Depuis quelques mois, la Radio Dja FM est confrontée à des difficultés énergétiques. Le jeudi 27 mai dernier, elle a interrompu son programme. Qu’est-ce qui peut expliquer cette interruption ?
La radio Dja Fm est la toute première radio privée au Tchad. Elle se veut une radio de proximité. En un mot proche des résidents de N’Djamena, la capitale. Elle est située entre le grand marché et le marché à mil. L’interruption de ses programmes intervient au moment où les auditeurs ont besoin de s’informer au quotidien. Ismaël Abdoulaye est un auditeur fidèle de DJA-FM. Selon lui, c’est une radio qui a beaucoup d’auditeurs à cause de son contenu très riche et diversifié. « La radio DJA FM est une excellente radio. Elle donne aussi des bonnes informations. Nous nous soucions fort de son interruption. Personnellement je m’ennuie depuis qu’elle n’émet pas. Qu’Allah le miséricordieux puisse leur venir en aide pour qu’il arrange rapidement leur panne. Car, nous avons raté nos émissions, débats, etc. », affirme-t-il.
« Je ne suis pas tranquille depuis l’interruption de son programme. Parce que c’est une radio qui me rassure et me convainc en termes d’informations. Cette interruption est comme un plat que tu as l’habitude de manger tous les jours. Subitement on te dit que tu n’auras plus ton plat préféré », affirme un auditeur assidu.
Dans un communiqué de presse, du 29 mai 2021, la directrice générale Zara Mahamat Yacoub, affirme que Dja Fm traverse ces dernières années une crise financière due en partie à l’effet de la Covid-19. Selon elle, une partie de son personnel a été compressé pour pallier à la situation, mais sans succès. « Comme tout cela ne suffisait pas, depuis le mois d’avril, Dja Fm est confrontée à des difficultés d’ordre énergétique. La capacité de fonctionnement de son groupe électrogène a été perturbée à cause de son utilisation excessive pour compenser les coupures intempestives d’électricité de la SNE », argumente-t-elle.
D’après elle, cette radio a enregistré des pannes incessantes du groupe électrogène, en plus des coupures d'électricité. « Notre émetteur de 1000 W a reçu un choc électrique qui a détruit certaines de ses composantes. Malgré notre situation peu reluisante, au sujet de nos capacités financières, nous espérons pallier à cette situation le plus rapidement possible », rassure-t-elle.
Alamine Bineye, Rédacteur en Chef de la station, a posté sur sa page Facebook que c’est la SNE qui serait responsable des dommages causés sur le matériel de Dja Fm. Il affirme que des dizaines de plaintes ont été déposées suite aux dégâts causés par la SNE. « Nous appelons Youssouf Tom et le ministre de la Justice à fouiller dans les tiroirs pour relancer la procédure, car pour nous c’est un devoir d’informer la population en cette période.
Allarassem Djimrangar
Dans un esprit de préparation du dialogue et de la réconciliation nationale, les Autorités coutumières et traditionnelles du Tchad se sont concertées le 28 et 29 mai au Palais du 15-janvier à N’Djamena, capitale tchadienne.
Ils étaient nombreux ces dépositaires des us et coutumes du Tchad à plancher durant 48 heures sur leurs apports pour le dialogue inclusif et la renonciation nationale qui pointe à l’horizon. Des recommandations axées sur six points ont sanctionné ces assises. Premièrement, il s’agit dans un premier temps d’associer les chefs traditionnels au processus de dialogue inclusif et de réconciliation nationale. Deuxièmement, il s’agit de prendre un acte pour ériger les chefs traditionnels en juges de paix et transformer leurs goumiers en police rurale. Troisièmement, accorder aux chefs traditionnels la gestion des problèmes fonciers. Quatrièmement, prendre un acte pour leur accorder une immunité juridique pour les protéger contre les arrestations arbitraires. Cinquièmement, impliquer les chefs traditionnels dans la sensibilisation de la population sur les idéaux de la paix et de la cohabitation pacifique. Et sixièmement, modifier la loi organique numéro 0013, portant statuts et attributions des autorités coutumières et traditionnelles en vue de conférer le statut d’administrateurs aux sultans et chefs de cantons.
