Donc le Mouvement Patriotique du Salut (MPS), ex-parti au pouvoir, a tenu son congrès extraordinaire. Prévu pour 2 jours, tenu en une journée. C’était expéditif. Cela ne ressemble en rien à un congrès de redynamisation. La redynamisation attendra. Tout le monde attendait un congrès qui dynamitera le parti, mais il semble que la dynamite a été désamorcée. Reste que le désormais ex-Secrétaire Général (SG) Mahamat Zene Bada est évincé au profit de Haroun Kabadi. Personne ne s’attendait à cette désignation par acclamation. Pourquoi le choix s’est porté sur Kabadi? L’homme qui refusa d’être Président par intérim. Quel est le scénario?

Acte1

C’était en amont du congrès. Tout commence avec la mort du Maréchal président Deby Itno. C’est la panique parmi les plus proches. Dr Haroun Kabadi au titre de deuxième personnalité est appelé par l’entourage familial pour constater la vacance du pouvoir. Il rassure tout en refusant d’assurer l’intérim. Il présente ses arguments : son âge, sa santé, le chaos en perspective, le choix de l’armée et d’un militaire respecté pour faire face à la situation. En fait, Kabadi se disqualifie pour mieux rebondir, peut-être…Vite il s’isole. Il travaille à convaincre les chancelleries occidentales. Il écrit avec l’aide du président de la Cour Suprême la Charte de la transition. Ses adversaires disent qu’il serait fatigué. Ses amis politiques rétorquent qu’il a toute sa tête. Kabadi est un homme de pouvoir craint par ses amis comme ses adversaires. Il est là où on ne l’attend jamais.

Acte 2 :

Organiser le MPS. Le parti n’entend pas céder la scène à d’autres. Il est un parti de gouvernement. Il entend le rester vaille que vaille. Kabadi a la charge de le reformer. Il est le seul parmi ses camarades disent plusieurs à être capable de jouer ce rôle. Surtout en cette période trouble. Sa force : sa capacité d’écoute et son habileté de grand manouvrier. Il peut, dit-on, écouter pendant des heures amis et adversaires. Il aura la mission de nettoyer le parti, de renflouer ses caisses, de faire émerger ou recruter des cadres jeunes et compétents, etc. Il aurait exigé et obtenu d’être seul maître à bord du navire MPS. Il a la liberté de former son Bureau politique, de sélectionner ses secrétaires adjoints, de mettre sur pieds des groupes thématiques pour mieux se préparer au futur Forum.

Aussi, l’autre cible est le Conseil National de Transition (CNT), l’organe législatif. Le parti de Bamina fait des pieds et des mains afin que le CNT ne lui échappe pas. Le pays entier et ses diasporas cherchent à en faire partie. Le MPS entend, bien là aussi, garder la main. Il n’y a personne d'autre que Kabadi pour négocier ou imposer cet arrimage. L’objectif est à haut risque, mais le grand manœuvrier Kabadi peut trouver l’astuce et la formule tout en ne laissant rien paraître. Une tâche difficile, mais que l’ex-PAN affectionne.

Acte 3 :

Les membres du parti de Bamina veulent se comporter, malgré ce régime d’exception du Conseil Militaire de Transition (CMT), comme un parti de gouvernement. Les caciques du MPS agissent et pensent à comment être au cœur des actions du CMT. Le principal but de l’acte 2 consistera à contrôler l’ agenda du CMT et la feuille de route du gouvernement de la Transition. Ils surveillent d’un mauvais œil les actes de l’actuel Premier ministre de transition Pahimi Padacké Albert qui n’est plus un allié, mais bien un potentiel adversaire.

Enfin, ce congrès n’est qu’un acte dans un grand scénario qui s’écrit sous le regard des Tchadiens. D’autres actes suivront. A la sortie de ce congrès, le grand scénario en cache bien d’autres petits scénarios. Le MPS est le cheval de Troie. Il semble que  Kabadi est déjà bien en selle. Comme dans la mythologie grecque le guerrier Kabadi se lancera, peut-être, le moment venu dans la grande mêlée politique. Et tentera de galoper vers la victoire. Mais souvent en politique comme dans le cinéma il faut toujours voir la fin pour comprendre.

Bello Bakary Mana

Le 10e congrès extraordinaire du Mouvement patriotique du Salut s’est ouvert ce 12 juin à N’Djamena. Un congrès placé sous le thème « redynamisation ». C’est aussi le premier congrès sans le président fondateur, le Maréchal Idriss Deby Itno,  décédé en avril 2021. Reportage.

L’auditorium de l’hôtel Radisson Blu est plein à craquer. Membres du bureau politique national, secrétaires généraux provinciaux, délégués départementaux et autres invités d’honneur sont présents. Sur le podium, une grande affiche du congrès trône encadrée par deux autres portraits du défunt président Idriss Deby Itno avec la mention « hommage au président fondateur ». Sur l’écran géant, le magazine de la Présidence intitulé « l’autre Idriss Deby Itno » est diffusé en boucle.

Dehors la sécurité est impressionnante. La Police, les unités spéciales anti émeutes et même des militaires sont déployées. Les alentours de l’hôtel sont gardés par des militaires. La fouille est minutieuse. Cela rappelle exactement l'époque du président fondateur Idriss Deby Itno. Autrement,  le MPS veut réaffirmer son statut de grand parti,  parti État malgré la mort de son président fondateur. De quoi a peur le comité d’organisation ?  « De rien », répond Me Jean-Bernard Padaré, président du comité d’organisation. D’après lui,  il y a ce dispositif pour dissuader ceux qui ne sont pas du parti et seront tentés de s’infiltrer dans la salle. « Notre congrès a toujours été sécurisé », rappelle-t-il.

