jeudi 19 septembre 2024

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L’Union nationale des Étudiant du Tchad (UNET), section de N’Djamena exige le départ du Directeur général du centre national des œuvres universitaires (CNOU). C’était au cours d’un point de presse fait samedi, 07 novembre.

Ce matin, on peut lire sur la pancarte de l’Union Nationale des Étudiants du Tchad (UNET) section de N’Djamena, « Dégage DG de CNOU ». Le Secrétaire Exécutif Adjoint de Azibert MALLOUA au cours d’une déclaration demande la démission de M. Hissein Mamai Khamis qui dirige le Centre National des œuvres universitaire (CNOU).  Selon lui, le Directeur manipule un groupuscule d’étudiants pour mettre le bâton dans les roues de l’UNET. Aujourd’hui, s’inquiète l’UNET, les étudiants ne parlent pas le même langage.

Pour certains étudiants, les responsables du CNOU sont depuis un temps dans des promesses sans lendemain. « Ils nous endorment avec des promesses fallacieuses et se sucrent les doigts », disent les étudiants mécontents. Ils demandent le retrait immédiat des nouveaux bus. « Nous ne voulons pas de ces bus, les responsables de CNOU, nous ont affirmé que les bus commandés sont au Cameroun, mais pourquoi ils louent les bus de transport interurbain alors », affirment-ils.

D’autres étudiants se disent satisfaits de l’arrivée de ces bus, même s’ils sont amortis comme le pensent certains. « Pour nous, c’est un moyen de déplacement qui va soulager un tant soit peu notre souffrance quotidienne », ont-ils confié.

Rappelons que depuis 2012 avec la création de la cité universitaire de Toukra, l’État tchadien a mis à la disposition des étudiants des bus de transport. La crise financière de 2016, n’a pas épargné la cause des étudiants. La bourse d’études a été supprimée par le gouvernement pour investir cette somme dans les œuvres universitaires. Mais disent les étudiants, le gouvernement n’a pas tenu sa promesse. La bourse est coupée et rien n’a été investi dans les œuvres universitaires.

Djilel-Tong Djimrangué 

Les sinistrés de crue du fleuve Chari vivent dans la précarité sur le site d’accueil des victimes de Walia. Comme un malheur n’arrive jamais seul, même le site est menacé d’inondation. Reportage. 

Walia, 9e arrondissement de la ville de N’Djamena. Un air tempéré accompagné d’une brume de poussière souffle en cette matinée du 6 novembre sur cette commune située au sud de la capitale tchadienne, N’Djamena. À l’intersection de la route nationale et de celle menant à la frontière camerounaise, deux véhicules de la Police sont stationnés. Le long de la voie nationale, vendeurs à la sauvette de pains, de carburant, de cigarettes, voyageurs, citoyens lambda faufilent entre véhicules et motocycles. Un peu devant, le lycée de Walia, vide, se dresse. Plus loin dans la même direction, le site d’accueil des sinistrés du débordement du fleuve Chari apparaît avec des tentes bleues et des abris de fortune. Deux types de sinistrés nous accueillent. Les anciens sinistrés installés sous des tentes construites par le HCR et les nouveaux sinistrés qui dorment sous les abris de fortune et à la belle étoile. 

Assis devant sa tente construite aux normes requises, Nondjé Rachel converse avec ses voisines. Elle s’est installée sur le site il y a un mois avec son mari et leurs 11 enfants. Elle se réjouit d’avoir trouvé un toit (même si c’est une tente) où loger avec sa famille. Le même sentiment est partagé par les 100 familles logées sous ses tentes bien disposées et aménagées. Elles offrent un minimum de confort et de protection. 

Sur le même site sont installées des victimes de crue du fleuve Chari. Leur camp est un véritable désordre d’abris de fortune. Faute de prise en charge adéquate, les victimes vivent dans une précarité indescriptible. Certaines dorment sous des tentes de fortune faites des rideaux, des pagnes, des draps, des nattes, etc. D’autres encore à la belle étoile sous les moustiquaires. Femmes et hommes ne sont désemparés. « La situation est alarmante. Regardez, nous sommes entassés comme des animaux », dit M. Yalengar Fulbert, enseignant retraité et victime de la crue du fleuve Chari.

