dimanche 22 décembre 2024

Journal

Journal (1038)

La station de l’Office national des media et d’audiovisuels (ONAMA) de Sarh et la RFI n’émettent plus depuis hier, 22 juillet. Pour cause, les deux émetteurs ont été endommagés par la foudre suite à une abondante pluie. Ialtchad a joint au téléphone notre collègue, M. Djoningar Ngarinan.

Selon le Chef de programmes M. Djoningar Ngarinan de la station ONAMA de Sarh que nous avons joint au téléphone, les émetteurs de la radio locale et de la RFI, la console, et la Télé test ont pris un coup et tout est grillé. D’après lui, ce dégât matériel a été causé aux environs de 8 heures 33 min par la foudre suite à une grosse pluie d’à peu près 110 millimètres enregistrée par la ville de Sarh ce  jeudi 22. « On est aux arrêts, les installations techniques sont endommagées. Cependant il n’y a pas de dégâts humains. Aussitôt saisi, le gouverneur de la province du Moyen Chari, Annadif Abakar Alkalil est venu constater les dégâts et compatir avec nous », dit-il.  Heureusement, les journalistes et techniciens en plein service étaient épargnés. Djoningar Ngarinan rajoute que le gouverneur a demandé avec insistance aux autorités de la communication de N’Djamena de se mobiliser plus promptement afin de remettre la radio en marche.Notre confrère précise que monsieur Annadif Abakar Alkalil a indiqué que, la radio est un outil de l’État qui informe au-delà des frontières. 

Lorsque nous avons cherché à savoir si un paratonnerre ne serait-il pas installé, le chef de programmes affirme qu’un paratonnerre a été installé il y a 3 ans déjà.  Les journalistes et techniciens de l’ONAMA de Sarh demandent les plus hautes autorités répondre à l’impatience de la population de la ville de Sarh et es environs.

Sarh (nommé Fort-Archambault jusqu'en 1972) faut-il le rappeler, est une ville du Tchad située au sud du pays, à proximité de la frontière avec la République centrafricaine. Avec plus de 200 000 mille habitants, c'est la troisième ville du pays après N’Djamena, la capitale politique, et Moundou, la capitale économique. La ville est grande, elle était en moyenne de 2000 hectares il y a quelques années. Aujourd’hui, elle est à plus de 3000 hectares avec une forte densité de population. Sarh compte en tout 29 quartiers. La ville a une population cosmopolite.  Elle est le chef-lieu de la région du Moyen-Chari et du département du Barh Kô.

Moyalbaye Nadjasna

L’Union africaine a fini par nommer un nouveau Haut Représentant (HR) pour superviser la transition au Tchad. Le choix est porté sur le diplomate congolais Basile Ikouebe, déjà désigné Représentant spécial de l’UA pour le Tchad.

Le bras de fer dure depuis un mois. Et ce jeudi 22 juillet, l’Union africaine a fini par faire machine arrière. À travers une note adressée à la mission permanente du Tchad auprès de l’UA, le président de la commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat a indiqué qu’en plus de son statut de Représentant spécial de l’UA, Basile Ikouebe assurera également la fonction de Haut Représentant de l’UA pour la transition politique au Tchad. Le diplomate congolais remplace le Sénégalais Ibrahima Fall. Cette nouvelle nomination vient mettre terme au bras de fer qui a mis aux prises les autorités de N’Djamena et la commission de l’UA. Même si N’Djamena n’a pas encore réagi officiellement à cette nouvelle nomination.

La nomination de Pr Ibrahima Fall comme Haut Représentant le 2 juin par la présidence de la commission de l’UA n’a pas été du goût des autorités de N’Djamena. Sous prétexte qu’elles n’ont pas été informées formellement de cette nomination, elles ont boudé la venue de ce diplomate le 25 juin à N’Djamena. Avec cette nouvelle nomination, il est clair que c’est la personne d’Ibrahima Fall que les autorités de transition boudent. Et non la procédure de sa désignation.

Basile Ikouebe, ancien ministre des Affaires étrangères du Congo, est attendu à N’Djamena le 25 juillet pour la prise de contact avec les autorités, indique la note. Il a pour charges d’aider à : réviser la Charte de la transition, organiser un dialogue national inclusif, respecter le délai de la transition qui est de 18 mois, réformer le système électoral, respecter le principe de l’incompatibilité des autorités de la transition aux échéances électorales, etc.

