Donc le Mouvement Patriotique du Salut (MPS), ex-parti au pouvoir tente d’organiser, plus de 40 jours après la mort de son fondateur le défunt ex-Maréchal et ex-président Idriss Deby Itno, un congrès extraordinaire, le 12 et 13 juin, pour redynamiser le parti. Malgré les coups de téléphone pour comprendre les enjeux de ce congrès extraordinaire, rien n’y fait. C’est silence radio. La loi de l’omerta. Alors que cache ce congrès organisé en l’absence du Secrétaire Général Mahamat Zène Bada? Est-ce le « coup de Parti » après le coup d’État?
D’abord, les militants et certains membres du Bureau Politique National (BPN) sont étonnés et surpris par la convocation de ce congrès. Ils évoquent derrière les rideaux l’éventuel remplacement du Secrétaire General (SG) Mahamat Zène Bada qui est hors du pays pour raison de santé. Les « zenebadistes » sont choqués par le manque d’empathie de certains « camarades ». Pour les « pro congrès », l’organisation de cet évènement ne vise qu’une chose : se préparer aux futures échéances politiques. Les amis du SG, eux, pensent à faire capoter la rencontre ou à faire rentrer dare-dare leur leader et prendre à rebrousse-poil tous les « anti-Zene Bada » qui ont accepté de se faire organiser un congrès par des mains invisibles en haut lieu. Ces mains ont un objectif : reprendre le parti à leur compte. Un parti qu’elles considèrent comme une propriété personnelle. Un héritage que le SG leur disputait en affirmant son indépendance. Et en prenant un malin plaisir à contester consignes et instructions provenant du cabinet civil de la présidence. Pour le SG pas question de prendre ses ordres ailleurs que dans son BPN. Surtout après la mort du président Deby Itno. Il tente, sans s’en cacher lui et ses amis, de prendre le parti en leur compte comme héritage. Et à se poser personnellement comme le leader incontestable. Certains membres du parti veulent se débarrasser de Zène Bada au nom de la nouvelle donne politique. Il faut donc le faire partir. Comment? En organisant, en son absence, ce « coup de Parti » avant qu’il ne soit trop tard. Réussiront-ils? Difficile à dire. Échoueront-ils? Les paris sont ouverts.
Ensuite, Zene Bada et ses amis n’ont pas dit leur dernier mot. Depuis quelques heures, une hypothèse circule comme quoi le remuant SG reviendra. Il a déjà fait ce coup au Maréchal de son vivant. Certains de ses amis disent qu’il récidivera en utilisant la même recette : retourner les militants de base à son avantage. Mais ses proches lieutenants affirment que Zène Bada n’a pas apprécié ce coup de poignard dans le dos. Il a voyagé mercredi, le lendemain la convocation du congrès est sortie, signée P.O. (par ordre). Alors qu’il n’a donné ni ordre ni instruction. Le SG dit-on engagera la bagarre. Il croit que beaucoup des militants feront barrage à ce « coup ». Zène croit dur à son étoile. Elle ne pâlira pas selon ses lieutenants avec la disparition du Maréchal.
Enfin, depuis la France, le SG à travers un communiqué engage les hostilités. Il demande l’annulation de ce congrès. Le parti joue-t-il sa survie? Implosera-t-il? Si ceux qui veulent organiser ce congrès persistent, ils auront mené le parti à sa perte à peine plus d’un mois après le décès du président fondateur. Depuis sa disparition, militants, sympathisants et admirateurs se sentent orphelins. Ils sont désemparés parce que le parti ne s’était pas préparé à cette subite réalité. Le MPS étant déjà une maison vide. Sans meubles. Sans animateur. Tout reposait sur le seul président fondateur comme dirait le comédien Mahamane. Ce congrès est définitivement source des divisions. Il y a bien longtemps que le feu couvait dans cette maison vide qu’est le MPS. Avec ses tiraillements la maison est en feu et menace de s’écrouler. Il sera difficile de la rebâtir tellement ses fondations reposaient sur un seul poutre, le défunt Maréchal. Le parti est en train d’agoniser. Il mourra peut-être après le président fondateur….enfin peut-être.
