IaltchadTribune

IaltchadTribune (117)

Le 10 octobre dernier notre pays le Tchad a marqué son entrée officielle dans le cénacle des pays producteurs de l’or noir à l’occasion d’une grande messe sur le site pétrolier à Komé. Depuis cette date qui a vu le chef de l’Etat ouvrir les vannes, jamais tout un peuple n’a autant cru en son avenir au point où même les plus sceptiques ont fini par céder aux sirènes d’un lendemain meilleur. Normal non !

Pays très pauvre et meurtri par plusieurs décennies de guerre fratricides qui ont fini par hypothéqué complètement son développement, l’exploitation du pétrole sonne aujourd’hui comme une aubaine et tout le monde s’est mis à rêver, à faire de grands projets et à parler développement, bref que CHAD IS BACK.

Seulement voilà dans cette l’euphorie et dans cet élan de rattrapage économique, il semble que la question de fond inhérente à la gestion de l’économie pétrolière ait été occultée ou du moins laissée entre les mains des spécialistes, pourtant c’est là que les contributions sont attendues le plus.

Etant producteur de l’or noir, le Tchad sera confronté à des problèmes particuliers de gestion de son économie, non seulement parce que les prix et les recettes pétroliers sont très instables et difficiles à prévoir, mais aussi, parce que le pays doit déjà penser au tarissement du pétrole. Cette grande incertitude qui entache les recettes pétrolières est une contrainte supplémentaire, et a des implications  budgétaires à court terme, tout comme le fait que le pétrole puisse tarir un jour soulève le problème complexe de viabilité et d’affectation des ressources entre les générations.

Certes, aujourd’hui il est peut-être tôt de parler du tarissement du pétrole tchadien alors même que son exploitation vient à peine de commencer et que de l’autre côté il est fait état de découvertes de nouveaux gisements qui ne demandent qu’à être exploités. Dans ce contexte, la contrainte liée au volume des réserves étant pour le moment levée, il reste que, le poids ce secteur dans l’économie, l’inexistence même de l’industrie pétrolière nationale, les lacunes de la fiscalité pétrolière ainsi que la taille du secteur non pétrolier et la situation des finances publiques sont entre autres des difficultés majeures à ne pas perdre de vue.

Alors se posent véritablement les enjeux d’une politique budgétaire qui cherche non seulement à satisfaire les besoins immédiats, mais aussi qui tienne compte des générations futures. Par conséquent dans une perspective de long terme, il est judicieux que la richesse pétrolière soit utilisée de manière à ne pas hypothéquer la vie les générations futures. Par souci d’équité et de responsabilité intergénérationnelle, voire par prudence financière, la politique budgétaire doit veiller à préserver la richesse publique, le pétrole y compris. Cela suppose d’après la théorie du revenu permanent que la consommation dépende du revenu permanent et dans le cas d’espèce, au rendement implicite de la richesse publique. Or le Tchad comme la plupart des pays petits producteurs de pétrole est price taker et de ce fait les autorités publiques doivent faire face à la volatilité des recettes pétrolières, liées aux fluctuations des cours du brut. Cette problématique demeure tant à court terme qu’à long terme, amplifiée par l’incertitude qui affecte la richesse pétrolière elle-même (évolution des cours, volume des réserves et coût d’extraction).

Il ressort donc de tout ce qui précède que tout consommateur rationnel adopterait une gestion budgétaire prudente, les pouvoirs publics tchadiens à juste titre se doivent de mener une politique budgétaire plus prudente que si les facteurs d’incertitude étaient saisis avec certitude. Ainsi, il est nécessaire de séparer les recettes et dépenses pétrolières et non pétrolières pour dégager un solde budgétaire non pétrolier comme variable principale dans la formulation de la politique budgétaire. Or si on se réfère aux statistiques budgétaires, jamais les recettes non pétrolières n’ont couvert les dépenses de la même nature, c’est pourquoi cette démarche qui vise à isoler dépenses et recettes pétrolières permettrait de mettre l’accent sur le solde primaire non pétrolier et de le rapporter à la richesse publique. Les revenus générés par le pétrole ainsi exclus par principe constituent tout simplement un financement (comme les dons) et permettent l’orientation de la viabilité de la politique budgétaire. Ainsi, les pouvoirs plaçant le solde non pétrolier au cœur de leurs préoccupations, se doivent de le soutenir en accumulant les actifs, une fois que le pétrole aura tari. En particulier le rendement de ces actifs devrait être tel qu’ils pourront financer le déficit non pétrolier et compenser l’épuisement des recettes pétrolières. Il faut éviter surtout de financer ce déficit non pétrolier en mobilisant les actifs ainsi accumulés au risque de drainer tous les actifs du pays et à pousser les pouvoirs publics à l’endettement qui nous installerait dans une dynamique de la dette explosive. Parce que les stratégies d’élimination des dettes ou de stabilisation du ratio (positif) dette nette/PIB ne sont généralement pas compatibles avec la viabilité budgétaire.

 Une autre approche, celle-là très prudente qui consiste à se fixer une règle qui cible un déficit non pétrolier égal au rendement prévu des actifs financiers : la règle du « un tiens vaut mieux que deux tu l’aura » qui prend bien en compte le risque qu’un choc réduise à néant la valeur des réserves pétrolières restantes( Ce peut l’apparition d’une source d’énergie concurrente, plus efficiente et plus rentable qui pourrait rendre le pétrole  pas obsolète mais ferait chuter ses cours tel que son exploitation se serait plus rentable) C’est une forme extrême d’épargne de précaution qui suppose la disparition des recettes pétrolières dans l’avenir.

Les enjeux pour le court terme se posent en termes de poids des recettes pétrolières dans le total des recettes. En particulier les recettes pétrolières constituant la grosse part comme c’est le cas actuellement, la gestion budgétaire à court terme se trouve être compliquée notamment la planification budgétaire et l’utilisation efficiente des ressources publiques du fait que les cours du pétrole sont extrêmement volatiles et imprévisibles. Parce que cette quasi-dépendance des recettes budgétaire par rapport au pétrole ainsi établie rend les finances publiques vulnérables, la volatilité des cours du brut entraînant celle des flux de trésorerie. Il est donc impérieux de lisser les dépenses publiques au lieu de les faire évoluer au gré des fluctuations des prix du pétrole. Ce qui suppose que les pouvoirs publics puissent modérer leurs appétits et non s’adonner à des dépenses somptuaires, à relents fortement électoralistes par exemple. Car les variations marquées et imprévisibles des dépenses et du déficit non pétrolier ont pour conséquence la déstabilisation de la demande globale, l’exacerbation de l’incertitude et la volatilité macroéconomique. Aussi une variation abrupte des dépenses publiques gêne–t-elle les investissements privés et pèse lourdement sur la croissance de l’économie non pétrolière. Il apparaît donc clairement que les variations marquées et imprévisibles des dépenses publiques sont coûteuses et qu’il est nécessaire que les autorités publiques les lissent face aux fluctuations des cours du brut.

Tout cela pourrait donner à croire que les autorités publiques n’auraient pas de marge de manœuvre, inquiétude d’ailleurs exprimée par le grand Enoch Djondang. Mais qu’on se rassure ! Les pouvoirs publics auront bien les moyens de leurs politiques à conditions qu’ils conjuguent ajustement et financement face aux fluctuations de leurs liquidités. En cela une solide position budgétaire et financière semble être la clé de réussite. Par exemple dissocier l’utilisation des recettes pétrolières des recettes courantes renforce le rôle stabilisateur de la politique budgétaire. Toutefois, il sera difficile à l’Etat de tenir s’il finance ses déficits budgétaires par des emprunts extérieurs et/ou intérieurs. Car si les craintes concernant la viabilité budgétaire augmentent, les taux d’intérêts extérieurs seront très élevés ou les biens les nouveaux prêts diminueront fortement. Quant aux emprunts intérieurs, l’effet d’éviction pourra jouer à plein tout comme des effets inflationnistes se manifesteront. Pour ce faire les pouvoirs publics devraient éliminer le biais inflationniste de la politique budgétaire pendant les périodes de vache grâce (le boom pétrolier) et viser des soldes budgétaires non pétroliers prudents, voire réduire à terme le déficit budgétaire non pétrolier. Ainsi pourrait se dessiner la marge de manœuvre budgétaire qui aura pour avantage de renforcer la côte de crédit du pays et de faciliter son accès aux marchés des capitaux.

Par cette contribution j’espère avoir apporté un éclaircissement sur cet arbitrage fait par la loi 001 en fixant à 10 % la part des recettes dites réservées aux générations futures et qui a donné lieu à un débat passionné et passionnant. Ainsi cette épargne constituée répond à des préoccupations amplement développées ci-dessus et les Tchadiens doivent comprendre cette nécessité, même si les besoins de l’heure sont immenses et tenaces. Ne pas le faire obéirait à cette logique qui dit qu’à long terme nous sommes tous morts. Pas vrai n’est-ce pas ? l’autre objectif de la contribution c’est de faire ressortir les conséquences économiques de la loi 001. Il a été démontré que si les dépenses publiques ne sont pas conduites pendant cette phase de boom pétrolier avec toute la prudence nécessaire, le pays doit se préparer à faire face à des crises certaines.

Lapia JAJOWAYE

L'Union des cadres musulmans du Tchad (UCMT) a obtenu du président Déby un beau cadeau à l'occasion de la Journée internationale de la Femme : un bonnet d'âne, ce célèbre couvre-chef " figurant une tête d'âne dont ont affublait les cancres pour les humilier. " (1) En annonçant son intention de faire bientôt adopter le projet de code national de la famille, le chef de l'État a du même coup signifié qu'il n'y a de place au Tchad que pour un seul code de la famille.

Du coup, l'UCMT qui se veut une sorte de " Hezbollah tchadien" tchadien ne sait plus que faire du sien. Cette association était pourtant persuadée d'avoir parfaitement anticipé les désirs du président Deby. Elle espérait pouvoir bientôt lui présenter, sur un plateau d'argent, le précieux bloc électoral musulman soudé autour du code musulman de la famille. Habitués à voir nos dirigeants faire ce qu'ils veulent, les cadres de l'UCMT étaient sûrs de leur coup. Pour ces pseudo-islamistes, ceux qui n'aiment le code musulman de la famille devaient comprendre que " le chien aboie, la caravane passe."

Les militants de l'UCMT n'ont pas pris en compte les contraintes auxquelles fait face le président de la République dans cette affaire. D'un : le chef de l'État ne peut pas soutenir un code dont le contenu s'inscrit à l'opposé du projet de code national de la famille pour lequel le gouvernement a obtenu le concours du FNUAP. De deux : notre pays ne peut pas non plus se donner un code qui viole ses engagements internationaux. Parmi ceux-ci, les Objectifs de développement du millénaire qui découlent de la " Déclaration du millénaire " de septembre 2000.

Les principaux Objectifs de cette Déclaration sont la lutte contre la pauvreté et l'éducation de la jeune fille. En leur point 3, ils ambitionnent, en effet, à " donner à tous les enfants, garçons et filles, les moyens d'achever un cycle complet d'études primaires " et surtout " éliminer les disparités entre les dans les enseignements primaires et secondaires d'ici à 2005 si possible et à tous les niveaux d'enseignement en 2015 au plus tard. " (2) Nous sommes déjà en retard par rapport à ces objectifs internationaux et ce n'est sûrement pas le moment de traîner les pas, même sous des prétextes religieux.

Une démarche rationnelle aurait permis aux militants de l'UCMT de le comprendre et de faire l'économie d'une humiliation publique. Mais lorsqu'on n'a passé son temps à en appeler aux pires sentiments des uns et des autres, à faire du chantage religieux, on n'a plus le temps de raisonner. La logique n'est pas vraiment le fort de ces gens. Je suis sûr que les militants de l'UCMT étaient nombreux dans la tribune, le 8 mars, pour assister aux célébrations de la Journée internationale de la femme ; une fête dont l'ambition, à savoir la promotion de la femme, s'inscrit à l'opposé de leur conception de la femme.

Hier, certains se plaignaient du retard du Nord au plan scolaire et professionnel au point de réclamer des quotas en vue d'assurer la formation de médecins et autres cadres ; aujourd'hui, les mêmes sont déterminés à barrer le chemin de l'école à la moitié féminine de la jeunesse nordiste ! Un scandale, surtout lorsqu'un professeur d'université comme Mahamat Seid Abazène s'embarque dans cette galère au nom de la religion, lui qui devrait plutôt battre campagne pour promouvoir l'éducation des jeunes filles !

Mon " ami " Mahamat Hissène s'est surpassé cette fois-ci. Secrétaire général du MPS, parti au pouvoir, premier vice-président de l'Assemblée nationale, secrétaire général de l'UCMT, idéologue du pouvoir nordiste, il est partout, et sur tous les fronts de la bataille pour le code de la famille. Ce grand voltigeur de la politique nationale vient de connaître un revers sans précédent avec le coup d'arrêt du président au code musulman de la famille. N'avait-t-il donc pas, au préalable, consulté son président sur ce dossier ? Ou bien croyait-il si bien connaître les désirs du chef de l'État qu'une telle consultation n'était pas nécessaire ?

Si Mahamat Hissène a encore une once d'honneur, il devrait démissionner du MPS puisque lui-même et le président Déby sont en total désaccord sur dossier aussi important que celui du code de la famille. Mais je pense plutôt qu'il va donner à César ce qui appartient à Dieu pour conserver son poste. Dieu qui est invisible peut toujours attendre, mais pas César, n'est-ce pas ? Voilà ce qui arrive lorsqu'on se croit investi d'une mission divine alors qu'on a si peu de considération pour les nécessiteux et les vulnérables.

Vous avez donc vu les militants de l'UCMT dans leurs oeuvres, des cadres qui devraient contribuer à l'avancement de la société tchadienne, mais qui s'en font les fossoyeurs au nom d'intérêts égoïstes ! En effet, et ainsi que je l'ai souligné, leur premier objectif était de s'attirer les faveurs de nos dirigeants musulmans. Autres bienfaiteurs " calculés " par les auteurs du code musulman de la famille : les mécènes " religieux " des pays du golfe qui veulent se garantir des tickets pour le paradis en finançant l'exportation, vers les pays pauvres, de l'extrémisme religieux ainsi que l'ont révélé les enquêtes sur certains réseaux terroristes.

