dimanche 8 septembre 2024

IaltchadTribune

IaltchadTribune (115)

Nul ne peut ignorer que notre culture tchadienne avec  toutes ses  diversités, est en nette stagnation, pour ne pas dire en état de régression ,cela est dû évidement à plusieurs raisons subjectives et objectives, je peux citer parmi tant d’autres, le manque de considération et du respect aussi bien populaire et officiel à l’égard des hommes et des femmes de la culture, (artistes, humoristes, musiciens, etc.),la quasi inexistence  des infrastructures à caractère culturel, à savoir les maisons culturelles, les centres de formation ,et la liste peut s’allonger. mais au-delà de toutes ces raisons qui menacent l’existence de notre riche culture tchadienne, nous devons d’abord  déterminer les responsabilités  qui sont à l’origine de cette régression remarquable que vit notre culture dans toutes ses formes, en commençant par la musique et les chansons traditionnelles et modernes qui ne comptent  qu’une  poignée des professionnels, la plus part d’entre eux sont inconnus au niveau national, tandis que les autres malgré leur notoriété médiatique et sociale .n’incarnent pas la vraie culture tchadienne, qui fût incarnée par des talentueux comme Ahmat Pecos, Ahmad Djalali et Moussa Chauffeur, quant au niveau théâtrale et cinématographique, je peux dire avec regret que jusqu’à maintenant le Tchad n’a pas pu enregistré de succès dans ce domaine, ni sur le plan populaire, ni sur  le plan institutionnel, puisque tous ceux qui s’engagent dans ce genre des domaines, se heurtent finalement à des difficultés socio-économique qui les obligent à abandonner cette voie et à chercher une autre alternative, à titre d’exemple : toutes les troupes théâtrales ou presque, disparaissent après une courte durée d’existence. !!!

Quelles sont  les causes déterminantes de ce fiasco culturel ?

  D’après mon humble analyse, La non considération, le mépris et le rejet qui sont réservés par notre société à tous ceux qui veulent incarner, interpréter et diffuser notre culture, sont l’une des  principales causes.

  • Toute activité culturelle nécessite des moyens financiers et des infrastructures  culturelles qui sont capables de l’accueillir, ce n’est pas le cas de notre pays qui ne dispose presque pas des salles de projection, maisons des jeunes, centres culturels, laissant la porte ouverte aux étrangers qui ouvrent des centres culturels, afin de diffuser leurs cultures.
  • Le manque de conscience culturelle chez la plus part d'entre nous, qui  négligent et ignorent tout ce qui est tchadien et reçoivent par contre la culture d’autrui. Exemples : un tchadien peut avoir pour lui seul une dizaine voire une centaine de cassettes et CD étrangers, mais pas une seul cassette de : Moussa Chauffeur, Kafani, Alhadj Ahmat Pecos, Issa Moussa, Youssouf Hamid, Moudjos, Alhadj Ahmat Djalali, Talino, Gazounga, Said Alkouk, Moukhtar Waddassabila, etc.

Nous pouvons certes, nous ouvrir à la culture des autres, sans que cette ouverture soit au détriment de notre propre culture.

Les responsabilités sont-t-elles partagées ?

    Les responsabilités sont sans nul doute partagées entre l’individu et la société sans  pour autant oublier l’Etat, qui lui aussi se taille la part du Lion dans ce cette sérieuse crise. D’abord chacun d’entre nous est appelé à respecter, avant les autres, ses valeurs culturelles et traditionnelles, les montrés aux autres, si l’occasion se présente, malheureusement, l’individu tchadien s’est désintéressé de ce devoir.

    La transmission des valeurs culturelles et coutumières d’une génération à l’autre doit être garantie par  la société (la famille, l’école, l’entourage…) et cette dernière doit jouer son rôle dans ce sens, cela ne se réalise qu’à travers une renaissance culturelle générale, prônée par les élites les plus influentes culturellement dans notre société, à savoir les Musiciens, les Artistes, les Journalistes, les Ecrivains, les Educateurs et tous les intellectuels.

