Donc la campagne électorale a commencé officiellement depuis quelques jours. Le candidat et président sortant Idriss Deby Itno rempile pour la 6e fois. Oui, vous l’avez bien lu. C’est la 6e fois. Dans un autre pays, le débat sur la candidature du candidat Deby Itno aurait fait débat. Pas au Tchad où l’attentisme et la paresse intellectuelle en sont les ADN. Bref la précampagne était injuste. Et la campagne électorale actuelle est terne et déséquilibrée. Pourquoi?

D’abord, la précampagne. Elle a duré quelques semaines. Il n’y avait que pour le président Deby Itno. Il a fait le tour du pays, posant une seconde première pierre sur la première pierre d’il y a 5 ans. Promettant les mêmes routes et les mêmes infrastructures d’il y a 6 ans. Le même disque rayé. Les mêmes endroits. Le même discours. Le Kaftan et le turban du raïs dépassaient un peu trop. Personne ne croit. Ces promesses sont insensées parce qu’électoralistes. Et tenez-vous c’était en pleine période de la Covid-19 et du couvre-feu. Seul, le Maréchal et son parti, le Mouvement Patriotique du Salut (MPS) étaient autorisés à braver le méchant coronavirus. Un film tragicomique où le scénario étaient écrit d’avance avec des acteurs qui s’affranchissaient allègrement des toutes les règles du plateau. La mise en scène était tellement grossière que le premier quidam aurait compris que c’était une campagne électorale avant l’heure. Une campagne déguisée en tournée présidentielle. Elle était injuste et inéquitable. Surtout que les médias publics comme des enfants de la chorale du dimanche étalaient sur les ondes, payés par tous les Tchadiens, cette grossière campagne. Tant pis alors pour les esprits naïfs qui croient qu’il suffit d’être président candidat pour réaliser des miracles. Simplement parce que même si le Maréchal Président Candidat veut, il ne peut rien, car les caisses de l’État sont vides.

Ensuite, la campagne officielle a démarré depuis le 11 mars. Le paysage politique est terne. Plusieurs poids lourds politiques se sont retirés de la campagne. Quelques poids légers sont dans la course. Pour combien de temps? Peu d’entre eux ont les moyens de continuer à battre campagne. La plupart sont, comme le disait un politologue, « des accompagnateurs ». Bien avant le déclenchement officiel la tension sociale avec la plateforme syndicale revendicative était un caillou dans la chaussure du président. Le caillou s’est métastasé. Il est partout dans le corps du candidat. Deby Itno ne s’est surtout pas aidé en continuant à verrouiller l’espace public empêchant l’expression de la société civile, de certains acteurs politiques et comme si cela ne le suffisait pas il a double-verrouillé Internet. L’affaire Yaya Dillo a été la gaffe de trop qui a permis de tout déverrouillé tellement la bavure était indéfendable. Le Maréchal s’est retrouvé, dans cette affaire, à découvert et sans troupe tout en offrant à Dillo une stature de brave opposant. Cette aventure montre deux grandes faiblesses du président : soit il n’a pas de bons conseillers autour de lui. Soit il n’écoute que lui-même. C’est là le danger d’un pouvoir seul. Et d’un système sclérosé par l’usure du pouvoir. Deby Itno apparaît alors comme le dirigeant d’un système qui n’a toujours pas compris que le bébé né en 1990, à son arrivée au pouvoir, est un adulte de 30 ans. Un adulte qui n’a aucune perspective devant lui à part être militaire et avec un peu de chance être fonctionnaire de l’État. Mais de quel État?

Le 13 mars. Jour de lancement de campagne du candidat du consensus Idriss Deby Itno. Lieu : au stade Idriss Mahamat Ouya. Les Tchadiens ont vu et entendu un candidat véhément, presque martial. Il a arrosé d’une insulte vulgaire ses adversaires politiques. Et a qualifié certains hommes politiques des officines au service de l’étranger. Une sortie qui donne le ton d’une campagne sans relief où les arguments ont laissé la place à l’improvisation. C’est à se demander si le candidat a un programme. Elle a parasité 1h de discours. Le public ne parle que cette injure. Elle semble être la seule vilaine idée restée gravée dans la mémoire du public. Tout le Tchad en parle. Les internautes tchadiens tournent le tout en dérision.