Christian Allahadjim

La seconde phase du projet d'appui à la petite entreprise démarre bientôt.  L’association Bet ALNadjah (BAN) vient de lancer officiellement ce 22 juillet 2021 ses activités du programme chèque service Tchad au CEFOD.

L’association Bet ALNadjah initie un dispositif dénommé « chèque service ».  Ce dispositif vise à inciter les Petites et Moyennes Entreprises ainsi que les entrepreneurs à recourir aux prestataires de service afin d'évoluer dans leurs affaires. Selon la directrice générale Adjointe de cette association Mme Rohimy Carolle Ngomibé, Bet ALNadjah a pour objectif de faire connaître aux différents partenaires et prestataires de service l’existence de la mise en œuvre du programme chèque service Tchad.   Elle souligne aussi que, les deux jours d'atelier permettront aux consultants venus du Cameroun de présenter le programme de la mise en œuvre de ce nouveau dispositif.  Mme Rohimy Carolle Ngomibé insiste sur l’assiduité et la contribution de tous pour satisfaire les attentes.

Pour Altengar Bedaye, responsable de chèque service, le dispositif géré par les personnes formées permettra d'aider les jeunes entrepreneurs à améliorer leurs performances et de bien établir le business plan. Le business plan d’après lui, est un document de plan d'affaires qui renferme toutes les informations sur les projets. « Il permet de montrer aux bailleurs de fonds que le projet est viable pour être financé », rajoute-t-il. Selon lui, les consultants qui ont été envoyés par différents cabinets ont suivi une formation de trois semaines sont évalués positivement. Monsieur Altengar Bedaye précise qu’ils sont accrédités à délivrer le service sur deux produits notamment, le diagnostic d’entreprise et l’élaboration du business-plan.

Il assure également que l'équipe dirigeante de ce programme est capable de mener le service. Pour lui, ceux qui reçoivent l'agrément aujourd’hui sont habiletés à faire leur travail parce qu'ils ont reçu une formation et ont été ensuite évalués. « Officiellement, les cabinets vont être agréés pour exercer dans les dispositifs chèque service », informe-t-il.

Concernant le mécanisme du dispositif de gouvernance de chèque service, il relève qu’il y a un comité de pilotage qui fait un examen minutieux du programme avec son staff. Ce comité explique-t-il, est ensuite évalué par la gouvernance de programme d’activité. « Une brigade de contrôle, les agences de distribution, etc. et au bout de la chaîne se trouve un mécanisme de coordination qui joue un rôle de courroie de transmission entre les différents partenaires », indique-t-il.

La remise du chèque de financement est prévue pour demain en présence du bailleur notamment, l’Agence Française de Développement (AFD). Et l’atelier en question va durer deux jours.

Koumassen Juste

Les diplômés en instance d’intégration ont tenté de perturber le déroulement du Brevet de l’enseignement fondamental (BEF) hier. La Police en a interpellé 39 d’entre eux.

Ils ont promis et ils l’ont fait.  Les diplômés en instance d’intégration à la Fonction publique ont tenté de perturber le bon déroulement du Brevet de l’enseignement fondamental (BEF) hier, 21 juillet à N’Djamena.  Aux centres d’Habbena, Gassi, Atrone, Amtoukouin et Walia, ils ont font irruption dans les salles d’examen, demandant aux candidats de vider les salles. La panique s’est installée. Mais la situation a été très vite contrôlée. La Police est intervenue sans pour autant semer davantage la panique avec des lacrymogènes. Bilan, 39 membres de la plateforme sont interpellés. « 34 ont été relâchés aussitôt, mais ce sont les 5 d’entre eux qui ont été gardés. Les deux autres sont au niveau de CSP9 et les 3 autres dans un lieu inconnu », affirme Ndingadjinan Thomas, un des leaders de la plateforme des diplômés en instance d’intégration.

Selon M. Ndingadjinan Thomas, c’est une action non violente qui a été menée. « On avait le plus poliment possible demandé à nos cadets de ne pas composer cet examen », dit-il. D’après lui, la Fonction publique est saturée, référence à la déclaration du ministre, pourvoyeuse d’emploi. « Si c’est le cas, ça ne sert à rien de continuer par former les gens. Autrement les cadets perdent leur temps à composer ces examens », lâche-t-il.

