Depuis 3 mois, le gouvernement tchadien a lancé des travaux d’aménagement des bassins de rétentions dans des quartiers du sud de N’Djamena, capitale tchadienne. Objectif : soulager les populations riveraines des inondations des eaux des pluies. Ce 27 mai, Ialtchad Presse est allé constater le déroulement des travaux sur les lieux. Reportage.
Les travaux de curage des bassins de rétention lancés il y a 2 mois par la voirie de la ville de N’Djamena sont diversement appréciés par les riverains. Certains estiment que c’est bien réfléchi de la part des autorités d’approfondir ces cuvettes pour soulager la population. Selon Mahamat Seïd, riverain, il y deux ans, dans ces zones, les grosses pluies faisaient beaucoup de dégâts. A son avis, c’est difficile de contrôler les phénomènes naturels, mais le plus important est que ces travaux vont prévenir des inondations.
Mme Noudjiram Dene Victoria habite non loin du bassin de rétention axe Santana. Elle apprécie ce travail qui se fait sur cette cuvette. Elle affirme que chaque année en saison des pluies, c’est un calvaire pour les riverains. Sur la grande voie, dit-elle, l’eau engloutie même la voie bitumée et les résidents utilisent durant cette période de pirogues. « Je demande à la commune du 7e arrondissement de nous frayer de petites canalisations pour déverser les eaux vers ce bassin », lance Mme Dene.
Mbaïhodjim Prospère est aussi riverain au quartier Dembé est mécontent. Il a demandé qu’on lui donne une Benz de la terre curée, mais ils marchandent avec ceux qui ont de moyens. « Voyez-vous, ils creusent juste derrière ma concession. Ce n’est pas mauvais ce qu’ils font, mais je m’inquiète sur le sort de mes maisons. Pour l’instant, je m’abstiens de tout commentaire pour voir la finalité », dit-il en colère.
Pour Mme Nodjilar-godo Roland, on peut dire d’emblée que le travail qui est en train d’être fait est bon. Mais il faut encore attendre la pluie, se réserve-t-elle. « Les gens souffrent vraiment dans ce quartier. Je suis Saint Thomas, j’attends de voir avant de croire », souligne Mme Nodjilar-godo Roland.
Les travaux avancent au bassin de rétention sur l’axe Santana. Pour Hassane Aldo, Topographe de la CEGOQ, une entreprise chinoise, sur ce chantier ils utilisent un code de projet qui s’opère à travers une boîte fixée au sol. Cet appareil explique-t-il, leur permet de calculer le niveau du curage du bassin. « Mais tout dépend des surfaces. Lorsque la surface est enlevée, la profondeur est de 1,40m à 1,60m, pourvu qu’on ait la même superficie. L’objectif c’est de prévenir les éventuels sinistres. Par exemple, l’axe de Santana est chaque année inondé », dit-il. D’après le topographe, c’est en tout trois (3) bassins de rétention qui sont en train d’être aménagés. Il s’agit du bassin sur l’axe Santana, hydrocarbure et le troisième vers rond-point Hamama, précise-t-il.
Une source sur les lieux du chantier nous rapporte la visite de suivi des travaux effectuée hier par le Maire de la ville.
Moyalbaye Nadjasna
L’association tchadienne pour le bien-être familial ASTBEF a organisé du 24 au 27 mai au CEFOD, un atelier de lecture et de validation du guide du mentor et du facilitateur sur l’éducation à la vie et à la santé de la reproduction (SR). C’est dans le cadre de son projet mes droits, ma santé, mon avenir. Le document sera soumis au gouvernement pour approbation et introduction dans le curricula tchadien. Reportage.
L’ASTBEF entend mettre en accord les engagements que l’État a pris sur le plan de l’éducation à la vie et à la santé de la reproduction. Dans le cadre du processus d’élaboration de ce document, le gouvernement a fait appel à deux consultants qui ont sorti un document appelé document de référence qui est validé sur le plan politique. Maintenant, il reste les deux autres documents appelés « guide du mentor et du facilitateur » qui servira à un animateur ou un enseignant d’encadrer les jeunes dans le cadre de la SR.