  • il faut que nos éducateurs et enseignants mettent sur pied une méthode éducative moderne et diversifiée, qui prend en considération la musique moderne, les contes populaires, la musique traditionnelle, et tous les autres aspects culturels;

  • il est temps que nos décideurs politiques prennent le courage et désenclavent ce pays médiatiquement, afin que la culture tchadienne occupe sa vraie place, ne serait-ce que sur les plans national et sous régional (Télévision et  Radio nationales en sens vrai tu terme);
  • le ministère de la culture doit être plus actif sur le plan culturel au lieu de devenir un simple département politique, il est important donc de dire que l’existence d’une politique  et d’un agenda culturels permanents, la construction des infrastructures culturelles, l’organisation des semaines culturelles, des expositions, des voyages, des concours, des prix culturels et autres, est une tâche qui incombe essentiellement au ministère de la culture;

  • Nos représentations diplomatiques doivent apporter leurs contributions en ce sens, j’ai du mal à comprendre que nos ambassades ne parviennent même pas à organiser des modestes journée culturelles, pour montrer  notre culture aux pays hôtes, alors leurs homologues des autres pays organisent de temps en temps des petites activités culturelles, en collaboration avec les unions estudiantines installées à l’extérieure, pour prouver aux pays qui les accueillent qu’ils  sont là pour représenter diplomatiquement et aussi pour faire la diplomatie culturelle;

  • Malgré le manque des moyens, les Unions estudiantines Tchadiennes ont, elles aussi, le devoir de faire connaître la Culture tchadienne partout dans le monde, en collaborant avec d’autres unions estudiantines étrangères;

  • le pouvoir public est appelé  également à encourager et à aider financièrement et moralement, tout initiative consistant à  diffuser, moderniser et conserver notre belle culture, à créer des  centres de formation en la matière, à obliger les médias publics et privés de consacrer une bonne place à la culture tchadienne, tout en récompensant tous les talentueux, bref, à réorganiser le champ culturel ,pour qu’un jour, les uns et les autres puissent connaître la valeur de leur culture, la conserver et la transmettre avec fierté à la génération future. Si chose faite, notre culture sera sans  aucun doute, une culture bien existante, visible et capable de relever les défis d’une mondialisation multiforme qui ne connaît pas les frontières et ne tolère pas  les cultures stagnantes.

Je ne saurai terminer sans rendre un sincère hommage au courageux cinéaste tchadien Mahamat Saleh Yacoub, ainsi qu’à tous ceux qui militent à l’intérieure comme à l’extérieure du Tchad, pour la renaissance de l’identité tchadienne.

Abdelsemi Ahmad Djibrine

A - une terre, des hommes, des animaux et des plantes.

L’homme sent toujours la chaleur de ce qu’il aime. Vers où orienter son affection si ce n’est vers son terroir ?  Comment ne pas percevoir les sanglots de sa terre natale lorsque les méandres d’un destin tragiques s’unissent en bregma et portent des coups aussi fatals que compromettants ?
L’Ennedi (c’est d’elle que je veux parler), éternel paysage, bombait son bréchet en sorbet de grège et embrassait tous les peuples par son sol avenant, riche d’eau, de pâturages et de gibiers. Des hommes persécutés par d’autres hommes, des familles acculées par l’histoire, des communautés en quête de ciel bienveillant, tels des oiseaux migrateurs qui faisaient une ultime halte, trouvèrent en Ennedi une terre de refuge. Depuis plus de trois milles ans l’Ennedi accordait l’asile et le gîte à tout martyrisé qui cherchait protection. Hérodote, l’historien grec et natif d’Halicarnasse (vers 484 avant J.-C.) de passage pour la Cyrénaïque et côtoyant les plateaux en grés de l’Ennedi, baptisa les peuplades qui y habitaient «  les Ethiopiens troglodytes. » Extrême méfiance de la survie obligeait, ces tribus faisaient le vide devant tous les aléas de l’histoire, dans leur agilité des biques. Depuis la visite de l’historien grec, des peuples sont venus de tous les horizons pour peupler les coins les plus retranchés, les vallées les plus foisonnantes de gibiers, les pâturages les plus accueillantes et les points les plus aquifères. La montagne leur servait de forteresse, de bouclier et de refuge dans le cas de moindre alerte!