Les chefs coutumiers ont aussi appelé les Tchadiens de toutes les contrées du pays à considérer leurs diversités coutumières, traditionnelles, ethniques, tribales, linguistiques comme des atouts. Ils exhortent leurs compatriotes à s’unir dans la prière afin de bouter hors du Tchad les démons de la violence, de la division, de la haine, des rancœurs, du matérialisme, d’égoïsme et de la barbarie. Pour eux, les Tchadiens doivent véhiculer les messages de paix, de justice, d’unité, de spiritualité, d’amour, de pardon, de solidarité et du travail, seul gage du progrès du Tchad. « Il faut rechercher la voie de la sagesse dans toutes nos pensées et action pour un avenir radieux », conseillent-ils. Les autorités coutumière ont échangé sur le devenir du Tchad. Selon le président du présidium, M. Dokony Adiker, hier les chefs traditionnels étaient des simples auxiliaires et collaborateurs, mais aujourd’hui, ils sont des administrateurs. Cela montre combien ils jouent un rôle important dans la gestion administrative et coutumière du Tchad, se félicite-t-il.
Pour le chef Mbodou Mbami, l’un des chefs de Canton présents dans la salle, les chefs de cantons sont piétinés, mais ils doivent arracher leurs droits, « il faudrait qu’on soit bien préparé, car nous avons la vocation d’une institution et nous devons le démontrer par notre bonne organisation et dans une synergie d’action », dit-il.
Des médiateurs de premier plan…
M. Tamita Djidingar, président de l’association des Autorités coutumières et traditionnelles du Tchad AACTT, a rappelé les valeurs ancestrales.
Pour lui, les chefs traditionnels connaissent la population mieux que quiconque. « Vous êtes les médiateurs de premier plan et vous êtes capables d’assurer la cohabitation pacifique et la cohésion sociale. Vous avez fait une analyse critique du climat social et politique de l’heure. Vous avez aussi mené des débats francs avec des apports dignes de Vos Majestés. Vous avez la capacité de restaurer la paix durable dans nos villes et campagnes », déclare-t-il. Le chef Tamita Djidingar encourage ses collègues à continuer la sensibilisation auprès de leurs populations respectives condition sine qu’anone pour le développement.
Les autorités traditionnelles et coutumières du Tchad ont comme stratégie : l’écoute des Tchadiens dans leurs aspirations et leurs vœux pour leur pays. Les cadres indiqués disent-ils sont entre autres, les Églises, les Mosquées, les rencontres rurales, etc. « L’idéal, c’est d’aller au dialogue inclusif dans un esprit d’unité et comme un seul homme ».
Moyalbaye Nadjasna
Deux jours auront suffi aux jeunes venus de différentes provinces du Tchad et de la capitale, pour le symposium organisé par le Conseil National de la Jeunesse du Tchad (CNJT). Reportage.
Ils sont au moins 300 jeunes à prendre part au symposium. Placé sous le thème: « valorisation des bonnes pratiques et de partage d’expérience », les participants se sont entretenus durant 2 jours. A la sortie de ce colloque, les jeunes qui ont pris part ont fait des recommandations au gouvernement et à la société civile. Pour eux, le gouvernement doit protection et sécurité aux citoyens, il doit mettre tout en œuvre pour apaiser le climat aux jeunes. « Nous jeunes, participants au symposium, recommandons au gouvernement, d’assurer l’intégration des jeunes, d’écouter nos doléances et nous associer aux prises des décisions » recommandent les participants.
