine au Tchad, Li Jin jin, malgré la demande domestique considérable, son pays a tenu à ses promesses en offrant des vaccins à plus de 80 pays en voie de développement et en exportant le vaccin à 43 pays. « En plus, nous avons orienté une aide à plus de 2 milliards de dollars aux pays en voie de développement touchés par l’épidémie afin de les accompagner dans la riposte sanitaire et la reprise économique et sociale », ajoute-t-il. Selon lui, la Chine a offert du matériel médical à plus de 150 pays, 13 organisations internationales et des partenariats de riposte entre les hôpitaux chinois et africains qui ont été mis en place y compris l’hôpital de l’amitié Tchad-Chine. « Depuis que le Tchad a été frappé par la pandémie du Covid-19, le gouvernement chinois l’a offert une dizaine de lot de don de diverses matérielles médicaux. Et aujourd’hui, nous témoignons de l’arrivée de ce don de vaccin. Quelques-uns disent que c’est une diplomatie de vaccin, mais ma réponse est simple, la chine ne veut pas monopoliser cette diplomatie », déclare l’ambassadeur Li Jin jin.
Le représentant de l’OMS au Tchad, Dr Jean Bosco Ndihokubwayo, quant à lui, indique que les virus n’ont pas de frontière. La Covid-19 est une pandémie que tout le monde doit la combattre, dit-il. « C’est un plaisir de voir le Tchad pour lequel, je travaille depuis 5 ans recevoir le vaccin anti Covid-19. Je voudrai du fond de cœur remercier les autorités nationales pour leur leadership, leur vision pour que nous puissions en arrivé là où nous sommes », se réjouit-il.
Selon le ministre de la Santé publique, Abdoulaye Sabre Fadoul, le Tchad a reçu, il y a de cela un an, sa première livraison, aide en matériel de protection contre la Covid-19. Une année plus tard, l’ambassade de la Chine fait un autre geste à l’endroit du peuple tchadien en lui offrant 200.000 doses de vaccin contre la Covid-19, informe-t-il. « Aujourd’hui, nous recevons ce vaccin et nous sommes prêts à commencer la campagne de vaccination dès vendredi 4 juin, en commençant par les personnes prioritaires, c’est-à-dire les personnels de santé et les personnes âgées de plus de 65 ans », souligne le chef de département de la santé publique.
C’est par la signature des documents de remise de don que la cérémonie a pris fin.
Malgré le communiqué conjoint et l’arrivée d’une forte délégation à N’Djamena, capitale tchadienne la tension retombe à peine. Sur le terrain, il a eu d’échange de tirs mercredi entre les deux armées. Toutefois, le Tchad continue d’acheminer des renforts militaires dans cette zone.
Pourtant 24 à 48h avant, le ministre tchadien des Affaires étrangères Chérif Mahamat Zene et son homologue centrafricaine Sylvie Baipo Temon, ont annoncé dans un communiqué conjoint la mise en place d’une commission d’enquête internationale pour établir les responsabilités dans l’attaque du 30 mai dernier à la frontière entre les deux pays ayant occasionné la mort de six soldats et blessés cinq autres.
Après avoir opposé un refus de recevoir la délégation dépêchée par Bangui, les autorités tchadiennes ont finalement accepté de rencontrer cette délégation mardi 1er juin. Dès son arrivée, « la délégation a eu une séance de travail avec leurs collègues tchadiens des affaires étrangères, de la défense et de la sécurité, avant d’être reçu par le président du conseil militaire de transition, Mahamat Idriss Deby », informe le communiqué qui précise que les deux parties ont reconnu la gravité de la situation et souligné l’urgence d’élucider les circonstances dans lesquelles cette attaque a été opérée. « La mise en place d’une commission d’enquête internationale indépendante et impartiale, composée des partenaires traditionnels de deux pays qui sont l’Organisation des Nations unies (Onu), l’union Africaine (UA) et la communauté économique des états de l’Afrique centrale (Ceeac), a l’effet de déployer les espères sur les théâtres des attaques pour établir les faits et déposer un rapport qui situera les responsabilités a été convenue », annonce ce communiqué.
Les pays s’engagent à mettre en application les conclusions du rapport de la commission internationale indépendante d’établissement des faits afin de travailler ensemble sur une nouvelle base pour renforcer la sécurité à la frontière commune et éviter à l’avenir que des tels incidents malheureux ne se reproduisent.
