Le comité de pilotage de la plateforme interconfessionnelle pour l'appui au processus de la transition politique en cours au Tchad prépare activement les leaders religieux et de la société civile pour une transition apaisée et un dialogue réellement inclusif. Suite à un atelier qui se poursuit jusqu'au vendredi, 8 juillet, Ialtchad a échangé ce jeudi, avec le président de cette plateforme et les participants sur les enjeux de cette formation. Reportage.
Dr Mahamat Zène Abakar, représente de l'Union des cadres musulmans du Tchad. Il affirme que la formation se déroule à merveille pour l'instant et souhaite la même ardeur pour la fin des modules programmés. La manche d'hier, dit-il, était enrichissant avec un bon niveau de débats. « Ce sont des débats logiques avec beaucoup de respect les uns pour les autres. Les leaders religieux jouent un rôle majeur dans le processus de la transition. Notre vocation c'est de sensibiliser nos fidèles musulmans et chrétiens à cultiver dans leur rapports quotidiens la paix et le vivre-ensemble », soutient Mahamat Zène. De plus, il souligne que ce pays nous appartient tous et c'est dans la culture de la paix que nous pouvons espérer le reconstruire. Il recommande aux chrétiens et musulmans de prier et demander continuellement la faveur d'Allah Tout-puissant, sa miséricorde pour notre nation.
Allahtara Fortunan, président du comité de pilotage de la plateforme interconfessionnelle plante le décor en affirmant que la plateforme qu'il dirige dispose d'un plan d'action. C'est à cela que les actions de renforcements des capacités et les techniques de sensibilisation en matière de culture de la paix et de la cohabitation pacifique y sont inscrites. M. Allahtara soutient que la plateforme forme en ce moment, 65 participants provenant de l'Église Catholique, de l'Église protestante et du Conseil supérieur des affaires islamiques (CSAI). 4 modules, dit-il, constituent 4 ateliers dans cette formation. « Le premier module c'est la culture et la consolidation de la paix, le deuxième c'est les enjeux et les défis de la cohabitation pacifique au Tchad de 1960 à nos jours, le 3ème c’est le rôle que doivent jouer les organisations confessionnelles et la société civile pour une transition apaisée. Le 4ème module est transversale. Il considère les questions de gestion, résolution et prévention des conflits ainsi que le problème de l'extrémisme violent pour les jeunes », dit le président de la plateforme. Ce sont des participants de tout sexe et âge, notamment, les femmes, les hommes et les jeunes, précise-t-il.
L'objectif principal d'après Allahtara Fortuna, c'est d'outiller les leaders religieux et les responsables de la société civile en technique de sensibilisation sur la paix et la cohabitation pacifique. L'enjeu poursuit le président, c'est d'œuvrer pour une transition apaisée. Il estime que le Tchad depuis un an et plus est dans une période d'exception. Ce qui induit des réformes institutionnelles. A son avis, après le décès du Maréchal du Tchad, il y a eu rupture de légalité et pour y retourner, il va falloir outiller ces acteurs dans ce domaine. « La question de la révision de la Charte de transition qui fait jusque-là l'objet de polémique au sein de la société civile et l'ensemble des forces vives. c'est l'occasion de dire à ces responsables religieux et de la société civile c'est quoi une transition, qu'est-ce qui se passe au sein d'une transition et les lois qu'il faut adopter. l'enjeu réel c'est de les préparer au dialogue national inclusif en cours de préparation », raconte M. Allahtara. Autre intérêt, assure-t-il, c'est de préparer les délégués de ces corporations qui vont prendre part à ces assises afin que le dialogue soit réellement inclusif. Le même niveau d'information sera donné à ceux des provinces cités ci-haut afin que cela soit répertorié sur toute l'étendue du territoire, informe-t-il.
Le président de la plateforme interconfessionnelle explique qu’hier, avec le module sur la culture et la cohabitation pacifique, les gens sont sortis très satisfaits. La stratégie adoptée selon lui, est participative et interactive, ainsi le niveau des débats était intéressant. M. Allahtara signale que des questions telles que, les conflits intercommunautaires et agrosylvopastoraux qui peinent à trouver de solutions malgré ce que les gens font, ont été posées et abordées avec beaucoup de réalisme par les participants. L'inclusivité du dialogue est tributaire de sa réussite, dit le président.
La dynamique qui a commencé à N'Djamena, indique-t-il, va se poursuivre à Moundou, Abéché et Mongo. Elle est rendue possible grâce à l'appui du Bureau de liaison de l'Union Africaine.