Le chef du projet la voix des jeunes du sahel phase II, Tegviel Dabiré Evariste, exprime sa satisfaction pour ce symposium. Selon le chef du projet, le Tchad passe un moment de tension et les jeunes sont des acteurs majeurs pour la paix. Il exhorte le gouvernement de transition à être du côté de la jeunesse.
Djedanoum Roland, jeune venu de Moundou, dit avoir être ravis de participer à ce symposium. « Je suis heureux et comblé, car les débats ont été riches,» dit-il, d’une mine joyeuse. Pour lui, ces genres de rencontre et d’échange doivent être permanents afin de permettre aux jeunes de cultiver l’amour du vivre ensemble. Asdongar Belna, habillé en ti-short blanc, sur lequel il est écrit « jeunes de Doba, débout main dans la main pour bâtir le Tchad », représente la province de Doba. Pour lui, le Tchad revient de loin et le temps est venu pour que les fils du pays s’assoient autour d’une table pour chercher des pistes de solutions pour les maux qui minent le pays. « Je rêve d’un Tchad meilleur où il fait beau vivre. Un Tchad où nos voisins se bousculent pour venir vivre. Et non un Tchad des coups de canaux chaque matin ni un Tchad des divisions claniques et ethniques, » le jeune Asdongar.
Dénémadji Christine, représente la ville de N’Djamena. Pour elle ce symposium s’est tenu à un bon moment. Un moment où le Tchad traverse des moments des d’incertitudes. Et ce sont les jeunes qui doivent être la cheville ouvrière de ce moment où il faut être tous ensemble et dialoguer pour des trouver des solutions définitives.
Djilel-tong Djimrangué
Les enseignants durcissent le ton. Selon eux, il est hors de question de reprendre les cours sans une garantie sécuritaire. C’est la position adoptée lors de la réunion qui a regroupé le Syndicat des Enseignants du Tchad (SET), province de Ndjamena, les bureaux des sections départementales ainsi que les sous-sections ce 26 mai 2021. Ialtchad suit l’évolution de cette situation scolaire qui garde encore les élèves à la maison. Reportage
13 heures, école du Centre. C’est là où loge le bureau du SET, province de N’Djamena. Djion-Nadji Moise, Secrétaire Général Adjoint du SET-N’Djamena nous reçoit. On échange sur l’évolution de la suspension des cours. Selon le SGA du SET-N’Djamena, ils ont eu une rencontre avec les bureaux des sections départementales, les sous-sections voire la section académique. « Après l’état des lieux suite aux comportements peu orthodoxes des policiers, les camarades ont décidé à l’unanimité du maintien du mot d’ordre de la suspension des cours. Ils exigent une garantie éclairée de la part des responsables de la sécurité avant toute reprise des cours dans les établissements scolaires publics », explique-t-il. Pour M. Djion-Nadji Moise, certains établissements privés peut-être ont repris, mais ceux du public, tant que rien ne se décide pour mettre les enfants à l’abri des bavures policières, personne ne reprend.
D’après lui, rien n’est fait jusque-là. « Les enseignants dans leur ensemble disent qu’ils n’acceptent pas cette manière de faire des policiers. Comme leur ridicule parlé, ils disent, les « enseignants sakit », c’est-à-dire, les enseignants seulement, ils font ce qui bon leur semble », indique-t-il. Au lycée de Walia dit-il, les policiers ont séquestré des enseignants en présence de leurs élèves, le proviseur avait été gardé à vue pendant 30 minutes avant d’être libéré. « Nous ne pouvons pas continuer à subir de telle sorte d’humiliation », mentionne-t-il. Le SGA déclare que les autorités en charge de la sécurité doivent les rassurer comme quoi les policiers ne vont plus violer les enceintes des établissements scolaires. « Je le répète que les cours des établissements scolaires sont inviolables. Alors lorsqu’on les envoie, il faudra leur donner des orientations. Nous ne sommes pas leurs ennemis pour qu’ils nous livrent une ainsi une guerre totale », martèle-t-il. M. Djion-Nadji Moise souligne que leur organisation syndicale sait bien que la fin de l’année scolaire s’approche, mais la vie humaine est sacrée et plus importante que tout. Il faut vivre pour travailler ou étudier, rajoute-t-il.
