Par un arrêté conjoint rendu public ce 24 mai 2022 par le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation et son collègue de l’Éducation nationale et de la Promotion Civique, le calendrier du déroulement de la première session écrite du baccalauréat est fixé pour le 20 juin prochain sur l’ensemble du territoire. Dans certains lycées de la capitale l’engouement est de taille, élèves comme enseignants affichent un sentiment positif et se disent pratiquement prêt à affronter les examens le jour « j ». L’équipe d’Ialtchad a fait le tour de quelques lycées de la place. Reportage.
Sur proposition du Directeur Général de l’Office Nationale des Examens et Concours du Supérieur (ONECS), le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation et son collègue de l’Éducation nationale et de la Promotion Civique ont signé un arrêté fixant le calendrier de l’un des examens le plus important de l’enseignement qui donne accès aux études supérieures, le baccalauréat. Si par le passé élèves, enseignants, cadres de l’enseignement, etc. se plaignent, cette année la tendance a changé, ces derniers affichent tous un sentiment plus positif et de confiance à l’égard du calendrier rendu public.
Pour Savanang Tombalbaye, élève en classe terminale « C » au Lycée Félix Eboué, il dit être prêt à affronter les examens conformément à la date fixée. « Nous avons fait le programme à 90%, maintenant la balle est dans notre camp pour finaliser les 10% et décrocher le bac », lance-t-il.
Selon Haoua Ali Abakar, élève en classe terminale « D » au lycée Assemblée Chrétienne de N’Djamena, estime être prête. Et rajoute qu’ils ont finalisé la majeure partie des programmes de toutes les matières.
Quant à Remadji Cynthia Bongo, élève en classe de Terminale A4 au lycée Sacré-Cœur, le baccalauréat se prépare dès le début d’année et la date du 20 juin n’est pas une surprise. Elle est confiante pour affronter l’épreuve.
Si l’état d’esprit affiché par les élèves est positif, celui de leurs enseignants l’est davantage. Selon Ningar Rogoto David, enseignant de philosophie au lycée Félix Éboué, l’absence des grèves et la non-perturbation des cours ont permis d’exécuter le programme en entier. « À l’heure où je vous parle, nous sommes au dernier chapitre du programme. Dès la semaine prochaine, je vais procéder simplement à la révision générale avec les élèves » affirme-t-il. À côté de lui, son collègue de français, Noubangar Toydé dit que le calendrier des examens du baccalauréat est réaliste. Il estime que cette année, il n’y a pas eu de rupture, il y a moins de grèves et le programme est exécuté à presque 100%. Il souligne que l’esprit des enseignants et des élèves est au beau fixe. « Plus la date des examens dure, plus les élèves désapprennent », la date du 20 juin est réaliste, trouve-t-il.
Du côté de l’ONECS, Dr. Abakar Mahamat Hassaballah, Directeur des Examens et Concours affirment que l’enroulement des candidats est effectif sur l’ensemble du territoire national et l’impression des cartes biométriques est à 95%. Pour contrecarrer les faux correcteurs, la désignation des surveillants incompétents ou par affinité, Abakar Mahamat Hassaballah souligne que cette année l’ONECS a procédé aussi à l’enrôlement des enseignants dans les bases de données de leur institution afin de minimiser le faux.
Rappelons que depuis plus de 3 ans, le baccalauréat est composé avec un grand retard à cause des grèves ou de la covid-19. Cette année, la signature du pacte sociale entre les syndicats et le gouvernement a apporté une sorte d’accalmie au niveau de l’enseignement avec l’absence des grèves répétées et le respect du calendrier fixé par autorités en charge de l’éducation qui se traduit par la programmation à temps du baccalauréat.
Abderamane Moussa Amadaye
La décision du recrutement à la Fonction publique par voie de concours est désormais annulée. Le Premier ministre de la transition (PMT) à ses côtés, le ministre de la Communication et celui de la Fonction publique a reçu hier les lauréats des écoles professionnelles en instance d’intégration. Ce qui importe pour les lauréats de l’École normale et les diplômés sans emplois, c’est leurs arrêtés d’intégration. C’est ce qui sort de l’entretien ce 25 mai avec les leaders des diplômés. Reportage.