Moyalbaye Nadjasna
Une nouvelle coalition composée d’une dizaine de partis politiques d’opposition dénommée Coalition de l’opposition politique pour le redressement et l’alternance au Tchad (COPRAT) condamne les détournements à ciel ouvert des deniers publics et exige au gouvernement la traduction sans délai des présumés coupables devant les juridictions compétentes afin qu’ils soient jugés. Les représentants de cette coalition qui rencontraient la presse ce jeudi à N’Djamena se sont aussi exprimés sur la transition en cours et le pré dialogue avec les politico-militaires à Doha au Qatar. Reportage.
L’affaire de détournement de deniers publics ces derniers jours n’a pas cessé de faire couler de l’ancre. Une coalition d’une dizaine de partis politiques d’opposition dit ne pas pouvoir fermer les yeux sur une affaire aussi scandaleuse de détournements de deniers publics. Elle a rencontré la presse ce matin pour dénoncer cette pratique dangereuse pour l’économie du pays.
Pour le président de cette coalition et président national du parti PPRDT, Bergue Tieguy Fidèle, la coalition n’a pas cessé de sonner l’alarme sur la situation sociale que traverse le pays. Selon lui, c’est au moment de redressement quasi difficile du pays que certains compatriotes foulent aux pieds les lois de la République et procèdent à des détournements de l’argent public. Il souligne que la coalition qu’il préside ne peut rester sans réagir et condamne cette délinquance financière. Elle exige que le gouvernement traduise sans délai les présumés coupables de ces actes devant les juridictions compétentes pour qu’ils répondent.
Le Président Bergue Tieguy Fidèle critique aussi le comportement de certains hommes politiques qui ne permet pas de conduire une transition dans la paix voulue par tous les tchadiens. « Nous observons depuis quelques jours un comportement anti démocratique dans les médias et sur la toile, quelques hommes de la classe politique et de la société civile cherchant vaille que vaille à ce que ce pays se dirige vers un bain de sang », dénonce-t-il. Il ajoute que ces agitateurs professionnels habitués des faits doivent comprendre que les Tchadiens sont fatigués des guerres et veulent la paix.
Au sujet d’une éventuelle démission du président du Conseil militaire de la transition (PCMT) et de son Premier ministre, la COPRAT précise que cette idée n’est pas une solution au problème tchadien. Selon la coalition, l’urgence actuelle reste le dialogue national inclusif (DNI). Et c’est seulement à cette occasion que les Tchadiens pourront se prononcer sur la destinée de leur pays. « L’heure n’est pas aux agitations stériles, mais plus tôt aux actions de conscientisation du peuple et à l’appel à la paix ».
Concernant le pré dialogue avec les politico-militaires à Doha au Qatar, le préside de la PCOPRAT dit suivre avec beaucoup d’intérêt le déroulement du pré dialogue. Le président de la coalition Bergue Tieguy Fidèle exhorte les deux parties à privilégier l’intérêt du peuple afin de faciliter le futur DNI. Ce dernier a aussi critiqué le pré dialogue qui piétine, notant que les décisions sur la vie des Tchadiens doivent se prendre au Tchad et non à l’étranger.
La Coalition appelle les autorités de la transition à prôner la justice et l’équité entre les Tchadiens pour éviter les frustrations, source du mal vivre.
Jules Doukoundjé
Mariam Mahamat Abakar
Plus que 24h et c’est la fête de Tabaski ou la Eïd Adha, fête du sacrifice. L’équipe de Ialtchad a fait un constat sur les prix des produits alimentaires dans quelques marchés de la capitale en s’entretenant avec les ménages, vendeurs et vendeuses sur les prix de quelques ingrédients et articles. Reportage.
Il est 11h. Nous sommes au marché de Dembé plus précisément côté antenne dans le 7e arrondissement de la capitale. Il n’y a pas trop d’engouement comme pour les préparatifs de la fête comparativement aux années passées. Contrairement aux préparatifs de fête des années précédentes, cette année les ménages rapportent qu’il n’y a pas assez d’inflation des prix. Ils soulignent qu’il n’y a pas d’argent non plus. Les vendeurs et vendeuses sur place se lamentent qu’il est difficile pour eux de pouvoir liquider leurs marchandises. Alors que, c’est en cette période de fête qu’elles épuisent toutes leurs marchandises et se font ainsi facilement des bénéfices, disent-ils.
