Les obsèques de feu Hamed Mahamat Hamba, procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance d’Oum-Hadja assassiné en plein exercice, ce 23 juin 2021, se sont déroulées dans la concession familiale au quartier Ridina II, dans le 5e Arrondissement de la ville de N’Djamena, capitale tchadienne.
Collègues de service judiciaire, parents, voisins de quartier sont venus nombreux dire leurs adieux au dépositaire de la loi feu Hamed Mahamat Hamba. Le ministre de la Justice Garde des Sceaux, Ahmat Mahamat Alabo est allé présenter aussi ses condoléances aux parents du feu procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance d’Oum-Hadjar. Après la prière collective et tout protocole observé, le cortège funèbre s’est ébranlé vers le cimetière musulman de Lamadji, dans le 10e arrondissement à la sortie nord de la capitale.
Qui est feu Hamed Mahamat Hamba? Il est né le 10 avril 1976 à Pala, 2e enfant de Mahamat Hamba et de Khadîdja. C’est une famille d’une vingtaine d’enfants. Il a fait ses études primaires à l’école officielle de Moursal à Ndjamena (1984-1990), secondaire de 1991-1996 au collège d’Enseignement général de Mani puis au Lycée Félix Éboué de Ndjamena de 1997-2001. 2002-2003, formation militaire au groupement des écoles militaires interarmées (GEMIA). 2002-2004, formation à l’École nationale d’administration et de la Magistrature, 2005-2008, Université Adam Barka d’Abéché (faculté Cheik Zaid, Sciences juridiques et politiques). Ses diplômes obtenus sont entre autres : Diplôme en Magistrature obtenu en 2015 délivré par l’École Nationale de la formation judiciaire, licence en droit public, Diplôme d’études générales DEUG, le baccalauréat, le BEPCT, le CEPET.
Il entama la carrière judiciaire comme greffier civil à Abéché de 2005-2006-2012, il devient greffier en chef, notaire toujours à Abéché. 27 mars au 10 mai 2012, greffier à la Cour Suprême, section judiciaire chambre civile chargée du traitement des procédures au fond. 2016-2019 président du Tribunal de Grandes Instances de Bol. Brillant dans sa carrière, il fut nommé par un décret le 30 juillet 2019 comme président du Tribunal de Commerce de Bongor. Le 17 mars 2020, il est affecté comme juge de siège au Tribunal de Grande Instance de Sarh. Le 04 mars 2021, il est nommé procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance d’Oum-Hajar, poste occupé jusqu’à sa mort, ce 23 juin 2021.
Feu Hamed Mahamat Hamba laisse derrière lui une veuve et 6 enfants, dont 5 filles et 1 garçon.
Moyalbaye Nadjasna
Le procureur de la République près du tribunal de grande instance d’Oum Hadjer, Ahmat Mahamat Hamba est assassiné ce mercredi au sein du palais de justice par un individu armé.
Le corps judiciaire est en deuil. Le procureur de la République près du tribunal de grande instance d’Oum Hadjer dans le Batha, Ahmat Mahamat Hamba a été tué ce mercredi en matinée au sein du palais de Justice, à coup de couteau. Selon des informations recoupées, son assassin, un adepte des stupéfiants, est parent à un prisonnier mort en détention. Celui-ci réclamerait le prix du sang. Les agents de sécurité, en poste au palais de Justice, l’ont aussitôt abattu. Car il s’en prenait aussi à eux. Un gendarme a été blessé, un civil se trouvant là a reçu une balle perdue.
La nouvelle a rapidement fait le tour des réseaux sociaux. Des réactions fusent de partout condamnant un acte ignoble. De son côté, le syndicat des magistrats du Tchad (SMT) et le syndicat des magistrats autonomes du Tchad (symat), dans un communiqué, se disent traumatisés par cet incident qui vient rappeler l’insécurité dans laquelle le corps judiciaire travaille. Pour protester contre ces conditions, ces deux syndicats ont appelé leurs membres à « un arrêt de travail de trois jours, avec effet immédiat sur toute l’étendue du territoire ». Le ministre de la Justice, Mahamat Ahmat Alhabo, dans un post Facebook, « condamne au nom de la Chancellerie cet acte ignoble ».
