Le Coordonnateur du Cadre National de Concertation des Partis Politiques (CNCP) Dr.Nasra Djimasngar a animé une conférence de presse hier samedi 19 août au siège de CNCP au quartier Ndjari dans la commune municipale de 8e arrondissement de la capitale tchadienne.
Pour Dr. Nasra Djimasngar, le CNCP est créé à la suite des résolutions du Dialogue National Inclusif et Souverain (DNIS) tenu du 20 août au 5 octobre 2022 entre les filles et les fils du Tchad. L'objectif du CNCP est de maintenir une concertation permanente. « Le DNIS a fait une kyrielle de recommandations et a pris des résolutions contenues dans le Cahier de charges de la transition », a-t-il dit.
Il affirme que le CNCP prendra toute sa place bien qu'il vient d’être désigné à sa tête, « nous sommes en train de nous rattraper dans le suivi des enrôlements des électeurs pour le processus à venir. Le plus imminent est le référendum où il sera posé la question de la forme de l'État et de la nouvelle constitution dont l'élaboration s'est basée sur la constitution de 1996 telle que résolue par le DNIS ».
Le coordonnateur dit que son équipe et lui travaillent d'arrache-pied aux côtes du gouvernement pour trouver une solution définitive à la question des rébellions récurrentes au Tchad depuis les indépendances du Tchad à nos jours, « mieux vaut plusieurs partis politiques pacifiques que des rebellions armées ». Il se réjouit de la signature de protocole d'accord de 196 partis politiques sur 260 partis.
Selon lui, Il n'est pas superflu de se remémorer que les évènements du 20 octobre 2022 qui ont été le résultat du refus de dialoguer. « À n'importe quel prix et dans n'importe quelle situation, le dialogue reste et restera le seul moyen par lequel, même les pires ennemis peuvent s'entendre sur un minimum et avancer ensemble dans la paix pour préserver des vies humaines ». Les pays voisins, la Libye, le Soudan, la Centrafrique, le Nigeria et le Niger sont touchés par les tensions, le Tchad est la terre d'asile pour les populations voisines, selon lui.
Le coordonnateur a souligné les perspectives du CNCP qu'il qualifie de bonnes dans le cadre de la collaboration avec les partenaires techniques et au développement du Tchad, des projets comme les formations des jeunes, femmes et hommes ainsi que les hommes politiques sont en vue. M. Nasra Djimasngar annonce la création bientôt d’une « Maison des Partis » qui sera une bibliothèque des partis politiques.
Noël Adoum
Les jeunes du Parti Socialiste sans Frontière (PSF) ont organisé hier samedi 19 août 2023, « une journée citoyenne pour la salubrité » à l'hôpital de l'Union de Chagoua dans la commune municipale de 7e arrondissement de la ville de N'Djamena pour, disent-ils, assainir l'hôpital. Reportage.
Samedi 19 août au matin. Il était 8h. Plusieurs jeunes du parti PSF se sont mobilisé balais, râteaux et éponges en mains. Ils envahissent l'hôpital de l'Union de Chagoua communément appelé « Hôpital américain » pour le nettoyer sous les regards des habitants du quartier un peu surpris. Ils ne sont pas venus les mains vides, ils ont remis des couvertures de couchage aux patients.
Le Secrétaire Général chargé de la communication et porte-parole des jeunes du PSF Ngabna Fatcher Évariste affirme qu'ils ont un plan d'action dans lequel, cette journée dénommée, « journée citoyenne pour la salubrité » figure. Cette activité, selon lui, a pour objectif de mener des actions pour nettoyer la ville. « Nous sommes venus donner un coup de balai à l'hôpital, mais aussi venir au secours des personnes vulnérables avec la remise des cadeaux aux nouveau-nés, ainsi qu'à d'autres patients ». Il ajoute, « le parti socialiste sans frontières est un parti ouvert qui mène ses actions citoyennes et sociales selon son plan d’action ». Dans les jours, à venir, ils comptent faire d’autres activités dans d'autres lieux publics.
Sur le dossier de l'insalubrité, M. Évariste dit être sidéré de voir la capitale tchadienne aussi sale parce que le pays a les moyens de nettoyer la ville. Selon les jeunes du PSF le Tchadien doit-être au service de son pays même si nos gouvernants négligent.