Au marché de Dembé, 1litre et demi d’huile d’arachide fait à la main se vend à 2750F comme par le passé, celle industrialisée se vend aussi en détail de 1litre et demi à 2500F tandis que l’huile d’arachide « andourhia » se vend à 1500F le litre. Un « Coro » de farine de blé se vend à 2850F alors que dans un passé récent il était vendu à 2500F voir 2400F et le demi « coro » à 1750F et le plus petit à 750F le prix. L’oignon prisé d’Abéché, le Coro se vend à 1500F comme par le passé et se vend aussi en tas de 1000F, 500F, 250F jusqu’à 100F. L’oignon de Binder (oignon blanc) le Coro se vend à 1000F et en tas de 500F, 250F, 200F et 100F. Pour le « coro » d’ail le prix a grimpé, alors que dans un passé récent le Coro il se vendait à 5000F, le demi « coro » à 3500F et le plus petit à 2250F le prix. A l’heure où nous mettons sous presse ces écrits le prix de l’ail a grimpé pour atteindre 6000F le « coro », 4500F le demi coro appelé communément (nouss Coro) et le moyen (roubou) à 3000F.
Rencontré à ce sujet Mariam, vendeuse de cake appelé communément (Moutabak) affirme que compte tenu du prix élevé de l’huile, elle est obligée de vendre ces cakes 3 paires à 500F. Alors qu’avant la fête, elle vendait 4 à 5 paires à 500F. Le coro de datte se vend a 2750F et la bonne qualité de date se vend a 3000F, les sachets de bondons varient les uns aux autres, c’est-à-dire à partir de 250F, 500F, 1000F, ainsi de suite. Les ingrédients de cuisine comme les condiments se vendent en tas de 50F, 100F, 150F et plus.
Au grand marché les condiments se vendent en tas comme dans les autres marchés et les prix varient d’une vendeuse à une autre. Une tasse de pomme de terre se vend à 3 500f et aussi en tas de 1000F, 500F, 250F, etc. Les sceaux de cakes préparés se vendent à 2500F, 3000F, 5000F, et 1000F. Fatimé Abbass vendeuse de cake explique que « la fête de Tabaski de cette année n’est pas très festive comme avant. La fête c’est pour samedi, mais chez moi je n’ai encore rien reçu comme ration pour me procurer les ingrédients alimentaires et autres articles pour mes enfants. Pis encore, mon mari ne nous a pas encore acheté le mouton. Depuis le matin j’ai seulement 10 sceaux de mes cakes à vendre, mais personne n’a encore acheté. Ce qui laisse comprendre que la fête de cette année ne serait pas très festive par ce qu’il n’y a pas d’argent » explique-t-elle.
Djénom Josiane
La fête de Tabaski communément appelée Eïd Al-Adha avance à grands pas. Les lieux de vente des moutons se multiplient un peu partout dans la ville et les fidèles musulmans en achètent chacun selon ses moyens. Les prix varient d’un marché de mouton à un autre. Et certains fidèles musulmans se plaignent. La rédaction de Ialtchad Presse est allé dans quelques marchés de bétail de la ville de Ndjamena pour le constater. Reportage.
À l’occasion de la fête de Tabaski célébrée chaque année, les musulmanes ont un rituel, égorger un mouton en bonne santé. À quelques jours de cette fête, ces derniers s’empressent pour se procurer au moins une bête. Pour rendre l’utile à l’agréable, nous avons interrogé quelques vendeurs et acheteurs.
Selon les vendeurs, cette année les moutons coûtent chers. Pour Moussa Mahamat, vendeur des moutons sur l’avenue Ibrahim Abatcha dans le 8e arrondissement, « les moutons coûtent entre 120.000 à 50.000 FCFA et le moins cher coûte 35.000 FCFA », dit-il. Il admet que les prix sont élevés par la faute de la saison pluvieuse de l’an dernier, « cette année les moutons n’ont pas mangé suffisamment parce qu’il n’y a pas assez d’herbe. Nous allons chercher très loin les herbes et les autres aliments pour les faire nourrir et cela nous coûtent très cher » affirme-t-il. Moussa Mahamat vendeur aussi, confie, « la vente est comme les années antérieures ». Il ajoute, « les prix restent toujours les mêmes, mais les moutons venus de la brousse sont maigres ».
Les acheteurs disent aussi que cette année les moutons sont chers. « J’ai acheté le mouton à 115.000 FCFA, c’est très cher, mais nous laissons dans la main de Dieu ». Selon lui il faut que les vendeurs pensent aux pauvres, c’est compliqué. Un autre acheteur, Mahamat Ahmat dit que la fête est tellement proche, mais les moutons sont très chers, « ce n’est pas comme les années antérieures. Pour un pauvre, c’est difficile, les mots me manque. Je plaide auprès des autorités, il faut qu’ils se penchent sur cette question afin de réglementer ce secteur pour au moins diminuer les prix pour que les pauvres puissent s’en procurer ». Malgré les efforts du gouvernement pour réglementer les prix dans nos marches, les prix de moutons sont restés inchangeables. Les acheteurs et les vendeurs se plaignent. Pour avoir un mouton, il est nécessaire de s’occuper de tout le secteur afin les citoyens puissent jouir en même temps tous des bienfaits de la fête.