Pour Blaise Doumguinam Gossingar coordonateur du projet mes droits, ma santé mon avenir, l’atelier a pour objectif de faire la lecture, le toilettage, l’intégration de certains points pour améliorer le document. « La prochaine étape de ce travail reste l’approbation politique qui consiste à insérer le document dans le programme de l’Éducation nationale. Lorsque le département de l’Éducation nationale avec ses partenaires vont se mettre d’accord sur le contenu du document, il revient au ministre de l’Éducation nationale de prendre un acte pour l’introduire dans le curricula national», a-t-il indiqué. Il précise qu’en tant qu’organisation non gouvernementale qui œuvre pour le bien-être familial, son organisation s’inscrit dans cette logique parce qu’elle est une partie prenante.
Hervé Koffi Ouagbeni est le conseiller socio-éducatif et responsable des programmes jeunes et adolescents du Togo. Comme le Togo a de l’expérience dans ce domaine, il est appelé à assister techniquement les associations membres dans la mise en œuvre des activités du projet. A-t-il souligné. Selon M. Koffi, à travers l’évaluation des programmes, ils ont identifié les points forts et les points à améliorer du programme au niveau du Tchad. Il rappelle en même temps la cible du document. « Ces deux documents serviront à la formation des jeunes scolarisés et non scolarisés en matière de l’éducation sexuelle complexe. Il nous reste à former les formateurs sur l’éducation sexuelle complexe et une offre de service en la matière », souligne-t-il.
Les points améliorés sur le guide de facilitateur et du mentor portent sur l’insertion des préceptes religieux qui incitent à l’abstinence et condamnent les vagabondages sexuels. Et enfin, il est mentionné dans les deux guides des structures où les jeunes peuvent obtenir du soutien s’ils sont victimes de violence sexuelle spécifique.
Kouladoum Mireille Modestine
Avec l’approche de la saison des pluies, les populations riveraines de la tranchée creusée par l’ancien président Idriss Deby Itno et curée par le Président du Conseil Militaire de Transition (PCMT), sont inquiètes. Certains pensent que cette tranchée perturbe leur sommeil et craignent qu’avec la pluie, leurs enfants en s’amusant autour risquent la noyade. Ils dénoncent aussi l’insécurité créée autour du trou. Reportage
Les habitants du long de la tranchée creusée par l’ancien président Idriss Deby Itno, sont inquiets. À l’approche de la saison des pluies, ils craignent que leurs enfants se noient dans ce trou béant. Ils déplorent aussi l’insécurité qui règne aux abords sur plus de 6 kilomètres. Pour traverser cette tranchée, les riverains ont comblé une partie avec du remblai. Selon les témoignages, plusieurs enfants seraient tombés dans le fossé, certains ont eu de fractures.
Ndoungalar Christine, riveraine pense que ce n’est pas facile pour les personnes âgées et surtout ceux qui sont malades de traverser. Elle soutient qu’il sera encore plus difficile en saison des pluies de vivre autour de cette tranchée. Pour elle, les autorités de la transition les ont abandonnés « la tranchée creusée par l’ancien président et curée par son fils est une continuité de l’œuvre du père est une preuve suffisante de cet abandon », dit Mme Christine. Dans le même registre, Dénéramadji Henriette, vendeuse de légumes et présidente de l’association des femmes vendeuses de légumes au marché Ambata 2 ajoutent « avec la pluie et ses corollaires d’inondations, je suis inquiète que les enfants se noient dans ce trou de la honte et d’abandon », affirme-t-elle. Pour la jeune dame, les brigands se cachent dans cette tranchée pour braquer les passants tard dans la nuit. Elle témoigne que son cadet conducteur de moto taxi s’est fait arracher sa moto en décembre dernier. Selon elle, pour être en sécurité, les jeunes riverains s’organisent pour faire de patrouilles. Mais dit-elle, avec la pluie, il sera difficile de faire des rondes de patrouilles. Mme Henriette évoque aussi les maladies hivernales, car ce tranchet est un nid de moustiques.
Le creusage du fossé par le gouvernement a fait couler beaucoup d’encre. En octobre dernier, un pool d’avocats et un parti politique d’opposition avaient intenté une action contre le gouvernement qui a ordonné le creusage du tranchet.