Le climat, jaloux de l’hospitalité de ce terroir, décida d’instaurer sa dictature d’assèchement et les terres humides se vidèrent  de leur vitalité, s’essorant comme des peaux de chagrin. Les hommes se rendirent compte que la terre, en cet endroit-là, ne voulait plus les contenir. Des grands exodes vers le Sud se présentèrent comme une nécessité. Les hommes hommes poussèrent alors leurs vaches aux cornes en rapières pour descendre vers le Bhar-el-ghazel pour fonder le royaume mythique du Kanem. Tous ne furent pas partis et les uns s’obstinèrent à braver la sécheresse et à jurer fidélité à leur matrice. Des hommes sont certes restés, mais aussi les animaux et les plantes dont la présence contrastante continue de subjuguer l’esprit des hommes et des sciences.

De nos jours, parmi ces dévoués parmi les dévoués, se trouvent les crocodilus niloticus, proches congénères du crocodile du Nil et retranchés dans les gorges du Guelta d’Archy. Ces sauriens, sobriété impose, réduisent leur physiologie et leur anatomie pour parer à la rudesse de la terre ennedienne devenue radine. Maîtres incontestés des eaux intarissables du Guelta, les seuls sauriens rescapés de tout le Sahara perpétuent leur existence par un pacte avec le dieu de la survie. Ils hébètent les visiteurs par leur présence insolite et inattendue. Majestueux, ils communiquent leur hospitalité en cédant les berges et les bans d’Archy par une apnée discrète dans les profondeurs de leur biotope.
Les damans, grassouillets ruminants, se jettent du haut des acacias au signal de leur factionnaire en poste et regagnent leurs terriers creusés dans l’âme des montagnes. Après le passage du passant qui passe son chemin, objet de leur précipitation vers les abris, ces sortes de suricates de l’Ennedi répondent à l’appel des bourgeons et feuilles des acacias et savonniers.
Le mouflon à machette scrute l’horizon du haut d’un piémont avant de regagner la vallée et dévorer les gousses d’arbres généreux.
Les  fouettes-queues, localement appelés dounedoune et scientifiquement l’uromastyx dispar dispar, nuques collées aux parois des rochers, résistent aux efforts des bergers qui raffolent leur chair douce et savoureuse. Quand le soleil bascule de son zénith et ses rayons portent la chasuble de la clémence, ces lézards de palmiers se lancent en quête d’une nourriture frugale. Leurs ébats amoureux se bercent aux roucoulements des colombes bleues qui, elles-mêmes, vivent leurs amours, gésiers remplis des graines sauvages providentielles.
L’oiseau lourd ou l’outarde ou localement kourouloukou, chair susceptible de réveiller la virilité évanescente d’un prince du Golfe, accorde peu d’attention à sa sécurité précaire et déambule de gommier en gommier, en glanage des gommes arabiques qu’elle avale avec appétit.
Les lycaons, carnassiers voraces, rebelles et faussant compagnie au chien qui a accepté son adoption par l’homme, vivent en meutes solidaires depuis la nuit du temps et défient l’homme de l’Ennedi en s’attaquant à tout animal domestique loin des pâtres.
L’hyène dans sa robe rayée, son train bas et son garrot haut, jette mufle en l’air, avant d’engager nuitamment un assaut meurtrier dans une bergerie mal gardée. Ses crocs de plusieurs tonnes se serrent sur sa proie qu’elle emporte vers sa tanière, semant les bergers qui se lancent à ses trousses.
Le chacal, bruyant par ses glapissements nocturnes, a vainement tenté d’avertir les chevriers de l’arrivée inamicale de sa lointaine parente, l’hyène, à qui il emboîte les pas avec prudence. Profitant du tohu-bohu occasionné par la visite de la dame hyène, le malicieux chacal s’approche à son tour de l’enclos des cabris et s’empare d’un agneau qu’il l’étouffe entre ses crocs effilés.