Le deux pays souhaitent renforcer leur coopération bilatérale. Les ministres centrafricains dépêchés à N’Djaména et leurs homologues tchadiens réitèrent l’engagement des deux chefs d’État, Mahamat Idriss Deby et Faustin Archange Touadera de « privilégier le dialogue pour préserver la paix et la stabilité dans les deux pays et mutualiser leurs efforts pour relever les défis sécuritaires communs », conclu le communiqué.
Aujourd’hui, les problèmes de la vue sont très fréquents. Ils sont liés aux maladies oculaires. Ces maladies peuvent causer de déficit visuel grave si elles ne sont pas dépistées à temps. La population n’a pas d’informations exactes sur les dangers liés au problème de la vue sans la correction. Ialtchad Presse a abordé la question avec le Docteur Mahamat Dicko, Médecin Ophtalmologiste à l’Hôpital Général de Référence Nationale(HGRN). Ialtchad Presse vous propose une entrevue après une une série de 2 reportages.
Quelles sont les maladies qui affectent notre vision ? Ya-t-il de statistiques au Tchad?
En sciences, pour aborder un sujet, il faut les statistiques. Il faut savoir que 80% de la population mondiale, « je parle de mondiale parce qu’on n’a pas de statistique au niveau local. Aucune étude n’a été menée au Tchad concernant le problème de la vue lié à la correction.» Sur le plan mondial, 80% de la population est porteuse de l’amétropie. Quand on prend la myopie qui est le chef de file de ces maladies, elle tient la première place et, 50% de la population mondiale sera myope à d’ici l’an 2050. S’agissant des maladies imputables aux corrections, elles sont nombreuses. Mais les principales sont les amétropies stérides : la myopie, l’hypermétropie, l’astigmatisme et la presbytie.
Quel est l’impact économique lié à ces maladies ?
Il faut savoir que 33% de la population mondiale active est amétrope (problème de vue lié à la correction). 27% de conducteurs à un problème de vue. Ce qui fait que le coût au niveau des accidents de la voie publique, 60% sont liés au problème de lunettes. Cela peut avoir un impact important sur la productivité. Dans le monde, les dépenses engendrées rien que pour pallier ce problème représentent 270 milliards de dollars par an. C’est le lieu d’alerter les autorités publiques tchadiennes en tant que décideurs politiques afin de pouvoir prendre des mesures, organiser des sensibilisations et demander à la population de se faire consulter pour régler ce problème.
Quelles sont les causes de ces maladies ?
Les causes sont nombreuses. Mais retenons les deux principales causes : l’hérédité et l’environnement. Si on prend la myopie par exemple, elle est causée le plus souvent par une question d’hérédité. Si un enfant à un des parents qui est myope, il a 50% de chances de devenir myope. Si les deux parents sont myopes, ce pourcentage probable de faire la myopie est multiplié par trois. Il y a ensuite l’environnement. Les études ont montré que dans les zones industrialisées, il y a une forte prévalence de la myopie par rapport aux zones rurales. Les enfants enfermés dans les maisons développent plus de myopie plus que ceux qui passent beaucoup de temps à l’extérieur de la maison.
Comment savoir qu’on a un anomalie de vision?
La réponse qui s’impose c’est la consultation. Et malheureusement, comme je vous ai dit, 80% de la population mondiale est myope. Et ce n’est qu’hétérogène, cela veut dire que la répartition n’est pas cohérente. Par exemple les gens qui ont le problème de la vision qui ampute seulement 10% de leur vision, s’ils ne sont pas dans les activités qui nécessitent une vision minutieuse, telles que l’enseignement : les élèves et étudiants peuvent facilement constater qu’ils ont un problème de vue. Lorsqu’un enfant à l’école derrière tout le monde et qui ne voit pas le tableau, il se déplace, ses camarades le constatent. Même chose pour l’enseignant qui a tout le temps une activité de vision de loin comme la vision de près, en corrigeant les copies peut facilement constater qu’il a un problème de vision. Un cultivateur ou un paysan qui laboure ne se rend pas vite compte sauf si cela est profond.
Les tchadiens portent les lunettes correctrices à leur guise. Que dites-vous en tant qu’ophtalmologiste?