Bello Bakary Mana
Bientôt les radios à travers le monde vont commémorer les 100 ans de la Radio. Un évènement qui a inspiré la Haute Autorité des Media Audiovisuel du Tchad HAMA, à suspendre les redevances des radios associatives, communautaires et confessionnelles. Ialtchad Presse est allé échanger avec certains dirigeants de ces radios sur leur situation. Reportage.
Il était 11 heures, lorsque nous avons poussé les portes quelques radios privées associatives, communautaires et confessionnelles à N’Djamena, capitale tchadienne.
Début. Quartier chagoua, 7e arrondissement, avenue Mobutu non loin de l’hôpital Notre Dame des Apôtres, c’est le siège de la radio Arc-en-ciel. Une radio communautaire qui regorge en son sein du personnel de tous les horizons. Le directeur à peine sorti, mais le rédacteur en chef M. Vangtou Abdoulaye nous reçoit. Très vite la question sur les redevances des radios privées que la HAMA a suspendues est abordée. Selon le rédacteur en chef, cette décision de la HAMA est une bonne nouvelle. Un soulagement, « les radios privées traversent une crise ce dernier temps. L’exemple de Dja-FM, qui a suspendu ses programmes depuis le 27 mai est un exemple. La radio Karouba de Moundou, Vision FM, voire Électron Télévision à qui la Société Nationale d’Électricité a coupé le courant pour factures impayées, etc. Cela montre que les médias privés ont des difficultés financières», dit-il. Pour lui, la suspension des redevances des radios est une initiative salutaire. Il rajoute toutefois que, la HAMA devrait plus revoir son aide aux médias afin de leur permettre de jouer pleinement leur rôle. Ces radios dit-il, contribuent beaucoup à la sensibilisation, l’éducation et le divertissement de la population. Les radios communautaires participent beaucoup au développement du Tchad, lance-t-il. « Cette suspension des redevances est bien, mais il y a beaucoup d’années déjà que les médias sont restés sans soutien. Si on prend le cas de la radio Arc-en-ciel, en un mois la dépense due seulement au carburant s’élève à 300 000FCFA. En plus de cela, il y a le personnel, les matériels de travail et autres dépenses », affirme M. Vangtou Abdoulaye.
D’après lui, bientôt la Radio va fêter ses 100 ans. Il note ne pas être à même de parler d’apport de la radio en général pendant les 100 ans. Mais il faut reconnaître relève-t-il, que la Radios est à la base de la démocratie. Prenant comme exemple la Covid-19, le rédacteur souligne le rôle important joué par les radios. « Tout le monde était en confinement, mais les journalistes prenaient des risques, ils informaient le public confiné. Les radios avec l’immédiateté relayaient les infos de la coordination de riposte sanitaire en temps réel au public.», dit-il. Le cap doit être maintenu même après 100 ans, conseille-t-il. M. Vangtou Abdoulaye affirme qu’au Tchad nous sommes dans un contexte particulier de transition et il faut que les radios contribuent plus à la consolidation de la paix et de la stabilité. « Les radios doivent amener et les gouvernants de la transition et le peuple tchadien d’être plus responsable dans ce processus pour aboutir à des élections démocratiques, libres et transparentes au Tchad. Les radios doivent jouer un rôle très réconciliant afin de freiner les dérapages sur les réseaux sociaux tendant aux replis identitaires », conclut-il.
