Le président du conseil militaire de transition (PCMT) aurait récemment déclaré que « rien, au plan juridique, ne [l’]obligeait à organiser [le] Dialogue » mais qu’il a « décidé en [son] âme et conscience, que c’était la voie idéale ».
Une déclaration qui rappelle celle de son père disant ce qui suit à Jeune Afrique en 1994 : « personne ne m’a rien imposé. Dès juin 1990, alors que j’étais encore au maquis, j’avais déclaré que le but de notre combat était l’instauration de la démocratie » (Transition et élection au Tchad – 1993-1997, R. Buijtenhuijs, p. 60)
La déclaration du PCMT aurait, semble-t-il, fait bondir les quelques derniers irréductibles, dont le leader des Transformateurs, qui osent encore résister aux promesses inaudibles mais exubérantes, et presque envahissantes, de partage du généreux gâteau que le pouvoir militaire et ses tentacules civiles, composées essentiellement d’anciens opposés (opposants et Mps) réconciliés et fusionnés, ne cessent de faire miroiter.
Selon, donc, le Général d’armée à la tête du pays depuis un peu plus de 15 mois, « rien, au plan juridique, ne l’obligeait » à organiser le Dialogue.
Dit-il vrai ?
Réponse en demi-teinte :
En disant « rien ne m’obligeait », le PCMT parlait à l’imparfait, et donc au passé. Sauf s’il a appris la conjugaison à l’armée comme ce fut le cas pour son illustre prédécesseur dont l’inoubliable « je mourrirai » a été propulsé au premier rang des mots les plus recherchés sur facebook un soir de mars 2021, le PCMT ne dit pas que « rien ne l’oblige » à organiser le Dialogue national. Il ne parlait pas au présent. La grand-messe, tant attendue pour ses immanquables selfies et moments de ridicules grandiloquences à l’effet de masquer la vacuité des propositions issues des soi-disant pré-dialogues, aura bel et bien lieu. Ne nous inquiétons pas. Même pour la photo, ils l’organiseront, le fameux dialogue national que la classe politique traditionnelle voudrait « inclusif » et que la société civile ne le conçoit que « souverain ».
Le PCMT dit-il vrai lorsqu’il affirme qu’«au plan juridique», rien ne l’obligeait à organiser le Dialogue national ? Pas tout à fait.
En effet, le Conseil militaire de transition, après le coup d’état du 20 avril 2021 qui lui a permis de prendre pouvoir, a dissous la Constitution du 4 mai 2018 et lui a substitué une Charte de transition de la République du Tchad (qui n’est ni plus ni moins qu’un patchwork de la Charte nationale provisoire du 28 février 1991 et de la Charte de transition de la République du Tchad du 5 avril 1993 légèrement remaniées).
La Charte de transition du 20 avril 2021, à laquelle les textes législatifs ultérieurs (art.103), les dispositions de la Constitution dissoute, les lois et règlements non-contraires (art. 102) servent de béquilles, ne contient, il est vrai, aucune disposition claire rendant obligatoire la tenue d’un Dialogue national.
Mais, si elle ne prévoit pour aucun des organes de la transition l’obligation d’organiser une quelconque conférence nationale, la Charte de transition dit, en revanche, expressément que « la paix et la sécurité sont des préalables à la consolidation de la démocratie au Tchad » (Préambule) avant d’ajouter que « le Conseil militaire de transition [PCMT] est un organe de définition et d’orientation des questions de paix, de stabilité et de sécurité nationale » (art. 36) pour enfin rendre le président du conseil militaire de transition (PCMT) « garant de l’unité nationale » (art. 38)
Or, si la rhétorique de ‘‘Paix’’, de ‘‘stabilité’’ et d’‘‘unité nationale’’ a permis à son prédécesseur de confisquer le pouvoir à vie, la dissolution de la Constitution de 2018 par le Conseil militaire de transition et l’engagement quasi-constitutionnel (art.97) de celui-ci à limiter à 18 mois l’état d’exception dans ce pays profondément meurtri par plusieurs décennies de « guerres sans fin » (Les Temps Modernes 2017, M. Debos, N. Powell) impliquent nécessairement de réunir , dans ce laps de temps, autour d’une table, l’ensemble des acteurs politiques, bandes armées et militants associatifs afin de fixer les meilleures résolutions pour permettre à la nation de sortir du cycle de la violence et de surmonter ses divisions.