Pourtant, si les cadres musulmans avaient seulement pris la peine de regarder autour d'eux, ils verraient que le modèle qu'ils veulent tant copier est en perte de vitesse. Divers pays musulmans reconnaissent désormais la nécessité de corriger les injustices faites aux femmes au nom de la religion, qu'il s'agisse d'un modeste pas, comme chez les Saoudiens qui promettent que leurs femmes pourront voter " prochainement " pour la première fois, ou d'une démarche radicale, comme au Maroc ou en Algérie, deux pays qui ont révisé leur code la famille.

Dans le cas du Maroc par exemple, les autorités ont ouvertement reconnu les limites de l'ancien code. " Une loi qui jette arbitrairement à la rue une femme avec les enfants n'est pas bonne " avait déclaré en juillet 2003 la secrétaire d'état marocaine chargée de la famille, Yasmina Baddou, soulignant que l'ancien code marocain de la famille favorisait la mendicité, la prostitution et le phénomène des enfants de la rue. (3) D'où la décision du Roi Mohamed VI d'en ordonner la révision.

Au lieu de s'inspirer de ces exemples, l'UCMT a préféré fonctionner à huis clos, avec comme résultat l'impasse dans laquelle ses militants se retrouvent aujourd'hui. Dans ce cas, que va faire cette association ?  Toute honte bue, elle se taira, tout simplement ! Elle en avait fait de son projet de code une question de vie et de mort ! " On se livre à un dénigrement en invoquant la scolarisation des filles pour condamner leur mariage (...) L'UCMT s'opposera à tout projet tendant à imposer, arbitrairement et par la ruse, des lois sans fondement " avertissait-elle en effet dans son mémorandum du 25 janvier 2005.

Certes, mais je vois mal ces " cadres musulmans " aller contre la volonté affichée du président Déby, eux qui n'ont jamais trouvé à redire aux actes du chef de l'État ou du gouvernement. Qui plus est, je m'attends qu'ils battent vigoureusement campagne en faveur de l'amendement de la constitution, conformément au désir d'un pouvoir qui vient pourtant de leur dénier le droit à un code musulman de la famille. Vous vous demanderez : comment peut-on prétendre parler au nom d'Allah et se plier si vite à la volonté du prince ?

Hé bien, cela est parfaitement concevable au sein de l'UCMT. D'abord, ces gens qui croyaient détenir les clés de l'Islam ne proposent qu'une lecture (parmi tant d'autres et des moins éclairées !) des textes islamiques. Ils ne pouvaient l'imposer aux autres musulmans qu'avec l'appui de nos dirigeants, appui qui leur a été publiquement refusé cette fois-ci. Ensuite, l'UCMT et le Haut conseil des affaires islamiques ont toujours " ramé " pour le pouvoir, mettant Dieu au service des intérêts bassement matériels des hommes !

La religion est un filon d'or qu'ils n'ont d'ailleurs pas fini d'exploiter. Souvenez-vous de l'onction, par l'imam de N'Djaména, du président Déby comme " candidat des musulmans " à l'élection présidentielle de 2001 ! Cette onction a sûrement ouvert bien de portes à notre imam. Croyez-vous réellement que ces gens vont lâcher leurs privilèges et juteux postes de responsabilité pour la défense d'un code musulman de la famille ? Sûrement pas ! Ce serait mordre la mamelle nourricière ! Du reste, les militants de l'UCMT n'en auraient jamais le courage. Leur préoccupation n'a jamais été de savoir si ce qu'ils disent est vrai ou faux, mais plutôt si cela fait l'affaire de nos dirigeants ou non.

Aujourd'hui, le rejet par le président Déby de leur code musulman fait d'eux les dindons de leur farce, sans aucun moyen de sauver la face. Cela devrait les faire taire et nous permettre d'engager un débat plus serein entre communautés religieuses au Tchad, à condition que les musulmans sincères et courageux prennent enfin la relève. C'est à eux que revient la dure tache d'abattre de toute urgence le mur d'incompréhension patiemment érigé par l'UCMT et les oulémas acquis au pouvoir.

Timothée Donangmaye

(1) Dictionnaire " Le Robert "
(2) Site Internet www.un.org/milleniumgoals
(3) Dépêche AFP postée le 1er juillet 2003. Le même site signale, en parlant de l'ancien code marocain de la famille, que " les mères célibataires ne peuvent pas obliger les hommes a reconnaître leur paternité. Quant aux enfants nés hors mariage et non reconnus par leur père, comme leur mère n'a pas le droit de leur transmettre ni son nom, si sa nationalité, on leur donne un  nom de famille choisi dans une liste préétablie. Leurs papiers d'identité les stigmatiseront comme illégitimes toute la vie ! " 
(4) Journal " Le Progrès " cité par " Tchad et Culture " dans sa revue de presse du 24 au 30 janvier 2005.

La première organisation politico-militaire tchadienne est le Front de Libération Nationale du Tchad, crée en 1966 sur l’initiative du feu Ibrahim Abatcha. En 1968, suite aux dissensions intervenues au sein du FROLINAT, d’autres groupes armés ont vu le jour. Plus tard, après la guerre civile des années 1979-1980, d’autres mouvements politico-militaires sont apparus, lors des rencontres de réconciliation nationale tenues au Nigeria. Ainsi ā Lagos, les leaders de ces organisations ont manifesté leur désir de se regrouper au sein d’un Gouvernement d’Union Nationale de Transition/GUNT, placé sous la direction du président Goukouni Weddeye. Mais dans la gestion pratique du pouvoir politique, ces leaders et chefs de tendance politico-militaires n’ont malheureusement pas démontré leur capacité de travailler ensemble pour sauver le pays et épargner les populations tchadiennes des conflits armés.

Aujourd’hui, soit plus de vingt-cinq ans après, quelle est la situation des organisations politico-militaires tchadiennes ? En fait, combien sont-elles réellement ? Quelle stratégie adoptent-elles face au pouvoir de NDjaména ? Quelle alternative proposent-elles au peuple tchadien? Leurs leaders ont-ils encore la volonté et la capacité de prendre le pouvoir? Seront-ils en mesure de gouverner un jour le pays, sans tomber dans les travers de leurs intérêts personnels ?  Bref, pourrons-t-ils sauver le Tchad ?

La prise de pouvoir par les armes est-elle encore possible ou du moins acceptée dans le contexte international actuel ? La Constitution tchadienne issue de la Conférence Nationale Souveraine et adoptée par référendum, interdit toute prise de pouvoir par les armes et suggère la désobéissance pacifique des tchadiens, au cas où cela se produirait. Alors, quelle autre alternative serait-t-elle possible ? Ces Organisations politico-militaires pourront-elles s’engager à participer aux prochaines élections présidentielles et législatives ? Mais avant cela, peuvent-elles adopter ensemble et proposer une plateforme réaliste de négociation politique sérieuse avec le gouvernement tchadien ? Auront-elles le temps nécessaire de le faire ou le voudront-elles ? Le régime actuel de NDjaména accepterait-il de telle initiative ou démarche ? L’intérêt supérieur la nation tchadienne ne mérite-t-il pas que les protagonistes et adversaires tchadiens ne trouvent enfin une issue politique consensuelle ? Cela éviterait ă nos populations d’interminables conflits qui deviennent un réel  obstacle du développement économique et social du pays.

Certes, il n’est pas question de procéder ici ă une classification rétrospective de ces organisations, moins encore de développer l’historique de leurs activités. Et comme, nous n’avons pas de préférence particulière pour tel Mouvement ou Organisation par rapport ă tel autre, cela nous permet d’aborder cette réflexion sans préjugé, ni jugement de valeur et de présenter notre opinion de manière simple sur cette question assez sensible et délicate.

Peut-on savoir, si les organisations politico-militaires tchadiennes existent encore ? Depuis un certain temps, il n’y a pas d’échos majeurs de leurs activités militaires sur le terrain. Auparavant, il y avait quelques tentatives de regroupement et de réunion par-ci et par-lă. En fait, depuis la création du Frolinat aujourd’hui placé sous la direction du président Goukouni Weddeye, jusqu’ā nos jours, il y avait plusieurs mouvements ou groupes politico-militaires. Certains sont anciens et d’autres de création récente. Compte tenu de la confusion même de leur Statut et surtout de leurs activités, il n’est pas facile de les identifier tous. Mais on peut citer quelques-uns uns comme, le CDR d’Acheikh Ibn Oumar, le MDD de Brahim Malllah, le MDJT du feu Youssouf Togoïmi, le CSNPD du feu Ketté Moise, le FDP du Dr. Nahor Mahmoud, les FARF du feu Laokein Bardé, le FNTR de Mahamat Moussa, le FPRN de Alio Abdoulaye, le RAFAT de Adoum Moussa Seif, le  MUR de Gaillet Bourkoumandah ou encore la CDDC de Hassaballah Soubiane, dit<Bavure>.Cette énumération relative n’est pas exhaustive. Qu’elles soient divergentes ou semblables, certaines avaient réussi à constituer des alliances pour mener ensemble des actions communes. Ainsi les conclaves de leurs réunions avaient abouti ā des regroupements tels, le Front Uni pour le Développement et le Progrès/FUDP ou encore l’Union des Forces pour le Changement/UFC. Mais les activités réellement connues de ces regroupements se limitent généralement ā des publications communes des Communiqués de presse.
Ainsi, les leaders de ces organisations, résident à l’extérieur et circulent un peu partout en Afrique, en Europe, aux États-Unis et au Canada. Certains sont mêmes poursuivis en justice, mais ils prennent le chemin de l’exil sous le couvert de l’opposition politique. Quelques rares parmi eux, semblent déterminés et engagés ă apporter un réel changement du système politique tchadien. Alors que les autres, en nombre de plus en plus croissant et souvent de moralité douteuse, se distinguent surtout par leur opportunisme de politique politicienne et sèment parfois, la confusion au sein de l’Opposition politico-militaire. Néanmoins, tous ces Groupes, Mouvements ou Organisations politico-militaires suivent activement l’évolution politique du Tchad et tentent d’influencer le cours de son histoire politique contemporaine.

S’agissant de leurs activités opérationnelles, on peut noter :
- Certains comme le MDJT, semblent avoir des combattants armés sur le terrain et continuent de temps ă autre ă mener des offensives militaires sporadiques contre les forces gouvernementales, dans les régions Nord du pays. Mais depuis le décès de leur chef, feu Youssouf Togoïmi et avec le départ de certains de leurs dirigeants, leurs actions militaires restent limitées. Aussi, la composition tribale de leur organisation, et l’éloignement  de leur zone d’opérations par rapport ā la capitale tchadienne où s’exerce  la réalité du pouvoir politique, constituent un de leurs grands handicapes.

- D’autres comme le F.N.T du feu Dr.Al-Haris Bâchar transformé en FNTR, faute de combattants sur le terrain ou encore par simple choix volontaire inspiré de la“real politic”, ont abandonné la lutte armée et la prise de pouvoir par les armes. Leurs dirigeants ont décidé de continuer la lutte politique de manière pacifique, tout en utilisant des méthodes modernes de communication avec leur site web, Al Wihdah.

Le Web Site est certes un outil important, mais faut-il encore présenter des informations objectives pour être crédible devant l’opinion publique nationale et internationale. S’il faut s’en servir seulement comme un moyen de propagande politicienne et de désinformation, cela n’améliorerait pas la situation des peuples du Tchad.

- D’autres organisations, regroupant quelques membres de la diaspora tchadienne, se sont transformées en partis politiques en exil. Celles-ci pourraient avoir peut-être quelques sympathisants à l’intérieur du pays, mais n’ont pas d’implantation des cellules locales, ni de réelles activités sur le terrain. En effet, leur activisme n’a pas grand impact sur les populations tchadiennes.

- Aussi, il y a d’autres organisations qui sont restées hybrides, c’est-à-dire se considérant parfois comme de groupes ou mouvements politico-militaires et parfois comme des partis politiques, du fait qu’elles n’ont pas assez ou pas du tout des troupes sur le terrain, ni suffisamment des militants de base sur le territoire national. En effet, leur activisme n’a pas d’effet sur la grande masse des populations tchadiennes souvent indifférentes.

- Parmi ces dernières, en cas de difficulté d’existence, certaines essaient d’impressionner le régime en place au Tchad, pour avoir une porte de sortie honorable et composer avec le pouvoir de NDjaména. D’autres par contre, malgré la dissidence de certains de leurs membres, persistent et continuent ă résister pour aboutir un jour ă un changement radical ou du moins profond de l’actuel régime politique du Tchad. Certes, il n’est pas interdit de rêver en politique...

-Il y a également quelques mouvements ou organisations dont les dirigeants ne trouvent leur salut qu’en résidant de manière permanente à l’étranger pour le besoin de leur cause, souvent inavouée ou exprimée de manière confuse et contradictoire. Ces «éternels opposants» se considérant eux-mêmes comme «des purs et durs», font de l’opposition politico-militaire, un outil de marchandage pour ne pas dire «mendicité» auprès de certains officiels, ministres, ou chefs d’Etat des pays amis du Tchad.

- Enfin, il y’a des mouvements qui n’existent que de nom et dont les dirigeants en quête d’audience politique, tentent d’impressionner l’opinion nationale et internationale par la publication des communiqués et décisions de nomination de leurs représentants, dont ils ne les connaissent que superficiellement et n’ont aucun contrôle. Ils préparent avec tapage des réunions dites de « concertation générale en vue d’adopter une plate-forme commune de l’ensemble de l’opposition tchadienne », mais n’aboutissent ă rien de sérieux et crédible. Pire encore, faute d’argumentations politiques convaincantes ou par incapacité de présenter une analyse profonde et claire de la situation du pays, ils se démarquent souvent par des diatribes stériles, contre le président Idriss Déby. Ces nouveaux politiciens, qualifiés par certains tchadiens « d’arrivistes », en tentant de se hisser au plus vite possible par rapport aux autres opposants tchadiens, s’en prennent parfois maladroitement ă d’autres leaders de l’opposition politique opérant ă l’intérieur du pays de manière pacifique, ou même contre tel autre chef politico-militaire qui semble leur porter ombrage.