Ousmanou Bello Daoudou
Le coordonnateur de la Convergence des Organisations politiques (COP) Salibou Garba a fait un point de presse, mercredi, 6 juillet à son domicile à Amtoukoui. Les détournements massifs des fonds publics et leurs conséquences ont constitué l'axe principal de cette communication faite aux médias.
Salibou Garba affirme que l'actualité oblige la Convergence des organisations politiques (COP) à faire une communication aux médias. À son avis, ces détournements massifs s'apparentent à un accaparement des richesses du pays, par une oligarchie insatiable. Il rappelle qu'ils ont toujours dénoncé le pillage à ciel ouvert du Tchad. « Ce matin du 24 juin 2022, le ciel tchadien est déchiré par un coup de tonnerre : l’opinion apprend médusée, l’arrestation et le limogeage, au motif de détournements de fonds pétroliers, du tout-puissant Secrétaire particulier du Président du Conseil Militaire de Transition », lance le coordonnateur de la COP. Salibou Garba relate que le gouvernement a fini par confirmer l’existence d’un réseau ombrageux à large spectre et nombreuses ramifications.
Le coordonnateur de la COP assure que les Tchadiens se demandent si l'ex-Secrétaire particulier du PCMT a-t-il agi seul ou a-t-il bénéficié de complicités ? Salibou Garba soutient aussi que les Tchadiens attendent de voir si les receleurs et les responsables de la société en question, la Société des Hydrocarbures du Tchad (SHT), ont-ils, été simplement limogés et laissés en liberté ?
Selon lui, là où les fonds soutirés sont logés, doit être relevé. Il insiste sur ce que ces fonds détournés ont servi. M. Garba s'interroge si le Conseil Militaire de transition (CMT) a commis un huissier pour le constater ? Pourquoi l’illustre interpellé et le dossier ne sont toujours pas confiés à la justice, mais gardés à l’ANS, police politique, propriété du clan au pouvoir. D'après le coordonnteur de la COP, ce scandale étale au grand jour la manière dont les ressources nationales, y compris les aides internationales, sont siphonnées. « Le « Allah lékou, cessez de voler » du défunt Président n’était que de la poudre aux yeux », déclare M.Garba. Il regrette que le phénomène s'empire devant le délitement toujours croissant des institutions de l’État. « Pas l’ombre de l’application de la mesure préconisée par le Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine qui attribue au Premier Ministre et à son gouvernement la prérogative de la gestion des questions politiques, économiques, financières et sociales du pays », évoque-t-il.
Lois pénales zappées
Le coordonnateur de la COP Salibou Garba affirme que les textes de la République relatifs au contrôle des ressources et biens publics sont ignorés. Selon lui, les responsables au plus haut niveau de l’État avant d'entrer en fonction devraient faire la déclaration de leurs biens. La loi de répression de l’enrichissement illicite passe superbement sous silence, insiste-t-il. « La Cour des comptes a été supprimée dans le cadre de la mise en place de la présidence intégrale, avant d’être restaurée, sous les pressions des organisations sous-régionales, l’Union Africaine (UA) et la CEMAC en l’occurrence. Là aussi, tout a été mis en place pour rendre cette Cour inopérante", dit le coordonnateur. il note que le Parlement, complètement apprivoisé, n’a pas diligenté une seule enquête sur la gestion des entreprises à forts capitaux d’État. Avec ce scandale SHT, dit-il, confirmé par le gouvernement qui parle d’une « situation très grave », les rapports de l’ITIE, ainsi que ceux de nombreuses institutions de gestion et de suivi de nos ressources économiques et financières notamment pétrolières, ont perdu de leur fiabilité et de leur pertinence. « L’ampleur des dégâts est indicible : tous les secteurs, toutes les régies de recettes, tout ce qui est susceptible de rapporter sont en réalité vampirisés, en témoignent les nombreuses dénonciations émanant de tous les horizons », fait-il remarquer.
Le championnat national lancé le weekend passé suit son bon chemin. Ce 6 juillet, As Santé d'Amdjarass a affronté As santé d'Abéché au stade de Diguel dans la commune du 8e arrondissement de la capitale tchadienne. Un match rempli des buts. Les abéchois ont humilié et réduit l'équipe d'As Santé d'Amdjarass. Reportage.