Nous sommes à la grande Mosquée, à la radio Al-Coran, une radio confessionnelle. Le sous-directeur des Programmes et Nouvelles, M. Mahamat Abdoulaye se prête à nos questions. « C’est une très bonne initiative de la part de la HAMA. Vous savez, notre système de communication ou de l’information au Tchad est faible et fragile en même temps. Les organes de presse surtout privés dans notre pays sont très limités. La HAMA a pris une décision très responsable », dit-il. Radio Al coran poursuit-il, est une radio confessionnelle qui ne cache pas la vérité, elle contribue beaucoup à l’information, à l’éducation et à la formation des Tchadiens. « Nous remercions la tête de cette institution M. Dieudonné Djonabaye et toute son équipe qui sont préoccupés par la situation socioéconomique difficile que traversent les radios associatives, communautaires et confessionnelles », insiste-t-il. Pour les 100 ans de la radio, M. Mahamat Abdoulaye affirme que la radio est un média facile d’accès par rapport à la télévision et à l’Internet. « La prolifération médiatique au Tchad est un bon signe, car les médias constituent le socle du développement. Notre souhait est que notre pays évolue davantage dans ce domaine », évoque le responsable de programme de la radio Al coran.
« Rien ne peut remplacer la radio ni aujourd’hui ni demain… »
À la radio FM Liberté, nous rencontrons le rédacteur en Chef Mekondo Sony. Il est aussi président de l’Union des radios privées du Tchad (URPT). D’après lui, la décision de la HAMA est une initiative louable. « C’est un geste qui soulage, mais il reste beaucoup à faire encore. Merci à la HAMA, mais nous souhaitons qu’elle aille au-delà et plaider le sort des radios privées auprès du gouvernement. Il y a de cela cinq ans que les radios privées n’ont pas reçu l’aide à la presse. Mieux vaut tard que jamais », lance-t-il. Pour le président de l’URPT, ces médias font un travail méticuleux. Elles sensibilisent la population à la cohabitation pacifique pour que le Tchad soit un pays de paix. Il affirme qu’au moins 6 radios à Ndjamena comme en province sont en panne et n’émettent plus.
S’agissant des 100 ans de la radio qui vont être bientôt fêtés, le président l’URPT note une fierté même si la radio au Tchad n’a pas totalisé ce nombre d’années. « Je me rappelle encore la radio Tchad c’est dans les années 50. Vers 1990 avec l’arrivée de la démocratie au Tchad que les radios privées sont autorisés à fonctionner. Il y a une avancée significative, car à travers ces radios les gens sont mieux informés », dit-il. Il demande au gouvernement de soutenir les radios privées à migrer vers le tout numérique. Pour lui, rien ne peut remplacer la radio ni aujourd’hui ni demain. « La radio est là au début elle est toujours là et elle sera là. Au Tchad, l’oralité reste importante. Beaucoup ne sont pas instruits pour être sur les réseaux sociaux, mais trouvent leur compte à la radio à travers les différentes langues » affirme-t-il. Il demande aux auditeurs d’encourager le travail des journalistes qui n’est pas du tout facile. Quant aux journalistes, il les conseille de vérifier et revérifier les nouvelles à la source pour éviter toute diffamation ou information erronées. « C’est vrai nous sommes dans un monde de scoop, mais à vrai dire le scoop n’existe pas. Quelque part les gens ont dit avant que cela ne soit redit. Il ne faut jamais diffuser l’information à la va-vite pour ne pas entacher sa crédibilité »
Moyalbaye Nadjasna
Le collectif des 64 licenciés de la Raffinerie de N’Djamena, a animé ce samedi 5 juin, à la Bourse du travail, une conférence de presse. Occasion tout indiquée aux panellistes d’informer l’opinion sur le retard de leur réhabilitation. Retour sur cette conférence avec Ialtchad Presse.