Face ă de telle situation que pourrait-on encore espérer des mouvements et organisations politico-militaires ?  Depuis combien de temps les populations civiles tchadiennes ont fait recours ă la lutte armée ? Pourquoi certains ont-ils opté pour la prise de pouvoir par les armes ? Les victoires militaires n’ont jamais apporté de solution définitive aux conflits du Tchad, moins encore de paix réelle aux populations tchadiennes. Et malgré les multiples interventions des forces étrangères françaises et libyennes aux côtés des forces gouvernementales tchadiennes, cela n’a pas éradiqué la rébellion armée, moins encore rétablir la paix définitive et la sécurité dans le pays.

Combien de perte de vies humaines notre pays a-t-il connues? Les leaders et dirigeants politiques actuels, de l’Opposition ou du Pouvoir en place ă Ndjaména, ont-ils évalué les conséquences des affrontements armés dans notre pays ? Les responsables politiques de tous les régimes qui se sont succédés depuis l’accession de notre pays ă l’indépendance, ont-ils tiré les leçons de leur expérience politique passée ? Ont-ils vraiment expliqué ă l’élite politique actuelle, la nécessité de bâtir un Etat viable basé sur le respect des libertés et droits fondamentaux des tchadiens?

Pour régler aujourd’hui nos différends politiques qui sont certes surmontables, n’est-il pas enfin temps d’amorcer l’approche de négociation pacifique sérieuse et non de simple ralliement nous conduisant de facto au parti unique, méthode politique anachronique déjă révolue des périodes des anciennes dictatures africaines.  

Les premières émeutes populaires des années 1963 ă Fort-Lamy (actuelle NDjaména) ne découlent-elles pas de l’interdiction du multipartisme par le feu président François/NGarta Tombalbaye et de l’instauration du parti unique, le PPT-RDA? La création de la première organisation politico-militaire, le Frolinat en 1966, n’est-elle pas une réaction contre les exactions des forces gouvernementales sur les populations civiles ?

Le retard actuel de notre pays par rapport aux Etats de la sous région dans le continent, serait-il pas en partie dū ā nos interminables conflits politiques et affrontements armés? La lutte armée serait-elle plus efficace que la confrontation pacifique de politique partisanne ? En conformité avec le contexte international de l’époque, et suite au renversement du régime dictatorial du président Hissein Habré, le multipartisme a été solennellement réintroduit au Tchad depuis 1990 par le président Idriss Déby. Aucun tchadien ne s’est opposé ă sa restauration, même les mouvements politico-militaires. Alors, pourquoi ne pas participer ă sa consolidation afin de bâtir des institutions étatiques crédibles dans notre pays ?
La volonté politique des leaders et gouvernants au pouvoir semblait parfois faire défaut. En effet, cette volonté politique devrait accompagner les déclarations et décisions publiques. Mais faut-il encore que nos cadres et élites intellectuels chargés de son exécution l’appliquent de manière sérieuse et sans complaisance. Cela devrait se faire dans la gestion quotidienne des affaires publiques et surtout dans l’organisation, le déroulement et le suivi des opérations électorales aux niveaux locales, et nationales. Ainsi de là, résulterons des institutions fiables qui nous éviterait les multiples recours à la lutte armée, mais ne génerait pas les contestations politiques intempestives qui sont parfois nécessaires à l’évolution de la dialectique démocratique.
Le drame du peuple tchadien est que la plus part des dirigeants politico-militaires, certains de nos leaders politiques et beaucoup même de nos cadres et intellectuels, n’ont d’autres objectifs que de préserver leurs intérêts personnels. La défense de leur région vient souvent avant les préoccupations nationales et d’intérêt général. La situation des organisations politico-militaires est complexe, mais elle ne doit pas faire obstruction à l’évolution du développement économique et social du pays.

Les mouvements politico-militaires doivent comprendre l’évidence que la prise de pouvoir par les armes est aujourd’hui révolue. S’ils transforment leurs organisations en partis politiques de l’Opposition, cela serait salutaire pour les Tchadiens. Mais faut-il encore être en mesure de dégager de réelle stratégie de lutte pour la prise de pouvoir de manière légale et pacifique. Certains vont évoquer sûrement les problèmes de fraudes électorales, mais le vrai enjeu dans toute élection, peut se résumer en deux points importants :

-D’abord, la crédibilité des candidats eux-mêmes, c’est ce qui fait réellement défaut chez nos politico-militaires, car ils se sont presque tous discrédités devant l’opinion publique nationale et n’arrivent plus ā convaincre les populations tchadiennes du bien fondé de leurs actions militaires ou politiques.

- Avoir la capacité de mettre en place des structures politiques ā dimension nationale, qui peuvent couvrir et suivre l’organisation et le déroulement des opérations électorales sur l’ensemble du pays. Là-aussi, vu les stratégies et calculs régionalistes ou tribaux de nos leaders politico-militaires, leurs succès au niveau national semblerait hypothétiques, pour ne pas dire, serait aussi un fiasco comme dans leurs activités militaires.

La lutte politico-militaire est certes difficile et longue dans un pays comme le Tchad. Mais, la confrontation de politique partisane n’est pas aussi simple, ni donné ā tout le monde, moins encore aux aventuristes. Après une profonde observation des acteurs et leaders politico-militaires, des enjeux qui les motivent et surtout des stratégies mises en place, il serait utile de rappeler à ces frères, qu’il est temps de cesser de perdre le temps et d’entamer courageusement une nouvelle phase réaliste de la vie politique tchadienne. Cela épargnerait á notre pays surtout la perte d’autres vies humaines.

Mais aussi, c’est par un réel changement de méthode de gouvernance que le pourvoir de N’Djaména pourrait convaincre nos frères politico-militaires à participer au dialogue ouvert et ā la reconstruction du pays afin d’assurer l’épanouissement des populations tchadiennes. Ainsi, nous espérons que cette réflexion sur les politico-militaires pourrait nous amener tous à réfléchir d’avantage et d’œuvrer ensemble pour bâtir enfin un Etat uni et crédible où toutes les sensibilités politiques pourrons s’exprimer dans le respect des droits et libertés fondamentales, en vue d’une alternance démocratique pacifique.

Dr. Hassane Mayo-Abakaka

Il n’est de meilleur ciment social que le travail.

Au Tchad, qui est responsable de nos malheurs et qui ne l’est pas ? Quand des médecins, professeurs, ingénieurs, vétérinaires, ou agronomes etc. se reconvertissent dans la politique ou cherchent des bureaux climatisés au lieu d’exercer leur vocation première, on doit se poser des questions.

A bien voir, lire et écouter, sur la toile (Internet), les Tchadiens n’auront que leurs yeux pour pleurer les années ou même les décennies à venir. De l’intérieur comme de l’extérieur la vue est sombre. Journalistes, analystes, étudiants, tous convergent vers la théorie et la politique.  

Chers compatriotes, notre passion pour la politique nous empêche de voir la réalité pratique de notre économie même si cette dernière est primordiale. L’énergie fournie pour changer la politique actuelle de l’extérieur, peut être adaptée et transposée à l’économie, pour le bien être de la population tchadienne et donc nous tous.

Le pays produit des biens agricoles et d’élevage, mais personne ne veut en parler : peut-être qu’on attend Microsoft pour créer des emplois. Les tomates, les mangues, la gomme arabique, le sorgho ….pour ne citer que ceux-là, sont vendus sans valeur ajoutée. Le manque de volonté politique et la concentration de têtes pensantes dans la capitale et les bureaux ne donnent pas de perspectives d’avenir.
Tout le monde veut s’enrichir et donc les raccourcis pour atteindre tous les rêves, c’est la politique. En politique et commerce on n’a pas besoin d’aller à l’école argumentent certains, surtout dans les « carrefours ». Je me réserve de commenter ce dernier.

Au Tchad comme partout en Afrique, il est rare d’entendre un homme politique parler dans sa campagne de créations d’emplois et des entreprises pour faire vivre la population dans sa dignité. (Un atelier avec 2 employés est une entreprise).
Le langage de nos hommes politiques est celui hérité des négriers blancs et des colonialistes qui pillaient le continent en promettant quelques paquets de sucres ou des pacotilles aux autochtones. Aujourd’hui, l’héritage perdure grâce à la démagogie des hommes politiques, à l’ignorance et à la pauvreté des populations qui manquent de tout.

Dans les campagnes politiques on promet monts et merveilles : si vous votez pour moi je vous construirais des hôpitaux, des écoles ; vous aurez beaucoup d’argent, etc. Jamais vous n’entendez le mot emploi même dans la démagogie. (Le travail qu’il a fui pour la politique). Cette façon de faire a atteint le peuple à tel point que celui qui ne promet rien n’a rien car personne ne vote pour lui. Un crime démocratique contre le pauvre peuple qui n’est pas éduqué et formé pour cette « démocratie bâtarde » discutable sur ce continent.

Par ailleurs, personne ne peut ignorer la situation que vivent les Tchadiens aujourd’hui. Mais rien n’empêche de mettre l’économie en avant, qu’on soit en démocratie ou en dictature. Toutes les grandes démocraties occidentales ont vu les dynamismes économiques avant la démocratie. Car la démocratie est difficilement compatible avec la pauvreté et l’ignorance.
La politique, tout le monde en parle en théorie, mais en pratique elle est aussi la gestion, l’économie, l’administration, la résolution du chômage…

Étudiants des tous bords, universitaires, enseignants, chefs d’entreprises, consultants, politologues, politiciens, il est temps de se débarrasser de ces lunettes intellectuelles dont la visibilité est un peu encrassée et se limite à des visions théoriques.

Pourquoi ne pas faire des rapports voire même dix (10) pages chacun selon sa compétence et polluer les bureaux de l’état, comme ça au moins demain on pourra dire que j’ai proposé mes idées et qu’on me les a jetées à la figure.
Selon un dicton « La théorie c’est quand on sait tout et rien ne fonctionne, la pratique c’est quand tout fonctionne et que l’on ne sait pas pourquoi ». En faisant beaucoup de pratiques, certaines choses peuvent bouger sans se rendre compte. Et faire des rapports, c’est déjà faire un pas vers la pratique. Nous devrions nous mettre au travail, apprendre sans arrogance « aide-toi, le ciel d’aidera » de l’extérieur ou de l’intérieur, chacun peut apporter ses idées dans le ministère de sa compétence. Je suis convaincu que la réussite communautaire ou collective est la somme des réussites individuelles

Le Tchad appartient à tous les tchadiens et les adversaires politiques ne sont pas des ennemis. Des réunions à paris pour changer la donne c’est bien, mais une réunion pour l’économie et l’investissement sera plus que bien.

«Qui d’autres que les tchadiens doivent porter leurs causes ?»

Issa Mahamat Abdelmamout

L’échec patent du mot d’ordre de « ville morte » lancée conjointement par la CPDC, les partis alliés et la société civile, y compris l’UST, devrait être l’occasion pour les acteurs publics de réviser leurs critères d’analyse. En effet, fort du succès indéniable du boycott massif du référendum et du vote du « non » par les partisans même du pouvoir MPS, l’opposition avait commis sa première erreur d’appréciation en croyant en la paternité de cet événement. Il est vrai qu’en l’absence d’une rétrospective rigoureuse des processus passés, la CPDC peut se targuer d’avoir été l’auteur du mot d’ordre de boycott du référendum. Cependant, en analysant autrement les données, on pourrait soutenir que la manière assez cavalière avec laquelle le pouvoir MPS avait procédé au recensement, ne pouvait qu’encourager ce mouvement de boycott massif. Le recensement s’était fait à domicile, en l’absence des chefs de famille allés travailler. Beaucoup d’électeurs avertis étaient déjà exclus du vote par ce procédé. Moi-même, qui avait demandé dans la presse locale aux compatriotes de se faire recenser, quitte à ce que les forces politiques et de la société civile prennent leur responsabilité pour répertorier et dénoncer les fraudes sur les listes électorales, je ne réussirai jamais à obtenir une carte d’électeur !

Une autre raison du boycott massif a été donnée par les compatriotes Dingamnaïssem Nébé et Donangué Guy Blaise dans leur témoignage du 25/05/05 « Ne touchez pas à la Constitution » in Ialtchad.com (forum actualités) : Si, sur 5 millions de cartes d’électeurs produits, seulement 1.400 000 auraient été distribuées dans le Sud majoritaire, arithmétiquement il était difficile au pouvoir de faire sortir physiquement 3.600 000 électeurs des bourgades du Nord pour voter « oui ». Ce qui était un « auto-boycott » organisé par le pouvoir lui-même, faute d’électeurs physiques pouvant aller voter ! Les autres raisons ont été largement relevées par la presse locale, mais le point commun de démotivation des citoyens était : « ça ne sert à rien d’aller voter si mon choix ne sera pas pris en compte ».

Avec cette lecture plutôt critique, on peut minimiser l’effet du mot d’ordre de la CPDC tout en lui reconnaissant une part de la gifle du 6 juin dernier. Maintenant, de là à appeler à la « ville morte » pour les mêmes raisons évoquées, les enjeux n’étaient plus les mêmes entre l’opposition et la population. En effet, autant la population ne croit plus à la voie des urnes, autant elle n’a pas perçu l’issue de la stratégie de « ville morte » de l’opposition. Au vu des réalités africaines, est-ce que la ville morte seule pourrait contraindre le pouvoir à renoncer à ses intentions ? Seuls des naïfs pourraient s’y laisser prendre ! Alors, l’échec du 27 juin serait un autre camouflet infligé cette fois-ci à l’opposition pour son manque de réalisme et ses mauvais choix.

L’opposition tchadienne ne s’est pas encore remise en cause sur trois points fondamentaux :

  • Son instabilité chronique qui déroute ses propres militants appelés à défendre tour à tour des positions contraires du jour au lendemain, tantôt pour, tantôt contre le pouvoir selon que ses leaders sont ou non aux affaires ;
  • Le manque de courage personnel de ses leaders, refusant toujours de prendre la tête des marches pacifiques, au motif d’éviter les balles des mercenaires du régime, ils ont préféré les mots d’ordre lancés depuis leurs salons de thé comme si la masse citoyenne devait leur servir d’appât ; avec un électorat de plus en plus rajeuni, impatient au changement et nerveux, l’attitude des leaders de l’opposition a créé un fossé d’écart sous leurs pieds. À titre d’exemple, après l’enterrement du jeune militant de l’UDR abattu en 2000 par la police GR devant chez M. Kebzabo, les femmes décidèrent spontanément de marcher. A la surprise générale, celles des leaders s’engouffrèrent chacune dans leur voiture au lieu de donner l’exemple : les autres femmes, sidérées, renoncèrent alors de servir d’appât pour ses grandes dames de la République et leurs époux !
  • Enfin, le péché mignon de l’opposition tchadienne est la marche du caméléon : en effet, en dehors d’aboutir toujours au schéma de gouvernement d’ouverture sans programme commun ni pouvoirs réels, les pressions envisagées par l’opposition visent souvent le cours terme, surtout les intérêts corporatistes des leaders. Cela, la population semble l’avoir compris après 14 années de tâtonnement, en comparaison avec les expériences plus encourageantes d’autres pays africains où l’esprit de responsabilité était à la vraie mesure des enjeux.