Enfin, le parti au pouvoir le MPS ne semble pas être un vrai parti. C’est un assemblage d’hommes et de femmes qui ne produisent aucune réflexion après 30 ans au pouvoir. Cela se sent. Cela se voit. Cela s’entend. Il suffit de discuter avec ses leaders pour comprendre qu’ils sont dans une impasse. Le MPS n’est finalement qu’une bannière où les plus opportunistes écrasent les plus travaillants. Et les plus roublards enfarinent les plus honnêtes. Plus personne ne sort du lot. Les uns par crainte d’être écartés. Les autres sont occupés à meubler la taverne du Maréchal à coup des « présidents fondateurs » et des « grâces à votre clairvoyance ». Ce manque de débat patent au sein du parti fera-t-il, enfin, revenir le Maréchal sur la confiance qu’il accordé à ses amis politiques incapables de lui proposer un programme et de le défendre. Ils sont fort probablement en train de conduire le candidat Deby Itno vers l’abîme. Parce qu’il n’y a aucune tête pour réfléchir et produire des idées innovantes. Ils préfèrent produire des éloges « gondwanaises » à la Mahamane. Entre temps, les Tchadiens ont évolué. Ils n’attendent rien du candidat président. Ils ont appris à le connaître depuis 30 ans. Il a désappris à les connaître depuis 30 ans. Dans cette élection, le candidat Deby Itno doit regretter n’avoir en face de lui que des poids plumes de la politique. Il compte certainement sur un fort taux de participation pour se consoler. Les Tchadiens se bousculeront ils le 11 avril devant les bureaux de vote? Surtout que plusieurs organisations politiques et de la société civile s’organisent pour appeler au boycott. Le Maréchal fait le pari de gagner cette bataille électorale avec un fort taux de participation. Cible presque inatteignable tellement cette campagne est terne et morose.

Bello Bakary Mana 

La plateforme syndicale revendicative a convoqué une réunion avec la base, vendredi 12 mars à la Bourse de Travail. Objectif : faire le point sur leur rencontre du jeudi, 11 mars avec le gouvernement. Reportage.

Bourse du Travail non loin de marché à mil, ce matin 12 mars. Il est 11 heures passées de quelques minutes. La cour du Quartier Général des travailleurs du Tchad grouille de monde. La base syndicale veut prendre connaissance des propositions du gouvernement. Barka Michel, porte-parole de la plateforme syndicale revendicative affirme que le gouvernement a reculé. Il propose dit-il, de payer un 1/12ème du montant total du titre de transport communément appelé le 13ème mois en avril au lieu de mai. « Nous sommes revenus à la base. Les camarades sont venus nombreux et nous avons échangé sur la question. Ce n’était pas du tout facile, le débat était âpre ». D’après M. le syndicaliste, après des discussions houleuses, les syndicalistes sont parvenus à ce consensus : les travailleurs exigent que le paiement s’effectue d’ici à la fin mars au lieu d’avril si le gouvernement est de bonne volonté. Sinon, la grève se poursuit. Au huitième jour, la plateforme va se retrouver pour une évaluation et voir ce qu’il y a lieu de faire, dit le porte-parole.  « La plateforme est chargée de renvoyer cette proposition vers le gouvernement », précise-t-il.

Selon Ngartoidé Blaise, Secrétaire National du Syndicat des Enseignants du Tchad (SET) la médiation des religieux a échoué malgré les 23 jours francs accordés par la plateforme. Pour lui, les deux rencontres qui ont eu lieu avec le gouvernement et la plateforme n’a rien donné. « Cela veut dire que les religieux eux-mêmes sont arrivés à la limite de leur négociation », affirme-t-il. Il rajoute que le gouvernement veut que la plateforme signe un pacte social sans aucune garantie. « Si les enfants restent à la maison, c'est la faute du gouvernement et non des syndicats ».

« La paix exige le dialogue et la patience »

Contrairement aux syndicalistes, les religieux ne parlent pas d'échec de leur médiation. Selon Cheick Abdadayim Abdoulaye Ousmane, SG du Conseil Supérieur des Affaires islamiques du Tchad (CSAI), les négociations sont avancées. Il n’est pas un échec. « Nous voulons que gouvernement et syndicats sortent satisfaits », précise-t-il.

Pour le Pasteur Batein Kaligue, Secrétaire général de l'Entente des Églises Missionnaires et Évangéliques au Tchad (EEMET), une étape est passée, une autre viendra. « Le dialogue est un processus. Nous n’avons pas démissionné de cette médiation même si la plateforme n’est pas satisfaite et veut relancer la grève », argumente-t-il. Nous croyons, dit-il, qu’un jour nous arriverons à mettre fin à toutes ces grèves. « Nous confions ce processus à Dieu qui a le dernier mot. Le gouvernement et ses partenaires sociaux sont tous des fidèles. Les religieux sont des partisans de la paix, de dialogue et non la violence ».

Pour lui, s'opposer au dialogue ne serait pas un comportement sage. Il se dit déçu d'écouter les gens les taxer déjà d’être progouvernementaux. D’autres disent que les religieux viennent à la Présidence pour sortir avec des enveloppes. C'est déplorable de dire de pareilles choses. « On n’a pas désarmé. On n’a pas non plus plié bagages. Nous sommes toujours en train de négocier ».