Pour les panélistes, malgré la bonne volonté des autorités comme l’inspection de travail, la Société des hydrocarbures du Tchad (SHT), la direction de la Raffinerie, la recommandation de l’Assemblée nationale en date du 2 décembre 2020 et la recommandation du feu Maréchal Idriss Deby Itno, en mars 2021, leur réhabilitation retarde toujours. « Le blocus se situe au ministère du Pétrole et de l’Énergie en l’occurrence le ministre qui ne veut pas de cette réhabilitation. Les rumeurs circulent comme quoi, le ministre veut placer les siens à la place des 64 licenciés. C’est pourquoi, il est en train de chercher des alibis », a déclaré l’une des panélistes, Achta Hamid Saleh, secrétaire général du collectif.
D’après elle, le ministre du Pétrole et de l’Énergie s’est créé un alibi pour dire qu’il va d’abord les réévaluer avant de les réintégrer. « Pourquoi nous réévaluer avant de nous réintégrer ? D’autant plus que notre incompétence n’a pas été confirmée par la Raffinerie de N’Djamena », s’irrite la secrétaire générale.
Répondant à la question, est-ce que le collectif des 64 licenciés de la Raffinerie de N’Djamena a pu rencontrer le ministre pour échanger avec lui, le président du collectif, Ahmat Idriss affirme qu’ils ont été reçus une seule fois par l’ex-ministre du Pétrole et de l’Énergie, Ahmed Koua. Lors de cette rencontre, dit-il, ils n’étaient pas contents des propos tenus par le ministre. « Il nous a demandé s’il y a des morts, des gens qui ont d’autres travail. Ensuite, il a dit que parmi les 64 licenciés de la Raffinerie de N’Djamena, il y a des gens qui ne sont pas du domaine », rapporte-t-il. Pour lui, à la Raffinerie de N’Djamena, ce n’est pas seulement des chimistes qui travaillent. Il y a plus de 14 départements, précise Ahmat Idriss. « Il y a des électriciens, des mécaniciens, etc. Chacun travaille dans son domaine et département. Quand le ministre a vu la liste comportant des mécaniciens, des environnementalistes, il croyait qu’à la Raffinerie, c’est seulement des chimistes qui travaillent, mais il se trompe », lâche-t-il.
Les plaidoiries
Les panelistes plaident premièrement auprès de l’Assemblée nationale afin de rappeler le ministre du Pétrole et de l’Énergie à tenir à son engagement du 2 décembre 2020, de les réhabiliter dans un délai n’excédant pas deux mois. Ensuite, ils demandent au Premier ministre de transition de s’investir personnellement parce que c’est une injustice sociale et le social urge. Pour les licenciés le ministre doit respecter les textes et lois de la République. Puis, ils font appel au président du Conseil militaire de transition (CMT) de prendre le dossier en main puisqu’il s’agit des jeunes gens opprimés et méprisés dans leur propre pays.
Autres précisions : le panel est composé de 5 personnes, dont 4 hommes et une femme.
Allarassem Djimrangar
Ce vendredi 04 juin, une grosse pluie s’est abattue sur N’Djamena, capitale tchadienne. Acte 1 de dame pluie fâche déjà les N’Djamenoise. Au quartier Ridina II, 5e arrondissement plusieurs concessions sont inondées. Reportage
Ce matin, plusieurs concessions des N’Djamenois sont inondées. Les habitants de plusieurs quartiers se sont retrouvés pied dans l’eau. C’est une première grosse pluie orageuse qui a duré quasiment 4 heures. Nous nous sommes rendus au quartier Ridina II, le spectacle aiguise la curiosité. Les ménages ont renoué avec l’ancienne habitude, évacuer l’eau de la cour. Certains utilisent les motopompes, d’autres se servent des sceaux et autres récipients pour se débarrasser d’eau. Les rues secondaires sont déjà pleines d’eau. C’est un parcours de combattant pour les usagers surtout les motocyclistes. Pataugeant dans l’eau, on arrive chez madame Miguemadji Djibrine. Ici la cour est complètement dans l’eau, une chambre et salon aussi. « Vraiment c’est une surprise. L’eau n’est jamais entrée dans ma chambre, mais c’est étonnant cette année. Comme vous le voyez, mon lit et mon matelas flottent sur l’eau ainsi que mes réserves. Nous sommes en train de faire tout pour sortir l’eau et aérer les chambres. Sinon j’irai où avec mes enfants », dit-elle.