Tout ceci aura pour effet d’installer durablement le pays dans les errements et l’échec total de la démocratie, et justifiera un jour l’avènement d’une dictature transitoire pour remettre de l’ordre. Un pouvoir qui poserait des actes contraires à la volonté des citoyens même légalement, et une opposition qui n’arrive pas à se mettre à la hauteur des vrais enjeux populaires, c’est le meilleur décor pour l’avènement imminent de révolutionnaires intransigeants et intègres. La « révolution des mangues » préconisée par M. Sougui Nour ou la proposition de sortie de crise en 8 points faite par M. Bourma Daoud Ahmat dont l’essentiel figure dans le Manifeste de la Renaissance Nationale (tous in www.ialtchad.com ), sont des probabilités qui échapperaient totalement au pouvoir et à l’opposition dans leurs capacités analytiques et tactiques actuelles. Comment en serait-il autrement quand les indicateurs sociaux et économiques au rouge vont même cesser bientôt de clignoter (exemple de l’agonie de la filière coton) ? Une opposition responsable devrait savoir choisir les bons mots d’ordre face à un pouvoir minoritaire certes, mais fortement soutenu de l’intérieur par une intelligentsia de la bouffonnerie et des cercles néocoloniaux insensibles à la liberté des peuples qu’ils exploitent et oppriment depuis des générations. Déjà affaiblie en elle-même, malgré ses potentialités indéniables, l’opposition tchadienne risquerait de signer sa propre perte en ne faisant pas son autocritique.

En un mot, la classe politique, pouvoir et opposition, vient de subir la correction magistrale et simple des citoyens les 6 et 27 juin dernier. Chacun fait comme s’il ne s’agissait pas de lui, mais les choses ne font que commencer. Car, contre toute attente, un jour viendra où le sort du pays se jouera en définitive dans la rue…Parions-le !

Enoch Djondang

Ce qui s’est passé c’est une question d’hystérie qui ne laisse personne indifférent et qui nous montre comment nous sommes gouvernés. Un gouvernement de léthargie qui ne se souci d’aucune éthique de responsabilité et de vouloir faire dans la règle de l’art. Comment expliqué que le chef de l’Etat d’une grande nation comme le Tchad qui se veut un modèle en Afrique central ne soit pas informé par son entourage de la date fatidique de décret de promulgation de du référendum après modification de la Constitution. Si nous comprenons bien le chef de l’Etat lui-même a déclaré tout récemment que le « Kermesse de désordre est terminé » mais là nous voyons le contraire et le désordre continue de sévir de plus belle.  Nous avons des institutions juridiques, un ministère de tutelle, des conseillers juridiques à la présidence, à la primature, à l’assemblée nationale et j’en passe. Nous avons un gouvernement structuré avec des secrétaires généraux du gouvernement. Nous avons le cabinet civil du président de la république qui doit être un système de veille et d’alerte du président de la république.

Dirigé un pays est différent de diriger une entreprise, et même dans ce second cas une entreprise est un centre décision compacte qui gère son information à temps réel pour être au-devant des meilleures entreprises côtées.

Le pape du Management Kotler disait « Gérer son entreprise c’est géré son information et géré son information c’est géré son avenir ». Dans la tracée des choses, nous assistons à une situation où le chef de l’Etat n’est pas tenu informer des cruciaux problèmes de son pays, ou simplement il est mal entouré, ou bien encore il est entouré par des gens qui ne se soucie que de leur intérêt personnel sans loyauté et dévouement à leur chef. Dans ce cadre je n’accuse pas Idriss Déby de laxisme, mais ceux qui l’entourent et qui obéissent comme des bénis Oui – Oui. Nul n’est prophète dans son pays. Déby n’est pas prophète au palais rose. Et même s’il est, il a besoin d’être conseillé, d’être contredit, d’être confronté dans ses idées afin de trouver des solutions idoines aux problèmes posés. En un mot il ne peut pas tout faire. Et c’est pour ça qu’il a délégué des responsabilités, et ceux qui l’ont doivent y veiller et en assumer la responsabilité et non pas se laisser guider par un cerveau qui n’est pas le tient.

Le peuple Tchadien a besoin d’être gouverné autrement, par des Hommes capables qui prennent des initiatives, des patriotes ayant un sens civique et l’amour de leur patrie.

Aujourd’hui on se trouve devant un dilemme. La date officielle de la promulgation du décret de referendum est passée, et il n’est prévu dans aucun passage de la constitution de promulguer le décret dans deux ou trois mois après modification mais dans 15 jours plus 8 jours de grâce qui fait en tout 23 jours après modification de la constitution.

L’attention de l’opinion nationale et internationale a été attirée par l’opposant Ngarlédji Yorongar. Depuis c’est un silence de mort qu’on observe du côté de la présidence de la république et de l’assemblée nationale. Le dernier remaniement gouvernemental ne dit rien au peuple tchadien. Nous voulons des réponses justes, des solutions appropriées, un issu de sortie favorable et bénéfique pour tous. Donc il faut poser le problème dès maintenant et en débattre, si possible initier des rencontre entre gouvernement – opposants- société civile. Ne restons pas à la dernière minute pour mettre le peuple Tchadien devant un fait accompli sans justice et antidémocratique. Par ce que si Déby a été choisi pour être élu c’est dans la démocratie que cela doit se passer même si beaucoup n’y croit pas trop. Mais chacun de nous est appelé à défendre l’image de son pays quoi qu’il en soit, n’oublions pas que nous sommes d’abord des Tchadiens par de vers tout et Déby est le président de tous les tchadiens.
La démocratie n’est plus un objet de l’histoire, ni assujettie à des conditions de possibilité. Elle est une revendication essentielle de toutes les sociétés, un droit fondamental qu’exigent les hommes dans tous les lieux et toutes les sociétés, quoi qu’en disent les derniers culturalistes. Il est, à jamais, acquis que la seule légitimité acceptable est la légitimité démocratique. Le défi même de l’époque est d’inventer la démocratie là où les «conditions» ne lui sont apparemment pas favorable. L’onde choc provoquée par cet oubli peut être considérée comme à l’origine du fossé existant entre l’«élite intellectuelle» et les «masses». Si les premières, emportées par les bouleversements à l’échelle mondiale, ont fait de la démocratie leur cheval de bataille, les secondes, bien que conscientes de son caractère salutaire, y cherchent encore leurs marques. L’on doit s’interroger alors sur les causes d’un tel décalage dont l’une des conséquences déplorables est la perte de repères, voire une crise d’identité politique qui ne dit pas son nom. Il y a une sorte de statisme qui donne l’impression d’une vie politique mouvementée au Tchad. L’agitation sociale est aggravée par une crise d’identité politique, dans une série de convulsions dont on n’est pas sûr de l’issue bénéfique au sens de la gestation d’un cadre nouveau. Autrement dit, nous voyons depuis plusieurs mois une scène politique mouvementée sur laquelle les acteurs se cherchent des rôles lorsqu’ils ne se contentent pas de faire de la figuration. On dirait même qu’ils trouvent leur utilité sociale dans ce seul fait d’être là où cela se passe. Au mieux, de faire bonne figure pour ne pas perdre la face. Une telle situation ne peut conduire qu’à de multiples interrogations. Est-on arrivé à une impasse politique et sociale sans l’avouer ? Ou bien, la génération d’hommes politiques en place a-t-elle atteint toutes ses limites ? Ou encore, ne doit-on pas reposer la question de la place et du rôle des partis dans notre démocratie ? Le plus inquiétant, cependant, est que tout le monde est quasi convaincu de l’inexistence de toute alternative alors que nous nous trouvons dans un pays dont l’action et la lucidité de la société civile et des forces vives doivent faire leçon en Afrique centrale. A-t-on définitivement cru au caractère indispensable de la politique politicienne telle qu’exercée par les entrepreneurs politiques au sein des différentes formations qui agitent notre quotidien, jusqu’à oublier d’attirer l’attention de chef de l’Etat sur un sujet aussi capital ?

L’expérience historique en matière politique a démontré que la reproduction sociale et la perpétuation du système clientéliste a été la malheureuse et seule constante depuis l’indépendance du Tchad. Et c’est comme si tout le monde, en même temps d’y croire, s’en accommodait. La croyance au caractère incontournable de l’engagement partisan, avec un militantisme alimentaire devant servir les intérêts particuliers, au-delà de toute préoccupation éthique, s’enracine bel et bien. Pourtant, avec l’avènement de l’alternance, il y avait un état d’esprit positif qui inspirait autre chose. Il y avait, là, une occasion en or de procéder à la révolution des mentalités après celle des urnes qui en était, sous certains angles, le signe annonciateur. Malheureusement, comme pour donner raison aux tenants de l’holisme méthodologique, l’homme-acteur devient vite prisonnier du système et la machine infernale se remet à tourner dans le même sens pour les mêmes «classes».

Devant une telle situation, où le débat public se réduit aux invectives renvoyées et reformulées, on doit, déceler les signes d’une usure. C’est que le débat - s’il en est un - ne fait plus sens et que les politiques de tous bords n’ont plus la capacité de résoudre les problèmes et de comprendre les demandes sociales qui ne manquent pas. Les citoyens ordinaires ont comme l’impression d’être oubliés et de ne plus servir que de vivier électoral que viennent se disputer des entrepreneurs-militants lors des différentes échéances. Le pays vit au rythme d’une éternelle campagne électorale. On a oublié que cette dernière servait à discuter les différents projets rivalisant de patriotisme, de sérieux, d’ambition à l’approche d’une élection. A défaut de projets convaincants, les différentes formations partisanes se réfugient dans le maniement de discours de type utopico-sophiste, lorsque le machiavélisme politique reste l’apanage d’une caste.

Notre actualité politique fournit des exemples d’une pertinence incomparable de ce processus de l’évolution cyclique du discours et des attitudes militantes. On fait la critique du système en place tant qu’on y est pas associé, pour finir par son apologie irraisonnée lorsqu’il nous ouvre ses mailles. Si seulement la nouvelle recrue devait, ainsi, contribuer à l’amélioration du système qu’il intègre dans le sens d’un apport positif, la transhumance serait, paradoxalement mais salutairement, une chance pour la politique. Mais, généralement, c’est le contraire qui se produit. Avec le malheureux effet d’en faire une voie d’ascension sociale au mépris de toutes les valeurs tant vantées par les chantres de notre nationalisme alors débordant.

Lorsque les partis et acteurs politiques se renvoient la responsabilité de l’extrême politisation de l’Etat qui devait être le garant de l’éthique de la neutralité objective, c’est qu’on est en mal de repères. Le fait que la société civile devient, de plus en plus, la cible des attaques politiques, est un signe que les formations partisanes ont dilapidé leur capital dans des querelles insensées et se sont rendu compte de leur homogénéité d’action et de vision. Si on se vaut tous, doivent-ils penser, les adversaires changent de bord et le combat de nature ! Une extrême prudence s’impose, alors, pour la société civile qui ne peut se transformer en parti des acteurs ordinaires, mais doit rester l’alternative et faire l’écho des préoccupations générales noyées dans les eaux troubles de la compétition politique. Cette dernière est, certes, l’arôme nécessaire à la confrontation des idées indispensable à la viabilité du système démocratique. Cependant, lorsqu’elle se fait aux dépens de l’acteur principal qu’est le citoyen, elle repose, avec acuité, le problème de la représentativité politique qui n’est pas qu’un simple idéal. Une concertation élargie à toutes les forces vives serait un début de solution à cette crise d’identité politique. Il ne s’agit pas de pourparlers dans lesquels on perdrait son âme pour être écouté, ni de se rejeter mutuellement pour se faire entendre. Simplement, il faudrait arriver à un état d’esprit citoyen qui aiderait à dédramatiser la contradiction et en faire le socle de la critique constructive. Autrement dit, les différentes ambitions que les acteurs politiques - du pouvoir comme de l’opposition - ont pour le Tchad, doivent motiver l’action de chacun. Sans faire de l’opposition systématique ni de l’entêtement politique, tous doivent travailler pour l’évolution de la chose commune et l’émergence d’un Tchad émergent.

Ceci ne veut point dire une uniformisation qui tuerait le débat, véritable stimulant permettant l’éclosion de toutes les énergies positives. Seulement, on devrait arriver à cet état d’esprit selon lequel toutes les bonnes idées pour le Tchad seraient à prendre au-delà des appartenances partisanes et des ambitions personnelles. Si on arrive à ce stade, la démocratie, alors libérée de la mainmise des partis et des entrepreneurs politiques, comme idéal ou système permettant un développement harmonieux pourrait, enfin, commencer à faire sens. Et de là nous trouverons peut être ensemble une solution à cet imbroglio. Reste à savoir que doit-on faire démocratiquement pour trouver une alternative devant cette situation. C’est un sujet qui nous interpelle tous, loin d’une démocratie excessive à la Tchadienne.

Adoum GAGOLOUM

L’angoisse exprimée par le peuple tchadien face à ses politiciens semble de plus en plus inquiétante et devient comme un effritement qui mérite aujourd’hui une réflexion pour revivifier le pacte fondamental par lequel est lié le peuple Tchadien à ses gouvernants.

Face au déficit communicationnel, l’histoire a ainsi placé le pays au cœur d’inévitables tensions entre les libertés individuelles et les libertés collectives, entre la recherche du profit et la quête de l’intérêt général, entre la toute-puissance du marché et la nécessaire intervention de l’état. Et, si on est arrivé là c’est parce qu’on est mal parti et continue souvent à mal partir.