Bien qu’en mutation régressive, la terre de l’Ennedi reste encore un havre d’une flore variée : de l’anodin et commun Caletropus procera ou sanou à l’Acacia aegytiaca et autre Cornulaca monocantha, en passant par l’Acacia scorpioïde ou téréli, l’Acacia seyal ou Edzri, l’Aristida plumosa ou maly, l’Acacia radiana ou téhi, Hyphaena thebaïca ou palmier-doum, Panicum turgidum ou guin-chi, Salvadora persica ou ouyou, Boscia augustifolia ou arkinn, Acacia laeta ou touhou-i, Phoenix daeta ou timi (palmier dattier) etc… Une mystérieuse plante subsiste encore dans la gorge rocheuse humide de Bachikélé et ses congénères se trouvent à trois mille kilomètres, au Cameroun. Cette présence insolite laisse inextinguible et inoxydable la mémoire de l’Ennedi à sauvegarder ses vieilles relations hospitalières. Une mémoire taillée dans le roc et gravée sur le papyrus des temps pharaoniques.
Dès les premières pluies d’une saison peu grippe-sou, la vie végétale ressurgit et chaque plante donne sa dîme à l’homme et aux animaux. Les plus démunis des arbres servent aussi à quelque chose, par exemple servir de support à une niche ou à un nid d’oiseau.

Cette narration qui apparaît de prime abord comme une éloquence à la nature est loin d'être l'objet de mon opinion. En effet des drames qu'a connus l'Ennedi seront relatés dans un second article qui sera intitulé: les sanglots de l'Ennedi (2)

(à suivre donc!)

Sidimi Djiddi Ali Sougoudi

Les rites sexuels d’origine préhistoriques ne sont jamais regardés en face. Nul n’osait et n’ose le faire tant ils sont mystérieux, choquant et affreux. La prostitution sacrée, le droit de cuissage (femme confiée à un monarque pour un temps avant de regagner son futur conjoint),  le culte de lingam et du yoni, la circoncision sont les vestiges les plus connus de ces pratiques mystérieuses dont la propagation a été universelle et dont le rôle, dans la formation des religions et des sociétés, a été capital. L’accouplement bestial (entre Eve et le serpent) fait apparaître une hypothèse surprenante sur les origines de l’humanité. L’accouplement rituel entre une prêtresse et un prêtre (ainsi que les fidèles entre eux) a été un usage si répandu que, au temps d’Hérodote, « sauf les grecs et les égyptiens, tous les peuples faisaient l’amour dans les temples.» En 1877 le clergé orthodoxe tolérait encore - une fois par an- des accouplements de fidèles dans une église chrétienne.
  Ne faut-il alors survoler  une foule de croyances, superstitions, usages sociaux ou religieux pour édifier les esprits sur l’arlequinade de ces pratiques ?

1 - les cultes sexuels : la femme et l’animal.

Pendant une période certainement très longue, il a existé partout une cérémonie consistant à livrer les femmes vierges à des animaux, en vue de défloration.
          * le bouc de Mendès : la ville de Mendès en Égypte vénérait le bouc et ses habitants avaient une cérémonie religieuse au cours de laquelle une femme et un bouc étaient accouplés.
          * le rite de Kenelcunnil (Irlande) : dans cette partie de l’Irlande, près de l’Ulster, les païens de l’époque procédaient à un accouplement d’un homme et un animal. A l’occasion d’une intronisation du roi, la tribu se réunissait autour d’une jument blanche. L’homme destiné à devenir roi devait s’accoupler en public avec la jument. Ensuite l’animal était égorgé et la viande cuite. Le futur roi devait prendre un bain dans le bouillon (rite de baptême) tandis que la chair était partagée (communion) entre lui et les membres de la tribu. Cette cérémonie regroupait quatre rites : accouplement, meurtre, baptême et communion.
          * de nos jours chez certaines peuplades totéistes d’Afrique ou d’ailleurs, le jeune homme doit avoir commerce avec un animal vivant ou avec le premier gibier tué, lors de l’initiation.
          *l’asvamedha dans l’Inde ancienne : l’on sacrifiait un cheval en l’étranglant (sans égorger) ou étouffé par des étoffes précieuses. Les femmes du roi faisaient  une procession autour du cadavre, trois fois vers la droite et trois fois à gauche. La première épouse s’approchait du corps de l’animal, saisissait le membre viril du cheval et le faisait entrer dans son …vagin.
         *Stavorinus, un hollandais qui voyagea dans l’Inde entre 1768 et 1771 notait que les femmes et les hommes s’accouplaient aux animaux dans la localité de Batna. Une femme indigène avait voulu assouvir sa fureur érotique avec un étalon. Cela lui coûta la vie quelques heures plus tard.