Le secrétaire général (SG) du parti « Un Nouveau Jour », Nasra Djimasngar avait aussi lancé un recensement de toutes les victimes de la tranchée surnommée « le trou de Deby ». Selon l’enquête, il y a plus de 300 familles.
Jules Doukoundjé
L’UST a déclenché une grève sèche depuis le 25 mai pour demander la libération des leaders de Wakit Tamma arrêtés suite à leur marche autorisée du 14 mai dernier. Pour l’analyste politique Prof. Ahamat Mahamat Hassan, les conséquences auraient dû être évitées. Il note une responsabilité co-engagée. Entrevue.
Le Tchad selon le Prof. Ahamat Mahamat Hassan, est entré dans une période de transition, entre deux normalités. Pour retrouver l’équilibre normal, dit-il, il faut un dialogue inter-tchadiens. Seulement, il déplore qu’en interne, les forces vives aient de tout temps revendiqué une meilleure gouvernance. L’analyste rappelle que la dernière manifestation contre la France supposée être à la base de la mauvaise gouvernance au Tchad. A son avis, les marcheurs ont considéré la France comme coauteur des malheurs tchadiens (la pauvreté, la paupérisation, le chômage, etc). Il dit avoir malheureusement constaté qu’au cours de ces manifestations, des casses et autres brigandages ont été relevés. « Ils sont déplorables et d’ailleurs condamnables. Le gouvernement à travers les forces de la sécurité à appréhender les leaders considérés comme les organisateurs de ces manifestations qui ont eu de débordement », signifie-t-il.
Pour revenir à la question juridique et judiciaire, Pr Ahmat précise que le Tchad est sous le régime de l’autorisation préalable en matière de manifestation depuis 1962. Premièrement, selon M. Ahmat, après l’octroi de cette autorisation préalable, les organisateurs de la marche (Wakit Tama) et le gouvernement devraient prendre de prédispositions relatives aux textes réglementant les manifestations sur les voies publiques au Tchad. Une telle prédisposition permettrait de prévenir le débordement, estime-t-il. Ce manquement de deux côtés a conduit au-delà des questions pacifiques, cause de la destruction des biens publics et privés, analyse l’enseignant chercheur. Pour lui, les deux responsabilités sont co-engagées : le gouvernement a failli à sa responsabilité de prévention, mais les organisateurs de la marche aussi. Car, soutient-il, l’autorisation n’a pas été soumise à l’obligation d’encadrement.
Deuxièmement chose, pour le Pr c’est l’idée de poursuite judiciaire relative aux casses opérées. « Le premier manquement de ces poursuites judiciaires est la procédure d’arrestation. On devrait arrêter les auteurs directs. En matière pénale, la responsabilité n’est pas collective, mais individuelle et personnelle », explique-t-il. La police souligne l’analyste politique, devrait prendre les manifestants qui ont détruit les biens privés. Ce qui est déplorable c’est que le gouvernement ait envoyé arrêter les leaders, dit-il. « La procédure de leur arrestation ressemble à un enlèvement. Car si on convoque un individu et qui ne répond pas il commet une infraction. La 2e étape c’est de lui délivrer un mandat d’arrêt qui permettrait de le prendre par contrainte ou par force », explique le chercheur. Il rappelle que, le cas de Me Max Loalngar où le gouvernement a envoyé les gens en civile le cueillir à la maison. C’est une procédure illégale, un enlèvement, critique le professeur.
Autre précision, l’analyste affirme que le gouvernement était dans la détente d’autoriser la marche sans prévenir les exercices de la liberté. « Nous sommes dans une dynamique du dialogue, et ces arrestations conduisent les gens à se radicaliser. Ces arrestations n’apaisent pas l’atmosphère pour un dialogue sincère de cœur et d’esprit. Ce que je déplore pour mon pays », dit le prof. Ahamat.