Interpellons nos dirigeants sur la quintessence de la communication politique. Il serait urgent pour que notre pays s’accomplisse, s’armer d’une philosophie propre aux réalités tchadiennes.

Pour ne pas plagier il faut savoir innover et qui dit innovation doit tenir compte de la nécessité de contextualisation par rapport l’environnement socioéconomique du Tchad. Les tenants du succès d’une quelconque initiative sont certes peu nombreux dans notre pays et ceux qui le sont ne tiennent pas compte de ces réalités socioéconomiques.

Contrefaire, copier, démarquer, imiter, piller voilà comment on fait de la politique au Tchad, or il fallait non seulement soigner son image et son verbe, voir le désir de plaire périodique mais éveiller le peuple tchadien sur ce qui se passe dans son pays et ensuite dans le monde.

La communication politique est désormais incontournable au niveau de l’échiquier politique tchadien. Elle peut être parfois une arme redoutable pour contrecarrer certaines attaques d’une opposition farouche. Et à ce niveau le régime de Deby est moins présent. Pourtant Déby a été celui qui a su le mieux à faire usage : « Le MPS vous a emmené un grand cadeau et ce cadeau n’est ni or et ni argent, c’est la démocratie ». Cette communication n’est-elle pas masquée le fait qu’il n’y avait pas de réels programmes et des initiatives démocratiques. Une communication persuasive qui est devenue à la longue une communication spectacle, celle qui triomphe aujourd’hui dans notre pays. Mais de spectacles, il n’y en a pas tous les jours. Il faut faire appel aux idées qui elles doivent être permanentes dans le sens d’une communication persuasive. Et c’est là le bât blesse avec le régime actuel, c’est qu’on ne sait pas même pas montrer ce qu’on a fait et ce qu’on fait, expliquer ses actions quand elles paraissent douteuses et s’expliquer sur ces silences et ses absences lorsqu’ils suscitent des interrogations. C’est aussi cela l’expertise en communication politique, ce n’est pas seulement créer le feu lors des grands moments électoraux, c’est aussi savoir entretenir la flamme après la victoire.

Le plus souvent nos dirigeants, nos opposants font campagne sans un réel programme politique structuré, ferme et prometteur. Nous ne sommes pas là pour écouter des insultes ou des insinuations à l’égard d’autrui. Il faut distinguer ce qui objectivement est bon et utile pour le peuple de ce qui emballe, attire ou diverti le peuple. La spécialité des politiciens c’est de jouer sur le deuxième cas qui est sûrement utile pour les politiciens mais pas forcément pour le peuple.

Le peuple tchadien dans sa majorité est suffisamment mature pour faire la part des choses entre le divertissement et la réponse à son besoin socioéconomique pour lequel le politicien s’est engagé, juré, promis. La communication politique a des effets sur l’entendement des tchadiens, cela résulte d’une stratégie combien pensée.

Manier très mal la parole publique peut coûter à un régime ou à un parti politique candidat. Il faut cultiver la communication dans la sincérité et dans une volonté réelle de faire pousser des idées entre le peuple qui doit être souverain et les responsables politiques.

Les hommes politiques notamment doivent comprendre qu’ils ne sont aucunement des ennemis mais des adversaires dans la complémentarité des idéologies et modèles politiques. L’homme politique doit surtout se comporter comme un véritable éducateur et par conséquent toutes ses actions doivent être concrètes et justifiées.

Le peuple tchadien à bien marre de ce jeu politicien qui pollue de plus en plus le climat social et économique du pays. Il ne s’agit pas de se réfugier derrière une idéologie ou un modèle économique spécifique pour nourrir des rêves de développer un pays. L’Etat et son peuple doivent être acteurs car il faut avant tout être républicain, c'est-à-dire des hommes et des femmes qui se veulent progressistes et donc prêts à servir la cause de la nation et non malheureusement ceux qui veulent en jouir sans participation sous forme de travail honnête et efficace. L’Etat républicain n’est pas seulement chargé d’établir des règles et de veiller au respect strict de la déontologie. Il doit légitimement intervenir pour favoriser la rentabilité de toutes les activités économiques dans le pays notamment les entreprises nationales et même privées et voire favoriser également la constitution de grands groupes de taille internationale. L’Etat républicain se doit aussi lorsque l’emploi est menacé et la cohésion sociale minée, de participer au sauvetage économique. Cette République ne peut nouer des alliances que dans le partage de ses valeurs les plus élevées et dans le but de les défendre conformément à sa vocation universelle. Enfin, l’Etat républicain doit se saisir de tous les problèmes de la cité et être donc l’expression du peuple car c’est l’expression du vrai, du beau, du juste. C’est défendre en un mot les aspirations et les ambitions du peuple. Lorsque tous ces piliers sont enfin suivis par l’Etat, il appartient maintenant au peuple de l’aider et de le soutenir à franchir le cap car être républicain aujourd’hui, c’est résister aux tentations individualistes, corporatistes, communautaristes de notre société. Ce n’est pas s’accrocher à des comportements purement opportunistes induits par des intérêts personnels tel que cela se passe aujourd’hui dans le système politique tchadien (et c’est très dommage), mais, au contraire, approfondir des principes porteurs d’un projet politique moderne. C’est enfin agir avec conscience que la République c’est lorsque son peuple se sent acteur de son propre développement et prêt à assumer son propre destin.

Ainsi face aux défis de la mondialisation, c’est seulement par la conjugaison de ces efforts que le pays pourra sortir «la tête de l’eau» ; car le développement d’une nation n’est pas l’extension à la dimension de la planète de toutes les activités économiques et l’adoption par toutes les nations et les communautés d’un modèle économique et social.

Cependant, il est clair que ces notions ne sauraient être de simples danses de style et doivent renvoyer à des phénomènes de management de types nouveaux concrets et palpables. La bonne gouvernance et la transparence ont comme corollaires la lisibilité et la visibilité de l'action gouvernementale et sont forcément sous-tendues par une politique de communication sans détours.

Les rapports des corps de contrôle étatiques décelant des manquements graves à l'orthodoxie des règles de la comptabilité publique doivent être portés à la connaissance de l’opinion publique et ce, sans préjudice des sanctions encourues par les auteurs. Cette dynamique doit guider tous les actes de gouvernement.

Cette publicité entraîne 3 conséquences majeures : 1) L'effectivité de l'accès des journalistes aux sources de l'information 2) L'exorcisation du phénomène de la rumeur publique 3) L'éclosion d'une société civile. Si on lui prive l'information par la grande porte, il l'aura par la petite porte. La rumeur publique procède de la même logique, moins on communique plus développe la rumeur publique.

Enfin il ne saurait y avoir d'éclosion d'une société civile sans la disponibilité permanente des actes des gouvernants relayés à grande échelle par les mass-médias. En effet, dès que les actes des gouvernants sont connus par les citoyens à tous les niveaux, s'instaure inéluctablement une discussion informelle sur leur opportunité ou non qui à son tour est relayée par les mêmes mass-médias de façon ascendante. L'on parle alors de feed-back auquel les gouvernants ne sauraient être insensibles. Ainsi l'opinion publique arrive-t-elle à influer sur les actes des gouvernants ? Et aujourd'hui plus que les efforts légitimes du journaliste tendant à obtenir l’information qualifiée à tort de confidentielle, c'est le déficit de communication à temps réel sur des questions sujettes à discussion comme celles du pétrole ou des marchés publics voir encore des nominations complaisantes.

J'estime que le débat est intéressant dans la mesure où il pose un problème central dans le commerce social qu'il soit diagonal, transversal ou vertical comme c'est malheureusement le cas le plus souvent. En effet un examen critique de la communication des hommes politiques tchadiens ou plus précisément ceux qui sont aux commandes de l'Etat laisse apparaître une logique unilatérale pour ne pas dire dissymétrique. Les hommes politiques bombardent le public de slogans et de formules sans toujours se poser des questions sur la réception qu'en fait ce dernier. Et ceci est en porte à faux avec la logique même de la communication qui suppose une identification commune à un certain nombre de codes et de valeurs, condition nécessaire au succès communicationnel. Or on note qu'il y'a un décalage manifeste entre les soucis premiers de ces hommes politiques et les besoins exprimés ou diffus des populations locales. La conséquence immédiate est que le débat politique, depuis longtemps, tourne en boucle sur des thèmes récurrents qui ont pour noms invectives ou promesses à tout va entre autres.
Il nous semble dès lors opportun de circonscrire le cadre à l'intérieur duquel les horizons communs sont déterminés et définis nécessitant au passage honnêteté et désintéressement chez les politiques-gouvernants et éducation et discernement chez les populations. Il y'a du chemin avant d'épouser les paradigmes communicationnels tels que connus à l'heure actuelle dans le monde.

La communication politique ne doit pas se résumer aux discours, meetings, émissions de radios et télés, interviews.
Donc, il faudrait dès à présent faire la nuance et éviter de ternir l'image du politique.
Même, une vie de famille exemplaire est un atout en communication politique.

Adoum GAGOLOUM

Après 14 ans d’absence, j’ai fait un court séjour au pays.

Je vais vous faire partager, sans prétention aucune, quelques observations que j’ai eu à faire durant mon séjour. Ces faits, d’autres les ont déjà relevés avant moi, mais en parler encore et encore, pourra, je l’espère, faire réveiller les consciences.

Et enfin, c’est un peu ma contribution, ma petite pierre, pour le moment, dans l’édification d’un Tchad plus beau, plus grand et plus vivable.

Quelques faits marquants :

1 – N’Djaména ou «Une ville sans Maire »
Premier constat : N’Djaména semble n’a pas un maire. Si oui, on dirait qu’il ne sait pas pourquoi il occupe ce poste.
La première impression que j’ai eu de N’Djamena, c’est la saleté de la ville. Quatorze ans après, rien n’a changé. Les rues sont envahies d’ordure ménagère. Les sacs plastiques tapissent les rues. Les égouts sont béants et les eaux usées et tous autres déchets y sont stagnants. Tout le monde déverse ses ordures dans la rue, sans savoir qu’il se nuit à lui-même car ces ordures sont la source majeure de pas mal des maladies et cet état de fait entraîne un problème de santé public.

Comparativement à N’Djaména, Moundou, où j’ai eu à séjourner pendant deux jours, est beaucoup plus propre. J’ai eu l’impression que la population est mieux sensibilisée sur la salubrité. Il y a moins de sacs plastiques dans les rues et cela me fait dire qu’il y a un maire à Moundou.
À mon humble avis, il faut sensibiliser la population. Les gens peuvent se réunir en association de quartier, association de rue, afin de gérer eux même leurs problèmes immédiats et en suite de proposer des solutions aux autorités.

Prenons un exemple : un monsieur qui a une villa et une voiture qui coûtent plusieurs millions, habitant un quartier où sa villa est entourée des maisons en poto-poto avec une rue transformée en dépôts d’ordure, les caniveaux bouchés, ce monsieur-là peut initier la mise en place d’une association et de prendre en charge une partie des frais d’entretien, de ce fait, il se rendra service à lui-même.
Il faut absolument des initiatives individuelles pour le bien collectif.

  2 – Le mépris du pauvre
J’ai été témoin de plusieurs événements qui montrent le mépris qu’ont certains de nos compatriotes envers les plus faibles, les plus pauvres, bref envers l’autre.
J’avais un voisin, au cours de mon séjour, qui avait mis sur le trottoir un énorme groupe électrogène dont le bruit empêchait de dormir même les occupants d’une maison qui se situerait à 500 m, alors que ce voisin, tranquille dans sa chambre climatisé, son salon électrifié passe une nuit sans souci. C’est du tapage nocturne.
À cause de cette personne, d’une seule personne et sa famille, des nourrissons, des enfants, toute une famille, tout un carré ne peuvent pas dormir tranquillement, d’où le cortège de toutes les maladies dues à un trouble de sommeil.
S’il était un citoyen consciencieux, ce monsieur placerait son groupe à l’intérieur de sa villa et le munirait d’un silencieux. Il semble que cet accessoire coûterait « un peu cher ». Vu l’état de sa villa, cela peut être très modique pour lui. Il a choisi l’économie de cette somme à la santé et le respect de ses voisins. Attention, il n’est pas le seul à avoir un tel comportement, il y a en à chaque coin de rue.
Je suis écœuré par ce comportement. À mon humble avis, les gens doivent dénoncer ces agissements en justice et demander des dommages et intérêts. Mais comme les Tchadiens sont fatalistes (Allah bess sawa) et beaucoup de ceux qui me lisent diront « Pourquoi faire ? Rien ne va changer ».

Au contraire, tant qu’on n’en parle pas, c’est difficile que les responsables s’en rendent compte. À force de dénoncer ces faits, de multiplier des plaintes cela finira, incontestablement, par avoir un résultat. J’en suis sûr et j’en appelle à mes chers compatriotes Tchadiens pour qu’ils ne baissent pas les bras. Réveillez-vous les gars. « Rome ne s’est pas faite en un seul jour ».

3 - Les interminables barrières des brousses
Ces barrières interminables à l’intérieur du territoire national, tout le monde en a parlé, a dénoncé, a crié jusqu’à l’épuisement et moi aujourd’hui j‘en joins à ma voix à ceux qui m’ont précédés. Il y a une barrière de police et/ou de gendarmerie et/ou de douane, à chaque entrée d’un village.
Pourquoi les paisibles voyageurs (petits détaillants le plus souvent) sont-ils rackettés au vu et au su de tout le monde ? Pourquoi ne voit-on pas les conséquences sur l’économie du pays, d’autant plus que l’économie informelle tient une place très importante dans l’économie du pays ?

Toutes ces dépenses supplémentaires seront supportées par le consommateur final qui est très souvent le pauvre paysan et éleveur du fin fond du pays.
Pourquoi il n’y a pas la libre circulation de biens et personnes à l’intérieur du pays ? Où sont passés nos dirigeants dont la première responsabilité est de s’occuper du pays et du bien-être de sa population ? Où sont-ils ?