Le surveillant général de l'hôpital Wangmené Pilbar soutient que l'acte mené par les jeunes du PSF est salutaire parce que nos hôpitaux sont sales, mais grâce au nombre des jeunes mobilisés venus donner un coup de balai l’établissement est propre. « La santé commence par la propreté, quand un lieu est saint la santé y est aussi. Le problème de salubrité n'est pas le problème seulement de la mairie, tout citoyen doit contribuer à garder les hôpitaux et la ville propres »
Noël Adoum
Lors d’un point de presse animé hier 18 août, la coalition des associations de la société civile pour les actions citoyennes (CASAC) invite les tchadiens à cultiver la paix, l'amour et la tolérance. Elle annonce une campagne de sensibilisation dans le Tchad profond.
C'est en grande pompe, entouré par ses membres habillés des polos jaunes, couleur de l'organisation, les couleurs du drapeau national en main que le président du CASAC, Mahamoud Ali Seid s'est prononcé après plusieurs mois de silence. Il a axé principalement son intervention sur la paix. L'ancien ministre de la Jeunesse estime que, « les Tchadiens aspirent dans leur écrasante majorité à la paix et au développement », dit-il. Il estime que la paix n'a pas de prix, elle doit être sauvegardée jalousement. Il a donné l’exemple du Soudan et la Libye, deux pays limitrophes qui traversent des crises graves engendrées par des conflits fratricides. Il pense que ses crises doivent servir de leçon aux Tchadiens afin de préserver la paix et d'éviter de glisser dans une voie sans issue. « Nous sommes, aujourd’hui, plus qu’avant, interpellés. Il est hors de questions de demeurer apathique et impassible face à ces malheurs qui assaillent nos voisins. Nous sommes dans l’obligation engagée de mobiliser notre génie, voire notre intelligence citoyenne pour vulgariser davantage les valeurs de paix, de stabilité et de cohésion sociale qui sommeillent en nous », a-t-il confié.
Dans sa déclaration, le président du CASAC invite les Tchadiens de tout bord et de toutes les sensibilités à privilégier le dialogue, seule issue pour une paix durable. « Il peut y avoir des mécontents, chose normale en démocratie, mais le dialogue demeurera, la seule alternative viable et plausible, à même de résorber les différends entre les concitoyens d’un pays ». L'ancien ministre a aussi parlé brièvement du processus électoral en cours. Il invite les Tchadiens à s'acquitter de leur devoir. « A l’horizon des échéances électorales prochaines, il est de bon aloi loisible que nos compatriotes fassent usage de leur droit civique et démocratique pour le renforcement de la paix et de la démocratie dans notre pays ».
M. Mahmoud a annoncé le lancement de sa campagne de sensibilisation dans les 23 provinces du pays, « pour vulgariser davantage l’importance que revêt la pérennisation de la paix », affirme-t-il.
Abderamane Moussa Amadaye
L'Association pour la Sensibilisation et la scolarisation des jeunes tchadiens (ASJT) a organisé une conférence de presse ce 18 août pour lancer la deuxième édition du salon de l'excellence et de l'orientation des nouveaux bacheliers (SENOBAT) qui se tiendra du 24 au 25 août 2023.
Pour Ahmat Tanguir, président de l'ASJT l'objectif du SENOBAT est d'informer et d'orienter les nouveaux bacheliers dans le choix des domaines d'études supérieures afin qu'ils puissent être compétitifs sur le marché d'emploi. Il affirme qu'il faut valoriser les bacheliers du Tchad. « Il faut les orienter sur les métiers et les filières promoteurs afin qu'ils développent l'idée de l’entrepreneuriat », dit-il.
Toujours dans sa déclaration, M. Ahmat dénonce l'usurpation de leur projet par des individus. « À quelques jours du salon, un groupe d'individus se réclamant membres d'une organisation ont accaparé le projet, ce qui a entraîné l’affaire devant la coordination générale de la police judiciaire », explique-t-il.
Notons que l'ASJT est une association à but non lucratif qui œuvre dans l'éducation. Elle a été créée le 3 septembre 2013.
Ousmane Bello Daoudou
Le Think Tank Tchad notre patrimoine a organisé une conférence débat sur le thème, « Quels constats et quelles perspectives sur la coopération Tchad-France? » hier jeudi 17 août au Centre d’Études pour la Formation et le Développement (CEFOD).