En cela, contrairement à l’analyse du PCMT, la tenue d’un Dialogue national trouve son fondement juridique dans la Charte de transition du 20 avril 2021.
Aurait-il dû dire « rien ne m’obligeait à instituer une Charte de la transition » ? Affirmatif ! La Constitution de 2018 suffisait largement à garantir l’expression démocratique. Si Kabadi avait accepté d’assumer, « en âme et conscience », ses responsabilités, les Tchadiens auraient déjà élu démocratiquement un président et ainsi pu éviter le spectacle désolant qu’offre ce régime d’exception qui ne survit que grâce à l’incommensurable tolérance des 16 millions de citoyens qui se laissent asservir, acceptent toutes les injustices et détournent le regard face à la négation de leurs droits les plus élémentaires.
Lyadish Ahmed
Le dialogue nation inclusif (DNI) est pour bientôt. Il ne reste que 17 jours. Plusieurs intellectuels, des organisations politiques et la société civile s'interrogent sur un rendez-vous qui, disent-ils, risque d'être sans enjeux. D'aucuns invitent le Président du Conseil militaire de transition (CMT) à mettre en place un organe paritaire, gage d'un dialogue sincère. D'autres s'inquiètent que ce dialogue accouche d'une souris. Reportage.
Selon le Huissier Commissaire de Justice Me Hisseine N'Garo, le 20 août 2022, est la date fixée par le CMT pour la tenue des assises du Dialogue National Inclusif ( et Souverain). En tant qu’observateur de la sphère politique tchadienne, l'auxiliaire en charge d'exécution des décisions de justice s'interroge sur le but, la catégorie des participants et les résultats à attendre de ce dialogue. « Excusez-moi, étant observateur de la sphère politique de notre pays depuis toujours, ayant vécu les différents conflits politico-militaires depuis mon très jeune âge, j'ai une idée peut-être pas assez sûre, mais quand même proche de la réalité pour conclure que ce DNI accouchera d'une souris, comme beaucoup d'autres ont entendu parler des différentes rencontres de réconciliation entre les Tchadiens par le passé », affirme-t-il.
Pour Me Hisseine N'Garo, certains noms et prénoms de ceux qui se disent surtout politico-militaires ont contribué depuis des décennies à faire du Tchad leur propre fonds de commerce. D'après lui, ils ne veulent toujours pas se reposer pour que la paix revienne dans ce pays. À côté d'eux, dit-il, certains soi-disant politiciens, dont les programmes politiques, se résument à adhérer au parti politique de la mouvance présidentielle pour en vivre. Il affirme que des quadragénaires en fin de vie, ont pendant plus de 50 ans de participation à la gestion de ce pays, n'ont innové que dans le pillage des ressources du pays. Ils n’apporteront aucune plus-value à ce pays, lance-t-il. « Qu'ils acceptent cette vérité et avec la fortune qu'ils se sont faîtes qu’ils partent se reposer en attendant leurs derniers jours, surtout en invoquant le pardon à Allah ou Dieu qui est Pardonneur et Miséricordieux », dit l'huissier.