2 - l’accouplement rituel :

    Le mot harem dériverait du HRM selon Pierre Gordon et désignait le lieu sacré, le sanctuaire en plein air. D’où la notion de la présence des femmes dans les sanctuaires en vue de l’accouplement rituel.
  En Afrique, chez les Yorouba du Nigeria du Sud, la cérémonie de l’accouplement rituel commence par l’union entre le prêtre et la prêtresse. Ensuite les fidèles s’isolent par couples dans les ténèbres. Les hommes doivent prendre autant des partenaires qu’ils le peuvent. Dans une secte de la tribu de Balouba, les femmes doivent se livrer à tous les hommes présents à la réunion.
   La « danse des chefs » chez les bushmen : au cours de cette danse les femmes se rangent en cercle. Le « chef », le sorcier et le magicien se place au centre. Lorsque la danse commence, le chef se met à sauter à quatre pattes comme un animal. Les danseuses s’agitent alors en prenant les postions les plus licencieuses. Au bout d’un moment le chef bondit sur la femme la plus avantageuse sur le point de vue de la lascivité. 

3 - la défloration rituelle : (la défloration = faire perdre la virginité d’une fille)

    Pendant une longue période, les hommes reçurent leurs épouses des animaux. La défloration rituelle a continué, l’animal étant remplacé par un prêtre, un roi, un étranger etc.

-  La nuit de noces : dans de nombreuses traditions anciennes appartenant à toutes les religions de la terre, il fut jadis une époque où les filles étaient obligées d’aller se faire déflorer par des religieux vivant dans les forêts, revêtus de peaux de bêtes et de cornes d’animaux. Ces religieux préhistoriques appartenaient à des confréries initiatiques. Ils étaient hommes-taureaux, hommes-chevaux, hommes-loups, hommes-lions. Ils revêtaient pour l’occasion selon le cas la dépouille de l’un ou de l’autre de ces animaux. Les hommes-lions existent de nos jours dans le Sud du Tchad mais l’on ne sait s’ils jouent aux rites de défloration !

-  La défloration matriarcale : c’est la défloration rituelle par les femmes dans le matriarcat. L’animal, la femme et l’homme ont exercé tour à tour la fonction de déflorateur, dont le mari est devenu le titulaire dans les sociétés

Musulmanes et chrétiennes patriarcales. À une époque reculée, la défloration de la jeune fille par une femme constituait un rite très répandu.
      Au Pérou, la mère déflore sa fille dans un lieu public. C’est également le cas au Kamtchatka et à Madagascar. Aux Philippines et en Afrique centrale, la défloration est effectuée par les vieilles femmes du clan. Elle est souvent suivie de la dilatation forcée du vagin.
Au Béloutchistan, elle est pratiquée avec un rasoir.
    Diodore de Sicile parla des mœurs des habitants des îles de Baléares : « pendant le festin de noces, les parents et les amis vont l’un après l’autre, depuis le premier jusqu’au dernier, d’après le rang d’âge, jouir des faveurs de la mariée. Le jeune époux est toujours le dernier qui reçoive cet honneur.