Moyalbaye Nadjasna

Les établissements publics d’enseignement sont en grève depuis 24h suite au mot d’ordre de sous-section de la plateforme revendicative des enseignants de la province de N’Djamena. Reportage

Il est 10h. Les cours des établissements publics sont presque vides. Il y a des moutons, chèvres, et quelques élèves traînent encore dans la cour. Motif : les enseignants sont en grève. Aux Lycées de Walia, Félix Eboué, le constat est le même. Mais, ce n’est pas le cas du Lycée la Liberté dans le 5e arrondissement où il y a eu quelques échauffourées entre les élèves et les forces de l’ordre.

A l’entrée de ce Lycée, les véhicules du Groupement militaire d’intervention police (GMIP) sont visibles. Un enseignant de la 6e est assis un bâtiment, corrige les copies. Il explique sous le sceau de l’anonymat, « on était surpris lorsque les forces de l’ordre sont montées à l’assaut de l’établissement. Le problème ne vient pas des élèves ».

Selon lui, le mot d’ordre de la grève vient des syndicats, mentionne l’enseignant. Il répète que cette grève ne concerne pas les élèves. « Quand les élèves étaient venus ce matin, on les a libérés. Ce sont les policiers qui ont attaqué nos élèves », dit-il. Toujours selon l’enseignant, cette manifestation ne vient pas des élèves, mais cel vient plutôt d’une bande inconnue. « C’est une manifestation est venue de dehors. Et comme le Lycée est en face du marché, les élèves qui étaient hors de l’établissement fuyaient pour regagner la cour intérieure. Les policiers ont profité pour jeter du gaz lacrymogène. C’est malsain, » déplore l’enseignant.

Un homme voisin de l’établissement qui a assisté à l’affrontement affirme, « cela est lamentable et regrettable que jusqu’à nos jours, les policiers continuent à tirer de lacrymogène sur les élèves et les paisibles citoyens ». Pour lui, les élèves rentraient, les policiers les ont repérés. Ensuite, ils ont commencé à tirer de gaz lacrymogène.

Dans une salle, un élève de la terminale D, seul, avec un livre de mathématique en main, nous reçoit.  « Tout est allé très vite. Cela à engendrer des désordres, » dit-il. Pour lui, les cours ont à peine repris. Et la grève reprend « le gouvernement ne se soucie pas de l’avenir de l’école tchadienne. Les policiers sont venus nous chasser dans notre cour de l’école à coup de gaz lacrymogène. »

Selon des sources sécuritaires, 3 véhicules des forces de l’ordre sont cabossés par les manifestants. Il n’y a pas eu, semble-t-il, des arrestations.

Djilel-tong Djimrangué  

Il a trimé dur pour vivre sa passion. Rien n’a été facile, mais il s’est accroché. Aujourd’hui il est gastronome et rêve d’être ambassadeur de la gastronomie tchadienne. Entrevue avec le cuisiner et pâtissier Hissène Mahamoud.

Qui est Hissein Mahamoud ?

Écoutez c’est dur de parler de soi. Vous savez, on porte en nous nos bagages culturels. Il est très mal vu de parler de soi. Je dirais simplement que je suis Hissein Mahamoud chef cuisinier pâtissier franco-tchadien. Je suis né à dans la belle palmeraie de Faya, dans l’extrême-nord du pays. J’ai fait mes premières études entre cette ville-palmeraie et la capitale, N’Djamena. J’ai fait des études supérieures en Algérie. Et surprise en Lettres Modernes. En 2007, j’ai posé ma valise en France, ou j’ai changé de filière pour faire des études en gastronomie.

Pourquoi ce revirement brusque ?

Je me suis posé beaucoup de questions avant de me lancer dans la gastronomie. Puisque ce n’est pas ce que la famille attendait de moi. Pour eux, c’est les Lettres Modernes pour le métier d’enseignant, mais le destin en a voulu autrement. Il faut dire que la gastronomie est une question de passion pour moi. J’en étais passionné depuis mon enfance, mais au Tchad il est difficile de s’exprimer. Et plus encore les communautés nordistes très fermées et conservatrices. Au début je me cachais sous des pseudonymes sur les réseaux sociaux pour faire mon métier. Comme je gagnais bien ma vie, j’ai décidé de sortir de l’anonymat. Il n’y avait aucune raison de rester caché. Cuisiner est un métier comme un autre. Surtout que je ne volais personne. Le public m’a découvert et apprécié ce que je fais. Voilà une partie du film de ma vie qui m’a conduit où je suis aujourd’hui. J’espère que Dieu me prêtera vie pour continuer à progresser et réussir mes projets.

Quel est le regard de votre entourage ?

Mon entourage est très fier. Surtout ma mère elle est vraiment comblée. Je tiens à lui rendre hommage. Elle est mon pilier.

Combien de temps vous êtes dans le métier ?

12 ans

Est-ce que l’art culinaire tchadien est valorisé ?