Légale? Illégale? les conséquences de ces arrestations
D’après prof Ahamat, il faut d’abord analyser que l’Union des Travailleurs du Tchad (UST) a déclenché la grève sèche avec un service minimum au niveau des districts sanitaires. C’est déjà une conséquence des arrestations qu’il faut gérer. Le gouvernement dit que cette grève ne correspond pas à des revendications sociales. Pourquoi attendre maintenant pour signifier que l’UST sort du cadre de pacte social en déclenchant sa grève ? Pour l’analyste, il ne faut pas toujours attendre les conséquences d’un fait souvent difficile de gérer, souligne-t-il. « J’appelle à la libération des leaders. On constate que l’évènement devient une surenchère politique. Les politico-militaires demandent la libération, les politiques aussi s’entremêlent. Cela ne soigne pas l’image de la transition et surtout du dialogue national inclusif projeté ». Il insiste sur le caractère illégal de la procédure d’arrestation. « Le tribunal compétent c’est celui de N’Djamena. Le Procureur de la République est compétent pour déclencher l’action publique. On aurait dû les garder à la maison d’arrêt de Klessoum à N’Djamena. Ils n’ont pas été encore jugés et sont présumés innocents donc en aucun cas on ne doit les transférer à Moussoro. Puisqu’ils n’ont pas été condamnés, cette procédure est aussi illégale », explique l’enseignant chercheur. Prof. Ahmat soutient que c’est un amalgame et dans cette confusion c’est le Tchad et le peuple tchadien qui perdent. Un tel extrémisme n’augure pas un bon dialogue, insiste-t-il.
Moyalbaye Nadjasna
Une conférence-débat a eu lieu ce jeudi, 26 mai à l’hôtel Méridiana dans la capitale tchadienne, sous le thème « Énergie au Tchad, quelles solutions vers un accès durable ? » organisé par la plateforme numérique Watch Africa Development (Watch-AD). Plus d’une heure, les panellistes et les participants ont épluché de long en large l’épineuse question de l’énergie au Tchad, les difficultés et les solutions a apporté à court et long terme pour qu’enfin les Tchadiens puissent avoir accès à l’électricité. Reportage.
Face à la crise d’accès à l’énergie que traverse le Tchad depuis plus de trois décennies dont l’impact est énorme tant sur le plan économique, industriel et social, la plateforme numérique Watch Africa Development (Watch-AD) a organisé ce 26 mai à la salle Toumai II de l’hôtel Méridiana (ex hôtel kempinski) une conférence débat animé par l’ancien ministre des Finances et du Budget, Bedjoumra Kordjé et l’actuel Directeur général de l’Autorité du secteur de l’énergie Électrique (ARSE), Jean Paul Mbatna.
Pour Bedjoumra Kordjé le problème de l’énergie au Tchad est en avant tout d’ordre politique et organisationnel. Il affirme que les décideurs politiques sont laxistes face à ce sujet, il manque de la volonté politique à résoudre pour de bon cette question. Il estime que l’intérêt égotiste des certaines personnes au sein de l’appareil étatique prime sur l’Intérêt général. Il souligne que cette pratique est l’une des causes si non directes du problème de l’énergie qui perdure depuis plusieurs années et qui demeure sans solution.
Quant à Jean Paul Mbatna, le problème de l’énergie au Tchad est lié à la croissance démographique. Selon lui, il y a une forte demande d’énergie, mais les capacités énergétiques disponibles ne peuvent pas satisfaire la demande. Il rappelle que les autorités en charge de l’énergie ont pris des batteries de mesures afin de résoudre ce problème dans les mois avenirs. Selon lui, le projet de l’interconnexion du réseau énergétique entre le Tchad et le Cameroun est en cours, son exécution permettra à plusieurs villes du Tchad d’être desservi, en commençant par le Mayo-Kebbi Est et la ville de N’Djamena. Il a souligné aussi que la Banque mondiale (BM) a débloqué une somme colossale de 295 millions de dollars pour aider le Tchad à construire des infrastructures dans la capitale tchadienne et dans 12 autres villes pouvant accueillir d’autres sources de production supplémentaire et distribuer l’énergie de la bonne manière pour pallier au problème de délestage.
Pour leur part, les participants à la conférence ont trouvé ces échanges bénéfiques. Selon Ahmat Oumar, grâce à cette conférence « j’ai reçu assez d’information sur l’électricité au Tchad, les problèmes et les solutions. J’ai un peu d’éclairage et je repars moins muet », dit-il. D’Après Juliana, l’accès à l’électricité est devenu une denrée rare pour les ménages surtout pendant cette période de canicule. Selon elle, cette conférence lui a permis d’avoir une idée sur le problème de l’électricité. Toutefois, elle interpelle le gouvernement de transition à prendre ses responsabilités afin de résoudre ce fléau.