Toujours selon lui, les actions revendicatives vont continuer. « Que les autorités nous trouvent une solution, l’emploi. Et tout va s’arrêter ».

En rappel, la plateforme des diplômés revendique l’intégration de 13 202 candidats à la Fonction publique. Ce chiffre représente le reste 20 000 intégrations qu’avait promis le défunt président de la République Idriss Déby Itno en 2019. « Ce restant, avait déclaré le défunt président, doit revenir aux enfants des pauvres que nous sommes. C’est ce que nous revendiquons », rappelle Ndingadjinan Thomas. Depuis fin 2020, aucune intégration n’a été faite. Et depuis lors, la plateforme est au four et au moulin pour avoir satisfaction. Manifestation, sit-in, sont des voies qu’elle utilise pour protester contre le silence du gouvernement.  

Christian Allahadjim

Après une Assemblée Générale (AG) tenue ce 21 juillet, au sein d’Exxon Mobil, le personnel d’Esso Tchad décide de lever leur mot d’ordre de grève pour reprendre le travail demain 22 juillet afin de poursuivre avec les négociations. Ialtchad presse revient sur la rencontre avec le Premier ministre de transition.

Fin temporaire de la grève des employés d’Esso Tchad enclenchée depuis le 25 juin. Ce mercredi 21 juillet, l’assemblée générale tenue par les employés a accepté la proposition faite par la direction d’Esso Tchad lors de la rencontre avec le Premier ministre de transition le 19 juillet. D’après la porte-parole du personnel d’Esso Tchad, Dahassael Dekoudou, il a été proposé la suspension de la grève avant toute négociation. « C’est ce que le personnel a accepté lors de l’AG », déclare-t-elle. Le travail reprend dès le 22 juillet pour les grévistes. Et ce, jusqu’à nouvelle décision de l’AG.

La rencontre avec les membres du gouvernement

C’est une deuxième rencontre entre le Premier ministre de transition, Pahimi Padacké Albert. Cette fois-ci c’était en présence de la présidente directrice générale d’Esso Tchad, des délégués du personnel d’Esso Tchad que la réunion a eu lieu ce 19 juillet, à la primature.

Selon la porte-parole de la délégation d’Esso Tchad, Dahasseal Dekoudou, la rencontre du 19 juillet a lieu en présence du Premier ministre de transition (PMT), du ministre de la Fonction publique, celui du pétrole, des conseillers à la présidence de la République et des délégués du personnel d’Esso Tchad. D’après elle, le motif de cette rencontre était que le PMT voulait savoir où se trouve le blocus puisque c’est depuis le 25 juin que les employés d’Exxon Mobil sont en grève suite un certain nombre de revendications relatives à la vente des actifs d’Esso Tchad à une autre compagnie. « On a fait comprendre au PMT  que le blocus n’est pas du côté des employés parce que nous avons eu une première rencontre avec le Premier ministre de transition le 28 juin 2021. Et depuis cette rencontre nous n’avons pas rencontré la direction générale en face pour commencer avec les négociations », raconte Dahasseal Dekoudou. Pour elle, le Premier ministre a compris que le passé reste passé et qu’il faudra s’asseoir pour négocier. Malheureusement, la négociation était conditionnée par la reprise du travail, déplore-t-il. « On n’arrive pas à comprendre pourquoi la direction générale d’Esso Tchad ne veut pas négocier avec les employés pendant la période de grève alors que notre code de travail stipule que pendant la période de grève, les négociations doivent fonctionner », dit-elle.

La porte-parole de la délégation d’Esso Tchad affirme que le syndicat dit repartir vers la base pour leur demander de reprendre avec le travail, le temps d’attendre les propositions de la direction générale d’Esso Tchad. « La présidente directrice générale nous a fait comprendre qu’elle a montré sa bonne foi en remettant une enveloppe scellée au gouvernement, notamment au ministre de la Fonction publique et du dialogue social. Cette enveloppe paraît mystérieuse pour nous parce que cela fait un laps de temps pendant qu’elle était en congé qu’on entendait parler de cette enveloppe, mais personne ne nous a divulgué le contenu. Pourquoi tant de mystère autour de cette enveloppe ? », se demande-t-elle.