En Océanie, chez les tribus Aruntas, le fiancé confie sa future épouse à plusieurs de ses amis qui l’entraînent dans la brousse où ils la déflorent avec un couteau de pierre, avant d’avoir des relations sexuelles avec elle. Les autres hommes de la tribu peuvent se satisfaire autant. Le jour de la cérémonie, la fille vient s’asseoir sur les genoux de sa mère et pleure. Le fiancé la demande en mariage. La mère prend la main de sa fille et celle de son futur gendre, les met l’une dans l’autre. Le mariage est considéré comme conclu. La fiancée passe sa nuit de noce… chez sa maman !
  Aux îles Marquises, les invités participent à la nuit nuptiale, du plus vieux aux plus jeunes.
  La défloration avant la puberté est une coutume plus particulière à l’Inde. Chez les Todas, elle est pratiquée par un homme venu d’une tribu voisine et qui passe la nuit avec la fillette.
 Au Cambodge, c’était le prêtre qui déflorait la fille pendant la cérémonie avec son doigt trempé dans du vin. Ensuite le vin est bu par la famille du mari.
   La défloration aux enchères : actuellement la défloration rituelle est pratiquée en Afrique. Elle s’est occidentalisée, donc commercialisée. Quelquefois le jeune époux noir, après la cérémonie du mariage met la défloration de sa femme aux enchères. Le bénéficiaire de l’adjudication est enfermé dans une case avec la jeune femme et le mari attend à la porte.

4 - Le mariage par le rapt et violence

   Autrefois, quand la bête déflorait les filles, celles-ci, effrayées, prenaient la fuite. Une rejointe, on devait user de violence pour la ramener et on la contraignait à subir l’assaut de la bête qui, probablement, était quelquefois mortel.
   La fuite de la femme et sa capture ont dû tellement impressionner nos lointains ancêtres qu’à une époque récente il se pratiquait la fuite de la femme, la poursuite de l’homme et la résistance simulée de la fuyarde. Une vierge prend toujours la fuite. Il s’en toujours une poursuite et parfois une lutte.
   Dans les régions du Nord du Tchad, chez les Toubous (Gorane) ce rite est toujours d’actualité. La fille est d’abord prise par un enlèvement socialement accepté après la « fatiha » ou dot. Le fiancé et les siens doivent impérativement veiller sur elle pour l’empêcher de s’évader. Au moment du rapt il peut s’en suivre une violence, si la jeune fille est entourée de ses amies ou parents collatéraux.

   En Laponie, il n’existait naguère de mariage que par enlèvement et la plus grande violence y présidait. De même qu’en Océanie.
  Chez les Araucans, le mariage traditionnel consiste en un rapt d’une rare violence.
    En Russie, en milieu chrétien, le fouet jouait un rôle important au siècle dernier. Il figurait dans chaque foyer et c’était un devoir pour le mari de fouetter son épouse. Au BET qui est trop loin de la Russie, « angouli-karah », la cravache en cuir d’hippopotame est très souvent employée pour mener la fiancée récalcitrante. Elle est l'emblème qui accompagne tout nouveau marié qui la brandit en toute circonstance.

5 - la prostitution rituelle :

    Les cités sacerdotales et les temples ont pris la suite des anciens cultes en plein air. Il y eut des accouplements rituels. C’était la prostitution sacrée !
    Hérodote disait : « il y avait à Babylone un temple de Mylitta. Toute femme née dans le pays était obligée, une fois dans sa vie de se rendre à ce temple pour s’y livrer à un étranger. »
     Chez les arméniens les filles de gens distingués se prostituaient dans les temples d’Anaitis pendant très longtemps avant de se marier.
    En Lydie, les filles s’adonnaient dans les temples à la prostitution, puis se mariaient en apportant comme dot le fruit de leur prostitution.  Dans ce royaume de Lydie, au II° siècle, Aurélia Aemilia reçut d’un Oracle le conseil impératif d’aller se prostituer dans le temple comme c’avait été la coutume de ses ancêtres (coutume tombé en désuétude à son époque.)
     À Babylone, le mariage consistait en une vente aux enchères. Les plus jolies femmes trouvaient sur-le-champ des maris opulents qui payaient le prix fort. Le produit de la vente était partagé entre les hommes qui consentaient à prendre pour épouses les plus laides et celles qui n’avaient pas trouvé acheteur. Ce marché de filles avait lieu dans chaque ville deux fois par an ; il était présidé par trois habitants connus pour leur honnêteté.