Me Hisseine se demande si cette jeunesse impliquée dans la politique pour dit-elle apporter le changement dans ce pays, est réellement bien préparée pour le faire? Selon lui, il suffit tout simplement de faire un constat de leurs comportements, discours et surtout leurs manières de faire pour se rendre à l'évidence. La plupart, poursuit-il, ont suivi les pas de ces vieux fossoyeurs de notre pays et s'illustrent par des critiques beaucoup plus stériles qu'innovatrices. Ils font, dit-il, des propositions de redémarrage socio-économique dans une vision politico-stratégique afin de rattraper ce retard dont ils sont victimes par ceux-là qui les manipulent aujourd'hui. « Au vu du comportement de certains qui hier vilipendaient le Feu Maréchal, se sont fait une santé financière et deviennent les porte-voix de ce même régime, sous le fils du Feu Maréchal. N'est pas là la politique du ventre comme celle de nos aînés qui ont mis ce pays sous perfusions, mais qui reste toujours dans un état de coma? », s'interroge l'huissier.
Définir clairement l'agenda, les critères et la liste des participants
Le juriste soutient qu'à quelques jours de l'ouverture de ce dialogue, combien ont développé ou ont fait des propositions allant dans le sens d'un changement ou d'une refonte socio-économique et politique? Pour lui, c'est une manière de distraire les Tchadiens afin de les mettre devant les faits accomplis, comme les résultats des différentes rencontres des pré-dialogues organisées il n'y a pas longtemps. « Lorsqu'on accepte le prix en numéraire ou matériel de sa conscience, il ne reste plus qu'une chose, la boucler », conclut-il. Il implore le ciel de sauver le Tchad.
Dans une lettre ouverte adressée au Président du conseil militaire de transition (PCMT), le Groupe Appel du 1er juin, Wakit Tamma, les Démocrates, l'UNPT, le COP, l'UTPC, la Plate-forme Diaspora tchadienne, le MPUD, le FNC, Un Nouveau jour, invitent le gouvernement à un dialogue sincère et inclusif pour le Tchad. Ils insistent sur la mise en place d'un organe paritaire. Cet organe, disent-ils va comprendre les pro-CMT et les contre-CMT. Il va être chargé dans une atmosphère apaisée de préparer de façon inclusive, consensuelle et transparente, l'agenda, les critères, la liste des participants ainsi que le projet de règlement intérieur du dialogue pour sortir le Tchad des interminables violences et asseoir des institutions légitimes, des dirigeants démocratiquement élus, le dialogue vrai et sincère s'impose, soutiennent-ils.
Moyalbaye Nadjasna
Une formation sur l'agriculture et le développement durable a eu lieu ce 3 août 2022 au Centre Al Mouna dans la commune du 2e arrondissement de N'Djamena. Elle est organisée par Agribusiness Youth Académie- Agri Révolution "AYA" en partenariat avec le Centre International de l'Entreprise Privée (CIPE).
Plus d'une trentaine de jeunes ont été initiés ce mercredi 3 août sur la thématique, « l'agriculture comme vecteur d'un développement inclusif et durable du Tchad ». Cette formation est organisée par Agribusiness Youth Académie en partenariat avec le Centre International de l'Entreprise Privée. Pour Ahmed Alfyl Malloum, Directeur Exécutif d'Agrobusiness Youth Académie (AYA), le Tchad est un pays d'agriculture par excellence mais qui reste en grande partie inexploitée. Il souligne que face à la crise de l'emploi des jeunes et l'initiative de 50.000 emplois lancé par le gouvernement, AYA a lancé cette formation. Il affirme que cette formation vise à former, outiller les jeunes dans le domaine de l'agriculture. Il relève aussi que cette formation va aider ces jeunes à monter leur projet et business plan sur l'agriculture et avoir de financement dans le domaine. "Nous avons de critères, ceux qui sont sérieux et les plus structurés seront accompagnés par AYA pour bénéficier de financement et de suivi dans leur projet d'Agrobusiness" affirme-t-il. S'agissant du suivi de la formation, Ahmed Alfyl Malloum confie que tous apprenants de cette formation suivront une formation pratique et technique lors du boot camp qui se tiendra au mois d'octobre prochain, conclut-il.
