Le mystère continue de planer sur les réelles intentions de l’Arche de Zoé pour avoir choisi un pays entraîné depuis quelques décennies dans la spirale de déclin. Contre l’impuissance de la justice et contre l’impuissance d’un pays qui se défait, l’Arche de Zoé et l’Elysée ont visé une cible tout à fait indiquée pour mener une opération scabreuse et rocambolesque, chargée de culpabilité et de honte et qui ne semble nullement être une première, renfermant des victimes et des responsables.
Les victimes :
- Les premières victimes sont sans nul doute les enfants enlevés à leurs parents, mis en dehors des feux de la rampe et prêts à être embarqués nuitamment pour la France. Comment comprendre que des gamins de un an fassent partie de la cargaison ? Et ceux ayant déjà en mémoire les images de leurs parents et/ou de leur entourage et qui allaient grandir, sans explication aucune, dans des milieux totalement différents des leurs ? Où en est-on avec la question biologique liée à l’immigration, je veux parler des tests foncièrement racistes d’ADN ?
- Les secondes victimes sont les parents à qui on a extirpé les progénitures en leur faisant croire que ces dernières seront scolarisées en français et en arabe à Abéché, qu’elles suivront des cours coraniques (une carotte très alléchante dans cette région du pays). Comment expliquer la stupéfaction des parents si, une fois arrivés à Abéché, ils découvrent la vérité au cas où …, des parents pour qui il n’y a pas de bonheur sans enfant ? Ne vivront-ils pas le restant de leur vie avec la psychose d’avoir eu à faire à un rapt ? Ce mensonge est-il né d’intentions généreuses ? Rien n’est moins sûr. Le spectacle de l’amertume est déplaisant y compris pour les parents d’accueil (qui ont déboursé) dont je ne mets guère en doute la bonne foi puisque roulées dans la farine à l’instar des parents tchadiens. La peau de l’ours a été vendue sans que l’ours ne soit capturé.
- La troisième victime est l’Etat tchadien qui perd, à son insu, une partie de ses enfants, de son avenir. Pourquoi n’avoir pas emprunté alors la voie légale si l’opération est aussi humanitaire que cela ?
Les responsables :
- Le premier responsable est l’Arche de Zoé, une ONG française non répertoriée au Tchad et qui s’est fourrée sous les plumes d’une Association humanitaire « Children Rescue », ONG dont les intentions restent jusque-là brumeuses. Pourquoi 103 enfants tchadiens alors que le Brésil compte plus de 12 millions d’enfants abandonnés ? Est-ce pour tester le contrôle d’un territoire en proie à toutes sortes d’opérations mafieuses ? Un mépris des autres absolument épouvantable.
- Le second responsable est l’Elysée (à distinguer des communs des mortels français) dont la politique a toujours été décriée en Afrique aussi bien par les Africains que par nombre d’Européens résidant en Afrique. L’Elysée semble condamner l’opération avec une rage qui n’a d’égale que l’embarras des Autorités françaises elles-mêmes. En effet, l’Elysée était bel et bien au courant de ce qui se tramait puisque Mme Rama Yade, la Secrétaire d’Etat française aux Affaires Etrangères et aux Droits de l’Homme a déclaré avoir tenté de dissuader l’Arche de Zoé de ne pas entreprendre l’opération en question. Et pourtant, le bras armé de l’Elysée en Afrique, l’Armée française a été mise à contribution pour le bon déroulement des choses : des travaux de rallongement de la piste d’atterrissage d’Abéché (sous le contrôle de l’Armée française) ont été entrepris pour permettre au Boeing de se poser, alors qu’il fallait tout simplement l’empêcher d’atterrir si l’Elysée était d’avis contraire ; la mission a été scrupuleusement suivie par l’Armée française à travers les villages d’où sont issus les gamins, etc. Ici au Tchad, aucune action ne peut être entreprise par l’Armée française sans l’aval de l’Elysée et de surcroît aucune tourterelle ne peut voler dans le ciel tchadien sans se faire intercepter par l’aigle royal qui plane nuit et jour au-dessus de nos têtes, l’Aviation française. Comme quoi, l’Elysée est au parfum des choses et comme pour éviter le moteur à explosion, elle s’est subrepticement rangée du côté du Tchad dès que l’action a échoué et c’est malhonnête. Il faut parfois être seul que mal accompagné. L’Elysée aurait dû rester fidèle à l’Arche de Zoé plutôt que de se livrer à un double jeu, une tactique de Sarkozy bien connue, semblable à celle qui a émaillé les élections françaises de 1995 où Sarko s’est rangé du côté de Baladur en disant qu’en cas d’échec de ce dernier, il rejoindrait Chirac parce que c’est un homme qui pardonne, et ça a réussi. La rapidité avec laquelle Sarko a voulu étouffer l’affaire (un jour non ouvrable) en dit long.
- Enfin, le troisième, vous vous en doutez, est bel et bien le Gouvernement du Tchad qui a une part de responsabilité non négligeable. Au fait, quel type d’images véhicule-t-on à travers les médias au moment où des pays africains entre autres le Burkina, le Mali, le Sénégal, le Niger, le Maroc… soignent méticuleusement leurs images de marque et les vendent ? Ou bien Madagascar dont plus de 70% de la population vit sous le seuil de la pauvreté et qui pourtant vend des orchidées en Europe comme image de marque ? Entre-temps, le Tchad est exposé au regard d’un monde inquisiteur : les uns nous regardent avec étonnement, les autres avec mépris, et pour cause : un des pays les plus pauvres du monde, pays le plus instable d’Afrique, pays continuellement en guerre, pays le plus corrompu du monde, plaque tournante de trafic d’armes, de drogues, de véhicules cambriolés, de contrefaçon des billets de banque…, comme si nous n’avons pas les mêmes modes d’emploi pour grimper les marches du bonheur de la vie. A longueur du temps, le Tchad véhicule des images d’enfants faméliques aux yeux larmoyants, aux visages assaillis par des nuées de mouches, les os décalcifiés, déambulant dans des milieux négativement décapés, des bébés tétant des seins vidés de leurs substances et comparables aux chaussettes pour cause de famine ; des enfants et femmes essuyant quotidiennement les salves des canons et autres armes nocives, des bombardements des avions…, bref, un milieu où la survie est une lutte quotidienne et que sais-je d’autres encore ? Quelles images véhiculons-nous à travers le monde si ce n’est que celles d’un pays dont les ailes atrophiées ne sont que des vestiges inutiles pour un décollage économique. Et tout ceci dans un but émotif en vue de susciter davantage des aides de l’extérieur, les bras tendus à longueur du temps sans aucun scrupule, des aides dont on ne connaît même plus les destinations. La vie prend quelquefois sa revanche. Le problème du Tchad n’est pas seulement diététique mais il est guetté par un autre danger, la désintégration. Le Tchad est un pays désespérément pauvre mais immensément riche : pays producteur et exportateur d’or noir (le pétrole), producteur d’or, un pays disposant de l’or vert (agriculture), de l’or blanc (l’élevage et ses sous-produits tel que le lait), de l’uranium à ciel ouvert, etc. Malgré toutes ces potentialités, il demeure un enfer au paradis. Un tel décor est alléchant pour des opérations indignes de confiance comme le cas d’espèce. Le Gouvernement tchadien ne sécurise nullement les populations vivant sur le territoire national et c’est l’occasion de le redire une énième fois. Tenez : depuis les cinq dernières années, autant que je m’en souvienne, les milliards qui ont atterri au Tchad ne peuvent être comparés à ceux d’aucune période précédente. Rien qu’en 2006, le consortium pétrolier a versé 683 milliards de frs cfa à notre pays. Pour 2007, la somme est encore supérieure alors que tout à côté, la population gère quotidiennement la misère. Ce n’est pas jubilatoire que de faire du Tchad un pays producteur et exportateur de pétrole. En outre, depuis 2006, des enfants et adultes sont kidnappés dans le Mayo Dallah (principalement dans les villes de Pala, Léré, …) et restitués contre rançons ou bien de fois, purement et simplement exécutés si la rançon n’est pas versée. En février 2007, la totalité des rançons versées se chiffraient à 110 millions de frs cfa. A-t-on mis fin à ces actes de brigandage et de vandalisme une fois les kidnappeurs arrêtés ? Non. Pour stopper le potentiel de nuisance, le Gouverneur de la région a demandé une peine maximale pour ces tueurs d’enfants. Malheureusement, la réprimande ne sera pas à la hauteur de la demande puisque des complices démasqués sont de hauts administrateurs de la région même. Pour jeter de la poudre aux yeux, il a été procédé à une vaste mutation des agents de l’administration de la région. Mais l’effet d’accoutumance s’y est incrusté et les enlèvements se poursuivent. L’année dernière, un fugitif de la prison de Sarh, douanier de son état, incarcéré pour avoir abattu à bout portant un commerçant yéménite, est nommé par le Ministère des Finances Chef de bureau des douanes du BET alors que recherché par le Ministère de la Justice. Où est donc la solidarité gouvernementale dont on parle tant ? Les exemples sont légion mais l’un des plus ignobles est celui survenu à Sarh dans les années 90 et relaté dans les journaux privés où des malfaiteurs défonçant nuitamment la porte d’un magasin ont été interceptés par une patrouille de sécurité. Le lendemain, l’on a découvert, à la stupéfaction de tous, que l’un des brigands savamment enturbannés, était le sous-préfet.