C’était un panel composé de plusieurs intervenants qui ont débattu le thème. Le premier intervenant Pr Ahmat Mahamat Hassan après avoir fait l'historique qui lie les deux États, a affirmé que le Tchad est caractérisé par des structures coutumières et traditionnelles en soulignant que la France est arrivée au Tchad en 1900. Il a également souligné le premier appuie de la France baptisée la force Tacoda a intervenue pour sauver le pouvoir du premier président tchadien François N’Garta Tomalbaye.
Au sujet du volet économique, le deuxième panelliste Ali Adji Seïd affirme « nous sommes engagés dans un partenariat qui nous lie. A chaque problème on s'est tourné vers la France ». Pour lui, il n'y a pas un engagement clair tout en soulignant la mise en place du coton Tchad et l'implantation des industries françaises sans que le pays ne bénéficie d’un partenariat gagnant ou à 50% des parts pour chaque pays. « La France pourrait être un bon partenaire si le partenariat est gagnant-gagnant ». Il poursuit que la France pouvait bien aider le Tchad dans les secteurs agricole et pastoral en rendant la coopération entre les deux pays plus dynamiques. « Le bilan dans l'ensemble est négatif, mais il y a une possibilité de se rattraper ».
Un troisième panelliste a dénoncé l'absence des entreprises françaises au Tchad, notamment dans l'automobile, la santé ainsi que l'absence des entreprises tchadiennes en France. Il propose la mise en place des mesures pour attirer des investisseurs gagnant-gagnant, la facilitation des visas aux entrepreneurs et aux étudiants.
M. Kebir Mahamat Abdoulaye quatrième intervenant a donné les chiffres des échanges commerciaux entre la France et le Tchad, notamment l'importation et l'exportation. Il soutient que les exportations françaises vers le Tchad s’élèvent à 131 millions d'euros en 2019, tandis qu'en 2022, le Tchad a vendu 80 millions d'euros soit plus de 50 milliards de FCFA. Il conclut que 98% du commerce du Tchad vers la France est le pétrole. S'agissant de la question de la monnaie, M. Kebir affirme « les pays africains n'ont pas cette technologie pour fabriquer leur propre monnaie ».
Enfin, le Conseiller aux Droits humains Makaïla Nguebla estime que la coopération entre le Tchad et la France est basée essentiellement sur les rapports humanistes, sanitaires et dans l'éducation. « Les deux pays ont une histoire en partage, la France a accompagné plusieurs groupes de société civile pour une tournée en Europe ».
Noël Adoum
L'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO) a organisé un atelier de renforcement des capacités du personnel de la FAO, son principal partenaire l’État et les ONGS sur les transferts monétaires ce mercredi 16 août un hôtel de la place.
L'objectif de cet atelier est de renforcer les capacités techniques du bureau et de ses partenaires sur l'approche programmatique, opérationnelle et administrative de la FAO en matière de transfert d'espèces et de coupons a indiqué le représentant de la FAO au Tchad Marc Mankoussou. Il affirme que les programmes des transferts monétaires ou « cash en urgence » sont des interventions pour répondre aux besoins d'urgence et pour renforcer la résilience de la population.
Le ministre d'État, ministre de la Production et de la Transformation agricole, Laoukein Kourayo Médard dit, « qu’entre les événements climatiques extrêmes et extrême pauvreté, nous devrons agir pour rompre la fatalité. Les catastrophes naturelles condamnent encore plus à la pauvreté les populations qui les subissent de plein fouet ». Il poursuit que la résilience des populations pauvres est au cœur des préoccupations des pouvoirs publics. Pour lui, la réduction de l'extrême pauvreté est indissociable de la réduction des risques des catastrophes climatiques
« Le nombre de la population en insécurité alimentaire et nutritionnelle s’élève à 2 132 929 personnes ». Ces personnes sont en situation des déficits alimentaire considérable avec un taux de malnutrition aiguë globale (MAG) supérieur au seuil d'urgence. Ces citoyens ont besoin de soutien pour renforcer leur résilience, développer leurs moyens d'existence et maintenir le taux de malnutrition à un niveau acceptable, a-t-il laissé entendre.