Vous savez, les lunettes sont un instrument permettant de pallier les défauts visuels ou de protéger les yeux. Mais allez se procurer les verres dans la rue, c’est une très mauvaise habitude sinon un danger. Le problème qui concerne la vision doit d’abord passer par une consultation. Le médecin ophtalmologiste doit prescrire une ordonnance de lunettes avec tous les renseignements retrouvés chez le patient. C’est alors que la consultation qui détermine le degré du verre qu’un opticien pourra le lui confectionner.
Les tchadiens n’ont pas une culture de lunettes. La majorité des femmes par exemple ont de problème de la vision mais refuse de porter les lunettes. Les problèmes profonds de la vision ne peuvent qu’être corrigés que par des lunettes. Au Tchad, qui dit problème de correction dit problème des verres. Il y a les verres, les lentilles de contacts, la chirurgie rétractile qui entrent dans le traitement de ces pathologies d’ordre correctionnel
Pourquoi on n’a pas cet arsenal thérapeutique?
Mais ici au Tchad on n’a pas cet arsenal thérapeutique, on a que les lunettes correctrices mais qui peuvent également résoudre ce problème. Cependant, les lentilles de contact et la chirurgie rétractile ne sont pas pour le moment au niveau de service technique ophtalmologique tchadien. Alors il faut que la population consulte les ophtalmologues au moindre signe visuel pour recevoir conseils adaptés au port des lunettes correctrices.
Le traitement se fait seulement par le port de lunettes ou existe-t-il d’autres produits ?
Grosso modo, les lunettes correctrices sont recommandées pour le moment au Tchad comme instrument de traitements proposés pour le problème liés à la correction. Toutefois, il y aussi les verres correcteurs et la chirurgie refractile. En Europe et en occident, certaines personnes refusent les verres correcteurs. Ils voient un chirurgien refractile qui va leur proposer la chirurgie qui les corrige pour toujours. Les lentilles ne sont pas adaptées à nos climats avec un environnement poussiéreux et chaleur. Ce sont des conditions qui ne sont pas favorables au port de lentilles ici au Tchad. Ceux qui ont essayé ont eu des infections au niveau de corneille. Ce sont des patients qui ont un niveau intellectuel un peu élevé qui le porte et en font très attention à l’entretien. Nous conseillons plus l’utilisation des lunettes correctrices et accessibles à tout le monde.
Conseils à la population ?
D’abord, il y a beaucoup des idées reçues qui sont là. « J’ai reçu beaucoup de patients qui disent : Dr les lunettes on nous dit avec le temps ça détruit l’œil, créer une atrophie au niveau du globe. Il y a ceci et cela ». Ailleurs dans d’autres pays, mêmes les gens qui n’ont pas problèmes de correction, voient les ophtalmologues pour prendre de conseils pour mieux protéger leurs yeux. Aujourd’hui, tout le monde est planté devant les écrans : smart phones, tablettes, téléviseurs, ordinateurs. Ces appareils dégagent la lumière bleue très nocive pour l’œil. Ce sont là des raisons fondées pour se rendre chez un ophtalmologiste, rien que pour chercher des conseils sur l’acquisition des lunettes anti reflet. Les lunettes en général c’est très bien pour l’œil. Les bonnes lunettes n’ont que de bénéfices pour l’œil.
Combien de patients en moyenne recevez-vous par jour?
Je n’ai pas fait le cumul par mois ou par jour. Mais je suis à l’HGRN. On est trois ophtalmologistes et chacun a ses jours de consultation. J’ai deux jours de consultations dans une semaine et je limité à 15 patients. Je fais ça parce qu’au niveau diagnostic lors qu’on en fait trop, ce n’est pas rentable en termes de résultats. Il n’y a pas assez d’ophtalmologues au Tchad. Ce dernier temps, oculaire on a le devoir de sensibilisation. A chaque fois qu’on reçoit un patient, on prodigue des conseils sur des conduites à tenir. Cela porte de fruit, car un nombre assez important de personnes viennent se faire consulter. C’est encourageant. Il y a tellement de choses que les gens racontent sur les verres qui ne sont pas vraies. Les bonnes informations ne peuvent être trouvées qu’auprès des ophtalmologues.
Que vous inspirent les caravanes ophtalmologiques qui se font chaque année au Tchad ?
