Si certaines personnes choisissent de manifester physiquement ou verbalement leur intérêt pour la lutte contre la pollution de la planète causant le changement climatique, Mme Khadidja Ali Zakaria alias kadidreams styliste et artiste plasticienne, tchadienne a choisi l'art pour mener cette lutte. Portrait.
Née à N'Djamena, la capitale tchadienne, dans une famille modeste où aucun membre n'est artiste, cette jeune étoile de l'art plastique tchadien décide de tracer son chemin pour prouver son talent et montrer à ses parents et aux autres qu'ils ont tort de lui refuser sa chance de poursuivre son rêve de réussir autrement. Passionnée de voyage et de dessin dès son bas âge, elle n'avait fréquenté l'école que pour avoir l'esprit ouvert dit l’artiste. Selon elle, les études ne garantissent pas la réussite, il faut avoir de l'ambition et de la motivation pour suivre sa passion afin de réussir sa vie et réussir dans la vie. « J'ai arrêté l'école après avoir obtenu mon baccalauréat. Cela fait 5 ans que mes parents me demandent de reprendre les études, mais moi je me suis dit bon les études ne sont pas forcément payant, mais chacun a son destin. Grâce à mon métier, je subviens à mes besoins. On ne réussit pas tous en étudiant, on peut ne pas étudié et réussir. J'aime bien la vie que je mène je n'ai pas envie de laisser pour rien au monde. J'aimais déjà le dessin et la couture donc je me suis formée pendant un temps », dit-elle.
Pour mieux mener sa lutte, elle ramasse des fois les bouteilles, parfois case sont les enfants qui me les ramassent moyennant de pièces de monnaie, « cela leur permet d'éviter de voler ou de mendier », explique Khadidja, Ali Zakaria. Elle pratique l'écoresponsabilité dans toutes ses œuvres artistiques, dans la conception de vêtement comme du tableau. « Je recycle de déchet puis je le transforme en de robe, jupe, pantalon. Je redonne la vie au plastique communément appelé leda, de bouteille d'eau et d'autres objets en plastique ». Elle se décrit comme une environnementaliste, l'idée de création avec les objets en plastique recyclé lui ai venue naturellement, « j'ai créé 7 tableaux en gros. Si cela ne tenait qu’à moi, je peignerais tous mes tableaux en noir, mais comme tout le monde n'est pas artiste et que c’est aussi un commerce j'en fais presque de tous les goûts et couleurs ». La couleur noire est-elle sa couleur préférée, qui selon elle représente l'élégance et la différence. « Mon objectif premier est de détruire ces bouteilles pour protéger les enfants en particulier les enfants communément appelés « mahadirine » et les enfants de la rue », souligne-t-elle. Pour Kadidreams, croire en son rêve n'est pas suffisant, il faut travailler fort.
NDM