« Nous n’avons pas attendu longtemps pour dire non à cette décision. C’est ainsi qu’à travers un sit-in devant le ministère de l’Éducation nationale, nous en avions boudé. Quelques semaines, le ministre de la Fonction publique a fait une sortie pour dire que les lauréats sont exempts du concours », dit Neuzilka Emmanuel, Porte-parole du collectif des lauréats de l’École normale et des écoles professionnelles en instance d’intégration. Pour lui, l’annulation de cette décision n’est pas une solution à leurs revendications, mais un retour à la légalité. C’était une manœuvre de nos autorités pour traîner l’intégration, soutient-il. Selon lui, les autorités le savent bien que ce n’est pas faisable dans la réalité. Il affirme qu’ils ont été reçus hier par le PMT, le ministre de la Communication porte-parole du gouvernement et le ministre de la Fonction publique à la primature sur la question d’intégration. Il précise que c’était à cette rencontre qu’ils leur ont signifié l’annulation de la décision de recrutement par voie de concours. « Nous avions rappelé que cette rencontre devrait se tenir depuis janvier à l’annonce de la promesse d’intégration de 5000 jeunes à la Fonction publique (FP) par le président de la transition. Notre avis nous leur avions dit à l’instant « T », c’est notre intégration qui compte », confie Neuzilka Emmanuel.
D’après le porte-parole des lauréats, le ministre a dit qu’il n’y aura plus de concours et pour les lauréats professionnels et pour les universitaires. Désormais, poursuit-il, le recrutement se fera sur étude des dossiers surtout par ancienneté. Séance tenante rapporte M. Neuzilka, le PMT a instruit le ministre de la FP pour que dès début du mois de juin, les premiers arrêtés sortent. « Ce sont des politiciens qui ont parlé, nous avons toujours écouté des promesses. Nous ne croyons pas à 100% ces promesses, donc attendons de voir. La chose la plus attendue c’est de nous présenter notre arrêté d’intégration. Nous sommes naturellement déjà en juin et nous leur accordons ce bénéfice de doute », dit-il d’un air réservé. A son avis, au cours de leurs manifestations ils ont demandé une date précise par des éventuels arrêtés. Ce sont les arrêtés qui nous importent et non les paroles, insiste-t-il.
Pour M. Aimé Aissadji Bona, leader de la plateforme des diplômés en instance d’intégration, le gouvernement a annulé cet acte comme ils l'ont demandée. « C'est un ouf de soulagement pour nous, demandeurs d'emploi. Nos décideurs sont revenus juste à la raison. Nous sommes satisfaits sur ce point. Jusqu'à présent les dossiers ne sont pas traités. Nous n'avons pas assez d'informations les concernant, mais nous sommes conscients que rien n'est encore fait », lance-t-il.
M. Aimé Aissadji rappelle que leur plateforme a été notifiée par un courrier du cabinet civil du PCMT qu'elle a deux places dans la commission chargée de recrutement. « Jusqu'à l'heure où je suis en train de vous répondre, nous ne sommes pas encore impliqués dans la commission qui n'est pas d'ailleurs pas mise sur pied. Nous ne savons pas pourquoi nos décideurs hésitent à mettre sur pied cette commission », dit-il. Il ajoute que de leur côté, ils ont désigné les deux personnes qui doivent siéger à la commission et le procès-verbal envoyé à la primature, à la présidence, et au ministère de la Fonction publique. « Mais rien n'est fait dans ce sens. Nous attendons toujours la mise en place officielle de cette commission ».
Moyalbaye Nadjasna
Certaines localités de la province du nord du Tchad précisément à Kouri Bougoudi semblent être considérées comme des zones de non-droit. Il se passe des pratiques inhumaines et dégradantes dans les zones d’orpaillages. Le gouvernement tchadien se dit préoccuper ce 25 mai 2022 par ce qui se déroule sur le site d’orpaillage. Une mission va être instruite pour mieux clarifier la situation. Pour l’analyste politique Prof. Ahamat Mahamat Hassan, ce dossier mérite un sujet complet. Reportage.