Ces caravanes sont organisées et pilotées par un programme au sein du ministère de la Santé Publique, appelé le Programme national de lutte contre la cécité. Il s’occupe de la politique de santé oculaire. Elles se font plus dans les zones périphériques et des provinces afin de traiter les démunis. Mais le PNLC peut solliciter à tout moment l’intervention des médecins ophtalmologistes.
Propos recueilli par Moyalbaye Nadjasna
Le Syndicat national des enseignants et chercheurs du supérieur (SYNECS) observe du 2 au 4 juin prochain, dans toutes les institutions de l’enseignement supérieur une grève d’avertissement pour multiples revendications. Reportage.
Arriérés de salaires, primes et indemnités, arriérés des heures supplémentaires de 2014, frais de vacation et de mission, frais du jury, paiement des titres de transport des années 2019 et 2021, dégel des effets financiers des avancements et titularisations, sont les points saillants des revendications égrainés par Dr Guirayo Jérémie, président du Bureau Exécutif (BE) national du Syndicat national des enseignants et chercheurs du supérieur (SYNECS). D’après lui, c’est une situation qui concerne tous les agents du ministère de l’Enseignement supérieur.
Dr Guirayo Jérémie précise que, les points immédiats de leurs revendications concernent les arriérés, primes et indemnités des institutions supérieures provinciales. « L’université de N’Djamena a signé un contrat avec Commercial Bank Tchad (CBT). Chaque fin du mois, elle payera les primes et indemnités en termes déchus, mais dans les provinces, cela traine jusqu’à 2 à 3 mois. Et lorsqu’on revendique, on nous paye qu’un seul mois. C’est ce qui nous plonge dans des arriérés », dit le président national du SYNECS. Selon lui, la situation est devenue récurrente et les arriérés s’accumulent. Dans les provinces, les conditions de vie et de travail des enseignants chercheurs du supérieur sont vraiment lamentables, déplore-t-il. « A l’heure actuelle, toutes nos sections provinciales accusent 2 mois d’arriérés de salaire, de primes et indemnités, des arriérés des heures supplémentaires depuis 2014, de frais de vacation et de mission et les frais du jury. C’est ce qui nous a conduits à cette grève d’avertissement de 3 jours », lance-t-il.
Dr Guirayo Jérémie soutient que, le décret portant le minima horaire, c’est-à-dire le volume horaire qui doit être assuré par les enseignants chercheurs, par grade et qualité pose aussi problème. Le SYNECS conteste l’arrêté 325 en vigueur à l’époque. Il indique qu’une commission a été mise sur pied au niveau du ministère de tutelle afin de travailler sur un projet de décret qui devrait prendre en compte toutes leurs préoccupations. Ce projet de décret déclare-t-il, se trouvait depuis un an au Secrétariat général du gouvernement (SGG) et devrait déjà être envoyé à la présidence pour signature mais jusque-là rien.
Avec la nouvelle donne, dit-il, il faudrait que le SGG ou la présidence leur sorte ce projet de décret afin que le SYNECS le retravaille et qu’il soit signé pour leur permettre de résoudre certains problèmes qui minent l’enseignement supérieur tchadien. « Tous ces problèmes qui minent l’enseignement supérieur, nous voulons les résoudre à travers cette grève d’avertissement. Si le gouvernement essaye de résoudre normalement nos revendications, on peut rattraper les retards de cours et voir l’élasticité de l’année académique. De ce côté, il n’y a pas d’inquiétude », rassure Dr Guirayo Jérémie. Il souligne que par le passé, le SYNECS était toujours en contact avec le ministre de Finances et du Budget, mais ces derniers il semble plus chargé. « Suite à la grève d’avertissement qu’on a lancé hier, le secrétaire d’État à l’enseignement supérieur cherche à nous rencontrer pour discuter avec lui des mesures de faisabilité de nos revendications. Cette rencontre aura lieu d’ici quelques heures », conclut-il.
Allarassem Djimrangar
A l’approche de la saison pluvieuse, l’opération de curage de caniveaux a commencé il y a quelques jours dans certains quartiers de la capitale tchadienne, N’Djamena. Au 4e arrondissement, les travaux sont très avancés, mais le ramassage des déchets après curage pose problème. Reportage
La saison pluvieuse avance à grands pas. La saison passée, plusieurs quartiers de la ville de N’Djamena ont été inondés dès les premières pluies. Les caniveaux qui permettent l’écoulement des eaux de pluie n’ont quasiment pas été curés. Pourtant ces caniveaux remplis d’immondices ne pourront pas écouler normalement les eaux des pluies.