Oui je crois que l’art culinaire est valorisé au Tchad. Le Tchad est très riche parce que moi en tant que pâtissier, je réalise mes produits à base de nos recettes locales. Il y a des produits qu’on ne trouve nulle part en Europe. On a aussi des valeurs dans ce pays. J’ai créé un Label spécial pour mettre en scène cette culture culinaire du Tchad. Cette richesse que Dieu nous a donnée. Dommage que très peu en en sont conscients.

Par exemple, j’ai réalisé des gâteux et des macarons à la spiruline. C’était très apprécié et très bon. Un produit qui se vend très bien en France. J’ai aussi créé une pâtisserie que j’ai dénommé Paris-N’Djamena, qui est le dérivé de Paris presse qui n’est rien d’autre que la tour de France. J’ai imité cela pour introduire  le « cournaka ». Cette création cartonne bien en France. Et il y a aussi le chococise, un mixage américano- tchadien dans les biscuits. Au lieu de mettre les chocolats j’ai mis des dattes tchadiennes.

 Est-ce que l’art culinaire tchadien a un avenir ?

Oui. Pourquoi vous savez ? Parce que là je suis à ma troisième édition de Master class. À la première année ont était 3 personnes, à la 2ème ont était 5 et la 3ème ont était 8 personnes. Donc il y a de l’avenir dans la cuisine tchadienne. Le public commence à comprendre l’importance de la cuisine. Je rencontre beaucoup de personnes comme moi. Ils veulent vivre leur passion de la cuisine, mais s’abstiennent par peur d’être jugés par les autres, ils se cachent. Mais dans la vie il faut affronter les choses. Le fait d’être parti du pays m’a beaucoup aidé. Je me suis dit parfois que si j’étais resté au pays, j’aurais des problèmes avec ma famille, puisqu’être cuisinier pour eux est un insensé.

Est-ce que le Tchad a des structures de formation ?

Je n’ai pas encore vu une structure qui forme les jeunes pour ce métier. Un de mes projets est de créer une école de formation pour la gastronomie tchadienne. J’ai échangé avec le ministre de la Culture et de l’Artisanat à ce sujet.

Quelle est la spécialité de l’art culinaire tchadien ?

Le Tchad regorge de spécialités. Chaque province du Tchad a une spécialité même si je suis incapable de vous citer une spécialité. J’entends, je lis, je vois à travers les débats sur les réseaux sociaux. Le pays est riche en matière de ses spécialités culinaires. Nous devons faire quelque chose. Pourquoi pas organiser un festival gastronomique inter provincial pour valoriser nos spécialités ? Vous voyez par exemple au sud du Tchad, on a la sauce longue, au centre on a le koumranga, etc. C’est d’une richesse inouïe.

J’appelle nos gouvernants à valoriser la gastronomie tchadienne, à diversifier cette culture. Franchement je suis en train de me transformer en ambassadeur de la gastronomie tchadienne. Il me faut l’appui de l’État tchadien. Je voudrais être entendu. Le ministre m’a déjà fait la promesse de valoriser la gastronomie tchadienne. Et donner ainsi la chance à tous ceux qui veulent faire la cuisine.

Pensez-vous venir vous installer au Tchad ?

Sans retenu, je réponds oui. J’ai des promesses pour cela. Je reviendrais m’installer la tête haute pour transmettre mon savoir à ceux qui le désirent. J’ai un projet que j’ai soumis. J’attends la suite de l’État tchadien puisque de l’autre côté de la France c’est déjà bon.

Réalisation, Christian Allahdjim

Au Tchad, la tomate est produite en abondance, mais elle est une denrée périssable. La plupart des producteurs et les grossistes jettent les invendus qui risquent de pourrir entre leurs mains. N’existe-t-il pas des techniques de conservation ? Reportage

La tomate est produite dans plusieurs zones du pays. Le Tchad ne dispose qu’une seule usine de transformation de fruit à Doba. Elle est fermée depuis plusieurs années. La plupart des producteurs des tomates après un dur labeur voient pourrir leurs produits. Selon Moustapha Djibrine, tout le monde est perdant : producteurs, grossistes et même les consommateurs. « Vous voyez, ils sont dans des caisses, sinon pendant le transport tous vont pourrir. On dit qu’une tomate pourrie pourrit toutes les autres. Malgré cela, c’est difficile. On finit toujours par en jeter », déplore-t-il.

Pour Mahamat Abdelkrim Ahmadaye, technicien à Direction de la Nutrition et de la Technologie Alimentaire (DNTA), il est possible de conserver les produits agroalimentaires comme la tomate. D’abord, c’est un problème de volonté, le vouloir c’est déjà le pouvoir, dit-il. Pour lui, la tomate fait partie des fruits qu’on peut conserver d’une manière élémentaire sans avoir besoin de connaissances techniques agro-industrielles très approfondies Il propose aux producteurs trois techniques de conservation artisanale et ancestrale de la tomate. Il faut d’abord pellée la tomate.