Selon l’analyste politique Ahmat Mahamat Hassan, l’État a failli à ses responsabilités. Pour lui ce dossier mérite un sujet complet parce qu’il englobe la question de l’exploitation de l’or et la traite des personnes. De jeunes hommes, le plus souvent trompés, se retrouvent à l’extrême nord du Tchad au Tibesti. Ils sont employés comme manœuvres dans l’exploitation illégale de l’or par les petits entrepreneurs. « Le gouvernement a pourtant interdit, mais l’encadrement n’a pas été suffisant. Ce manquement pose un problème d’identité. » En conséquence, dit-il, des conflits récurrents sont signalés simplement parce que le gouvernement n’arrive pas à remplir ses obligations de préventions et de répressions. Ces massacres causent de pertes en vies humaines. « Certains hommes politiques n’ont pas perdu de temps et ont bien précisé qu’il y a certaines zones du Tchad qui sont des zones de non-droit », informe Prof. Hassan. Ces zones, dit-il, échappent à la gouvernance centrale, à l’application de la loi et s’entend dans une impunité totale. L’enseignant chercheur estime que de telles passes n’inaugurent pas de bonnes choses pour notre pays. Il se justifie par le processus du dialogue inter tchadien qui se prépare pour trouver un nouveau Tchad.
Dans une communication du gouvernement ce mercredi 25 mai 2022, le ministre tchadien de la Communication a exprimé la préoccupation des autorités de la transition suite aux affrontements sur le site d’orpaillage de Kouri Bougoudi. Ce conflit actuel, dit-il, a opposé des groupes d’orpailleurs entre eux faisant des pertes en vies humaines et plusieurs blessés. Selon lui, le gouvernement entend dépêcher une mission sur le terrain aux fins d’évaluer la situation et ramener le calme dans cette zone frontalière de Libye. Cette enquête, selon les autorités, va élucider le grand public de toute désinformation. Le gouvernement précise que les forces de défenses et de sécurité ne sont, en aucun cas concernée par ces conflits.
Haoua Adoum Ibeth
Le ministère de la Sécurité publique a jugé irrecevable la demande d’autorisation de la marche de la Coalition des actions citoyennes Wakit Tamma prévue pour ce 28 mai. Tout de même, Wakit Tamma tient à marcher le jour j pour le même motif c’est-à-dire protester contre l’ingérence de la France dans les affaires internes du pays et dénoncer l’installation de leurs bases dans certaines provinces du pays. Reportage.
Selon nos sources l’agent chargé de la réception des courriers au ministère de la Sécurité publique a refusé de réceptionner la correspondance envoyée par Wakit Tamma. Elle est renvoyée au ministère via le service d’un huissier. On a signifié à ce dernier que la lettre est irrecevable. Pour Wakit Tamma, avec ou sans autorisation, la marche du 28 mai aura lieu. Parce que c’est l’Assemblée Générale (AG) qui en a décidé ainsi. Alors le ministère a l’obligation de soit encadrer la marche, soit la réprimer affirme Adoum Soumaïne, porte-parole de Wakit Tamma. Pour lui, lorsqu’un service de l’État refuse de recevoir les courriers déposés par les citoyens, c’est qu’il y a un problème. Faisant allusion à la raison de la marche, Adoum Soumaïne soutient que la France est en train de piller les ressources du pays et n’acceptant pas cela. « Selon les données de l’INSSEED, 42% des ménages tchadiens sont pauvres donc vivent en dessous de la pauvreté c’est quasiment la moitié des ménages tchadiens qui vivent dans une situation de pauvreté. Les ressources qui sont censées les sortir de cette pauvreté sont tout simplement pillées par un pays et quand on proteste on se retrouve en prison. Nous allons toujours protester contre la France, au gouvernement de se ranger du côté de la France ou du côté de la population tchadienne», explique-t-il. Il précise également que si quelque chose arrive à leurs camarades emprisonnés injustement la responsabilité incombe à la France.
Entre temps, le président de la Commission Nationale des Droits de l’Homme CNDH Mahamat Nour Ahmat Ibedou a été reçu en audience ce 25 mai par le président du Conseil Militaire de Transition (CMT). Il est allé faire une prise de contact quant à la nouvelle équipe de la CNDH qui vient d’être mise en place. Et aussi, il a profité de l’occasion, en sa qualité de Conseil du gouvernement pour rappeler au président du Conseil Militaire de Transition la nécessité de se pencher sur les questions des droits de l’Homme. Pour le président de la CNDH Mahamat Nour Ahmat Ibedou, les droits de l’homme sont les attributs de la bonne gouvernance alors il faut tout faire pour décrisper les tensions sociales. « Nous avons rappelé au chef de l’Etat l’importance que cette transition soit véritablement apaisée. Dans cette situation, il fallait qu’il se penche davantage sur les arrestations des leaders de Wakit Tamma afin d’éviter que la situation ne dégénère », a-t-il précisé.