Nous nous sommes rendus au 4e arrondissement pour rencontrer des jeunes du quartier en pleines activités. Abdoulaye Ali, un habitant raconte, « les accumulations d’eau chaque année nous met dans des difficultés, sans le caniveau l’eau ne coule pas et cela peut nuire à tout le quartier ». Il continue : la mairie a commencé tôt cette année à curer les caniveaux. C’est ce qu’il faut faire chaque année. Cela nous rassure d’éventuels dégâts que peut causer la pluie. Nous nous organisons à arranger les canalisations secondaires qui aboutissent aux grands drainages, dit-il.
Un autre habitant du même arrondissement, Indjaye Ismaël. Il indique que leur commune les aide toujours dans le curage des caniveaux. Mais dit-il, le gros problème réside au Centre social numéro 2. En pleine saison de pluie affirme-t-il, l’eau monte à un niveau très inquiétant, un risque pour les habitants et les usagers des routes. La mairie a fait un bon travail cette année. Nous leur demandons d’en faire davantage, dit-il.
Dans un autre quartier, à Hilé Leclerc Naga 1. Abdallah Ali y habite. Selon lui, cette année les responsables de leur commune suivent le travail qui se fait sur le terrain. « C’est un peu mieux, il y a du sérieux, car le maire du 4e arrondissement fait le terrain. Les chefs de quartiers font de porte en porte pour mobiliser les jeunes qui ont fait un travail en amont sur les canalisations secondaires », confie-t-il. Pour Falmata, la trentaine révolue, depuis 2 ans ils n’ont jamais vu la Mairie faire un curage approfondi. Ils ont enlevé du sable jusqu’à 5 à 6 voyages. Ce qu’on a déploré l’année dernière c’est qu’après le curage tout a été abandonné au bord des caniveaux. « Nous avons été obligés de payer les jeunes pour tout ramasser. Il ne faut pas que la même chose ne se répète. » Ces immondices poursuit-elle, peuvent repartir dans les caniveaux si elles ne sont pas ramassées. Elle estime que cela va être un non-sens.
Une commission de suivi des travaux est sur le terrain…
Neldé Matthieu, chef de service technique de la Commune du 4e arrondissement. Il a été désigné par le Maire pour faire partie de la Commission de suivi des travaux de curage des caniveaux dans la ville de N’Djamena. Une commission mise en place par la mairie centrale. « Je pense que les travaux de curage des caniveaux avancent bien dans le 4e arrondissement par rapport aux autres communes. Les caniveaux des grandes voies sont tous curés. Le problème qui se pose c’est le ramassage des terres d’ordures », dit-il.
Selon M. Neldé, la Mairie est dans la phase enlèvement des déchets avant l’arrivée des grosses pluies. « Si on n’enlève pas vite, les véhicules vont rouler dessus. Et ça va retourner dans les caniveaux. Autrement dit, le travail n’aura servi à rien. Nous avons parcouru déjà 6 grandes rues. Nous mesurons la profondeur du curage a l’aide d’une barre de fer de 3m », note-t-il.
Rappelons que la commune du 4e arrondissement compte 4 quartiers et 53 carrées. « Nous curons aussi les caniveaux secondaires, nous embauchons des manœuvres. La population aussi fournit des efforts à travers des petits groupes. On espère que tout ira mieux pour les habitants de notre commune », affirme M. Neldé Matthieu.
Younous Sidick Abakar
Les salles des classes des établissement scolaires publics de N’Djamena sont ouvertes ce 01 juin. Il y a une semaine le Syndicat des Enseignants du Tchad (SET), section de N’Djamena, a suspendu les cours suite à des bavures policières. Ialtchad Presse a fait un tour dans quelques grands lycées de la capitale tchadienne et au bureau du SET départemental pour constater et recueillir les avis des uns et des autres. Reportage.