Dahasseal Dekoudou rajoute qu’ils leur ont clairement fait comprendre qu’ils vont repartir avec ce message vers la base pour discuter. C’est à la base de donner un mandat dans des conditions bien prescrites, bien décrites. « Nous allons avoir une Assemblée générale aujourd’hui, 21 juillet 2021, pour repartir au niveau du ministère du Pétrole pour faire le compte rendu. À la rencontre du 19 juillet, le contenu de l’enveloppe n’a toujours pas été dévoilé. On leur a clairement dit que notre compte épargne, c’est notre argent que nous avons cotisé chez eux, donc, si Esso Tchad veut plier bagage, il doit nous restituer cet argent », souligne-t-elle.  Pour la porte-parole de la délégation d’Esso Tchad, la majorité des employés d’Esso Tchad a plus de 15 ans d’expérience. La compagnie s’est fait beaucoup de bénéfice en nationalisant les postes à 98% moins cher par rapport aux expatriés. « Au début, la direction générale d’Esso Tchad ne voulait pas négocier, mais la convocation a eu lieu grâce au PMT. Il s’est saisi du dossier. Pour l’heure, la grève n’est encore levée. C’est l’AG d’aujourd’hui 21 juillet qui déterminera si la grève sera suspendue ou pas », conclut Dahasseal Dekoudou.

Allarassem Djimrangar

Les fidèles musulmans du monde et en particulier, ceux du Tchad, ont commémoré hier, mardi 20 juillet la fête de Tabaski ou Aïd el-Kébir qui veut dire grande fête de sacrifice. Ce grand moment fait partie des piliers de l’Islam, le Secrétaire Général (SG) du Conseil Supérieur des affaires islamiques (CSAI) du Tchad, Cheikh Abdaldayim Abdoulaye Ousmane explique ici le sens de la Tabaski.

Hier mardi 20 juillet, c’était la fête de la Tabaski ou le sacrifice d’Ibrahim (ou Abraham). Des centaines de millions des musulmans qui sont nantis ou peuvent le faire immolent qui un mouton, un chèvre, un bœuf et un chameau. C’est aussi la grande fête musulmane marquant la fin du hadj, pèlerinage à la Mecque. Pour le SG du CSAI du Tchad, M. Cheikh Abdaldayim Abdoulaye Ousmane, toute communauté religieuse a une fête. Et la communauté musulmane en a deux fêtes : la fête de ramadan (Eïd al adha) et la fête de Tabaski (Eïd el kebir).  Le Cheikh souligne que c’est l’occasion d’exprimer sa joie et de remercier Allah le Tout Puissant pour ses biens faits. « La Tabaski est une tradition du prophète Abraham qui a vu dans le rêve qu’il doit sacrifier son fils Ismaël, c’est un ordre divin, il a honoré le rêve, mais Allah lui a envoyé l’ange Gabriel avec un mouton à la place de son fils », explique-t-il. Au sujet du sacrifice du mouton, le SG, précise que le sacrifice n’est pas obligatoire. C’est semi-obligatoire appelé en arabe sunna qui veut dire selon votre moyen, avant d’ajouter que si l’on n’a pas de moyens, on n’est pas obligé. « Beaucoup de musulmans disent que si on commence le sacrifice, on n’arrête pas. Ce n’est vrai. Vous pouvez faire de sacrifices pendant 20 ans et que cette année, vous n’avez pas de moyens, vous n’êtes pas obligé de le faire », dit-il. M. Abdaldayim note toutefois que les musulmans pauvres qui n’ont pas de moyens ne sont pas obligés.

Sur la question de la taille de l’animal qu’il faut immoler, le Cheikh souligne que c’est selon les bêtes. « Pour le mouton, il faut qu’il atteigne une année. Pour la chèvre, il faut une année et plus. Pour le bœuf, il faut 4 années et pour le chameau, c’est 6 ans », précise-t-il.  À propos du comportement des fidèles musulmans pendant la fête, il affirme que les fidèles musulmans doivent exprimer leur joie tout en étant solidaires avec les pauvres qui n’ont pas les moyens d’être dans la joie comme eux. Il lance un appel à ceux qui sont nantis d’aider les pauvres. Il recommande aux jeunes qui profitent de cette occasion d’aller dans les bars, de ne pas le faire, avant de souligner que c’est des lieux souillés. « C’est un jour de pardon et de partage. C’est à cette occasion qu’on demande pardon à son voisin ou à son frère. C’est aussi un moment de prière et d’adoration », affirme Cheikh Abdaldayim Abdoulaye Ousmane. Pour le rite de la fête, il ajoute qu’il n’y a pas de rite, il faut juste respecter ce qui est écrit. Selon lui, le jour de la fête, il faut aller à la prière du matin avant de venir immoler son animal. Il ajoute que, celui qui immole son animal avant la prière, ce n’est pas considéré comme un sacrifice.