Agribusiness Youth Académie est une organisation des jeunes créée pour former les jeunes dans le domaine d'Agrobusiness et aussi produire et valoriser les produits agricoles locaux.
Abderamane Moussa Amadaye
Suite à la promesse faite par le Président de la transition pour résorber le chômage en milieu jeune, le Ministère de la Jeunesse a lancé le 25 juillet dernier l’initiative 5000 Emplois décents pour les jeunes.
Le Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la promotion de l’Entrepreneuriat informe les jeunes garçons, de nationalité tchadienne âgés de 18 à 35 ans, porteurs de projets de création d’entreprise des activités du projet « initiative 5000 Emplois décents pour les jeunes au Tchad ».
Financée sur fonds de l’État, l’initiative ambitionne de résorber le chômage des jeunes par la création d’emplois. Le renforcement des compétences techniques et managériales des jeunes et la promotion du volontariat au Tchad sur une période de 3 ans, allant de 2022 jusqu’en 2025.
Les jeunes, groupements ou coopératives des jeunes, porteurs de projets d’entreprise ou d’activités génératrices de revenus, désireux de bénéficier d’accompagnement technique et financiers sont priés d 'adresser leurs demandes à la coordination de l’unité de gestion du projet à la direction Générale de l’entrepreneuriat et Emplois jeunes (DGEEJ) ou dans les délégations provinciales de la Jeunesse, des Sports et de la Promotion de l’entrepreneuriat et conformément aux orientations .
Les secteurs prioritaires concerne Agriculture, (y compris le maraichage), Elevage et pêche (petits ruminants, porcin, volaille, pisciculture, apiculture, cuniculture), Services (Restauration, froid et climatisation, Électricité Hygiène et Assainissement, maçonneries, Menuiseries, plomberies salon de coiffure, couture), commerce générale (boutiques, cabines téléphoniques), etc.
Au sujet de la composition des dossiers pour les demandes collectives, une demande manuscrite adressée à M. le coordonnateur, un exemplaire de formulaire de projet dûment rempli et une copie d’une pièce d’identité des promoteurs (passeport, CIN, NNI)
Deux photos de chaque promoteur. Un texte de base du groupement, coopérative (statut et règlements). Une copie légalisée de l’autorisation de fonctionner ou pour les entreprises légalement constituées, liste des membres, liste des membres du bureau exécutif, une caution solidaire. Les factures pro forma ou devis estimatifs de matériel à acquérir.
Les tranches des financements disponibles pour que les jeunes puissent se constituent individuellement ou collectivement, est accordé pour les jeunes de 18 à 35 ans pour la phase en idéation de 500. 000 à 1 000 000 000 Fcfa, puis pour les jeunes de 18 à 35 ans par Amorçage de 1 000 000 à 300 0000 Fcfa, encore des jeunes de 18 à 35 ans pour expansion de 3 000 000 à 5 000 000. Fcfa enfin pour les groupements ou coopératives de la jeunesse (collective) 8 000 000Fcfa montant plafond. Tout cela se déroule sur ce calendrier : 22 juillet le lancement puis à partir du 29 juillet la réceptionne dossier. La date du 12 août est fixe pour la clôture de l’appel à projets. Du 13 au 20 août 2022 pour le prétraitement des dossiers et du 22 au 27 août 2022 pour la sélection des dossiers, du 29 au 04 septembre pour l’authentification des projets sélectionnés et signatures des conventions et du 05 au 08 août 2022 l’accompagnement technique et enfin le 09 septembre2022 pour la cérémonie de remise des chèques .NB les dossiers sont reçus en imprimée sous pli fermé, les formulaires ou les plans d’affaires sont à télécharger sur la plateforme du ministère de la jeunesse, des sports et de de l’entrepreneuriat, à retirer à la coordination de ou dans les délégations provinciales.