La première technique consiste à sélectionner les tomates mûres, les laver, les chauffer, laisser refroidir et les éplucher. Les pétrir puis les passer à la stérilisation à un degré souhaité, le laisser refroidir, embouteiller et étiqueter.

La deuxième technique explique-t-il, c’est la conservation sèche. « On sèche la tomate après avoir découpé en tranche », dit le technicien.

Travailler en amont

« En période de pic, de forte production, il faut un travail en amont. Il faut former les producteurs. Quel type de tomate produire ? Parce qu’il y a plusieurs variétés », déclare Mahamat Abdelkrim Ahmadaye. Pour lui, l’agriculture n’est pas un métier de pauvre. Selon lui, au Soudan, au Nigeria et aux États-Unis, c’est de grosses fortunes qui investissent dans l’agriculture. « Lorsque le Président de la République demande aux Tchadiens de s’investir dans l’agriculture, le message n’est pas agressé au petit paysan sans moyens au fond du village qui vit avec moins d’un dollar par jour ». Il rajoute « je demande aux opérateurs économiques d’aimer la terre, la main d’œuvre est là. Ce sont des milliers d’emplois pour les jeunes. Et nous, en tant que nutritionnistes et technologues nous feront le suivi », dit-il. M. Mahamat Abdelkrim Ahmadaye demande à la population et aux producteurs de venir vers eux, les techniciens pour recueillir de conseils. Au lieu de jeter les tomates invendues, « nous allons leur proposer des solutions ».

Le technicien de la DNTA affirme que la DNTA est un service public. Il est ouvert à la population. Il indique que la direction dispose des ressources humaines compétentes pour former les producteurs.

Il interpelle les autorités et les partenaires techniques et financiers de se rapprocher de la DNTA pour voir ensemble les faisabilités de vulgarisation de plusieurs techniques au plus grand nombre.

Moyalbaye Nadjasna

Depuis une semaine les femmes tchadiennes réalisaient des activités diverses relatives à la SENAFET. Ce lundi, 8 mars les femmes de différentes corporations sont sorties à la place de la nation pour commémorer la journée internationale de la femme (JIF). Reportage.

Difficile d'avancer et pénible pour elles de supporter la chaleur accablante de ce matin du 8 mars à la place de la nation. Elles sont venues de différentes composantes sociales, des ministères, des compagnies de téléphones mobiles. Banderole et pancartes en mains, elles sont belles dans leurs uniformes bigarrés. Des policières sur des motos font de parades impeccables. L'ambiance est festive. Le public curieux était témoin oculaire.

Mme Falmata Danembaye, la cinquantaine est chef de service Apprentissage du Fonds national d'appui à la formation professionnelle (FONAP). Selon elle, la SÉNAFET/JIF a marqué les souvenirs des souffrances des femmes. « Au début nous l’avons résumée à l'habillement, mais au fil du temps, nous découvrons que c’est une lutte », dit Falmata. Pour elle cette célébration porte ses fruits depuis quelques années. Elle estime que la femme autrefois marginalisée est plus consciente et doit continuer la lutte pour faire sa place dans la société. « Nous remercions les autorités qui nous soutiennent dans cette dynamique qui nous permet de libérer la parole », affirme-t-elle joyeusement.

Falmata soutient qu'aujourd'hui, les femmes sont responsabilisées dans presque toutes les institutions publiques comme privées. Elles jouissent des mêmes droits et devoirs que les hommes.

Autre son de cloche. Pour Denemadji Joséphine, 28 ans, c’est le contraire. Pour elle la SÉNAFET /JIF, ne représente rien pour elle. Elle affirme n’être qu’une pauvre petite dame qui cherche à manger à ses enfants. « Je vois une foule nombreuse alors je fonce pour vendre mes boulettes. Je profite pour faire des bonnes affaires. Je le fais pour nourrir la maisonnée. C'est la fête des femmes qui travaillent. Et non pour les pauvres femmes comme moi ».

La journée internationale de la femme (JIF), pointe cette année le leadership féminin. Un défi institutionnel, mais aussi social. Les sociétés se doivent être justes et équitables sur les questions de genre.

Moyalbaye Nadjasna

Assyongar Masra Succès, président du parti Les Transformateurs a déposé sa candidature à la présidentielle d’avril 2021. Et ce, en dépit de son âge. Reportage.

Il l’a annoncé le 6 novembre 2020 dernier. Le président du parti Les Transformateurs, Dr Assyongar Masra Succès a officiellement déposé sa candidature, le jeudi 25 février, à la Cour suprême à l’élection présidentielle d’avril prochain. Il est le 4e candidat à faire acte de candidature.