Rappelons que ce n’est pas pour la première fois que le corps judiciaire subi de violences. En 2019, le procureur d’Iriba, à l’est, a été lui aussi assassiné par des hommes en arme. Ou l’agression en 2020 d’un magistrat à N’Djamena par un général de l’armée alors qu’il était en service recommandé. Ou encore la violation du palais de Justice de N’Djamena en 2020 par un groupe de personnes venu extirper manu militari un colonel qui venait d’être condamné.
Christian Allahadjim
Le président de la Haute autorité des media et de l’audiovisuel (HAMA), Dieudonné Djonabaye, a animé ce 21 juin, à la maison de la culture Baba Moustapha, une conférence-débat placée sous le thème « Le rôle de la Haute autorité des media et de l’audiovisuel (HAMA) dans la promotion de la musique tchadienne à travers les media ». Décryptage des différentes interventions avec Ialtchad Presse.
Pour le conseiller de la HAMA, Ngaroyal Mbaidedjim Christophe, cette journée concerne à la fois les musiciens, les intervenants du secteur musical, les mélomanes ainsi que les consommateurs actifs et passifs. D’après lui, l’avènement de la pandémie de la Covid-19 en mars 2020 a mis en difficulté tous les secteurs, y compris le secteur culturel, avec la fermeture des lieux de diffusion de spectacles qui sont des lieux par excellence de consommation de la musique. « Ce qui a occasionné un véritable manque à gagner pour la musique qui relève du spectacle vivant. Toutefois, il a pu être compensé par la diffusion des œuvres par les médias, engendrant ainsi des redevances » indique le conseiller. Selon lui, la HAMA, en tant qu’instance de régulation des medias, a aussi pour mission de veiller à la promotion de la culture, dans les organes de presse.
Le président de la HAMA, Dieudonné Djonabaye, prend ensuite la parole. En guise de rappel, il affirme que, la fête de la musique est une initiative de l’ancien ministre de la culture française, Jack Long, nommé Maurice Fleuret en octobre 1981. Il rajoute que, la fête de la musique est dans sa forme actuelle, un rendez-vous traditionnel capable de rassembler artistes et public. La HAMA dit-il, est l’interlocutrice privilégiée des acteurs de la création et de la diffusion musicale. « La HAMA étudie les questions liées au développement de la production et de la création nationale tchadienne. Elle veille au respect par les medias audiovisuels de leurs obligations de diffusion ».
Dieudonné Djonabaye poursuit en soutenant que la HAMA est une autorité administrative indépendante. Elle n’est pas au service exclusif des journalistes, dit-il. Il souligne qu’il y a des règles générales d’éditions des programmes et de leur contribution au développement de la production d’œuvres télévisuelles, radiophoniques ou cinématographiques. D’après lui, l’article 33 qui parle de la responsabilité des opérateurs de la communication audiovisuelle dispose en son alinéa que, « les opérateurs doivent promouvoir la création artistique tchadienne et encourager la production de proximité, doivent donner dans la composition de leurs offres de programmes, la préférence à la production audiovisuelle ».
Le président de la HAMA indique en outre que la contribution au développement de la production audiovisuelle, les modalités et l’appréciation de la contribution des opérateurs au développement de la production audiovisuelle nationale seront fixés par voie règlementaire.
Moyalbaye Nadjasna
Allarassem Djimrangar
Chaque année, le nombre des diplômés sans emploi augmente. Ce sont des jeunes sortis des écoles de formations professionnelles qui disent être fatigués d’attendre leur recrutement à la Fonction publique. Ils veulent quitter le pays. Ialtchad est allé à leur rencontre.
Après plusieurs années d’attente d’intégration à la fonction publique, les lauréats professionnels de l’éducation nationale veulent quitter le Tchad. Selon Neuzilka Emmanuel, porte-parole du collectif des lauréats professionnels de l’éducation nationale en instance d’intégration à la fonction publique, ils ont entamé les démarches auprès de quelques 13 ambassades étrangères au Tchad. Leur objectif est d’obtenir des visas pour quitter le pays. D’après lui, quelques ambassades ont répondu favorablement. Pour lui, s’ils ont décidé d’entreprendre une telle démarche, ce n’est pas par plaisir. C’est le désespoir et les multiples déceptions qu’ils ont toujours reçus des plus hautes autorités du pays qui les pousse à entamer cette démarche. Autrement, rajoute-t-il, c’est la pression qui les oblige à vouloir quitter leur pays à contrecœur. Est-ce du chantage ? Neuzilka Emmanuel répond, « si c’était un mythe, nous n’avons aucune qualité à faire impliquer les grandes puissances. »
M. Neuzilka Emmanuel, affirme que les membres de son association ont usé de toutes les stratégies sans aucun résultat. Ils ont selon lui attendu 15 ans sans espoir. « Manifestations pacifiques, main sur la tête, l’hymne national sont entre autres les formes de nos revendications. Ils nous ont torturés, traités de bandits, jetés en prison comme des malpropres, sans qu’une solution ne soit trouvée », explique-t-il. D’après lui, ils n’ont pas de choix. Tout ce qu’ils désirent c’est de quitter le Tchad. « Même si nous ne sommes pas utiles pour ce pays, nous pouvons l’être pour d’autres sous d’autres cieux, là où les droits de l’homme sont respectés, l’éducation est valorisée », dit le porte-parole.