Selon lui, tous les syndicats des enseignants demandent que désormais, les policiers véreux qui seront identifiés doivent être traduits devant la justice. Il affirme qu’ils ont rencontré les responsables au niveau de l’éducation qui les ont rassurés de porter leur voix aux hautes autorités chargées de la sécurité. « Et bien, nous attendons, si elles nous appellent pour faire ensemble le point, nous allons reprendre. Au cas contraire, la suspension des cours continue », dit le SGA du SET-Ndjamena.
Moyalbaye Nadjasna
Le Conseil National de la Jeunesse du Tchad (CNJT), en collaboration avec les autres associations des jeunes au Tchad, organise le symposium sur la question de la paix au Tchad du 27 au 28 avril.
Selon le porte-parole du CNJT Asdjim Bendoum, c’est un symposium national qui va réunir plus de 300 jeunes venus de 22 régions du Tchad et des 10 arrondissements de la ville de N’Djamena. Pour lui, cette rencontre sera un lieu d’échange et de partage pour la jeunesse tchadienne. « C’est pour la première fois, que le symposium se tient au Tchad, » déclare le porte-parole.
« La question de la paix est fondamentale et d’actualité pour le Tchad, car nous sommes dans un climat de tension. Les jeunes sont appelés à s’asseoir autour d’une table pour en débattre, » dit Asdjim Bendoum. Le porte-parole pense qu’il est temps que la jeunesse tchadienne puisse trouver un cadre de dialogue.
Cette rencontre est placée sous le patronage du Premier ministre de la Transition Pahimi Padacké Albert. Pour y participer, il suffit de remplir un formulaire laissé sur la page du Ministère de la Jeunesse. Selon les organisateurs, ce symposium va réunir plus de 300 jeunes venus des provinces et de la ville de N’Djamena à la recherche de la paix pour le Tchad, explique le porte-parole, vu les mouvements d’humeur des jeunes ces derniers temps, le CNJT ne peut rester indifférent. « Nous pensons que la solution à cela est le dialogue, car exprimer sa colère est bien, mais il faut savoir comment le faire, » dit-il. Des recommandations et les résolutions sont attendues au sortir de ces assises. Chaque participant a pour mission de faire la restitution dans sa province ou sa circonscription, renchérit M. Asdjim.
Le porte-parole appelle par ailleurs les jeunes à se lever comme un seul homme pour pouvoir s’asseoir et définir ensemble une vision commune.
Djilel-tong Djimrangué
Allahadjim Christian
Des rumeurs sur les réseaux sociaux font état d’un présumé viol collectif sur une fille mineure âgée de 15 ans. Les auteurs de cet acte sont présentés comme des fils de hauts cadres du pays. Acte qui a suscité indignation et colère sur la toile. Quelques citoyens rencontrés donnent leurs impressions. Vox pop.
Selon Constante Yetchabo, étudiante en 1re année de science économique et gestion au Centre des études et de formation au développement (Cefod), les cas de viol des filles mineurs sont monnaie courante dans la capitale tchadienne, N’Djamena. Cela est dû aux défaillances des plus hautes autorités censées corriger les auteurs de ce délit. « Si seulement cela s’avère vrai, on défère ces présumés accusés, on les juge, s’ils sont coupables on les condamne. Cela servira de leçons et l’on ne parlera plus de viol dans notre pays. Mais comme l’État ne prend pas au sérieux ce problème, c’est cela qui fait qu’il y a tant de viol des mineurs dans la capitale », dit la jeune dame. D’après elle, cet acte, si vrai, est horrible. Et mérite que les autorités s’attaquent à ce problème.