Protection et alimentation

Si les victimes des inondations vivant sur le même site n’ont pas les mêmes logements, elles partagent par contre les mêmes conditions de vie. Pas de protection de police ou de l’armée ni d’alimentation sur ce site. Et les victimes sont en colère. « Nous sommes ici depuis cinq jours. La Mairie devrait s’occuper de nous, mais elle en est incapable », dit M. Djimasdé Djimadoum qui ne dissimule mal sa colère.

C’est la question de l’alimentation qui préoccupe le plus les sinistrés. Anciens et nouveaux disent avoir reçu de l’aide alimentaire qu’une seule fois. « Depuis le 6 octobre jour de notre installation ici, nous avons reçu des vivres une seule fois », insiste Mme Nondjé Rachel.  Le kit était composé d’un sac de maïs de 50Kg, 25Kg d’haricot, 10 litres d’huile, 20 sachets de pâte alimentaire de l’Office national de la Sécurité alimentaire (ONASA). La distribution de ce kit a été source de fortes tensions.  Certains sinistrés crient au détournement. D’autres accusent les responsables de la mairie du 9e arrondissement de verser dans le clientélisme et le népotisme. « Il y a des tickets qu’on partage, mais je ne sais pas comment ils procèdent. De plus, il y a des faux sinistrés couverts par des parents à la Mairie », affirme Djimasdé Djimadoum. « Ce qui m’énerve c’est quand ils commencent le partage, certains ajoutent des noms fictifs pour avoir plus que les autres », soutient un jeune sinistré. Heureux hasard. Le ministère de la Santé et de la Solidarité nationale à travers l’Office national de la Sécurité alimentaire (ONASA) est venu distribuer une deuxième vague de vivres ce 6 novembre. Comme d’habitude sous une forte tension. « Lors de la distribution des vivres, un véhicule de la Mairie plus un camion d’un particulier sont venus prendre une grosse part. Destination inconnue », dit Chem.

La protection n’est pas passée sous silence. En fait, l’harmatan se fait déjà sentir à N’Djamena. Et les sinistrés estiment qu’ils ne sont pas à l’abri faute de moyen de protection. Ils réclament des couvertures et des moustiquaires. « Nous sommes dans la période du froid. En plus il y a les moustiques. Il nous faut de quoi nous couvrir », dit M. Djimasdé Djimadoum.  Des victimes mal équipées, mal-logées, mal nourries, le paludisme a commencé à sévir. Haoua Choum, une mère, est terrassée par le paludisme lors de notre visite. Elle déplore le manque d’une unité de prise en charge médicale sur le site. En plus, les sinistrés demandent la distribution des cache-nez pour éviter la propagation du Covid-19 sur leur site. « En résumé, nous avons besoin des couvertures, des moustiquaires, des couchages et des vivres. Que les autorités y pensent. Ce sont nos besoins les plus urgents », dit M. Djimasdé Djimadoum.

Une nouvelle menace

Le site d’accueil des sinistrés du 9e arrondissement est menacé par les eaux de la crue. Cela inquiète sérieusement les habitants des lieux.  Si le site est inondé, les habitants seront doublement sinistrés. Déjà qu’ils ont abandonné leurs habitations pour trouver refuge là. Mais la Mairie du 9e arrondissement s’active déjà à faire barrage à cette situation. Des bennes de terre sont déposées à différents points comme barrage pour endiguer la menace. « Que Dieu nous épargne de cette deuxième catastrophe », dit M. Yalengar Fulbert. Il interpelle les autorités à venir rapidement recenser les victimes et leur construire en urgence des petites tentes.

Christian Allahdjim

On la voit partout sur les réseaux sociaux, elle est comme on dit au pays de «uncle Tom» (Etats-Unis), c’est une «happy girl». Toujours enjouée, bonne vivante Kadi est polyglotte. Elle parle français, anglais, arabe, hindi, chinois, etc. Elle illumine de son intelligence les réseaux sociaux tchadiens. Entrevue.

Jusqu’à tout récemment, vous étiez une parfaite inconnue. Vous voilà propulsée grâce aux capsules vidéo que vous produisez, mais qui est Kadi ?