En somme, quelle sécurité assure-t-on à nos populations, aux enfants dans notre pays surtout que des adolescents sont enrôlés dans l’armée ? Quelle part de budget attribue-t-on à l’éducation nationale ? A la santé publique ? A la famille et à la femme ? Le Gouvernement ne cesse de crier sur tous les toits que les revenus pétroliers sont affectés en majeure partie à la Défense nationale et à la sécurité. Et pourtant, l’opération s’est déroulée au nez et à la barbe du Chef de l’Etat qui séjournait à Abéché et, heureusement dénoncée par les accompagnateurs tchadiens de l’Arche de Zoé plutôt que par les agents de défense et de sécurité, au moment de l’embarcation des gosses. Notre administration est trop mal gérée. Depuis 1982, lorsqu’un homme arrive au pouvoir, c’est toute son ethnie qui est au pouvoir disposant de tous les droits et les autres de tous les devoirs. L’administration tchadienne est bondée d’analphabètes dont le seul profil « académique » est de savoir compter des billets de banque, au moment où des lauréats des universités, de l’ENAM et autres instituts ne savent où poser les fesses. La longue agonie des Tchadiens sera toujours une source de vie des prédateurs.
A travers le monde existent des ONG crédibles et des ONG fantaisistes. « Laissez la porte entrouverte et les mouches auront tôt fait de revenir ». Depuis la guerre du Darfour, plusieurs ONG ont atterri au Tchad et y ont trouvé chaussures à leurs pieds, certaines pour la distribution des vivres alors que le pays dispose d’ONG et Associations locales capables d’exécuter ce boulot ; la conduite de gros véhicules assurée en grande partie par des expatriés alors que le pays dispose des chauffeurs au chômage : une distorsion de concurrence. Comment donc échapper à la dépression nerveuse ou à l’hypertension artérielle dans un pays qui marche à reculons en regardant le passé ? La Direction des ONG est impuissante face à ces Organisations qui, une fois au Tchad, plantent leur drapeau où elles veulent et sans coup férir, imposent leurs lois…
Bref ! Les autorités tchadiennes doivent avoir l’optimisme de la volonté plutôt que le pessimisme de l’intelligence. Elles n’ont pas besoin de trésors d’ingéniosité pour prendre soin de leurs concitoyens car il n’y a pas de mal à se faire du bien. Et puis, loin de nous, en Afrique, il y a des populations qui, comme un seul homme, se dressent pour réclamer le droit d’avoir des droits. « Que votre liberté puisse servir la nôtre ».
Par CAMAN Bédaou Oumar
Le débat sur la diplomatie tchadienne a suscité de vives réactions diverses. Certains sont venus à la rescousse de leur parent Ministre et d’autres ont tenté de dénaturer la substance du débat et vouloir l’orienter à d’autres fins. Contrairement à l’avis des uns et des autres, ce débat est loin d’être un débat tribaliste ou régionaliste, ni raciste. C’est plutôt un débat relatif au fonctionnement de l’un des Institutions de l’Etat tchadien. Lancé depuis Février 2005 dans le Site Web IALTCHADPRESS, ce débat existe bien avant l’arrivée de M Allam Mi à la tête du Ministère des Affaires Étrangères. Alors soyons clair, levons toute équivoque et évitons tout amalgame et cafouillage. Ce débat vise la gestion du Ministère et non la nationalité du Ministre, moins encore sa personne, tel qu’il tente de faire croire dans sa mise au point au Dr. Emmanuel Kossadingar. Monsieur Allam-Mi n’est ni le premier, ni le dernier Ministre des Affaires Étrangères du Tchad. Bien avant lui, d’autres Ministres dont certains ayant la peau aussi blanche que lui, n’ont jamais assimilé des critiques au Département à leur personne, ni à leur ethnie. Alors, ce débat ne fera pas de lui un martyr au Tchad.
Notre analyse sur la diplomatie tchadienne n’est certes pas extraordinaire, mais elle a le mérite de rappeler que ce Département n’est pas un centre de casernement de ceux qui ne savent où aller, ni une vache laitière pour des parents et amis. C’est plutôt une Institution de souveraineté de l’Etat tchadien qui mérite un peu plus de sérieux dans sa gestion. Le Tchad est certes plongé dans un cycle de violence politico-militaire qui accapare ses dirigeants, absorbe ses ressources financières, extermine ses élites militaires et civiles et trouble ses populations, mais cela ne doit pas être une occasion de brader notre diplomatie à des intérêts particuliers occultes.
M. Allam Mi tente de faire croire aux Tchadiens, qu’il est le chantre-défenseur de cette diplomatie, mais en réalité il la plonge dans l’abîme et l’humiliation. Ce réel constat, vécu par nos Diplomates est connu des Tchadiens. Nous savons bien de quoi nous parlons et la preuve, depuis 2005 aucun Diplomate tchadien n’a contesté mes Analyses. Ainsi, malgré les menaces voilées et ouvertes, nous assumons les conséquences qui découleraient. Les exemples de la dérive de notre Diplomatie existent et nous les fournirons chaque fois que c’est nécessaire.
Une fois de plus, le débat sur la diplomatie tchadienne concerne le fonctionnement du Ministère. Monsieur Mayo n’a aucun problème personnel avec le Monsieur Allam Mi. S’il en avait un, il est en mesure de le régler directement sans passer par l’Internet. Mais pourquoi le Ministre s'acharne-t-il à lui faire des pressions tribales et policières ?
À l'ère du Millenium, peut-on imaginer que certaines personnes tentent d'agir au-delà des mers et océans pour faire obstruction à la liberté de pensée et d'expression de leurs concitoyens. Bref, ce comportement découle des pratiques anachroniques des régimes de dictature africaine. C'est au Tchad qu'un débat sur le fonctionnement des Institutions puisse provoquer la peur d’un séisme dans un Département ministériel. Mais quel que soit le prix à payer et les conséquences planifiés par M. Allam Mi, les pressions tribales et policières ne nous empêcheraient pas de continuer à réfléchir pour améliorer la gestion de la diplomatie tchadienne.
Les Tchadiens savent que Monsieur Allam Mi, malgré son expérience et ses fameuses intrigues tribales et policières, il a atteint ses limites. Si le Tchad n’est pas plongé dans le désordre politique actuel, « des personnes n’ayant pas d’attache sérieuse...» comme le disent certains, ne seront pas à la tête de notre diplomatie. Cette diplomatie renferme suffisamment des hommes d’expérience, qui sont capables d’agir au nom du Tchad sur le plan international. Le Tchad a besoin d’un homme d’expérience certes, mais ayant une identité crédible et conforme aux réalités nationales pour conduire sa politique étrangère. Quel que soient les raisons à invoquer, dans le contexte politique actuel avoir de tels individus comme Chef de Diplomatie, n'est pas du tout approprié pour le Tchad et ses populations. La diplomatie reste un domaine de souveraineté et ne doit pas souffrir de doute dans la représentation du pays, sur le plan international.
Si les Français institutionnalisent le concept d’identité pour une immigration dite « utile», les Tchadiens ont aussi le droit de prendre des décisions salutaires pour sauver leur diplomatie et préserver les acquis de leur République.
Hassane Mayo Abakaka
Le Tchad est malade de ses conflits sociopolitiques et militaires. Sa diplomatie qui devrait l’aider à se stabiliser, grâce à la médiation de ses partenaires, semble aussi infectée et agonisante. Les officiels tchadiens qui voyagent à travers le monde le savent. Mais personne n’en parle, comme si tout allait à merveille. La gestion cafouillée de cette diplomatie et la mauvaise utilisation de ses ressources humaines et financières bloquent toute perspective positive de coopération internationale du Tchad.
La crédibilité de notre diplomatie dépend de la capacité des hommes et femmes qualifiés qui vont la gérer. Aujourd’hui, la diplomatie tchadienne reflète l’image du pays dans sa mauvaise gouvernance. Devenue comme la propriété privée de certains, elle évolue vers la dérive et risque d’atteindre le niveau d’anarchie de la situation politico-militaire actuelle. Cela ne gêne pas les autorités politiques au pouvoir, ni les responsables du Ministère, moins encore certains Chefs de Mission qui s’accrochent pour le besoin de la cause. La gestion de cette diplomatie est laissée au hasard, oubliant parfois les orientations du Gouvernement, moins encore les principes constitutionnels et du Droit international. Les actes posés sont contradictoires aux principes énumérés. Cela frise parfois non seulement de l’irresponsabilité, mais de l’inconscience des dirigeants au pouvoir. La diplomatie tchadienne, telle qu’elle se présente est triste et déplorable.
Ailleurs, les Diplomates sont suivis et appuyés dans leur mission par leur Gouvernement. Et même les Diplomates en fin de carrière, sont soutenus par leurs pays pour intégrer des Organisations internationales et régionales. Au Tchad, nos anciens Diplomates sont placés au « Garage », sans aucune considération des décennies de service rendu à la Nation. Pire encore des Hommes d’expérience sont humiliés et remplacés par des novices politiciens, qui ne peuvent rien réaliser au niveau international.