Ousmane Daoudou Bello
Le ministère de la Culture et de la promotion de la diversité avec l’appui de l’UNESCO a organisé l’atelier national de validation de la politique culturelle du Tchad. Le lancement officiel a lieu ce mardi à N’Djamena en présence de plusieurs hommes de culture et du ministre d’État chargé de la réconciliation nationale et du dialogue social, Acheikh Ibni Oumar, représentant le premier de la transition. Reportage.
Selon l’UNESCO, la culture est l’ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe les arts et les lettres, les modes de vie, les façons de vivre ensemble, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances.
Pour le ministre de la Culture et de la promotion de la diversité culturelle, Ndougonna Mbakasse Tiradjim cette cérémonie est l’aboutissement d’un long processus commencé par les ministres de la Culture qui se sont succédé. Selon elle, la formalisation d’un document de politique culturelle est une nécessité pour un développement harmonieux et soutenu du secteur, permettant à l’état de disposer un outil indispensable à la mobilisation des ressources, à la protection et à la promotion de la culture nationale. Elle souligne que le document de projet de politique culturelle du Tchad qui sera remis aux participants pour examen et adoption est structuré en plusieurs points, notamment le contexte, la définition de la vision soutenue par 11 principes directeurs.
Mme la ministre ajoute que l’UNESCO souhaiterait que le document de politique culturelle soit une référence africaine lors de la conférence mondiale sur les politiques culturelles et le développement durable qui aura lieu au Mexique en septembre prochain.
Dans le même registre, le coordonnateur de l’UNESCO représentant le représentant résident de l’UNESCO au Tchad, Adjanohoun Maxi affirme que la directrice générale de l’UNESCO invite les États membres et la communauté internationale à engager ensemble une réflexion continue sur les politiques culturelles pour relever les défis mondiaux et définir les priorités immédiates et futures. Il précise que l’objectif visé est de construire un secteur culturel plus solide et plus résilient ancré dans les perspectives de développement durable et la promotion de la solidarité, de la paix et de la sécurité conformément à la vision présentée dans le rapport « notre programme commun ».
Le coordonnateur de l’UNESCO au Tchad exhorte les Tchadiens et surtout le monde culturel du pays à saisir l’opportunité pour mesurer l’immense chemin parcouru dans le domaine des politiques culturelles au Tchad depuis quelques années et porter ensemble les regards vers l’avenir. Il soutient que les enjeux de la diversité, d’accès et de participation à la culture, la gouvernance démocratique et la contribution de la culture au développement socio-économique n’ont jamais été aussi présents dans les débats sociétaux et politiques.
Jules Doukoundjé
Les grosses pluies du 31 août au 1er septembre 2022 ont fait d'énormes dégâts dans la capitale tchadienne. La commune du 7e fait partie des arrondissements le plus touchés par ce drame. Le bassin de rétention rempli se déverse dans le quartier et engloutit les habitations tout autour. L'équipe de Ialtchad Presse s'est rendue ce 2 août pour le faire le constat. Reportage.
Les eaux de pluie de ces deux derniers jours ont fait d'énormes dégâts à N’Djamena et dans la commune du 7e arrondissement. Le bassin de rétention d'eau situé à 0 mètre de la station-service de la Société des Hydrocarbures du Tchad (SHT), non loin du lycée Amtoukoui s'est écroulé et les eaux se sont déversées dans le quartier. Des maisons englouties et plusieurs ménages se sont déplacés. Les rues sont impraticables. La commune du 7e arrondissement a déployé un mini excavateur (Caterpillar) pour inspecter et déboucher les canaux afin d'évacuer les eaux stagnées.
Komidi Armand habitant d'Amtoukoui, son domicile est englouti par les eaux se confie, « la mairie ne fait pas son travail, attendre les eaux de pluie, voir la population souffrir avant de venir en aide est inacceptable », dit-il. « On en a marre de leur travail toujours médiocre », se plaint Armand. Pour Moussa Hassan, réparateur des motos, cette inondation a impacté négativement ses activités, « depuis hier je n'ai pas eu de client », a-t-il affirmé. Il interpelle la mairie à doubler d'efforts dans cette opération de drainage et aussi de curage des canaux.