4 – Les Urgences des hôpitaux sont Urgences que par nom
Je vais vous relater un fait dont j’ai été témoin et acteur.
Un jour, vers 2 heures du matin à Moundou, on cause avec mon frère, quand on apprend que son épouse est tombée dans le coma. Vite on transporte la malade à l’hôpital central. Arrivée aux urgences, je porte ma belle-sœur dans mes bras et cours pour la déposer à l’intérieur sur un brancard. Entre temps dans la même salle, sont assis autour d’une table, une aide-soignante, un infirmier et une troisième personne. Bien que je porte une mourante, personne ne daigne bouger. Je me retourne vers eux et les informe que j’amène une personne dans le coma. Alors un dialogue bizarre s’engage avec l’infirmier. Sans bouger de sa place, l’infirmier me lance, « est ce que tu as le carnet ?»
Je réponds « mais, je vous dis qu’elle est dans le coma et vous me demander un carnet. Occupez-vous d’elle et moi je m’occupe du carnet ».
Il persiste : « mais il me faut son carnet pour noter les observations ».
Je perds ma patience et on se lance des incivilités et ceci pendant une bonne dizaine de minutes. L’infirmier, s’estimant agresser a appelé les forces de l’ordre, alors que ma belle-sœur se trouve dans un état critique.
Immédiatement, un gendarme de garde, à demi-réveillé, se pointe et demande « est ce que c’est vous qui agressez les médecins ?» avant qu’on ne lui réponde, il reconnaît un de ses supérieurs et demande à tout le monde le calme. 
Quant à l’infirmier, lorsqu’il comprend la situation, se tait un moment avant de continuer à insulter la fonction annoncée et refuse catégoriquement de prendre en charge la malade. L’autre infirmier et l’aide-soignante, à leurs tours, refusent catégoriquement d’assister la mourante (non-assistance à personne en danger). Par chance, le vacarme a réveillé, je dis bien réveillé, l’infirmier major de garde qui dormait dans une pièce voisine. Excédé mon frère prend son épouse pour l’amener vers un autre lieu de soins mais l’infirmier major l’en dissuade, ainsi que nous aussi, et lui demande de le laisser traiter la malade.
Finalement, après une demi-heure, la malade est prise en main par un corps médical dans ce qu’on appelle « Urgences de l’hôpital de Moundou ».

Bien évidemment, j’ai bien fait savoir à cet infirmier, qu’il n’a aucune conscience professionnelle, aucune déontologie de son métier, aucune éthique médicale.

Il semble que c’est aussi monnaie courante à travers tout le pays et je propose qu’il faut là également réagir pour changer la situation car, ces genre d’infirmiers sont des brebis galeuses et ne doivent pas salir la réputation d’autres qui sont bien plus meilleure et dont la présence permet d’éviter beaucoup de drames.

5 – Le téléphone portable
Évidemment, cet outil est plus que nécessaire dans le monde de technologie dans lequel nous vivons, mais je pense que bon nombre de nos compatriotes ont compris autrement l’utilité de cet appareil (exception faite, pour les gens qui s’en servent comme outil de travail). C’est le suivisme et le m’as-tu vu de mes compatriotes, cette fierté déplacé (pourquoi l’a et moi pas) de vouloir vivre au-dessus de ses moyens, de copier les autres même si on n’a pas les mêmes revenus.

Je ne comprends pas qu’une personne qui habite un quartier quelconque, dans une maison non électrifiée, avec un revenu mensuel incertain, se procure un téléphone portable. Cette situation à plusieurs conséquences :

  1. a) Il doit charger régulièrement la batterie de l’appareil, comme il n’a pas d’électricité chez lui, il doit se déplacer chez les gens pour quémander de l’électricité.
  2. b) Il doit acheter une carte téléphonique prépayée tous les deux mois au minimum (à vérifier) même s’il n’a pas encore consommé ses unités téléphoniques
  3. c) Étant donné que cette personne a des revenus incertains, cela entraîne des problèmes financiers en plus.

6 – L’absurdité du Tchékitine (jeter de billets de banque au cours des soirées musicales)
On doit interdire (même par une loi) cette pratique d’un autre âge, une pratique pervertie par des inconscients.

Comment imaginer qu’une personne saine de corps et d’esprit, puisse verser plusieurs dizaines de milliers de francs en une soirée, rien que parce qu’un petit musicien, griot de temps modernes, lui déclame quelques fausses louanges.
Que ressentent ces gens lorsqu’ils passent devant un mendiant qui cherche uniquement à manger à sa faim ?
C’est une insulte envers ces braves pères (ou mères) de famille qui se saignent pour assurer le quotidien.

Je suis sûr que les adeptes de cette pratique, ont quelque part, un parent, un ami ou un voisin, qui ne prend pas les 3 repas quotidiens. Je suis sûr que le commerçant qui a constitué sa fortune sur la base des économies des centimes, ne sera jamais de ces gens-là.

Que le bon Dieu, le Tout Puissant Miséricordieux, vienne en aide à notre beau pays.

Je tiens à remercier mes frères, sœurs et amis qui m’ont comblé de bonheur au cour de ma présence au milieu d’eux. Comme on l’a dit quelque part, « si l’étranger qui va chez quelqu’un sait tout ce qu’il apporte à son hôte, il serait jaloux et repartirait avec » ; si vous savez ce que vous m’avez procuré comme bonheur, vous en serez jaloux.

Et puis il y a ma mère. Dame courage, comme bien d’autres fils et filles en ont sans en apprécier la valeur. Merci à ma mère qui m’a pardonné, m’a serré dans ses bras malgré le tort que je lui ai causé suite à cette longue absence. Un pardon qui m’a permis de me réconcilier avec moi-même.

Saleh GOUKOUNI

Il y’a 20 ans, disparaissait feu Idriss MISKINE (Que Dieu l’ait en sa sainte miséricorde). Nous avions voulu matérialiser cette commémoration par la parution d’un ouvrage intitulé
 « Vie et mort d’Idriss MISKINE. ».

Nous n’avions pas été à la hauteur pour publier le dit ouvrage de manière concomitante avec la commémoration du vingtième anniversaire de la disparition du défunt. Nous faisons notre, la conviction de l’homme d’Etat qui avait dit : « Nul n’est besoin d’espérer pour entreprendre ou de réussir pour persévérer »

Mon propos aujourd’hui et ce, à titre personnel répondre à une lettre émanant de Monsieur Néné Hémir TORNA, pas pour l’intérêt que je porte au contenu dont l’auteur a réussi l’exploit de faire émerger de ma mémoire une vielle Assertion de Bossuet : « Il faut être économe de ses mépris, il y’a tant des nécessiteux. », mais essentiellement raconter modestement l’homme : : Idriss MISKINE.
Mais puis- je m’empêcher de révéler et répondre aux élucubrations truffées dans la missive de Torna ? D’où un écrit en abyme comme il vous sera donné de constater.

Monsieur TORNA officier de police et à Sciences-po. (pas moins), avait traité des sujets pourtant sérieux avec légèreté, et une confusion déconcertante.

Soit, Mr TORNA avait suffisamment connu l’homme au point de savoir des choses et qu’il n’a pas tout dit, et que nous autres ignorons et par conséquent, nous échappent. Ou il ne sait rien du tout de feu Idriss, et par des contorsions olympiennes, il avait slalomé de tergiversations en contrevérités. Périlleux exercices.

MISKINE, nom prédestiné n’était pas homme à aimer les honneurs encore moins à être idolâtré. C’était simplement un homme imbu d’idéaux, un soixante-huitard dans sa forme adolescente et à la sauce tchadienne. L’homme un peu rebelle qui luttait à contre-courant comme dirait Kafka. Il n’était pas de ceux qui cherchaient le pouvoir pour le pouvoir.

Après l’avènement de 1975, l’arrivée des militaires au pouvoir. Le CSM (Conseil Supérieur Militaire.) avait par souci de représentativité, proposé par deux fois au défunt un poste ministériel. Du haut de ses 26 ans, la tête sur les épaules, il déclina les offres. Attitude interprétée à contrario comme sympathie pour le FROLINAT. Désintéressé était l’homme.

En 1978, quand Habré dans la faveur de la réconciliation nationale, consulta Idriss pour une entrée imminente dans le gouvernement qui devrait être constitué ; Il n’avait pas fallu moins de trois réunions regroupant ses différents amis et proches pour l’en dissuader Ces consultants de circonstance partaient de supputations et d’objectifs différents. S’il y’avait de ceux qui donnaient leurs avis inspirés par le souci national, en évoquant la réconciliation des fils du Tchad comme tremplin pour un Tchad stable qui s’attellera à son développement, en place et lieu des guerres fratricides. ; Aux nordistes pleins d’amertumes, revanchards qui considéraient qu’il est impensable qu’Idriss n’aille épauler Habré dans cette tâche ardue qu’est l’établissement de la règle de 14 préfectures.

Un autre groupe se distinguait sous le sceau de la discrétion, En misant sur le défunt, en espérant que la présence de Miskine à coté de Habré contrarierait le dernier dans ses desseins ambitieux et démesurés. C’étaient les sympathisants idéalistes du grand FROLINAT.

Ne manquaient pas à la concertation ceux pour lesquels, être ministre n’est pas seulement un honneur personnel mais la gloire de la région voire celle du village.

Tous étaient en désaccords selon l’approche mais d’accord pour qu’il aille. Équilibriste.

Vinrent les événements de 1980, notre pays sombra dans la grande tourmente de son histoire.

A l’instar de nos gentillets politiques (actuels), des tendances variaient en nombre croissant qui n’a d’égal que le taux d’inflation des républiques bananières.

Les FAN étaient une des composantes. Idriss MISKINE comme d’autres hommes pétris de nationalisme et de sincérité tels Ousmane GAME, Abdramane HAMDANE (qu’ils reposent dans la sérénité) avaient déterminé leurs positions, fait leur choix et pris leur camp. Animés par leurs idéaux, ils croyaient fermes faire prévaloir la prééminence des valeurs telles : la lutte contre l’injustice, l’abolition du népotisme dans un TCHAD un, indivisible, digne et souverain dans ses frontières.

Perspicaces étaient ceux qui doutaient que Habré n’incarnait pas ses valeurs. Habré avait relativement (par rapport aux autres chefs de tendances) l’adhésion des tchadiens et suscitaient même l’admiration de bons nombres d’africains. Il serait intellectuellement malhonnête de ne pas le reconnaître.

En cette triste période : La menace libyenne était patente. L’idée expansionniste de Kadaffi passait dans sa phase hégémonique. À juste titre, l’ombre de Kaddafi avait galvaudé les louables intentions des brillantissimes tchadiens autant intègres que sincères qui se trouvaient au sein du GUNT, Messieurs Goukouni, Acheikh, Négué djoko entres autres. Amenés à composer avec d’individus ternes avides « du macaroni libyen » l’expression est d’Habré.

Le C.C.F.AN , arrivé au pouvoir se trouvera gangrené par son propre « Boss ». Le nationaliste se métamorphosera en super claniste non sans avoir cultivé le régionalisme. Machiavélique dit-on ! L’U.N.I.R est devenu le D.E.R.G . Habré le clone de MENGISTU, en plus criminel. Le despotisme institutionnalisé, le liquidationnisme le lot des tchadiens.

Alors les hommes intègres qui juraient de changer le Tchad s’étaient trouvés aspirés, broyés, réduits à néant par un système alimenté par d’autres Tchadiens pernicieux, cyniques et vénaux ceux-là.

TORNA : « l’ignominie qu’a connue la communauté hadjaraye de 1987 à 1990 a une relation directe avec l’engagement quasi aveugle du défunt. » Affirme notre fin limier d’officier de police.-N’eûrent-été la légèreté et la précipitation dont vous faites montre dans vos convictions, nous serons tentés de vous demander de diligenter l’enquête sur la disparition du défunt-. Enfin ça sert à quoi un officier de police ?

Soyons sérieux. .Y’a-t-il lieu de rappeler à notre officier, qu’Idriss MISKINE que nous portons certes encore dans notre cœur est décédé le 07/01/84 et qu’il avait été enterré le même jour. Établir une corrélation entre ‘l’ignominie qu’a connue la communauté hadjaraï et Miskine, ne peut relever que de l’imagination fertile d’un adepte de navets policiers.

En effet après la disparition d’Idriss, un climat de suspicion s’était installé entre les ressortissants du Guera (et pas seulement) et Habré. On parlait du mal-être Hadjaraye généré par la disparition subite d’Idriss dans des circonstances douteuses. Dans tous les milieux, chacun allait de sa version, à tel point que lors d’une réunion de solidarité des ressortissants du Guéra, le représentant d’un notable arabe déclara en substances : « Alors que les autres se concertent la nuit tombée, vous mes frères hadjaraïs, vous vous réunissez en plein jour.» Remarque avisée qui interpellait à la vigilance.

Justement les autres : Habré entouré de quelques proches occultes concevaient un plan à inscrire dans un programme sciemment élaboré pour contenir toutes tentatives ou prétendues telles, en éliminant boys, bouchers, officiers ou combattants de base, intellectuels ou analphabètes. Pourquoi faire compliquer quand on peut faire simple : Le générique Hadjaraye suffisait. Seuls Messieurs Mahamat NOURI et Taher GUINASSOU furent parmi les rares à signifier à Habré leurs désapprobations et se sont désolidarisés de l’entreprise.

L’ordre donné les agents de la D.D.S (police politique) et la garde présidentielle. Passèrent à l’action. Nombreuses étaient les victimes qui avaient été cueillies dans leur sommeil, lesquelles subiront les supplices les plus abominables dont seuls les bourreaux de la D.D.S, ingénieusement en excellent. Le Tchad de Habré peut s’en glorifier. Les rescapés -comprenez ceux qu’on n’a pas réussi à mettre la main dessus ont rejoint d’une façon ou d’une autre les montagnes se réorganisèrent : Le MOSONAT était né.

Notre officier parlait d’ignominie. Ignominie…dites-vous ? C’est un euphémisme de grande taille. Ce fut un carnage. Emporté dans votre élan vindicatif, vous considérez qu’Idriss MISKINE en est le responsable. .Pendant que vous y êtes pourquoi ne pas lui attribuer : « Pendez-moi, brûlez mes villages, quant aux miens faites en des bûchers ».N’est-ce pas du Molière ça ! Changeons les décors.