Faisons simple. Je suis une Tchadienne qui vit loin du Tchad, mais qui n’oublie jamais d’où elle vient. Je suis une nostalgique. J’aime où je vis actuellement, mais il y a beaucoup de choses qui me manquent ici. Par exemple, « laham moutacha » (viande grillée), djarat (criquet frits) et l’hospitalité. Vous savez l’immigration est naissance et une mort en même temps. Partir ailleurs c’est tout recommencer. Quitter chez soi laisser derrière parents et amis est une façon de mourir un peu. Voilà pourquoi c’est une naissance et une mort. Les deux à la fois et en même temps. C’est dur.

Vous êtes si jeune, quel est votre parcours ?

Vous le dîtes vous-même que je suis si jeune. Je n’ai pas eu le temps de faire beaucoup de chose, mais InchAllah cela viendra. Ne dit-on pas que tout vient à celui qui sait attendre. J’attends. Je ne suis pas pressée. Bref, je suis dans la musique véritablement depuis un an seulement. Mais j’ai tout même commencé à chanter vers la fin de l’année 2017. Ce n’est pas si récent que cela ma vie d’artiste si je peux le dire ainsi.

Quelles sont vos réalisations ?

Je n’en ai pas beaucoup, mais j’ai quelques réalisations dans ma besace notamment dans des films de Bollywood. J’ai réalisé quelques tubes de chansons et de la traduction. En 2018, j’ai sorti mon premier solo en anglais. Les thèmes évoqués sont l’amour, la jeunesse et les problèmes de la vie en général. Par la musique, je passe des messages. Je s’inspire des modèles et icônes tels que Rihanna, Justin Bieber, Enrique Iglesias, Neha Kakkar et Nancy Ajram.

Votre genre musical ?

Le pop définitivement

À part la musique ?

En plus de la musique, je fais le mannequinat. Je l’ai commencé le mannequinat en Inde vers 2011. C’était du challenge à cause de la couleur de ma peau. Mais je n’ai pas abandonné, j’ai persisté. J’ai finalement gagné ma place dans le «fashion week» du PUNE, Inde. C’était magnifique.

Mannequin en Inde, quelles difficultés avez-vous eues à faire face ?

C’était très difficile. Être chanteuse et actrice n’est pas payant. Cela ne paye pas même votre loyer. Pas au début en tout cas. Il faut toujours avoir un autre emploi à côté. Les difficultés il y a en masse. Par exemple dans la traduction, il n’y a pas assez, car je maîtrise mieux les langues que je traduis. Mais dans le mannequinat, il faut toujours rester mince et manger certaines choses qu’on n’aime pas parfois juste pour ne pas prendre du poids. Pour la chanson, il faut avoir une belle et unique voix pour pouvoir avoir un contrat. Et la concurrence est féroce.

Un message pour les filles tchadiennes ?

Je leur dis simplement de s’éduquer. C’est trop important. Les études ouvrent les portes de l’impossible.

Propos recueillis par Habiba Abdelkerim

Le Syndicat des Enseignants du Tchad (SET) de N’Djamena qui avait appelé ses membres, 26 octobre, d’entrée, a ordonné aux enseignants de reprendre les chemins des classes ce vendredi 06. Ce mot d’ordre est lancé par le Secrétaire Général de (SET). Reportage.

Depuis le lundi 26 octobre, les enseignants du public ont déserté les classes suite à la grève lancée par le SET. La cause selon les syndicalistes est le non-respect des promesses gouvernementales. Ce vendredi, au cours d’un point de presse, le SET appelle les enseignants à reprendre les cours.

Pour le secrétaire Général du SET, M. Mbairiss Ngartoide Blaise, « le gel des effets financiers des actes de carrières et les titres de transport de 2016 et 2019 sont tablés par les ministères de tutelle. Dès lors il est normal que les enseignants reprennent les chemins des classes. ».

Cet appel à la reprise des cours est mollement suivi par les enseignants et les élèves. Ce vendredi 6, IalTchad Presse s’est rendu dans quelques Lycées de la capitale, N’Djamena pour vérifier la reprise effective. Quelques élèves présents témoignent.