Juste à côté, un autre ménage. Aux grands maux, des gros moyens, la famille se sert de la motopompe pour évacuer l’eau stagnante. Le chef de famille à pied-œuvre note que la saison s’annonce difficile, « c’est difficile comme vous voyez. Cela a toujours été ainsi année après année. Avec cet engin, une heure est suffisante pour vider l’eau de ma cour. Sinon auparavant, avec les jeunes de la cour, nous curons l’eau comme dans les autres propriétés », confie-t-il. Il rajoute que normalement Ridina ne devait pas vivre un tel problème. Il suffit, dit-il, de faire de canalisations sérieuses jusqu’au grand canal du quartier Ardep-djoumal et l’eau va se déverser au fleuve. Les cours des certains établissements scolaires ne sont pas épargnés. Au lycée officiel d’Abena par exemple, c’est une marre d’eau. Les élèves s’éclaboussent d’eau pour atteindre leurs salles de classes. Même chose au lycée privé Hérédité.
Toujours au quartier Ridina, on signale déjà l’écroulement de quelques maisons. Pour un autre habitant, la pluie c’est une bénédiction et non un mal. Seulement nous n’avons pas de moyens pour améliorer notre milieu. C’est pourquoi nous sommes confrontés chaque année à de telles situations. Même si nous sommes dans l’eau c’est un mal nécessaire, car nous sommes soulagés un peu de la chaleur accablante. Dieu est souverain, il prendra soin de nous disent les victimes. Certaines communes à N’Djamena ont fini avec les curages des caniveaux d’autres traînent alors que dame pluie est déjà présente. Les habitants de différents quartiers de N’Djamena s’organisent pour frayer le chemin aux eaux de pluie, « le pire reste à venir », lance un passant.
Pour les résidents, les autorités communales doivent accélérer le rythme de curage des caniveaux pour éviter des catastrophes.
Moyalbaye Nadjasna
Le ministre de la Santé publique et de la Solidarité nationale, Abdoulaye Sabre Fadoul, a lancé officiellement ce 4 juin, à l’hôpital la Renaissance de N’Djamena, la campagne nationale de vaccination contre la pandémie de la Covid-19. Reportage.
Hôpital de la Renaissance au quartier N’Djari, dans le 8e arrondissement de N’Djamena. Il est 9 heures ce vendredi 4 juin 2021. Le ciel nuageux continue par gronder. La veille, N’Djamena a enregistré sa première grosse pluie de la saison.
Le hall de la structure est paré à abriter la cérémonie de lancement de la campagne nationale de vaccination contre la Covid-19. Autorités sanitaires, personnel soignant de l’hôpital, représentants des partenaires techniques et financiers sont présents. La cérémonie peut commencer. Place aux allocutions.
Selon le ministre de la Santé publique et de la Solidarité nationale, Abdoulaye Sabre Fadoul, le choix de l’hôpital, la Renaissance pour le lancement de cette campagne n’est pas fortuit. « C’est pour rendre hommage au travail colossal que vous avez abattu durant toutes les périodes de cette crise sanitaire. Symboliquement, lancer cette campagne ici à l’hôpital la Renaissance, c’est reconnaître vos investissements, vos sacrifices dans le combat qui continue encore », déclare M. Sabre Fadoul. Sur le vaccin, le ministre affirme qu’il est efficace et qu’il n’y a rien à craindre. Pour lui, aucun gouvernement au monde ne se permettrait d’importer un médicament ou un vaccin qui pourrait avoir des répercussions négatives sur ses citoyens. « Nous avons reçu nos vaccins avant-hier. On aurait pu le recevoir au mois de février ou mars dernier. Mais nous avons préféré d’abord de nous rassurer de son efficacité », indique le chef de département de la santé.