Dans la diplomatie tchadienne, il y a de traitements discriminatoires et inacceptables. On s’occupe bien de certains et on néglige d’autres. Certaines Ambassades font l’objet d’attentions particulières et sont servies en priorité par le Ministère des Finances, alors que d’autres sont laissées pour compte. Certains Ambassadeurs sont consultés régulièrement et d’autres en poste, restent très longtemps sans avoir aucune communication avec le Chef de l’Etat.
Face aux Officiels gouvernementaux en mission, certains Ambassadeurs accueillent très bien tel Ministre « parent ou ami» et ignorent ou tournent le dos à tel autre. On s’intéresse plus aux têtes des individus qu’à leur mission. Les alliances claniques et régionales sont plus considérées que la solidarité nationale.
Et rares sont des Missions diplomatiques qui produisent régulièrement des Rapports trimestriels ou semestriels. Quant aux Rapports annuels présentés, ils insistent souvent sur des aspects financiers que sur des Dossiers politiques. Pour la plupart, c’est une stratégie de planifier comment arrondir les angles que de vouloir améliorer les conditions de travail dans nos Ambassades. Il y a aussi certains Chefs de Mission qui confondent le maigre budget de Fonctionnement des Ambassades à leurs poches. C’est pourquoi, la plupart des Représentations tchadiennes semblent vétustes, avec des mobiliers délabrés datant d’une vingtaine d’années, comme s’il n’y avait pas de budget d’Équipements.
Au Ministère, environs plus de 70% des Agents sont parachutés de l’extérieur. Après leur intégration au Département, ces politiciens s’agitent pour être reversés dans le Statuts du Corps diplomatique tchadien. N’ayant pas de qualification sérieuse ou ayant raté leur carrière professionnelle, ils viennent se greffer dans la diplomatie pour survivre. Au Ministère, il n’y a que 10% à 15% des Agents qui se consacrent réellement au travail. Quant à la gestion du Département, c’est de la navigation quotidienne à vue. Des dossiers urgents transmis par les Ambassades sont traités parfois avec légèreté. Il n’y a pas de réel suivi, ni de contrôle effectif par les responsables hiérarchiques concernés. L’agitation politicienne se déclenche que si le Général Président se réveille et exige de s’informer sur un dossier particulier qui l’intéresse. Même le budget annuel du Ministère est établi sans tenir compte des besoins réels du Département et des Ambassades. Les Chefs du Département préfèrent plutôt utiliser des Caisses d’avance et des collectifs ou le budget commun pour mieux jongler les fonds du contribuable tchadien. Ainsi la transparence dans l’exécution du budget laisse place au cafouillage difficile à contrôler.
Quant aux salaires des Agents, bien que le Tchad ait des revenus substantiels de son pétrole, cela reflète la situation dramatique de l’ensemble des Fonctionnaires tchadiens. Les diplomates tchadiens reçoivent un salaire de misère, qui est toujours payé avec retard. Les responsables du Département eux-mêmes et ceux du Ministère des Finances, se soucient peu de la crédibilité du pays. Il n’y a pas d’Assurance maladie et les frais de Scolarité des enfants, bien que prévus par les textes officiels, ne sont pas payés. Quelle Diplomatie le Tchad pourrait-il ainsi mener de cette manière ?
Cette pratique dramatique en cours ne gêne nullement les responsables politiques tchadiens, même au plus haut niveau de l’Etat. Le président Deby qui récemment se préparait à se rendre aux États-Unis, sait pertinemment que des décisions importantes de ce Monde sont prises aux Nations Unies, à la Banque Mondiale et au Fond Monétaire International. Or la diplomatie tchadienne au pays de l’Oncle SAM est paralysée depuis des années. Ce cas n’est pas unique dans notre Diplomatie et les exemples ne sont pas exhaustifs. Mais compte tenu des grands dossiers traités aux Nations Unies et du rôle prédominant joué par les États-Unis au sein de la Communauté internationale, nous avons choisi l’ONU et les USA comme lieu concret de notre analyse. D’autres Ambassades dans certaines régions fera l’objet de notre réflexion prochainement.
En plus des obstacles et contraintes énumérés, d’autres tracasseries politiciennes viennent troubler nos Diplomates. Cadres ou personnalités politiques tchadiennes, nos Diplomates tentent de résister mais finissent toujours par claquer la porte, soit pour retourner au pays, soit pour aller en exil ou en rébellion armée.
AU NIVEAU DES CADRES :
AU NIVEAU DES AMBASSADEURS :
Au-delà des États-Unis, il faut noter que :
Aujourd’hui, le Tchad est bloqué faute de leaders politiques crédibles et capables de rassembler ses fils compétents pour réaliser les attentes de nos populations. Beaucoup des Tchadiens sont hostiles aux affrontements armés, et rejettent l’anarchie politique, entraînant le non-respect des libertés et droits fondamentaux. Ils ne veulent pas non plus d’un régime basé sur la mauvaise gestion et la corruption. La diplomatie tchadienne n’évolue pas faute des projections fiables pour élargir les possibilités d’action du pays et concrétiser les objectifs à réaliser pour son développement économique et social.
Depuis son arrivée au pouvoir en 1990, le président Deby n’a pas réussi à effectuer de visite officielle aux Etats-Unis d’Amérique. Le Tchad a des intérêts importants avec les USA, alors qu’est-ce qui bloque cela ? Les relations avec le Consortium pétrolier piloté par Exxon, tout comme les rapports économiques et militaires, évoluent très lentement. Qu’est-ce que le Ministère et ses Diplomates ont-ils préconisé pour faire avancer et améliorer ces rapports politiques qui sont si déterminantes ? Le lobbysme peut être utile mais pas suffisant, car la diplomatie c’est d’abord des relations d’Etat à Etat. Les multiples violations des droits de l’Homme au Tchad ne passent pas inaperçus, au sein de l’Opinion publique américaine. Mais la stabilité politique du Tchad reste l’une des conditions sine qua none pour rassurer tout Investisseur. Il est donc important d’avoir une diplomatie dynamique et efficace avec des Représentants crédibles. Ce choix relève de la responsabilité des dirigeants au pouvoir. Malheureusement notre diplomatie actuelle n’envisage aucune stratégie, pour tenter de restaurer la paix et la sécurité au niveau national, ni de réunir les conditions objectives pouvant rassurer nos partenaires à investir pour le développement économiques et social du Tchad.
Au Ministère, dès qu’il y a une analyse critique, au lieu de s’inspirer pour corriger certaines lacunes, on joue plutôt au pompier et au pyromane. Certes le réflexe de la critique constructive n’est pas rentré dans l’esprit et les mœurs de certains, qui n’attendent que des ordres viennent d’en haut pour les exécuter souvent mal et ne prendre aucune initiative pour proposer quoi que ça soit.
Hassane Mayo Abakaka
Malgré tout ce qu’ils ont vécu en une trentaine d’années de troubles, de cauchemars et de dérapages de toutes sortes, les élites tchadiennes semblent n’avoir guère évolué dans leurs schémas mentaux. On a plutôt l’impression que les ‘évènements’ multiples ont abruti et anéanti toute capacité individuelle ou collective à prendre du recul et tirer des leçons des expériences passées. Le régionalisme et le tribalisme ? Y’ en a qui y croient encore fort comme de l’acier, comme idéologie et voie d’émergence sociale par excellence. Divisionnisme et cafouillage ? La plupart des initiatives organisationnelles de lutte pompeusement baptisées ‘nationales’ n’ont été et ne sont que des piètres copies corrigées des clivages et des antagonismes existants ; il suffit d’y aller voir de l’intérieur pour en être dégoûté. Et pourtant, la mayonnaise continue de prendre dans les élites, comme des marges identitaires infranchissables. Derrière les sigles de partis politiques, d’associations ou de groupes ‘rebelles’, il y a la caricature des haines, des préjugés, des tares culturelles et des ambitions démesurées nourries à l’échelle ethnique ou régionale.
Ainsi, il y a des sous-tchad irréductibles : tchad-gorane, tchad-zaghawa, tchad-sara, tchad-n’gambaye, tchad-banana, tchad-hadjeraï, tchad-ouaddaï, tchad-arabe, etc. Gare à celui qui ne se reconnaîtrait pas dans ces clivages consacrés : difficile pour lui de faire carrière en politique ou dans la société civile, de réussir dans les affaires, de gagner un grade dans les forces de sécurité, etc. C’est derrière ces règles non écrites que les élites inconscientes et inconséquentes ont privé le pays de toute possibilité de paix et de progrès depuis plus de trente-cinq années ! Qu’elles soient de telle ou telle ethnie, les femmes tchadiennes sont toujours condamnées à perdre leur progéniture à tout moment, injustement et pour rien, sur l’autel de la violence politique, comme une fatalité ou une malédiction. Nos données humanitaires de 1993 établissaient un ratio de 3 victimes par jour de violence au Tchad (crime, torture, massacre ; source : LTDH) !