Cette fête religieuse tire son origine du sacrifice d’un mouton que Abraham a fait sur un autel à Allah, en remplacement de son fils Isaac. D’où l’appellation « fête du sacrifice », communément appelé « fête du mouton ».

Jules Doukoundjé

La plupart des jeunes tchadiens accros à l’Internet et aux Réseaux sociaux (RS). Certains s’en servent pour se distraire, mais d’autres pour se former. C’est le cas du jeune Komengdi Richard qui s’est inspiré d’une vidéo sur YouTube pour devenir un fabricant des sacs en pagne. Reportage.

Quartier Atrone dans le 7e arrondissement de N’Djamena capitale tchadienne. Il est 16h, ce vendredi 16 juillet. Sous une fine pluie, on se renseigne et nous voilà enfin arrivés chez Richi Dior de son vrai nom Komengdi Richard. Il est étudiant en sciences et Techniques de l’Information et de la Communication (STIC). Il suit aussi une formation de Mannequinat a l’agence APHODITE-Tchad Management.  Un petit bonjour suffit pour émousser la convivialité.  Curieux, nous rencontrons le jeune fabricant en pleine action. Au tour de lui, ses matériels de travail sont bien disposés. Il s’agit entre autres, des tissus de pagnes, des éponges, une bande de caoutchouc, ciseaux, l’aiguille, la dentelle, etc. Mais que fabriquez-vous?  Richi Dior répond, « des sacs à base de pagne. »

Différents modèles sont proposés et confectionnés selon la commande. Contrairement à certains jeunes pour qui l’Internet et les réseaux sociaux constituent un moyen de distraction, Komengdi Richard s’en est servi comme une source d’inspiration. « Je regardais les vidéos sur YouTube je suis tombé sur une vidéo qui montrait comment fabriquer un sac à base de pagne. Toute de suite cela m’a plu et je m’en suis inspirée pour créer mes propres modèles », confie-t-il.

Pour fabriquer ses sacs, Richi Dior consacre 1 à 2 heures de temps. Malgré son temps partagé entre ses études universitaires et sa formation de Mannequinat, il s’arrange à disposer ce petit temps à son activité. Ce qui lui permet de fabriquer au moins un sac par jour. Beaucoup plus développer en Afrique de l’Ouest, la mode de sac en pagne est aussi visible désormais au Tchad. Les femmes et les jeunes filles, toutes s’arrachent ses modèles de sac. Pour lui le Tchad doit cesser d’importer les objets extérieurs et plutôt valoriser l’œuvre de ses artistes afin de développer les modes « Made in Tchad ».

Les pagnes attachés bout à bout pour cueillir ou ramasser les fruits sauvages couper les légumes à défaut de sacs dans la nuit de temps ne sont dorénavant que des souvenirs lointains, dit-il.

Les prix des sacs du jeune entrepreneur varient entre 2000 et 4000 FCFA selon les modèles. Pour la clientèle, le port massif de ces objets en pagne s’explique par le goût à la mode, la valorisation de l’art africain et plus spécifiquement tchadien. Selon toujours les clients, les sacs sont très jolis et le prix est abordable. « Quand c’est un ensemble avec les chaussures, les bracelets, les colliers ou avec l’habille et les boucles d’oreilles, cela va très bien », affirment-ils.

Les sacs en pagne made in Tchad fabriqué par Richi Dior n’aiguisent pas seulement le goût féminin, mais les hommes aussi. La demande semble supérieure à l’offre à moins d’une année d’activité. Richi Dior compte développer ses activités après ses études. Mais pour l’instant le métier nourrit son homme.