Première étape. Lycée de la Liberté, 4e arrondissement de la ville de N’Djamena, est la première étape de notre tournée. Il est 12h, un groupe d’enseignants qui ont fini leurs cours discutent devant l’administration. Le surveillant nous conduit au bureau du proviseur section littérature M. Idriss Hassan Kabba. Il nous reçoit chaleureusement. Nous échangeons sur l’effectivité de la reprise des cours dans son établissement, il nous informe que la machine administrative de l’éducation est un peu lourde. Selon lui, les enseignants étaient tous présents, mais ce sont les élèves qui ne sont pas venus nombreux comme d’habitude. « Le nouveau ministre et le secrétaire d’État nous ont réunis au centre curricula et disent que les examens prévus en août doivent être ramenés en juillet. Dans notre établissement, Dieu merci, nous n’avons pas eu beaucoup de perturbations de cours », dit-il. Pour le proviseur son établissement est en avance, mais il espère rattraper les heures perdues. Idriss Hassan Kabba l’élève doit aussi être un chercheur. « Si l’élève met du sérieux dans sa recherche il peut même dans les 45 jours restants affronter les examens. Je les exhorte au travail. Ils ont un objectif bien déterminé et doivent suivre leurs cours pas à pas, les travaux dirigés et multiplier les exercices. Les parents doivent les suivre avec rigueur », affirme le proviseur.
Deuxième étape. Lycée Technique commercial (LTC). Le proviseur M. Abdel Salam nous reçoit. Selon lui, la décision de la reprise n’est pas unilatérale. Elle a fait l’objet de l’ordre du jour d’un entretien entre chefs d’établissements scolaires, ministres de tutelle et les inspecteurs. Nous nous sommes retrouvés pour une exécution de programme, dit-il. « Conformément aux informations reçues, par l’intermédiaire de la presse, nous également en tant que premiers responsables et techniciens, nous avons notre stratégie propre à nous. Nous avons relayé l’information à nos enseignants et nos élèves par des messages téléphoniques ». Pour le proviseur du LTC, beaucoup d’enseignants ont déjà achevé leurs Travaux Dirigés et Travaux Pratiques. D’après lui, la plupart ont achevé 90% du programme scolaire. « Dans l’enseignement technique, nous avons 1004 heures. D’après notre analyse, nous avons trouvé que la 8e heure et 9e heure sont une stratégie qui nous permettra d’exécuter ce volume horaire. Dans l’ensemble, d’ici la fin de ce mois de juin, nous pensons pouvoir exécuter les 1004 heures allouées à l’enseignement technique », conclut Abdel Salam.
Violation des cours d’écoles et l’humiliation d’enseignants doivent cesser…
« Nous avons décidé de nous-mêmes de la reprise des activités et de la levée du mot d’ordre de la suspension des cours. Cette suspension est une sorte d’ interpellation et des autorités en charge de l’éducation et celles de la sécurité par rapport au comportement peu orthodoxe des policiers envers les enseignants et les élèves. Malheureusement, ces autorités ont fait sourde d’oreilles comme si de rien n’était », dit Mamadi Atchim Jonas, Secrétaire Général Adjoint (SGA) du SET départemental de la commune de Ndjamena. D’après lui, cette reprise est la résultante d’une réflexion profonde des syndicats face à la situation des enfants. Pour lui, le syndicat n’obéit pas à l’ordre de l’administration, mais plutôt aux demandes de ses camarades enseignants. Le SET départemental, dit-il pour les autorités de tutelle qui méconnaissent, concerne l’Enseignement primaire francophone, mais il y a en son sein, l’enseignement moyen et secondaire, mais aussi une section du supérieur pour l’ensemble de la commune de N’Djamena.
Pour le SGA, la reprise des cours est actée, mais les enseignants ne vont jamais accepter que les enceintes des établissements soient violées ni les enseignants maltraités et humiliés.
Moyalbaye Nadjasna
Les autorités centrafricaines ont dépêché dare-dare une délégation conduite par la ministre des Affaires étrangère Mme Sylvie Baipo Temon chez le président de la Transition Mahamat Idriss Deby Itno pour faire baisser la tension provoquée par le massacre de 6 soldats Tchadiens par les Forces armées centrafricaines (FACA).
Malgré cela les autorités ne décolèrent pas, « c’est un affront qu’il faudra laver tôt ou tard », nous souffle un responsable. Un autre haut gradé rajoute, « il faut donner à ces « centros » une correction digne de notre rang militaire ».