Comme pour rassurer davantage la population, le représentant de l’OMS au Tchad, Dr Jean-Bosco Ndihokubwayo, l’OMS confirme que le vaccin Sinopharm a été bel et bien homologué par son institution. « L’OMS a accordé une autorisation d’utilisation d’urgence au vaccin Pfizer/BioNTech, à deux versions des vaccins AstraZeneca/Oxford - SKBio et Serum Institute of India, au vaccin Janssen ou Johnson, au vaccin Moderna et récemment à deux vaccins chinois à savoir le vaccin Sinopharm et le vaccin Sinovac », dit-il. Selon lui, d’autres vaccins continuent d’être évalués par l’OMS afin de garantir leur innocuité et leur capacité à protéger contre la maladie.
Cependant il est pour lui de regretter sur de 2 milliards de vaccins administrés dans le monde, seules 28 millions de doses des différents vaccins anti-COVID-19 ont été administrées en Afrique à peine 0,56% de la population africaine vaccinée. Après la parole l’acte.
Le moment tant attendu est arrivé. Le ministre Abdoulaye Sabre Fadoul, accompagné du représentant de l’OMS, Jean-Bosco Ndihokubwayo sont orientés vers la salle d’enregistrement des candidats au vaccin. Sur place, une soixantaine de candidats attendent déjà. La procédure est la suivante : prise de température à l’entrée, présentation devant les agents enregistreurs, enrôlement puis direction, la salle de vaccination. Ayant suivi tous ces protocoles, Dr Abdoulaye Sabre Fadoul s’est fait vacciner sous les ovations de sa délégation. Suivi par le représentant de l’OMS. Après cette étape, les deux vaccinés sont allés observer une pause de 30 min dans la salle d’observation. Question de vérifier si des effets secondaires vont se manifester. A sa sortie, le ministre la Santé déclare « nous venons de donner l’exemple. C’est un vaccin comme tout autre. Que les fausses informations ne vous font pas peur. »
Rappelons que le Tchad a reçu 200 000 doses de vaccins Sinopharm comme don de la Chine. Ce lot permet d’entamer avec cette première phase de vaccination qui concerne trois provinces, Moundou, Abéché et N’Djamena. Les cibles prioritaires de cette campagne de vaccination sont le personnel soignant, les personnes âgées de plus de 65 ans et les candidats au Hadj. Bon à savoir, le vaccin n’est pas obligatoire, mais il l’est pour les pèlerins.
Christian Allahadjim
Allarassem Djimrangar
Les examens de fin d’année scolaire 2020-2021, se préparent d’arrache-pied. Les corps enseignants et les élèves sont à pied d’œuvre. Mais l’on ne connaît pas avec exactitude la date de composition. Reportage
Un ciel orageux, sol mouillé, température favorable. Nous sommes à 09h d’horloge. Devant la porte principale du Lycée Felix Éboué de N’Djamena, quelques groupes d’élèves discutent de la date des examens. Quelques-uns parmi eux acceptent de nous parler, mais sous couvert de l’ anonymat. C’est un élève en terminale littéraire A4 au Lycée Felix Éboué, « nous ne savons pas exactement quand on va composer. Nous sommes très en retard sur le programme », déplore-t-il. Selon lui, il y’a trop de perturbations et les programmes ne sont pas exécutés comme il se doit. « Je souhaite que les examens se passent en août », s’exclame une autre élève de TD, série scientifique du même Lycée. L’année passée Covid-19 avait perturbé par les cours. Cette année les cours sont perturbés par les campagnes et bien d’autres problèmes, nous raconte-t-elle.
