A quelques jours de la fête du ramadan, les ateliers de couture ne se désemplissent pas. Malgré les difficultés, les couturiers communément appelés « tailleurs » travaillent fort pour satisfaire leurs clients. Reportage.
N’Djamena, capitale tchadienne. Il est 10h ce vendredi 7 mai. La température est de 36° Celsius. La fête de Ramadan est dans quelques jours. Et dans la ville, les préparatifs vont bon train.
Sur l’avenue El Niméry et Charles de Gaulle, dans les 2e et le 3e arrondissement de la ville, des commerces de circonstance sont ouverts tout le long des trottoirs menant au grand marché. On y trouve des vendeurs de chaussures, des jouets, des jus, des prêts-à-porter, etc. Et la fête ne se prépare pas seulement sur les marchés, mais également chez les couturiers.
Dans des ateliers de couture sur les avenues El Niméry et Charles de Gaulle, il y a du monde. Tailleurs et clients se mêlent. Certains tailleurs, assis sur des nattes, s’activent à fixer des boutons. D’autres, par contre, les yeux rivés sur leurs machines travaillent à tue à-tête. Les clients, quant à eux, se disputent de la place. La fête du Ramadan approche et la pression monte, de tout côté. Le constat est le même dans les différents ateliers de couture visités. Les modèles les plus sollicités sont les djellabas simples et les grands boubous. Le prix de couture n’est pas fixe. Le prix varie d’un modèle et d’une qualité par rapport à autre. Toutefois, le prix pour les djellabas oscille entre 5 000 à 30.000 francs CFA.
Haroun, un client rencontré dans un atelier de couture non loin de la grande mosquée Roi Fayçal. Il ne cache pas sa satisfaction. « Comme vous pouvez le constater, je suis venu retirer mon habit que j’ai confié le samedi dernier au couturier. Ce qui me plaît chez lui, est qu’il respecte toujours ses rendez-vous. Il n’est pas comme les autres qui vont te rouler dans la farine », se réjouit-il. Par contre, Idriss, un autre client, rencontré dans un autre atelier, est très en colère. « Mon tailleur n’est pas sérieux. Je lui ai remis le tissu avec l’argent depuis la fin du mois d’avril. Mais jusqu’à présent, il n’a rien fait. Trop c’est trop ! Je vais bouger d’ici avec mon habit. Sinon, il me restitue mon argent ainsi que mon tissu », menace-t-il.
Les couturiers rencontrés déplorent le délestage intempestif d’électricité depuis le début du mois du ramadan. Selon eux, ce délestage leur crée un manque à gagner. Ils sont obligés de refuser de prendre en grande quantité les tissus des clients de peur de ne pas tous les coudre à temps. Et cela joue sur les affaires. « Depuis le 13 avril dernier, on a jamais passé une journée avec le courant. Les coupures intempestives d’électricité sont monnaie courante. Cela fait que nous n’avons pas de clients comme dans les années précédentes. Parce qu’on se réserve de prendre les tissus de gens en grande quantité », se plaint Abakar, couturier au grand marché. Alhadji Ousman, renchéris en affirmant que le problème de l’électricité est un véritable problème. Mais depuis quelques jours, dit-il, tout semble s’améliorer. « Quand il y a délestage, nous utilisons les groupes électrogènes, cependant cela ne nous arrange pas tellement. Mais Dieu merci, depuis trois jours, il n’y a pas de coupure d’électricité dans mon secteur ».
Allarassem Djimrangar