Koumassen Juste

Le secrétaire général de la Convention tchadienne pour la défense des droits de l’homme (CTDDH), Mahamat Nour Ibedou, a été entendu hier par la Police judiciaire sur plainte déposée par le ministère de la Sécurité publique.

C’est pour la énième fois que le secrétaire général de la Convention tchadienne pour la défense des droits de l’homme (CTDDH), Mahamat Nour Ibedou fait face à des ennuis judiciaires. Dans la journée du jeudi 15 juillet, il a été auditionné pendant de longues heures par la coordination de la Police judiciaire. Motif, diffamation. Et c’est le ministère de la Sécurité publique qui s’en est plaint.

Ce vendredi 16 juillet, c’est un Mahamat Nour Ibedou, posé et confiant qui nous reçoit. D’après lui, l’origine de ce énième ennui dont il fait face remonte à un entretien qu’il a accordé à la chaîne de télévision Tchad24 début juin. « Nous avions dénoncé les conditions de détention des prisonniers à la maison d’arrêt de Klessoum et nous avions mis l’accent sur celles des rebelles du FACT », a-t-il fait savoir. Mais les propos qui lui portent préjudice sont ceux qui évoquent la mort de deux chefs rebelles. « Nous avions établi formellement que cinq chefs rebelles ont été exfiltrés du groupe pour être gardés dans le secret. Et deux d’eux sont morts », rapporte le défenseur des droits de l’Homme. À l’audition, il lui a été demandé d’apporter les preuves. « Je leur ai dit non, je ne peux pas dévoiler mes sources. Si le ministère concerné pense que j’ai menti, il n’a qu’à prouver qu’ils soient vivants », répond-il.

Après l’audition, le secrétaire général de la CTDDH est reparti libre chez lui. L’affaire sera transmise au parquet. Quitte au procureur de la République d’en décider de la suite à donner. Mais pour Mahamat Nour Ibedou, c’est un acharnement contre sa personne. « C’est clair que c’est un acharnement. Si le lundi je suis placé sous mandat de dépôt, cela sera pour la 11e fois. Alors que voulez-vous que je dise ? », s’interroge-t-il. Pour lui, c’est une manière de casser la dynamique des futures marches. « C’est pour nous éviter de nous préparer pour organiser une autre marche qu’ils ont sorti ce dossier. Ils sont des spécialistes en matière de casser la dynamique », accuse-t-il. Mais Mahamat Nour Ibedou affirme que tout cela ne va pas affecter sa détermination à dénoncer les violations des droits de l’homme.

Christian Allahadjim

Réunis en Assemblée générale (AG) ce vendredi, les opérateurs économiques menacent de paralyser la ville de N’Djamena à partir du 27 au 29 juillet. Ils protestent contre les nouvelles règles que la direction de la Douane a établies.

Leur AG prévue ce vendredi 16 juillet n’allait pas avoir lieu. En cause, la Police a investi les lieux et empêché systématiquement les membres des différentes corporations des opérateurs économiques. Finalement, ils ont été autorisés à se réunir vers la fin de la soirée.

À l’ordre du jour de cette rencontre, l’évaluation des 3 jours de préavis de grève et d’autres points de revendication. D’après le porte-parole de la plateforme des différents syndicats des opérateurs économiques, Moustapha Wano, rien n’a bougé quant à leurs revendications. « Au lieu de négocier, les autorités préfèrent nous intimider. Le président de la Chambre de commerce a, lui par exemple, décidé d’entrer en guerre contre nous », a fait-il savoir. Mais les opérateurs économiques n’entendent pas se laisser faire. « C’est nous les vrais patrons. C’est nous qui contribuons énormément aux recettes de l’État », commente le porte-parole de la plateforme. Comme résolution, les opérateurs économiques menacent de paralyser la ville de N’Djamena. « Nous accordons une semaine aux autorités pour accéder à nos doléances. Sinon nous allons appeler à une ville morte du 27 au 29 juillet », prévient Moustapha Wano.  Le porte-parole de suggérer même à ses collègues de quitter le pays si les conditions d’un bon climat d’affaires ne sont pas garanties par les autorités.