10heures. Conformément au programme, la cérémonie d’ouverture commence. Me Jean-Bernard Padaré, président du comité d’organisation prend la parole. Il salue la mémoire du président fondateur du MPS,  Idriss Deby Itno, tué le 20 avril 2021. « Ce congrès se tient dans un contexte douloureux. Car c’est sans la silhouette de notre héros, notre guide que nous nous sommes réuni », a-t-il déclaré. Ensuite, un récit des versets du Coran a été fait suivi d’un poème en hommage au défunt maréchal et un documentaire sur la vie de Deby.  Un moment d’émotions. Vient enfin le mot d’ouverture de la secrétaire générale 1ere adjointe, Madjidian Padja Ruth. Elle a indiqué que ce congrès vise à toiletter les textes du parti pour l’adapter au contexte. D’où le thème « redynamisation ». « Le MPS doit être un parti fort dans un État fort », a-t-elle martelé.

Grand absent de ce congrès, le secrétaire général titulaire Mahamat Zen Bada. Il se trouvait en France pour des raisons de santé. Mais selon des indiscrétions, le SG serait de retour à N’Djamena. « S’il se trouve à N’Djamena, il doit être là. C’est un grand militant », a répondu Me Jean-Bernard Padaré qui rejette en bloc des rumeurs sur de sérieux problèmes entre les SG du MPS.

Pour rappel,  ce 10e congrès extraordinaire a été annulé pat Mahamat Zène Bada qui conteste la qualité de son adjointe à convoquer de telles assises. Mais l’évènement s’est tenu à son grand dam. Prévue pour deux jours,  la rencontre est réduite en un jour. À l’issue de ces assises,  le statut et le règlement intérieur du parti seront revus.

Christian Allahdjim

Il y a tempête au Mouvement patriotique du salut (MPS), ex-parti au pouvoir. Un congrès extraordinaire est attendu du 12 au 13 juin prochain à N’Djamena, capitale tchadienne. Une annonce faite à l’insu du Secrétaire général (SG) du MPS M. Mahamat Zène Bada partit pour des soins à Paris, en France. Il prend une décision et annule le futur congrès. Ses amis politiques maintiennent de facto le congrès. Ialtchad Presse dans un échange avec le Politologue Dr Évariste Ngarlem Toldé vous propose son analyse de situation.

Selon le politologue Dr Évariste Ngarlem Toldé, il est toujours inscrit dans les statuts des partis politiques qu’il peut y avoir de congrès extraordinaire lorsque la situation l’impose. Seulement dit-il, on est en droit de s’interroger pourquoi, cette précipitation au sein du MPS ?  D’après le politologue, entre l’annonce du congrès et la date de sa tenue il y a juste une semaine.  Il se demande ensuite, pourquoi avoir attendu le départ pour la France du SG titulaire pour lancer des invitations aux membres du parti ? Et en fin, Dr Évariste Ngarlem Toldé s’interroge sur les mobiles réels de ce congrès ?  « C’est vrai le Maréchal est décédé, mais on aurait pris tout le temps. C’est la précipitation d’organiser un congrès dans ce contexte. Ce qui amène à s’interroger sur les intentions des organisateurs. Mais aussi sur ce qui se cache derrière des ambitions inavouées des uns et des autres en ce moment », dit-il.

Pour le politologue, il ne pouvait en être autrement, le SG n’étant pas mis au parfum de la tenue de ce congrès, est dans son droit de réagir en signant une note pour annuler l’évènement. « En tenant mordicus à aller au congrès, les militants risquent de déterrer la hache de guerre. Parce qu’il y a des ambitions qui ont été longtemps étouffées. Vous savez, le MPS est un parti qui a un seul leader qui a dirigé de sa forte main de Maréchal, président de la République et président fondateur de ce mouvement politique. Et sa disparition laisse ce mouvement orphelin », affirme le politologue.  Il soutient que cette disparition subite fait éclater au grand les camps qui apparaissent sur des bases tribales, régionales, ethniques et voire même des courants idéologiques qui traverse le MPS. Toujours selon Dr Évariste Ngarlem Toldé certains caciques ont peur de voir les enfants de Deby récupérer le parti. « Puisque cela ne serait pas nouveau dans ce pays lorsqu’un président fondateur d’un parti décède, les enfants ont tendance a récupérer le parti qui pour eux est le bien de leur père ».

« Un parti politique n’est pas un héritage… »

 Le MPS d’après lui, n’est pas un parti comme les autres. C’est un mouvement politico-militaire qui a été une entente entre le colonel Idriss Deby, le colonel Maldome Bada Abbas et le général Nadjita Beassoumal et beaucoup d’autres en 1989. Aujourd’hui Zène Bada de sa position revendique l’héritage de son frère. « Maldom Bada Abbas était le président d’honneur du MPS jusqu’à sa mort. Donc Zène Bada qui est l’un des membres fondateurs de MOSANAT, revendique la paternité du MPS comme les enfants de Deby veulent en faire. Celui qui n’en tient pas trop c’est le GAL Nadjita Beassoumal, un vieux très sage et très silencieux en tant que religieux », rappelle le politologue.

