L’Union des Syndicats du Tchad (UST) a tenu une Assemblée générale évaluative ce 31 mai à la bourse du travail. Assemblée au cours de laquelle la grève qu’a lancée l’UST depuis le 25 mai dernier a été évaluée. Toutes les sections syndicales sont représentées et chaque section a pris la parole pour évaluer la grève. Reportage.
À l’entame de l’Assemblée, les leaders donnent la nouvelle de leurs camarades en prison. Les prisonniers sont en bonne santé et demandent aux autres de ne pas penser à eux, mais plutôt de penser à la lutte. Après cela, les responsables des sections syndicales affiliées à l’UST ont pris chacun la parole pour évaluer la grève dans leur section respective. Ils ont exprimé les problèmes qu’ils rencontrent dans leur lieu de service. Ces problèmes sont entre autres la non-reconnaissance de la grève par leurs chefs de service et les menaces de certaines autorités qui pèsent sur eux.
Le vice-président de l’UST Younouss Mahadjir prend la parole pour galvaniser ses pairs en ces termes, « nous avons été arrêtés, nos salaires coupés, on a été affecté, mais cela ne nous a pas empêché de continuer la lutte », a-t-il dit. Il a ensuite parlé de la rencontre que les responsables de l’UST ont eu avec les autorités au sujet de la grève. Selon lui, c’est le dilatoire, sinon rien de concret n’a été dit. « Connaissant les forces, les faiblesses et les mensonges de nos autorités, nous sommes restés sur notre position pour demander la libération de nos camarades. L’arrestation de nos camarades est une goutte d’eau qui a débordé le vase sinon on compte déclencher en grève pour violation flagrante du pacte social triennal par le gouvernement», déclare-t-il. Faisant allusion au pacte social, Younouss Mahadjir affirme également que le Fonds Monétaire international (FMI) et la Banque Mondiale (BM) ont exigé au gouvernement que l’UST pose sa signature sur le pacte social. Alors s’il se retire maintenant, le pacte n’aura plus de valeur. Nous tendons vers le retrait parce que sur tous les points de revendication inscrits dans le pacte, c’est sauf les frais de transport qui ont été honorés, a-t-il ajouté.
Montanan Ndinaromtan secrétaire général du SYNTASST affirme, lui, que toutes les sections syndicales se réunissent chaque jour à partir de 11h pour évaluer la grève. Il partage avec les autres les informations sur la grève dans les provinces. Pour lui, la centrale syndicale est en contact direct avec les provinces. La grève est suivie sur l’ensemble du pays malgré certaines pressions de certaines autorités locales, affirme-t-il. Montanan Ndinaromtan fait la restitution de la rencontre qu’ils ont tenue avec le ministre de la Santé publique. « Le ministre a convoqué tous les responsables des sections syndicales et a fait de plaidoyer pour que les syndicats reviennent au meilleur sentiment afin de trouver une solution à l’amiable. Si le gouvernement est responsable, il allait résoudre le problème quand nous avons lancé le préavis. Mais, l’expérience nous a démontré que dans notre pays, les autorités ont tendance à ne pas résoudre les problèmes rapidement, mais plutôt à les compliquer », explique-t-il. Il rappelle à ses camarades que les syndicats et le gouvernement se sont mis d’accord sur certains points dans le pacte social que chaque partie doit respecter. Mais force est de constater qu’il y a une impasse du côté gouvernemental. Nous avons attiré leur attention à plusieurs reprises, mais malheureusement, ils ne nous ont pas écoutés, a-t-il conclut.
Kouladoum Mireille Modestine