Les Sonah du proche orient étaient des prostituées au service de sa grande déesse.
À Jérusalem, dans l’enceinte du temple, des femmes devaient vivre confinées dans des cellules. Elles tissaient des vêtements pour les pieux sacrés qui étaient des piliers, colonnes, obélisques et phalles qui reproduisent l’organe sexuel masculin. Il y avait dans les temples des hommes consacrés  qui s’acquittaient d’une fonction religieuse : défloration des vierges. Ces hommes furent chassés du temple à une époque où fut publiée la défense d’y apporter le prix de la prostitution.

6 - la dot

  La dot apportée par l’épouse au mari est constituée à l’origine par le salaire de prostitution de jeunes filles. Ce genre de tribut, quand les mœurs évoluent, sera versé par un cadeau fait par le beau-père.
   Le tombeau du père de crésus – Alyatte- avait été payé avec la contribution des marchands, des artisans et des prostituées. La part de celles-ci était la plus considérable.
   A Hiérapolis, près de l’Euphrate, des femmes se tenaient assises devant le temple pour faire commerce de leurs corps. Le gain était soit utilisé  pour obtenir la protection de la déesse soit pour se constituer une dot en vue de se marier.
   Dans la nouvelle Numidie, à Cicca, existait une colonie phénicienne qui se rendait dans les temples pour se prostituer et amasser une dot. La coutume fut supprimée par l’empereur Constantin.
    Dans l’île de Chypre, le soir venu, les femmes avaient coutume d’errer sur les rivages dans le but  de séduire les étrangers. Toutes les filles qui naissaient à Chypre étaient vouées au service de la déesse et devaient s’offrir aux hommes.
     En Grèce,  pour le culte d’Aphrodite à Corinthe, les femmes libres venaient se prostituer dans le temple du Mont Eryix qui était aussi ancien que riche, dans l’enceinte duquel d’innombrables colombes, oiseaux consacrés à Aphrodite étaient nourris.

7 - La prostitution hospitalière

Si les grands de ce monde peuvent bénéficier du droit de cuissage, la prostitution hospitalière est une adaptation à l’usage des gens communs.
    En Perse, une coutume existait à l’époque où Alexandre Le Grand envahit la Perse. Lors d’une invitation, quand un mari organisait un dîner, pendant le festin et le vin,  ses épouses se déshabillaient. C’était une invite à l’accouplement.
   La tribu africaine des Wagogo, on pratique l’échange des femmes entre les amis. C’est également le cas des  Basouto.
   Chez les gallois, dans la confrérie de chevalerie, quand un membre de la secte visite un autre, celui-ci laisse son hôte avec sa femme, prétextant aller donner de l’avoine au cheval du visiteur. Celui-ci consomme alors la femme.
En Suisse, en juillet  1760, il subsistait un genre de prostitution hospitalière.

Parler des rites sexuels dans le monde est une tâche titanesque. La liste des bizarreries sexuelles est longue, très longue. En apportant ces quelques repères, j’ose croire que beaucoup auront compris que la sexualité est multiple dans ses rites. Ce qui est une infamie ou une outrance dans certains milieux demeure une vertu dans d’autres endroits. Comme quoi à chacun son passé et surtout à chacun ses coutumes et ses convenances. Les hommes du passé lointain nous auraient huée s’ils apprennent que l’on fait l’amour le sexe enveloppé dans des caoutchoucs (condom) ou l’on s’échange des salives lors de kiss french. Cependant il n’est pas interdit  de jeter un regard dans la préhistoire de nos rites sexuels qui subjuguent par leurs singularités et leurs monstruosités.

Sidimi Djiddi Ali Sougoudi

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