C’est sous une température ambiante ne dépassant pas 25°C et un public excité que le coup d'envoi de la rencontre a été donné à 15h30mn au stade de Diguel. Dès l'entame de la première période, As santé d'Abéché a pris le dessus sur son adversaire d'Amdjarass. Vif et objectif dans la lecture du jeu, les abéchois ont eu trois occasions nettes de buts dans les 23 premières minutes de la rencontre. Mollement dès l'entame du match, l'attaquant a tenté d'entrer dans la surface de réparation et a simulé par la suite. Il avait réclamé un penalty, mais l’arbitre a refusé. Il a fallu attendre la 36 min pour que l'attaquant Maxime ouvre le score du match. 1 As Santé d'Abéché, 0 As Santé Amdjarass. Le public abéchois a mis le feu dans le tribunes après le premier but. Les joueurs d'Abéché ont remonté à nouveau le moral. À la 42 min, l'attaquant Yerima Diallo profite d'une erreur défensive et inscrit le deuxième à son équipe, As Santé d'Abéché. Hyper fort dans la récupération et les passes à distance, les abéchois marquent le 3e but à la 44e min avant la pause grâce à l'ingéniosité de Arraikhaïb.
De retour des vestiaires, une partie des supporters d'Amdjarass a quitté le stade pour faire place aux supporters d'Abéché. Le soutien de ces derniers aux 11 d'Abéché les a galvanisés pour donner le meilleur d'eux. La seconde période a été une fois de plus largement dominée par As santé d'Abéché. Amdjarass n'a eu qu'un seul tire non cadré, hors du cadre. À la 53 min soit 8 min après le retour de la pause, Yerima Diallo a marqué son doublé de la rencontre. La maîtrise de ballon et la pressing a permis à Maxime de marquer le 5e but d’As Santé d'Abéché et son doublé dans cette rencontre. 4 minutes plus tard, Amadou Djibi marque à la 75e mn. La cohérence de jeu et la parfaite maîtrise de pressing et de récupération donnent l'occasion à As Santé d'Abéché a marqué deux buts, l'un à la 77min grâce à Mahamat Ali Hassan et l'autre à la 88e minute signé par Alkhali Torbo.
Sabour Nassour D Betchi, supporteur et présent à cette rencontre dit, « je suis originaire de l'Ennedi Est, mais je suis né et grandi à Abéché. Je suis content pour cette victoire ». Il ajoute « je suis supporteur d'Abéché et je vois cette équipe très loin. Abéché un jour, Abéché pour toujours », déclare-t-il. Pour Amchadida cette victoire est importante pour son club de cœur As santé d'Abéché, « j'ai quitté Abéché spécialement pour venir assister à ce match. Je suis très contente », affirme-t-elle. Le ministre de l'élevage Abdelrahim Awat Atteib, originaire d'Abéché a suivi le match en direct depuis les tribunes du stade, il affirme, « cette victoire est le fruit d'un long travail et je m’en réjouis ».
Cette défaite cuisante n'a pas été digérée par l'As santé d'Amdjarass. Pour Tao Désiré, joueur de cette équipe souligne qu'il n'y avait pas une bonne entente entre les coéquipiers sur le terrain. C'est ce qui explique leur défaite, dit-il. Tao promet un changement de mentalité pour le reste du tournoi. Du côté d'Abéché, le capitaine Abdoulaye Saboune Chaîne, « jouer le premier match et le gagner est une fierté. Nous avons des objectifs à atteindre et pour y parvenir nous allons nous battre chaque match », a-t-il déclaré.
Signalons qu'après cette large victoire 8 à 0. As santé d'Abéché prend la tête de poule « B » et As santé d'Amdjarass est relégué en dernière position de cette poule. Le championnat national va se poursuivre avec trois matchs. À la tête d'affiche, As PSI va croiser le fer contre Espoir de Guera à 7h du matin à l'Académie de Farcha et les autres matchs sont prévus pour le soir, à 15h30. Expérience de Bongor jouera contre Tout Puissant Élect Sport de N'Djamena au stade de Diguel et enfin Olympique de Mao croisera le fer avec Gazelle de Sarh au stade de Paris-Congo.