Rappel des faits
Tout est parti le 30 mai 2021, Cherif Mahamat Zène, ministre des Affaires Étrangères, de l’Intégration africaine et des tchadiens de l’étranger, a annoncé par un communiqué du gouvernement une attaque d’un poste avancé de Sourou, en territoire tchadien par l’armée centrafricaine. Ce poste selon le communiqué est gardé par 12 éléments détachés de forces de Défenses et de la Sécurité tchadienne. D’après ce communiqué, cette attaque a occasionné la mort de 6 soldats tchadiens. Le gouvernement de la RCA a réagi ce 31 mai 2021. Il déplore l’incident qui s’est produit et réitère sa volonté d’entamer toutes les actions de sécurisation des frontières communes dans l’intérêt des deux peuples. Retour sur l’évènement.
Les autorités tchadiennes sont tellement furieuses qu’elles refusent de recevoir, au moment de publier cet article, une délégation centrafricaine bloquée à Douala au Cameroun en attente d’un feu vert pour arriver dans la capitale tchadienne. Entre temps, les réseaux sociaux tchadiens crient vengeance. La tension entre les deux voisins est vive. La cause : 6 soldats tchadiens sont morts dans une incursion des FACA au poste avancé de Sourou, en territoire tchadien non loin de la localité de Mberé en lisière de la frontière de la RCA, selon le gouvernement de la République du Tchad. D’après le ministre Cherif Mahamat Zène, le Tchad est agressé sur son propre territoire par les FACA.
Tout a commencé ce dimanche, 30 mai à 5 heures du matin dit-il, l’attaque du poste avancé de Sourou gardé par douze éléments détachés, en territoire tchadien. Des assaillants lourdement armés ont tué un soldat tchadien et 5 blessés, 5 autres enlevés puis exécutés à Mbang du côté centrafricain, note-t-il. Selon Cherif Mahamat Zène, le DG de la gendarmerie centrafricaine a saisi l’ambassade du Tchad à Bangui pour que les autorités tchadiennes récupèrent auprès du chef de village Mbang les dépouilles de ces 5 soldats faits prisonniers puis exécutés. Pour le gouvernement tchadien, ce crime de guerre et d’une gravité extrême. Elle est préméditée et opérée à l’intérieur du Tchad, dont seul le gouvernement de la RCA en connaît les raisons ne sauraient restés impunis. Le Tchad conclut le communiqué, tient à alerter la MUNISCA, l’UA et la CEAC de cette grave agression dont il est la cible.
Le gouvernement centrafricain a réagi par le truchement de son porte-parole M. Ange Maxime Kazagui, ministre centrafricain de la Communication et des Médias, Porte-parole du gouvernement. Pour lui les échanges de tirs qui ont eu lieu départ et d’autre ont malheureusement occasionné des morts deux côtés. Le gouvernement de la RCA, impute l’attaque de ce dimanche 30 mai aux éléments de la rébellion Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC). La RCA condamne le mode opératoire de la CPC qui procède par des attaques sur la population centrafricaine avant de traverser la frontière. Il déplore les pertes des vies humaines et adresse ses condoléances aux familles endeuillées. Il réaffirme en outre leur détermination et leur volonté d’œuvrer conformément à la lettre des dispositions de la commission mixte tchado-centrafricaine de décembre 2019. La RCA se dit prête à entamer toutes les actions de sécurisation des frontières communes dans l’intérêt des deux peuples. Elle est disponible pour travailler avec la partie tchadienne pour préserver la paix et la sécurité des deux pays. Les hautes autorités de la RCA proposent la mise en place d’une mission d’enquête conjointe.
Aux dernières nouvelles N’Djamena peine à contenir sa colère. Des attroupements de l’armée tchadienne sont signalés à la frontière centrafricaine.
Younouss Sidick
Les chefferies traditionnelles sont chargées de la prévention et du règlement des conflits dans leur terroir. Elles sont aussi gardiennes des us et coutumes. Elles jouent un rôle important dans le maintien de la paix sociale dans les milieux ruraux. Elles sont souvent la chasse gardée des hommes. Mais au département de la Tandjilé, centre, province de la Tandjilé, une femme est cheffe traditionnelle. Elle s’appelle Djangbeye Habdekebeng Rebecca. Qui est-elle ? comment exerce-t-elle cette fonction ? Portrait d’une cheffe hors du commun.