Aujourd’hui, note-t-il, le MPS se trouve sans leader après le décès du Marechal. Dr Évariste indique cependant que, l’impression ou la perception qu’on a, « c’est qu’on veut écarter le SG qui ne semble pas être manipulable et mettre à sa place quelqu’un de plus maniable d’une part, et d’autre part, de trouver aussi un futur candidat aux élections présidentielles. Mais on peut penser également à un renouvellement et à un rajeunissement des cadres du parti, tout est possible avec ce congrès », mentionne-t-il. Il craint que le MPS sorte de ce congrès très affaibli et surtout très divisé.

Pour lui, chaque parti doit se référer à ses textes pour éviter des discordances. Le politologue relève que le MPS attendait un des siens même si ceux qui sont du Conseil militaire de la transition (CMT) sont plus ou moins MPS, il attendait à être associé à la gestion du pouvoir. « Or ce qui se passe aujourd’hui montre qu’on a tenu à l’écart le SG du MPS. En principe en cas de vacance de poste, de décès ou de disparition, les statuts prévoient tout, le vice-président ou le SG du parti ». Un parti politique n’est pas un héritage, surtout que le MPS est un mouvement politico-militaire, affirme Dr Évariste Ngarlem Toldé. À ce congrès il faut s’attendre à tout et à rien, conclut-il.

Moyalbaye Nadjasna

Le parti les Transformateurs vient d’obtenir officiellement le 8 juin dernier, son autorisation de fonctionner. A ce sujet,  Ialtchad Presse a recueilli les réactions de quelques citoyens. Vox pop.

Togra Ngarmongta, diplômé sans emploi

« D’après moi, le gouvernement a compris qu’il faut accepter le parti Les Transformateurs comme tout autre parti politique. La décision qui a été prise par l’Etat est un réajustement pour nous la population. Je suis très content du fait que Les Transformateurs soit officiellement reconnu. C’est une occasion pour le peuple tchadien de voir ce que le président du parti Les Transformateurs peut faire pour le pays. C’est aussi une opportunité pour la jeunesse tchadienne de se réveiller, de prendre conscience et d’adhérer à ce parti pour qu’il puisse progresser sur l’ensemble du territoire national ».

Djakanbaye Naingar, clandoman  

« Le parti Les Transformateurs est reconnu, c’est une bonne chose. L’acte posé par les autorités est salutaire, nous ne pouvons tarder de le soutenir en cas de campagne pour les élections à venir. Nous serons toujours à côté de ce jeune parti dans sa vision de transformation du Tchad. Donc, bon vent au parti et à son président Dr Masra Succès ».

Nadjilem Stéphane, électromécanicien

« C’est comme si les plus hautes autorités du pays sont en train de prendre conscience. Le Tchad est un pays démocratique et tout tchadien a le droit et la liberté d’expression, d’opinion, de créer son parti, d’adhérer à un parti politique de son choix. Les plus hautes autorités doivent revoir la constitution afin de permettre aux uns et autres de s’impliquer dans la chose publique. Je demande au président du Conseil militaire de transition (CMT) de venir en aide à la population et à la jeunesse tchadienne qui broie du noir depuis 30 ans ».

Nékia Rimbarné

« C’est une bonne nouvelle. Le feu Maréchal Idriss Deby Itno n’a jamais voulu l’accepter comme parti politique de l’opposition. Aujourd’hui, c’est une grande joie de voir le parti les Transformateurs légalement reconnu. Il ne reste qu’à faire amplifier ses démarches pour les élections présidentielles et législatives à venir ».

Propos recueillis par Allarassem Djimrangar

Le parti Les Transformateurs, après 3 ans d’attente, ont finalement leur autorisation officielle de fonctionner délivrée par le ministère de l’Intérieur. Pour le président, des Transformateurs, Dr Masra Succès, les Transformateurs se sont approprié leur légitimité depuis les résultats et les rapports d’enquêtes de moralité et de diligence. Ialtchad Presse l’a rencontré. Interview

M. Masra. Votre parti Les Transformateurs vient d’obtenir officiellement son autorisation de fonctionner. Peut-on dire que l’administration tchadienne a fait son travail ?

Trois (3) ans d’injustice, 3 ans d’arbitraire, 3 ans de blessures, tout ça parce qu’on a voulu cantonner les Tchadiens qui croient dans la vision de transformation de leur pays en une terre de justice, d’égalité et de protection pour chacun. On a voulu les cantonner à un rôle qui n’était pas basé sur le droit, mais sur l’arbitraire. Nous sommes des hommes et des femmes de pardon. Nous pardonnons à ceux qui nous ont fait du mal, du tort, en ayant aussi une pensée pieuse pour ces 16 000.000 de Tchadiens qui attendent la transformation de leur pays, en ayant une pensée pieuse à ces 16 Tchadiens morts parce qu’ils ont marché, parce qu’ils ont cru dans la vision que nous portons. Ces marcheurs nous allons les honorer un jour avec des noms d’université, de rues, des bibliothèques, des inventions, etc. Parce que ce sont des Tchadiens dignes qui se sont mis debout pour la justice et leur sacrifice sur l’hôtel de l’arbitraire et de la barbarie ne sera jamais oublié. Donc, nous pardonnons et nous avançons en mettant en garde ceux qui veulent tromper l’avenir. Et en exhortons les uns et les autres à ne plus jamais répéter les erreurs du passé. C’est en cela que nous enjouions tout le monde aujourd’hui de s’asseoir, pour que nous enlevions la poussière de tout ce qui nous a conduits à la situation actuelle basée sur l’injustice et l’arbitraire afin qu’ensemble nous puissions définir les solutions d’avenir. Ça commence maintenant à travers un dialogue sous forme de conférence inclusive. Ça commence maintenant pour co-définir les organes de transition afin d’aboutir à un Tchad qui sera un Tchad nouveau. C’est ce que les Tchadiens attendent. Et c’est cela l’esprit qui nous anime.

