Le secrétaire général de la Convention tchadienne pour la défense des droits de l’homme (CTDDH), Mahamat Nour Ibedou, a été entendu hier par la Police judiciaire sur plainte déposée par le ministère de la Sécurité publique.
C’est pour la énième fois que le secrétaire général de la Convention tchadienne pour la défense des droits de l’homme (CTDDH), Mahamat Nour Ibedou fait face à des ennuis judiciaires. Dans la journée du jeudi 15 juillet, il a été auditionné pendant de longues heures par la coordination de la Police judiciaire. Motif, diffamation. Et c’est le ministère de la Sécurité publique qui s’en est plaint.
Ce vendredi 16 juillet, c’est un Mahamat Nour Ibedou, posé et confiant qui nous reçoit. D’après lui, l’origine de ce énième ennui dont il fait face remonte à un entretien qu’il a accordé à la chaîne de télévision Tchad24 début juin. « Nous avions dénoncé les conditions de détention des prisonniers à la maison d’arrêt de Klessoum et nous avions mis l’accent sur celles des rebelles du FACT », a-t-il fait savoir. Mais les propos qui lui portent préjudice sont ceux qui évoquent la mort de deux chefs rebelles. « Nous avions établi formellement que cinq chefs rebelles ont été exfiltrés du groupe pour être gardés dans le secret. Et deux d’eux sont morts », rapporte le défenseur des droits de l’Homme. À l’audition, il lui a été demandé d’apporter les preuves. « Je leur ai dit non, je ne peux pas dévoiler mes sources. Si le ministère concerné pense que j’ai menti, il n’a qu’à prouver qu’ils soient vivants », répond-il.
Après l’audition, le secrétaire général de la CTDDH est reparti libre chez lui. L’affaire sera transmise au parquet. Quitte au procureur de la République d’en décider de la suite à donner. Mais pour Mahamat Nour Ibedou, c’est un acharnement contre sa personne. « C’est clair que c’est un acharnement. Si le lundi je suis placé sous mandat de dépôt, cela sera pour la 11e fois. Alors que voulez-vous que je dise ? », s’interroge-t-il. Pour lui, c’est une manière de casser la dynamique des futures marches. « C’est pour nous éviter de nous préparer pour organiser une autre marche qu’ils ont sorti ce dossier. Ils sont des spécialistes en matière de casser la dynamique », accuse-t-il. Mais Mahamat Nour Ibedou affirme que tout cela ne va pas affecter sa détermination à dénoncer les violations des droits de l’homme.
Christian Allahadjim