Pour cela, il a donné rendez-vous ce jeudi à 9h 30 mn à ses militants à la Cour suprême, lieu de dépôt des candidatures. C’est finalement à 10h09mn que le leader des Transformateurs s’est présenté. Vêtu en bleu, un cache-nez aux couleurs du tricolore tchadien, le candidat Masra Succès était accompagné par les membres du Bureau Exécutif de son parti et une dizaine de militants. L’artiste Raïs Kim était présent.

Dans la salle d’audience où siège la commission de réception des candidatures, Succès Masra est reçu par les membres de cette commission. À huis clos, le dépôt s’est fait. À 10h29mn, celui qui a fait acte de candidature officielle, en dépit de la clause d’âge qui l’exclut, est ressorti tout souriant.

Dans sa déclaration à la presse, faite sur l’estrade de la Cour suprême, Dr Masra Succès explique que sa candidature est motivée par l’inclusion. « Nous sommes ici au nom de l’inclusion électorale. Ça veut dire que tous ceux qui veulent être candidats ont le droit de l’être. Sinon ce sera de l’apartheid électoral », dit-il. Pour lui, les trois conditions pour que l’élection présidentielle soit utile au Tchad sont la Justice électorale, l’inclusion et l’alternance. « L’heure de l’alternance est arrivée. Et les Tchadiens veulent que le président sortant Deby les voie continuer le chemin qu’il a commencé », affirme-t-il avant de proposer le poste de conseiller à la sécurité à Deby.

Candidature à polémique

L’annonce de la candidature du leader des Transformateurs est sujette à polémique. Certains affirment d’ores et déjà le rejet de sa candidature. D’autres soutiennent qu’elle est recevable sur la base de la hiérarchie des normes. Les premiers évoquent la constitution du 4 mai 2019, modifiée en 2020, a, dans son article 67 fixe l’âge à candidater pour la présidentielle à 40 ans. Les deuxièmes, la charte de la jeunesse de l’Union Africaine (UA) fixe cet âge à 35 ans. Pourtant le candidat des Transformateurs n’en a que 38. Interrogé à cet effet, il rétorque : « vous avez vu que ma candidature vient d’être enregistrée. Donc, parlons de ce qui est accepté pour le moment. » Reste à la Cour suprême de juger de sa recevabilité ou non.

Le dépôt des candidatures s’est ouvert le 13 février. Il restera ouvert jusqu’au 26 février à minuit. La liste des candidats retenus sera publiée le 9 mars conformément au chronogramme de la Commission électorale nationale indépendante (Céni).

Christian Allahadjim

L'association tchadienne pour la promotion et la défense des droits de l'homme (ATPDH) s’inquiète du climat social et politique au Tchad qui, selon elle, se dégrade continuellement. C’est ce qui ressort du communiqué de presse signé du Vice-président, Djekourninga Kaoutar Lazare, ce 23 février 2021.

Selon le communiqué de presse de l’ATDPH, depuis quelques mois, les manifestations de rue, les grèves des travailleurs du public rendent la vie sociale et économique du pays morose. Pour le vice-président de l'ATPDH, Djekourninga Kaoutar Lazare, les libertés d'opinions, d'expression, de manifestants et de réunion sont constitutionnelles. « L’article 28 de la constitution, les articles 19 et 20 de la Déclaration universelle des droits de l'homme, et l’article 21 du pacte international relatif aux droits civils et politiques, entre autres, constituent les garanties », dit-il. Il soutient que, le Tchad est dans la période électorale et les candidats qui concourent aux suffrages doivent exercer leurs activités dans le respect de la loi.

Selon lui, le respect de la souveraineté et de l'unité nationale ainsi que la démocratie pluraliste sont plus que nécessaire. Le vice-président de l'ATPDH s'indigne des décisions du ministre de la Sécurité publique interdisant les réunions publiques. Il se demande comment les candidats à l’élection pourront mener leurs activités. Pour lui, l'argument covid-19 n’est plus acceptable. «…alors que le Président de la République et le Mouvement patriotique du Salut (MPS ) effectuent régulièrement des activités et des tournées politiques dans le pays ».

Le Tchad est signataire des instruments juridiques internationaux et a l'obligation de les respecter, relève le communiqué.  Les autorités tchadiennes doivent appliquer les lois garantissant aux Tchadiens leurs libertés d'opinion d’expression, de manifestations et des réunions en vigueur au pays affirme le vice-président de l'ATPDH.