Abderamane Moussa Amadaye
Ousmane Bello Daoudou
Les tissus socio-économiques et politiques du Tchad suscitent des débats et des opinions parfois croisées, tranchées et divergentes. Ialtchad Presse a croisé les points de vue de certains intellectuels en l'occurrence, Professeur Avockssouma Djona, ex-ministre sous feu président Deby Itno et président du parti Les Démocrates et M. Ali Abbas Seitchi, membre fondateur du Patronat tchadien. Ils abordent ici, des questions socio-économiques et politiques actuelles au Tchad tout en proposant des pistes de solutions Reportage.
Ali Abbas Seitchi, membre fondateur du patronat tchadien dit primo que des gens qui ont longtemps critiqué la mauvaise gouvernance et qui ont eu l'occasion n'ont pas fait le mieux. Il martèle que leur souci c'est de conforter juste leur poste et peu importe le résultat leur importe peu. « Il ne faut pas voir le détournement ou la malversation financière. Ce qu'il faut voir, c'est plutôt chercher à comprendre si les Tchadiens veulent ensemble réaliser ce qu'on appelle une nation. Si c'est le cas, on doit en toute logique balayer tout entre nous sans affrontements ni guéguerres », affirme M. Seitchi. Malheureusement dit-il, on n'est pas tous portés à aller dans cette voie. Selon lui, chacun cherche une place pour tirer le meilleur avantage possible du contexte. L'opérateur économique estime que sur le plan sécuritaire, le Conseil Militaire de transition (CMT) a pu contrôler la situation qui permet à tout le monde à vaquer à ses occupations. Il estime que c'est peut-être du positif qu'il ne faudrait pas fragiliser.
Parlant de détournements et de la corruption au pays, M. Seitchi, regrette les récentes malversations financières. D'après lui, détourner une somme pareille s'apparente à un siphonnement, un manifeste pour détruire le pays. « Si chacun doit se livrer à de telles pratiques, où est-ce qu'on va trouver de l'argent pour construire des infrastructures structurantes. Comment assurer le bien-être de la population en se basant sur une éducation de qualité et la santé. Les pays les plus développés aujourd'hui ont appuyé leurs actions sur les ressources humaines. C'est un fondamental pour porter un pays vers l'émergence socio-économique », s'interroge-t-il. Pour corriger cela, le patronat souligne que chacun doit se faire honorable. Il soutient qu'on est tous interpellé, car relève-t-il, il y a des grands détourneurs, mais aussi des petits qu'il ne faut les ignorer ainsi que des corrupteurs à différentes dimensions. Il affirme que nous avons sans nous rendre compte implémenter la culture du détournement et de la corruption. « Nous avons choisi de garder un Tchad émietté, juste un semblant de République où on a un chef d'État, des policiers, etc. Malheureusement, ces policiers ne sont pas là pour les raisons d'État, pour sauvegarder les biens et les personnes. Ils sont, peut-être, là pour défendre un régime. Et ainsi on ne fera jamais ce que tout le monde souhaite, ce que tout le monde veut, un Tchad uni et où il est bon de vivre » ,lâche M. Seitchi.
Un leadership consacré manque au Tchad
L'opérateur économique affirme qu'ensemble, nous sommes le socle qui fait l'État. Ce qui manque au Tchad c'est un leadership consacré, assure-t-il. À son avis, « un leadership c'est tout un attelage, une construction verticale et horizontale qui fait que les uns et les autres veillent au développement dans tous les domaines ». Les forces doivent être unies pour créer et produire afin que la richesse soit globale, déclare M. Seitchi.
Ali Abbas n'est pas un adepte de la vision de la Banque Mondiale (BM). Pour lui, l'institution de Breton Wood est très mal placée pour accompagner un pays. À son avis, elle est tenue par de grandes puissances occidentales. L'Occident n'est pas un enfant de chœur, de l'Afrique, il ne regarde que ces ressources naturelles, dit-il. Afin d'illustrer son propos, Seitchi, soutient que la Chine Taiwan à un moment précis avait refusé les dons des Occidentaux pour se battre seule. Aujourd'hui ils n'ont rien à envier des occidentaux note-t-il. « Quelqu'un qui se laisse accompagner comme un pauvre ne sera jamais riche. Mieux vaut frustrer quelqu'un pour le pousser à se chercher que de le maintenir dans la dépendance. Il faut trouver le moyen de s'autosuffire », argue M. Seitchi.
La BM accompagne les régimes afin de les tenir assujettis pour leur produire des matières premières dit-il. D'après lui, si la BM soulève qu'il faut mettre l'économie du Tchad à jour, c'est une alerte. « Ce qui est dommage, le secteur privé est écarté, mais qu'est-ce qu'un secteur privé sans État ? C'est la capacité de l'État à porter la situation macroéconomique qui crée une dynamique dans le secteur privé. Exemple aux États-Unis c'est le secteur privé qui est le plus riche, mais avec une organisation étatique forte », explique Ali Abbas.