À noter que le 17 juin dernier, les lauréats professionnels de l’éducation en instance d’intégration à la fonction publique ont procédé à une collecte de leurs dossiers pour demander des visas. Une preuve qui matérialise leur intention de quitter un de ces jours le Tchad, souligne-t-il.
Une autre plateforme des diplômés en instance d’intégration à la fonction publique déclare organiser une marche dénommée ‘’weekend noir’’ samedi, 19 et dimanche 20 juin 2021 dès 6 heures du matin sur toute l’étendue du territoire du Tchad.
Allarassem Djimrangar
Younous Sidick Abakar
Les membres du Comité ad hoc pour la mise en place du conseil national de transition ont été nommés dans la journée du 13 juin. Une équipe composée des partis politiques et de la société civile.
C’est un premier pas vers la mise en place du Conseil National de Transition (CNT), l’organe qui fera office de l’Assemblée nationale. Par décret rendu public le 13 juin, le président du Conseil militaire de transition (CMT) a nommé des membres du Comité ad hoc de sélection des candidatures pour le CNT. Mais qui compose ce comité ?
A la tête de ce Comité, se trouve le Général de division Djimadoum Tiraina, vice-président du CMT. Officier de formation, le président du comité ad hoc a travaillé régulièrement à l’état-major général des armées. Il a été récemment fait ministre de la Défense par le défunt président Déby avant qu’il ne soit désigné comme vice-président au sein du CMT mis en place après la mort de Déby.
Comme 1er vice-président, Mahamat Allahou Tahir. Président du parti Rassemblement démocratique tchadien (RDP) du défunt président Lol Mahamat Choua, il est un allié de l’ancien parti présidentiel, le MPS.
Le 2e vice-président n’est rien d’autre que Me Jean-Bernard Padaré. Surnommé « feu de brousse », il est le secrétaire général, porte-parole du MPS.
Aux postes de rapporteurs, il y a Mahamat Hamid Koua et Ziang Saint Léon. Le premier est un Mpsiste. Il a été plusieurs fois ministre sous le régime Déby et actuellement ministre dans le gouvernement de transition. Le second est du parti RNDT le réveil, de l’actuel PM de transition, Pahimi Padacké Albert.
Six membres accompagnent ce comité. Parmi ceux-ci, il faut signaler l’implication d’Allamine Abakar Dangaya, président du Conseil national de la jeunesse du Tchad (CNJT). Celui-ci a été secrétaire général de la toute puissante organisation estudiantine, l’UNET avant d’en devenir son président. Il faut également signaler la présence du 1er vice-président de l’UNDR, Celestin Topona, actuellement conseiller chargé des missions du président du CMT. Souad Awad, l’actuelle directrice générale de la maison de la Femme figure également parmi les membres.
Le Comité ad hoc a cette mission de procéder par sélection des candidatures pour la composition du CNT, deuxième organe de la transition. Cet organe sera composé de 93 représentants, selon des critères qui ne sont pas encore définis.
Christian Allahadjim
Par un point de presse fait le 12 juin dernier, à la Maison des Médias du Tchad (MMT), la coordinatrice du collectif des jeunes pour l’amélioration de l’énergie au Tchad, Hadjé Moussa Kach, a dénoncé les dérives de la Société Nationale d’Électricité (SNE), tout en proposant des solutions d’amélioration des services.