La question qui se pose est celle de savoir quels problèmes aussi inextricables empêcheraient le Tchad de suivre le parcours d’un pays normal ? Le fond du mal tchadien, c’est la soif de pouvoir, rien que la soif de pouvoir. Et pour y parvenir, tout problème de société ou d’individus peut être exploité à outrance pour opposer les gens entre eux, mobiliser les parents dans les tueries intercommunautaires pour une place au soleil, tous les moyens sont bons pourvu qu’on arrive à ses fins. Évocation de quelques souvenirs communs :
Derrière chacun de ces évènements, des trahisons, des morts, des familles détruites, des haines et revanches tribales activées, des tentatives d’épuration ethnique ou religieuse, beaucoup de mensonges publics, un gâchis considérable de ressources nationales, un business prospère pour les marchands de canons et les mafias. Avec en toile de fond, les mêmes acteurs politiques et militaires, les mêmes termes arrogants et injurieux, les mêmes propensions à la violence et à la diabolisation, la même inconscience collective, la même illusion d’avoir le monde à ses pieds, etc. Des premiers accords de Tripoli- Bengazi et Khartoum en 77-78 aux derniers accords de Syrte du 25/10/07, une quarantaine de rébellions armées, une vingtaine de ‘tables rondes’ ou assimilées, des dizaines de négociations séparées, une conférence nationale souveraine qui dura trois mois : que veulent encore les élites tchadiennes ? Des pays d’envergure tels que l’Angola, le Mozambique, le Libéria, la RDC, n’ont pas eu besoin de tant de sollicitudes de la communauté internationale pour arrêter leurs dérives. Les élites tchadiennes réclament encore les mêmes formules à l’unisson, sauf la vérité, la sincérité et la justice dans toute leur rigueur, pourquoi faire ?
Les vagues de gouvernance politique violente que connut le pays présentent toutes à peu près les mêmes caractéristiques : un pouvoir autocrate organisé autour d’un noyau familial ou clanique dur, jouissant de tous les privilèges, de l’impunité, arrogant et effronté, autour duquel gravitent des cercles de courtisans dont l’importance se mesure à l’ampleur des trahisons cumulées dans leurs groupes d’origine. Dans leur sillage, des milliers de victimes anonymes des turpitudes du système, des morts par centaines sur les champs de batailles fratricides, des exilés, des ‘travestis culturels’, etc. De toutes les causes défendues par ces régimes sanguinaires et ségrégationnistes passés, aucune n’a survécu pour devenir un acquis historique pour la nation. Tout aura été du provisoire, toujours du provisoire, malgré le coût subi par la nation !
Dès qu’un régime tombe, ses partisans aussi s’effondrent physiquement, matériellement, financièrement. Toute la peine pour s’accumuler des richesses injustes, tous les efforts pour étouffer les voix discordantes, tous les morts des champs de batailles, des prisons et les trahisons n’auraient servi à rien finalement. Retour à la case départ avec en prime misère accentuée, exil, rancunes et vengeance… Pourtant, les raisonnements des élites tchadiennes restent invariables. Les expressions ‘table ronde’, ‘dialogue inclusif’, ‘mercenaires’, ‘haute trahison’, entre autres sont restées les mêmes, creuses, ridicules, désuètes mais toujours d’actualité. Les mêmes pays voisins manipulent depuis toujours ces élites, les instrumentalisent pour détruire le patrimoine national, en agitant l’illusion d’un pouvoir facile, succulent. Jamais dans l’Histoire, une génération n’aura été aussi apatride et impitoyable envers sa patrie ! Les exemples d’ailleurs ne servent pas de leçons au Tchad, pays de Toumaï le troglodyte, depuis quarante ans !
Et, s’il faille considérer les vrais problèmes d’un pays, selon les normes standards en la matière, les solutions existent belles et bien, dans de nombreux dossiers administratifs, sur le papier, même dans les écrits de quelques internautes au-dessus de la mêlée. Mais cela n’intéresse pas les élites tchadiennes. Elles veulent rester dans leur état primitif, brut, s’abreuvant de méchanceté et de cynisme à tout vent, contre tout ce qui peut incarner le bon sens, le mérite, le progrès, la vertu. Des tribus entières du Nord et du Nord-Est sont en train de se décimer volontairement, dans la poursuite de l’illusion d’un pouvoir éternel, qui résout tous les problèmes de la famille, de la communauté, à moindre coût. Il suffit d’y mettre le prix, à savoir dominer sur les autres par le feu et le sang, et tout baigne !
Le problème, malheureusement pour les élites tchadiennes, est que le monde évolue à grands pas. Et lorsque l’on n’a plus la capacité ni la volonté de changer, d’évoluer dans le bon sens, l’on devient un obstacle majeur sur le chemin de la roue de l’Histoire. Alors les évènements commencent par se précipiter, de manière fortuite et échappent à toutes les précautions, jusqu’à l’autodestruction complète, les illusions avec ! Cela s’est reproduit déjà tant de fois dans notre passé commun, cependant on évolue encore et toujours dans cette même logique, absurde et suicidaire.
Il n’y a pas d’autres explications plus valables pour justifier le drame tchadien : drame et faillite des individus, étendu à tout un peuple et perpétué de système en système de gouvernance comme une fatalité, par des élites moribondes. Quand bien même les anges du ciel viendraient s’asseoir avec les acteurs tchadiens pour tenir une ultime ‘table ronde super inclusive’, ces derniers finiront par trahir leurs engagements et leurs professions de foi, pour renouer avec la mesquinerie, l’anachronisme. Sauf qu’il y a un coût humain considérable qu’ils ne peuvent malheureusement pas réaliser dans leur esprit brumeux. « C’est comme ça, le Tchad ; on ne peut faire autrement ! Il ne faudrait même pas chercher à ce qu’il en soit autrement », se dit le commun des mortels pour se dédouaner. Les Tchadiens aiment se flageller en entretenant leur situation de chaos chronique. Ils ne se réveilleront jamais, sinon que quand il sera trop tard pour eux tous ! En tous cas, c’est l’impression qu’ils donnent d’eux-mêmes.
Aujourd’hui, c’est avec une profonde amertume que nous devrions admettre l’échec de nos efforts et sacrifice personnel pour un réveil et une humanisation de la société tchadienne. Devrions-nous encore espérer un vrai sursaut mental et général de nos compatriotes en faveur de la paix juste, équitable et du développement humain durable dans notre pays ? Si non, nous sommes au regret de ranger notre plume et de faire l’autruche comme les autres, jusqu’à ce que les signataires des différents ‘accords de paix’, autres que celui du 13 août 07, renoncent formellement et définitivement à la violence, à continuer d’endeuiller les familles et à anéantir les espérances des tchadiens ! Même si personne ne nous prêtera attention pour ça ? Trop, c’est trop !
Enoch DJONDANG
Première université du Tchad, cette institution fait face depuis un certain temps à une bourrasque d’années élastiques qui ont pour corollaire, les années blanches. Une situation inquiétante qui n’a jamais eu de remèdes.
Nous sommes en 2009 alors que c’est toujours l’année académique 2007-2008 qui suit son cours. Un retard accusé depuis 2001 suite à des grèves d’enseignants et celles des étudiants pour revendiquer soit le versement des arriérés de salaires soit de prime de recherche ou l’ affaire bourse des enseignés. En effet, depuis l’année 2001 qui constitue le point de départ de pétrin académique, l’on a constaté trois années blanches alternées par celles très élastiques qui se déroulent en dix-huit ou vingt- deux mois. Et pourtant l’année académique normale fait douze mois(les vacances y compris). S’il faut s’appesantir sur le cas des étudiants, ces derniers attendent au moins six mois pour voir la bourse tombée. Pas trop opiniâtres ainsi qu’étant dans la panade, ces apprenants se disent « trop c’est trop » par rapport à ce qu’ils ne cessent de qualifier de droit et le ton est lancé pour un arrêt de cours. Un débraillage estudiantin qui s’accompagne souvent des « casses ».Pas une solution rapide pour ce problème qui a atteint un seuil gravicime, devenu aujourd’hui chronique et l’année devient donc longue. Face à des complications sur la couleur de l’année subséquente, les autorités, ne s’abstiennent pas à laisser entendre discrètement que cette année est diluée. Une année dilue une autre, le mélange paraît homogène et voilà qu’on applique la chimie n’ importe où et n’importe quand. Drôle de chimie bien sûre. Il est ambigu de constater que pour chaque année académique revienne un même mal issu d’une seule cause : la bourse pour les mêmes conséquences. Eu égard à cette situation, même si l’affaire bourse est une épidémie, les scientifiques allaient déjà trouver le remède du moins le palliatif. Mais hélas, rien n’est fait.