Pour M. Seitchi, en Afrique nous marchons au rythme d'un individu, demain s'il n'est pas là, on ne sait pas où est-ce qu'on va. « Je crois que la BM doit construire une coopération multilatérale avec le Tchad sur la base d'un attelage public-privé. Je refuse qu'on remette mon sort à un individu ou à un système. Les Tchadiens doivent se battre pour que le Tchad soit bien », lance-t-il. Touchant le point politique, il affirme qu'il faut aller vers ceux qui gouvernent et leur dire ce qui est bon et ce qui n'est pas bon et pas les combattre. Personne n'est plus futé qu'une autre à son avis. « C'est notre pays et nous devons changer notre façon de travailler, apporter des critiques positives et constructives », affirme M. Seitchi.
Pr Avockssouma Djona relève que la question nord-sud est un faux problème au Tchad. Ce sont des choses créées de toute pièce pour diviser les Tchadiens poursuit-il. « C'est ce qu'on appelle la politique diviser pour régner. Même le problème agriculteurs-éleveurs est une instrumentalisation des politiques. Le 20 août 2020, le Maréchal du Tchad m’a donné la bonne définition de l'éleveur. Il était à Koumra et a fait venir tous les gouverneurs et les généraux du pays. Il leur avait dit ceci : vous arrêtez de pratiquer l'élevage ou bien vous déposez vos tenues. Voilà les vrais éleveurs et impuissants de résoudre cette épineuse question », dit l'enseignant-chercheur. Il regrette que les tueries suite aux conflits intercommunautaires et agriculteurs-éleveurs persistent. Un pays, dit-il, c'est quelque chose qui se construit, mais qui se détruit également. Et cela par rapport à l'action que chacun de nous peut poser, selon lui. Un pays se détruit vite lorsque les politiques, principaux acteurs ne posent pas de bons actes, selon Avocsksouma Djona. Il précise que c'est depuis 62 ans que les Tchadiens vivent ensemble.
Pour parler économie, le Pr affirme que fondamentalement, le Tchad est l'un des pays le plus riche du monde. Il soutient qu’il y a de l'eau souterraine en quantité, la plus importante au monde et que le sable su pays faire vivre l'ensemble de l'écosystème international. « Le système solaire fonctionne à bas du sable, avec le sable on peut fabriquer des verres. Nous avons plus de 200 millions de têtes de bétail, nous avons du diamant, de l'or, du pétrole, du zinc, etc. les potentiels économiques ne trompent pas. Il suffit d'un bon leadership et le Tchad se serait développé », persiste l'enseignant-chercheur.
À son avis, si le mal est politique, il faut trouver de solutions politiques en menant des actions politiques. Le problème du Tchad n'est pas une question de religion moins encore de région, nord-sud. Le mal tchadien est lié à la mal-gouvernance entretenue par des gens qui n'aiment pas ce pays insiste-t-il. « 80% des charges de santé publique sont supportées par des dettes publiques internationales. Le système éducatif est par terre, rien à faire. Après tout, tout se paie ici-bas », conclut-il sur un ton amer.
Moyalbaye Nadjasna
Le championnat national de football tchadien lancé le 3 juillet dernier. 12 équipes sont venues de tous les horizons du pays pour compétitionner durant 2 semaines. Les conditions d’accueil laissent à désirer. L’hébergement des joueurs, leur sécurité physique et sanitaire est déplorable. Certains sont campés à l'Académie de Farcha, d'autres dans des maisons des particuliers. Au quartier Farcha, les joueurs de cinq équipes provinciales et les arbitres dorment par terre sans moustiquaires ni ventilation adéquate, boivent de l'eau de robinet et font leur besoin dans des toilettes infectes. L'équipe d'Ialtchad s'est rendue sur le lieu pour constater. Reportage.
À quelques jours avant le lancement du championnat national, un responsable du comité de normalisation de la Fédération Tchadienne de Fotball Association s'est confié à notre micro. Il a affirmé que toutes les dispositions ont été prises pour le logement, la sécurité et la santé des joueurs qui vont compétitionner le championnat national de football organisé à N'Djamena par manque des infrastructures dans les provinces. Il avait signalé que les équipes seraient logées dans des structures professionnelles et sécurisées (hôtels). Ialtchad presse à vérifier. Et ces dires qui se sont révélés faux devant l’épreuve des faits. Le constat est plus qu'amer.