Pour la coordinatrice du Collectif des jeunes pour l’amélioration de l’énergie au Tchad, Hadjé Moussa Kach, l’énergie électrique est le socle, sinon la pierre angulaire de tout développement. Et, partant des constats désastreux faits sur le terrain, on ne peut prétendre à un développement si l’on n’a pas accès à suffisance à l’énergie électrique, dit-elle. Selon Hadjé Moussa Kach, le tristement célèbre terme « kouran djabo » est la preuve irréfutable que l’énergie électrique est un luxe au Tchad. D’après elle, son organisation panafricaine « House of Africa », par le biais du collectif des jeunes pour l’amélioration de l’énergie au Tchad, est conscient du calvaire que vivent les clients de la SNE. « Ce calvaire dure depuis des lustres, sinon, aussi loin que l’on se rappelle, quitte à croire que notre obscurité est leur priorité. Les services fournis sont plus que médiocres, c’est pourquoi le Tchad se retrouve à la traîne au classement mondial d’accès à l’électricité », dit Hadjé Moussa Kach. Elle affirme qu’après observation de la situation, plusieurs problèmes entravent l’amélioration de l’électricité au Tchad. Il y a entre autres, « le délestage chronique, la répartition inégale de l’énergie électrique, la défaillance des certains postes de distribution, l’inexistence des notes d’informations à l’intention des consommateurs pour des éventuels délestages, la cherté du prix du Kilowatt, la non-maîtrise de la tension de l’énergie distribuée, etc. », a-t-elle cité.
La coordinatrice du collectif des jeunes pour l’amélioration de l’énergie au Tchad, souligne que pour relever les défis et faciliter un accès effectif et permanent de l’électricité au pays et à N’Djamena en particulier, son organisation, fait plusieurs propositions. Il s’agit de la permanence de l’énergie électrique, la répartition égale et équitable de l’électricité si nécessité oblige, la mise en place d’un comité indépendant des suivis et évaluations relatifs au ravitaillement en carburant, la limitation de la prise en charge à 200 KW par bénéficiaire, la transparence sur la taxation du prix du Kilowatt. « Nous recommandons aux autorités de tutelle, à la SNE et aux partenaires techniques de la SNE de saisir de ces propositions afin l’électricité soit permanent au Tchad. Cette sortie n’est pas pour amuser la galerie. D’autres actions d’envergures peuvent être entreprises si la situation ne nous laisse pas le choix », conclut Hadjé Moussa Kach.
Rappelons qu’« House of Africa » est une organisation panafricaine créée le 25 janvier 2017. Elle est basée dans la capitale tchadienne, N’Djamena. Elle intervient dans plusieurs domaines, notamment les actions humanitaires, l’autosuffisance alimentaire, la résilience communautaire, la défense des droits des consommateurs tchadiens.
Allarassem Djimrangar
Les rideaux sont tombés sur le 10e congrès extraordinaire du Mouvement patriotique du salut (MPS). A l’issue des assises, Haroun Kabadi a été désigné par acclamation, nouveau secrétaire général dudit parti.
C’est la grosse surprise de ce 10e congrès extraordinaire du Mouvement patriotique du salut (MPS) tenu ce samedi 12 juin. Même si les rumeurs persistantes prédisaient déjà l’éviction de Mahamat Zen Bada du poste de SG du MPS, les membres du comité d’organisation de ce congrès ont rassuré que l’ordre du jour porte sur la redynamisation du parti, après la mort tragique de son président fondateur Idriss Deby Itno. Et qu’en aucun cas il n’est question de désignation d’un nouveau secrétaire général. Rétropédalage, les congressistes ont désigné à la fin des assises l’actuel président de l’Assemblée nationale Haroun Kabadi, secrétaire général par acclamation. Il remplace à ce poste Mahamat Zen Bada, contestataire de ce congrès. Il a exprimé justement le fait que ce congrès visait à l’évincer.
Ce n’est pas pour la première fois que Haroun Kabadi occupe ce poste. Il avait déjà en 2009-2010 présidé aux commandes de ce parti. Grand militant respecté et discret, il est un fidèle parmi les fidèles du feu président Deby, président fondateur du MPS. Il a dorénavant la charge de préparer le parti de l’oriflamme guerrière aux prochaines échéances électorales après la période de transition.
Il faut rappeler que ce congrès s’est tenu sous haute sécurité. Des éléments de la DGSSIE et ceux des unités antiémeutes ont été déployés pour la circonstance.
Les tensions sociopolitiques au Tchad semblent se décrisper peu à peu et la tendance va vers un dialogue inclusif. La Coordination des actions citoyennes Wakit Tamma accepte de dialoguer pour un Tchad sur des nouvelles bases démocratiques. Wakit Tamma a fait quelques propositions. Ialtchad Presse décrypte pour vous le document en question.