Dans une salle, un enseignant dispense ses cours, « je peux vous parler, mais je ne veux pas être cité », averti-t-il. « L’écoule tchadienne est à terre », dit-il. Selon lui, avant de prendre une décision concernant les examens, les autorités doivent consulter les enseignants qui sont sur le terrain. « C’est nous (les enseignants) qui connaissons mieux l’évolution des cours. Pas les proviseurs et les censeurs » souligne l’enseignant. Pour lui, l’éducation est apolitique, car la vie des jeunes en dépend. Les programmes ne sont encore évacués à 60%, il va être difficile d’organiser les examens dans ces conditions, « c’est massacré les élèves » déclare-t-il. En français, c’est difficile de finir le programme, c’est une matière très complexe, explique l’enseignant. Pour lui, le gouvernement est dans sa logique de faire savoir à l’opinion internationale que l’éducation au Tchad, va bien, mais c’est tout le contraire. Il le dit la mine tendue. « Les manifestations et grèves sont très récurrentes ces 5 dernières années, ce n’est pas sourcier pour nous les enseignants d’évoluer à 90% », a-t-il conclu.
Il est 10h passées, nous sommes au Lycée Hérédité d’Abena. Le proviseur Kimtolngar Ngartossoum nous reçoit. La date des examens est encore incertaine, dit le proviseur. Selon lui, les programmes sont exécutés à 70%. « Je crois que les élèves seront près pour les examens d’ici mi-juin », affirme le proviseur. Pour lui, la crainte c’est que jusqu’aujourd’hui les dates exactes des deux examens ne sont pas connues. Sinon généralement, le Baccalauréat et le Brevet d’études fondamental se déroulent au début du mois de juin, mais compte tenu des situations que traverse le Tchad l’on est obligé de faire avec.
Le cas des provinces et certains établissements de la capitale sont inquiétants avec la saison des pluies qui arrive avec son cortège des inondations. Un communiqué du ministère de l’Éducation soutient que les examens auront lieu à la mi-juillet.
Djilel-tong Djimrangué
Dans la matinée d’hier jeudi, une bagarre a éclaté dans un camp militaire situé en périphérie de Moussoro. Diverses sources évoquent un recrutement pour la garde présidentielle qui aurait mal tourné.
Certaines recrues venues de N'Djaména et d'autres provinces du pays se disent victimes de discriminations. Après avoir été admises, elles auraient finalement été renvoyées par le supérieur en charge du recrutement. Le motif : elles n’appartiendraient pas au large clan ethnique au pouvoir.
Les critiques dénonçant une garde présidentielle clanique sont récurrentes au pays. Des accusations de discrimination balayées par le ministre de la Défense, Daoud Yaya Brahim. Il évoque un mouvement d'humeur des nouvelles recrues en formation, qui ont des difficultés à s'adapter à la vie militaire.
Le ministre assure que le calme est revenu dans la journée au camp militaire de Moussoro. Une source locale affirme que l'hôpital reste encerclé par les forces de l'ordre pour sécuriser les blessés, mais aussi pour éviter une nouvelle bagarre.
Le calme semble être revenu ce vendredi matin. Des sources militaires avancent le chiffre de 18 blessés parmi lesquels 2 seraient des cas graves. Les hôpitaux où sont soignés ces blessés est encerclé par l’armée
À suivre
Le ministère de la Santé publique et de la Solidarité nationale a fait ce 3 juin, dans ses locaux, un briefing aux professionnels des médias sur la préparation de la campagne nationale de déploiement et de vaccination contre la Covid-19 au Tchad. Le vaccin qui sera utilisé est le Sinopharm. Voici les dix choses à savoir sur ce vaccin.
1) Certifié par l’OMS
D’origine chinoise, le vaccin Sinopharm a été homologué par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) le 7 mai 2021. Il est testé sûr à 82%. Il a été utilisé en Égypte, Chine, etc.