Manque de volontés
Pour sortir de cette ornière, il fallait simplement apprêter les états de bourse très top. Alors que, les responsables en charge de l’enseignement supérieur n’y ont pas songé. La preuve est là. Après l’année blanche de 2006, qui est allée d’avril à novembre de la même année, consciencieusement, les autorités ministérielles et rectorales devaient mettre les bouchées doubles pour pallier ce fléau. Personne n’a eu le temps d’y rêve. Il a fallu attendre janvier 2008 pour voir ces états sortir (la première version) et qui étaient passibles de modification. Au final, les étudiants ont fait de bruits jusqu’ au mois d’avril avant de voir « la pluie » tombée comme ils ont coutume de le dire. Manque de volonté des autorités. Et pourtant, ces dernières, malgré que n’ayant pas pu prendre les taureaux par les cornes, s’adulent de leur conscience de l’avenir de la jeunesse. Il ne faut pas jeter la pierre seulement sur le gouvernement, les étudiants ont aussi leur part de responsabilité. Ces apprenants égo se doivent la patience et se résigner surtout à l’ avenir. On constate qu’ ils attendent parfois l’ approche des examens pour lancer des préavis de grève pour demander la résolution d’un problème oubliant que ces gens ne sentant aucun mal s’ obstinent à s’ en passer des doléances, et la grève se pointe. Au regard de tout cela, convient-il de dire que les victimes sont les jeunes qui viennent de se voir ouvrir la porte pour les études supérieures. Certains sollicitent mieux restent à la maison attendre les concours, d’autres qui, issus des parents nantis arrivent à se rendre à l’étranger pour continuer les études s’exposant à tous les critiques des autochtones. Ensuite, ils contribuent efficacement à l’essor économique étranger car ils paient les droits universitaires, louent la chambre, paient l’eau, l’électricité, etc. Alors que notre économie est dans l’impasse.
Armel ALLARAMBAYE
Le pouvoir d’Etat est devenu une marchandise à vil prix que n’importe qui peut prétendre de s’en approprier au Tchad. Et le prix à payer c’est d’appartenir à une ethnie d’un certain standing social pour conclure ce marché avec tous les marchands d’illusions à travers le monde. C’est cette illusion d’accès facile au pouvoir qui occasionne la course effrénée à la rébellion chez les chasseurs de pouvoir dans ce pays. Les raisons avancées par les uns et les autres pour entrer en rébellion sont parfois dépourvues de toute moralité et conscience nationale et frisent l’entendement des Tchadiens eux-mêmes. Il y a ici un problème de prise de conscience nationale dans les guerres perlées pour le changement de pouvoir au Tchad. Et ce problème est créé par l’ethnitisation et la géopolitisation de la lutte pour la réappropriation de la Souveraineté Nationale.
Toute lutte doit se faire à la base, dit-on. Mais chez les Tchadiens, la base politique de lutte nationale est réduite banalement à la personne du chef de parti/de guerre, à la famille, au clan, à l’ethnie, à la région, voire à un clique d’amis tout simplement. Là encore, la préparation à la relève s’avère une mission casse-tête pour la majorité des « leaders tchadiens » en question. Car ces derniers préfèrent toujours manquer à leur devoir national que de former plus jeunes qu’eux de peur d’être d’emblée écarté de la mangeoire nationale. Ainsi, le Tchad se retrouve avec d’éternels chefs de guerre et de partis qui ne font que jouer des vieilleries politiques à fond ethnique pour être appeler à servir la Nation. En fait, là, ils finissent parfois par ne pas émouvoir le Grand Sultan National de Djabal Ngatto, Idriss Deby Itno.
Pour changer un tant soit peu les mentalités autour de la lutte démocratique ou armée pour la prise du pouvoir d’Etat au Tchad, il faut dépolitiser l’utilisation des noms d’ethnies pour se prévaloir de la cause nationale de libération. Les politico-militaires doivent surtout élever le niveau du débat actuel par des comportements nationalistes sur le terrain afin de lever tout doute qui plane actuellement sur le véritable mobile de leur lutte armée en dispersion. Et s’il faut favoriser ou encourager la lutte armée pour la prise du pouvoir au Tchad, tous les Tchadiens doivent veiller à ce qu’aucune ethnie n’acquiert la direction ou en fasse une propriété privée. C’est-à-dire que la lutte armée actuelle doit être la résultante des aspirations légitimes du peuple tchadien et doit jouer le rôle de prolongement des luttes sociales, syndicales, démocratiques, économiques, politiques, voire de droits de l’homme pour la réappropriation de la Souveraineté tchadienne. Je ne dis pas qu’il faut un « chef désethnitisé » pour accomplir ce rêve tchadien ! Mais simplement de quelqu’un d’une certaine probité morale pour requérir la légitimité de tout le monde. Et il y en a des milliers parmi les Tchadiens.
Les bonnes initiatives ne manquent pas au Tchad, entend-on souvent. Cependant, il y a un problème criard de suivi chez les Tchadiens dans toute entreprise politique. Par exemple, les efforts fournis par les premiers mordus de la démocratie tchadienne autour des thèmes de grands débats nationaux (Constitution, Bilinguisme, Décentralisation, Fédération, Religion/Etat, Identité Nationale etc.) pendant et après la Conférence Nationale Souveraine de 1993 pour ramener la paix et mieux orienter l’avenir sociopolitique du Tchad sont tombés en disgrâce aujourd’hui. Cela est dû aux résidus culturels de débats « à mains armées » et surtout au leurre, par la majorité des Tchadiens, de la victoire facile de l’opposition armée sur le régime de N’Djamena. Dans la foulée, le langage des armes a primé sur cette belle approche de changement en douceur envisagé par ces pionniers politiques de la démocratie tchadienne. De nos jours, intellectuels tchadiens et anciens témoins de ces forums se taisent parce que dépassés par les événements. Et la majorité de journaux tchadiens en ligne en font le cadet de leur souci dans leur exhortation au dialogue national entre frères-ennemis tchadiens.
Pour beaucoup, la lutte pour asseoir la démocratie et l’expression plurielle des opinions au Tchad est un domaine réservé aux seuls bidasses tchadiens. C’est à dire ceux qui détruisent chaque année le pays sous prétexte de cause d’injustice à réparer par les bouts de canons. Alors qu’à proprement parler, ils se rivalisent de galons, postes et/ou parrains plutôt que de penser à construire ce pays. Dans cette impasse politique, c’est toujours des colonels et généraux sortis de nulle part qui rallient des badeaux et mineurs à leur supercherie politiquement ethnicisée pour chercher à arracher le pouvoir d’Etat afin de s’enrichir au détriment d’une communauté qu’ils croient défendre au Tchad. Comme quoi, pour les dissidents tchadiens au régime d’Idriss Deby, la guerre devient un raccourci pour s’enrichir et enrichir son ethnie ou son clan qu’un moyen de revendication politique. Pour ce faire, les journaux tchadiens en ligne ont un travail de taille à faire : impliquer, informer et éduquer les Tchadiens pour qu’il y ait un véritable changement de mentalité vis à vis de ses résidus culturels qui poussent à l’incurie guerrière chez les rebelles/dissidents tchadiens. Il est avant tout du devoir des média tchadiens de dénoncer et de déconstruire l’attitude récupérateur des politico-militaires qui utilisent le nom de leur ethnie comme étendard de la cause nationale pour accéder au pouvoir.
La pléthore et le morcellement au jour le jour de mouvements armés au sein de la rébellion tchadienne qui combat le régime de N’Djamena créent de la confusion dans l’esprit de beaucoup de Tchadiens. Ces tendances armées causent de sérieuses inquiétudes dans certaines couches de la population tchadienne. Alors que les mouvements armés croient représenter ces couches, ces dernières, elles, n’ont qu’une idée vague de la lutte armée/résistance nationale prônée par ces mouvements en leurs noms. Pis le Gouvernement de N’Djamena voit parfois ces chefs de tendances à travers le prisme de leur appartenance ethnique, et non nationale, pour mieux réprimer ceux des Tchadiens qui s’agitent à croire naïvement qu’un de leurs va bientôt s’accaparer du pouvoir d’Etat pour les soulager de la misère noire. Et l’arrestation de certains dignitaires goranes et arabes, voire d’un sous clan Zaghawa récemment à N’Djamena en est un exemple palpable. Ainsi, comme toujours, rebelles et Gouvernement politisent l’appartenance ethnique comme moyen de rallier des sympathisants ou comme argument pour réprimer certains Tchadiens lors d’une tentative de prise de pouvoir par les armes dans ce pays.
C’est pourquoi disais-je précédemment que c’est aux Tchadiens épris de paix de défendre l’idée que la lutte de « libération nationale » ou du régime d’Idriss Deby ne passe pas par l’installation d’une ethnie, d’un clan ou d’un clique de mafiosi de l’Etat, mais par une réorganisation de la conscience nationale orientée vers la satisfaction des besoins exprimés par ces ethnies exploitées. Pour cela, la récente déclaration du nouveau Premier Ministre d’Idriss Deby à l’endroit de l’opposition armée du Tchad est pertinente ; quoiqu’ elle ne semble pas requérir l’agrément de nos chefs de guerre connue sous le vocable de politico-militaires.