Wakit Tamma, signifie en arabe tchadien, l’heure a sonné. C’est une coordination des actions citoyennes qui regroupe des mouvements de la société civile, la centrale syndicale UST et quelques partis politiques de l’opposition démocratique. Cette coordination s’opposait, à ses débuts, au sixième mandant du feu président Idriss Deby Itno. Selon un document signé le 02 juin 2021 des porte-parole notamment Me Max Loalngar (LTDH), Mahamat Nour Ibedou (CTDH), Dr Sitack Yombatnan (vice-président du parti les Transformateurs) Beni et Michel Barka (président de l’UST), Wakit Tamma justifie son ras-le-bol en quatre points.
Elle note d’abord l’injustice dans la gestion du pays et réclame justice pour tous. Ensuite, elle exige un dialogue sincère et le respect. Troisièmement, elle dénonce l’ingérence de la France dans les affaires internes du Tchad. Et la confiscation par les armes du pouvoir et sa conquête par les armes.
Pour le mouvement Wakit Tamma, la mort du Maréchal ainsi que celle d’une quinzaine des manifestants le 20 et le 27 avril aurait pu être évitée s’il y avait un dialogue sincère. Il faut signaler que Wakit Tamma, insiste sur le coup d’État de la junte et la dévolution dynastique du pouvoir au fils.
Il faut noter l’analyse contextuelle faite par Wakit Tamma des drames du 20 et 27 avril, il en ressort de cette analyse que le Tchad n’a non seulement perdu son président, mais plusieurs Tchadiens ont perdu leur vie soit dans le conflit armé ou communautaire et dans les manifestations. Pour le cas particulier des manifestants pacifiques, une quinzaine de morts et au moins 1200 cas d’arrestations. En effet, le document note une chose importante qu’il faut souligner. Il s’agit du plaidoyer de Wakit Tamma pour un dialogue sincère et ouvert à tous. Dans le document la coordination des actions citoyennes dit être disposée à dialoguer, ce qui est différent d’une réclamation de participation active dans un des organes actuels de transition. Les membres de cette coordination entendent faire partie du processus de préparation, de la tenue et du suivi du dialogue inclusif. Ils veulent en fait jouer un rôle en créant des conditions saines pour des élections libres pour tous.
« Le Conseil militaire de transition doit montrer sa bonne foi… »
Dans ce document Wakit Tamma craint que ce dialogue ne tienne pas ses promesses. Il propose un forum similaire à la Conférence Nationale Souveraine (CNS). Les critères d’égalité des parties prenantes, d’équité, de transparence, sans aucun esprit de clientélisme et de trafic d’influence sont à éviter, affirme le document. Compte tenu de l’importance du dialogue, Wakit Tamma estime que le Conseil militaire de la transition doit mettre en place une commission préparatoire plus représentative de la diversité des organisations qui la composent.
Wakit Tamma à travers ce document appelle à la bonne foi et la disponibilité du CMT à dialoguer. Le document va plus loin. Il réclame la libération des marcheurs arrêtés, les prisonniers de guerre et d’opinions, et l’ouvrir d’une enquête pour situer la responsabilité des ceux qui ont tiré sur les marcheurs et d’indemniser les familles. Il plaide aussi pour l’autorisation des marches et manifestations pacifiques. Le document propose également au CMT d’exprimer sa disponibilité à dialoguer avec les politico-militaires. « Muter le CMT en conseil Républicain de transition avec un président civil et un vice-président militaire. Les membres de l’exécutif transitoire ne participeront pas aux prochaines élections, modifier la charte de transition et l’adapter réellement au contexte de transition », c’est l’essentiel de la déclaration d’intention de Wakit Tamma.
Moyalbaye Nadjasna
Depuis le 20 avril, date officielle du décès du président Idriss Deby Itno, les attentes des Tchadiens au changement semblent hypothéquées. Les contestations ne cessent pas. Certains organisent des marches pacifiques, d’autres font de la communication qui va dans tous les sens. Retour sur les nouvelles sorties médiatiques du parti Union pour la République démocratique au Tchad (URDT) et du Collectif d’action des jeunes pour la paix, le développement et l’émergence du Tchad (CAJPDET).