L’idée de L’AJEG (Association des Jeunes du Guéra.) n’était pas mue par une quelconque considération tribale, et d’ailleurs le nom de Miskine ne peut être approprié à des telles approches. Encore moins que les zaghawas aient fait des émules chez les hadjarais. (comme s’ils ne sont faits que pour singer). L’étroitesse d’esprit peut mener à tout. Quand on honore des hommes tels Djamous, GODY Haroune et autres braves anonymes (qu’ils reposent en paix.). C’est au-delà d’une préconception tribale. Ils bénéficient d’une autre dimension, celle-là est nationale. Ils avaient contribué à la destitution de Habré et c’est le peuple Tchadien entier qui en est leur reconnaissant. Car ils ont sacrifié tout ce qu’ils avaient de plus cher, leur vie. Pour une cause juste de surcroît s’ingénier à confiner ces vaillantes personnes à leurs régions c’est blasphémer leurs mémoires. La victoire du 1er décembre fut celle d’un peuple, quoiqu’ usurpée par la suite par des opportunistes de tous bords. Et plus consternant l’usage honni du pouvoir qu’en font leurs anciens compagnons vivants ceux-là.

Le recours au prisme n’a pas d’espace dans la logique d’un Tchad uni et Solidaire que nous clamons de toutes nos forces.
-« Dieu se rit des créatures qui se plaignent des effets dont elles chérissent les causes. »

Je vais tenter de répondre à la fameuse « question qui vous taraude depuis quelques moments », vous dites bien depuis quelques moments. Vous n’êtes pas trop enclin à faire travailler votre mémoire. La question d’autres se la posent depuis des décennies Je vous cite : « Pourquoi les hadjaraïs sont utilisés comme accessoires pour la conquête du pouvoir ? Et une fois au pouvoir…» Formulée par mes soins en m’inspirant de la conception que vous avez de la chose, votre question peut être comprise comme telle : Les hadjaraïs ont toujours été avec d’autres bien sûr, de tous les combats et répondent absents quand il est question du partage du gâteau n’est-ce pas ?

Votre question me parait tout à fait légitime quand on se met dans la logique conceptuelle de leurs différents compagnons d’armes. La question, et la réponse (votre désir en somme) que vous attendez sont malsaines dans leur essence, s’il faut inscrire une telle approche dans un cadre large, national. Faut-il continuer à cultiver un tel état d’esprit sans perpétuer les maux dont est sujet notre cher pays ? N’est-il pas urgentissime de songer aux voies et moyens qui pourraient nous permettre d’éradiquer ces pandémies afin que le Tchad soit viable ? Autrement, nous nous retrouverons face à de tels phénomènes de façons itératives et récurrentes qui conduiront notre pays de son agonie actuelle à une disparition inéluctable. Surpassons-nous mais ne soyons pas masochistes.

En effet notre officier de police et à sciences Pô à Marseille justement, trouve que les hadjaraïs sont utilisés comme accessoires dans les différents combats. Accessoires, je récuse le mot à moins qu’en dehors du bel accent chantant, les marseillais prennent leurs aises en définissant autrement les mêmes vocabulaires de la langue française. Ou faut-il accorder cette bévue, à l’actif de faute d’attention, histoire d’avancer. Mais je vais m’hasarder dans la voie anthropologique pour lever toute équivoque :
Le hadjaraï (pas de la ville comme ils aiment à le répéter) est le produit d’un environnement physique et social cristallisé par la rudesse spatiale, un relief abrupt où il faut composer adroitement avec des éléments hostiles, des normes éthnosociales rigides, une éthique ferme.

Ces éléments ont fait cet homme sociable, affable, discipliné mais insoumis (durant la colonisation, se voyant dominés et impuissants face aux forces coloniales, une centaine de jeunes filles et garçons gravirent la montagne une fois arrivés au sommet, ils se sont tenu les mains et se sont laissé tomber dans le vide.)–témoignage révélé dans un ouvrage dont l’historien KODI Mahamat a dans sa bibliothèque et dont j’ai égaré les références.- Le hadjaraï par essence est sincère, fidèle et confiant (qualités qui frisent la naïveté ou perçues comme telles) ; Il ne redoute pas le sacrifice. Il est en général courageux et endurant.

Ses qualités intrinsèques n’ont pas échappé aux colons : Au Tchad, Le Guéra constituait le principal réservoir supplétif de l’armée française en difficultés. L’embryon de l’armée nationale tchadienne et de la gendarmerie est constitué en bonne partie des ressortissants du Guéra. Paradoxalement, nombreux étaient décorés de la croix de la valeur militaire par la (mère patrie) et remerciés pour services rendus à la France, mais n’auront pas l’aptitude militaire de franchir le grade fatidique d’adjudant-chef dans les corps nationaux. Une consolation : En janvier 1973 la promotion de la gendarmerie avait été baptisée à titre posthume : promotion DAGA.

En 1979, des bataillons entiers (anciens de l’armée nationale) avaient rejoint les F.A.N. de Habré faisant le gros de troupes. Tandis qu’autour de l’intrépide ’Abdelaziz Izzo Miskine, bon nombre de ressortissants du Guéra combattaient dans les F.A.P. de Goukouni ; alors que le chef d’état-major de C.D.R. de feu Acyl Ahmat( que la terre lui soit légère), n’était autre que le Vaillant Gamané (que la paix soit sur lui). La région du Guera de par ses fils était à elle seule une tendance. Erreurs d’appréciation des uns et des autres ? Engagements sans à priori justifiés par des raisons (idéologiques) qui excluaient l’exclusivité d’une considération régionale et/ou tribale ?

Notre souhait aurait été que ce potentiel conjugué aux efforts d’autres hommes de bonne volonté aurait pu contribuer à un Tchad autre que celui que nous connaissons.

La philosophie du hadjaraï parait incompatible et s’accorde mal avec la forme de la gestion de la cité à laquelle nous commençons à nous faire. Paradoxalement, par sarcasme on nous prête le « nom » de caillou. Étymologiquement caillou vient du latin calculus d’où l’origine du mot calcul en français. On ne prête qu’aux riches dit-on, alors que le hadjaraï n’intègre pas le calcul dans ses calculs tout simplement parce qu’il n’en est pas question quand il s’agit des rapports humains. La parole donnée est un gage, un pacte scellé est sacré. Il lui arrive de ne pouvoir se détacher de son moule. Il a toujours tendance à penser que l’autre a la même échelle d’appréciations d’éthiques que lui. Ce qui n’est pas le cas dans ce Tchad de prédateurs.

C’est à vous donner la nausée n’est-ce pas Monsieur l’officier de la police ? Un peu d’antiémétique ne vous fera pas du mal. Au point de vous renier car tout simplement vous accusez la nature et ou le destin, et Je vous cite : « Que le sort a fait que nous soyons de la même région…». Courage, fuyons les montagnes.

Pour faire simple, je vais être amené à recourir à feu Senghor qui dans une réflexion de bon sens et qui doit interpeller tout bon nègre disait : « Il n’y a pas des français noirs, il y’a des noirs français.» Subtile approche. Incombe à vous alors de faire de votre propre mot compliqué et complexé « L’hadjaraïtude » ce que bon vous semble.

Officier rompez le rang.

Faites une cure d’antihistaminique qui vous guérira de l’allergie des ponctuations dont vous souffrez. Vous aurez le mérite d’épargner à vos lecteurs d’interpréter confusément vos propos dont l’un des paragraphes : souligne : « Particularité démontrée avec la découverte des charniers à 150 mètres de son domicile de quartier de sabanghali le 16/12/1980 feu Miskine ne pouvait ignorer l’existence ». Rien que ça ! Un peu d’exercices et on retrouverait les victimes de cette barbarie (Que Dieu ait leurs âmes) dans la cour de la maison du défunt.

Vous trouvez « Que le génocide survenu quelques années après n’était que bêta ». Quelle que soit la position de votre variable, il existe des valeurs qui lui sont soit supérieures, inférieures ou égales. On ne va pas se livrer à une algèbre macabre et litanique mais retenez seulement que le génocide défini comme l’extermination en masse d’un groupe pour une raison ou une autre ne peut être gradué (et sur quelle échelle ?) Un génocide est un génocide.

-‘’Chacun préfère plutôt croire que juger’’ Sénèque.

Et subitement. Vous pensez aux points là où on ne vous attend pas. Salut l’artiste. « Il n’est pas dans mon intention d’absoudre quiconque loin de moi toute idée de distribuer de bons et de mauvais points». Commencez déjà à être généreux avec vos points à vos propres phrases. Et si vous voulez qu’on s’emploie à donner des points. Au vu et à la lecture de votre papier duquel je retiens le contenu, stylistiquement incohérent, constitué des phrase biaisées (manque de courage dans l’intention), un argumentaire insuffisant, un fond vindicatif révélé par des phrases où les vocabulaires les plus courants sont écorchés, une syntaxe démembrée.. Pour tous ces attendus, Monsieur l’officier vous méritez un zéro pointé.

Il n’est pas original que d’affirmer à être loin et longtemps de son terroir, nous perdons non seulement notre état d’âme mais aussi nos réalités. Savez-vous qu’en bons montagnards chez les hadjraïs, la représentativité de la communauté (même traditionnelle) ne repose pas sur un hypothétique croisement des chromosomes. En clair ce n’est pas une question d’hérédité ou un fait systémique. Le chef est désigné en fonction de sa probité, de sa personnalité, de sa prestance…Au chef désigné de ne pas trahir la confiance qui lui est faite et qui lui confère la légitimité. D’être à la hauteur. Autrement il est destitué comme il a été désigné. Ceci étant souligné, les représentants actuels qui souffrent d’insuffisances à votre goût, et rassurez-vous.

Je ne vous déments pas, mais je m’interroge quelles marges de manœuvres ont-ils ?

Pour réaliser votre vœu (au cas où vous regagnez le rang) : pour les faire partir il ne suffit pas de se contenter du gentillet espace que nous offre le site ialtchad. Il faut plus.

À bas alors les tenues de parades, d’officiers soient-elles

Rien n’est plus aisé que de se retrouver au sud de la France et vilipender des jeunes « quelques » selon vous- pourquoi pas 2 ou 3 pendant qu’on y est-qui s’évertuent à se retrouver au sein des associations (que vous trouvez modestement caricaturales), afin de confronter leurs idées, approfondir des réflexions avec le seul souci de dégager des projets susceptibles d’améliorer le lendemain ?

Contrairement à ce que vous avancez les jeunes de l’AJEG ne sont nullement en quête d’un symbole mais s’identifient à un homme dont les qualités humaines, entre autres : le partage méritaient le respect. Tout ce qu’il entreprenait, il le faisait avec abnégation. Humain, tolérant (en dépit de ses fulgurants emportements connus de tous), son courage et sa témérité forçaient l’admiration et le respect des combattants indisciplinés. Idriss Miskine incarnait le tchadien fier et sans complexe dans un Tchad à l’image du Guéra où musulmans (avec des imams de renom), des chrétiens (les 2 premiers jésuites tchadiens) et des animistes (des chefs de culte margaï respectés) cohabitent en intelligence et en harmonie. Oui à cet homme tout simplement en l’homme que les jeunes de l’AJEG (pas qu’eux) se reconnaissent... Attitude qui nous réconforte d’autant plus que cette jeunesse fait montre d’une prise de conscience en parfaite adéquation avec les soucis de tout digne tchadien : Un Tchad de paix, de tolérance et de solidarité excluant les considérations religieuses, régionales.

Haï ou adulé Idriss Miskine ne laissait personne indifférent. À cet égard, même ses adversaires pas ses ennemis comme il aimait à le répéter, trouvaient en lui l’homme fédérateur, l’homme du consensus.

L’option du 3e homme susurrée dans certaines chancelleries ne gambergeaient pas dans l’esprit des politologues ès affaires tchadiennes par hasard. Elle traduisait le souci de matérialiser l’aspiration d’un peuple tchadien dépassé par les affres des soubresauts politico-militaires de leur pays.

Approché par les milieux français, Idriss Miskine de retour de Paris s’est confié à Habré -pas moins-. Fidélité, naïveté, Je penche pour les deux. Habré n’a pas attendu longtemps pour traiter de ‘’pauvre imbécile le conseiller de François Mitterrand ‘’ lors d’une conférence de presses qui a eu d’échos en France. Le journal le monde en avait fait la une.

Soupçonneux, était Habré qui adepte des pratiques occultes, avait demandé le concours d’un marabout du nord du Cameroun féru en voyances afin de lui déterminer le devenir de son règne. La prédication n’avait pas tardé et révélait : Votre futur remplaçant se prénomme Idriss. Ca peu heurter les incrédules et ébranler la rationalité. Rien n’eut été su si le vénérable marabout par acquis de conscience ou par remords avait dépêché un de ses disciples auprès de la famille du défunt pour leur exprimer sa compassion et ce, après la destitution d’Habré bien sûr et la prise du pouvoir par Idriss…Déby celui-là.

En 1980, j’avais eu le privilège de recevoir une lettre (très révélatrice) émanant d’Idriss alors qu’il partait à Nairobi via Kinshasa accompagné de Monsieur Ali Salim. Laquelle lettre (dont je suis encore en possession) mentionnait dans un des paragraphes : « …Quant à moi ne te fais pas de soucis. Au moment où notre pays traverse la plus dure, la plus rude histoire de son existence ma vie n’a de sens qu’en témoignant d’une manière positive pour son devenir, son avenir en tant qu’État, en tant que Nation. Je peux disparaître d’une minute à l’autre par une balle ou par une fatalité quelconque. Ainsi je serai arraché aux miens... ;».

Au-delà du caractère prémonitoire de la lettre, ces passages impriment la volonté inébranlable et l’ambition de l’homme pour son pays, tout en ayant conscience du sacrifice à consentir.

En devisant avec quelques politiques tchadiens (adversaires d’hier, amis ou anciens compagnons jusqu’à la ‘’fatalité’’) avec lesquels il m’avait été donné de partager l’intimité du contenu de la lettre, une fois la tristesse nostalgique contenue, des gorges encore nouées et vibrantes s’accordent : finissons l’œuvre.

Oui œuvrons pour « l’avenir, le devenir de notre pays en tant qu’Etat, en tant que Nation.».
À Dieu nous appartenons et à lui nous retournons
MISKINE repose en paix.

Doungous DAGA NANGTERLE

Où s'arrêtera la fulgurante ascension de Mahamat Hissène ? L'ancien directeur de publication du Progrès a décroché, en l'espace d'un an, les postes si convoités de premier vice-président de l'Assemblée nationale et de secrétaire général du MPS, au grand dam des nombreux militants de la première heure. Sous d'autres cieux, de telles promotions seraient célébrées comme le triomphe du mérite et de la compétence. Au Tchad, et dans le cas de Mahamat Hissène, elles exemplifient le règne de l'arbitraire et la manipulation du système politique à des fins purement égoïstes.