MENODJI Christine, élève en classe de seconde scientifique au Lycée Felix Éboué, « je suis ici pour reprendre les cours suite au mot d’ordre du syndicat des enseignants Tchad, mais les enseignants ne sont pas tous venus. Certains sont arrivés, mais ils ne veulent pas se présenter dans les classes. Cela m’inquiète puisque mon avenir en dépend ».

Un peu loin dans une salle, deux élèves de Terminal série D s’exercent en espérant que la reprise, si est nonchalante aujourd’hui, sera forte à partir de lundi, « nous sommes prêts pour la reprise. Rester à la maison ne nous avantage pas. L’année passée, les cours ont été perturbés par la pandémie. Pour cette nouvelle année, il faut que le Gouvernement prenne ses responsabilités pour nous puissions étudier dans des bonnes conditions », disent-ils.

Au Lycée technique commercial, le constat n’est pas le même. Un enseignant en introduction au Droit donne cours à deux (2) élèves. « Ces élèves sont nos enfants. Il n’est pas question de les punir. Nous devons retrousser nos manches pour leur éducation qui doit être notre priorité. J’appelle mes collègues enseignants de reprendre les cours rapides ».

Pour le proviseur du Lycée Technique Commercial Monsieur, Abdel Salam Idriss, il faut reprendre les chemins des classes « il est inadmissible de rester à la maison au moment où le SET nous ordonne de reprendre. C’est bien de revendiquer nos droits, mais il faut aussi penser à nos enfants qui vont perdre. Il faut assumer notre devoir d’enseignement », dit-il.

Le mot d’ordre du secrétaire général du SET, n’est pas suivi dans son ensemble, mais tout porte à croire que les cours sont déjà effectives à N’Djamena. Signalons que le SET, provincial, se dit non-concerné par ce mot d’ordre, mais tout sera décidé à la sortie de l’assemblée générale prévue ce 6 novembre 2020.   

Djilel-Tong Djimrangué

Entrer dans les mœurs des Tchadiens, l’eau embouteillée appelée communément, l’eau minérale est produite par plusieurs sociétés. Elle se vend dans tous les coins et recoins de la capitale, N’Djamena. Les conditions de production, de conservation et de vente.  Reportage.

L’eau potable est vitale à la santé. Elle est une question d’intérêt public et de santé publique. Un adulte en bonne santé consomme au moins 1 litre et demi de liquide par jour. Pour satisfaire ces besoins, la meilleure boisson est l’eau, qu’elle soit du robinet (filtrée ou non) ou en bouteille. Pour une bonne eau, plusieurs critères entrent dans sa production, sa conservation et sa commercialisation. La qualité de l’eau doit répondre à un protocole très sévère. Et à un contrôle qualité stricte. Elle convient normalement à tous et pour tous les usages. Malgré son prix élevé, l’eau en bouteille a ses adeptes.

Il y a une grande diversité des eaux en bouteille. Il y a 3 grandes catégories : les eaux de table, les eaux de source et les eaux minérales naturelles.

L’eau de table n’est rien d’autre que l’eau du robinet (ou de puits, de lacs...), mise en bouteille, après traitement, et parfois, ajout des minéraux.

L’eau de source provient d’une source souterraine. Elles doivent être bonnes à la consommation sans avoir subi d’autres traitements que la séparation des matières en suspension et des composés instables par des procédés physiques.

Paroles d’experts 

Pour Akoïna Moursal, chef de service Bactériologie au Laboratoire National des Eaux, « toutes les eaux en bouteille ne sont pas des eaux minérales qui sont naturelles, car celle qui est naturelle est protégée de toute pollution. Et a des caractéristiques qui doivent être stables et de nature à apporter dans certains cas des propriétés favorables à la santé ». Pour ce qui est du contrôle de la qualité de ces eaux, le laboratoire national des eaux reçoit souvent des échantillons de la part des entreprises qui ont signé des conventions avec le laboratoire et procède ensuite aux analyses. En revanche, l’autocontrôle se fait par des entreprises en responsable de la production des eaux. Il arrive souvent et selon les protocoles que les techniciens du laboratoire descendent au terrain pour faire des prélèvements.