Kaltouma Massissou, étudiante en 2e année de gestion, logistique et transport au Cefod, quant à elle condamne cet acte inhumain et dégradant. « Si c’est vrai, ces individus qui ont violé cette fille de 15 ans doivent être déférés à la maison d’arrêt. Puisque c’est un acte immoral et déviant », avance-t-elle. Elle conseille aux filles tchadiennes de prendre soin d’elles et de faire très attention. « Il y a des endroits que les filles ne doivent pas fréquenter. Au gouvernement, je lui demande d’assurer la sécurité des jeunes filles et de condamner ceux qui commettent ces genres de crime. Nul n’est au-dessus de la loi. Elle est dure, mais elle reste la loi », demande Kaltouma.
Madjihadoum Ngarhornim étudiant en deuxième année de science économique à l’université de N’Djaména, se dit être surpris que ce sont ceux qui sont censés protéger la population qui laissent leurs enfants commettre de tels actes. « Cela est dû à un problème d’éducation parce que quand on est un haut cadre et on voit notre progéniture commettre de tel délit, on doit le recadrer. Malheureusement, ce n’est pas le cas avec nos hauts cadres du pays », regrette ce dernier. Selon lui, il n’y a pas la justice au Tchad. « Si vraiment il y avait la justice, on devrait juger et condamner ces délinquants afin que des actes pareils ne se reproduisent plus jamais », dit-il.
Pour Ndigueyanouba Ndilyanram étudiant en première année de droit au Cefod, c’est une situation récurrente parce qu’au Tchad les droits de l’homme et des libertés fondamentales sont souvent foulés au pied. Ce qui encourage ces personnes à commettre de tels actes. « Si c’est exact, je condamne cet acte puisque ça tombe directement sous le coup des différentes dispositions du Code pénal tchadien. Il faut que l’État assure la sécurité de la population en particulier des mineurs », conclut-il.
Allarassem Djimrangar
Mitan Maxime
Le Conseil National de la Jeunesse du Tchad (CNJT), en collaboration avec les autres associations des jeunes au Tchad, organise le symposium sur la question de la paix au Tchad du 27 au 28 avril.
Selon le porte-parole du CNJT Asdjim Bendoum, c’est un symposium national qui va réunir plus de 300 jeunes venus de 22 régions du Tchad et des 10 arrondissements de la ville de N’Djamena. Pour lui, cette rencontre sera un lieu d’échange et de partage pour la jeunesse tchadienne. « C’est pour la première fois, que le symposium se tient au Tchad, » déclare le porte-parole.
« La question de la paix est fondamentale et d’actualité pour le Tchad, car nous sommes dans un climat de tension. Les jeunes sont appelés à s’asseoir autour d’une table pour en débattre, » dit Asdjim Bendoum. Le porte-parole pense qu’il est temps que la jeunesse tchadienne puisse trouver un cadre de dialogue.
Cette rencontre est placée sous le patronage du Premier ministre de la Transition Pahimi Padacké Albert. Pour y participer, il suffit de remplir un formulaire laissé sur la page du Ministère de la Jeunesse. Selon les organisateurs, ce symposium va réunir plus de 300 jeunes venus des provinces et de la ville de N’Djamena à la recherche de la paix pour le Tchad, explique le porte-parole, vu les mouvements d’humeur des jeunes ces derniers temps, le CNJT ne peut rester indifférent. « Nous pensons que la solution à cela est le dialogue, car exprimer sa colère est bien, mais il faut savoir comment le faire, » dit-il. Des recommandations et les résolutions sont attendues au sortir de ces assises. Chaque participant a pour mission de faire la restitution dans sa province ou sa circonscription, renchérit M. Asdjim.
Le porte-parole appelle par ailleurs les jeunes à se lever comme un seul homme pour pouvoir s’asseoir et définir ensemble une vision commune.