Comment avez-vous accueilli cette nouvelle ?

Il y avait des frères tchadiens qui ont instrumentalisé une administration. Ils n’ont pas agi pour servir les Tchadiens. Ils se sont trompés pendant longtemps de chemin. Ils sont revenus à la raison. Nous sommes en train de travailler pour les 16 000 000 de Tchadiens parmi ces 16 000 000 beaucoup se sont trompés probablement. Nous aurons aussi besoin d’eux pour la suite. Vous savez cet esprit des gens qui accueillent des frères perdus, qui étaient dans l’obscurité de l’injustice, ceux-là, nous les accueillons. C’est ça le sentiment qui nous a animés.

Est-ce le résultat de votre lutte ?

D’une certaine manière, c’est le résultat de la lutte des Tchadiens et des Tchadiennes. C’est d’abord les Tchadiens et tchadiennes qui en croyant à la vision que nous avons voulu incarné pour la transformation du Tchad ne se sont jamais trompés, faiblis, doutés. C’est à eux d’abord que revient le mérite. Masra seul n’est rien du tout.  Masra à côté des autres tchadiens, ça s’appelle Les Transformateurs. Et un seul tchadien ne vaut absolument pas grand-chose. C’est pour cette raison que nous croyons dans le pluriel. Les Transformateurs, les tchadiens, c’est une vision que nous avons. C’est à côté de ces Tchadiens et Tchadiennes qui ont cru à la vision que nous portons que nous sommes nous-mêmes quelque chose et c’est en leur nom que nous n’allons jamais trahir cette cause-là qui nous a engagés hier et qui nous engagera sans doute pour l’avenir et pour les années à venir.  Nous avons dit au peuple tchadien que ça prendra 3 ans ou 30 ans, mais les transformations du Tchad vont avoir eu. Ça nous a pris 3 ans pour que tout le tout monde accepte finalement que nous soyons partis politiques. La transformation effective de notre pays prendra moins de temps. Je crois que nous arriverons à la terre promise de la transformation du Tchad voulue par les Tchadiens et Tchadiennes.

Que dites-vous à ceux qui pensent que vous étiez auparavant dans l’illégalité dans toutes vos activités ?

Non, ils le savent puisqu’ils ont demandé des excuses parce que nous n’étions pas dans l’illégalité. La preuve en est que nous n’avons pas introduit une nouvelle demande. Ce sont les mêmes choses que nous avions faites hier et ils se sont rendu compte. Pour être justes, les techniciens ont bien travaillé dans la normalité. 14 décembre 2018 a fin décembre 2018, toutes les enquêtes de moralité étaient finalisées et nous avions même reçu les conclusions de ces enquêtes. Le 16 mars 2021, nous avons rencontré le défunt président Deby qui a reconnu notre légitimité. Que tout le monde revienne à la raison, l’essentiel est que le combat est devant nous. Nous n’avons jamais douté de notre légalité. Les Tchadiens non plus. Nous nous battons pour la justice.

Votre parti Les Transformateurs est-il prêt à participer au dialogue national inclusif ?

Nous sommes le parti qui a été plus combattu pour avoir voulu le dialogue. Nous disons à tout le monde qu’il fallait un dialogue sincère. Les gens nous disaient qu’on les emmerdait avec notre histoire de dialogue que tout a été déjà discuté et que notre constitution était la meilleure votée. Le dialogue a eu lieu. Tout le monde nous vilipendait à ce propos. Mais aujourd’hui, on nous dit que le dialogue est indispensable. Ce qu’il oublie au passage le dialogue inclusif est important, mais il y a un mot qui manque c’est la sincérité. La preuve en est qu’il n’y avait pas de sincérité dans les deux dialogues du passé et nous sommes retournés à la même situation. Tous ceux qui étaient au présidium qui veulent organiser la transition, ils se moquent des Tchadiens. Ce dialogue qui va avoir lieu doit être sincère à l’exemple de la conférence nationale souveraine. Donc nous voulons jouer notre partition au dialogue.

Pour finir, ces derniers temps les manifestations ont cessé. Aviez-vous changé de stratégie ?

Non. Notre stratégie c’est de ramener la justice, l’inclusion, l’égalité, l’alternance par les urnes. C’est l’ensemble de ce combat-là au nom duquel nous sous sommes engagés. Pendant 13 semaines, les Tchadiens ont marché, 1200 personnes ont été arrêtées, 450 blessés, 16 personnes ont été tués. Jamais cela n’était arrivé dans notre pays. Voir le peuple tchadien debout et à l’ouvrage pour donner vie et corps à l’hymne de notre pays. Beaucoup de gens n’y avaient pas cru que le 6e mandat n’allait pas avoir lieu, que le Tchad pourrait vivre sans maréchal demi-dieu. Beaucoup n’ont pas cru que des Tchadiens allaient se mettre debout face aux armes. C’est une démonstration Sao du peuple tchadien au monde entier. Notre détermination est là et elle date. Tous ceux qui ont marché le 06 février sont restés là, tous les partis, toutes les organisations sont restées soudées. C’est le temps d’arrêter l’hypocrisie et affronter nos problèmes avec sincérité. Si le Tchad n’est pas vivable pour tous les Tchadiens, il ne sera pas gouvernable pour tous ceux qui gouverneront dans l’injustice. Enfin, nous espérons que le bon sens et la sagesse guideront les actions des uns des autres pour un Tchad transformé..