Le processus de la transition au Tchad assuré par la junte est loin de convaincre l’opposition politique démocratique. Il y a quelques jours, le parti Union pour la République démocratique au Tchad(URDT) dans une communication faite par son secrétaire général Klamong Sou Nguetour, note que la transition qui s’opère doit être une opportunité de redéfinition de la politique au Tchad. Selon lui, la mise en place des mécanismes de transition malgré l’arbitrage de l’Union Africaine (UA) exigeant une transition de 18 mois hypothèque les attentes des Tchadiens. Pour réussir cette transition, l’URDT propose que le gouvernement de transition soit revu tout en impliquant les technocrates de toutes les forces vives. « Aller très vite au dialogue national inclusif. Le CNT doit être dignement constitué et représentatif de toutes les provinces, les élus de la 3e législature doivent être écartés y compris les membres du Cadre national de dialogue politique (CNDP) », dit-il. D’après lui, il faut interdire les cumuls de représentativités d’une même formation politique ou société civile dans le GVT et le CNT. M. Klamong Sou Nguetour demande au CMT d’arrêter de terroriser le peuple tchadien par les armes, les représailles sanglantes des manifestants pacifiques et de libérer ceux qui sont détenus. Il rajoute, que les paisibles citoyens soient sécurisés contre les détenteurs illégaux des armes qui endeuillent les familles. Les villages Ndoh dans la sous-préfecture de Bebopen, département de Mandoul occidental le, 31 mai 2021 en est une des illustrations, précise-t-il. Pour lui, le peuple tchadien ne doit rien attendre de la France après 60 ans d’indépendance et prendre son destin en main. Il pétitionne auprès des formations politiques de s’engager sans calcul égoïste dans le processus pour la réussite de la transition, seul gage des futures élections démocratiques, libres et transparentes.
La finalité de toutes les démarches relève-t-il, c’est d’aboutir à la mise en place des institutions démocratiques fortes et crédibles au Tchad. « Le CMT doit prendre en compte à toute urgence, les réclamations des différents mouvements citoyens notamment, les organisations syndicales, les diplômés sans emplois, les associations des personnes handicapées entre autres », souligne le SG de l’URDT. Il estime que la situation actuelle exige une prise de conscience, du courage et un engagement total. « Un pays ne se construit pas avec la peur et l’injustice », martèle-t-il.
À contre sens, Mahamat El-Mahadi Abderamane, président du Collectif d’action des jeunes pour la paix, le développement et l’émergence du Tchad (CAJPDET) dit apporter son soutien total au CMT. Pour lui, la jeunesse tchadienne est aux prises des défis colossaux à relever. Il demande aux jeunes de se ressaisir de tout acte de vandalisme ou de violence. Car note-t-il, de tels agissements ne sont pas constructif pour le pays dans le contexte actuel. Il appelle à la sagesse des uns et des autres. « La jeunesse tchadienne ne doit pas suivre les vendeurs d’illusions qui sapent les efforts du gouvernement pour la consolidation de la paix et la cohésion sociale », déclare le président du CAJPDET. Il encourage le gouvernement à la préservation des relations avec les pays voisins dans un élan de coopération sans frontière pour la paix et la justice.
Moyalbaye Nadjasna
Dans la matinée d’hier jeudi, une bagarre a éclaté dans un camp militaire situé en périphérie de Moussoro. Diverses sources évoquent un recrutement pour la garde présidentielle qui aurait mal tourné.
Certaines recrues venues de N'Djaména et d'autres provinces du pays se disent victimes de discriminations. Après avoir été admises, elles auraient finalement été renvoyées par le supérieur en charge du recrutement. Le motif : elles n’appartiendraient pas au large clan ethnique au pouvoir.
Les critiques dénonçant une garde présidentielle clanique sont récurrentes au pays. Des accusations de discrimination balayées par le ministre de la Défense, Daoud Yaya Brahim. Il évoque un mouvement d'humeur des nouvelles recrues en formation, qui ont des difficultés à s'adapter à la vie militaire.
Le ministre assure que le calme est revenu dans la journée au camp militaire de Moussoro. Une source locale affirme que l'hôpital reste encerclé par les forces de l'ordre pour sécuriser les blessés, mais aussi pour éviter une nouvelle bagarre.
Le calme semble être revenu ce vendredi matin. Des sources militaires avancent le chiffre de 18 blessés parmi lesquels 2 seraient des cas graves. Les hôpitaux où sont soignés ces blessés est encerclé par l’armée
À suivre