Pour le porte-parole de Wakit Tamma, la rencontre du président de la CNDH et du président du CMT est normale. Le président de la CNDH est dans son rôle et ses obligations de prendre ce genre d’initiatives, a-t-il dit. Il espère qu’à travers cette audience le droit sera enfin dit pour que leurs camarades recouvrent la liberté.
Kouladoum Mireille Modestine
Plusieurs syndicats ont observé ce mercredi la grève lancée par la centrale syndicale Union des syndicats du Tchad (UST). Certains services publics tels que les hôpitaux font le service minimum, les établissements scolaires publics affilés à l’UST sont hermétiquement fermés. L’UST entre en grève illimitée ce mercredi pour demander la libération sans condition de leurs camarades arrêtés les 16 et 17 mai dernier au cours d’une marche pacifique autorisée contre l’ingérence française au Tchad. Reportage.
Les administrations publiques de la ville de N’Djamena sont presque vides ce mercredi. Les syndicats des travailleurs affiliés à la centrale syndicale UST ont cessé le travail. Les centres de centres de santé et les centres sociaux sont hermétiquement fermés. Les grands hôpitaux et les districts sanitaires travaillent au ralenti avec un service minimum. A l’hôpital de l’Union, dans le district sud, les patients venus à la consultation sont laissés à leur triste sort. Le médecin chef de cet hôpital soutient que c’est juste les urgences qui sont ouvertes et quelques gardes qui assurent la permanence au service des hospitalisations. Certains parents surpris par la grève sont retournés chez eux.
Dans les établissements publics d’enseignement, plusieurs ont aussi répondu à l’appel de l’UST abandonnant les élèves qui déambulent dans les cours des écoles. Selon Charfa, chargée de suivi de la grève dans les établissements scolaires de N’Djamena, la grève est bien suivie. Elle constate aussi que les enseignants affilés à l’UST sont plus nombreux et ont séché les cours. Selon elle, au ministère de l’Éducation nationale, il y a 11 syndicats affiliés à l’UST et ces 11 syndicats ont observé la grève.
Faisant le bilan provisoire du 1er jour le président du syndicat national des travailleurs des affaires sociales et de la santé du Tchad (SYNTASST), et vice-président de l’UST, Younous Mahadjir constate que pour la première phase, ils ont installé le service minimum. Il soutient que c’est la loi qui autorise qu’il ait un service minimum au service d’urgence. Il ajoute que la grève est respectée et les cellules ont assuré le service minimum. Il exprime sa satisfaction et espère que les autres provinces vont observer la grève.
Pour Amina, syndicaliste au ministère de la Femme, le mot d’ordre de grève lancé par l’UST a été suivi largement par les cellules syndicales. La syndicaliste remarque aussi que pour le premier jour les administrations publiques sont presque vides, malgré les menaces des autorités. Concernant les centres sociaux, elle ajoute que ces centres sociaux respectent à cent pour cent la grève.
Le président de l’UST, Barka Michel, affirme que le bilan du premier jour est satisfaisant. Il souligne que les cellules syndicales affilées à l’UST ont observé la grève en suivant les consignes données par la centrale syndicale. Mais seulement, ajoute Barka Michel, certaines provinces du pays n’ont pas suivi la grève pour manque d’information. Il assure que dès ce jeudi les provinces comme le Mandoule et le Moyen-Chari vont aller en grève. Il déplore également aussi le comportement malsain du gouvernement qui menace certains grévistes.
Jules Doukoundjé
Hier mardi 24 mai a eu lieu la conférence de presse clôturant la réunion des experts juristes plénipotentiaires des États membres de la Communauté des États Sahélo-Sahariens (CEN-SAD) qui s'est tenue, à N’Djamena, à l'hôtel Ledger Plaza dans la commune du 8e arrondissement de la capitale tchadienne à l'issue duquel les experts ont examiné et adopté six (6) textes juridiques de la CEN-SAD. Reportage.
Du 23 au 24 mai, soit deux jours exactement, les experts juristes et plénipotentiaires de la CEN-SAD se sont retrouvés à Ndjamena, capitale du Tchad et siège de l’institution pour discuter et définir des cadres juridiques pour le bon fonctionnement de cet organisme régional. Cette réunion fait suite à la recommandation de la 21e Session ordinaire du Conseil Exécutif (CE), tenue à Rabat, au Maroc au mois de mars dernier.