Dans un contexte caractérisé par la crise sanitaire, le réchauffement climatique et les crises sociopolitiques, la question d’accès à l’énergie au Tchad a fait l’objet d’une conférence-débat et le public a été éclairé sur la situation et les perspectives.
Abderamane Moussa Amadaye
Ousmane Bello Daoudou
Un atelier de fabrication artisanale des chaussures, sacs, et porte-monnaie est installé au grand marché de N’Djamena. Les tanneurs utilisent les produits locaux comme la peau du mouton et du bœuf pour fabriquer ces produits. Ils exercent ce métier depuis plusieurs années et c’est une véritable petite entreprise. Cependant, le marché n’est pas au bon fixe et les fabricants peinent à joindre les deux bouts. Ialtchad est allé à la rencontre de ces fabricants de chaussures. Reportage.
Assis sous un petit hangar, devant une petite table contenant quelques paires de chaussures fabriquées de manière artisanale. Abdou Younouss vit de ce métier depuis plus de 27 ans. À la main, il fabrique 10 à 15 paires de chaussures par jour. Comme outils de travail, Abdou Younouss utilise le marteau, la moule, le ciseau, les pointes, etc. C’est avec la peau du mouton et du bœuf qu’il produit ces chaussures. Il utilise aussi quelques produits importés du Nigéria. Pour lui, c’est un métier libéral qui te permet de survivre. « Nous fabriquons les chaussures par amour du métier et pour vivre aujourd’hui sinon le métier ne permet pas de vivre demain. Les Tchadiens ne veulent pas consommer les produits locaux, ils préfèrent acheter les produits importés. Cela fait que nous n’évoluons pas dans ce métier », déclare-t-il.
Adoum Mahamat, lui, dispose d’un atelier et une boutique où il vend des chaussures, des sacs à main, des sacs à dos, des porte-monnaies, des chaussures pour hommes, femmes et enfants. Né à Abéché, il a suivi une formation à l’École des petits métiers d’Abéché avant de venir s’installer dans la capitale, N’Djamena où il excelle dans la fabrication artisanale, il y a 15 ans déjà. L’atelier de fabrication et de vente de chaussures de Adoum Mahamat n’est pas encore très connu du public malgré son slogan « Portons ce que nous fabriquons ». « Ce qui fait ma fierté dans ce métier c’est la formation que je donne aux jeunes ». Ces jeunes formés dans la fabrication artisanale des chaussures et autres produits sont maintenant au service de la société dans différents coins du pays, a-t-il ajouté.
Toutefois, il déplore le fait que les autorités ne font pas la promotion des produits locaux. « Lors du festival Darry par exemple, on ne voit que les artistes qui viennent d’ailleurs et qui présentent leurs produits. Mais chez nous, personne ne rend visite à nos stands. Nous aimerions bien qu’ils achètent nos produits, mais ils préfèrent acheter ceux venus des autres pays. Que le gouvernement nous aide à développer notre carrière comme les autres pays le font », dit-il. Selon Adoum Mahamat, même les étudiants qui passent à l’atelier pour des recherches dans le cadre de la rédaction de leur mémoire ne lui facilitent pas la tâche dans la sensibilisation et la promotion. Il veut bien vivre de son art, mais la réalité est autre. Avant, on reçoit des commandes de la Libye avec des gens qui sont en partenariat avec les usines de fabrication de chaussures de Dubaï, Douala et autres. Maintenant ce n’est plus le cas, se lamente-t-il.
Kouladoum Mireille Modestine
Haoua Adoum Ibeth
Le programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) avec l’appui de ses partenaires a organisé ce jeudi à N’Djamena une conférence-débat pour booster la mise en œuvre du traitement préventif intermittent du paludisme chez la femme enceinte. Les femmes enceintes et les enfants sont plus touchés par cette endémie. Reportage.
Le paludisme constitue le premier motif de consultations dans les formations sanitaires, selon les données du ministère de la Santé publique et de la Solidarité nationale. Les femmes et les enfants de moins de 5 ans sont les plus touchés. Et c’est dans ce cadre que le PNLP avec l’appui de ses partenaires techniques et financiers a organisé une conférence-débat pour booster la mise en œuvre du traitement préventif intermittent chez la femme enceinte.