Réalisation Moyalbaye Nadjasna & Allarassem Djimrangar

Prévu pour le 12 et 13 juin, le 10e congrès du Mouvement Patriotique du Salut (MPS), s’annonce sous haute tension. Ialtchad Presse est allé rencontrer dans leur bureau de soutien de ceux qui se réclament « baministes » originel, c’est-à-dire ceux qui sont les membres fondateurs pour recueillir leurs réactions sur les tensions que vit le parti moins de 2 mois après le décès du président Deby Itno. Reportage

« Le congrès doit se tenir comme prévu », avait déclaré le Président du comité d’organisation Me Jean-Bernard Padaré. « Je suis le Secrétaire Générale du MPS, je suis le premier responsable du parti. Je prends acte d’abroger tout projet du congrès » avait affirmé Mahamat Zene Bada le Secrétaire Général (SG) du MPS.

12h. Quartier général (QG) de Bamina Assass au quartier Klémat. À l’entré, ils sont au moins 60 membres réunis dans leur QG. Ordre du jour : comment faire pour réussir ce premier congrès après la mort du président fondateur du MPS le Maréchal président Idriss Deby Itno. « C’est de notre responsabilité, nous qui sommes encore vivants de porter cette formation politique » mentionne le Coordonnateur Général du bureau de soutien « Bamina Assass » Brahim Khalifa. « Le MPS était à ses débuts un petit mouvement. Nous les « Baministes » lavons fait grandir. Et en sont les pères fondateurs », précise-t-il.

Selon le Coordonnateur, ils ne sont pas les militants ordinaires, mais les racines du MPS. Pour lui, toutes décisions qui vont dans le sens de la survie du MPS, Bamina assass est d’accord. À l’entendre, les polémiques, entre le SG du MPS et le Président du comité d’organisation sont dans les normes de la vie d’un parti, mais il faut qu’ils sachent que le moment n’est pas opportun pour se livrer à pareilles querelles.

« J’ai été choqué au début parce qu’on ne nous a pas demandé  conseil avant d’arrêter la date du congrès, » s’indigne Brahim Kalifa. Il estime normale la réaction de leur frère d’arme le Général Moussa Haroun Tirgo. Pour lui, 30 ans et les sacrifices consentis ne sont pas une mince à faire. Dans une vidéo postée, sur sa page, Moussa Haroun Tirgo a rappelé à l’ordre les organisateurs du congrès. Il exige une concertation avec les baministes avant toute décision au sujet du MPS. Le coordonnateur général du Bureau Bamina assass appuie à 100% la sortie du Général Turbo.  Pour  Brahim Kalifa,  ils ont porté le MPS de 1990 à nos jours dans l’union, ce n’est pas après la mort du Maréchal qu’ils vont se diviser. « C’est le moment de monter que le MPS, est un parti soudé et qui ne veut que la paix au Tchad », affirme M. Brahim.

« Les Baministes vont participer au congrès », dit le coordonnateur. Il appelle les Tchadiens à l’unité pour bâtir le pays. 

Djilel-tong Djimrangué   

Le bureau exécutif du MPS, ex parti au pouvoir, s’embrouille autour du congrès extraordinaire convoqué par la secrétaire générale 1re adjointe, Madjidian Padja Ruth. Dès lors, la confusion s’installe. Reportage.

Aura-t-il lieu ou pas ? La question est sur toutes les lèvres. Mais personne ne veut se prononcer. Même au sein du parti. « C’est un sujet sensible. Je ne veux pas être considéré comme un ennemi par tel ou tel camp » ont gentiment refusé plusieurs caciques du parti de répondre à notre micro. En tout cas, nous disent certains, tout est flou concernant la tenue ou non de ce congrès extraordinaire. Alors que d’autres affirment encore sous le sceau de l’anonymat qu’il aura bel et bien lieu.

Ce 10e congrès extraordinaire du Mouvement patriotique du Salut (MPS), convoqué par la secrétaire générale adjointe, Madjidian Padja Ruth, fait donc polémique. Le Bureau Exécutif (BE) dudit parti s’enflamme à propos. Le camp du secrétaire général titulaire, Mahamat Zen Bada boude la tenue de ces assises. Lui, qui se trouve actuellement en France, conteste la qualité de son adjointe à convoquer une telle session. Évoquant la violation des textes du parti, le SG a, dans une décision prise le 7 juin, annulé dans toutes ses dispositions la décision de son adjointe. Donc pas de congrès. Le camp de Madjidian Padja Ruth soutenu par Me Jean-Bernard Padaré, argue qu’aucune violation des textes du parti n’est constatée. Donc le congrès est maintenu. « Le 10e congrès extraordinaire du MPS aura bel et bien lieu comme prévu dans la décision 16 du 4 juin à N’Djamena », a assuré le président du comité d’organisation Me Jean-Bernard Padaré lors d’une communication faite ce mardi 8 juin.

Que disent les textes ?