Teint noir, collier au cou, simple, affable dans sa robe africaine, Djangbeye Habdekebeng Rebecca, la soixantaine est la fille de feu chef de canton du département de la Tandjilé centre Sa Majesté Djangbeye Malloum décédé le, 14 janvier 2014. Ingénieure de formation, spécialité Génie rural, Djangbeye Habdekebeng Rebecca est l’actuelle Chef de canton du département de la Tandjilé centre, province de la Tandjilé. Elle est aussi responsable du développement social-genre du Programme interdépartemental d’adaptation au Changement climatique PIDAC. « Lorsque mon père sentait sa mort, il m’a légué le pouvoir. Il y a moi et mon petit frère. Mon petit frère a bien voulu que je prenne le pouvoir et c’est depuis 2014 que j’exerce. Je suis en fonction depuis 6 ans », dit-elle. Majestée Djangbeye Habdekebeng est l’aînée d’une famille de dix enfants. « En ce moment, on est six en vie dont quatre filles et deux garçons », précise-t-elle. Selon elle, le pouvoir n’est pas seulement l’apanage des hommes. D’après elle, la question de sexe n’est pas un obstacle. « Il n’y a pas un texte qui dit que tel ou tel pouvoir n’est que pour les hommes. Mon papa a vu en moi quelque chose et ce n’est pas fortuit qu’il a légué le pouvoir à sa fille, à moi, bien qu’il a des garçons. J’ai accepté cette responsabilité. J’ai pris le pouvoir et je l’assume jusque-là. En fait, il n’y a pas un travail qui ne peut concerner que les hommes. Les femmes et les hommes sont égaux ».
La chef de canton du département de la Tandjilé centre relève que les difficultés et les préjugés sont les propres de nos sociétés, surtout lorsqu’on est une femme. Mais dit-elle, quand on est devant une situation, on est obligé de s’y mettre avec conviction. Elle rajoute qu’un adage dit, vouloir c’est pouvoir. « Il ne faut jamais avoir peur d’écouter les préjugés et les critiques. Ce sont des obstacles du progrès dans la vie. Il faut affronter la vie en face. Ce que les autres font, je me mets à leur place pour le faire. Point », signifie-t-elle. Lors de ma nomination poursuit-elle, c’était étonnant pour tout le monde. Pour elle, jusqu’à présent beaucoup de Tchadiens ne savent pas qu’il y a une femme cheffe de canton au Tchad. Sa majesté rappelle qu’à la première conférence nationale des chefferies traditionnelles quand elle s’était présentée, il y avait des murmures lourds dans son dos, mais elle a fait fi de cela et à assumer ses responsabilités jusqu’à la fin des travaux. « Je me souviens encore, comme hier, de ce moment-là, deux chefs de cantons se sont levés pour dire non, encourageons notre sœur. C’est historique pour le Tchad. Il ne faut pas murmurer. Maintenant, tout le monde est autour de moi pour m’encadrer et m’encourager, c’est un plus », dit-elle émue. Sa majesté Djangbeye Habdekebeng Rebecca, indique qu’il y a encore des machos de certains villages qui essayent de contester son autorité, « je les remets à leur place. Ma force provient du soutien de ma population ».
« Je déteste l’hypocrisie, je ne la tolère pas »
Djangbeye Habdekebeng Rebecca gère ses deux fonctions, qu’il s’agisse du chef de canton ou de la responsable du développement social-genre du PIDAC. L’ingénieure en Génie Rural se montre très pragmatique. « Je sensibilise ma population sur l’unité qui fait la force, capable de braver de toutes les difficultés. Ce qui me marque depuis six ans c’est la collaboration avec ma famille et le peuple de mon terroir autour de moi. Mes chefs de villages me respectent, ma population aussi. Lors de nos réunions, on discute très cordialement sur toutes les questions et on trouve toujours de solutions », affirme-t-elle.
La cheffe affirme que c’est le courage et la grâce de Dieu qui la guident en ce moment. Elle dit avoir en horreur l’hypocrisie et rajoute « je suis toujours impartiale sur la question du règlement des conflits ». Selon la dépositaire des us et coutume de la Tandjilé centre affirme que pour être bon leader, il ne faut pas tenir compte des « on dits ». « Je tranche les conflits sur la base des faits réels et d’une manière claire et véridique », insiste-t-elle.
Pour cette dignitaire traditionnelle, le Tchad en ce moment est en phase de transition et la 2e conférence des chefs traditionnels est arrivée à un bon moment. Ces réflexions fondues en une idée commune nous serviront pour le dialogue inclusif qui se pointe à l’horizon, conclut-elle.
Moyalbaye Nadjasna