2) La dose
Contenu dans un flacon, Sinopharm a un dosage de 0,5ml et ne contient qu’une dose par flacon. Les personnes désirant se faire vacciner avec ce produit doivent prendre absolument deux doses sur un intervalle de 21 jours. Ce sont au total 200 000 doses pour environ 50 000 personnes.
3) Les personnes cibles
Le vaccin contre la Covid-19 concerne que les personnes âgées de 18 ans et plus. Mais compte tenu de l’urgence, le Sinopharm qui vient d’être introduit au Tchad ne profitera que pour cette première phase au personnel de la santé, les personnes âgées de 65 ans et les candidats au pèlerinage à La Mecque. Il y aura en tout sept phases.
4) Les avantages du vaccin
Le vaccin contre la Covid-19 protège l’individu qui le reçoit, en particulier les plus exposés de même que le reste de la population (membres de la famille et le reste de la communauté) ;
La personne qui reçoit le vaccin réduit les risques de complication qui sont à la base des décès chez les plus vulnérables (les personnes âgées de 65 ans et plus ainsi que les personnes présentant les maladies chroniques) ;
La vaccination constitue le moyen le plus sûr pour protéger la santé de la population qui nous permettra de lever les mesures de restrictions telles que : couvre-feu, confinement, limitation du nombre de personnes en réunion, des mouvements des populations, etc.
5) La date de lancement de la vaccination
La date retenue pour le lancement de la vaccination contre la Covid-19 au Tchad est le vendredi 4 juin. Elle sera simultanée dans trois provinces à savoir N’Djamena, Moundou et Abéché. À N’Djamena, l’hôpital de la Renaissance est le site choisi pour le lancement officiel.
6) Les centres de vaccination
Le vaccin contre la Covid-19 sera administré par le personnel qualifié. Les séances de vaccination se feront dans des postes de vaccination préalablement sélectionnés. À N’Djamena, 7 sites sont retenus : l’hôpital général de référence nationale, l’hôpital la Renaissance, l’hôpital de l’amitié Tchad-Chine, l’hôpital de la Mère et de l’enfant, l’hôpital le Bon samaritain, l’hôpital provincial de Farcha, le Centre international des endémies.
A Moundou : l’hôpital provincial de Moundou.
A Abéché : l’hôpital provincial d’Abéché.
7) Le nombre de personnes à vacciner par jour
Un nombre déterminé de personnes doit être vacciné par jour. Chaque site doit vacciner 250 personnes par jour jusqu’au 13 juin.
8) Les exceptions
Le vaccin ne concerne prioritairement que ceux qui ne sont pas encore atteints de la Covid-19. Pour des personnes déjà atteintes de la Covid-19, on ne doit pas leur administrer le vaccin aussitôt. On ne leur administrera que 6 mois après leur traitement.
9) La durée du vaccin
Aucune étude n’a pour le moment attesté de la durée que peut protéger le vaccin contre la Covid-19. Raison pour laquelle le ministère de la Santé recommande même à ceux déjà vaccinés de continuer à se protéger de la pandémie. Selon les responsables du ministère de la Santé, ce vaccin est efficace. Pour vérifier s’il a ou pas d’effets secondaires, il est demandé d’observer 30minutes après s’être fait vacciné avant de quitter les lieux.
10) Un vaccin non obligatoire
Le vaccin n’est pas obligatoire, selon le ministère de la Santé publique. Toutefois, il est un impératif pour tous ceux qui désirent voyager dans des pays où c’est recommandé. Les candidats au hadj sont dans l’obligation de se faire vacciner.
Le vaccin Sinopharm est un don fait au Tchad par la Chine. Il a été réceptionné dans la soirée du 2 juin par le ministre de la Santé publique Abdoulaye Sabre Fadoul en présence du représentant de l’OMS au Tchad et d’autres partenaires. Dans peu, l’autre vaccin Pfizer sera introduit au Tchad dans le cadre de Covax.
Allarassem Djimrangar
Christian Allahadjim