D’après l’article 33 du statut du parti, le congrès est l’instance suprême du parti. Il se réunit en session ordinaire tous les trois ans sur convocation du secrétaire général. Cependant, l’exception est faite à l’alinéa 1er de ce même article : « il peut se réunir en session extraordinaire à l’initiative du secrétaire général du MPS ou à la majorité des deux tiers des membres du Conseil national du salut sur un ordre du jour bien précis. »

D’après Me Jean-Bernard Padaré, juste après les obsèques du président fondateur du MPS, Idriss Deby Itno, le bureau politique national s’est réuni pour mettre en place des comités de réflexion pour le bon fonctionnement du parti pendant et après la transition. « C’est sur la base d’un point phare du comité de réflexion que ce congrès a été convoqué par la secrétaire générale adjointe », fait savoir le porte-parole du parti, par ailleurs président d’organisation dudit congrès. Mais pour Mahamat Zen Bada, cette rencontre a des agendas cachés. Me Jean-Bernard Padaré réfute en bloc : « je peux vous rassurer que tout ce qui est fait est dans la totale transparence et la légalité ».

La pomme de discorde ?

Le 10e congrès extraordinaire du MPS est-il la pomme de discorde ? Non, répond Me Jean-Bernard Padaré, secrétaire général, chargé de la communication du MPS. D’après lui, le MPS est un parti de masse. « Donc c’est normal qu’il y ait des débats, où les tons peuvent parfois monter ». Même si des langues prédisent que le MPS est déjà engagé sur la voie de la dislocation, Me Jean-Bernard Padaré rassure « qu’il n’y aura aucune crise au sein de leur parti ».

Toutes les attentions sont orientées vers le 12 et le 13, dates du déroulement de ce congrès extraordinaire. Aurait-il lieu ? Oui ou non ? C’est une question à plusieurs réponses. Chaque militant coche la réponse qui arrange son camp. Tout porte à croire qu’il aura lieu mais en tordant des bras et dans une tension à fleur de peau.

Christian Allahadjim

Donc le Mouvement Patriotique du Salut (MPS), ex-parti au pouvoir tente d’organiser, plus de 40 jours après la mort de son fondateur le défunt ex-Maréchal et ex-président Idriss Deby Itno, un congrès extraordinaire, le 12 et 13 juin, pour redynamiser le parti. Malgré les coups de téléphone pour comprendre les enjeux de ce congrès extraordinaire, rien n’y fait. C’est silence radio. La loi de l’omerta. Alors que cache ce congrès organisé en l’absence du Secrétaire Général Mahamat Zène Bada? Est-ce le « coup de Parti » après le coup d’État?

D’abord, les militants et certains membres du Bureau Politique National (BPN) sont étonnés et surpris par la convocation de ce congrès. Ils évoquent derrière les rideaux l’éventuel remplacement du Secrétaire General (SG) Mahamat Zène Bada qui est hors du pays pour raison de santé. Les « zenebadistes » sont choqués par le manque d’empathie de certains « camarades ». Pour les « pro congrès », l’organisation de cet évènement ne vise qu’une chose : se préparer aux futures échéances politiques. Les amis du SG, eux, pensent à faire capoter la rencontre ou à faire rentrer dare-dare leur leader et prendre à rebrousse-poil tous les « anti-Zene Bada » qui ont accepté de se faire organiser un congrès par des mains invisibles en haut lieu. Ces mains ont un objectif : reprendre le parti à leur compte. Un parti qu’elles considèrent comme une propriété personnelle. Un héritage que le SG leur disputait en affirmant son indépendance. Et en prenant un malin plaisir à contester consignes et instructions provenant du cabinet civil de la présidence. Pour le SG pas question de prendre ses ordres ailleurs que dans son BPN. Surtout après la mort du président Deby Itno. Il tente, sans s’en cacher lui et ses amis, de prendre le parti en leur compte comme héritage. Et à se poser personnellement comme le leader incontestable. Certains membres du parti  veulent se débarrasser de Zène Bada au nom de la nouvelle donne politique. Il faut donc le faire partir. Comment? En organisant, en son absence, ce « coup de Parti » avant qu’il ne soit trop tard. Réussiront-ils? Difficile à dire. Échoueront-ils? Les paris sont ouverts.

Ensuite, Zene Bada et ses amis n’ont pas dit leur dernier mot. Depuis quelques heures, une hypothèse circule comme quoi le remuant SG reviendra. Il a déjà fait ce coup au Maréchal de son vivant. Certains de ses amis disent qu’il récidivera en utilisant la même recette : retourner les militants de base à son avantage. Mais ses proches lieutenants affirment que Zène Bada n’a pas apprécié ce coup de poignard dans le dos. Il a voyagé mercredi, le lendemain la convocation du congrès est sortie, signée P.O. (par ordre). Alors qu’il n’a donné ni ordre ni instruction. Le SG dit-on engagera la bagarre. Il croit que beaucoup des militants feront barrage à ce « coup ». Zène croit dur à son étoile. Elle ne pâlira pas selon ses lieutenants avec la disparition du Maréchal.