Selon M. Moursal, les fréquences de contrôle sont définies par le décret 616 portant procédure de contrôle et suivi de la qualité des eaux destinées à la consommation humaine.  Pour les métaux lourds qui sont des éléments stables qui ne changent pas de temps en temps, leur fréquence est de 2 ans, mais pour les éléments majeurs, la fréquence est fixée à chaque production. Pour le cas des entreprises qui n’ont pas signé de convention avec le Laboratoire National des Eaux, c’est seulement sur instruction des chefs hiérarchiques du laboratoire que se font les contrôles de qualité des eaux au sein de ces entreprises. Akoïna Moursal précise que « le laboratoire à un rôle régalien de contrôler toutes les qualités des eaux sur le plan national ».

Consommateurs et vendeurs 

Pour Jérémie Sava, un consommateur de ces eaux en bouteille, « leur conservation laisse à désirer ». Ces bouteilles d’eau sont exposées sous le soleil. Il trouve que ces eaux embouteillées sont chères. Saleh Issa, un autre consommateur de l’eau en bouteille est du même avis que Jérémie, « le fait de laisser ses bouteilles d’eau au soleil va certainement détruire certaines composantes de ces eaux », dit-il. Les commerçants de leur côté se disent conscients du risque qu’ils prennent en exposant ces eaux sous le soleil.

Akoïna Moursal estime « qu’il y a des eaux de bonne qualité tout comme des eaux de mauvaise qualité ». Mais, dans la ville de N’Djamena et de manière générale, la qualité physicochimique est bonne sauf quelques critères bactériologiques qui laissent à désirer. Ces eaux ont aussi une date de péremption qui va d’une année à deux ans et peuvent aussi perdre leur qualité suite à une mauvaise condition de conservation. Autrement dit, quand elles sont exposées pendant longtemps au soleil, elles peuvent perdre leur qualité.  

Le résultat ou le rapport de tous ces contrôles, le laboratoire les envois prioritairement aux entreprises demandeurs dit le bactériologue. « S’il s’agit d’une campagne de contrôle, nous gardons les résultats à des fins de recherche, nous les publions ou les remettons directement aux autorités compétentes », soutient M. Akoïna Moursal. 

Pour les sanctions à l’endroit des entreprises indélicates, Akoïna Moursal souligne « qu’il ne revient pas au Laboratoire Nationale des eaux de prendre des mesures coercitives. Il appartient donc à la Direction de Contrôle d’Hygiène au niveau du ministère de la Santé Publique de prendre des mesures à l’encontre de ces entreprises et ce, après un autre contrôle et qui se solde souvent par la fermeture de ces entreprises ». Le Laboratoire National des Eaux reste et demeure une institution d’appui technique qui aide à la prise de décision.

Akoïna Moursal appelle exhorte le public à consommer de l’eau de bonne qualité. Il demande au public de traiter l’eau en y ajoutant de l’eau de javel ou en la faisant bouillir avant consommation.

Si la production et la conservation respectent les normes, l’eau minérale naturelle est bénéfique pour la santé. Elle est aussi bonne pour la préparation des aliments des nourrissons, pour un régime pauvre en sodium, peut être laxative et diurétique et stimule la digestion. Il appartient aux responsables publiques de multiplier les campagnes de contrôle pour permettre aux citoyens de boire une eau de bonne qualité.

Ousmane Mahamat Alfahal

Elle est jeune. Elle est artiste. Elle est chanteuse, mais une chanteuse à part. Pas comme les autres avec son concept de « dje noon pah », qu’elle a défini par « celle qui pleure » Entrevue.

Jeune chanteuse, vous démarrez dans ce métier. Qui êtes-vous ?

Je suis Matibeye Geneviève artiste musicienne, je ne suis pas une chanteuse ordinaire je suis « dje noon pah » celle qui pleure la chanson et Entrepreneur sociale parce que j’aime les gens. J’aurais facilement fait travailleuse sociale si on avait un pays mieux organisé pour venir en aide au plus fauché d’entre nous. Ceux dont la vie n’a pas souri et parfois même handicapés physiquement.

