Le 10e congrès extraordinaire du Mouvement patriotique du Salut s’est ouvert ce 12 juin à N’Djamena. Un congrès placé sous le thème « redynamisation ». C’est aussi le premier congrès sans le président fondateur, le Maréchal Idriss Deby Itno, décédé en avril 2021. Reportage.
L’auditorium de l’hôtel Radisson Blu est plein à craquer. Membres du bureau politique national, secrétaires généraux provinciaux, délégués départementaux et autres invités d’honneur sont présents. Sur le podium, une grande affiche du congrès trône encadrée par deux autres portraits du défunt président Idriss Deby Itno avec la mention « hommage au président fondateur ». Sur l’écran géant, le magazine de la Présidence intitulé « l’autre Idriss Deby Itno » est diffusé en boucle.
Dehors la sécurité est impressionnante. La Police, les unités spéciales anti émeutes et même des militaires sont déployées. Les alentours de l’hôtel sont gardés par des militaires. La fouille est minutieuse. Cela rappelle exactement l'époque du président fondateur Idriss Deby Itno. Autrement, le MPS veut réaffirmer son statut de grand parti, parti État malgré la mort de son président fondateur. De quoi a peur le comité d’organisation ? « De rien », répond Me Jean-Bernard Padaré, président du comité d’organisation. D’après lui, il y a ce dispositif pour dissuader ceux qui ne sont pas du parti et seront tentés de s’infiltrer dans la salle. « Notre congrès a toujours été sécurisé », rappelle-t-il.
10heures. Conformément au programme, la cérémonie d’ouverture commence. Me Jean-Bernard Padaré, président du comité d’organisation prend la parole. Il salue la mémoire du président fondateur du MPS, Idriss Deby Itno, tué le 20 avril 2021. « Ce congrès se tient dans un contexte douloureux. Car c’est sans la silhouette de notre héros, notre guide que nous nous sommes réuni », a-t-il déclaré. Ensuite, un récit des versets du Coran a été fait suivi d’un poème en hommage au défunt maréchal et un documentaire sur la vie de Deby. Un moment d’émotions. Vient enfin le mot d’ouverture de la secrétaire générale 1ere adjointe, Madjidian Padja Ruth. Elle a indiqué que ce congrès vise à toiletter les textes du parti pour l’adapter au contexte. D’où le thème « redynamisation ». « Le MPS doit être un parti fort dans un État fort », a-t-elle martelé.
Grand absent de ce congrès, le secrétaire général titulaire Mahamat Zen Bada. Il se trouvait en France pour des raisons de santé. Mais selon des indiscrétions, le SG serait de retour à N’Djamena. « S’il se trouve à N’Djamena, il doit être là. C’est un grand militant », a répondu Me Jean-Bernard Padaré qui rejette en bloc des rumeurs sur de sérieux problèmes entre les SG du MPS.
Pour rappel, ce 10e congrès extraordinaire a été annulé pat Mahamat Zène Bada qui conteste la qualité de son adjointe à convoquer de telles assises. Mais l’évènement s’est tenu à son grand dam. Prévue pour deux jours, la rencontre est réduite en un jour. À l’issue de ces assises, le statut et le règlement intérieur du parti seront revus.
Christian Allahdjim