Djilel-tong Djimrangué
Allahadjim Christian
Mahamat Nour Ibedou Secrétaire Général de la Convention tchadienne de défense des droits de l’homme (CTDDH), est réhabilité dans ses fonctions, par une décision de la Cour d’Appel de N’Djamena, ce 21 mai. Qu’est-ce qui a motivé cette suspension?
Mahamat Nour Ibedou dans un échange téléphonique a relevé à la rédaction qu’il n’a pas été suspendu pour cause de malversation financière. « L’organisation n’a même pas d’argent. Il y a de cela une année, M le défunt président Idriss Deby a demandé à son ministre de la justice de m’arrêter. Pour qu’il arrive à organiser ses élections, il faut que je sois destituée de la CTDH. Le ministre ne sachant que faire a demandé au juge de me suspendre sans raison », explique-t-il. Selon le SG de la CTDDH, l’ancien Garde de Sceaux M Djimet Arabi s’est décarcassé pour monter un membre de la CTDDH, « détourneur » du fonds la CTDDH contre lui. « Ce monsieur a porté plainte contre moi à la justice, un prétexte. En principe quelqu’un qui a été chassé d’une organisation ne peut pas porter plainte. Et les juges du Tribunal de la grande Instance ont pris une ordonnance, nous avons fait opposition d’appel avec notre avocat, mais l’ordonnance a été encore confirmé et nos avocats ont interjeté l’appel de la Cour d’Appel », dit M. Ibedou. Il rajoute, comme le système judiciaire est dans la poche de feu Deby Itno, le président de la Cour d’Appel M. Timothée a préféré retarder le dossier pour ne pas se prononcer jusqu’à ce que la décision de réhabilitation soit prise ce 21 mai 2021.
« Pour ma réhabilitation, disons que le premier argument, c’est d’abord le fait que les gens qui donnent de l’ordre n’existent plus. Donc le juge avec l’arrivée de M. Ahmat Mahamat Alabo, qui a dit que les juges sont libres de dire le droit, le juge de la Cour d’appel a dit le droit sans crainte et sans un ordre quelconque », affirme le SG de la CTDDH. Selon lui, sa réhabilitation n’est pas un évènement, car il travaillait toujours comme SG de la CTDDH malgré sa suspension. « Je n’avais pas accordé de la considération à quoi que ce soit. Pour moi, ils ont réparé la bêtise de ceux qui ont fait ça », confie Ibedou.
Autre sujet, autre position. D’après lui, dans leur nouvelle organisation Wakim Tama, ils ne reconnaissent pas le Conseil militaire de transition CMT. Pour lui, le système Deby est toujours-la. « Je suis sûr qu’il va y avoir une reprise en main de la Justice. Il faut vraiment du temps pour que les choses se remettent au niveau de la justice. A mon avis, les membres de gouvernement n’ont pas assez de pouvoir avec ce CMT-là. M. Alhabbo avait dit qu’il faille libéré les manifestants arrêtés, mais jusque-là ils ne les ont pas été libérés, ce qui prouve que le CMT est tout puissant », martèle-t-il. Espère que les juges vont respirer, poursuit-il.
De la politique à la société civile
Mahamat Nour Ibedou est né en décembre 1956 à Mongo dans la province du Guera au centre du pays. Du mouvement politico-militaire à la défense des droits humains. Préoccupé par la dictature d’Hissène Habré, Ibedou intègre alors le Mouvement politico-militaire Mosanat, le Mouvement pour le salut national du Tchad qui s’est opposé au régime de Habré.
Huit mois plus tard, Mosanat signe un accord avec un groupe rebelle dirigé par le colonel Idriss Deby Itno pour former le Mouvement patriotique du salut (MPS). Ensemble ils chassent Hissène Habré du pouvoir un jour du 1er décembre 1990. Mahamat Nour Ibedou sera le tout premier chef de mission du président Deby. Mais deux ans plus tard, en 1992, Bledou n’aperçoit aucun changement. Il claque la porte du MPS.