Votre parcours d’artiste ? Comment tout a commencé ?

Très jeune. J’ai commencé à la chorale de l’Église. J’ai toujours été fasciné par les harmonies et la musique. J’ai été choriste en studio et sur scène pour accompagner des artistes. C’étaient en 2012.  J’avais envie de tracer mon chemin sans trop des tracasseries. Après réflexion, la seule façon d’y arriver c’est de commencer ma carrière solo. Cette décision m’a permis d’apprendre beaucoup de choses. Et d’assumer mes responsabilités. Si je ne réussis pas un coup, je ne chercherais pas à blâmer autrui. Cela sera ma faute. Et je continuerais à apprendre.

Quel est votre genre musical ?

Du Word beat ou Word musique ou encore musique du monde, c’est selon.  C’est un mélange de la musique traditionnelle et de la musique moderne, du jazz & bleus sur un style Noon pah avec mes touches personnelles.

Votre discographie ?

J’ai enregistré plusieurs singles. Ils sont déjà en écoute sur les plateformes digitales, les radios et un album toujours en route faute de moyen. Au Tchad il n’y a pas un fort soutien à la culture, à l’artiste. Il n’a pas de statut donc c’est un inconnu. C’est comme un errant sans pièce d’identité. Alors que ce sont les artistes qui sont les meilleurs ambassadeurs. J’ai le sentiment qu’on déteste l’artiste dans ce pays du Tchad. 

Quelle est votre opinion sur le milieu de la musique tchadienne en particulier et de la culture en général ?

Je dirais que la production est très satisfaisante. L’évolution a été très rapide et positive.  Ces dernières années, il y a une grande révolution de la musique tchadienne avec un grand nombre d’artistes, un travail de qualité, un retour à la source, et une recherche identité. La musique tchadienne est prête à être exportée au-delà de nos frontières.

Si demain le ministère de la Culture vous convoque pour vous demander conseil sur la musique et la culture, qu’est-ce que vous leur direz ?

Déjà de penser au statut de l’artiste, 
Créer un fond d’accompagnements des artistes  
Créer une école des arts et de la culture, 
Créer des salles d spectacles aux normes internationales

Mettre en place une politique de diffusion et de valorisation de la musique tchadienne. On espère bien qu’avec notre nouveau ministère les choses font changer rire

Quels sont tes projets ?

Je travaille sur mon projet de recherche sur le « noon pah ou pleureuse de la chanson » qui est une recherche identitaire. J’ai pu grâce à cela rencontrer des griottes dans le sud et le nord. J’étais accompagné d’une musicologue française. J’ai monté une résidence de création en 2019. Elle a permis de réadapter les chansons. La deuxième phase du projet est en quête d’accompagnement et de financement rire. J’ai participé au marché des arts et des spectacles d’Abidjan en mars avec un projet Women Power. C’est un projet qui regroupe des chanteuses africaines et un groupe féminin marseillaises qui étais prêt à être lancé, mais Mme Covid-19 a décidé de tout arrêter. On attend que les activistes reprennent de sitôt. 

Votre mot de la fin

Un grand merci à vous et tous ceux qui soutiennent la musique tchadienne et les arts. Il faut que les Tchadiens aiment et encouragent leurs œuvres en les consommant, en les partageant, l’exporter. C’est ainsi nous allons faire connaître notre culture.

Entrevue réalisée par Habiba Abdelhakim

Le 2e forum national inclusif tenu du 29 octobre au 1er novembre 2020 est terminé. Des débats ont eu lieu. Des résolutions et des recommandations ont été adoptées. Ialtchad Presse a échangé, au lendemain du forum, avec les leaders religieux. Reportage.

Le Tchad a 3 grandes organisations confessionnelles. Pour les musulmans, le Conseil Supérieur des Affaires Islamiques (CSAI) joue le rôle d’autorité morale. Les chrétiens catholiques sont représentés par l’Archidiocèse. Pour les chrétiens protestants, il y a l’Entente des Églises et les Missions Evangéliques du Tchad (EEMET). Ces organisations jouent auprès du gouvernement le rôle de consolidateurs de la paix et de la cohésion sociale. Ils y ont activement participé aux travaux du forum.

