Le collectif des 64 licenciés de la Raffinerie de N’Djamena, a animé ce samedi 5 juin, à la Bourse du travail, une conférence de presse. Occasion tout indiquée aux panellistes d’informer l’opinion sur le retard de leur réhabilitation. Retour sur cette conférence avec Ialtchad Presse.
Pour les panélistes, malgré la bonne volonté des autorités comme l’inspection de travail, la Société des hydrocarbures du Tchad (SHT), la direction de la Raffinerie, la recommandation de l’Assemblée nationale en date du 2 décembre 2020 et la recommandation du feu Maréchal Idriss Deby Itno, en mars 2021, leur réhabilitation retarde toujours. « Le blocus se situe au ministère du Pétrole et de l’Énergie en l’occurrence le ministre qui ne veut pas de cette réhabilitation. Les rumeurs circulent comme quoi, le ministre veut placer les siens à la place des 64 licenciés. C’est pourquoi, il est en train de chercher des alibis », a déclaré l’une des panélistes, Achta Hamid Saleh, secrétaire général du collectif.
D’après elle, le ministre du Pétrole et de l’Énergie s’est créé un alibi pour dire qu’il va d’abord les réévaluer avant de les réintégrer. « Pourquoi nous réévaluer avant de nous réintégrer ? D’autant plus que notre incompétence n’a pas été confirmée par la Raffinerie de N’Djamena », s’irrite la secrétaire générale.
Répondant à la question, est-ce que le collectif des 64 licenciés de la Raffinerie de N’Djamena a pu rencontrer le ministre pour échanger avec lui, le président du collectif, Ahmat Idriss affirme qu’ils ont été reçus une seule fois par l’ex-ministre du Pétrole et de l’Énergie, Ahmed Koua. Lors de cette rencontre, dit-il, ils n’étaient pas contents des propos tenus par le ministre. « Il nous a demandé s’il y a des morts, des gens qui ont d’autres travail. Ensuite, il a dit que parmi les 64 licenciés de la Raffinerie de N’Djamena, il y a des gens qui ne sont pas du domaine », rapporte-t-il. Pour lui, à la Raffinerie de N’Djamena, ce n’est pas seulement des chimistes qui travaillent. Il y a plus de 14 départements, précise Ahmat Idriss. « Il y a des électriciens, des mécaniciens, etc. Chacun travaille dans son domaine et département. Quand le ministre a vu la liste comportant des mécaniciens, des environnementalistes, il croyait qu’à la Raffinerie, c’est seulement des chimistes qui travaillent, mais il se trompe », lâche-t-il.
Les plaidoiries
Les panelistes plaident premièrement auprès de l’Assemblée nationale afin de rappeler le ministre du Pétrole et de l’Énergie à tenir à son engagement du 2 décembre 2020, de les réhabiliter dans un délai n’excédant pas deux mois. Ensuite, ils demandent au Premier ministre de transition de s’investir personnellement parce que c’est une injustice sociale et le social urge. Pour les licenciés le ministre doit respecter les textes et lois de la République. Puis, ils font appel au président du Conseil militaire de transition (CMT) de prendre le dossier en main puisqu’il s’agit des jeunes gens opprimés et méprisés dans leur propre pays.
Autres précisions : le panel est composé de 5 personnes, dont 4 hommes et une femme.
Allarassem Djimrangar