Moyalbaye Nadjasna

La liste des candidats à l'élection présidentielle au Tchad prévue pour le, 11 avril prochain, à été publiée, le 03 mars dernier. Sur les 17 dossiers de candidature déposés, seulement 10 ont été retenus. Cependant, au rang des candidats retenus, quelques-uns se retirent. Ialtchad s'est intéressée aux partants et non partants pour comprendre leurs raisons. Reportage

Selon le candidat de l'Union nationale pour le Renouveau et la Démocratie (UNDR), M. Saleh Kebzabo, les motivations du retrait de leur candidature sont nombreuses. Il déclare avoir envoyé une lettre de retrait  à la cour suprême avant la publication de la liste. D’après lui, la cour suprême a retenu sa candidature soit pour leur faire perdre les 10 millions de caution soit le dénigrer.  «La cour suprême est tenue de respecter le chronogramme qui s’impose à tous. Selon la CENI, la date de publication de la liste des candidats est fixée pour le 09 mars. Ce que la cour suprême vient de faire n’est pas loin d’un parjure, sinon une forfaiture», indique le candidat de l'UNDR. De son avis, c’est un désordre politique créé.

Pour le président de l'UNDR leur retrait fonde beaucoup de raisons. En réalité, dit-il, les militants du Bureau politique national (BPN) ou Bureau exécutif savent depuis un an que la participation de l’UNDR allait être hypothétique. Kebzabo affirme que le régime MPS à tout ficelé  a son avantage. L'organisation donnant lieu à la 4ème République, la création de 50 départements et 23 régions, la modification du code électoral, l’élévation de Deby au rang du Maréchal sont entre autres les motivations de notre retrait.  « On s’insurge contre toutes ces causes», note-t-il. D'après lui, la date arrêtée pour les campagnes c’est le 11 mars. «Nous avons Il y a une dizaine de jours, publié un mémorandum en douze points afin de discuter avec la CENI et le gouvernement pour qu’on se mette d’accord sur les termes d’une élection transparente. Ils n’ont pas répondu à nos doléances», informe le présent de l’UNDR.

«Candidature avec un schéma de retrait à un moment précis »

Saleh Kebzabo souligne qu’il y a eu tentative d’assassinat d’un candidat à l’élection à la personne de Yaya Dillo, le dimanche dernier. C’est la 1ere fois, déclare-t-il, en 25 ans d’élections, qu’on assiste à une telle barbarie. A partir de ce fait-là, nous irons à quelle élection s’interroge-t-il ? Selon lui, l'UNDR n’a jamais fait d’accompagnement. Depuis 2016 poursuit-il, il n’y a pas d’améliorations et la situation politique s’empire. «J’ai déposé ma candidature avec un schéma de retrait de la course à un moment précis. Mais les gens ont précipité notre décision de retrait que nous ne regrettons pas notre retrait d’une fausse élection, une mascarade électorale qui va amener des résultats catastrophiques », martèle-t-il. Sur le plan politique, l’avenir de notre pays est de plus en plus hypothétique et notre démocratie est en danger, a-t-il signifié. «Je ne suis pas candidat de l’alliance mais de l’UNDR. J’ai représenté l’UNDR dans toutes les échéances et n’ont une alliance. L’accident de l’alliance qui s’est produit, la page est tournée. Nous avons été victime d’un complot mais les militants de l’UNDR ont très tôt compris et ont décidé que l’UNDR se retire donc c’est terminer», conclut-il.

Se retirer de la course c'est aller très vite au besoin

Romadoumngar Nialbé Félix est candidat du parti Union pour le Renouveau et la Démocratie (URD). Lui contrairement à Saleh Kebzabo, estime pour sa part que, le retrait d'une candidature respecte la procédure à laquelle on a été investi. « J'ai été investi  par un congrès extraordinaire qui a regroupé les militants de l’union pour le Renouveau et la Démocratie (URD) des 23 provinces du pays. Donc s'il fallait que je me retire  il va falloir que le congrès le décide», dit-il. Selon lui, Il s'est produit le 28 février, un problème judiciaire mal géré.

C'est tragique, les tchadiens en ont encore perdus leurs vie, regrette-t-il. C'est déplorable note-t-il que cela se passe au domicile d'un candidat qui, malheureusement n'a pas été retenu. «Mais il y a eu des événements plus grave que ça au Tchad qui n'ont pas empêché l'organisation des élections. L'arrivée de la rébellion en 2006 au cœur de N'Djamena en est une illustration», argumente, Nialbé Félix. Pour lui, dit-il, se retirer de la course suite à un problème judiciaire très mal géré, c'est aller très vite au besoin. «Ceux qui sont investis  par le bureau exécutif c'est facile de se retirer mais mon cas, il n'y a pas de raison pour me retirer», a terminé le candidat partant de L’URD.

La France demande qu’une enquête publique soit ouverte sur l’incident qui s’est produit au domicile de Yaya Dillo afin de situer les responsabilités. La RFI suggère qu’il y ait une couverture médiatique équitable des candidats. L’ONU pour sa part appelle au dialogue pour une meilleure organisation des élections libres et transparentes au Tchad.