Serment confessionnel

Selon le Coordonnateur de département Éthique et Justice de l’EEMET, Pasteur Dogos Victor, il faut remercier les hautes autorités pour avoir pensé à organiser ce 2e forum national inclusif. Pour lui, ce forum est l’exaucement de leurs prières adressées à Dieu. Pour le pasteur, jurer sur la Bible est contraire à la recommandation biblique. « En tant que chrétiens, nous avons notre ligne de conduite. Ce serment confessionnel, instauré précisément le 20 avril 2018, est contraire à notre doctrine religieuse. », dit le pasteur.

Il affirme qu’à l’époque, le secrétaire général de l’EEMET en accord avec le président de l’Alliance des églises pentecôtistes ont écrit au bureau du président de parlement pour demander le retrait du ce serment. « Il porte atteinte à notre foi parce que c’est dit très clairement dans la Bible (Matthieu 5/37) de ne pas jurer par le ciel parce que c’est le trône de Dieu ni par la terre ni par aucune autre représentation. Que votre oui soit oui et votre non soit non de façon claire. Cette lettre était restée sans suite », dit le Pasteur Dogos Victor.

Pour marquer le désaccord, le Secrétaire Général de l’EEMET Rev. Pasteur, Batein Kaligue, a écrit une lettre pastorale à toutes les églises pour dire que le serment ne rime pas avec les recommandations bibliques. Et que les chrétiens doivent accepter toutes les responsabilités, mais de refuser de prêter serment tout en refusant de démissionner. A l’époque estime-t-il, l’EEMET les leaders protestants ont demander une rencontre avec le Président de la République afin d’évoquer le sujet. Cela n’a pas été possible. « Aujourd’hui, la suppression du serment confessionnel est la réponse de Dieu à nos prières. Nous sommes joyeux et reconnaissants à Dieu », s’est-il réjoui. Pour l’EEMET, c’est peut-être par ignorance que le 1er forum a instauré le serment confessionnel, mais le débat est désormais clos.

Selon Abdadayim Abdoulaye Ousman, Secrétaire Général du CSAI, le serment confessionnel n’est pas venu des religieux. C’est retiré et c’est une bonne chose.  Mais ce qu’on veut des autorités déclare le SG, c’est d’avoir la foi et de changer le comportement. « Dieu nous observe et nous surveille, si nous ne le voyons pas Lui nous voit. Il faut vivre dans la crainte d’Allah, si Allah est dans notre cœur nous ne devons pas faire de bêtises », dit le SG. Pour lui, le forum a débattu de plusieurs thèmes : le régime politique, le réaménagement des grandes institutions, le régime parlementaire, et les reformes en vue de la conciliation, de la paix etc. Ce qui l’a marqué ce sont les participants. Ils ont, dit-il, débattu en toute fraternité. En 1993, rappelle-t-il, lors de la Conférence Nationale Souveraine (CNS), les Tchadiens de l’extérieur et de l’intérieur ont tenu des débats très chauds en s’accusant de tous les noms d’oiseau, parce qu’il y a un changement de régime. « Plus de 300 personnes, la moitié des participants a pris la parole, ce forum est à 80% une réussite. Ce qui m’a marqué c’est l’entente entre l’opposition et la majorité présidentielle. Je dis, les Tchadiens ont grandi et sont capables de conduire leur pays sans ingérence de quelque, manière que ça soit. », dit-il.

La paix

Le SG estime pour sa part que la politique de notre pays concerne tout le monde y compris les religieux. « Certains estiment que nous ne devrons pas nous impliquer. Il faut que cela soit clair. Lorsque nous participons à des forums, conférences, nous ne nous impliquons pas dans la politique. Nous sommes des hommes de foi. Nous participons à la consolidation de la paix et la cohésion sociale », dit-il.