Un fait vérifié : par exemple à l'Académie de Farcha, situé dans la commune du 1er arrondissement de la capitale tchadienne, 5 équipes de provinces et leurs staffs techniques, notamment FC Amboko de Goré, Gazelle FC de Sarh, As Santé d'Amdjarass, Expérience FC de Bongor et Espoir de Guera y compris certains arbitres sont répartis dans les trois bâtiments de l'Académie. Les joueurs sont entassés comme des prisonniers dans des petites pièces.
Dans une pièce, plus de 20 joueurs dorment côte à côte dans aucun espace restreint. Ils dorment sur des lits installés par terre et sans moustiquaire. Les conditions de toilettes ne sont pas hygiéniques. À la douche, l'eau de robinet coule à un moment et s'arrête brusquement. Malgré la chaleur et ce début de saison pluvieuse avec la prolifération des moustiques, le délestage électrique est intempestif à l'Académie. Il fait chaud et la ventilation est quasi-absente. Les climatiseurs sont aux arrêts, certains sont même pris d'assaut par les araignées. Pas d'eau potable pour certaines équipes sur le lieu. Pour contenir leur soif, des jarres ont été déposés pour mettre d'eau non potable. Ces conditions sont pénibles pour les joueurs professionnels et de surcroît pour un championnat dit national qui devrait être organisé dans une excellente condition.
Quelques joueurs, arbitres et staffs techniques ont donné leur impression
Hassan Henry, capitaine confie qu'ils sont au nombre de 23 joueurs dans une chambre. Le délestage intempestif leur pousse à charger leur téléphone ailleurs, « nos conditions d’hébergement sont lamentables », lance-t-il. Pour Chancelin, vice-capitaine de l'équipe As Santé d'Amdjarass, les conditions de logement de joueurs sont décevantes, « on ne peut pas quitter des kilomètres de chez nous, d'Amdjarass pour être hébergé dans des conditions pareil où plusieurs joueurs sont logés dans une même pièce en plus on dort par terre, sans moustiquaires en pleine période de palu où les chambres sont remplies de moustiques », déplore-t-il. Chancelin appelle les autorités responsables de cette compétition à changer « à la prochaine édition, il faut penser aux joueurs, c'est eux qui font le football, donc il faut des conditions réunies pour eux » a-t-il confié.
Ce n'est pas seulement les joueurs qui sont exclusivement affectés par ces conditions, il y a aussi les arbitres. C'est le cas de Philippe. Il affirme qu'ils sont logés dans le même bâtiment des joueurs et dorment aussi par terre. Il estime que c'est anormal les conditions d'hébergement des arbitres et de surcroît mélangé avec les joueurs des équipes en compétition. Il souligne qu'aucune condition sécuritaire et sanitaire n'est réunie pour les arbitres. Philippe interpelle la Fédération Tchadienne de trouver au plutôt que possible une solution à ce problème. Du côté de staff techniques des équipes, c'est la désolation. Abdoulaye Adoum, préparateur physique de Gazelle FC de Sarh, « ici les conditions d'hébergement ne sont pas réunies et ceci à des répercussions sur la santé physique et morale des joueurs » a-t-il déclaré. Il ajoute également que les moyens qui ont été mis à leur disposition est insuffisants surtout pour la récupération alimentaire, « 3000 FCFA par jour est insuffisant pour le repas d'un joueur, mais on fait avec. Nos joueurs partent manger dans les gargotes. C'est inquiétant pour leur santé, mais nous n'avons pas le choix » martèle-t-il.
Pour Ahmat Salim, membre staff du staff technique de Espoir de Guera affirme que les conditions d'hébergement sont honteuses, « nous avons enregistré des joueurs touchés par le palu, il s’agit d’un entraîneur de gardien », confie-t-il.
Si certaines équipes sont logées à l'Académie de Farcha dans des conditions aussi inhumaine et irresponsable, d'autres par contre sont bien pris en charge par les administrateurs de leur club, c'est le cas de Foullah Édifice FC. Par la grâce de certains cadres de provinces résidant à N'Djamena, certains clubs sont pris en charge par ces derniers. Mais cette prise en charge est contraire aux règles sportives.
Rappelons que le championnat national lancé officiellement le 3 juillet dernier prendra fin le 17 du même mois. Si tout semble rose de l'extérieur, à l'intérieur, c’est pourri. La situation d'hébergement, de sécurité et de santé des joueurs à l'Académie de Farcha en est une parfaite illustration. Le championnat national risque de mal finir si jamais les conditions de joueurs ne sont pas prises au sérieux.
Abderamane Moussa Amadaye