Pour le coordonnateur du PNLP, Dr Mahamat Saleh Issakha Diar, l’infection palustre pendant la grossesse constitue un problème de santé publique majeure. Il comporte des risques importants pour la mère, le fœtus et le nouveau-né. Selon lui, au Tchad, la couche vulnérable reste toujours les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes. Il adresse sa reconnaissance aux partenaires et acteurs engagés dans la lutte contre cette maladie.
Dans le même ordre d’idée, le représentant de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) au Tchad, Dr Jean Bosco ajoute que les enfants et les femmes enceintes sont les premières victimes du paludisme, car ils représentent les couches les plus vulnérables. Pour lui, l’approche efficace recommandée par son institution et le ministère de la Santé publique pour réduire la charge du palu pendant la grossesse est le traitement préventif intermittent au cours des consultations prénatales. Dr Jean Bosco souligne que l’OMS est disponible pour appuyer le PNLP à lutter contre le palu au Tchad.
Le secrétaire général adjoint (SGA) du ministère de la Santé publique et de la Solidarité nationale Dr Mahamat Hamit Ahmat a expliqué les directives nationales de lutte contre le palu. Le SGA soutient que ces directives exigent la mise en œuvre de la nouvelle stratégie de prévention du paludisme pendant la grossesse. Il faut l’administration d’une dose de Sulfadoxine pyrimethamine. Il précise que l’accès des femmes à ce traitement préventif au cours des visites prénatales reste encore faible. « Les raisons sont la faible fréquentation des établissements sanitaires de soins prénataux, l’insuffisance de structures sanitaires ne permettant pas l’accès aux femmes et la dépendance socioculturelle », ajoute Dr Mahamat Hamit Ahmat.
Plusieurs thèmes portant sur la stratégie de lutte contre le palu et la prise en charge de la maladie ont été projetés par les conférenciers aux participants.
Jules Doukoundjé
Les examens du Brevet d’Études fondamental (BEF) sont prévus pour bientôt. Le ministère de l'Éducation nationale et de la promotion civique a fixé les dates pour le déroulement des différentes épreuves (orale et écrite) du 06 au 16 juin 2022. Une visite dans quelques établissements de la ville de N’Djamena et à la direction des examens et concours a permis de faire l'état de lieux des préparatifs de cet examen. Reportage.
Prévu pour le 06 juin, élève, enseignant et l'administration s'activent pour les préparatifs. Quelques élèves rencontrées livrent leur impression. Mireille élève en 3e au Collège Sacré-Cœur affirme « je crois que ça aller. Le programme est achevé, j'ai vraiment bossé et je suis sûr de ma capacité pour avoir un bon résultat. J'ai foi en Dieu ». Quant à Boya Chantale au collège Félix Éboué les préparatifs vont bien, mais seulement certains cours ne sont pas finis, dit-elle. Elle soutient qu’elle est venue aujourd'hui aux cours, mais les enseignants sont absents. « Nous ne connaissons pas le motif de leur absence. Nous sommes organisés avec mes camarades pour répéter les exercices. Je vais faire tout pour affronter cet examen ». Yasmine du collège Sacré-Cœur dit que le programme est presque fini. Et que toutes les matières sont achevées, « tout est prêt pour moi. Chacun a joué sa partition, il reste à moi de donner un bon résultat à mes parents ».
De côté l'Administration. Tout est prêt confirme M. Keadoumadji Donasgar, « nous sommes à l'orée de cet examen. On a fait le maximum et nous avons maintenu les élèves de la 3e pour les dernières minutes des préparatifs ». Pour M. Djenadoum Baga Directeur national des examens et de concours au ministère de l'Éducation nationale et de la promotion physique cette année, il n’y a pas eu des perturbations, l'année 2021 2022 s'achève dans les très bonnes conditions, les programmes se sont bien terminés. Il soutient qu’il reste de finaliser les listes des candidats pour installer les critères de sélection entre les candidats officiels et libres. Pour le concours dans les différents cycles d'enseignement technique et professionnel est le 4 juin et pour le Brevet d'enseignement fondamental du 6 au 16 juin.
Ousmane Bello Daoudou