Noël Adoum
Office for the coordination of Humanitarian Affairs (OCHA) en collaboration avec Oxfam et l'organisation internationale de migration ont organisé une journée d'échange à l'occasion du 20e anniversaire de la journée mondiale de l'aide humanitaire ce mercredi 16 août au siège de l'OCHA sis au quartier Klémat dans le 2e arrondissement de la ville de N’Djamena.
Pour François Xavier Ada, chargé de communication de l'OIM l'aide humanitaire est fondée sur quatre principes, « l'humanité, l'impartialité, la neutralité et l'indépendance opérationnelle », dit-il. Selon les organisateurs, l'aide humanitaire consiste à assister et protéger les personnes vulnérables. Et répondre à leurs besoins parce qu’elles sont en danger. De plus, M. Ada a expliqué les typologies de l’aide humanitaire des articles non alimentaires, eau, hygiène, assainissement, nourriture, abris d'urgence. Ensuite, il a cité les acteurs humanitaires qui sont les organisations non gouvernementales (ONG), les agences du système des nations unies, les mouvements de la croix rouge, du croissant rouge et les bailleurs de fonds.
M. Ahmat Idriss Secrétaire permanent a accès sa communication sur le déplacement forcé de la population, le conflit intra et intracommunautaire, les effets du changement climatique, l'insécurité alimentaire et la malnutrition puis l'urgence sanitaire. Selon lui, le Tchad a accueilli 577 237 réfugiés. Il ajoute que 3,6 personnes au Tchad sont en situation d'insécurité alimentaire et 1,7 million d'enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition aiguë.
Pour finir, le Secrétaire permanent dit que le Tchad est confronté à des multiples crises qui sont d'ordre exogène et endogène. Cette situation créée, selon lui, un coût supplémentaire sur les ressources de l'État.
Rappelons que la journée mondiale de l'aide humanitaire est célébrée tous 19 août. Elle vise à rendre un hommage aux travailleurs humanitaires bravant les dangers et les difficultés sans relâche pour assister des personnes nécessiteuses, parfois, au péril de leur vie.
Ousmane Bello Daoudou
Dans les rues de N'Djamena, les étudiants et élèves exercent en cette période de vacances des activités génératrices de revenus pendant la journée et parfois dans la nuit. Ialtchad Presse a sillonné les marchés publics et certains carrefours de la ville. Reportage
Élèves et étudiants s’adonnent à plusieurs petits boulots, durant les grandes vacances, pour se prendre en charge. Ils sortent tôt le matin pour envahir les grands carrefours, les devantures des agences de voyages, les marchés sous le soleil et la pluie.
Mbaïrané Kevin est étudiant en droit Master 1 à l'université de Ngaoundéré, il est vendeur ambulant des câbles électriques, écouteurs et chargeurs de téléphone. Il affirme, « le commerce est comme un jeu de hasard, parfois on gagne, quelquefois on perd. Par exemple quand je vends mes marchandises j'encaisses des bénéfices de 10 à 15 000 FCFA, mais il y a des jours je ne fais pas de bénéfice ». Il dit refuser de rester à la maison pendant les vacances, « c'est ennuyant ». Durant l’année scolaire, M. Kévin soutient que ce sont ses parents qui paient ses études pendant les vacances il fait ce petit commerce pour les aider.
Yacoub Djengué, élève et vendeur de cola et de cigarettes. Nous l’avons rencontré devant le rond-point fontaine, « je viens d’une famille de classe moyenne, mais pendant les vacances, je n’ai pas d’autres choix que de me plonger dans le commerce pour économiser et payer pension de ma scolarité et les fournitures scolaires. Je n'ai pas un lieu fixe, je suis ambulant ».
Tomnayal Gabin, élève en classe de 1re S vend des bonbons, des œufs et des mouchoirs jetables. Il dit que son petit commerce lui permet d'acheter des fournitures scolaires. « Je suis au carrefour espace vert, je vends aussi de l'eau fraîche et ça rapporte plus que les bonbons et les mouchoirs jetables. J'achète 3 bidons d'eau de 20 litres à 100F accompagnés d'une barre de glace à 1000 FCFA, je filtre l'eau dans des bouteilles pour le vendre à 50F ».
Noël Adoum