L’ancien rebelle devenu nouveau PM est-il également déçu du manque de sérieux dans les rangs des politico-militaires dans l’optique d’imposer le changement à coups de canons ? Ou bien veut-il les convaincre ou les conseiller à s’unir pour mieux être représentatifs du peuple tchadien à l’échelle nationale, vu leurs déboires accumulés au fil des ans à cause des considérations ethniques dans leurs rangs face à la machine de guerre du président Idriss Deby ? Peut-être pense-t-il encourager les politico-militaires à choisir une autre alternative que la guerre ? Du moins, culturellement parlant, il y a une dichotomie dans la perception du devoir politique national au Tchad entre ceux qui prennent le pouvoir par les armes et ceux qui les croient sur parole et veulent les aider à faire aboutir la paix dans le pays. Comme il n’y plus de parole donnée chez les militaires, méfions-nous de ces rebelles qui promettent un beau temps après le départ d’Idriss Deby. Car la promesse de gérer politiquement le pays par les uns et les autres dépend de la manière dont ils arrivent le plus souvent au pouvoir à N’Djamena, comme le soulignait déjà Deby, il y a quelques années, à l’un de ses nombreux Premiers Ministres : « sur une Toyota bourrées de soldats» ou « dans un avion d’Air France ». C’est ce double-jeu des maquisards qui a ôté l’idéal politique d’Idriss Deby de « ni or, ni argent, mais la démocratie » de toute sa substance de conciliation du départ.
Il est connu aujourd’hui que ces faiseurs de guerre se laissent embourber et éblouir devant de piètres victoires à cause de guéguerres de revendications ethniques autour du pouvoir d’Etat. Car le plus souvent, même à un pas de la victoire, ces prétendus libérateurs du peuple tchadien s’arrêtent en plein combat pour régler d’abord leurs différends ethniques autour du pouvoir d’Etat par Puissances Étrangères interposées. Il est clair que les chefs rebelles tchadiens sont beaucoup plus obnubilés à prendre le pouvoir au nom de leur ethnie que de se sacrifier pour une cause nationale pour le pays. Pour ce faire, le Tchad ne sera pas sauver par ces usurpateurs s’ils continuent à politiser leur appartenance ethnique au détriment de la cause nationale à laquelle ils prétendent toujours prendre les armes. Dans le contexte actuel, disons que la prise du pouvoir par les armes ne peut se réaliser que si les rebelles/politico-militaires tchadiens acceptent de dépolitiser l’ethnitisation de la lutte nationale en s’unissant pour rallier le peuple tchadien à cette cause. Mais jusqu'à là, le sentiment d’unité des forces hostiles au régime d’Idriss Deby est trop mince. Il est impératif que les politico-militaires ou les demandeurs du dialogue national harmonisent les mobiles politiques ou agendas de leur « lutte nationale » avant toute concertation de cette envergure.
Car si c’est Idriss Deby qui ne sait pas gérer politiquement le Tchad, ne faut-il pas s’unir tous en tant que mouvements armés pour lui imposer un bon plan de gestion ? Pourquoi y a-t-il souvent d’éclatement au sein des mouvements armés ? C’est naturel dans tout groupe humain, me dira-t-on ! Mais c’est à se demander si leur seul objectif est-il véritablement de faire partir Deby et sauver le Tchad ? Tout compte fait, affirmons qu’en qualité d’anciens amis, collaborateurs, compagnons d’arme, co-régionnaires et religionnaires, parents et alliés tout court du président Idriss Deby, la majorité de nos chefs de guerre et/ou de mouvements armés pensent ethniquement leur lutte tout en agissant militairement contre le pouvoir de N’Djamena ! Car comment arriver à convaincre les Tchadiens que les Mahamat Nouri, Erdimi, Koulamallah, Albissati, Tollimi et compagnie n’agissent pas sous ces considérations ethniques ? Sont-ils véritablement beaucoup plus enclins à sauver le Tchad que d’occuper le strapontin de Deby pour connaître les mêmes critiques et pressions ?
Mis à part ces enjeux ethniques chez les rebelles qui gangrènent la société tchadienne, le problème de l’organisation d’un dialogue national ne se pose pas. Il faut plutôt créer les conditions d’un vrai dialogue national à travers de vrais thèmes qui doivent être débattus sans passion et parti pris afin de mettre le doigt sur le mal tchadien. Cela mérite avant tout une prise de conscience nationale chez les Tchadiens en général et chez les fléaux politiques que sont les chefs de guerre en particulier. Car l’indifférence des Tchadiens de tout bord vis à vis de la chose politique crée cette aliénation politique dont nous sommes tous incapables d’y remédier par une lutte cohérente (armée, démocratique ou intellectuelle etc.) tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays pour apporter le changement voulu.
Laounodji M. Monza
Comme tout tchadien j’ai appris au hasard des lectures la condamnation par contumace de certains leaders de l’opposition armée parmi lesquels figure curieusement l’ancien président Hissein Habré. Je suis autant surpris et scandalisé que les nombreux chercheurs qui se sont exprimés à propos. Comme si cela ne suffisait pas, point de mesure de honte à lire le ministre sénégalais qui ridiculise l’Etat et son ministre de justice ; en somme un Etat naïf, peu sérieux, de mauvaise foi qui n’a aucune conscience de ses actes !
Apprendre que la justice tchadienne a condamné H.H on croirait à un gag. Mais cette information relayée par les sites tchadactuel, AFP, de nombreux sites en anglais, le tout couronné par le site de la présidence…ce n’est pas de la plaisanterie ! Si c’en est une, elle est indubitablement de mauvaise augure. Mais on y voit de l’amalgame, de la méconnaissance des principes élémentaires des règles juridictionnelles, enfin pourquoi avoir attendu si longtemps, si c’était aussi facile que cela !
1- L’amalgame
H.H jugé avec les rebelles. La confusion est totale à l’image du fonctionnent général de cet état dans lequel on ne sait jamais qui fait quoi et pourquoi. L’idée de juger les rebelles est bonne et correspond aux exigences minimales d’une démocratie opérationnelle. La mise à sac de la capitale en février suffit de motif pour l’exercice d’une telle juridiction. Mais la connexion avec H.H reste défectueuse. Et s’est-on seulement fait une petite idée de la mise en œuvre d’une décision juridictionnelle aussi bâclée et moralement ostentatoire au premier coup d’œil ?
2- Mépris des principes élémentaires de procès
Alors que le ministre sénégalais de justice ancien avocat de H.H est mis en mal de se retrouver contraint d’organiser le procès de son ex client, procès auquel le Tchad montre sa bonne volonté de coopération financière…voilà que les turpitudes doublée d’incompétence lui font tirer le joker ! La procédure Habré suivait son cours depuis 2000 au Sénégal puis d’échelle africaine. C’est dire que le Tchad titulaire de la compétence de principe l’avait cédé. Les échanges, les actes nationaux pris à cet effet attestent que le pays s’est complètement défait de l’affaire Habré. On n’a pas vu le Tchad broncher quand le Sénégal se battait pour maintenir l’affaire sur le terrain africain. Sachant que le principe « ne bis in ibidem », norme impérative de haut standard empêche un double jugement pour les mêmes faits et les mêmes personnes…le Tchad dont la justice est internationalement présentée comme corrompue depuis l’affaire arche de Zoé n’avait pas à faucher l’herbe sous les pieds de la communauté internationale. L’arrêt condamnant H.H à la peine de mort n’est rien d’autre qu’un sabotage d’une bonne justice qui était en cours. A quelque chose malheur étant parfois bon souhaitons que deux milliards destinés à aider la justice sénégalaise soient employés aux réparations et indemnisations !!!
3- Si c’était si facile !
Voilà bientôt 18 ans que nuit et jour certains tchadiens attendent justice. Alors que le procès est au plan international présenté comme l’un des plus techniquement complexe, comme sous l’effet d’une baguette magique, tout est résolu ! Le caractère expéditif de la justice tchadienne a été décrié lors du procès Arche de Zoé. Bon ce fut expliqué que la France avait assez de la comédie qui commençait par se faire longue et il fallait couper court. Mais pour H.H vu qu’on a attendu 18 ans était-ce impossible d’attendre encore quelques années ? En agissant ainsi l’Etat tchadien prouve à tous que c’était si facile, de résoudre l’affaire Habré. Alors pourquoi avoir laissé moisir les victimes depuis tout ce temps ? Là encore une bonne fessée pour le Tchad l’ancien avocat se sert du caviar bêtement servi par les autorités tchadiennes : plus de jugement ! Il faut tout arrêter. Il a raison « non bis in ibidem ». L’exécution de la décision exigera de l’extradition de H.H vers le Tchad. Ma foi si on ne l’a pas extradé en vue d’un jugement de qualité en Belgique moins encore vers le Tchad en vue d’un procès, ce n’est vers le Tchad pour sa mise à mort qu’on le ferait. En plus c’est désormais une coutume internationale que l’on extrade par vers les pays où il y’a risque de peine de mort. Au Sénégal au moins il y’a des juristes. Tant pis pour ceux ne le savent pas !
Albert TAMWARI
D'abord, la corruption définie comme étant « un abus de pouvoir public pour un intérêt personnel ». Cette pratique mafieuse existe toujours au Tchad et devenue une monnaie courante. Depuis l'exploitation du pétrole, la corruption s'est généralisé à tout le niveau et a atteint un seuil sans précédent dans l'histoire du Tchad.
La corruption se présente sous de nombreuses formes à savoir :
Si une personne paie un fonctionnaire de l'Etat pour obtenir de lui un avantage, une faveur en rapport avec le pouvoir dont dispose ce dernier (fonctionnaire) se rend coupable de corruption (dans ce cas on parle aussi une corruption active).Et si un fonctionnaire accepte de l'argent d'une personne pour lui accorder une faveur en contradiction avec les lois de l'administration se rend coupable de corruption (dans ce cas on dit aussi corruption passive).