Enfin, depuis la France, le SG à travers un communiqué engage les hostilités. Il demande l’annulation de ce congrès. Le parti joue-t-il sa survie? Implosera-t-il? Si ceux qui veulent organiser ce congrès persistent, ils auront mené le parti à sa perte à peine plus d’un mois après le décès du président fondateur. Depuis sa disparition, militants, sympathisants et admirateurs se sentent orphelins. Ils sont désemparés parce que le parti ne s’était pas préparé à cette subite réalité. Le MPS étant déjà une maison vide. Sans meubles. Sans animateur. Tout reposait sur le seul président fondateur comme dirait le comédien Mahamane. Ce congrès est définitivement source des divisions. Il y a bien longtemps que le feu couvait dans cette maison vide qu’est le MPS. Avec ses tiraillements la maison est en feu et menace de s’écrouler. Il sera difficile de la rebâtir tellement ses fondations reposaient sur un seul poutre, le défunt Maréchal. Le parti est en train d’agoniser. Il mourra peut-être après le président fondateur….enfin peut-être.

Bello Bakary Mana

Bientôt les radios à travers le monde vont commémorer les 100 ans de la Radio. Un évènement qui a inspiré la Haute Autorité des Media Audiovisuel du Tchad HAMA, à suspendre les redevances des radios associatives, communautaires et confessionnelles. Ialtchad Presse est allé échanger avec certains dirigeants de ces radios sur leur situation. Reportage.

Il était 11 heures, lorsque nous avons poussé les portes quelques radios privées associatives, communautaires et confessionnelles à N’Djamena, capitale tchadienne.

Début. Quartier chagoua, 7e arrondissement, avenue Mobutu non loin de l’hôpital Notre Dame des Apôtres, c’est le siège de la radio Arc-en-ciel. Une radio communautaire qui regorge en son sein du personnel de tous les horizons. Le directeur à peine sorti,  mais le rédacteur en chef M. Vangtou Abdoulaye nous reçoit. Très vite la question sur les redevances des radios privées que la HAMA a suspendues est abordée.  Selon le rédacteur en chef, cette décision de la HAMA est une bonne nouvelle. Un soulagement, « les radios privées traversent une crise ce dernier temps. L’exemple de Dja-FM, qui a suspendu ses programmes depuis le 27 mai est un exemple. La radio Karouba de Moundou, Vision FM, voire Électron Télévision à qui la Société Nationale d’Électricité a coupé le courant pour factures impayées, etc. Cela montre que les médias privés ont des difficultés financières», dit-il. Pour lui, la suspension des redevances des radios est une initiative salutaire. Il rajoute toutefois que, la HAMA devrait plus revoir son aide aux médias afin de leur permettre de jouer pleinement leur rôle. Ces radios dit-il, contribuent beaucoup à la sensibilisation, l’éducation et le divertissement de la population. Les radios communautaires participent beaucoup au développement du Tchad, lance-t-il. « Cette suspension des redevances est bien, mais il y a beaucoup d’années déjà que les médias sont restés sans soutien. Si on prend le cas de la radio Arc-en-ciel, en un mois la dépense due seulement au carburant s’élève à 300 000FCFA. En plus de cela, il y a le personnel, les matériels de travail et autres dépenses », affirme M. Vangtou Abdoulaye.

D’après lui, bientôt la Radio va fêter ses 100 ans. Il note ne pas être à même de parler d’apport de la radio en général pendant les 100 ans. Mais il faut reconnaître relève-t-il, que la Radios est à la base de la démocratie. Prenant comme exemple la Covid-19, le rédacteur souligne le rôle important joué par les radios. « Tout le monde était en confinement, mais les journalistes prenaient des risques, ils informaient le public confiné. Les radios avec l’immédiateté relayaient les infos de la coordination de riposte sanitaire en temps réel au public.», dit-il. Le cap doit être maintenu même après 100 ans, conseille-t-il. M. Vangtou Abdoulaye affirme qu’au Tchad nous sommes dans un contexte particulier de transition et il faut que les radios contribuent plus à la consolidation de la paix et de la stabilité. « Les radios doivent amener et les gouvernants de la transition et le peuple tchadien d’être plus responsable dans ce processus pour aboutir à des élections démocratiques, libres et transparentes au Tchad. Les radios doivent jouer un rôle très réconciliant afin de freiner les dérapages sur les réseaux sociaux tendant aux replis identitaires », conclut-il.

Nous sommes à la grande Mosquée, à la radio Al-Coran, une radio confessionnelle. Le sous-directeur des Programmes et Nouvelles, M. Mahamat Abdoulaye se prête à nos questions. « C’est une très bonne initiative de la part de la HAMA. Vous savez, notre système de communication ou de l’information au Tchad est faible et fragile en même temps. Les organes de presse surtout privés dans notre pays sont très limités. La HAMA a pris une décision très responsable », dit-il. Radio Al coran poursuit-il, est une radio confessionnelle qui ne cache pas la vérité, elle contribue beaucoup à l’information, à l’éducation et à la formation des Tchadiens. « Nous remercions la tête de cette institution M. Dieudonné Djonabaye et toute son équipe qui sont préoccupés par la situation socioéconomique difficile que traversent les radios associatives, communautaires et confessionnelles », insiste-t-il. Pour les 100 ans de la radio, M. Mahamat Abdoulaye affirme que la radio est un média facile d’accès par rapport à la télévision et à l’Internet. « La prolifération médiatique au Tchad est un bon signe, car les médias constituent le socle du développement. Notre souhait est que notre pays évolue davantage dans ce domaine », évoque le responsable de programme de la radio Al coran. 