Atteib Mahamat Abdallah, Maire de la commune du 7e arrondissement interrogé sur la question, il affirme que l'inondation est un phénomène mondial et le Tchad n'est pas du reste. Il souligne que la ville de N'Djamena est une cuvette et il y'a un manque sérieux de canalisation. Il relève aussi que le 7e arrondissement est entouré de 5 autres arrondissements, ce qui fait que les eaux stagnent plus dans sa commune. Atteib Mahamat Abdallah affirme aussi que la mairie ne dispose pas des moyens conséquents pour subvenir aux besoins de la population « à part la collecte de taxe, nous n'avons pas d'autres moyens financiers ni matériels », dit-il. Par rapport aux inondations, M. Le Maire du 7e arrondissement, affirme que l'incivisme caractérisé des citoyens est une grande part de responsable, « il y a des personnes qui mettent des tas de sable dans les canaux ou sur le passage d'eau qui bloque le passage d'eaux ». Le Maire soutient aussi que le bassin de rétention d'eau est inachevé, « le canal de drainage qui devrait relier le bassin de rétention d'Amtoukoui au fleuve Chari est inachevé, le CGCOC y travaille dessus, ce qui ne permet pas à l'eau de s'évacuer, c’est pourquoi il y a débordement dans les quartiers », martèle-t-il. Toutefois, le maire tient à rassurer sa population que des actions sont en train d'être menées pour que les eaux stagnées puissent être évacuées, « nous avons loué un excavateur depuis hier, avec les techniciens, ils sont un peu partout dans l'arrondissement pour évacuer les eaux », a-t-il ajouté.
Il faut rappeler que le 7e arrondissement fait partie des arrondissements le plus touchés par les inondations.
Abderamane Moussa Amadaye
Arachides frais, maïs frais, fruits sauvages, etc. C’est en saison de pluie que ces denrées alimentaires sont vendues dans les marchés et sont accessibles à tout le monde. Ialtchad presse est allé dans quelque marché pour un constat. Reportage.
Maïs frais, Arachides, Concombres, maniocs, tubercules de rônier appelé communément (Djabbra) pour ne citer que ces aliments. Contrairement à l’année dernière, les premiers arrivages sont déversés sur les marchés et sont en quantité cette année. Selon certains la forte pluie qui s’annonce cette année expliquerait l’abondance. Les vendeuses dans les marchés sont du même avis. Très prisés par les Tchadiens ces fruits alimentaires apparaissent surtout en saison de pluie et sont vendus à bas prix. Ces produits saisonniers sont vendus par tas et par sac d’après les explications des vendeuses.
10h. Marché de Dembé. Les produits sont visibles un peu partout. Ils sont vendus dans des bassines, des plateaux, dans des brouettes et étalés sur des sacs. Des femmes, des enfants les rangent dans des plateaux ou des bassines et en font la vente dans les rues, les bars et autres lieux publics. Les prix de sac varient d’un marché à un autre. La base de ces produits est le « marché Tarodona ». Ils sont vendus par sac, bassines, Coro, etc. Au marché de Dembé le prix de sac de maïs frais selon Fatimé la vendeuse coûte 14 500 F CFA à 14 000 F CFA et sont aussi vendues par tas. 5 petits maïs sont vendus à 500 F CFA, le gros de tas de 6 maïs à 1000 F CFA. Elles sont aussi grillées sur place par les vendeuses et vendus à 200 F CFA à qui le veut pour en consommer directement, explique-t- elle.