Dans la présentation du rapport des travaux, le rapporteur Abibalaye Diakité a relevé que les assises des experts juristes ténus à Ndjamena ont abouti à l'examen, à l'adoption des textes juridiques et à la formulation des recommandations.
D'abord, le rapporteur a souligné que les experts ont procédé à la création du Centre de Lutte contre le Terrorisme de la CEN-SAD (CLT/CEN-SAD) et ont harmonisé le titre et le contenu juridique. Selon lui, les experts ont défini également les objectifs du centre, ses domaines d'intervention, les postes à pourvoir, la durée de mandat...
Ensuite, Abibalaye Diakité a ajouté également qu'aux titres de projet de Mécanisme de prévention, de Gestion et de Règlement de Conflits, de Règlement intérieur du Conseil Permanent pour le Développement durable, les experts ont adopté des textes sous réserve d'intégrer les observations et amendements retenus. Enfin, le Rapporteur a aussi indiqué qu'à l'issue de ses travaux, les experts ont formulé plusieurs recommandations entre autres : tenir en compte les contraintes financières, de ressources humaines, matériels en vue de déterminer le moment du démarrage de leurs activités, rationaliser la création des organes et institutions, la révision du mécanisme de Prévention, de Gestion et de Règlement de Conflits et au Secrétaire exécutif de veiller à l'harmonisation des versions finales de textes dans les différentes langues de travail de la CEN-SAD.
Le SE de la CEN-SAD, M. Brigi Rafini, présent dans la salle de conférence a répondu aux questions des journalistes. Il a tenu à clarifier la crise que traverse cette auguste institution depuis le décès tragique du guide Libyen Muammar Khadafi en 2011, qui était l'un des cerveaux important, sinon incontournable de cette organisation et sa relance d'ici peu, pour être enfin au service des peuples d'Afrique. Il a souligné également qu'une réunion des Chefs d'États et de gouvernement est prévue pour le mois de juin prochain afin d'examiner et valider les recommandations faites par les experts juristes de la CEN-SAD.
Il faut le rappeler, la CEN-SAD est une institution régionale créée le 4 février 1998 à Tripoli en Libye. Elle regroupe 29 États africains dont l'objectif primordial est le développement sociaux économiques de l’Afrique.
Abderamane Moussa Amadaye
Les employés affilés à la centrale syndicale, Union des syndicats du Tchad (UST) décident d’entrer en grève illimitée ce mercredi si les autorités ne libèrent pas leurs camarades. Les syndicats exigent la libération sans condition de leurs camarades arrêtés les 16 et 17 mai dernier, après une marche pacifique autorisée. L’UST a au cours d’une Assemblée Générale (AG) tenue ce mardi à la bourse du travail de N’Djamena peaufiné sa stratégie. Reportage
La centrale syndicale UST décide d’entrer en grève à partir de ce mercredi. Les syndicats affiliés à l’UST, du public et du privé sont priés de s’organiser pour observer la grève. La centrale syndicale avait donné 6 jours au gouvernement pour libérer leurs camarades arrêtés, lors de la marche contre la présence française au Tchad. Le préavis prend fin ce mardi 24 sans la libération de leurs camarades et les syndicats décident d’entrer en grève dès demain mercredi. Conduits à Moussora, dans le Nord du pays, les prévenus observent une grève de fin depuis deux jours.
Pour le président de l’UST Barka Michel, si l’on ne fait de pression et si l’on ne lance pas les actions avec efficacité, le gouvernement va dormir tranquillement. « La grève débute demain. L’également le préavis est terminé est aujourd’hui », annonce le président de l’UST. Barka Michel souligne qu’à chaque fois que l’UST part en grève, il y’a eu de souci dans de services sociaux comme la santé. Là aussi pour être légaliste, la centrale syndicale a décidé qu’il ait un service minimum. Mais ses camarades souhaitent que ce soit un service strictement minimum. Le président Barka ajoute que c’est une étape, mais si on les pousse à une autre étape, ils se réuniront pour décider. Concernant leurs camarades détenus à Moussoro, le président de l’UST affirme que tant qu’ils ne sont pas libérés, la grève va se poursuivre. Il précise que si leurs camarades sont libérés, ils convoqueront une AG pour arrêter la grève. Au sujet de la manifestation prévue pour le 28 mai, il soutient que la centrale syndicale est membre de Wakit Tamma et participera à la marche pacifique.