Depuis le début juillet, un bras de fer oppose la direction de la Douane aux opérateurs économiques. En cause, de nouvelles règles prises par les autorités pour réglementer l’accès aux entrepôts de la Douane de Ngueli. Il est exigé des badges pour des commissionnaires agréés en Douane pour éviter des encombrements dans les locaux de la Douane. Selon le directeur général de la Douane, Abdélkerim Charfadine, cette mesure est conforme aux exigences de la CEMAC. Mais les opérateurs économiques n’entendent pas de cette oreille et accusent le directeur de la douane de pratiques tendant à faire traîner les affaires. « Le DG nous bloque dans la procédure de dédouanement en nous sortant les histoires de badge », crie la plateforme.

Déjà avec ce blocus qui perdure aux entrepôts de la douane à Ngueli, la population paye les pots cassés. Les prix ont grimpé d’un cran. Et les ménages commencent par crier « cherté de vie ». Si cette crise doit perdurer, les ménages seront d’ici peu à bout.

Les épreuves du Brevet d’étude fondamental (BEF) ont été lancées le 12 juillet, sur l’ensemble du territoire national. Plus de 34.000 candidats composent depuis 48 heures les épreuves orales avant d’entamer les épreuves écrites puis physiques et sportives (EPS). Ialtchad presse a sillonné ce 13 juillet, quelques centres de composition de N’Djamena, capitale tchadienne. Reportage !

Le climat est très favorable ce mardi 13 juillet 2021 à N’Djamena, capitale politique du Tchad. Lycée Félix Eboué, l’un des plus grands établissements scolaires de la place, il est 11 heures. Dans la cour, certains candidats trainent encore les pas, d’autres se bousculent dans les rangs pour rencontrer les examinateurs. D’autres encore, peut-être pas pressés se reposent tranquillement à l’ombre des arbres. Les salles de composition sont numérotées et l’accès se fait par la présentation d’une pièce d’identité du candidat.

Moremem Sandrine est une élève du CEG n°1 du lycée Eboué. Elle a composé l’épreuve des sciences de la vie et de la terre (SVT). « Les épreuves orales du Brevet d’étude fondamental (BEF) se déroulent bien. Les questionnaires sont abordables pour un élève qui a bien étudié ses leçons. Hier, nous avons commencé avec la mathématique et le Français. Aujourd’hui, c’est les sciences de la vie et de la terre (SVT) et la culture générale », raconte-t-elle. Nelem Chancéline, une autre candidate, assise devant une salle de composition estime que le nombre d’examinateurs est insignifiant. « Dans l’ensemble, les questionnaires sont abordables. Ce que j’ai eu à constater, certains enseignants programmés n’ont pas répondu présent. Ce qui fait que certains candidats sont obligés d’attendre sous les arbres », confie-t-elle. 

Certains enseignants rencontrés dénoncent la mauvaise organisation des épreuves orales. « L’organisation du BEF de cette année n’est pas parfaite puisque certains enseignants programmés ne sont pas là. La liste qu’on nous a remise ne contient pas assez de candidats pour les interrogations », déplore Koffi Emmanuel, enseignant de Physique-chimie.  Mbaihondoum Mardochée assure l’épreuve de français. Pour lui, la plupart des candidats semblent ne pas être à jour. « Quand tu poses une question à un candidat, il hésite sur sa réponse et ça fait perdre énormément de temps. Il faut que les élèves se mettent véritablement au travail pour mieux affronter les épreuves écrites », conseille-t-il.

Selon Madame Sylvie Noumassei, présidente du centre du lycée Eboué, ce sont au total 499 candidats qui passent les épreuves orales. Le centre regroupe les deux collèges du lycée Eboué et le collège d’Assemblée chrétienne du Tchad.

Un autre centre de composition c’est le lycée Sacré-Cœur. Ce centre accueille 270 candidats venus du lycée collège Etoile Brillant, du lycée et collège Source de progrès et du lycée Sacré-Cœur.  Connu par sa rigueur et ses règles disciplinaires, tout semble être en ordre ici au lycée Sacré-Cœur. Interrogés, certains candidats se disent être sereins et tout se passe bien sans un incident majeur. « Nous avons commencé depuis hier les épreuves orales. Nous n’avons pas encore rencontré de difficultés. Les sujets sont quand même abordables », affirme Moussa Maindoh, candidat. Béral Roger est aussi candidat, il indique les épreuves sont à la portée du niveau d’un qui a réellement étudié ses leçons. « Les questions posées sont des questions liées au cours », renchérit-il.

Allarassem Djimrangar

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