Le sac d’arachides coûte 18 500 F CFA et sont aussi vendues la plus petite tasse 250 F CFA, le moyen à 500 F CFA, et le Coro à 1000 F CFA et se vend aussi à partir de 50 F CFA et plus. Les tubercules de rônier (djabbra) le sac est vendu a 15000 F CFA voir 14000 F CFA et sont aussi vendus par tas d’après la taille et forme de tubercule. Il y a le tas de 250 F CFA, 500 F CFA, 1000 F CFA, ainsi de suite. Les maniocs sont vendus à leurs tours eux aussi, selon la forme, taille du manioc. Le prix va de 50 F CFA et plus.
Comme d’habitude c’est en saison de pluie que ces produits font leurs apparitions sur les marchés et d’après les témoignages des vendeuses. Ces produits alimentaires viennent le plus souvent des provinces rurales. Par exemple du Lac Tchad, etc. Certaines des vendeuses disent que les arachides, siguettes, maïs viennent aussi du Cameroun voisin, expliquent-elles. L’arachide, le maïs, le manioc et le tubercule de rônier sont consommés étant cuits ou frits et sont très prisés des Tchadiens. Mais d’après les explications d’un ménage qui répond sous anonymat que ces produits sont très appréciés par les Tchadiens parce que même les plus démunies peuvent se l’offrir. Mais elles ne sont pas sans conséquence à force de trop consommer. Pour une bonne consommation il faut bien les lavés avec de l’eau javel, bien cuire avant de manger. En consommant sans laver, surtout les enfants sont exposés à des maladies comme la typhoïde, le paludisme, le rhume et le choléra, explique-t-elle.
Djénom Josiane
Sangnoudji Francine
Les responsables des Médias privés du Tchad ne sont pas contents du mutisme du gouvernement, de la Haute Autorité des médias et de l’audiovisuel (HAMA) et du comité d’organisation du dialogue national inclusif (CODNI) face à la presse privée. Ils dénoncent le non-respect des promesses et comptent mener des actions de grande envergure dans les jours à venir si leurs revendications ne sont prises en compte.
Au cours d’une rencontre tenue ce lundi matin à la maison des médias de N’Djamena, les responsables des médias privés dénoncent un silence méprisant du comité d’organisation du dialogue national inclusif (CODNI) face à la presse privée à l’approche du dialogue.
Pour le porte-parole de la presse privée francophone Mbaïrabé Ouaye, malgré les efforts consentis par les médias privés dans l’accompagnement du processus de transition et la sensibilisation pour la participation active de toutes les sensibilités, la presse privée semble être méprisée. Selon lui, en dépit de moult sacrifices, le CODNI a affiché un mépris à l’endroit de la presse privée. Il souligne que certains médias ont reçu l’accompagnement prévu par le PNUD et d’autres n’ont rien reçu. Le porte-parole des médias privés et directeur de la publication du journal « Le Haut-Parleur » ajoute que la 3e tranche qui devrait suivre selon les promesses des responsables du CODNI n’est pas versée. Il affirme que le CODNI a promis d’accompagner les médias privés financièrement avant, pendant et après le dialogue, mais malheureusement jusqu’à présent, rien n’est fait.
Les médias privés interpellent les responsables de la HAMA de retirer purement et simplement la fiche adressée aux médias privés sans consultation au préalable.
Au sujet de l’aide accordée à la presse, le porte-parole explique que c’est depuis 10 ans que la presse privée n’a pas eu l’aide à la presse qui est un droit reconnu par les textes de la République et non de l’aumône. Les patrons de la presse privée exigent aussi le versement sans délai de l’aide à la presse et de tous les arriérés des années précédentes.
Au CODNI, ils demandent la clarification sur la participation des médias privés au dialogue, également le paiement de la subvention allouée.
Les responsables des médias privés signataires du document comptent mener des actions de grande envergure dans les jours à venir, si leurs revendications ne sont pas prises en charge.
Les responsables des médias privés ont également prévu organiser un point de presse ce mardi pour informer l’opinion nationale et internationale sur la situation des médias privés au Tchad.
Jules Doukoundjé