« Rien ne peut remplacer la radio ni aujourd’hui ni demain… »

À la radio FM Liberté, nous rencontrons le rédacteur en Chef Mekondo Sony. Il est aussi président de l’Union des radios privées du Tchad (URPT). D’après lui, la décision de la HAMA est une initiative louable. « C’est un geste qui soulage, mais il reste beaucoup à faire encore. Merci à la HAMA, mais nous souhaitons qu’elle aille au-delà et plaider le sort des radios privées auprès du gouvernement. Il y a de cela cinq ans que les radios privées n’ont pas reçu l’aide à la presse. Mieux vaut tard que jamais », lance-t-il. Pour le président de l’URPT, ces médias font un travail méticuleux. Elles sensibilisent la population à la cohabitation pacifique pour que le Tchad soit un pays de paix. Il affirme qu’au moins 6 radios à Ndjamena comme en province sont en panne et n’émettent plus.

S’agissant des 100 ans de la radio qui vont être bientôt fêtés, le président l’URPT note une fierté même si la radio au Tchad n’a pas totalisé ce nombre d’années. « Je me rappelle encore la radio Tchad c’est dans les années 50. Vers 1990 avec l’arrivée de la démocratie au Tchad que les radios privées sont autorisés à fonctionner. Il y a une avancée significative, car à travers ces radios les gens sont mieux informés », dit-il. Il demande au gouvernement de soutenir les radios privées à migrer vers le tout numérique. Pour lui, rien ne peut remplacer la radio ni aujourd’hui ni demain. « La radio est là au début elle est toujours là et elle sera là. Au Tchad, l’oralité reste importante. Beaucoup ne sont pas instruits pour être sur les réseaux sociaux, mais trouvent leur compte à la radio à travers les différentes langues » affirme-t-il. Il demande aux auditeurs d’encourager le travail des journalistes qui n’est pas du tout facile. Quant aux journalistes, il les conseille de vérifier et revérifier les nouvelles à la source pour éviter toute diffamation ou information erronées. « C’est vrai nous sommes dans un monde de scoop, mais à vrai dire le scoop n’existe pas. Quelque part les gens ont dit avant que cela ne soit redit. Il ne faut jamais diffuser l’information à la va-vite pour ne pas entacher sa crédibilité »

Moyalbaye Nadjasna

Le collectif des 64 licenciés de la Raffinerie de N’Djamena, a animé ce samedi 5 juin, à la Bourse du travail, une conférence de presse. Occasion tout indiquée aux panellistes d’informer l’opinion sur le retard de leur réhabilitation. Retour sur cette conférence avec Ialtchad Presse.

Pour les panélistes, malgré la bonne volonté des autorités comme l’inspection de travail, la Société des hydrocarbures du Tchad (SHT), la direction de la Raffinerie, la recommandation de l’Assemblée nationale en date du 2 décembre 2020 et la recommandation du feu Maréchal Idriss Deby Itno, en mars 2021, leur réhabilitation retarde toujours. « Le blocus se situe au ministère du Pétrole et de l’Énergie en l’occurrence le ministre qui ne veut pas de cette réhabilitation. Les rumeurs circulent comme quoi, le ministre veut placer les siens à la place des 64 licenciés. C’est pourquoi, il est en train de chercher des alibis », a déclaré l’une des panélistes, Achta Hamid Saleh, secrétaire général  du collectif.

D’après elle, le ministre du Pétrole et de l’Énergie s’est créé un alibi pour dire qu’il va d’abord les réévaluer avant de les réintégrer. « Pourquoi nous réévaluer avant de nous réintégrer ? D’autant plus que notre incompétence n’a pas été confirmée par la Raffinerie de N’Djamena », s’irrite la secrétaire générale.

Répondant à la question, est-ce que le collectif des 64 licenciés de la Raffinerie de N’Djamena a pu rencontrer le ministre pour échanger avec lui, le président du collectif, Ahmat Idriss affirme qu’ils ont été reçus une seule fois par l’ex-ministre du Pétrole et de l’Énergie, Ahmed Koua. Lors de cette rencontre, dit-il, ils n’étaient pas contents des propos tenus par le ministre. «  Il nous a demandé s’il y a des morts, des gens qui ont d’autres travail. Ensuite, il a dit que parmi les 64 licenciés de la Raffinerie de N’Djamena, il y a des gens qui ne sont pas du domaine », rapporte-t-il. Pour lui, à la Raffinerie de N’Djamena, ce n’est pas seulement des chimistes qui travaillent. Il y a plus de 14 départements, précise Ahmat Idriss. « Il y a des électriciens, des mécaniciens, etc. Chacun travaille dans son domaine et département. Quand le ministre a vu la liste comportant des mécaniciens, des environnementalistes, il croyait qu’à la Raffinerie, c’est seulement des chimistes qui travaillent, mais il se trompe », lâche-t-il.

Les plaidoiries

Les panelistes plaident premièrement auprès de l’Assemblée nationale afin de rappeler le ministre du Pétrole et de l’Énergie à tenir à son engagement du 2 décembre 2020, de les réhabiliter dans un délai n’excédant pas deux mois. Ensuite, ils demandent au Premier ministre de transition de s’investir personnellement parce que c’est une injustice sociale et le social urge. Pour les licenciés le ministre doit respecter les textes et lois de la République. Puis, ils font appel au président du Conseil militaire de transition (CMT) de prendre  le dossier en main puisqu’il s’agit des jeunes gens opprimés et méprisés dans leur propre pays.

Autres précisions : le panel est composé de 5 personnes, dont 4 hommes et une femme.

Allarassem Djimrangar

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