Moyalbaye Nadjasna

L’incident qui s’est produit au domicile de l’opposant et candidat à la présidentielle d’avril 2021 Yaya Dillo fait l’objet de toutes les supputations. L’opposant accuse le pouvoir de vouloir l’éliminer. Le gouvernement l’accuse de rébellion armée en ville. Reportage

La première réaction du gouvernement venait du ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement Cherif Mahamat Zene. Sur les ondes de la RFI le 28 février, le ministre parle d’une interpellation qui a mal tourné. D’après lui, les éléments de la police, venus pour interpeller Yaya Dillo Djerou Betchi, ont essuyé des tirs venant de l’intérieur de son domicile. « Les forces de l’ordre ont agi en légitime défense », dit-il. Il donne un bilan de 2 morts sans préciser leurs identités. L’opposant Yaya Dillo, lui, parle de 5 membres de sa famille tués, dont sa mère.

La deuxième réaction est celle du procureur de la République près du tribunal de grande instance de N’Djamena, la capitale tchadienne, M. Youssouf Tom. Dans sa déclaration faite le lundi 1er mars, il affirme que M. Yaya Dillo fait l’objet d’une procédure correctionnelle orientée en citation directe depuis octobre 2020. « Ce dernier n’avait pas daigné comparaître », précise le procureur. Il affirme que le concerné se trouvait dans une zone difficile d’accès. Il a fallu attendre son retour à N’Djamena. Le samedi 27 février, les forces de sécurité sont allées exécuter le mandat d’amener, « n’ayant pas atteint leur objectif, le dimanche 28 février, les officiers de la police judiciaire chargés d’exécuter les mandats ont renforcé leur sécurité pour se rendre au domicile de Yaya Dillo. Ce dernier a opposé une résistance et il y a eu des échanges de tirs qui ont causé quelques morts, des blessés et des dégâts matériels, » déplore le procureur. Une enquête judiciaire est ouverte pour meurtre, coups et blessures volontaires et complicité de meurtre et de coups et blessures volontaires contre tous les auteurs, coauteurs et complices de ces infractions, informe le procureur.

La troisième et la dernière version est celle du patron de la diplomatie, M. Abba Siddick. Détails à l’appui, le ministre des Affaires étrangères a voulu convaincre les diplomates. Il a qualifié l’événement de rébellion en pleine capitale. « Les autorités judiciaires sont confrontées à une rébellion de M. Yaya Dillo qui a refusé d’obtempérer aux injonctions de la police venue lui présenter, le 27 février un mandat d’amener » dit-il.

Ensuite, il est revenu sur les faits reprochés à l’opposant. « Yaya Dillo est visé par deux plaintes déposées contre lui, pour refus de restituer trois véhicules de service après avoir quitté ses fonctions de représentant de la CEMAC, et de diffamation et insulte à l’égard de l’épouse du Chef de l’État », dit le patron de la diplomatie tchadienne aux ambassadeurs présents. Puis il est revenu en détail sur le déroulement de l’opération qui a mal tourné. 

Selon l’ambassadeur, Abba Sid Dick, au premier jour de son interpellation, Yaya Dillo, entouré de 5 hommes armés de fusil d’assaut, s’est montré hostile et menaçant. Face à ce comportement, les officiers de la Police judiciaire ont quitté son domicile. Après leur rapport à la hiérarchie, les autorités judiciaires ont instruit la Police de faire cesser cette rébellion de fait dans la capitale. C’est ainsi que le 28 février, les forces de l’ordre se sont présentées à nouveau à son domicile avec des moyens conséquents. À leur arrivée, dit le ministre, Yaya Dillo a directement ouvert le feu, blessant 3 agents des forces de l’ordre, tout en se protégeant derrière les membres civils de sa famille. Un tir de l’intérieur, précise le gouvernement, visant les forces de l’ordre a mortellement atteint la mère de Yaya Dillo. Une enquête établira les faits, promet le ministre. Le chef de la diplomatie tchadienne dit également que 3 agents des forces de l’ordre ont été blessés et 2 autres sont tués lors de l’opération.

Pour le ministre, il n’y a pas de doute. L’objectif visé par Yaya Dillo, candidat à la présidentielle, est de saboter la tenue de cette élection. « En réalité, l’objectif de Yaya Dillo n’est pas de se présenter à l’élection présidentielle, mais d’empêcher sa tenue », accuse Abba Siddick. Enfin, il rassure que le gouvernement tchadien ne laissera pas perdurer cette situation insurrectionnelle menée par un récidiviste qui refuse d’obéir aux lois. Il défie les forces de l’ordre et cherche, vis-à-vis de la communauté et la presse nationales et internationales à légitimer sa situation en se présentant faussement comme une victime. Et à provoquer des troubles graves.

Qui croire ? En attendant l’enquête ouverte pour situer les responsabilités, N’Djamena reste toujours coupé du monde. Pas d’internet, pas de SMS. Sauf les appels qui passent difficilement.

Djilel-tong Djimrangué
Allahadjim Christian  

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