Alors qu'un congrès ordinaire du MPS venait de se tenir, c'est un congrès extraordinaire du Conseil national du salut (comité central) qui a élu MH. « par acclamation ! » Un scénario qui choquerait jusqu'aux Nord-Coréens ! On est en droit de se demander comment celui-là qui n'avait recueilli que deux voix (dont la sienne !) aux élections primaires du 4e arrondissement de la capitale, a réussi à faire l'unanimité au plan national.

« Nous nous opposons à la candidature de Mahamat Hissène au 5e arrondissement car ce dernier a été déjà battu aux élections primaires du 4e arrondissement, » avaient écrit ses camarades du parti dans un communiqué de presse daté du 8 février 2002. Ce même jour, ils adresseront à la Ligue tchadienne des droits de l'Homme une lettre dans laquelle ils accuseront leur parti « qui prône la démocratie » de « faire fi des aspirations » des militants et leur imposer « des candidats du sommet. » Dans une autre missive adressée au Bureau exécutif national, les militants avaient mis en demeure leurs leaders nationaux en termes clairs : « Voilà, nous vous écrivons une fois de plus pour dénoncer l'imposition de votre candidat baladeur et impopulaire Mahamat Hissène dans notre circonscription électorale du 5e arrondissement. »

Cela n'empêchera pas le nouveau SG du MPS de prétendre au lendemain de son récent « plébiscite » que la démocratie s'est renforcée au sein de son parti. « Auparavant, le SG était désigné par le Congrès. Maintenant, il est désigné par le CNS (Conseil national du salut.) C'est pourquoi, je dis qu'on a réduit le pouvoir à ce niveau pour le redonner plus bas » a-t-il déclaré dans une interview publiée par son journal Le Progrès le 24 novembre 2003. Comme si les 363 membres du CNS étaient plus représentatifs que le Congrès du parti ! Poursuivant sur la même lancée, MH assure que les dirigeants du MPS veulent en faire « un parti de masse. On va sentir le MPS beaucoup plus dans ses cellules plutôt qu'au bureau national, à N'Djaména. » Quelle hypocrisie de la part de quelqu'un qui a été imposé aux militants de la base !

Pour l'ancien patron du Progrès, tout est apparences, tout ce qui est d’origine louche peut toujours être blanchi à coups de beaux discours et subterfuges. MH ignore cependant une dimension élémentaire de la communication humaine : dès l'instant où l'on dit ou écrit quelques mots, on se révèle beaucoup plus qu'on ne le souhaite. Prenons un exemple. Dans son interview au Progrès du 24 novembre 2003, le tout nouveau SG du MPS a déclaré : « Mon sentiment, c'est d'abord celui de la servitude à l'égard du parti. » Or, le dictionnaire  Le petit Robert nous enseigne que le mot servitude signifie « état de dépendance totale d'une personne ou d'une nation soumise à une autre. » Dans le même registre, ce dictionnaire signale des mots comme asservissement, soumission, sujétion !

En voulant nous dire qu'il comptait se mettre au service du parti, MH nous a involontairement révélé son vrai sentiment : celui de n'être qu'un pantin, simple instrument d'une machination visant à préserver le statut quo au Tchad. Ce qui nous amène à nous intéresser aux éléments qui ont amené les tenants du pouvoir à miser sur notre ex-confrère. « L'ancien directeur de publication du quotidien Le Progrès n'a pas de personnalité, donc est manipulable et malléable» écrivait Benjo dans N'Djaména Bi-hebdo du 11 juin 2002 ; « corvéable à satiété, girouette politique, serviteur zélé, » convient Bakary Mana Bello, éditorialiste du site internet Ialtchad. Comme on le voit, la triste réputation de MH est désormais solidement établie.

Pour leur part, ses commanditaires espèrent capitaliser sur sa capacité exceptionnelle à attiser les dissensions entre nordistes et sudistes, entre « christiano-animistes » et musulmans. L'intéressé lui-même situe son ère de gloire à la sombre époque des tendances politico-militaires, l'ère d'un Tchad morcelé. Tous ceux qui suivent sa carrière depuis 1979 savent qu'il n'a pour rêve que de mobiliser l'électorat nordiste autour de la religion et garantir la pérennité du Nord au pouvoir. Aujourd'hui, il se trouve à un doigt de son objectif : en effet, le tout nouveau Secrétaire général du MPS est aussi le Secrétaire général de l'Union des cadres musulmans du Tchad.

De là à proclamer que le MPS « parti naturel des musulmans » il n'y a qu'un pas déjà allègrement franchi en 2001 par l'imam Hissein Hassan Abakar. On se rappelle que ce dernier avait accusé Ibni Oumar Mahamat Saleh, leader du PLD, de s'être allié aux Kirdi contre Idriss Déby, le candidat musulman à la présidence.
Rassurez-vous, il reste encore à MH assez d'intelligence pour s'enfoncer personnellement dans pareil pétrin. Il en laissera le soin à son journal Le Progrès qui, notant le 15 juillet 2002 que l'imam Hissein Hassan Abakar avait « essuyé tous les tirs francs, même de certains musulmans » a conclu, comme à regret : « Le chef de la communauté majoritaire du pays est ainsi réduit au silence quant à son implication politique. »

Abdéramane Barka, l'héritier de MH à la tête du Progrès, et auteur de ces lignes, n'a pas réalisé que ce qui est légal n'est pas nécessairement acceptable aux yeux de la religion. Si, sur le plan strictement légal, l'imam était dans son droit, ce n'était pas le cas sur le plan moral ou religieux. Le candidat des musulmans doit être nécessairement le plus pieux d'entre eux. Or, l'imam ne nous a pas démontré en quoi le président Déby est plus musulman et plus pieux qu'Ibni!

Dans l'esprit des sudistes, MH est le chantre de la division Nord-Sud, Musulmans/Christiano-Animistes. Son nom est associé aux cris de guerre de janvier 1979 : « Hissène Habré est l'oil des musulmans » ou encore « le musulman est le frère du musulman. » A tort, car ces mots avaient été proférés par des fidèles lors d'une prière à la grande mosquée de N'djaména. Mais ils reflètent parfaitement la vision du monde du député Mahamat Hissène. Car, au lieu d'attirer l'attention de ses compatriotes sur cette dangereuse dérive, le journaliste MH s'était contenté de se poser cette question naïve : « la parabole de la vue peut-elle être considéré comme le signe d'un réveil politique ? » (Editorial du bulletin ATP No 4565 du 27 janvier 1979.) En d'autre temps, il n'y a pas plus « visionnaire » que lui ! Ainsi, il n'a pas hésité à réclamer « la formation, même au rabais, » de jeunes médecins nordistes pour soigner leurs parents. à la place des médecins sudistes qu'il accuse d'abandonner progressivement la région septentrionale.

Tout comme MH, nos dirigeants, à commencer par le président Déby, ne crachent pas sur la carte régionaliste ou confessionnelle. Pierre Darcourt cite un exemple édifiant dans son ouvrage Tchad, chemin de la liberté consacrée à notre général-président. L'auteur relate les propos d'un certain colonel Monti à propos des premières recrus du centre d'instruction de Koundoul en 1982. Selon ce colonel, tous les candidats les mieux notés étaient sudistes. Mais deux jours plus tard, il n'y avait que des nordistes. « Les candidats sudistes avaient disparu. J'en ai parlé à Déby. Vous savez ce qu'il m'a répondu ? « Inch'Allah, mon colonel. Je n'ai pas besoin de lettrés obéissants, mais de combattants dégourdis » rapporte le colonel Monti dans le livre de Darcourt.

On se rappellera toujours l'étrange silence du gouvernement tchadien lorsque Le Temps avait publié une fiche du colonel Soumaine Daoud datée du 26 septembre 1996 et adressée au président Déby. Celle-ci proposait purement et simplement le recrutement exclusif de jeunes « nordistes musulmans » au sein de la gendarmerie. Le colonel avait, lui aussi, fait état du « manque d'efficacité » des recrus sudistes. Lorsqu'on regarde la classe dirigeante aujourd'hui, on note clairement cette volonté de marginalisation des sudistes et, de plus en plus, de certains nordistes.

Pour revenir à l'ancien directeur du Progrès, c'est une personne qui ne recule devant rien pour parvenir à ses fins. Dans un éditorial de décembre 1994 intitulé « De la carrière des mots en politique, » MH reproche aux évêques tchadiens de s'inquiéter de l'apparition dans des pays voisins « d'un islam conquérant pour lequel le concept de laïcité est inadmissible. (.) Que trois de ces évêques soit des Français ne facilite pas davantage le dialogue ! Au contraire» souligne-t-il. Voilà un individu qui a fait toutes ses études en français, et qui se prétend subitement incapable de dialoguer avec des Français ! Le premier vice-président de notre Assemblée nationale devrait logiquement utiliser un interprète lorsqu'il s'entretient, de nos jours, avec des responsables ou des diplomates français !

Pour MH, rien n'est permanent, rien n'est sacré. Les relations, les accords et les engagements se font et se défont au gré des intérêts personnels. Ainsi, parlant de la décision de Lol Mahamat Choua de rompre son alliance avec le MPS, MH nous dit : « Quand on fait une alliance avec quelqu'un, on s'attend toujours à ce que cela marche ou que cela s'arrête. C'est un mariage. Le mariage est par essence rejetable.» On devine le sort des femmes sous le code musulman de la famille que MH et ses compères proposent et qui est défendu par certaines musulmanes !

Contrairement aux autres militants MPS qui sont précipités sur des postes ministériels pour en être éjectés quelques mois plus tard, MH a choisi de se rendre utile sans rien demander en retour. Cette stratégie a payé. Il s'est rendu tellement indispensable que tout a été mis en œuvre pour le hisser à la vice-présidence de l'Assemblée et aujourd'hui au secrétariat général du MPS. « Je dis qu'en politique, chacun a ses calculs » a-t-il affirmé au Progrès le 24 novembre.

Directeur de la communication du président Déby, MH quittera ce poste pour lancer  Le Progrès  en 1993 en vue de faire contrepoids à  N'djaména Hebdo, considéré comme journal d'opposition. « C'est un journal que nous le MPS avons créé. Moi-même j'étais chargé de financer ce projet sur instruction directe de Déby quand j'étais directeur de cabinet en 1992. Puis en 1993 quand j'étais ministre, » explique l'ex-conseiller présidentiel Hassan Fadoul Kitir en avril 2001 dans une interview accordée au site Alwhida. Jusqu'à son élection à l'Assemblée, M. Hissène ne perdra jamais de vue sa mission de désinformation. Et si vous avez remarquez, depuis son départ du Progrès, tous les billets qu'il signait sont maintenant publiés sans auteur. Je le soupçonne d'utiliser cette astuce pour continuer d'écrire dans le journal et décrocher des flèches sans être vu !

Dans les milieux de la presse tchadienne,  Le Progrès  a toujours fait cavalier seul, ne s'associant aux initiatives communes qu'à contrecœur. MH y a introduit la notion de « journal d'information » qui « rapporte des nouvelles variées, sans volonté de culpabiliser ou de disculper un groupe. » Un concept qu'il oppose à celui de « journal d'opinion, » qui « sélectionne des informations pour conforter son idéologie ou pour dénigrer ses adversaires. » MH se croyait vraiment à l'abri. « Le Bon Dieu m'a doté d'une adresse qui m'a permis d'éviter des pièges, même si certains passages ont été très étroits, » se vantait il encore en 1999 (article Ni vérité expurgée.) La même année, il écrivait dans l'article Temps ou Progrès, chacun assume ses risques : « Vous n'allez pas nous demander de faire comme vous pour vous servir de couverture ! »

Aussi, j'ai été très surpris de lire dans le site internet Tchadforum que Mahamat Hissène, directeur de publication du Progrès, a été interpellé pour quelques heures par la police le 25 septembre 2001. « On lui reproche la publication d'un article intitulé « qui veut la tête de Déby ? » dit le site qui cite aussi la cinglante mise au point des autorités à propos de cette affaire :« Aucune menace ne pèse sur la tête le président de la République Idriss Deby. »
Ainsi, notre grand journaliste n'a pas pu résister à l'attrait du journalisme d'opinion, et s'est fait prendre comme un bleu !

Dès son arrivée à l'Assemblée nationale, et malgré cette désagréable expérience, notre nostalgique du parti unique a proposera un projet de loi modifiant le fonctionnement du Haut conseil de la communication. Son objectif ? Placer le HCC sous la coupe du pouvoir exécutif ; ce qui a amené Gata Nder à relever l'inquiétude « suscitée par l'initiateur de cette loi dont la démarche ne peut que paraître suspecte aux yeux d'un certain nombre de journalistes. » (Ndjaména Bi-Hebdo No 638 du 23 au 27 /12/02)

Toutefois, ceux-là qui croient avoir politiquement asservi MH pour leur usage personnel feraient mieux de se tenir sur leurs gardes. Car lui aussi fait sûrement ses calculs. Pour le SG du MPS comme pour ses commanditaires, de gros nuages s'amassent à l'horizon. Ainsi, notre ambassadeur à Washington, Ahmat Hassaballah Soubiane, membre fondateur du MPS, vient de jeter un pavé dans la mare. Dans une lettre à ses camarades du parti, il appelle le MPS à « rompre avec le folklore, l'irrationnel et l'égoïsme, et avoir le courage, oui le courage de voir les choses en face, d'analyser avec lucidité la situation actuelle, et le risque qu'elle comporte. »

Amine Togou, correspondant du site Internet Ialtchad.com, observait de son côté le 28 novembre dernier: « que restera-t-il d'un Mahamat Hissène, sinon qu'une silhouette et une honte aux yeux de ceux qui ont toujours pris du recul par rapport à la politique actuelle du régime et cru à la grandeur des hommes.
L'histoire donnera raison à Timothée Donangmaye. » Ce dont MH ne se remettrait probablement jamais. Mais à qui la faute s'il a choisi de lier son sort à un système politique désuet ? Chez nous en pays Ngaoumbaye, nous disons : «La mante religieuse vit d'herbe et meurt en même temps qu'elle ! »

Timothée Donangmaye

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