Abondant dans le même sens, le vice-président Younous Mahadjir, ajoute que la grève est lancée dans tout l’étendue du territoire national. Pour les provinces, M. Mahadjir demande aux syndicats affiliés à l’UST à sensibiliser leur base pour observer la grève. Selon lui, le pouvoir serait en train de manipuler certains membres syndicaux, mais il faut continuer la lutte sans dévier.
Au sujet du service minimum, le secrétaire du syndicat national des travailleurs des affaires sociales et de la santé du Tchad (SYNTASST), Montanan Ndinaromtan, dit que les procédures de la convention internationale sont respectées, surtout quand il est question de la grève. Selon le SG, pour le personnel de la santé, on ne peut pas aller en grève sèche directement sans passer par la grève avec le service minimum. Le personnel du personnel du SYNTASST estime qu’à chaque fois qu’ils entrent en grève avec le service minimum, le gouvernement n’est pas dérangé. Ils proposent que le service minimum soit limité.
Montanan Ndinaromtan précise qu’à partir de demain, le service minimum ne concerne que les hôpitaux de district et de grands hôpitaux. Tous les autres tels que les centres de santé seront fermés. Il ajoute que le personnel qui va assurer le service minimum n’acceptera pas les entrés de nouveaux patients, sauf les pavillons des urgences qui sont concernés.
Pour le suivi de la grève, chaque syndicat doit s’atteler pour que la grève soit observée dans son secteur.
Jules Doukoundjé
Pour apaiser les esprits qui surchauffent ces derniers jours au Tchad suite aux manifestations, le Chef gouvernement de la transition de Pahimi Padacké Albert a reçu hier les leaders religieux. Ce 24 mai 2022, Ialtchad a rencontré le Secrétaire général (SG) du Conseil Supérieur des Affaires islamiques (CSAI) et l’Intérimaire SG de l’Entente des Églises missionnaires et évangéliques du Tchad (EEMET) pour plus de précisions. Reportage.
Les leaders religieux jouent un rôle important dans le tissu social. Ils ont une lourde responsabilité de s’occuper des questions traitant de la vie spirituelle de leurs fidèles (musulmans et chrétiens). Pour le SG du CSAI Cheikh Abdadayim Abdoulaye, le pays est dans une période particulière. Tout ce qu’un être humain fait n’est pas parfait, dit-il. A son avis, ce n’est pas facile pour un pays qui a connu la guerre plus de 40 ans de résoudre un tant soit peu tous les problèmes en un temps record. Cheikh Abdadayim Abdoulaye relève que sans la paix et la stabilité, il n’y aura pas un Dialogue national inclusif (DNI). « En tant que leaders religieux, nous avons pour mission de parler de la paix, du vivre-ensemble à nos fidèles. La religion nous recommande de respecter les dirigeants du pays. Ce n’est pas bon de plonger notre pays encore dans de problèmes », explique-t-il.
L’intérimaire du SG de EEMET, Pasteur Dogos Victor, dit pour sa part que le gouvernement les encourage à sensibiliser davantage les fidèles pour préserver la cohésion sociale. Il soutient que l’EEMET a dédié 3 jours de jeûne et de prière en faveur de la nation tchadienne. Dans de situations pareilles, insiste-t-il, chacun devrait contribuer à sa manière pour garantir la stabilité et l’unité nationale. « Toutes les pistes de solutions sont explorées dans une période exceptionnelle. Elles peuvent être politiques, juridiques. L’église est apolitique et se trouve dans une approche spécifique, spirituelle ou divine. Au-dessus de tout, nous ne pouvons conseiller nos fidèles à la violence », confie l’intérimaire SG. Toutefois, pasteur Dogos Victor demande aux gouvernants de veiller au bien-être de la population tchadienne.
De l’avis des leaders religieux, c’est Dieu qui donne le pouvoir. Ce qui conviendrait de faire selon eux, c’est de prier Dieu ou Allah Le Tout-Puissant pour restaurer le Tchad sur tout le plan.
Ousmane Bello Daoudou
Moyalbaye Nadjasna