Pour le CSAI, les religieux sont dans leur rôle. Ils ont été par exemple plusieurs fois des médiateurs entre les syndicats et le gouvernement. Toujours selon le SG, les religieux sont de nos jours des intellectuels il ne faut pas qu’on les prenne pour des analphabètes. Nous sommes exemplaires, affirme le SG du CSAI. « Sans la paix, il n’y a pas la vie, le développement et la liberté d’aller et venir. Nous sommes contre toute personne qui voudra détruire l’unité du Tchad. On va le combattre parce qu’il veut détruire nos vies », a signifié Abdadayim Abdoulaye Ousman. »

À propos du code de la famille il affirme que le CSAI se réserve sur 93 points, « les Tchadiens n’ont pas suffisamment lu ce Code. On ne peut pas coudre un boubou de 1.50 m à quelqu’un qui a 1. 20 m. Le code ne s’impose pas, on ne le rejette pas non plus, mais il faut que ce Code soit consensuel », conclut-il

Ialtchad Presse n’a pas pu recueillir les impressions du leader religieux catholique pour des raisons d’agenda.

Moyalbaye Nadjasna

Donc, le Forum national inclusif-2 a clos ses travaux ce dimanche 1er novembre en présence du Maréchal Deby Itno. Il en a sorti 28 résolutions et recommandations sur 7 grands axes. Mais ce forum visait-il seulement à évaluer le premier forum qui s’est déroulé il y a 2 ans ? Pas vraiment.

Rappel : le forum inclusif-1 de 2018 avait accouché d’une nouvelle Constitution et d’une Nouvelle République : la fameuse 4e République.

Pour cela, il a fallu, entre autres, à l’époque.

Un, supprimer le poste de Premier ministre.

Deux, instaurer un serment confessionnel dans une république laïque. Pour dit-on, stopper la corruption en s’appuyant sur la Bible et le Coran. La magie des livres saints n’a visiblement pas opéré. Le forum 2 retire le serment confessionnel. 24 mois en perte temps. 750 jours en perte d’énergie. Alors que le serment républicain suffisait amplement.

Deux ans plus tard…

Est-il sérieux d’évaluer des institutions républicaines seulement 2 petites années plus tard? C’est trop court. Ce n’est pas sérieux. Pour la modernité qui devait naître avec cette 4e République, il faudra attendre encore et encore. La majorité des Tchadiens l’a compris. Ils ne se sont pas intéressés à ce forum. Et une grande partie de l’opposition et de la société civile l’ont boycotté.

Alors que peut-on retenir de majeur à la fin de ce forum inclusif-2? Un fait majeur : la création du poste de Vice-Président (VP). La « rumeur N’Djamenoise » l’avait annoncé il y a quelques années, le forum inclusif-2 l’entérine.

Mais la vice-présidence, pour en faire quoi? Suppléer le Président ? Lui succéder en cas d’empêchement majeur? Est-ce une recommandation? Est-ce une résolution? Ce poste sera-t-il adopté par voie référendaire ou par l’Assemblée nationale? Quand? Il faudra l’inclure dans la Constitution. Comment le faire? Il faudra modifier la nouvelle constitution de la nouvelle 4ème République. Trop des questions sont sans réponses.

En lisant les 28 résolutions et recommandations, le passage sur la création de ce poste tient en une courte phrase de 6 mots. Y a-t-il d’autres intentions derrière ce nouveau poste? Il semblerait que le VP sera un nommé par le Président. Il est révocable en tout temps. Il sera alors un VP « postiche » sans véritable pouvoir. Il doit avoir une qualité : la force d’avaler les couleuvres et se tenir au carreau comme un héritier. Oui un héritier.

D’autres sujets mineurs pour noyer la création de la VP y figurent dans la synthèse des travaux de ce forum-2.

Par exemple, le Senat. Une institution qui ne sert pas à grand-chose. Sinon à récompenser les amis politiques.

De plus, dans un système politique les règles sont claires. Il y a le système présidentiel, semi-présidentiel ou le système parlementaire etc. Il est évident que « les têtes pensantes » de cette 4e République ont plongé le Tchad dans un régime qui n’existe nulle part. Qu’ils se préparent alors à nous l’expliquer. Ils ont osé appeler leur trouvaille « Régime Présidentiel Intégral ».

Enfin, tout ce brouhaha du forum inclusif 1 au forum inclusif 2 ne semble viser qu’une chose : instaurer le poste de vice-président. Tout ça pour ça !

Bello Bakary Mana

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