Au Tchad ces actes sont fréquents voire quotidien chez certaines. Et pire encore ce sont de moyens pour s'enrichir. Depuis une dizaine d'année nous assistons une poussée de nouveau richissime au Tchad sans vergogne de la corruption.
D'après le rapport mondial sur la corruption présenté par l'ONG transparency international (T.I) en fin 2007, le Tchad a perdu son triste titre « champion du monde de la corruption ». Et selon les auteurs de l'indice sur la perception de la corruption (I.P.C), plus la note est basse, plus la corruption est étendue ça veut dire l'existence d'un haut niveau de corruption au sein de l'institution de l'Etat. Avoir une note 10 signifie que le pays est parfait et ne connaît pas de corruption. Selon le même rapport le Tchad n'est plus lanterne rouge en 2007 mais fait partie toujours des pays les plus corrompus du monde puisque sa note reste toujours médiocre (inférieure à 2). Cela ne signifie pas qu'il a gagné des points dans le cadre de l'I.P.C.
Selon les auteurs de l'IPC les causes pour ces pays (pays les plus corrompus) sont multiples : d'abord, les conflits armés, la défaillance du système judiciaire, la dépendance de la justice du pouvoir exécutif et l'instrumentalisation de la justice à des fins politiques.
Certains spécialistes de la corruption, relativisent et expliquent que la corruption est la version Tchadienne de la solidarité, d'autres par contre banalisent et disent que c'est un simple cadeau après un service rendu. Et pourtant récompenser un service supposé de droit pour le citoyen et un devoir pour l'agent est une forme de corruption. Puisque chaque agent gagne un salaire à la fin de mois. Alors pourquoi accepter un cadeau qui n'est pas à sa juste place ? Bien entendu, beaucoup de citoyens illettrés croient que c'est un prélèvement obligatoire au nom de la loi. Et d'autres parts, les agents publics profitent de cet analphabétisme et aller jusqu'à réclamer ce supplément au pauvre citoyen. Pour simple exemple et notamment au commissariat central pour délivrer un passe port ou bien une carte d'identité nationale il faut donner un pot-de-vin pour l'obtenir. Ce qui est étonnant encore à la douane nationale (Nguely ou aéroport) entre les commerçants, les transitaires et les douaniers ; dans ce coin on dirait que cette pratique malsaine est autorisée par l'Etat puisque au vu et au su de tout le monde que ça se passe. Pire encore au ministère des finances, les agents dudit ministère prélèvent systématiquement des pourcentages pour chaque dossier avancé ou traité, c'est-à-dire 10 à 20% comme commission imposée. Cette pratique mafieuse sur laquelle l'Etat à longtemps fermé les yeux entraine de prendre une tournure très inquiétante est devenue un véritable fonds de commerce pour ces agents. Et la soustraction des 10 à 20% sur les revenus de ceux à qui l'Etat doit verser une certaine somme d'argent semble aujourd'hui entrer dans la pratique légale du fonctionnement de l'Etat. Malgré les avantages (primes, treizième mois et autres) accordés aux agents de ce département par l'Etat, la majorité n'hésitent pas toujours à tendre aussi long le bras pour racketter les citoyens. Ces employés ont poussé jusqu'au font le bouchon en allant jusqu'à arnaquer les petits commerçants, les fournisseurs et les familles des fonctionnaires décédés ou en stage à l'étranger. Toujours même pratique c'est-à-dire un pourcentage avant d'obtenir le droit. A malin, malin et demi. Pour combler les déficits causés par les employés de l'Etat c'est à dire les pourcentages prélevés par ces agents, les commerçants ou les fournisseurs de l'Etat à leurs tours gonflent les factures. Finalement qui subisse les conséquences ! À vous de juger. La face hideuse de cette pratique et qui fera verser des larmes à un émotif est celle pratiquée au niveau de la Caisse Nationale de Retraités du Tchad (CNRT) où la façon dont les agents dédite direction rackettent les veuves et les handicapés de guerre. Il suffit d'approcher les victimes pour s'en rendre compte.
Au Tchad on assiste à de mises en scène de lutte contre la corruption où des leaders politiques ont été mis en examen devant la justice. D'autres sont arrêtés voire enfermés et demies de leurs fonctions ; mais, hélas, finalement ils ont été reconduit à des postes de responsabilité plus stratégique qu'avant. Cela bien sûr en utilisant les cartes politiques pour stopper la procédure entreprise par la justice. Ce qui rendait encore plus visible la crise de l'appareil judiciaire Tchadien. Il relève de l'évidence que la corruption gangrène le système judiciaire partout dans le monde mais le cas du Tchad est pire. Il suffit d'observer pour s'en rendre compte. Cependant, il est à noter que cette pratique malsaine n'est pas l'apanage des Africains ou des Tchadiens tout court. Mais ce phénomène existe même au pays de Montesquieu là où la conception de la séparation des pouvoirs a vu le jour, la justice subit toujours une pression politique. C'est à dire même les initiateurs de la séparation des pouvoirs n'arrivent pas à appliquer à la lettre l'indépendance de la justice. Combien de fois pour un pays du tiers monde comme le Tchad, récepteur infatigable, économiquement dépendant où les castes sont au-dessus des toutes les lois, ne peut en aucun cas assurer l'indépendance de la justice à son peuple. On peut prouver par un nombre d'exemples mais le cas le plus récent, le plus honteux dans l'histoire du Tchad et moralement répréhensible est celui du trafic des 103 enfants Tchadiens par le pseudo organisme soi-disant humanitaire « Arche de zoé ». Et ce qui est choquant et fait picoter les cœurs des tous les Tchadiens est la grâce présidentielle. Bien qu'il y a une pression politique de la part de la France mais pour l'intérêt d'un seul individu. Où en est la dignité de ce peuple tant souffert des manipulations politiques.
C'est une preuve à l'appui pour l'opinion nationale qu'internationale. Mais, cela ne sera pas une raison ou un alibi pour les juges Tchadiens de baisser les bras ou de laisser assombrir l'appareil judiciaire aux intérêts de quelques individus malhonnêtes qui n'ont aucun patriotisme, ni pitié en vers ces paisibles citoyens, sans scrupules et continuent à accumuler des richesses illicitement acquises au détriment de la majorité. Au Tchad la défaillance ou l'impuissance de nos juridictions d'appliquer les lois pour punir ou condamner les auteurs peut être justifiée d'une part par la peur des juges, puisque le sommet est plus corrompu, d'autre part, parce que entretenue par le sommet, seul le chef peut y mettre fin à ce comportement malsain. Instaurer un moyen préventif et répressif pour freiner ce phénomène néfaste au développement économique, démocratique et contraire à la valeur morale au Tchad surtout sous ce régime semble très difficile et nécessite beaucoup d'effort. Parce que le plus souvent les dirigeants du haut niveau (communément appeler les intouchables), ou leur famille sans oublier leurs proches y sont impliqués.
Donc il est temps, aux représentants politiques, religieux, les sociétés civiles, les universitaires et les medias de jouer leurs rôle en dénonçant cette pratique honteuse au sein de notre société. Bien qu'il existe un service directement concerné pour veiller à ce genre de pratique, qui est le ministère chargé du contrôle général de l'Etat et de moralisation qui est d'ailleurs aussi impliqué dans cette affaire sale, puisqu'il abrite les adeptes de la corruption et recrute des semi-analphabètes catapultés (le catapultage est une norme logique de ce système régnant). De toutes les façons, il est de son devoir (le ministère) d'agir afin de mettre fin à cette pratique qui porte un coup très dur voire mortel à notre société et entrave en même temps le développement économique et démocratique du pays.
Que Dieu bénisse le pays de Toumaï(Tchad)
Par Adam Abdramane Mouli alias « djidda »
La volonté du gouvernement Tchadien de participer à la protection de l’environnement n’est certes pas une mauvaise idée. D’ailleurs elle est presque un des axes d’améliorations de l’image du pays sur le plan international, un effort considérable que l’on ne peut manquer de souligner. Et si l’on se met derrière le rideau, on serait même amener à le féliciter car sur la forme, ce projet est plus qu’une révolution. Mais l’est-il vraiment sur le fond ou juste un plan média pour soigner son image ? Et quid du plan de substitution de cette seule source d’énergie ?