En 2011, il décide d’abandonner la politique pour militer dans la société civile en créant avec quelques autres personnes la CTDDH, une organisation de défense des droits humains. Il milite et préside à sa destinée depuis plus de 10 ans.
Moyalbaye Nadjasna
Le ministre de la Défense, Daoud Yaya Brahim et le procureur de la République Youssouf Tom ont rendu visite ce vendredi aux prisonniers de guerre détenus à la maison d’arrêt de Klessoum.
C’est une visite d’imprégnation que le ministre de la Défense, Daoud Yaya Brahim a effectué ce vendredi 21 mai à la maison d’arrêt correctionnel de Klessoum. Accompagné du procureur de la République près du tribunal de grande instance de N’Djamena, Youssouf Tom, le ministre de la Défense est allé constater les conditions de détention des prisonniers de guerre du Front pour l’Alternance et la Concorde au Tchad (Fact).
9h16mn début de la visite. Dans le carré des détenus mineurs, des éléments du Fact faits prisonniers sont regroupés en deux groupes. Habillés certains en civil, d’autres en tenue militaire, ces prisonniers apparaissent les visages fatigués. Bien que le lieu dans lequel ils sont détenus soit propre, il se dégage tout de même des odeurs nauséabondes. Sous un hangar, le personnel soignant s’active à panser les plaies des blessés.
Prenant la parole, le ministre de la Défense indique que cette visite est la résultante de la promesse qu’il avait faite aux hommes des médias de les inviter à venir constater de visu les conditions de détention de ces prisonniers de guerre. « Aujourd’hui c’est chose faite », déclare-t-il, face à la presse. Selon lui, cette visite permettra de balayer les accusations portées contre l’armée tchadienne pour des cas de bavure ou d’élimination systématique des rebelles faits prisonniers. « Notre armée a été dénigrée sur les réseaux sociaux. Mais c’est le lieu de confirmer ici qu’elle est respectueuse du statut de prisonnier de guerre. L’armée tchadienne est respectueuse du droit international humanitaire », affirme le Général des corps d’armée Daoud Yaya Brahim.
En tout, 494 prisonniers de guerre sont détenus à la maison d’arrêt correctionnel de Klessoum, selon le décompte. Parmi ceux-ci, 95 mineurs sont dénombrés. « Respectueux des accords signés entre le Tchad et l’Unicef, ces mineurs seront immédiatement à leurs familles pour leur réintégration sociale », a fait le Général des corps d’armée Daoud Yaya Brahim (applaudissements des prisonniers). Pour le reste, ils seront remis à la disposition de la Justice, confie le ministre.
D’après des sources sanitaires de la maison d’arrêt de Klessoum, près de cent blessés reçoivent des soins réguliers sur le site. « Des cas jugés préoccupants sont référés à l’hôpital militaire à N’Djamena », dit un personnel de l’infirmerie. Selon le procureur Youssouf Tom, deux cas graves sont actuellement hospitalisés à la garnison. Il faut, malheureusement, déplorer trois morts, dont deux naturels et un de suite des blessures, a indiqué le procureur. D’après lui, la procédure enclenchée et le droit sera dit.
Rappelons que, ces prisonniers de guerre ont été capturés lors des opérations dans le nord-Kanem entre le 18 et le 26 avril.
9h40, fin de visite.
Christian Allahdjim
La ministre de l’Enseignement Supérieur de la Recherche et de l’innovation, Lydie Béassoumda, a effectué jeudi 20 mai, une visite inopinée au campus universitaire de Toukra. Lors de cette visite, elle a failli être lynchée par les étudiants. Chronique d’une visite qui a mal tourné.