Bref, une vision politique d’une telle envergure, d’une telle sensibilité, si elle est mal déployée engendre toujours des conséquences désastreuses sur la population. Encore qu’elle est perturbée par des guerres incessantes, affaiblie par tant d’année d’insécurité sociale elle ne peut rêver mieux qu’une décision aussi absurde dans son déploiement. On n’est loin de la bonne foi que du comble. Alors quoi de mieux qu’un accueil froid réservé à cette loi dénouée de tous sens sauf celui de nuire et d’engendrer des mécontentements. Et d’ailleurs c’est le cas, du moins c’est ce que constate l’opinion publique interne confrontée au jour le jour à la descente aux enfers d’une frange de population victime du manque de cette d’énergie ? Sinon pourquoi tant de haine envers des ménages dont le revenu ne permet pas de se doter des sources d’énergie autres que le charbon de bois ? Et que penser alors des familles n’ayant aucun revenu ? Pire encore ceux qui habitent dans les recoins des grandes villes ou dans des villages environnants et dont le charbon leur est incontournable ? Y a-t-il des moyens de contrôle pour les villageois perdus en pleines brousses ? De quels revenus se nourriront-ils pendant la saison sèche ? Voilà un problème complexe auquel devrait se préparer au préalable le gouvernement lorsqu’il veut apporter du changement au sein de la société afin d’éviter des résistances sous différentes formes soient-ils ? On ne peut faire appliquer ce décret sans un moyen d’accompagnement social efficace. Est cela le concept du développement durable ?
En effet, le développement durable doit respecter des dimensions économiques, sociales et écologiques et sa mise en œuvre doit anticiper au préalable les impacts qu’il peut engendrer afin de définir un cercle vertueux dans l’intérêt des parties prenantes. Comme nous pouvons le constater, la lutte contre la désertification émane de la dimension écologique mais elle ne peut se réaliser sans tenir compte de la dimension sociale car elles sont interdépendantes. Il n y a dans l’œuvre tchadienne une confusion totale, un manque de discernement qui risque de conduire à des dérives profondes. Et je crains que l’utilisation de l'énergie alternative (excrément animal, morceaux de caoutchoucs etc.) risque de provoquer chez certains individus le développement des pathologies diverses mettant en danger leurs santés physiques et mentales. On assistera encore à une nouvelle catastrophe montée de toute pièce et dont il sera difficile de trouver des solutions adéquates.
Enfin, les circonstances actuelles encadrant le déploiement du processus laissent penser que seule l’utilisation de la force militaire a été prévue comme moyens de lutte efficace. Et je note au passage des personnes qui ont été tabassées pour non-respect de ce décret. Doit-on penser que la violence est notre seul moyen de régler nos différends ? N’y a-t-il pas d’autres solutions envisageables ou avons-nous besoins de leçons de morale pour comprendre des processus aussi simple soit-il ? Comme beaucoup de compatriotes, j’appelle les élus à repenser la modalité d’exécution de ce décret pour la lutte contre la désertification quitte à sensibiliser la population d’une manière efficace et leur donner les moyens nécessaires pour protéger la planète. Nous sommes tous conscients de notre environnement et nous devons le protéger mais il faut choisir la manière qui minimise les risques sociaux et environnementaux pour éviter une catastrophe. Les conflits interarmées, les maladies, la sécheresse ont fait assez de victimes alors étudions sérieusement ce problème afin de limiter les dégâts qu’il peut engendrer.
Piquet DINGAMMADJI
Depuis quelques jours, N’Djamena et les autres grandes Villes du Tchad connaissent un sérieux problème d’énergies domestiques qui est dû à une décision du gouvernement qui interdit la production et la commercialisation du charbon de bois. Cette décision selon le gouvernement intervient dans le cadre de la politique de lutte contre la désertification et de la coupe abusive de bois ; Bonne décision, car le Tchad est en train d’être envahi par le désert du Sahara qui progresse à une « vitesse de vent » et qui risque de le rendre invivable. Dans cette optique, la décision du gouvernement semble tout à fait juste et l’on peut la qualifier d’Unique en son genre (comme la loi n° 001 portant gestion des revenus pétroliers.) Pour paraphraser quelqu’un.
Hélas, si cette décision si judicieuse suscite joie et enthousiasme chez les écologistes, elle ne semble pas faire la joie de la population qui est tributaire du bois et de son charbon pour son chauffage. Car le gouvernement en super écologiste, a pris la décision sans prévoir des mesures d’accompagnement pour que la population (qui d’ailleurs est sa raison d’être) ne ressente pas les effets secondaires de ce changement bénéfique. C'est-à-dire que le gouvernement devrait normalement proposer à la population des énergies de substitution avant de prendre des décisions de ce genre. En effet, interdire la production et la vente du charbon de bois en territoire sahélien n’est pas du tout mauvais mais, c’est la façon d’interdire qui peut transformer de telles décisions en « coup de foudre » sur la population.
L’interdiction du charbon de bois semble en effet éteindre le feu dans les foyers des grandes villes du Tchad car en dehors du charbon, il n’existe pas au Tchad, d’autres énergies de substitution, en dehors du gaz importé qui d’ailleurs n’est pas à la bourse du tchadien moyen. Quant à l’énergie électrique, n’en parlons pas ; nous avons l’électricité le plus cher au monde (bien que exportateurs de pétrole). Puisque le Tchad n’est pas un pays tropical où l’on puisse trouver de la nourriture consommable à l’état frais, les Tchadiens, surtout ceux des grandes villes où sévissent les forces d’exécution des décisions de l’Etat, n’ont que les larmes pour pleurer et attendre leur mort prochaine, mort de suite de faim. Je dis bien de suite de faim et non de famine. N’est-ce pas là une façon douce de se débarrasser de ce peuple qui ne cesse de déranger ?
En effet, nous sommes dirigés par un gouvernement de MANGEURS, qui prends des décisions sans réfléchir aux effets que peuvent produire, sa décisions .par cette décision, le gouvernement veut lutter contre la désertification, en créant une crise énergétique, qui se répercute sur la nutrition, l’économie la santé…etc. On serait tenté de dire que ce gouvernement ne contient que des personnes dont le cursus scolaire ne dépasserai pas le CM 1 ou que c’est une secte don l’objectif est de faire mourir en douceur les Tchadiens et gouverner le cimetière. J’imagine le moment venu un palais aux cimetières de NGON BAH ou LAMADJI dans un environnement extraordinaire, faisant rêver au Jardin d’EDENNE dans la Bible. Si cela semble trop fiction, ça veut dire, que la piste de l’exprès est la seule plausible. Un gouvernement pourtant dit de consensus, qui prend des décisions expresses pour faire souffrir sa population, cela vaut mieux que pas de Gouvernement du tout.
L’opposition à la mangeoire, avec des super ministres a perdu la vieille habitude qui consistait à faire des meetings, des communiqués de presses des interventions à la Radio et la Télé, …etc bref, « La bouche qui mange ne parle pas. ». On ne peut à la fois gouverner et être opposant. Les choses sont claire, il n’y a pas d’opposition démocratique au Tchad, mais un club de SPRINTERS, lancé dans une course à la mangeoire, et pour y arriver tous les moyens sont bons. S’entrainer avec souffrance une population meurtrie par la misère, se doper du ridicule et de la trahison, et gagner la compétition.
La presse et la société civile, bâillonnées et muselées, ne peuvent que garder le silence puisque. Pour ce droit (droit de garder le silence), même les policiers les plus brutaux le reconnaissent. (Vous êtes en état d’arrestation …droit de garder le silence).
Les parlementaires (parlez, menteurs) quant à eux se contentent des dix-huit mois d’avantages (Salaires, indemnité de transport, logement, immunité …) que leur offres les accords du 13 août, et, refusent de lever un doigt accusateur contre le pouvoir exécutif dont le chef à le pouvoir de dissoudre l’Assemblée Nationale et mettre fin à leur « GOMBO ».
Les autres institutions dont les Membres sont nommés par décret, elles se résignent à leur rôle de formaliser les actes du « gouvernement céleste » en y mettant les sceaux de l’Etat. Ainsi, KASCOU, HOUDEINGAR, et compagnies, se méfient de critiquer quand il s’agit de critiquer, mais au contraire, ne tardent pas à saluer le petit bout d’excréments blanc par lequel le margouillat clame haut et fort qu’il a un intérieur saint, symboliser par le Blanc.
Si en Europe, le petit conflit du Gaz entre la Russie et son voisin Ukrainien fait déplacer des Observateurs, des diplomates des Ministres et même les Présidents, chez nous c’est tout à fait le contraire. L’Etat crée la crise énergétique, l’entretient et reste indifférent aux multiples cris, tant de supplication que de dénonciation, des populations victimes. On dit lutter contre l’avancée du désert en protégeant l’écosystème, sans se rappeler que l’écosystème inclut l’homme. Peut-être que l’on ignore la définition de l’écosystème ? Sinon, comment comprendre qu’on interdise le charbon sans prévoir du gaz en compensation, (même si c’est cher) ni de l’électricité pour tous et à bon prix. En un mot c’est insensé et impensable, qu’un gouvernement si représentatif se livre à des décisions aussi irréfléchies que celle du Charbon.
Si les membres du gouvernement ne sont pas forcément des spécialistes dans ces domaines, on est au moins en droit de se demander, « Que font les innombrables conseillers Techniques, qui bénéficient des nombreuses avantages au dos du Peuples ? En tout cas, c’est la mangecratie, et tout ce qu’il faut savoir, c’est conjuguer le verbe mangé à tous les temps.
Mais sachez Messieurs les gouvernants, qu’un jour viendra où le vase sera plein et commencera par déborder. Ce jour, ce sera le jour où chacun de vous rendra compte de sa gestion. Deux issues seront possibles.
Ainsi donc, à chacun son vase à remplir.
NDAKMISSOU GEDEON