Ce vendredi 21 mai, à 9h d’horloge, une brume de poussière sur la capitale tchadienne, N’Djamena. Nous sommes à Toukra. À l’entrée principale, les forces de l’ordre sont visibles, « l’accès au campus est interdit », nous dit un policier en dirigeant son arme sur nous. Après une discussion, l’homme en treillis, nous permet d’entrer. Un silence de mort règne sur le campus. Rien ne bouge, à l’entrée de décanat, l’on voit des vigiles, des policiers, des carcasses de véhicules cabossés et calcinés, des morceaux de pierres, et de bâtons. La violence avait fait rage. Les stigmates sont encore visibles. Une scène inouie de désolation.
11h, c’est l’alerte. Les étudiants se mobilisent du côté d’Ardebdjoubaml et Farcha, ils revendiquent la libération de leurs amis arrêtés par la police hier lors des de la manifestation. La police descend sur le terrain et les disperse à coups de gaz lacrymogène.
L’Union Nationale des Étudiants du Tchad (UNET), section de N’Djamena, par son secrétaire Exécutif Adjoint Azibert Malloua anime un point de presse pour dénoncer cet acte qu’elle qualifie de barbarie. Selon le Secrétaire Exécutif de l’UNET, l’Université doit être un exemple de savoir et un foyer des promotions de la non-violence. Ce comportement peu orthodoxe dit-il, « l’UNET exprime son regret et promet œuvrer pour la restauration de la quiétude en milieu universitaire,» rassure le secrétaire Exécutif Adjoint. M. Azibert Malloua met en garde ceux qui se cachent derrière les étudiants pour atteindre leurs objectifs. Pour permettre la restauration de la quiétude en milieu universitaire et la relance des cours, il demande la libération des étudiants arrêtés.
Chronique de la veille…
Tout est parti d’une visite de madame la ministre de l’Enseignement supérieur de la recherche et de l’innovation dans les locaux du campus universitaire de Toukra. Il est 12 heures passées, lorsque le cortège du ministre a fait son entrée. Reçu par les doyens, la ministre et sa suite sont montées au décanat. Informés, les étudiants très vite se concertent et lance d’assaut. « Obligeons la ministre de nous signer l’ordre de rétablissement de notre bourse, » clament les étudiants. Très vite, les choses prennent de l’ampleur. Ils, les étudiants, commencent par dégonfler les pneus de la voiture du secrétaire d’État du ministère de l’Enseignement, s’en suit de celle du ministre. Alertées, les forces de l’ordre ont fait une descente musclée sur les lieux pour essayer de calmer la situation. Le président des Universités de N’Djamena arrivé sur le théâtre de la scène est violemment accueilli par les manifestants, sa voiture est partie en fumée, raconte l’un des délégués de la chambre des étudiants de Toukra présent au moment des faits.
Cet acte a fait réagir les autorités à suspendre les cours jusqu’à nouvel ordre sur le campus universitaire de Toukra. Le porte-parole du gouvernement de transition M. Abdramane Koulamallah, dans un communiqué paru hier dans la soirée, condamne ces actes inadmissibles dans un État de droit, dit-il. Selon le gouvernement, les auteurs de cet acte de forfaiture seront identifiés et poursuivis. « D’ores et déjà, les forces de l’ordre ont appréhendé certains individus impliqués dans ces actes scandaleux et elles continuent leurs investigations pour retrouver leurs complices, » dit le porte-parole. Selon lui, une plainte sera déposée auprès du procureur de la République. « Le gouvernement tient ce fait comme extrêmement grave et ne saurait tolérer ces dérives. Il resterait ferme vis-à-vis des casseurs, » conclut le porte-parole.
Le Syndicat national des Enseignants Chercheurs du Supérieur (SYNECS), condamne ces actes tout en s’indignant de la violation de ses locaux par les forces de l’ordre.
Il faut le rappeler que cette situation n’est pas pour la première fois au campus de Toukra. L’on se souvient du cas de l’ex-ministre de l’Enseignement supérieur, Mackaye Hassan Taisso qui a failli il y a quelques années être lynché par les étudiants qui lui imputent la paternité de la suppression de la bourse.
Djilel-tong Djimrangué
Allarassem Djimrangar